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Opinion de Marc de Foy au sujet du partage de l'équipe entre les deux villes

https://www.journaldemontreal.com/2019/06/27/montreal-ne-merite-pas-ces-niaiseries

Montréal ne mérite pas ces niaiseries

 

MARC DE FOY

 Jeudi, 27 juin 2019 05:00MISE À JOUR Jeudi, 27 juin 2019 05:00

Montréal et Tampa ont effectivement un point en commun sur le plan sportif. Les Rays et...les Alouettes ! Non mais, quand on parle de dossiers sans queue ni tête, voilà deux exemples parfaits.

On parle de la possibilité que les Rays déménagent chez nous depuis combien de temps ? Deux, trois, quatre ans ?

Le sort des Rays dépendait de la construction d’un nouveau stade, nous disait le commissaire du baseball

Rob Manfred. Jusque-là, on comprenait. C’était dans l’ordre des choses.

On savait comment ça fonctionnait. On était bien placé pour le savoir. On avait vécu la même chose avec les Expos et les Nordiques.

On recule

Mais ces dernières semaines, la situation a tourné au ridicule. On sait bien que la survie des Rays ne tient qu’à un fil en Floride et qu’ils sont destinés à déménager.

Or, voilà que l’on nous sert que des niaiseries comme cette étude sur la faisabilité que Tampa et Montréal se partagent la garde des Rays. Si c’est le jeu qu’il faut jouer pour ramener une équipe dans la métropole, ça fait cheap si vous me passez l’expression. Montréal ne mérite pas ça.

Manfred perd de la crédibilité

Le commissaire perd de la crédibilité dans cette affaire. Il n’a pas à cautionner ce genre de chose, ni à tremper dans des jeux de coulisses. C’est une pièce de théâtre de mauvais goût.

La MLB (30), la LNH (31), la NBA (30), la NFL (32) et la MLS (24) regroupent 147 équipes et aucune d’entre elles ne vit en garde partagée.

Aucune, zéro, zip !

Or, à chaque fois que Montréal ou Québec, dans le cas du hockey, se retrouvent au centre de pourparlers de déménagements ou d’expansions pour une équipe, c’est compliqué et tiré par les cheveux.

On dirait qu’il faut faire se mettre à plat ventre pour obtenir quelque chose des ligues sportives majeures ou des grands événements sportifs.

Ville en croissance

Certains disent qu’on n’a pas les moyens de nos ambitions. Pourtant, quand on regarde bien, l’économie du Québec et de Montréal se porte mieux qu’elle ne l’avait pas été depuis des lunes.

Une nouvelle ville sort des terrains des anciennes usines et manufactures qui faisaient vivre la population dans le sud-ouest de la ville. Les condos et habitations qui poussent ne sont pas tous des airbnb.

Il y a de la vie dans le Griffintown. Les gens qui y aménagent ont de bonnes professions ou des métiers payants.

Les joueurs diraient non

Pour ces raisons et pour des questions de logistique, je me disais encore en écoutant Stephen Bronfman et Pierre Boivin dans l’édifice abritant les quartiers des investissements

Claridge, hier après-midi, que le concept des villes sœurs, comme ils le surnomment, ne tient pas la route.

Pas besoin d’une étude pour savoir ça.

Les amateurs encourageraient-ils vraiment une équipe qui ne serait la leur qu’à moitié ?

Pour sa part, l’Association des joueurs ne donnerait pas son appui à un tel modèle. Il leur faudrait verser des impôts dans deux pays et payer des loyers dans deux villes.

Comme l’a mentionné Brad Ziegler la semaine dernière, un ancien lanceur qui a lancé une dizaine d’années dans les majeures et qui a été représentant syndical, les joueurs ayant des familles auraient à composer avec les aléas que la dualité de leur travail leur causerait.

Il faudrait deux pédiatres pour les enfants, deux médecins pour la famille, deux vétérinaires pour les animaux de compagnie, deux domiciles à payer, deux bicycles à deux roues, alouette !

La solution espérée

Le maire de St. Petersburg, Rick Kriseman, ne veut rien savoir d’une garde partagée avec Montréal.

Son prédécesseur Bill Foster estime que les Rays sont proches de la sortie et qu’ils sont appelés à partir.

Il y aurait une solution plus facile pour tout le monde et qui a été avancée l’hiver dernier par le journaliste Marc Tompkin du Tampa Times.

Le propriétaire des Rays, Stuart Sternberg, ne veut pas passer comme le mauvais garçon dans cette histoire. Il cherche une façon élégante de s’en sortir.

Originaire de Brooklyn, Sternberg a grandi en encourageant les Mets de New York. C’est son équipe de prédilection.

Le propriétaire majoritaire des Mets, Fred Wilpon, n’est pas très populaire depuis qu’il est soupçonné d’avoir empoché 300 millions dans le scandale Madoff. Il avait été rapporté en premier lieu qu’il avait été floué de 700 millions.

On prête l’intention à Sternberg de vouloir acheter les Mets quand ils seront en vente. Le Groupe de Montréal aurait alors le champ libre pour se porter acquéreur des Rays.

Ça réglerait la question.

Lorsque Jeff Loria a vendu les Expos au baseball majeur, il a fait l’achat des Marlins de la Floride et les propriétaires majoritaires de la formation floridienne ont mis la main sur les Red Sox de Boston.

Tout le monde était content.

C’est ce qu’on veut, nous aussi.

