Aller au contenu

acpnc

Membre
  • Compteur de contenus

    19 914
  • Inscription

  • Dernière visite

  • Jours gagnés

    87

Tout ce qui a été posté par acpnc

  1. Démographie Autant de morts que de naissances en 2023 au Québec PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE Avec un accroissement naturel pratiquement au neutre, c’est essentiellement par l’immigration que la population du Québec va continuer d’augmenter. Au moment où tous les yeux sont rivés sur la hausse de l’immigration, la croissance naturelle de la population stagne. Pour la première fois de son histoire, le Québec a compté en 2023 à peu de choses près autant de naissances que de décès. Publié à 1h09 Mis à jour à 5h00 https://www.lapresse.ca/actualites/2024-03-18/demographie/autant-de-morts-que-de-naissances-en-2023-au-quebec.php Nicolas Bérubé La Presse 400 naissances Le Québec a enregistré 77 950 naissances en 2023, le plus petit nombre de naissances en près de 20 ans, selon les plus récentes données de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ). Parallèlement, 77 550 décès sont survenus dans la province en 2023. C’est donc dire que l’accroissement naturel de la population a tenu à 400 naissances l’an dernier, ou tout juste plus d’un nouveau-né par jour. « On savait que l’accroissement naturel de la population était faible, mais c’est toujours un choc de voir ces données », explique Sophie Mathieu, spécialiste principale des programmes à l’Institut Vanier de la famille et autrice du nouveau livre Égalité, fécondité et maternité : le soutien aux familles au Québec. Contexte social PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE Les papas québécois sont plus impliqués dans leur rôle parental que ceux d’ailleurs au Canada, souligne Sophie Mathieu. Si la décision d’avoir un enfant est personnelle, elle n’en est pas moins très influencée par le contexte social dans lequel évoluent les parents, note Sophie Mathieu. Elle remarque que le taux de natalité de 1,49 enregistré au Québec en 2022 est plus élevé que celui du reste Canada, qui est de 1,33. « Le Québec s’en tire mieux, car nous avons plus de congés parentaux, parce que les papas sont plus impliqués, il y a une plus grande sensibilité à la conciliation travail-famille. Avoir des enfants affecte moins le parcours de vie des femmes qu’ailleurs au Canada. Malgré tout, il faut avoir un taux de natalité de 2,1 enfants par couple pour maintenir la population, et on n’y est pas », dit-elle. Pas une priorité Le Québec et le Canada vivent la même tendance que les autres pays occidentaux, note Solène Lardoux, professeure agrégée au département de démographie de l’Université de Montréal. « En ce sens, ce n’est pas surprenant, même si la fin de l’accroissement naturel de la population arrive un peu plus rapidement que prévu », dit-elle. Dorénavant, c’est essentiellement par l’immigration que la population du Québec va continuer d’augmenter. Et les nouveaux arrivants ne font pas nécessairement beaucoup d’enfants non plus, note Mme Lardoux. « Leur comportement de fécondité au fil du temps ressemble à celui de la population dans son ensemble, car les nouveaux arrivants sont pris avec l’ensemble des contraintes du pays d’accueil. Les gouvernements, ça ne fait pas partie de leur priorité d’encourager l’arrivée d’un enfant, de donner de la valeur à ce projet. Ils pourraient faire des campagnes, rendre des logements plus abordables, favoriser la conciliation travail-famille, et études-familles pour les immigrants. Tout ça peut être fait. » Perturbation de la pandémie Sophie Mathieu remarque que la pandémie a eu un effet sur les choix de vie des gens, y compris le choix du moment pour avoir un enfant. « On a noté par exemple que les divorces ont chuté en 2020 et 2021. Ce n’est pas parce que les couples se sont mis à s’aimer plus, c’est qu’ils ne pouvaient pas divorcer. » Elle s’attend à ce que le nombre de naissances augmente légèrement en 2024 et 2025. « Avec l’inflation, l’incertitude économique, bien des gens ont peut-être juste reporté le projet d’avoir un enfant », dit-elle. Surmortalité en 2023 PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE Les virus respiratoires ont alimenté la hausse des décès en 2023, alors que les aînés représentaient la majeure partie de la surmortalité observée, selon l’ISQ. Parallèlement à la baisse des naissances, c’est une hausse de la mortalité qui précipite la fin de la croissance naturelle de la population du Québec. Le nombre de décès enregistrés en 2023 au Québec était supérieur d’environ 4000 aux prévisions de l’ISQ. Les virus respiratoires ont alimenté cette hausse des décès en 2023, alors que les aînés représentaient la majeure partie de la surmortalité observée, selon l’ISQ. Une part des décès pourrait également être liée à la crise des opioïdes qui touche principalement les personnes âgées de moins de 50 ans.
  2. Ne vous méprenez pas : les robots conversationnels ne sont pas conscients ChatGPT est un robot conversationnel basé sur un modèle de langage mis au point par OpenAI. Photo : Getty Images / AFP / Sebastien Bozon Nicholas De Rosa (Consulter le profil) Nicholas De Rosa Publié à 4 h 00 HAE https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2057602/robots-conversationnels-conscience-ia-emily-bender Le lancement récent du grand modèle de langage Claude 3 a ravivé des discussions au sujet de la conscience de l'intelligence artificielle (IA). Cela est dû en partie au fait que Claude semblait philosopher à propos de sa propre conscience dans des publications virales (Nouvelle fenêtre) et que l’entreprise qui l’a créé, Anthropic, a affirmé (Nouvelle fenêtre) que Claude manifeste des degrés de compréhension et de fluidité « quasi humains ». Nous avons cru bon de discuter de la supposée « conscience » des grands modèles de langage avec la linguiste Emily Bender. Cette professeure à l’Université de Washington a été désignée par le magazine Time (Nouvelle fenêtre) comme une des 100 personnes les plus influentes du secteur de l’IA l’an dernier. Mme Bender est la coauteure de l’influent article intitulé « Gravir vers la compréhension du langage naturel : le sens, la forme et la compréhension à l'ère des données (Nouvelle fenêtre) », qui offrait une perspective critique au sujet des implications éthiques, sociales et environnementales des modèles de langage en 2020, soit plus de deux ans avant la sortie de ChatGPT. Elle coanime également le balado Mystery AI Hype Theater 3000 (Nouvelle fenêtre), qui décortique l’emballement à propos de l’IA. Allons droit au but : les grands modèles de langage sont-ils conscients? Non. À la base, un modèle de langage est un système qui modélise la distribution des mots dans des textes. La manière dont ces modèles sont actuellement utilisés repose en quelque sorte sur le procédé inverse : proposer des suites plausibles au texte qui leur est soumis. Ce n’est pas de la conscience. Dans ses recherches, Emily Bender s'intéresse notamment à la linguistique informatique. Photo : YouTube / Emily Bender Y a-t-il une nuance entre le fait de parler, d'une part, de conscience et, d'autre part, de choses comme l'intelligence ou la compréhension? Ce sont tous des concepts différents et mal définis. Si nous voulons parler de compréhension, nous devons la définir : dans mon travail universitaire, je définis la compréhension du langage comme la mise en correspondance entre le langage et des concepts à l'extérieur du langage. Une grande partie du tour de passe-passe des grands modèles de langage, c'est que tout n’est que du langage. Quand le modèle semble comprendre, en réalité, c'est la personne qui l'utilise qui fait tout le travail de compréhension et tout le travail de création de sens. Lorsqu'on entre du texte dans un grand modèle de langage et que du texte en ressort, on donne du sens à ce texte de la même manière qu'on donne du sens à un texte provenant d'une personne : on s’imagine un esprit doté d’une intention communicative à l'origine de ce texte. Lorsqu'il s'agit d'une autre personne, ce n'est pas faux d'imaginer un esprit. On pourrait se tromper quant à son intention communicative, mais souvent, nous sommes assez bons pour la deviner correctement. Lorsqu’il s'agit d'un grand modèle de langage, il n'y a pas du tout d'esprit, donc nous créons nous-mêmes cette compréhension. Cet article a initialement été publié dans l'édition du 9 mars de l'infolettre des Décrypteurs. Pour obtenir des contenus exclusifs comme celui-ci ainsi que des analyses sur tout ce qui touche la désinformation web, abonnez-vous en cliquant ici. Vous avez inventé le terme « perroquet stochastique » pour décrire les grands modèles de langage. Pouvez-vous expliquer ce que cela signifie? Dans l'expression « perroquet stochastique », le mot « perroquet » fait référence au verbe parroting en anglais, qui signifie « répéter sans comprendre ». Le but ici n’est pas d’insulter les perroquets, qui sont de merveilleuses créatures avec leur propre vie intérieure! (Rires) « Stochastique » signifie « aléatoire », selon un calcul de probabilités. Ainsi, lorsque les grands modèles de langage sont utilisés pour produire du texte, nous les utilisons pour distribuer les mots les plus probables dans une situation donnée pour ensuite les choisir aléatoirement. Mais tous les mots n'ont pas une chance égale d’être choisis : certains sont plus susceptibles de sortir que d’autres. Qu'y a-t-il de dangereux ou de risqué dans le fait de croire que les grands modèles de langage sont conscients? Sur le plan individuel, si nous tombons dans l'idée selon laquelle les modèles de langage pensent, raisonnent, sont conscients, ont des idées et ont accès à beaucoup d'informations, nous nous prédisposons à voir de mauvaises informations comme s'il s'agissait de bonnes informations, et cela peut être nuisible. Imaginez quelqu'un qui demande des conseils médicaux à ChatGPT et qui suit ces conseils ou quelqu’un qui suit une recette générée par l’IA qui affirme que du poulet doit être cuit