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Tout ce qui a été posté par uqam+

  1. Francely, Merci pour la réponse. Mes remarques sur Toronto visaient surtout à relativiser l'idée, présentée par d'autres participants, selon laquelle l'extension du métro à Laval serait une autre signe des moeurs politiques corrompues du Québec. Mais si l'on regarde le seul autre exemple de métro au Canada, on voit que la répartition des stations entre la ville centre et les banlieues y est encore plus en faveur de la banlieue que cela n'est le cas à Montréal. Donc avec la même logique, il faudrait conclure soit que Toronto est encore plus corrompue, soit que d'autres facteurs sont à l'oeuvre. Je crois effectivement que d'autres facteurs sont à l'oeuvre, que plusieurs ici ont d'ailleurs énumérés : - l'expansion en banlieue est plus rentable électoralement ; - elle amène une nouvelle clientèle, ce qui est séduisant pour les dirigeants de la STM ; - elle est favorisée par le besoin qu'a la ville de Montréal de se trouver des alliés pour que sa voix soit entendue à Québec.
  2. Excellente nouvelle ! Je m'étais souvent dit que le Faubourg Québec manquait d'un vrai espace vert. Une autre bonne nouvelle serait de permettre une petite zone commerciale en bordure de ce parc, avec au moins un dépanneur et un café.
  3. Cyrus, Il ne faudrait pas faire ici de faux débats par malentendu sur le sens des mots. "Acquitter", pour moi, veut dire reconnaître non coupable. Dès lors, d'où vient votre idée qu'on "acquitte des gens coupables" ? Elle semble venir, cette idée, de l'écart entre le taux d'acquittement au Québec et ailleurs au Canada. Sans argument additionnel, vous et mtlskyline semblez conclure de cet écart que c'est la situation québécoise qui est bizarre et déplorable. Or, il se peut fort bien que ce soit la situation du reste du Canada qui soit le reflet d'une culture de la punition qui mène à des excès. De la même façon que c'était le reste du Canada qui était bizarre d'imposer la prohibition de l'alcool, en 1930, et non pas le Québec, la seule juridiction en Amérique du Nord à avoir résister à cette hystérie étrange. Comprenez-moi bien : mon argument n'est pas de dire que le Québec a toujours raison, est mieux, etc. Ce genre d'idées m'ennuie : laissons cela aux enfants. Mon argument est de m'étonner une fois de plus que votre a priori à vous soit de penser que la différence québécoise est nécessairement le signe d'une aberration. Et pour revenir à un aspect de votre remarque : oui, je crois qu'il vaut mieux laisser courir un coupable plutôt que d'enfermer injustement un innocent.
  4. Mtlskyline, Il faudrait vraiment que vous nous expliquiez en quoi un taux d'acquittement de 13,1% est si terrible. Moi, ce qui me semble terrible, dans cet article, c'est d'apprendre que seulement 2% des accusés sont acquittés dans le reste du Canada. Avec un pareil taux, on comprend pourquoi il y a tant d'erreurs judiciaires qui mettent des gens en prison pour des années avant qu'on rétablisse enfin la justice. Mais la vraie nouvelle est ailleurs et elle est bonne : les chiffres généraux montrent une baisse des crimes violents au Canada. Dès lors, s'exciter le poil des jambes à propos des taux d'acquittement paraît d'autant plus bizarre. Ça ne fait probablement que signaler une obsession idéologique, et non un rapport pragmatique à ces enjeux. Obsession idéologique d'ailleurs très coûteuse, non seulement pour le prix de la construction et de la gestion des prisons, mais pour le nombre d'individus inutilement rendus improductifs derrière les barreaux. Ajout pour Cyrus : 3e hypothèse : le Québec échappe en partie aux obsessions typiquement nord-américaines qui veulent qu'on soit le plus possible "tough on crime". Attitude américaine qui s'explique par un vieux fond protestant, à mon avis... (Le même vieux fond qui avait donné l'hystérie de la prohibition dans les années 1920-1930.)
  5. Il est probable qu'il finisse par y avoir deux définitions du quartier des spectacles. Celle des fonctionnaires, des planificateurs, etc., qui, je crois, va en effet jusqu'à St-Hubert à l'est et jusqu'à Maisonneuve au nord. Mais dans la langue courante des Montréalais, on dira sans doute que le quartier des spectacles est ce qui entoure la place des arts jusqu'à St-Laurent. Plus à l'est, c'est le quartier latin. Deux noms pour la même zone, c'est trop...