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il y a 29 minutes, ScarletCoral a dit :

https://www.journaldemontreal.com/2019/06/27/quebec-ferme-encore-la-porte-au-financement-dun-stade-de-baseball

Québec ferme encore la porte au financement d’un stade de baseball

NICHOLAS DE ROSA, AGENCE QMI

Jeudi, 27 juin 2019 09:41
MISE À JOUR Jeudi, 27 juin 2019 09:50

Malgré les derniers développements prometteurs dans le dossier du retour d’une équipe de baseball professionnel à Montréal, le gouvernement provincial n’a toujours pas l’intention de participer au financement d’un nouveau stade.

«On a toujours dit qu’on ne mettrait pas d’argent gouvernemental dans une franchise de baseball. On a toujours dit que les intérêts privés étaient capables de financer ces choses-là», a laissé entendre le président du Conseil du trésor, Christian Dubé, en entrevue jeudi à l’émission matinale animée par Caroline St-Hilaire et Maka Kotto à QUB radio.

M. Dubé a exprimé la volonté de son gouvernement de soutenir la réalisation du projet, tout en précisant qu’il ne revenait «pas au gouvernement de mettre des fonds publics dans le baseball».

Rappelons que les gouvernements fédéral et municipal ont aussi exclu l’idée de financer cette nouvelle infrastructure sportive qui pourrait être construite au sud du bassin Peel, dans le quartier Griffintown.

L’organisation des Rays de Tampa Bay a récemment obtenu l’approbation de la Ligue majeure de baseball pour explorer la possibilité de jouer la moitié de ses matchs à domicile à Montréal.

Le plan de garde partagée impliquerait un groupe d’investisseurs montréalais mené par l’homme d’affaires Stephen Bronfman et pourrait être mis en exécution dès juin 2024.

Excellente décision éclairée de la part du gouvernement actuel. On s'est déjà fait assez prendre avec le Centre Vidéotron à Québec.

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Les chroniqueurs sportifs s'en donnent à coeur joie. Voici a chronique de Martin Leclerc

https://ici.radio-canada.ca/sports/1201222/baseball-martin-leclerc-cobayes-montreal-tampa-joli-nom-bronfman-sternberg

Chronique

Les Cobayes de Montréal-Tampa, ça ferait un joli nom

Publié aujourd'hui à 10 h 48

Martin Leclerc

BILLET – Dans le film Le Pion, diffusé en 1978, il y a une scène géniale durant laquelle les élèves d’une classe de philosophie doivent répondre par écrit à la question : qu’est-ce que le risque? Après une minute, un élève remet sa copie. Et il obtient finalement la meilleure note de la classe. Sa réponse tient en une seule phrase : « Le risque, c’est ça. »

Stephen Bronfman ne ferait jamais cela. Par contre, si on le soumettait à un examen semblable et qu’on lui demandait de définir la prudence, il diffuserait probablement les meilleurs extraits de sa conférence de presse de mercredi. Et il répondrait : « Amoindrir le risque, c’est ça. »

Il y a à peine six mois, Stephen Bronfman et son groupe d’investisseurs diffusaient fièrement les conclusions d’une étude qu’ils avaient commandée auprès de la firme de consultation américaine CSL International.

Cette étude, selon le communiqué du groupe, confirmait que Montréal possédait les caractéristiques requises pour soutenir efficacement une équipe à long terme. Elle soutenait également que le marché télévisuel de la ville se classait dans la moitié supérieure de tous les marchés de la MLB.

La fièvre du baseball était telle, révélait l’étude, que 100 % des gens d’affaires interrogés avaient l’intention de se porter acquéreurs d’abonnements de saison ou de loges. En plus, 96 % des 14 000 personnes ayant participé à un sondage en ligne avaient fait part de leur intention d’acheter des billets pour assister à des matchs des Expos 2.0.

« Ce sont des chiffres très, très forts », avait dit l'homme d'affaires.

On croyait les investisseurs québécois partis pour la gloire.

***

Pourtant, mercredi, lors d’une conférence de presse tenue dans ses bureaux montréalais, Stephen Bronfman a révélé qu’il avait lui-même pris l’initiative de proposer au propriétaire des Rays de Tampa Bay, Stuart Sternberg, l’idée d’une garde partagée de son équipe de baseball entre la baie de Tampa et Montréal.

Bronfman a pris le relais de Sternberg, qui avait rencontré les médias floridiens la veille. Fort enthousiaste, le milliardaire montréalais a dit qu’il s’agissait « d’un grand jour pour Montréal ». Il s’est dit fier, après sept ans de démarches, de se retrouver en position de rapatrier une demi-équipe de baseball à Montréal.

Il s’est par ailleurs montré emballé à l’idée de travailler avec Stuart Sternberg, dont il a souligné la compétence et l’intégrité.

« Montréal a tellement une riche histoire de baseball. Nous sommes ravis de la position dans laquelle nous nous retrouvons après sept ans. Nous avons une vraie chance de ramener le baseball à Montréal. La ville connaît une croissance incroyable. C’est le moment propice », a-t-il plaidé.

Trouvez l’erreur.

Si tout va tellement bien à Montréal, pourquoi Bronfman et son groupe ne sont-ils pas prêts à plonger complètement et à doter leur ville d’une équipe à temps complet, comme le font les propriétaires des 147 autres équipes majeures évoluant dans les cinq grandes ligues sportives nord-américaines?

***

M. Bronfman, qui était flanqué de Pierre Boivin (son président et chef de la direction à Claridge), plaide qu’à l’origine, seulement deux scénarios se présentaient à son groupe pour ramener du baseball à Montréal : la délocalisation d’une équipe existante ou une expansion de la MLB.