saignant. Sur le plan sociétal, nous voyons beaucoup de suggestions selon lesquelles les robots conversationnels pourraient être utilisés comme des enseignants-robots, des thérapeutes-robots, des avocats-robots ou des médecins-robots. Cela ne fonctionnera tout simplement pas. Mais si suffisamment de gens croient que cela pourrait fonctionner, nos gouvernements pourraient s'en sortir en comblant les trous dans le filet social avec des systèmes qui ne devraient pas servir à cela. Pourquoi les gens de l'industrie de l’IA utilisent-ils un vocabulaire qui prête des caractéristiques humaines aux modèles de langage alors qu'ils comprennent très bien comment ces systèmes fonctionnent? C'est un phénomène intéressant, n'est-ce pas? Certaines personnes sont réellement tombées dans ce type de raisonnement, alors que d’autres semblent le faire. Commençons par celles qui semblent le faire : les entreprises qui construisent ces modèles ont certainement intérêt à ce que le public pense que ceux-ci sont beaucoup plus puissants qu’ils ne le sont. Ça facilite leur vente. Sinon, je pense que les ingénieurs qui les ont conçus, en général, ne sont pas linguistes, donc ils ne sont pas sensibles à la manière dont fonctionne le langage. Lorsque le système dit quelque chose qui semble impressionnant – par exemple, s’il semble affirmer sa propre conscience –, cela semble trop impressionnant pour être le fruit du hasard. Ils ne prennent pas le recul nécessaire pour constater qu'ils sont ceux qui donnent un sens à ce langage. Et il y a aussi la possibilité que les gens qui construisent ces modèles veulent tout simplement croire qu'ils ont créé quelque chose de vraiment, vraiment cool. Nicholas De Rosa (Consulter le profil)
  3. Transport en commun Montréal veut un réseau de tramways PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, ARCHIVES COLLABORATION SPÉCIALE En plus des projets de tramway, il est aussi proposé d’allonger toutes les lignes du métro de Montréal (sauf la jaune). Des tramways. Beaucoup de tramways. Et des prolongements de métro. La Ville de Montréal entrevoit la création d’un important réseau de transport sur rail dans les quartiers actuellement mal desservis par le transport lourd, révèle un document rendu public dans les derniers jours. Publié à 1h01 Mis à jour à 5h00 https://www.lapresse.ca/actualites/grand-montreal/2024-03-13/transport-en-commun/montreal-veut-un-reseau-de-tramways.php Philippe Teisceira-Lessard La Presse La carte, placée en annexe d’un rapport officiel qui doit être adopté à la prochaine séance du conseil d’agglomération, montre le transport collectif dont l’administration Plante rêve à l’horizon 2050. INFOGRAPHIE AGGLOMÉRATION DE MONTRÉAL Vision du développement du transport en commun à Montréal à l’horizon 2050 Montréal espère ainsi pouvoir proposer une « offre de service bonifiée [qui] s’appuie sur des prolongements réseau de métro », notamment de la ligne bleue vers l’ouest jusqu’à Lachine, de la ligne orange (au-delà de la station Côte-Vertu) jusqu’au boulevard Gouin et de la ligne verte à l’est et au nord pour la raccorder à la ligne bleue, elle aussi rallongée. La fameuse « ligne rose » avec laquelle Valérie Plante a accédé à la mairie de Montréal, en 2017, fait un retour sur cette carte. « Cette vision d’avenir comprend un tout nouveau réseau de tramway qui vient ajouter une offre de service de niveau intermédiaire entre le réseau d’autobus régulier et les réseaux de métro et de train de banlieue », souligne aussi le document. Les artères ciblées ne sont pas identifiées sur le schéma, mais on devine une volonté d’installer des lignes sur les boulevards Henri-Bourassa, Cavendish et Saint-Michel, sur l’avenue du Parc, ainsi que dans les rues Notre-Dame, Jean-Talon et de la Commune, entre autres. Ce développement se ferait en deux phases. L’administration Plante n’a pas voulu commenter la publication de cette carte. Elle doit présenter son Plan d’urbanisme et de mobilité 2050 d’ici la fin de l’année, selon le site web de la Ville de Montréal. La Presse avait déjà révélé que l’administration Plante voulait installer un tramway rue Jean-Talon Ouest, qui desservirait notamment l’immense lotissement résidentiel sur le terrain de l’hippodrome. « Le niveau d’ambition qu’il faut avoir » L’ensemble de ces projets ne se concrétisera sûrement pas, mais il vaut mieux voir trop grand que trop petit, selon l’organisme Vivre en ville. « Il va falloir éventuellement faire des choix, ça va être difficile de tout faire, mais ce que j’aime, c’est le niveau d’ambition présenté », a réagi Christian Savard, directeur général de l’organisme. C’est le niveau d’ambition qu’il faut avoir. […] Ça correspond pas mal plus au niveau d’ambition que l’on retrouve à Toronto ou à Vancouver et qui semblait disparu de la carte à Montréal depuis que le REM de l’Est a été abandonné. Je sentais un peu de découragement collectif. Christian Savard, directeur général de Vivre en ville Une vision d’ensemble comme celle-ci vaut mieux que les propositions « tronçon par tronçon, projet par projet » qui prévalent actuellement, a-t-il continué. « Ça ne présente pas le portrait global. Pour une fois, on voit ce à quoi pourrait ressembler un véritable réseau. »
  4. Qui a dit que j'étais d'accord avec Benoit Dorais? Je considère que la politique 20/20/20 est un échec, je préfère de loin les compromis que l'on faisait avant cette politique de PM, en échange de dérogations mineures ou de surhauteur à condition que tout soit fait dans les règles et en toute transparence. Je suis d'ailleurs contre le fait de pénaliser davantage les promoteurs en durcissant les règles, ce qui ne peut mener qu'à plus de confrontations. Je ne crois pas non plus que ce soit la responsabilité des promoteurs de construire du logement social. Avant la Ville par le biais de l'Office municipal d'habitation de Montréal (OMHM) s'occupait de construire les logements sociaux. Voici un bref aperçu de son cheminement à travers les décennies. 1971 L’OMHM construit la première tour pour aînés: les habitations Dublin-Fortune à Pointe-Saint-Charles. À partir de ce moment, on a tendance à créer des bâtiments distincts pour les familles et pour les personnes âgées. L’Office municipal d’habitation de Lachine crée Place Lachine, le plus grand HLM de l’île de Montréal avec ses 399 logements. (Les habitations Jeanne-Mance, 788 logements, ne sont pas un HLM au sens de la loi.) Fin des années 1970 L’OMHM ne construit plus de grands ensembles de 100 logements et plus. Il avait toujours réalisé, en parallèle, des insertions plus discrètes dans la trame des quartiers, approche qu’il aborde dorénavant de façon systématique. 1982 La SHQ abolit le plafond des loyers dans les HLM, déclenchant ainsi l’exode des travailleurs, alors une partie importante de leurs locataires. Le loyer étant désormais fixé à 25 % du revenu brut d’un ménage, ces travailleurs se retrouvent à payer plus cher en HLM que pour un logement du marché privé. 1994 Le gouvernement fédéral Conservateur se retire du financement des HLM. Jusque-là, il fournissait 65 % des fonds nécessaires à la construction, et le reste des fonds provenaient du gouvernement du Québec (25 %) et de la Ville (10 %). À partir de ce moment, l’OMHM ne construit plus de nouveaux HLM, mais s’occupe de gérer le parc existant. 2002 Regroupement de tous les offices municipaux de l’île de Montréal. L’OMHM bénéficie de nouveaux actifs majeurs: plus de 3 000 logements, 3 300 locataires, 11 associations de locataires, 5 organismes communautaires et environ 80 nouveaux employés. Bien que certaines municipalités de l’île défusionneront en 2006, les offices municipaux resteront regroupés. L’OMHM entreprend la construction et l’acquisition de logements abordables en vertu du programme Logement abordable Québec (LAQ) et de l’opération Solidarité 5 000 logements de la Ville de Montréal. Les logements abordables gérés par l’OMHM comprennent 10 résidences pour aînés, qui forment le réseau ENHARMONIE et comptent au total 1 259 logements, ainsi qu’environ 400 autres logements pour les familles, pour un total de 1 682 unités en 2010. 2011 L’OMHM met en place de nouveaux projets grâce au programme AccèsLogis. À la fin de 2018, cinq nouveaux immeubles regroupant 295 logements ont ainsi été mis en opération. Legault a aboli le programme AccèsLogis il y a un an déjà. 2022 La réalisation de l’Îlot Rosemont, un projet phare pour l’OMHM, conclut l’année 2022. L’édifice de huit et dix étages, qui ceinture la station de métro Rosemont et englobe la boucle d’autobus de la STM, comprend le nouveau Centre administratif et de services de l'OMHM et la Résidence Des Ateliers. Cette dernière est la 11e résidence du réseau ENHARMONIE et la première résidence sans fumée du réseau. Elle comprend 193 logements avec services pour aînés. Les demandeurs de logement et autres partenaires, fournisseurs et clients, sont pour leur part désormais accueillis au 400, boulevard Rosemont où travaillent quelque 300 employés. Plus d'informations ici: https://www.omhm.qc.ca/fr/a-propos-de-nous/historique Voilà ce que l'on a défait pourrait être réorganisé avec le partenariat fédéral (65%), provincial (25%) et municipal (10%) dans les mêmes proportions antérieures. Quant à l'idée d'imposer la mixité sociale dans les immeubles, c'est une utopie car les gens ne partagent pas la même culture en matière de cohabitation. Mieux vaut des insertions d'édifices à caractère social et abordable dans des quartiers où on encourage la mixité sociale, où les propriétés publiques sont distinctes et indépendantes des propriétés privées. Pour conclure les grands immeubles de luxe tels le 900 St-Antoine ouest et les autres sur le territoire ne se prêtent pas au partage d'espaces dédiés à d'autres clientèles. D'abord pour une question de gestion et de services, ensuite pour des frais, taxes, assurances etc. bien au-dessus des capacités de payer de la moyenne des gens, tout autant que pour protéger la valeur et les revenus des bâtiments concernés.