  6. Ces photos me rappellent mon enfance à Noranda, le quartier de la mine, les maisons très modestes des ouvriers, l'odeur âcre qui s'échappait des cheminées de l'usine de transformation, les zones en friche... Bien sûr, les gens qui vivent là y voient des avantages. Pour les uns la proximité du travail, pour les autres d'avoir leur chez soi, ce qu'ils ne pourraient pas se payer ailleurs. Et puis pour les enfants, ces quartiers industriels sont souvent de vastes et étonnants univers. Il y a là toute une humanité qui vaut bien celle des quartiers huppés et sur laquelle on aurait tort de lever le nez. Pourquoi ne pas l'avouer : j'aime bien les quartiers un peu fuckés d'une ville, les anciennes voies ferrées, les vieilles zones industrielles plus ou moins délabrées, par exemple le Griffin town actuel, où personne ne semble aller. Il y a là toute une atmosphère, les fantômes du passé... Le cinéma d'ici devrait utiliser plus ces espaces déglingués - c'est ça aussi, Montréal, et pas juste des projets de condos ! Mais bon, il faut aussi parler franchement : j'habite le plateau et tout ça n'est peut-être que du blabla d'esthète de l'uqam. Tout le monde a ses contradictions. Tiens, voilà peut-être mon idéal de la ville - l'étalage sans pudeur de contradictions...
  7. Tom, Bien sûr, mon petit délire n'est qu'une caricature, et donc injuste. C'est d'ailleurs plutôt une caricature de la manie médiatique des top ten çi et des top ten ça qu'une caricature de Toronto. Quoique l'idée d'un pareil sondage, par le Globe, il faut le faire ! Si je m'étais laissé aller, le portrait aurait été encore plus salé. Mais Malek nous a averti que le site pouvait se faire poursuivre, alors je me retiens...
  8. Lors d'un récent débat à propos d'un article du Globe and Mail sur Montréal ("the closest thing to a broken city", avec la photo d'un vieux fauteuil démantibulé dans un parc pour résumer la ville), certains avaient dit qu'en réalité, Toronto ne s'intéressait guère à notre chère Northern Big Easy... Voici un nouveau signe du contraire. La nouvelle de notre "bonheur" s'est en effet rendue jusqu'à Bay Street. Après un article hier sur la question, le Globe nous fait aujourd'hui l'honneur de son sondage quotidien. "Pour quelle raison selon vous Lonely Planet a déclaré Montréal la 2e ville la plus heureuse au monde" ? Quelques milliers de braves lecteurs ont trouvé le temps de répondre à cette gravissime question, digne d'éclipser la guerre en Afghanistan ou l'effondrement de l'économie grecque. (Les réponses : http://www.theglobeandmail.com/news/national/quebec/globe-online-poll-montreal/article1654078/) Tout ça est plutôt amusant, non ? On dirait une bande de cadres bancaires en session de croissance personnelle, avec un gourou qui leur a fait mettre du brocoli dans les oreilles, asseoir en rond et se prendre par la main, et qui se demandent, après 3 ou 4 hummmm, hummmm, why is the f... broken city happier than us.... ? What have we done wrong ?? hummmm, hummmm... Chers torontois, cessez de croire tout ce que disent les journaux, ce sera déjà un premier pas vers le nirvana. Et pour vous faire plaisir, j'avoue avoir des mauvais moments, moi aussi, tout Montréalais que je sois, surtout quand je me dis que j'aurais pu vivre à Vanuatu, la ville qui nous dépasse au top ten of happiness...
  9. Très amusant cette version longue, elle déborde de montréaleries que la version courte a coupées. On voit en détail le plan du métro, un drapeau du Québec et même l'édifice Vidéotron en arrière-plan, désormais démoli. Voilà donc déjà un document historique... C'est vrai par ailleurs qu'ils en mettent un peu pas mal sur le côté asiatique, à la fin. On se croirait presque dans le Los Angeles asiatisé de Blade Runner... (sauf que si ma mémoire est bonne, il pleuvait tout le temps, dans ce film.)
  10. Pal mal en effet, cette pub. Je vois mal où Pedepy identifie des "éléments visuels parisiens", par contre. (Peut-être les rideaux de fer pour protéger les vitrines ?) Au contraire, plus on regarde attentivement, plus on trouve des signes tout à fait montréalais.