« Quand j’ai évoqué la possibilité d’une relocalisation avec Stuart Sternberg, il a immédiatement refusé. Quant à la possibilité d’une expansion, ce n’est pas dans les cartes. On ne sait pas si ça va arriver dans une décennie. Par contre, on a une possibilité de commencer le travail pour avoir une équipe qui serait immédiatement compétitive, contrairement à une équipe d’expansion qui mettrait plusieurs années avant de connaître du succès », explique-t-il.

Il est vrai qu’après avoir plusieurs fois évoqué la possibilité d’une expansion au cours des deux dernières années, le commissaire Rob Manfred a fermé cette porte en mai dernier. « Il n’y a pas de projet d’expansion », a-t-il répété.

Tant dans ses communications écrites que lors de sa rencontre de mercredi avec les journalistes, Stephen Bronfman a souvent souligné que lui et son groupe travaillent sur ce projet depuis sept ans. On sent un peu d’impatience de sa part, d’autant plus que les audiences publiques concernant la construction d’un stade de baseball au bassin Peel débuteront l’automne prochain.

« En tant que ville et en tant que promoteurs, on doit regarder toutes les options. Des fois, un je l’ai vaut mieux que deux je l’aurai », a renchéri Pierre Boivin.

***

On peut comprendre Stuart Sternberg d’endosser un concept aussi éclaté que la garde partagée de son équipe de baseball, parce qu’il sait – la preuve en est faite depuis longtemps – que les Rays n’ont aucune chance de survivre en demeurant à temps plein dans la région de Tampa.

De leur côté, Bronfman et Boivin font face à un double dilemme.

Il leur faudrait probablement attendre sept ou huit autres années avant d’obtenir une équipe (soit par le transfert des Rays, soit par une expansion).

Malgré les éclatantes conclusions des études qu’ils ont commandées, ils n’ont aucune garantie réelle que le baseball redémarrera de plus belle à Montréal. Prendre un pari de 1 million sur cette question est une chose. Allonger 2 milliards en est une autre.

En conséquence, ils tentent de limiter au maximum leur risque financier en proposant une alternative au modèle d’affaires traditionnel de la MLB. « On remet en question les modèles d’affaires dans toutes les sphères économiques, pourquoi ne le ferait-on pas dans le sport », dit Pierre Boivin.

« Nous vivons dans un monde différent. Je lève mon chapeau aux dirigeants de la MLB d’être aussi innovateurs et de prendre en considération une idée aussi révolutionnaire que la nôtre. C’est un nouveau concept. On vit à l’époque de l’économie collaborative et des Airbnb. Le monde a changé et c’est fascinant que le sport ait une opportunité de changer de la même manière que l’économie et le monde », estime Stephen Bronfman.

***

En sortant ce lapin de son chapeau, Bronfman fait disparaître une foule d’irritants économiques, tant à Montréal qu’à Tampa.

  • Il double (théoriquement) la base de partisans de l’équipe.
  • Il accroît (théoriquement) les revenus de commandite de l’organisation.
  • Il accroît (théoriquement) les revenus découlant des droits de diffusion.
  • En créant une rareté, il croit pouvoir générer de meilleures foules à l’année dans les deux villes.
  • Il élimine les inconvénients liés à la froide température des printemps québécois et aux chauds et orageux mois d’été en Floride (des stades plus modestes, dénués de toits, suffisent).

Qu’en penseront les joueurs? Qu’en pensent les amateurs? C’est secondaire pour l’instant.

Ce qui compte, c’est que cette garde partagée élimine le fameux risque financier. Pour une fraction du prix (à titre d’actionnaires minoritaires), les investisseurs québécois pourront installer une équipe dans un stade au centre-ville de Montréal. Ce stade sert d’ancrage au méga projet immobilier que les mêmes investisseurs pilotent au bassin Peel. En boni, ils n’auront même pas à se soucier de la gestion des opérations de l’équipe puisque Stuart Sternberg s’en chargera.

Cet étrange scénario réconforte même les propriétaires du baseball majeur, semble-t-il.

« En même temps, les risques sont coupés en deux [si on partage une équipe entre deux villes]. C’est intéressant comme investisseur aussi. On a quelque chose (les Rays) qui est bien géré. On a une équipe déjà bien implantée dans la ligue et très professionnelle. Et on a l’opportunité de les amener ici et de faire quelque chose de très chaleureux et de très montréalais. Je ne vois que le verre à demi-plein.

« Ça réconforte peut-être aussi le baseball majeur. Je ne dirais pas que tout le monde au sein du groupe de propriétaires de la MLB a conservé un très bon goût de la précédente aventure de Montréal dans le baseball majeur [...] On veut très bien faire les choses. On veut faire les choses de manière durable pour que cette équipe subsiste pendant des générations », a pris soin d’expliquer Bronfman.

Depuis quelques jours, j’échange avec des experts en vente et marketing de la communauté sportive montréalaise, et je ne suis encore parvenu à trouver un intervenant capable d’expliquer comment cette idée, pourtant remplie de bonnes intentions d’un point de vue financier, pourrait se réaliser et devenir un succès.

La plus grande faille de ce plan, disent-ils, c’est que le lien qui unit des partisans à leur équipe est émotif. Ils n’en ont rien à cirer de la minimisation des risques financiers. Ils achètent des billets et s’attachent à une équipe parce qu’ils estiment qu’elle les représente.

Les Québécois et les citoyens de la région de Tampa sont les cobayes d’une expérience unique dans l’histoire du sport. Peut-on conditionner les intérêts sportifs de deux populations pour qu’elles se conforment à une logique comptable plutôt qu’à leur naturel esprit communautaire?

Si Bronfman et Sternberg parviennent à démontrer que oui, ils seront rapidement imités. Et le sport professionnel ne sera plus jamais le même.