  5. Bien sûr la stabilité politique qui conduit à la prévisibilité en affaires est une condition indispensable pour le développement économique. À ce propos l'administration municipale ne fait que contribuer à créer l'ambiance nécessaire pour encourager la confiance des investisseurs. Son rôle est donc limité et ce n'est pas la politique 20/20/20 qui a changé les choses puisque les promoteurs ont appris à la contourner. Néanmoins la Ville a tout de même pris ses responsabilités lors de la demande initiale de permis, en exigeant des améliorations de design pour le 900 St-Jacques Ouest. Ici tout le monde semble s'accorder dans l'appréciation de l'architecture qui en a résulté. À noter que la Ville n'a fait que respecter le Plan d'urbanisme qui permet 200 m dans ce secteur. Pareil pour le 900 St-Antoine Ouest qui atteindra son maximum permis en dépit de certaines vues du fleuve que l'administration souhaite protéger. La Ville propose alors comme condition un retrait en biais dans l'angle et à une hauteur spécifique qui n'occultera pas ce cône de vue. À remarquer qu'il y a plusieurs façons de réaliser cet artifice dont des sections dégradées qui dégageraient cette perspective par un effet d'escalier (une forme d'édifices en hauteur inexistante à Montréal). Cela dit c'est le marché qui dicte le développement, notamment par la valeur des terrains les plus chers qui imposent une densité (ou une certaine hauteur) afin de garantir non seulement la rentabilité d'un projet mais aussi sa profitabilité. La crise du logement et certains nouveaux pouvoirs aux villes récemment accordés par Québec semble à leur tour ramener le pendule du bon bord. Ce qui m'amène à dire que le pire devrait être derrière nous, puisqu'on envisage éventuellement la baisse des taux d'intérêt, un autre frein important à la reprise des chantiers.
  6. Pas évident de réécrire un texte parce que quand j'écris je le fais toujours spontanément sous l'inspiration du moment. Je ne retrouve pas non plus ce texte dans mon activité récente ni dans l'historique de mon ordi. Dommage. Je n'ai plus le temps ce matin. Je verrai si l'inspiration me revient, mais c'est très difficile de revenir sur des émotions déjà exprimées qui sont comme des bulles qui une fois éclatées ne peuvent plus vraiment être reconstituées.
  7. Nouvelle salve contre les subventions aux entreprises PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE Le gouvernement met le paquet sur l’industrie des batteries, avec des milliards d’aides à Northvolt, Ford et Lion Électrique, notamment. Francis Vailles La Presse À quelques jours du budget du Québec, une nouvelle étude torpille la politique industrielle du gouvernement, qui mise encore et toujours sur les subventions et autres formes d’aide aux entreprises pour enrichir le Québec. Mis à jour hier à 6h30 https://www.lapresse.ca/affaires/chroniques/2024-03-05/nouvelle-salve-contre-les-subventions-aux-entreprises.php Le gouvernement met le paquet sur l’industrie des batteries, avec des milliards d’aides à Northvolt, Ford et Lion Électrique, notamment. Cet afflux vient après avoir appuyé de diverses manières les Rio Tinto, Bombardier, Ubisoft, IBM et autres CGI ces dernières années. Or, de telles politiques d’aide ont échoué à enrichir durablement le Québec, soutient une étude du Centre sur la productivité et la prospérité de HEC Montréal. Ses auteurs, notamment Robert Gagné et Jonathan Deslauriers, militent pour une réforme majeure. « Après plus de 25 ans d’interventionnisme économique, force est de constater que la politique industrielle du Québec n’a pas produit les résultats escomptés », écrivent les auteurs⁠1. « L’investissement privé en machines et matériel et en produits de propriété intellectuelle est faible, la croissance de la productivité demeure insuffisante pour combler le retard économique cumulé, et le niveau relatif des exportations québécoises est nettement plus faible que dans les économies occidentales de taille similaire. » Le mois dernier, une autre étude, de l’Université de Sherbrooke, dressait des constats sévères. Elle faisait ressortir que sur les 702 entreprises du Québec qui bénéficient du crédit d’impôt pour les affaires électroniques – dont des multinationales – seulement quatre paient des impôts, au bout du compte. Pire : tout compris, le gouvernement du Québec enregistre une perte nette de 131 millions avec ces entreprises, même en tenant compte des charges sociales qu’elles versent⁠2. Selon la nouvelle étude de HEC Montréal, ce genre de crédits et autres subventions n’ont pas significativement haussé les investissements des entreprises ni leur productivité ou innovation. En moyenne, les entreprises du Québec investissent deux fois moins que celles des principaux pays industrialisés. Le Québec est même au dernier rang des pays comparés, à 12 658 $ d’investissement privé par emploi, loin derrière la moyenne canadienne (17 661 $), le Danemark (26 840 $) ou la France (29 258 $). La Suède est à 35 461 $ d’investissement par emploi. Et cet écart entre le Québec et les autres pays a très peu bougé depuis 25 ans. Pourtant, le gouvernement du Québec appuie massivement les entreprises. En 2022, par exemple, le Québec a versé 2,8 milliards de dollars en crédits d’impôt aux entreprises, entre autres, soit trois fois plus que l’Ontario, toute proportion gardée. Un des principaux soutiens prend la forme d’un crédit d’impôt sur les salaires ou les emplois. De fait, 80 % des crédits d’impôt aux entreprises ont servi à subventionner les salaires en 2022. Cette injection de fonds est contestable, sachant que le Québec a une pénurie de main-d’œuvre aujourd’hui, avec moins de 5 % de chômage, notamment dans le secteur informatique. « En refusant de suspendre ce crédit, le gouvernement subventionne des entreprises d’envergure internationale, profitables, qui évoluent dans un secteur d’activité parvenu à maturité. Grâce à l’avantage conféré par le crédit, ces entreprises cannibalisent des ressources hautement qualifiées qui pourraient être employées plus efficacement dans des secteurs d’activité potentiellement plus productifs, innovateurs, ou créateurs de valeur ajoutée », selon l’étude. Autre constat : 70 % de l’aide fiscale pour la recherche et le développement va aux grandes entreprises, comparativement à 44 % il y a une décennie. Le gouvernement a dépensé 476 millions avec de tels crédits en 2022. Or, l’impact sur la recherche serait plus grand si cette aide était versée à de plus petites entreprises, disent les auteurs. « Il y a tout un ménage à faire dans les crédits d’impôt. Il y a plein d’affaires qui ne marchent pas. On devrait s’en tenir à quelques mesures phares, bien ciblées, pour atteindre des objectifs précis, avec des indicateurs par la suite pour vérifier l’atteinte des objectifs », dit Robert Gagné, professeur d’économie à HEC Montréal. « Faisons confiance aux entrepreneurs québécois, ajoute-t-il. On n’arrête pas de dire qu’ils sont imaginatifs, créatifs, alors pourquoi faut-il toujours leur donner des carottes bouillies dans la bouche à la petite cuillère ? » Ce que j’en pense ? Avec un déficit budgétaire qui s’annonce fort élevé et des compressions à l’horizon, le gouvernement aurait intérêt à s’interroger sur les résultats réels de sa politique industrielle. D’autant que la présence du secteur public dans l’économie du Québec est parmi les plus importantes au monde. En 2022, le poids des dépenses courantes de l’ensemble des administrations publiques représentait 49,2 % du PIB au Québec, au 5e rang mondial. La Suède est à 45,7 % et l’Ontario, à 39,5 %. Le financement de nos programmes sociaux dépend de notre enrichissement collectif. Et la seule façon de vraiment s’enrichir sans inflation indue est de hausser notre niveau de vie. Pour ce faire, il faut augmenter la production par habitant et, plus précisément, la productivité des entreprises et donc leurs investissements dans les équipements et les logiciels. L’étude de HEC Montréal constate que la politique industrielle du Québec n’a pas permis de hausser ces investissements par rapport à nos concurrents mondiaux. 1. Consultez l’étude du Centre sur la productivité et la prospérité de HEC Montréal 2. Consultez la chronique « Québec perd 130 millions par an avec ses bonbons fiscaux »