  11. Montréal, la ville la plus heureuse au monde ? Ceux qui sont arrivés avec cette idée ne lisent certainement pas mtlurb !
  12. Plusieurs questions sont en jeu, dans cette histoire de la boucle du métro à Laval : 1. Le bien fondé ou non d'une "boucle". Quelqu'un a mentionné qu'une boucle aurait l'avantage de rediriger une partie du trafic vers la portion ouest, moins achalandée que la portion est. Oui, mais une boucle a aussi l'inconvénient de "fermer" la ligne, rendant bien plus compliquée une éventuelle expansion vers le nord, par exemple. 2. La nécessité de construire 6 nouvelles stations pour obtenir l'effet boucle. En regardant le plan projeté, on s'aperçoit qu'il serait en réalité possible de boucler la ligne orange à Laval avec deux stations additionnelles seulement sur l'île. Pourquoi 6, dès lors ? D'autant plus que bien d'autres endroits de la région de Montréal ont une densité supérieure sans avoir encore le métro. 3. Le problème des responsabilités de chacun dans la décision. L'idée d'une commission indépendante est séduisante si le but est de "neutraliser" la politique. Mais on risque de tomber dans un autre excès, celui du pouvoir des experts qui n'ont de compte à rendre à personne. Il n'y a pas de modèle parfait en ces matières, pas plus ailleurs qu'ici. Si on regarde le métro de Toronto, par exemple, on peut encore plus conclure au poids exagéré de la banlieue par rapport aux besoins de la ville elle-même.
  13. La seule boucle dont je me souvienne, pour un métro, est à Moscou. (Voir le plan ici : http://www.russie.net/russie/plan_du_metro_de_moscou.htm) Mais je ne me souviens que d'une chose à propos des directions : je me sentais perdu sur la planète mars (j'avais d'abord écrit marx, beau lapsus !) J'imagine par ailleurs en effet qu'une station doit jouer le rôle de terminus, où il faut descendre et attendre le prochain train.
  14. Laval méritait très certainement d'avoir le métro. Mais si l'on regarde le plan d'expansion prévu, il y aura éventuellement 9 stations regroupées dans un secteur d'ailleurs assez restreint de la ville. Est-ce qu'il est normal d'avoir 9 stations de métro à Laval et 0 à Montréal-Nord ? Pour le dire autrement, il me semble y avoir du gras, dans cette boucle du métro prévu à Laval. Comme le suggère Philippe, des stations ont l'air d'être projetées là où il n'y a même pas encore de trame urbaine.
  15. Jesseps, Est-ce qu'on en avait déjà parlé, de cette prolongation de la ligne jaune à Montréal même et au centre-ville ?
  16. Je regrette aussi la nature du plan actuel d'expansion du métro. Il y a beaucoup de politique là-dedans : pour avoir l'oreille (et l'argent) de Québec, Montréal a dû s'allier avec Longueuil et Laval. On a donc fait une sorte de répartition en trois : - le prolongement de la ligne orange au nord-ouest pour boucler la boucle à Laval ; - le prolongement de la ligne jaune sur la rive-sud ; - le prolongement de la ligne bleue vers l'est. Rien pour densifier le réseau au coeur de Montréal. J'aurais personnellement souhaité qu'on prolonge la ligne jaune à Montréal même. D'abord vers le centre-ville, pour soulager un peu la ligne orange surutilisée et amener directement les banlieusards de la rive-sud à Place des arts. Ensuite vers le Mile-end puis vers Rosemont avec croisement de la ligne orange à Laurier, pour désenclaver ces deux quartiers très peuplés. Et enfin vers le Nord, en croisant la ligne bleue pour monter à St-Léonard puis Montréal-Nord. Quoi qu'il en soit de cette proposition, j'ai été surpris que les montréalais acceptent si facilement que le plan pour la prochaine décennie soit conçu d'abord pour la banlieue. Il faut dire que les comtés qui peuvent changer d'allégeance politique sont plus sur la rive-sud et la rive-nord qu'à Montréal même... Petit question : quand une ligne fait une boucle, quel nom donne-t-on alors aux directions ?