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Et celle de Philippe Cantin dans La Presse

https://www.lapresse.ca/debats/chroniques/philippe-cantin/201906/27/01-5231831-entre-lhypnose-et-la-perplexite.php

Publié le 27 juin 2019 à 09h38 | Mis à jour à 11h03

Entre l'hypnose et la perplexité

PHILIPPE CANTIN
La Presse

J'ai eu l'impression de tomber sous hypnose, hier, en écoutant Stephen Bronfman et Pierre Boivin vanter les mérites d'un club de baseball majeur en garde partagée entre Montréal et Tampa Bay.

Les deux hommes sont de solides vendeurs. Ils ont loué le concept de « villes soeurs », souligné que nous vivons dans un « monde différent » où les modèles d'affaires sont constamment remis en cause, salué « l'audace » du baseball majeur qui leur permet d'étudier une idée « novatrice ». Ils ont parlé « d'économie de partage », des Airbnb et Uber de ce monde, et dit qu'il était « fascinant » de voir le sport obtenir l'occasion d'emboîter le pas à ces grands bouleversements.

Après une demi-heure, la tête pleine de ces mots magiques (comment, après tout, être contre le progrès ?), j'étais prêt à faire un dépôt pour une paire de billets de demi-saison, pour cette future demi-équipe, dans un nouveau stade demi-moderne, sans toit rétractable ni sièges chauffants. C'est vous dire à quel point ils se sont exprimés avec conviction.

Le charme n'a cependant pas duré. Et très vite, je me suis demandé pourquoi Bronfman et Boivin soutenaient un plan pareil qui, avouons-le, n'a rien à voir avec l'idée qu'on se fait du retour des Expos.

(D'ailleurs, rayons les mots « retour des Expos » de notre vocabulaire. Le projet maintenant sur la table n'est pas celui de la renaissance des Z'Amours, mais quelque chose de fort différent. D'une part, l'équipe ne pourrait s'appeler ainsi, il faudrait trouver un nom susceptible de représenter deux villes n'ayant absolument rien en commun. Et pourquoi pas les Moitié-Moité ? Half & Half, ça se dit bien en anglais aussi. D'autre part, et j'y reviendrai plus loin, nos Expos profitaient du sceau « 100 % Montréal », de là l'attachement qu'on éprouvait pour eux.)

***

Les plus calculateurs diront que l'approche de Bronfman et Boivin est stratégique. Et qu'au fond, en autorisant l'étude de ce concept de garde partagée, le baseball majeur veut accentuer la pression sur les autorités publiques de la grande région de Tampa Bay afin d'obtenir un nouveau stade. Si ça fonctionne, tant mieux pour eux. Montréal serait alors récompensé en obtenant un club de l'expansion. Dans le cas contraire, les Rays déménageraient en bonne et due forme à Montréal, sans garde partagée.

Ce raisonnement est valable, mais ne me convainc pas entièrement. Bronfman me donne vraiment l'impression de privilégier, pour des raisons économiques, la garde partagée : risque financier moins important (un club de l'expansion coûterait une fortune), stade beaucoup moins coûteux (pas de toit rétractable), organisation déjà performante, ce qui évite les saisons de petite misère qui sont souvent le lot des nouvelles concessions, et aucun match à Montréal en avril et en mai lorsqu'une pluie froide peut gâcher la soirée.

Ce calendrier permettrait aussi à l'équipe de se sortir des pattes du Canadien au printemps. (Oui, un jour ou l'autre, Carey et ses camarades participeront aux séries éliminatoires.)

Ce n'est pas tout : avec ce scénario, nos Moitié-Moitié joueraient dans la division Est de la Ligue américaine, comme l'a rappelé Bronfman avec insistance. Ce serait une excellente nouvelle, puisque des équipes populaires comme les Yankees de New York, les Red Sox de Boston et les Blue Jays de Toronto s'arrêteraient au stade du bassin Peel. En plein été, elles attireraient des touristes des États de New York et du Massachusetts, ainsi que de la région de Toronto, créant ainsi des retombées économiques réelles et vérifiables.

J'ai aussi l'impression que Bronfman en a par-dessus la tête d'attendre sa concession de baseball majeur. Il a rappelé qu'il travaillait sur ce dossier depuis 2012, et on a perçu chez lui une certaine impatience au cours des derniers mois face à l'absence de développements concrets. Cette idée de « garde partagée » donne vie au projet.

Je suis d'accord avec Bronfman et Boivin sur un élément : le baseball majeur envoie un signal très positif à propos de Montréal en autorisant cette démarche. Le genre d'approbation dont rêverait Québec dans sa quête d'une équipe de la Ligue nationale de hockey. (Au fait, si cette garde partagée fonctionne un jour au baseball, pourrait-on imaginer une expérience semblable avec les Panthers de la Floride qui disputeraient la moitié de leurs matchs à Québec ?)

***

Si on dresse la liste des plus et des moins à propos de la garde partagée, les éléments positifs sont nombreux. Ainsi, il serait plus simple de remplir le stade 40 fois par saison plutôt que 81. En revanche, on se bute vite à trois problèmes cruciaux.

Le premier est la réaction des amateurs de Tampa Bay. Accepteront-ils de voir leur club s'envoler pour Montréal alors que les matchs deviennent significatifs en deuxième moitié de saison ? Qu'ont-ils à gagner de ce scénario ?

Le deuxième est celle de l'Association des joueurs. Les baseballeurs ne seraient sûrement pas heureux d'être ballottés d'une ville à l'autre.