  8. Très belle photo en effet, content de voir que tu demeures actif sur le forum.
  9. Financement des aéroports Une nouvelle structure pour aider Montréal-Trudeau, demande la CCMM PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, ARCHIVES LA PRESSE Le bail de l’aéroport Montréal-Trudeau prend fin en 2072. Un « mur financier » se dresse devant Montréal-Trudeau, et Ottawa doit aider l’aéroport à le surmonter en lui permettant de se financer auprès de « partenaires privés », affirme la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM). Il y a « urgence de décider », plaide son président et chef de la direction, Michel Leblanc. Publié à 1h57 Mis à jour à 6h00 https://www.lapresse.ca/affaires/2024-02-17/financement-des-aeroports/une-nouvelle-structure-pour-aider-montreal-trudeau-demande-la-ccmm.php Julien Arsenault La Presse Ce qu’il faut savoir Les aéroports canadiens ne peuvent lever de capital-actions. Cela met une pression sur Montréal-Trudeau, qui doit réaliser d’importants investissements. La Chambre de commerce du Montréal métropolitain exhorte Ottawa à revoir le mode de financement des aéroports. L’organisation a décidé de plaider pour une nouvelle structure de financement dans son mémoire envoyé au gouvernement Trudeau en vue de la présentation de son budget printanier. Le document de neuf pages ne comporte qu’une seule autre recommandation : la mise en place d’un programme spécial pour bonifier l’offre de logements dans trois secteurs à « fort potentiel » : Bridge-Bonaventure, Namur-Hippodrome et l’est de Montréal. « On parle d’années de décisions pour l’aéroport, résume M. Leblanc. Il y aura des travaux complexes à réaliser. Il faut pouvoir les séquencer. C’est pour cela qu’il faut régler, dans la prochaine année, l’enjeu de la structure de financement. » PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE Le président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc Dans les années 1980, le gouvernement fédéral a décidé de transformer les aéroports en organismes à but non lucratif qui doivent payer l’occupation et l’utilisation des terrains fédéraux. Dans la grande majorité des cas, les baux sont échelonnés sur des décennies – jusqu’en 2072 pour Montréal. La loi leur interdit de lever du capital-actions. « Quand on veut emprunter et amortir l’investissement sur 30 ou 40 ans, on va se rapprocher des échéances qui vont limiter la capacité à emprunter à long terme », observe M. Leblanc, en rappelant que l’actif doit être remis libre de dettes au gouvernement fédéral au terme du bail. Dans la même veine La CCMM reprend un plaidoyer ayant émané d’Aéroports de Montréal (ADM), le responsable des aéroports Montréal-Trudeau et Mirabel, soit la capacité à accueillir des investisseurs privés, comme des gestionnaires de régimes de retraite, prêts à être patients. Cet objectif serait de se financer auprès d’investisseurs qui n’ont pas pour objectif de revendre leurs parts dans trois ou quatre ans ou dans une logique d’imposer des niveaux de rendement très élevés. C’est du long terme. Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain La Presse avait souligné, en juillet dernier, qu’ADM avait retenu les services de lobbyistes pour accentuer la pression sur le gouvernement Trudeau sur la question du financement des aéroports. Par courriel, ADM a précisé ne pas avoir envoyé de mémoire au gouvernement Trudeau dans le cadre des consultations prébudgétaires, mais que son président-directeur général, Yves Beauchamp, a pu faire valoir la position de l’organisme à plusieurs reprises auprès des instances fédérales. Les voyageurs ont expérimenté les problèmes de congestion pour se rendre à Montréal-Trudeau. Cela témoigne de l’ampleur des investissements à réaliser du côté « ville » avec le débarcadère. ADM doit également achever la station qui accueillera le Réseau express métropolitain (REM). Selon le plus récent rapport annuel de l’OBNL, après 2028, on prévoit une « série de projets » du « côté piste » pour accroître la capacité des barrières et du traitement de bagages. À court terme, Ottawa pourrait rapidement donner un peu de répit à ADM en révisant ses charges de loyer pour lui permettre d’investir davantage dans ses infrastructures. « En 2022, les frais locatifs absorbaient environ 11 % des revenus d’ADM, souligne la Chambre, dans son mémoire. C’est donc une somme annuelle de 68,3 millions qui n’a pas été disponible pour soutenir les travaux de maintien et d’agrandissement. » D’autres solutions Dans son ouvrage La saga des aéroports de Mirabel et Dorval : des leçons à tirer maintenant et pour l’avenir, le professeur de gestion des opérations et de la logistique à HEC Montréal Jacques Roy abordait également les défis financiers d’ADM. L’expert estimait que la planche de salut de Montréal-Trudeau ne passait pas par sa privatisation ou l’arrivée d’investisseurs privés. Il proposait une renégociation des modalités du bail entre ADM et Ottawa. Par exemple, le bail pourrait être prolongé. De son côté, le loyer serait plafonné au niveau actuel et indexé à l’inflation plutôt que sur la base des revenus bruts. Après les neuf premiers mois de 2023, le trafic de passager était légèrement supérieur à ce qu’il était avant l’arrivée de la COVID-19. Cela a permis à ADM de générer un excédent de 157 millions en date du 30 septembre dernier. Sa dette nette s’élevait à 2,2 milliards, en recul de 100 millions par rapport à son niveau de la fin de 2022. En savoir plus 3,3 milliards Investissements prévus pour le volet « ville », comme la station du REM et le débarcadère à Montréal-Trudeau source : aéroports de Montréal
  10. Hameçonnage par texto L’A25 comme appât, un système russe comme allié PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE Des messages textes frauduleux circulent pour exiger de Québécois le règlement de « frais impayée » (sic) après l’utilisation du pont à péage de l’A25. Une vague de messages textes malveillants qui déferle sur le Québec est liée à une infrastructure russe responsable de nombreuses attaques et opérations d’hameçonnage partout dans le monde dans les dernières semaines, a constaté La Presse. Publié à 0h52 Mis à jour à 5h00 https://www.lapresse.ca/actualites/2024-02-09/hameconnage-par-texto/l-a25-comme-appat-un-systeme-russe-comme-allie.php Charles-Éric Blais-Poulin Équipe d’enquête, La Presse Dans les derniers jours, de nombreux Québécois ont reçu des textos sur leur téléphone cellulaire exigeant le paiement d’une contravention pour excès de vitesse. « Un radar a détecté que votre véhicule circulait à 56 km/h dans une zone scolaire limitée à 30 km/h », indiquent les messages en provenance de différents numéros de téléphone bidon. « Veuillez régler cette infraction avant le 4 février 2024 afin d’éviter des frais de retard excessifs. » Les liens sur lesquels on est invité à cliquer conduisent à des pages qui reprennent en tous points l’environnement graphique du site web du ministère de la Justice du Québec. Des coordonnées personnelles et des informations bancaires y sont demandées ; celles-ci pourront ensuite être vendues dans le web clandestin (dark web) ou utilisées pour réaliser des transactions courantes. Cette technique d’hameçonnage (phishing) par texto (smishing) a le vent dans les voiles, notamment en raison de la facilité avec laquelle les fraudeurs de partout dans le monde peuvent opérer sans être inquiétés par les autorités. « Il n’y a pas nécessairement plus de tentatives, mais elles sont plus ciblées », explique Fyscillia Ream, coordonnatrice scientifique à la Chaire de recherche en prévention de la cybercriminalité. Et les fraudeurs, note-t-elle, sont plus réactifs à l’actualité. Elle cite par exemple l’envoi massif de textos frauduleux après une panne d’Hydro-Québec causée par une tempête de verglas en avril dernier. Vendredi dernier, le ministère de la Justice a tenu à rappeler par communiqué qu’il ne joignait jamais le public par texto. Il « demande aux citoyennes et citoyens qui reçoivent un tel message de n’ouvrir aucune pièce jointe, de ne cliquer sur aucun hyperlien, de ne transmettre aucune information personnelle et de supprimer le message ». Depuis le mois de décembre, des messages circulent en outre pour exiger de Québécois le règlement d’un « frais impayée » (sic) après l’utilisation du pont Olivier-Charbonneau (pont à péage de l’A25). Là encore, la plateforme du gestionnaire est reproduite à l’identique. « C’est à s’y méprendre », lance Sylvie Godin, porte-parole de Transurban, entreprise australienne qui gère l’autoroute et le pont par l’entremise de la société Concession A25. « Les imitations de logos et de sites web, c’est ce qui est bouleversant. » Exemples de sites internet frauduleux 1/4 Mme Godin tient à préciser que la réception de textos malveillants par des usagers du lien routier n’est aucunement liée à une brèche informatique dans les systèmes de Transurban. Elle explique aussi que l’entreprise ne communique pas au moyen de la messagerie texte. Paradis pour les pirates Les URL incluses dans les textos récents faussement attribués à Concession A25 ou au ministère de la Justice ont en commun une même adresse IP hébergée par l’entreprise Prospero, située en