  17. (pedepy : ça m'arrive aussi de tout perdre mon texte et en effet, grrr...) El Filosofo, C'est vrai que la rue Ste-Catherine a déjà une forte spécialisation par secteurs. Mais j'opposerais tout de même spécialisation naturelle et spécialisation obligatoire. Les spécialisations naturelles se font petit à petit, dans un équilibre subtil et elles sont rarement absolues. Le Village a aussi un St-Hubert, un Jean-Coutu, etc., et ce n'est pas particulièrement gay... (Aux dernières nouvelles, du moins !) Et la partie commerciale, à l'ouest, est d'ailleurs trop variée pour qu'on parle vraiment de spécialisation. Mais en effet, le modèle de la (on dit la ou les ?) Ramblas, à Barcelone, est séduisant. Si ma mémoire est bonne, dans une secteur on vend des fleurs, puis des oiseaux (?), puis autre chose encore. (Ai-je rêvé ça, les oiseaux ?? Curieux souvenir approximatif qui remonte à la surface). Pour le reste, je signerais telle quelle l'excellente analyse de acpnc sur les facteurs qui poussent de toute façon à une transformation de cette section de rue. Même accord avec les arguments supplémentaires de Pedepy.
  18. Le philosophe (quel nom !), Merci d'avoir pris le temps d'élaborer votre proposition. Je réagirai d'abord en distinguant deux grands modèles d'urbanisme : le modèle organique et le modèle planifié. J'avoue un vieux penchant pour le modèle organique, où la ville se développe comme un organisme vivant, sans qu'une autorité décide de la répartition des fonctions ici ou là, des types de commerces ici ou là, etc. Bien sûr il n'y a jamais eu de modèle organique pur. Les gouvernements municipaux font du zonage, les États supérieurs interviennent massivement. Mais jusqu'où faut-il aller ? Le modèle planifié a lui-même des variantes et des degrés. Au degré supérieur, la ville entièrement planifiée, rêve utopique des... philosophes, rêve totalitaire, aussi, et rêve des urbanistes et architectes modernistes. Pour le 20e siècle, une des versions abouties de cela fut le plan Voisin pour Paris auquel le nom de Le Corbusier reste associé. Il proposait de détruire tout le coeur historique de Paris pour le remplacer par des gratte-ciels entourés de verdure et entrecoupés d'autoroutes. En finir avec la rue ! Mais je reviens à votre suggestion. Elle participe d'une nouvelle tendance très actuelle du modèle planifié : vouloir créer d'en haut des quartiers ou des rues spécialisés. Nous avons déjà eu, à Montréal, le quartier international, puis maintenant le quartier des spectacles. Malgré ma résistance à ce genre de planification et surtout de "branding" (quel mot affreux, qui sent à plein nez le jeune loup en marketing, avec des lunettes Armani vert fluo), il me faut avouer que les efforts consentis ont mené ou vont mener à des réussites sur le plan urbain. Vous voulez aller encore plus loin et concevoir tout un pan de rue comme un metteur en scène conçoit minutieusement un décor. Là j'avoue que mon côté organique, comme diraient les pubs de mini-wheat, rue dans les brancards. Une rue conceptuelle, à mon sens, perd son caractère vivant, imprévu, son caractère de rue. Elle devient la chose de ses créateurs. Un pur et froid concept. Un cadavre de rue. On marcherait dessus en ce disant : tiens, toute mon expérience ici m'est imposée par celui qui a eu l'Idée. Je franchis une arche parce que ti-joe planificateur veut me faire changer de zone. Je suis dans sa réalité, dans son fantasme. Bien sûr, l'urbanisme est toujours aussi un peu ça. Mais poussé jusqu'au moindre détail, ça risque de devenir étouffant et même un peu kitsch. Comme les mauvais romans à thèse, où chaque personnage ne fait que de la figuration abstraite pour une idée. Voilà donc pourquoi je dis, holà, ami philosophe, touche pas trop à mes rues ! Après tout ce blabla général, je me demande aussi si la rue Ste-Catherine est assez large pour avoir des îlots centraux où il y aurait des oeuvres exposées. (Chaque genre d'oeuvres dans son secteur, selon votre plan... Vous avez un petit côté Platon, mon cher, qui dans sa Cité idéale voulait régir le nombre de cordes de chaque instrument de musique !) S'il reste encore de pauvres lecteurs fatigués... j'ajoute : - que je souhaite aussi la réhabilitation du secteur, mais en voulant qu'elle se fasse plus naturellement ; - que contrairement à Mtl yul, je suis plutôt un défenseur des Habitations Jeanne-Mance : les pauvres ont le droit de ne pas être relégués aux confins des villes sous prétexte que leur présence au centre choque le goût des bobos...