Le troisième touche directement les partisans montréalais. Comment développer un sentiment d'appartenance envers une équipe pas vraiment à nous ? Comment développer des liens forts, faits de fidélité et de passion transmise de génération en génération, avec un club qui débarquerait chez nous un beau jour de la fin de juin, alors que la saison est déjà largement entamée ? Comment convaincre les joueurs de s'engager dans la communauté ? Comment faire en sorte qu'ils ne se sentent pas comme des touristes ?

Dans le sport professionnel, ces enjeux émotifs sont déterminants. Un club vit de l'amour de ses fans.

Oui, je sais bien qu'il ne faut pas s'enfermer dans le passé, je sais bien que le modèle d'affaires du sport change de plusieurs façons.

Ainsi, le jour même où Bronfman et Boivin font le point sur ce dossier, le Comité international olympique (CIO) adopte un changement majeur à sa charte à propos des « entités hôtes ». Les Jeux ne seront plus confiés à une ville, mais en principeà une ville. « La commission exécutive du CIO peut décider que "hôte" fait référence à d'autres entités, telles que plusieurs villes, régions et/ou pays », ajoute-t-on.

Voilà un développement significatif. On ouvre la porte à des Jeux olympiques en garde partagée. Mais entre les Jeux olympiques et un club nord-américain de sport professionnel, il y a un monde de différence.

Je veux bien laisser la chance au coureur en attendant que Bronfman et Boivin nous fournissent de nouveaux éclairages. Mais je demeure profondément perplexe face à cette idée de garde partagée.

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il y a 5 minutes, ScarletCoral a dit :

Et celle de Philippe Cantin dans La Presse

https://www.lapresse.ca/debats/chroniques/philippe-cantin/201906/27/01-5231831-entre-lhypnose-et-la-perplexite.php

Publié le 27 juin 2019 à 09h38 | Mis à jour à 11h03

Entre l'hypnose et la perplexité

PHILIPPE CANTIN
La Presse

J'ai eu l'impression de tomber sous hypnose, hier, en écoutant Stephen Bronfman et Pierre Boivin vanter les mérites d'un club de baseball majeur en garde partagée entre Montréal et Tampa Bay.

Les deux hommes sont de solides vendeurs. Ils ont loué le concept de « villes soeurs », souligné que nous vivons dans un « monde différent » où les modèles d'affaires sont constamment remis en cause, salué « l'audace » du baseball majeur qui leur permet d'étudier une idée « novatrice ». Ils ont parlé « d'économie de partage », des Airbnb et Uber de ce monde, et dit qu'il était « fascinant » de voir le sport obtenir l'occasion d'emboîter le pas à ces grands bouleversements.

Après une demi-heure, la tête pleine de ces mots magiques (comment, après tout, être contre le progrès ?), j'étais prêt à faire un dépôt pour une paire de billets de demi-saison, pour cette future demi-équipe, dans un nouveau stade demi-moderne, sans toit rétractable ni sièges chauffants. C'est vous dire à quel point ils se sont exprimés avec conviction.

Le charme n'a cependant pas duré. Et très vite, je me suis demandé pourquoi Bronfman et Boivin soutenaient un plan pareil qui, avouons-le, n'a rien à voir avec l'idée qu'on se fait du retour des Expos.

(D'ailleurs, rayons les mots « retour des Expos » de notre vocabulaire. Le projet maintenant sur la table n'est pas celui de la renaissance des Z'Amours, mais quelque chose de fort différent. D'une part, l'équipe ne pourrait s'appeler ainsi, il faudrait trouver un nom susceptible de représenter deux villes n'ayant absolument rien en commun. Et pourquoi pas les Moitié-Moité ? Half & Half, ça se dit bien en anglais aussi. D'autre part, et j'y reviendrai plus loin, nos Expos profitaient du sceau « 100 % Montréal », de là l'attachement qu'on éprouvait pour eux.)

***

Les plus calculateurs diront que l'approche de Bronfman et Boivin est stratégique. Et qu'au fond, en autorisant l'étude de ce concept de garde partagée, le baseball majeur veut accentuer la pression sur les autorités publiques de la grande région de Tampa Bay afin d'obtenir un nouveau stade. Si ça fonctionne, tant mieux pour eux. Montréal serait alors récompensé en obtenant un club de l'expansion. Dans le cas contraire, les Rays déménageraient en bonne et due forme à Montréal, sans garde partagée.

Ce raisonnement est valable, mais ne me convainc pas entièrement. Bronfman me donne vraiment l'impression de privilégier, pour des raisons économiques, la garde partagée : risque financier moins important (un club de l'expansion coûterait une fortune), stade beaucoup moins coûteux (pas de toit rétractable), organisation déjà performante, ce qui évite les saisons de petite misère qui sont souvent le lot des nouvelles concessions, et aucun match à Montréal en avril et en mai lorsqu'une pluie froide peut gâcher la soirée.

Ce calendrier permettrait aussi à l'équipe de se sortir des pattes du Canadien au printemps. (Oui, un jour ou l'autre, Carey et ses camarades participeront aux séries éliminatoires.)

Ce n'est pas tout : avec ce scénario, nos Moitié-Moitié joueraient dans la division Est de la Ligue américaine, comme l'a rappelé Bronfman avec insistance. Ce serait une excellente nouvelle, puisque des équipes populaires comme les Yankees de New York, les Red Sox de Boston et les Blue Jays de Toronto s'arrêteraient au stade du bassin Peel. En plein été, elles attireraient des touristes des États de New York et du Massachusetts, ainsi que de la région de Toronto, créant ainsi des retombées économiques réelles et vérifiables.