Russie. Des centaines de sites frauduleux en émanent, imitant notamment l’identité de services comme Netflix, Amazon et Spotify. L’infrastructure en cause : le système autonome russe AS200593, au cœur de cybermenaces contre des organisations mondiales. « Un système autonome est comme un grand quartier sur l’internet avec ses propres règles et méthodes de gestion du trafic », explique Adam Lopez, expert de la firme américaine de sécurité informatique HYAS. L’entreprise de San Francisco a neutralisé au moins une fraude au faux technicien – le fraudeur se faisait passer pour un employé afin d’installer un logiciel malveillant dans les appareils de « collègues » d’une banque mondiale – exploitant l’infrastructure AS200593. Des fraudeurs ont récemment inscrit dans ce « quartier » russe une multitude de noms de domaine pour piéger les Québécois. « Ils sont enregistrés en grand nombre car leur utilisation est généralement de courte durée », précise David Brundson, ingénieur en sécurité et « pirate éthique » chez HYAS. Sites frauduleux partageant l’infrastructure AS200593* servicefacture-quebec.com paimentqc-infraction.com qc-amendeservice.com qcinfraction.com a25site.com a25service.com a25qc-paiement.com a25pont-payment.com a25can.com a25cafacture.com a25ca-site.com a25ca-facture.com a25-supports.com a25-servicefacture.com a25-pontpayent.com a25-pontpayants.com a25-facture.com a25-aide.com a-25pont.com a25caweb.com a25facturation.com ponta25-webpaiement.com a25-facture-enligne1.com a25-express.com payment-a25.com a25fac.com a25web.com a25-webclient.com a25sitefacture.com * Selon le site d’analyse web urlscan.io Des pirates russes connaissent-ils donc le pont Olivier-Charbonneau, entre Montréal et Laval ? « Les fraudeurs peuvent utiliser des serveurs mandataires inverses [reverse proxys] et des services VPN pour masquer leur véritable emplacement, en donnant l’impression qu’ils se trouvent en Russie alors qu’ils pourraient opérer à partir de n’importe quel endroit dans le monde », explique M. Lopez. L’entreprise russe Prospero, derrière le système autonome AS200593, « semble être un service pare-balles [bulletproof hosting, type d’hébergement web qui échappe aux autorités], un facteur clé pour permettre la fraude », ajoute M. Brundson. « Toute société d’hébergement digne de confiance a intérêt à éliminer les sites malveillants de sa plateforme, sous peine de voir sa responsabilité engagée. » Le système AS200593 héberge aussi des simulacres de sites d’organisations canadiennes comme Postes Canada, l’autoroute à péage 407 ETR à Toronto ou la Ville de Vancouver. CAPTURE D’ÉCRAN LA PRESSE Avertissement de Google signalant un site frauduleux Selon l’équipe de cybersécurité de Google, le Threat Analysis Group (TAG), les tentatives d’hameçonnage en provenance de la Russie contre des citoyens de pays membres de l’OTAN ont triplé de 2020 à 2022, année marquée par l’invasion de l’Ukraine. Le climat politique est un facteur important. De nombreuses campagnes de fraude importantes proviennent d’endroits où les forces de l’ordre locales ne tiennent pas compte des plaintes émanant d’autres pays. David Brundson, ingénieur en sécurité et « pirate éthique » chez HYAS Dans son essai This Is How They Tell Me the World Ends : The Cyberweapons Arms Race, la journaliste américaine Nicole Perlroth souligne que Vladimir Poutine a instauré seulement deux règles en matière de piratage : « ne pas mener d’attaque au sein de la mère patrie » et « répondre aux demandes du Kremlin ». Des attaques clés en main Mener des opérations de phishing anonyme comme celles qui ont cours actuellement au Québec est un jeu d’enfant partout dans le monde. Nul besoin d’avoir des connaissances informatiques ou des équipements avancés. Sur la plateforme de messagerie Telegram, créée en Russie et établie à Dubaï, de nombreux usagers offrent des ensembles d’hameçonnage clés en main. Vantant ses trois années d’expérience, un codeur propose pour un seul prix la conception de la page d’accueil, l’hébergement web, l’inscription du nom de domaine ainsi que des instructions de démarrage. Des trousses « prêtes à l’emploi » vendues de 40 à 150 $ montrent des interfaces factices du réseau social Snapchat, du géant des télécommunications T-Mobile, du service de livraison UPS ou encore de l’entreprise de lutte WWE. 1/2 Selon les forfaits, le pirate promet aux fraudeurs de collecter auprès des usagers des informations telles que leur prénom, leur nom de famille, leur adresse postale, leur numéro de téléphone ainsi que toutes les données de leur carte de crédit : numéro, cryptogramme et date d’expiration. Contacté sur Telegram par La Presse, cet usager a assuré pouvoir nous fournir une réplique du portail du site de paiement du ministère de la Justice du Québec et tous les outils pour mener à bien notre opération d’hameçonnage. Coût ? « Allons-y pour 150 $. » En prime, notre interlocuteur mentionne qu’il peut nous transmettre 45 000 numéros de téléphone issus d’une brèche de sécurité « récente » au Québec. Est-ce que notre opération sera 100 % anonyme ? demandons-nous. « Oui », nous assure-t-on. « Nos VPS [serveurs privés virtuels] sont situés à Kyiv, en Ukraine. Ils ignorent aussi le DMAC [Digital Millennium Copyright Act, loi américaine qui permet la suppression de contenus]. Nous commandons [les serveurs] avec de fausses informations au moyen de cryptomonnaies. » CAPTURE D’ÉCRAN LA PRESSE Extrait de la conversation Telegram entre un usager offrant des trousses d’hameçonnage et La Presse La Presse n’a pas conclu de transaction, contrairement à des centaines d’utilisateurs de Telegram qui sont abonnés à de tels services. Qu’elles proviennent de l’Ukraine, de la Russie ou d’autres terreaux de la cybercriminalité, les tentatives d’hameçonnage n’ont pas fini de polluer les boîtes de messagerie des Québécois, croit Fyscillia Ream. « Si c’est important, on trouvera un moyen de vous joindre autrement, dit-elle. Il vaut mieux ne jamais cliquer sur le lien d’un texto et contacter directement l’entreprise ou l’institution avant de faire un paiement. »
  11. Oui il faut innover et oser proposer plus de densité, que ce soit par hauteur ou autrement. Seulement ne faisons pas les choses n'importe comment, car il faut dans le processus s'assurer de la qualité architecturale, pour justement éviter de tomber dans la banalisation générale de nos quartiers résidentiels. Surtout qu'on se plaint déjà du caractère générique de Griffintown, un exemple à éviter ailleurs.
  12. Nouveau toit du Stade olympique Les oppositions saluent l’investissement annoncé par Québec (Québec) Dans une rare unanimité, les partis d’opposition ont tour à tour salué mardi le choix fait par Québec d’investir 870 millions pour remplacer complètement le toit du Stade olympique à Montréal. Publié à 13h21 https://www.lapresse.ca/actualites/politique/2024-02-06/nouveau-toit-du-stade-olympique/les-oppositions-saluent-l-investissement-annonce-par-quebec.php Hugo Pilon-Larose La Presse Pascal Bérubé, qui a été ministre délégué au Tourisme dans le gouvernement péquiste de Pauline Marois, a affirmé que le stade est une infrastructure historique pour le Québec et stratégique dans l’est de la métropole. « Ce qui est raisonnable, c’est de prendre une décision pour assurer l’avenir du stade. Ça ne sera jamais populaire », a-t-il dit. Par contre, le député de Matane-Matapédia ne croit pas qu’installer un toit fixe transformera l’infrastructure en aimant à ligues sportives. « Il est clair que le choix du toit oriente l’utilisation. À partir du moment où vous avez un toit fixe, je ne crois pas que c’est un stade pour le sport. Ça peut être un lieu qui est approprié pour le spectacle, par exemple, si l’acoustique est améliorée », a-t-il dit. Il faut un plan d’affaires Le chef par intérim du Parti libéral, Marc Tanguay, croit également qu’un nouveau toit permettra d’attirer des concerts à grand déploiement. Lundi, la ministre du Tourisme, Caroline Proulx, a dit que le Québec n’avait pu accueillir les récentes tournées de Taylor Swift, de Bruce Springsteen ou de Beyoncé, par exemple, puisqu’il n’avait pas l’infrastructure appropriée. « Est-ce que c’est le meilleur stade nec plus ultra en Amérique du Nord ? Non, mais c’est celui qu’on a et il y a moyen de tirer notre épingle du jeu et d’avoir un plan d’affaires », a dit M. Tanguay. Selon le chef libéral, les travaux sont visiblement nécessaires. « Maintenant […] ce qu’on demande au gouvernement, c’est d’avoir un plan d’affaires pour qu’on puisse justement rentabiliser cet investissement-là », a-t-il poursuivi. Préserver un « joyaux » Même si l’investissement est massif, et qu’il ne concerne que le toit et le remplacement de l’anneau technique, le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, affirme qu’il était nécessaire de procéder avec cette annonce. « Je pense que la décision qui a été prise, c’est la moins pire des décisions. Ça reste un joyau de l’identité québécoise [et] de l’identité montréalaise », a-t-il dit. Aucun parti politique représenté à l’Assemblée nationale ne soutient par ailleurs qu’il faudrait démolir le stade, ce qui aurait coûté près de 2 milliards, selon des estimations préliminaires.