  19. Peut-être y a-t-il déjà un dossier sur ce projet de développement, mais je ne l'ai pas trouvé. Il s'agit de la rénovation-reconstruction, je ne sais pas trop quel terme prendre, de deux immeubles juste à l'est de St-Hubert, du côté sud de Sherbrooke. Cette section de la rue est plutôt harmonieuse, sauf pour la présence depuis deux ou trois ans de deux édifices qui ont été largement démolis. L'espace est clôturé depuis quelques semaines avec l'indication "Mario di Palma - Jutras immobilier". L'an dernier, je crois que la rumeur circulait dans le quartier à l'effet qu'on ferait un hôtel de taille moyenne avec ces édifices reconstruits et agrandis. Je me demandais si quelqu'un ici en savait plus à ce sujet.
  20. Réponse à Mtlskyline, message 72, Vous vous défendez bien... On croirait un vieux film de Zorro, un coup d'épée à gauche, une esquive à droite : beau spectacle. Sincèrement, j'apprécie beaucoup les gens qui tiennent leur bout, surtout quand ils sont minoritaires. Message plus bref, cette fois, pour ne pas vous accaparer. Je ne vous ai jamais traité d'idiot. J'ai dit que l'équation métrique = socialisme était idiote. Vous me dites maintenant que vous vous étiez mal exprimé... Il reste tout de même un point important. Tous les systèmes de mesure étant des conventions, ils ont tous été imposé. Le système impérial britannique a dû un jour être normalisé par l'État anglais et cette normalisation a dû être imposée. Était-ce du socialisme ? Par ailleurs, les Anglais ne sont pas le seul peuple commerçant de la terre et d'ailleurs ils le sont devenus après d'autres. Au Moyen-âge, c'était les Italiens qui dominaient le commerce et la banque, à Londres. (De là le nom de Lombard street, par exemple.) De bons catholiques italiens... qui ont inventé la plupart des pratiques qui mèneraient aux banques modernes. Plus tard, les Hollandais ont joué un grand rôle aussi dans le commerce anglais. Bref, il n'y a pas de zoologie des peuples qui donnent à celui-ci une fonction et à un autre une autre fonction. L'Angleterre dominait l'industrie mondiale vers 1820. L'industrie anglaise n'est plus aujourd'hui que l'ombre d'elle-même, même quand on la compare à l'Allemagne ou la France. Les choses changent et il est toujours risqué de se faire des images figées et simplifiées des peuples.
  21. On voit très bien sur cette photo à quel point le parc Maisonneuve garde son allure de terrain de golf, comme quelqu'un le soulignait récemment dans une section sur les Parcs de Montréal. C'est étonnant que depuis trente ans, rien n'ait été fait pour le rendre plus vivant et plus attrayant, en créant un bassin, des fontaines, des espaces publics plus structurés, etc.
  22. Réponse au message 47 de Mtlskyline, Petite remarque d'abord sur le système métrique. Mon argument n'était pas de dire que le système impérial n'avait aucune valeur, bien entendu, mais de trouver simpliste de n'avoir rien d'autre à dire du système métrique qu'il était "socialiste". Je ne dis pas non plus que vous êtes un "nuts". Mais cet argument-là, en effet, a un petit côté "nutty", si je peux me permettre. De manière générale, votre défense du conservatisme anglo-saxon serait d'ailleurs bien plus intéressante si elle n'incluait pas ces idées paranoïaques venus du populisme de droite américain le plus... comment dire, disons le moins éclairé. On peut être contre le système métrique parce qu'il est imposé d'en haut, parce qu'il brise de vieilles habitudes, parce qu'il n'est pas anglais, parce qu'il est plein de mots barbares d'origine grecque comme "décimètre" ou millilitres", au lieu de bons vieux mots comme pouces et pieds.** Tout cela est bien sympathique. Mais de dire que le système métrique est "socialiste", et bien c'est idiot, point final. Si je dis une idiotie pareille, j'espère que vous me corrigerez ! Mais tout ça n'est pas très important. Je trouve plus intéressante votre défense du conservatisme anglo-saxon. Vous la faites d'une manière assez classique, qui nous ramène à l'idée, en (petite) partie vraie, en partie dangereuse et néfaste, que chaque culture n'a qu'une seule expression idéologique légitime. L'expression légitime du monde anglo-saxon, à vous entendre, serait un mélange de capitalisme et de conservatisme. (Ces deux choses, en passant, ne sont pas identiques. Il peut y avoir de profonds conflits entre le conservatisme, qui veut