J'ai aussi l'impression que Bronfman en a par-dessus la tête d'attendre sa concession de baseball majeur. Il a rappelé qu'il travaillait sur ce dossier depuis 2012, et on a perçu chez lui une certaine impatience au cours des derniers mois face à l'absence de développements concrets. Cette idée de « garde partagée » donne vie au projet.

Je suis d'accord avec Bronfman et Boivin sur un élément : le baseball majeur envoie un signal très positif à propos de Montréal en autorisant cette démarche. Le genre d'approbation dont rêverait Québec dans sa quête d'une équipe de la Ligue nationale de hockey. (Au fait, si cette garde partagée fonctionne un jour au baseball, pourrait-on imaginer une expérience semblable avec les Panthers de la Floride qui disputeraient la moitié de leurs matchs à Québec ?)

***

Si on dresse la liste des plus et des moins à propos de la garde partagée, les éléments positifs sont nombreux. Ainsi, il serait plus simple de remplir le stade 40 fois par saison plutôt que 81. En revanche, on se bute vite à trois problèmes cruciaux.

Le premier est la réaction des amateurs de Tampa Bay. Accepteront-ils de voir leur club s'envoler pour Montréal alors que les matchs deviennent significatifs en deuxième moitié de saison ? Qu'ont-ils à gagner de ce scénario ?

Le deuxième est celle de l'Association des joueurs. Les baseballeurs ne seraient sûrement pas heureux d'être ballottés d'une ville à l'autre.

Le troisième touche directement les partisans montréalais. Comment développer un sentiment d'appartenance envers une équipe pas vraiment à nous ? Comment développer des liens forts, faits de fidélité et de passion transmise de génération en génération, avec un club qui débarquerait chez nous un beau jour de la fin de juin, alors que la saison est déjà largement entamée ? Comment convaincre les joueurs de s'engager dans la communauté ? Comment faire en sorte qu'ils ne se sentent pas comme des touristes ?

Dans le sport professionnel, ces enjeux émotifs sont déterminants. Un club vit de l'amour de ses fans.

Oui, je sais bien qu'il ne faut pas s'enfermer dans le passé, je sais bien que le modèle d'affaires du sport change de plusieurs façons.

Ainsi, le jour même où Bronfman et Boivin font le point sur ce dossier, le Comité international olympique (CIO) adopte un changement majeur à sa charte à propos des « entités hôtes ». Les Jeux ne seront plus confiés à une ville, mais en principeà une ville. « La commission exécutive du CIO peut décider que "hôte" fait référence à d'autres entités, telles que plusieurs villes, régions et/ou pays », ajoute-t-on.

Voilà un développement significatif. On ouvre la porte à des Jeux olympiques en garde partagée. Mais entre les Jeux olympiques et un club nord-américain de sport professionnel, il y a un monde de différence.

Je veux bien laisser la chance au coureur en attendant que Bronfman et Boivin nous fournissent de nouveaux éclairages. Mais je demeure profondément perplexe face à cette idée de garde partagée.

Excellant article de Philippe Cantin, un professionnel chevronné qui n'a jamais eu peur de poser les vrais questions, contrairement à plusieurs membres des médias qui couvrent le sport à Montréal.

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Montreal Group Supports Idea Of Sharing Rays With Tampa Bay

https://wusfnews.wusf.usf.edu/post/montreal-group-supports-idea-sharing-rays-tampa-bay

The son of former Montreal Expos owner Charles Bronfman believes the predominantly French-speaking city is ready and willing to support — and share — the Tampa Bay Rays.

Private equity investor Stephen Bronfman leads a group working on bringing baseball back to Montreal and said Wednesday the city can embrace the sport again. He called the idea of one team in two cities groundbreaking.

Commissioner Rob Manfred said last week the Rays have "broad permission to explore what's available." Tampa Bay is averaging 14,546 fans a game, lowest in the American League and well below the MLB average of 27,360. Only the Miami Marlins draw smaller crowds, averaging 9,378.

On Tuesday, Rays principal owner Stu Sternberg said it's unrealistic for his team to play full time in the Tampa Bay area, and said a shared season with Montreal is the best option.

Montreal has been without a big-league team since the Expos left after the 2004 season for Washington and became the Nationals.

"We have always said we have a two-track approach," Bronfman said. "There has always been the possibility of a team being relocated, and then there is expansion. We don't know if expansion is in the cards in the decade to come, if at all. We have this possibility now to begin the work of having Major League Baseball here with an existing team that is really professional. It's not like starting from scratch. This is a team that is playing nearly .600 baseball."

An agreement between the Rays and St. Petersburg for Tropicana Field runs through 2027. St. Petersburg Mayor Rick Kriseman has said the city will not fund a new stadium for a part-time team.

"We're in a different world," Bronfman said. "Hats off to Major League Baseball for being so innovative in their thinking and their progressive nature of even considering a concept like this. It's very groundbreaking when you talk about sport."

Sternberg envisions open-air stadiums in both cities but noted there are no plans to pay for them. He said an ideal target date would have everything in place for the 2024 season.

Bronfman said he has no say in the timetable but hopes a deal can be reached soon, pointing out that his father, the original Expos owner, is 88 years old.

"We have an incredible city," Bronfman said. "We have a strong economy, we can support baseball and now we have a chance to support it in partnership with Tampa Bay. I think it's a very, very good opportunity for us and I think Major League Baseball believes this opportunity exists in Montreal and they are giving their support to our city. So for me that's a strong start and we will see how things develop."

The Rays have played at Tropicana Field since their inception in 1998 and drew their smallest-ever home crowd of 5,786 against Toronto last month.

Sternberg said this week it's possible the Bronfman group could join the current Rays' ownership if the sister-city plans succeed, but he will keep controlling interest.