  13. Le beau risque du Stade PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE La Société de développement et de mise en valeur du Parc olympique, qui pilote le projet de reconstruction du Stade, et le consortium retenu pour les travaux, formé de Pomerleau et de Canam, travailleront main dans la main selon une « approche collaborative ». Maxime Bergeron La Presse Cela aurait pu être un fiasco monumental, voire un embarras international pour Montréal, mais la reconstruction annoncée du Stade olympique pourrait en fin de compte constituer un moment charnière dans la manière de réaliser de grands projets d’infrastructures au Québec. Publié à 0h50 Mis à jour à 6h00 https://www.lapresse.ca/actualites/chroniques/2024-02-06/le-beau-risque-du-stade.php Un moment porteur de renouveau, oserais-je même dire. La ministre du Tourisme, Caroline Proulx, espère que ces travaux de 870 millions de dollars permettront d’attirer au Stade des mégaconcerts de vedettes internationales comme Taylor Swift. Elle a mentionné le nom de la chanteuse plusieurs fois pendant une conférence de presse foisonnante, lundi. On verra pour Taylor Swift, d’autant que les travaux s’étaleront au moins jusqu’en 2028. On verra aussi pour la venue d’équipes sportives, loin d’être assurée. Mais à très court terme, on peut déjà prédire que le projet du Stade sera un laboratoire extraordinaire en matière de gestion de projet. Pourquoi ? La Société de développement et de mise en valeur du Parc olympique, qui pilote le projet, et le consortium retenu pour les travaux, formé de Pomerleau et de Canam, travailleront main dans la main selon une « approche collaborative ». Tout le monde sera assis autour de la même table à chaque étape, et tout le monde partagera les risques financiers en cas de dépassements de coûts – ou les économies si les travaux sont moins chers que prévu. La chose a l’air d’un détail technique, mais c’est loin d’en être un. Cette façon de faire est à des années-lumière de la méthode traditionnelle utilisée au Québec, très rigide et codifiée. Dans bien des projets publics, le donneur d’ouvrage prépare d’abord des plans et devis, puis fait un appel d’offres dans l’espoir d’attirer des entreprises intéressées à bâtir le projet « à forfait ». Ce mode d’attribution des contrats a montré ses limites immenses ces dernières années. Certains grands projets publics, qui se chiffrent en milliards, n’ont généré aucune soumission. D’autres, comme le prolongement de la ligne bleue du métro de Montréal, ont attiré un seul consortium – ce qui pose des problèmes évidents de concurrence. D’autres encore ont été carrément annulés, comme le tramway de Québec, en raison de l’écart gigantesque entre la facture estimée au départ et le montant final des soumissions. *** Dans le cas du Stade, c’est par nécessité, en quelque sorte, que l’approche « collaborative » a été préconisée. Après l’analyse de plusieurs scénarios, tous mis au rancart, le Parc olympique a lancé un nouvel appel de qualification en 2019 dans l’espoir d’avoir au moins trois soumissionnaires pour concevoir une nouvelle toiture. Un seul groupe a levé la main. La situation était déjà loin d’être idéale, mais les analyses menées depuis ont révélé que l’anneau technique, qui supporte la structure, devra lui aussi être remplacé. De toute urgence. C’est dans ce contexte que le Parc olympique a décidé l’été dernier d’attribuer un contrat de gré à gré au consortium Pomerleau-Canam pour réaliser le chantier, plutôt que de tenter de trouver un autre groupe par les canaux traditionnels. On en a appris un peu plus lundi sur « l’approche collaborative » qui sera mise de l’avant entre ces deux parties. J’ai parlé à deux experts qui saluent la méthode de partage des risques préconisée. C’est la voie de l’avenir. Maude Brunet, professeure agrégée en gestion de projet à HEC Montréal Le projet a sans doute déjà été « bien ficelé », souligne-t-elle, puisque ce sont les acteurs déjà autour de la table qui ont eux-mêmes fait les estimations pour en arriver au prix cible de 870 millions. Ce chiffre n’est pas sorti d’un chapeau. Les constructeurs ont tout avantage à limiter les dépassements de coûts, m’a pour sa part souligné Erik Poirier, professeur en génie de la construction à l’École de technologie supérieure (ETS). Car ils ne pourront pas facturer des extras à profusion, comme cela est souvent le cas dans les projets publics. En contrepartie, les bonis à la performance encourageront les deux parties à être les plus efficaces possibles. « Si le bateau coule ou si le bateau flotte, tout le monde est ensemble. » *** Il y a tout un spectre dans le mode d’attribution et de réalisation des projets publics. C’est un monde fascinant et très technique que je vous présenterai par fines tranches au cours des prochains mois. À une extrémité, on trouve la méthode la plus traditionnelle, où chacun travaille en vase clos. À l’autre bout, les projets sont pleinement intégrés entre toutes les parties, des premières esquisses jusqu’à la livraison. La réfection du Stade olympique se situe quelque part entre les deux. Ce qui rend le projet aussi significatif, comme je l’écrivais plus haut, est son ampleur et sa visibilité. Tout le monde scrutera ses moindres avancées – et revers – à la loupe. Dans tous les cas, ce chantier s’inscrit dans un virage majeur amorcé par la Société québécoise des infrastructures (SQI) – le bras immobilier du gouvernement. La SQI, qui accompagne le Parc olympique dans le dossier du Stade, tendra de plus en plus vers des approches collaboratives pour les projets publics, m’a confié lundi sa PDG, Caroline Bourgeois. « C’est un changement de paradigme entre la position d’un donneur d’ouvrage et celle d’un contractant, où souvent, on n’a pas les mêmes intérêts, m’a-t-elle expliqué. Il y en a un qui veut avoir le maximum pour son argent, et l’autre qui veut faire le plus d’argent possible. Souvent, on est en confrontation, et il y a un gagnant et un perdant. » L’objectif de la SQI est qu’à terme, les seuls « gagnants » soient les projets publics eux-mêmes. On ne peut que l’espérer, puisqu’il y en a pour des dizaines de milliards sur la planche à dessin. *** Maintenant : les 870 millions consacrés au toit représentent-ils de l’argent bien investi ou de la pure folie ? Tout est relatif. Rappelons-nous, pour donner un ordre de grandeur, que la Société de transport de Montréal (STM) dépensera 600 millions pour un garage d’autobus, rue de Bellechasse. Deux fois plus cher que prévu et des années en retard. Le gouvernement Legault estime que les retombées générées par la tenue d’évènements au Stade pourraient plus que doubler, après les rénovations, à 150 millions par année. Par contre, cet investissement retardera l’agrandissement du Palais des congrès, puisque les sommes imparties par Québec à la métropole ne sont pas infinies. Pas évident. Dans tous les cas, la décision est prise. Le tataouinage est fini. La méthode de partage des risques choisie pour le Stade a un mérite non négligeable : celui de limiter les risques de gouffre financier pour les contribuables.
  14. Stade olympique : le toit et l’anneau seront finalement remplacés L’enceinte du Stade olympique est fermée jusqu’à nouvel ordre, en raison de travaux exploratoires pour le remplacement du toit. Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers Sébastien Bovet (Consulter le profil) Sébastien Bovet Publié à 10 h 06 HNEMis à jour à 12 h 27 HNE https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2046891/stade-olympique-renovations-toit-anneau Après des mois d'analyse, la décision est prise. Radio-Canada a appris que le gouvernement Legault annoncera lundi qu'il remplacera bel et bien le toit et l'anneau technique du Stade olympique. La ministre responsable, Caroline Proulx, dévoilera à cette occasion une estimation des coûts. Les travaux coûteront des centaines de millions de dollars, mais ne devraient pas atteindre le milliard, selon ce que nous avons appris. Il y a quelques semaines, le quotidien La Presse avait évoqué une facture entre 750 millions et un milliard de dollars. Le chantier devrait durer 4 ans. Les travaux permettront de démanteler le toit actuel, de remplacer l'anneau technique qui fait tenir toute la structure du Stade et de construire un nouveau toit. La nouvelle toiture sera rigide et fixe, selon les informations que nous avons obtenues. La décision de rénover le Stade s'inscrit dans la volonté de François Legault de faire de la structure un « symbole positif ». Le gouvernement devrait présenter sa décision dans une logique économique, soit un investissement qui va rapporter. Une fois rénové, le Stade pourra accueillir des événements toute l'année, peu importe les conditions météo, contrairement à l'heure actuelle. Le gouvernement estime ainsi que quand les travaux seront terminés, les activités du Parc olympique entraîneront des retombées annuelles de près de 150 millions de dollars. Elles sont actuellement évaluées à 68 millions. Au cabinet de la mairesse Valérie Plante, on souligne par courriel, qu'il s'agit d'« une très bonne nouvelle » que le gouvernement soit en mesure d’annoncer de tels investissements. Le stade olympique est un joyau de la métropole, un symbole de la Ville et un acteur majeur du dynamisme de l’est de Montréal. On souhaite une solution durable pour le stade et son toit. Une citation de Le cabinet de la mairesse de Montréal, Valérie Plante Pour Alexandre Leduc, député solidaire d’Hochelaga-Maisonneuve, cette décision est la seule décision logique. Il souligne par ailleurs que le stade est un joyau architectural et un symbole fort de Hochelaga et de Montréal. Rénover plutôt que démolir Selon nos sources, même si le gouvernement n'a jamais véritablement envisagé détruire le stade, une évaluation à jour du coût de l'inaction a été faite. Conclusion : démolir la structure coûterait plus de 2 milliards de dollars. Une facture minimale, à laquelle il faudrait ajouter une perte de revenus liés à la location de la quinzaine d'étages de la tour du Stade. On a aussi tenu compte de l'effet sur certains actifs du Parc olympique, de la Ville et de la Société de Transport de Montréal, comme la ligne de métro. Sans investissements, on aurait été obligés de fermer le Stade l'hiver, et de démanteler son toit d'ici 2 ans, avant la démolition complète. La déconstruction aurait par ailleurs créé un immense trou dans le quartier, après des investissements privés et publics de plus d'un milliard et demi de dollars au cours des dernières années. Le quartier olympique compterait des actifs d'environ 10 milliards, selon les évaluations gouvernementales. La démolition en aurait rayé de la carte une bonne partie. 8:14 Téléjournal Montréal Remplacement coûteux du toit du Stade olympique : entrevue avec Michel Labrecque Le Stade olympique peut accueillir un peu plus de 50 000 spectateurs. Taylor Swift, on l'échappe au Québec, parce qu'on n'est pas capable d'aller dans les stades a notamment déjà affirmé la ministre Caroline Proulx pour défendre l'idée de le rénover. L'enceinte du Stade olympique est fermée depuis la mi-décembre pour permettre les travaux exploratoires en vue du remplacement du toit. La décision a notamment forcé le CF Montréal à déplacer au stade Saputo son match d'ouverture, en avril. Avec les informations de Gabrielle Proulx À lire et à écouter aussi : « Détruire le Stade n’est pas une option pour Montréal », dit le ministre Fitzgibbon Chronique – Le Stade, l’invraisemblable saga du toit et l’inventeur François Delaney