conserver, et le capitalisme, qui est aussi une machine à détruire les traditions. Vous passez très discrètement sur ce conflit...) En réalité, chaque pays et chaque culture moderne est traversée par des courants divers et c'est très bien ainsi. Ramener l'histoire anglaise à n'avoir qu'une tradition légitime, c'est une aberration et d'ailleurs un appauvrissement. L'histoire anglaise est bien plus riche que cela ! La critique du capitalisme, par exemple, y commence très tôt et s'y poursuit jusqu'à aujourd'hui. Elle a été faite aussi bien d'un point de vue socialiste que conservateur. Si j'étais anglais, je m'offusquerais que des populistes nord-américains viennent me dire que la tradition anglaise se résume à une seule façon de penser. Vive le pluralisme anglais ! Quand au mot "socialisme", vous lui donniez au départ le sens que lui donne la droite américaine, qui voit du socialisme partout. (Ça me fait penser à une caricature qui montrait un conservateur américain en train de crier, tout épouvanté : "My God ! There's a liberal under my bed !) Il y a des contextes où socialisme et communisme doivent être distingués, et d'autres où ils désignent la même chose. Je vous rappelle par exemple que URSS voulait dire Union des Républiques Socialistes Soviétiques. De toute façon, il est un peu vain d'entrer ici dans les nuances puisque votre argument initial était que le système métrique était "socialiste". Il est même amusant qu'après un point de départ aussi vague et bizarre, c'est vous ensuite qui exigiez un emploi précis des mots ! Mais ne nous perdons pas dans les détails. Je retiens surtout votre défense du conservatisme, assez courageuse aujourd'hui, au Québec. Mais je souhaite pourtant pour vous que vous passiez à une version un peu plus sophistiquée de vos propres convictions. Cessez par exemple de voir du socialisme partout : c'est une vieille rengaine tout juste bonne à exciter les White trash du bible belt. Un peu plus de précision rendra les débats plus intéressants... **Petit ajout sur le système métrique. Bien sûr, tous les systèmes de mesure sont des conventions. Il est intéressant de noter que le système métrique, avec sa base décimale, est aussi fondée sur une convention liée au corps humain : le système décimal, après tout, vient du fait qu'on a dix doigts. J'imagine que des super-araignées intelligentes calculeraient et mesureraient en base 8. À moins que des "Anglo-spiders" conservatrices veuillent conserver un vieux système fondé sur des "yeux", des "poils" et des "pinces"... (Une pince vaut 7,5 yeux, et un oeil vaut 17,3 poils... Why not keep such a charming system ! )
  23. Mtlskyline, Il y a beaucoup d'idées simplettes, dans votre post. 1. Les cultures protestantes ont donné naissance à plusieurs modèles économiques et non pas à un seul. La Scandinavie est plus protestante que les États-Unis, et elle est pourtant un des meilleurs exemples de social-démocratie. Le sud américain était aussi protestant que le nord, ce qui ne l'a pas empêché d'avoir longtemps une économie esclavagiste très en retard sur la révolution industrielle du Nord. Par ailleurs, l'Angleterre fut un des principaux laboratoires de la pensée et de la pratique socialistes. C'est d'ailleurs en Angleterre, à la London School of Economics, que quelqu'un comme Trudeau est devenu plus marqué à gauche. Bref, expliquer sommairement les idéologies économiques par des considérations ethniques et religieuses ne montre qu'un côté de la médaille, souvent le moins important. 2. Appeler le système métrique du "socialisme" relève d'une obsession populiste de droite de type albertain. C'est plutôt pathétique. Un coup parti, aussi bien dire que le darwinisme c'est du socialisme, etc. On nage en pleine pensée réactionnaire. Le système métrique n'a rien à voir avec le socialisme. C'est un moyen pragmatique de simplifier les mesures. 3. Reprocher au "socialisme" le fait que le Canada ait une armée relativement réduite est également délirant. Les pays socialistes, à ce que je sache, ont plutôt eu la fibre militariste. L'URSS, ça ne vous rappelle rien ? Si le refus de moderniser vos idées vous maintient dans de telles confusions bizarres, je vous plains. Il y a moyen d'être un fier Canadien anglais, et je dirais même un fier Canadien anglais conservateur, sans tomber dans de telles aberrations. Lisez George Grant, tiens, ça sera déjà un progrès...