"I think even in a split scenario, it's a return of baseball permanently to Montreal," Bronfman said.

I am very surprised that: 1) both Florida baseball teams (Marlins and Rays) have the fewest fans in attendance in the summer weather; and 2) that both Florida hockey teams (the Lightning and Panthers) have bigger crowds in attendance for a winter sport.

 

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Les astres s'alignent..

[...]

Car il ne s'agira plus de mettre en valeur un terrain pour le bénéfice exclusif d'un promoteur privé qui caresse le rêve lointain d'avoir une équipe des ligues majeures. Au contraire, le baseball est presque arrivé en ville, si jamais l'idée des Ex-Rays se matérialise dans les prochains mois.

Le cas échéant, les autorités - Montréal, SIC et Caisse de dépôt - traiteront dorénavant avec des gens d'affaires - Devimco et Claridge d'un côté, le Groupe de Montréal de l'autre (Bronfman, mais aussi Garber, Crétier, Bouchard, Boyko) - portant un projet collectif : aménager un terrain de façon à financer le retour de Montréal dans le club très exclusif des villes nord-américaines membres du baseball majeur. Un statut qui vaut bien quelques privilèges, peuvent-ils faire valoir.

https://www.lapresse.ca/affaires/entreprises/201906/28/01-5232044-retour-du-baseball-a-montreal-du-bonbon-pour-les-promoteurs.php

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Retour du baseball à Montréal: du bonbon pour les promoteurs

ANDRÉ DUBUC
La Presse

L'analyse de la faisabilité d'une équipe de baseball à garde partagée entre Montréal et Tampa tombe à point nommé pour les promoteurs immobiliers qui convoitent les terrains du bassin Peel appartenant à la Couronne.

Devimco, promoteur boulimique présidé par Serge Goulet, et Claridge, fonds d'investissement de la famille de Stephen Bronfman, également à la tête du Groupe de Montréal qui travaille au retour du baseball majeur dans la métropole, ont maintenant une belle carte dans leur jeu pour arriver rapidement à une entente de gré à gré concernant l'achat du terrain offrant un grand potentiel de développement, à proximité du centre-ville.

Avant de faire équipe avec Claridge, Devimco (qui a des options sur 30 % du quadrilatère) avait le projet de construire des bâtiments d'une valeur de 2,5 milliards. C'est dire le potentiel du terrain.

Avant de faire équipe avec le fonds d'investissement Claridge plus tôt ce printemps, Devimco avait l'intention de construire des bâtiments d'une valeur de 2,5 milliards au bassin Peel, articulé autour d'un pivot technologique.

Tour à tour, cette semaine, le commissaire du baseball majeur, le propriétaire des Rays et Stephen Bronfman ont indiqué leur volonté d'étudier la possibilité de faire évoluer le club de Tampa Bay à mi-temps à Montréal. L'idée pourrait devenir réalité dès 2023 ou 2024, dit-on.

Claridge n'attendra pas pour bouger. « Les décisions devraient être prises avant la fin de 2019, a dit mercredi dernier Pierre Boivin, président et chef de la direction de Claridge, cité par Le Journal de Montréal. Le changement de zonage devrait se faire dans les premiers mois de 2020. Avant d'arriver à l'emplacement exact d'un stade, on a encore neuf mois de travail devant nous. »

Le deux frimé d'une équipe à temps partagé devient également utile pour convaincre la Ville de Montréal d'accorder un zonage permissif sur un terrain actuellement zoné industriel. Le bassin Peel est situé dans le secteur Bridge-Bonaventure pour lequel sera adopté prochainement un plan particulier d'urbanisme, qui précisera les usages et la densité permis. L'Office de consultation publique de Montréal (OCPM) sondera la population sur le sujet à l'automne. Son rapport suivra.

Un zonage généreux permettra au promoteur de construire plus de condos, de locaux commerciaux et de bureaux, et ainsi se faire financer, indirectement et non sans risque, une partie de la construction de son stade sans avoir l'odieux de demander à la population de le subventionner.

M. Bronfman ne s'en est pas caché cette semaine. Il a répété qu'il ne comptait pas demander de fonds publics pour la construction du stade, mais que l'aide des gouvernements sera nécessaire pour les infrastructures ou le zonage, par exemple.

Stephen Bronfman (à droite) et Pierre Boivin ont rencontré les médias, plus tôt cette semaine, pour commenter l'idée d'une garde partagée d'une équipe de baseball entre Tampa et Montréal.

Le gouvernement Legault a déjà indiqué qu'il était prêt à collaborer au retour du baseball, bien que le président du Conseil du trésor, Christian Dubé, a réfuté jeudi l'idée que Québec puisse investir dans le baseball ou dans le stade.

Pour la petite histoire, la Caisse de dépôt avait sérieusement étudié la possibilité de financer le stade Labatt projeté au sud du centre-ville.

Qui plus est, l'arrivée imminente d'une équipe de balle, même à demi-temps, devrait finalement pousser la Caisse de dépôt (et la Ville de Montréal, qui tient à avoir son mot à dire) à construire la future station Griffintown du Réseau express métropolitain (REM) juste à côté du terrain de baseball, une condition essentielle au projet, a déjà annoncé le Groupe de Montréal.

À l'opposé, des groupes communautaires ont indiqué à l'OPCM que le choix de l'emplacement de la gare devra se faire en fonction des besoins des résidants des quartiers limitrophes.

Qu'en est-il de la vente des terrains du fédéral ?