  15. Immobilier commercial « Course vers la qualité » chez les locataires PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE Les « immeubles de prestige » sont une catégorie supérieure regroupant une douzaine d’adresses de marque au centre-ville, par exemple le 1000 De La Gauchetière (en photo), Place Ville Marie, le 1250 René-Lévesque et le 1981 McGill. Le taux d’inoccupation des édifices de bureaux est demeuré inchangé à 19,4 % durant le quatrième trimestre de 2023 dans la grande région de Montréal. Mais les locaux vides des édifices de prestige du centre-ville commencent à se remplir, ce qui annonce une « course vers la qualité » chez les locataires. Publié à 0h47 Mis à jour à 6h00 https://www.lapresse.ca/affaires/marche-immobilier/2024-02-02/immobilier-commercial/course-vers-la-qualite-chez-les-locataires.php Denis Arcand La Presse C’est ce qui se dégage du Rapport trimestriel du marché des bureaux du Grand Montréal publié jeudi par le courtier immobilier commercial Avison Young. À 19,4 %, le taux d’inoccupation général demeure « énorme, c’est presque le double du printemps 2020 [10,3 %] et un niveau qu’on n’a pas vu depuis 25 ans », observe Marie-France Benoît, associée chez Avison Young et responsable du renseignement de marché. Il y avait fin décembre 21,8 millions de pieds carrés disponibles dans le Grand Montréal. Le fait que le taux d’inoccupation et la superficie disponible n’aient pas augmenté par rapport au 3e trimestre « est déjà quelque chose de positif », dit Mme Benoît, sans pour autant y voir nécessairement l’annonce d’une embellie pour le marché en général. En attendant, dit-elle, on observe « une course vers la qualité » chez les locataires, qui est signalée par la baisse du taux d’inoccupation dans les édifices de prestige du centre-ville, dit Mme Benoît. « Ce taux, qui avait atteint 11,9 % au 4e trimestre 2022, a passé un an plus tard sous la barre des 10 %, soit 9,5 %, ce qui se rapproche du taux d’inoccupation prépandémique de 8,2 % au 1er trimestre 2020. » Les « immeubles de prestige » sont une catégorie supérieure regroupant une douzaine d’adresses de marque, par exemple Place Ville Marie, le 1250 René-Lévesque, le 1000 De La Gauchetière et le 1981 McGill, explique Mme Benoît. Les tours du centre-ville étant toutes relativement bien situées et accessibles en transports en commun, la concurrence joue davantage sur la qualité et le luxe que sur l’emplacement, explique le rapport d’Avison Young. Mouvement vers la catégorie supérieure Ces bâtiments « de prestige » trônent au-dessus de l’échelle A, B et C selon laquelle les édifices de bureaux sont classés en fonction de nombreux critères. « Ce qui s’est passé récemment, c’est que des locataires qui occupaient des locaux dans des tours de niveau A ont profité de la disponibilité pour déménager dans ces espaces haut de gamme. » Mme Benoît croit que cette tendance va se maintenir, avec comme résultat « des immeubles qui sont presque entièrement loués dans un contexte d’espaces très excédentaires », dans le marché en général. Le loyer moyen de ces espaces « premium » est resté stable à 33,50 $ le pied carré durant les deux derniers trimestres de 2023. Durant la même période, le loyer moyen dans les édifices de classe A est passé d’un peu plus de 25 $ à 24 $ le pied carré. Selon Mme Benoît, ce mouvement et d’autres facteurs créent un appel d’air qui va se répercuter sur le marché, les locataires d’immeubles B et d’immeubles C ayant des conditions très favorables pour négocier des espaces dans la catégorie supérieure. « Le haut taux d’inoccupation incite de nombreux locateurs à investir pour moderniser, améliorer et embellir leur offre », note Mme Benoît. La vocation de nombreux édifices obsolètes va continuer d’être un sujet de discussion, note Mme Benoît. Les tendances déjà annoncées comme la conversion en édifice locatif – ou même en hôtel, dans certains cas – va se poursuivre.
  16. Démographie Le Québec franchit la barre des 9 millions d’habitants PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE Le Québec franchit ce jeudi le cap symbolique des neuf millions d’habitants. Le Québec franchit ce jeudi le cap symbolique des neuf millions d’habitants. La province enregistre actuellement une croissance démographique sans précédent, sa population augmentant de plus de 800 personnes par jour, principalement en raison de l’immigration. Coup d’œil sur l’évolution de la taille de la population québécoise. Publié à 5h00 https://www.lapresse.ca/actualites/2024-01-25/demographie/le-quebec-franchit-la-barre-des-9-millions-d-habitants.php Henri Ouellette-Vézina La Presse + 800 La population du Québec augmente actuellement d’un peu plus de 800 personnes par jour, montrent les données de Statistique Canada, qui suit l’évolution démographique du pays en direct à l’aide d’un algorithme, via son horloge démographique. Les chiffres tiennent compte de l’ensemble des départs et des arrivées, ainsi que les naissances et les décès. Il s’agit du rythme de croissance le plus rapide jamais observé de l’histoire de la province, surpassant le précédent record établi durant le baby-boom. C’est aussi l’une des progressions les plus fortes à cet égard au Canada, toutes provinces confondues. 625 C’est grosso modo le nombre de résidents non permanents arrivant en moyenne quotidiennement au Québec. On compte aussi environ 181 immigrants qui s’établissent dans la province chaque jour. Bref, la croissance démographique québécoise est propulsée par l’immigration, surtout celle qui est temporaire ou professionnelle, voire étudiante. Un accroissement naturel encore faible Pendant ce temps, l’accroissement naturel, soit la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès au sein d’une même population, demeure encore très faible au Québec. On compte en moyenne 227 naissances contre 198 décès par jour, ce qui veut dire qu’à peine 29 personnes supplémentaires s’ajoutent au bilan quotidien de cette façon. Et la migration interprovinciale ? D’après Statistique Canada, environ 87 Canadiens s’installent au Québec chaque jour, tandis que 99 Québécois vont s’établir dans une autre province canadienne. Bref, le Québec perd approximativement 12 habitants par jour en raison de la migration canadienne intérieure, soit environ 4380 personnes par année. En gros, 13 Québécois par jour partent pour l’étranger. Avec quatre ans d’avance Le Québec a par ailleurs franchi le cap des 9 millions avec quatre ans d’avance. En effet, l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) avait révisé en 2022 ses projections démographiques et prévoyait alors que la province atteindrait ce seuil symbolique uniquement en 2028. C’est aux alentours de 2066 que le Québec devrait atteindre la barre des 10 millions d’habitants, selon les plus récents pronostics de l’ISQ. Ces prévisions pourraient toutefois être devancées si la croissance démographique actuelle se poursuit.
  17. J'évite autant que possible les interventions de Rocco, cependant comme il est partout sur Mtlurb difficile de ne pas réagir à l'occasion. Quant à son absence, elle ne m'était pas évidente mais cela ne change rien au dernier texte que j'ai cité. Quoi qu'il en soit, tout le monde a droit de prendre des vacances ou se retirer temporairement, de toute façon je commente ce qui est écrit tant que le sujet demeure pertinent et d'actualité. Or quand j'écris c'est aux membres que je m'adresse en premier lieu indépendamment de la date de publication de la citation incluse dans mon message.
  18. Chasser les itinérants ne rend service à personne, puisqu'ils ne disparaitront pas comme par magie. Il faut plutôt s'attaquer à la racine du problème, dont les inégalités sociales sont une des causes parmi bien d'autres. Les dépendances à la drogue et autres substances, le manque criant de service en psychiatrie et les budgets faméliques pour bien encadrer le phénomène de l'itinérance, cela ajouté à la pauvreté grandissante conduisent tôt ou tard à la rue. D'ailleurs le phénomène de l'itinérance est devenu mondial, il pèse lourd dans nos sociétés pourtant assez riches pour offrir le minimum vital à chacun. Pendant ce temps à l'opposé les plus riches s'enrichissent encore plus, mais ça on évite d'en parler, c'est trop go-gauche... D'ailleurs on ne compte plus les gens qui perdent leur logement faute de moyens pour payer les mensualités qui ne cessent d'augmenter bien au-delà du taux d'inflation. Or le cout du logement s'est grandement apprécié à Montréal depuis quelques années et le manque d'investissement chronique pour du logement abordable est un des facteurs clés qui créé la surenchère dans un cercle vicieux qui s'intensifie avec le temps. Par ailleurs dénoncer sans nuance comme tu le fais sans apporter d'éléments de solutions basés sur une vision humaine, ne fait qu'exacerber le problème et marginaliser davantage les plus faibles de notre société. Je te ferais remarquer en passant, que l'intolérance est le combustible de l'extrême droite et que tes propos deviennent vraiment inquiétants. 😬