  24. Je crois que Cyrus, cette fois, est dans les patates, et plusieurs fois plutôt qu'une... On se soucie beaucoup plus de Montréal à Toronto que l'inverse. Ne pas oublier que notre présent débat découle d'un article du Globe and Mail. Il y a plusieurs dossiers par année dans les médias de Toronto sur Montréal. L'inverse n'est pas vrai du tout. Il y a quelques années, un magazine branché de Toronto avait même fait un dossier sur "all things montrealish you can do in Toronto !" Difficile d'imaginer l'inverse... En fait, la principale attitude des Québécois francophones à l'égard du Canada anglais est une forme d'indifférence. Ce sont les anglos, ici, qui ont se questionnent sur Toronto, pour la dénigrer parfois exagérément ou pour la vanter parfois exagérément aussi. Ce qui m'agace personnellement dans l'attitude des médias canadiens anglais à l'égard du Québec, c'est d'y voir si souvent - pas toujours - la même mesquinerie hypocrite et immature. Si j'étais torontois, j'aurais honte. De semblables obsessions témoignent d'un manque d'assurance et d'un caractère très provincial... Le Canada anglais, en réalité, n'a jamais fait sa révolution tranquille, sa modernisation identitaire. D'un côté, toujours les mêmes vieilleries monarchiques pour conserver une apparence de différence avec les États-Unis. Et de l'autre côté, presque tout ce qu'il y a de moderne, politiquement, dans ce pays, est venu du Québec ou sous la pression du Québec. (bilinguisme, rapatriement de la constitution, système métrique, multiculturalisme de Trudeau, lois sur les financements des partis politiques, etc. - l'exception majeure étant le système de santé public) Cette alliance de passivité politique du Canada anglais avec un Québec turbulent qui poussait au changement a crée un profond ressentiment qu'on voit se déployer constamment. Dommage. Car il faudrait réussir à dépasser tout cela. À une petite échelle, pour nous, une bonne façon serait de parler de Toronto en rendant justice à cette ville qui a quand même des atouts considérables. Quand à la conquête, c'est tout à fait simpliste de nier qu'elle a eu des effets négatifs, tout autant que positifs, pour les Canadiens de l'époque. Mais je touche ici à un des mythes fondateurs du Canada anglais : l'idée d'être une nation moralement supérieure, qui n'a jamais nui à personne, ce qui signifie que la conquête DOIT avoir été aussi une bonne chose et uniquement une bonne chose pour les Québécois. Je connais très peu de Canadiens anglais qui osent questionner ce mythe fondateur.
  25. Dernier message là dessus, puisqu'il faut bien s'amuser un peu... Tom of Boston a raison : il y a aussi une part de jalousie dans les obsessions torontoises sur Montréal. Et une étrange dépendance... Le même Globe and Mail a récemment fait un grand sondage sur les symboles canadiens et la plupart des choix des lecteurs étaient... d'origine québécoise. La poutine a même été érigée en "mets national canadien". Il faut vraiment être à court de symboles pour en arriver là... Il y a par ailleurs toujours eu quelque chose d'un peu pornographique dans le regard torontois sur nous. Ils aiment par dessus-tout nous voir en "sin city", the northern Big Easy, New York 1970, Babylone ! Montréal ? Une bande de Frenchies qui baisouillent sans arrêt sans jamais rien foutre d'autre, auxquels s'ajoutent des anglos pervers qui sont restés pour des raisons inavouables... Ça fête, ça danse, ça mange, ça rote, ça fait l'amour sous les étoiles et pendant ce temps-là, à Toronto et dans l'Ouest, on travaille pour payer la péréquation... Avouons que de telles idées ont de quoi nourrir la frustration. Mais heureusement, la bonne conscience protestante veille au grain. "They may have joâ de vivré, but they'll go to hell, in fact they're already in hell. Stay tuned, we'll show you the proofs..." En réalité, ces histoires de joie de vivre et de Babylone, c'est nous faire bien trop d'honneur, et de déshonneur. Il serait temps de sortir des fantasmes...
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