Dans un monde idéal, un terrain doté d'un aussi grand potentiel devrait faire l'objet d'une mise aux enchères par un appel de propositions en bonne et due forme dans le but de maximiser sa valeur. Après tout, les terrains de la Société immobilière du Canada (SIC) appartiennent aux contribuables. C'est d'ailleurs ce que la société d'État a fait pour les terrains de la Pointe-du-Moulin, où se trouve le silo no 5.

Lors d'une assemblée publique d'information de l'OCPM le 22 mai, il a été demandé au vice-président de la SIC pour le Québec comment l'organisme entendait disposer des terrains du bassin Peel. On comprend de sa réponse que la vente de gré à gré n'est pas exclue.

« La procédure qu'on a utilisée pour la Pointe-du-Moulin n'était pas la procédure normale qu'on prend, a expliqué Pierre-Marc Mongeau. L'enjeu de la Pointe-du-Moulin, c'est surtout le silo no 5, qui est un monument emblématique, et on voulait s'assurer que les entreprises qui vont faire leur proposition intègrent aussi ce monument emblématique. Donc, c'est pour ça qu'on est allés avec un processus un peu à l'envers de notre processus normal. »

Pas plus tard qu'en avril dernier, la SIC a annoncé une entente visant la vente d'un terrain de gré à gré à Halifax à un promoteur qui a le projet de construire... un stade de football.

Mais quel prix paiera Devimco-Claridge ?

Le propriétaire, la SIC, a pour mandat de s'autofinancer en vendant des propriétés du gouvernement à leur valeur marchande. Mais comment déterminer la valeur quand on ne connaît pas le zonage ? Un promoteur nous a déjà confié que le terrain vaut 150 millions en fonction d'un zonage permettant une variété d'usages et doté d'un coefficient d'occupation des sols de 4 (4 pi2 de bâtiment pour un 1 pi2de terrain), comme on en trouve à Griffintown, où les terrains se vendent sur une base de 50 $ le pied carré construisible.

Il y aura des discussions serrées prochainement. La Ville dicte le zonage. Elle s'est dotée en plus d'un droit de préemption sur les terrains du bassin Peel le mois dernier. Si les promoteurs ne se montrent pas coopératifs en matière de parc, de logements sociaux ou d'école, la Ville pourrait acquérir le terrain à leur place. Mais encore faut-il qu'elle ait l'argent.

« Les sommes que [la Ville] a mises de côté pour exercer son droit de préemption sont marginales. C'est un droit qui demeure bien théorique », a souligné André Boisclair, PDG de l'Institut de développement urbain, le jour où la Ville a assujetti les terrains du bassin Peel à son droit de préemption. Environ 50 millions sont disponibles à cette fin pour le moment.

Les manches suivantes s'annoncent passionnantes, vous en conviendrez.

Que recommandera le rapport de l'OCPM ? Quel prix paiera le consortium à la SIC ? Un tiers promoteur revendiquera-t-il le droit de soumissionner pour les terrains ? Quel type de zonage sera accordé aux acheteurs ? Où sera située la gare du REM ? Combien de logements sociaux la Ville exigera-t-elle des promoteurs ? Quelle forme prendra la collaboration du gouvernement Legault ? La Caisse de dépôt sera-t-elle appelée en relève ? La Ville exercera-t-elle son droit de préemption sur le site ? Le cas échéant, où trouvera-t-elle l'argent ? En empruntant ? En haussant les taxes ?

Car il ne s'agira plus de mettre en valeur un terrain pour le bénéfice exclusif d'un promoteur privé qui caresse le rêve lointain d'avoir une équipe des ligues majeures. Au contraire, le baseball est presque arrivé en ville, si jamais l'idée des Ex-Rays se matérialise dans les prochains mois.

Le cas échéant, les autorités - Montréal, SIC et Caisse de dépôt - traiteront dorénavant avec des gens d'affaires - Devimco et Claridge d'un côté, le Groupe de Montréal de l'autre (Bronfman, mais aussi Garber, Crétier, Bouchard, Boyko) - portant un projet collectif : aménager un terrain de façon à financer le retour de Montréal dans le club très exclusif des villes nord-américaines membres du baseball majeur. Un statut qui vaut bien quelques privilèges, peuvent-ils faire valoir.

 

https://www.lapresse.ca/affaires/entreprises/201906/28/01-5232044-retour-du-baseball-a-montreal-du-bonbon-pour-les-promoteurs.php

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A voir les morceaux de ce puzzle ultra complexe se mettre en place avec une régularité qui surprend. On comprend qu'effectivement on se dirige de plus en plus vers un aboutissement qui devrait être favorable pour ce projet crucial sur le plan économique. Ce sont des milliards qui sont en jeu et la concertation qui semble vouloir se mettre en place entre les différents protagonistes, montre que tout le monde pousse dans la même direction.

A mon avis Montréal ne peut pas se permettre d'échapper la balle car une opportunité de cette nature risque de ne pas se représenter avant longtemps. La Ville devra alors coopérer pour faciliter cet incroyable développement prometteur, qui rapportera dans ses coffres de précieux revenus récurrents et pour longtemps.

Cette dernière pourra aussi profiter de l'occasion pour faire avancer plusieurs dossiers simultanément et récolter un pactole pour la réalisation d'autres projets auxquels elle tient à coeur dans le secteur. Comme elle l'a fait avec le site Molson. En ce qui concerne l'économie, c'est une dose d'adrénaline inespérée, qui accélérerait le développement fulgurant de Griffintown, en englobant toute la partie sud de part et d'autre de l'A10.

Aucun doute ce dossier est un atout majeur pour l'avenir de la métropole. Une opportunité rarissime dans l'histoire d'une ville, par sa nature exceptionnelle et l'importance de ses retombées potentielles.

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