  19. Itinérance à Lachine « La présence, c’est de la prévention » PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Les agents Daniel Champagne et Louis-Carl Choquette patrouillent à pied à temps plein à Lachine. L’itinérance à Montréal s’étend bien au-delà du centre-ville : à la suite de plaintes de citoyens l’année dernière, le Service de police de la Ville de Montréal a lancé une patrouille à pied à Lachine pour aider à résoudre les enjeux de cohabitation et d’insécurité engendrés par le nombre croissant de sans-abri dans le secteur. Publié à 1h10 Mis à jour à 5h00 https://www.lapresse.ca/actualites/2024-01-21/itinerance-a-lachine/la-presence-c-est-de-la-prevention.php Mayssa Ferah La Presse Seringues qui traînent aux abords des commerces, individus bruyants et désorganisés, vol dans certaines boutiques, excréments trouvés devant des commerces : les préoccupations des résidants de Lachine, évoquées lors des séances du conseil municipal, étaient multiples. Le SPVM a donc cherché une solution en partenariat avec l’arrondissement avant que la situation ne dégénère. Depuis octobre dernier, les agents du SPVM Daniel Champagne et Louis-Carl Choquette sont dégagés des appels d’urgence et patrouillent à pied à temps plein. Leur mandat : être toujours visibles, aller à la rencontre des citoyens et des commerçants et tisser des liens avec la population itinérante du coin pour calmer le jeu s’il y a lieu. Et au bout de quelques mois, ils n’étaient plus « juste des agents » pour les résidants du secteur : ils sont « Daniel et Louis-Carl ». Les gens les ont reconnus pendant toute la durée de leur patrouille lorsque La Presse les a accompagnés, mardi dernier. Premier arrêt : un groupe d’entraide qui s’occupe de personnes vivant avec un handicap mental. Les bénévoles y sont accueillants et motivés par le désir d’aider autrui. Ça ne les empêche pas d’avoir des soucis de cohabitation avec des personnes en situation d’itinérance qui s’y réfugient parfois, faute d’autre lieu où passer la journée en ces temps froids. L’agent Daniel Champagne jette un coup d’œil à l’intérieur : pas de problème aujourd’hui. « On le sent facilement quand on rentre et que l’ambiance est tendue », précise l’agent Louis-Carl Choquette, collègue avec qui il patrouille depuis 10 ans. Se rendre visible On ne parle pas toujours de violence lorsqu’il est question de cohabitation cahoteuse. Ça peut être un individu qui a consommé, crie et gesticule. Ça provoque un sentiment d’insécurité chez les gens, explique Louis-Carl Choquette. Les commerçants sont prêts à aider [les sans-abri] en les laissant entrer pour qu’ils se réchauffent. Mais il reste qu’on a eu des vols dans certaines boutiques. On ne veut pas d’infractions et d’incivilités. L’agent Louis-Carl Choquette Il cite l’exemple d’un homme sans logis aperçu plus tôt dans la journée dans les environs. « Je sais qu’il ne peut s’approcher d’un établissement de la rue Notre-Dame selon une ordonnance de la cour. S’il s’approche, je vais le lui rappeler. » PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Les agents Daniel Champagne et Louis-Carl Choquette, en pleine discussion avec un brigadier Le fait que les agents sont présents et visibles empêche l’homme de ne pas respecter ses conditions. On lui évite peut-être un passage devant les tribunaux et on s’assure de la quiétude du commerçant en question. Ce type de prévention est seulement réalisable en tissant des liens, en connaissant la population itinérante. Et pour ça, il faut être sur le terrain et prendre son temps. « La présence, c’est de la prévention. Clairement », ajoute l’agent Daniel Champagne. Cohabitation difficile Le propriétaire de Yalla Habibi, nouvellement installé dans la rue, en a long à dire sur l’itinérance. Le petit restaurant est tout neuf, prêt à accueillir des clients. Et parfois, la présence de certains individus le dérange, admet-il. Il se lance dans une longue tirade sur la difficulté de la cohabitation. L’agent Daniel Champagne l’écoute en hochant la tête, compréhensif. Le restaurateur discute d’une femme et d’un homme en situation d’itinérance bien connus dans le secteur. « Ils ont un bon cœur. Mais ils crient sur la rue, ils essaient de me vendre des choses qu’ils ont volées… » Il souhaite garder l’endroit calme et accueillant, surtout sur l’heure du dîner. À la sortie du restaurant, les agents croisent un visage familier. L’homme ne fait rien de mal. Il se promène le manteau ouvert, malgré le froid perçant, observe les passants, entre dans les boutiques. PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Louis-Carl Choquette et Daniel Champagne lors de leur patrouille Les deux patrouilleurs le saluent poliment sans engager la conversation. Après tout, l’homme sans logis a le droit de se balader. Il se met à papoter avec les deux policiers de sa forte migraine, qui ne veut pas passer. « Mais tsé, j’ai tellement consommé. Tu vois ce côté de mon visage ? C’est toute paralysé », admet-il nerveusement. « C’est la première fois qu’il nous parle aussi longtemps. C’est un record. On dirait que nos petits “Salut, ça va ?” depuis octobre ont été payants », s’étonne l’agent Louis-Carl Choquette. Pour bâtir des liens avec la population itinérante, il faut être patient, ne rien prendre personnel. Parfois ils ne sont pas réceptifs. Ça aide de ne pas avoir à répondre aux appels d’urgence. L’agent Daniel Champagne Autre arrêt, à la friperie cette fois : le même homme se présente à la caisse. La propriétaire des lieux, Chloé Boudreau, vient saluer les agents. Elle a l’habitude de leur tournée quotidienne. « Il est tout le temps ici, mais il n’achale personne », dit-elle d’emblée en faisant référence à l’homme à la caisse. PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Louis-Carl Choquette et Daniel Champagne se sont arrêtés à une friperie, où ils ont discuté avec la propriétaire, Chloé Boudreault. Elle demeure consciente que la présence de sans-abri peut rendre certains clients réticents. « On est une friperie, donc on demeure accessible à tout le monde. Donc c’est certain qu’on peut avoir des gens aux comportements problématiques. » Elle applaudit l’initiative de la patrouille à pied, puisque certaines situations nécessitent une surveillance, mais n’ont pas dégénéré au point de devoir appeler le 911. « Ça rend l’atmosphère plus calme. » Bientôt des ressources ? Des magasins à grande surface, des boutiques de vêtements branchées, des restaurants et quelques bars composent la rue Notre-Dame, bien animée. Le secteur offre une belle mixité sociale : il y a des petits lieux de rassemblement, une friperie, des organismes… et aucun refuge pour sans-abri. Si une personne originaire de Lachine en situation d’itinérance souhaite un lit pour la nuit, elle doit s’en remettre au couchsurfing ou se déplacer au centre-ville, admet l’agent Louis-Carl Choquette. La lueur d’espoir, c’est un bâtiment en construction destiné à accueillir les sans-abri du coin. Le projet annoncé en mars dernier comportera 13 studios pour personnes seules et 5 appartements aménagés pour des couples. Il n’y a pas de date d’ouverture officielle, mais l’inauguration est prévue pour l’automne prochain. Il ne s’agit pas d’un refuge d’urgence, mais bien de logement social destiné à des personnes en situation d’itinérance ou à risque de le devenir. À besoin égal, la Mission Old Brewery priorisera des gens originaires de Lachine. « Comme les logements pour couples sont très rares, il pourrait aussi y avoir des gens de l’extérieur. Ce sont les citoyens qui nous ont sollicités pour ce projet », explique Marie-Pier Therrien, porte-parole de la Mission Old Brewery. Phénomène nouveau Une chose est sûre : la présence d’autant de gens qui se retrouvent à la rue est un phénomène nouveau dans ce coin de Montréal. André Monette, directeur de L’Œuvre Soupe Maison depuis six ans, peut en témoigner. L’organisme fréquemment visité par les policiers lors de leurs patrouilles distribue de la nourriture et des vêtements d’hiver au besoin. PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE André Monette, directeur de L’Œuvre Soupe Maison, discutant avec Daniel Champagne Au début, on n’avait pas d’itinérance. Mais maintenant, ils viennent tous ici ! C’est dur pour nous de les aider : ils n’ont pas de logement, donc pas de micro-ondes… André Monette, directeur de L’Œuvre Soupe Maison La croissance de l’itinérance dans des secteurs inhabituels comme à Lachine pourrait s’expliquer par la hausse du prix des logements, la crise des opioïdes et la suspension de certains services durant la pandémie, selon Vincent Clark, commandant du poste de quartier de Lachine. « C’était plus concentré au centre-ville avant. Maintenant, ça s’étire dans les quartiers périphériques », poursuit-il. Quelques tentes ont même commencé à apparaître. Pas de gros campements, mais les balbutiements de ce qui a déjà lieu dans les quartiers centraux. « Historiquement, dans l’ouest de Montréal, on n’avait jamais vu ça, des mini-campements de sans-abri. On s’est retrouvé en 2023 avec des citoyens qui ont manifesté un sentiment d’insécurité », indique le commandant Vincent Clark. Il y a aussi les nouveaux visages de l’itinérance : ils ont perdu leur logement récemment, mais ne connaissent pas les codes de la rue. « Cette personne-là peut ne pas savoir où aller pour dormir, s’installer, et les citoyens peuvent trouver ça dérangeant. » PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Vincent Clark, commandant du poste de quartier de Lachine Les problèmes de consommation peuvent créer des attitudes qui paraissent étranges pour la mère de famille qui promène ses enfants le week-end. Le commandant Vincent Clark Comme la patrouille n’a débuté qu’en octobre, il est difficile de quantifier les progrès. Le commandant constate cependant une nette amélioration du climat social. Ils ne sont toutefois que deux. Sera-t-il nécessaire de bonifier l’équipe durant l’été ? Difficile à dire, admet le commandant Vincent Clark. « On est liés au fait qu’il y a des difficultés d’embauche au SPVM. On ne peut pas non plus délester tous les patrouilleurs des appels d’urgence au 911, déjà qu’il y a un gros volume d’appels par rapport à nos effectifs. »
  20. C'est sûr qu'idéalement on voudrait tout sauver. Cependant il faut voir les choses dans leur contexte particulier. Quand un édifice n'est pas classé, qu'il n'a pas une valeur patrimoniale ou exceptionnelle reconnue. Si en plus il a été négligé au point de rendre une rénovation non rentable à cause de coûts trop importants, les solutions deviennent alors difficiles à appliquer. Ici on tombe un peu dans le rapport cout-bénéfice et pour ce type de bâtiment l'État doit demeurer prudent. Car il ne s'agit pas de récompenser le mauvais entretien de l'édifice en investissant de l'argent public dans un projet privé sans contrepartie.
  21. Malgré la crise, le Québec reste très égalitaire PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE Un campement de sans-abri dans le Vieux-Montréal. Même si les ravages de la pauvreté sont de plus en plus visibles, il y a moins d’inégalités entre les plus riches et les plus pauvres au Québec que dans tous les pays du G7. Vincent Brousseau-Pouliot La Presse Vous avez raison de craindre la montée des inégalités économiques. Publié à 1h14 Mis à jour à 6h00 https://www.lapresse.ca/dialogue/chroniques/2024-01-18/malgre-la-crise-le-quebec-reste-tres-egalitaire.php Un Québécois sur dix a recours aux banques alimentaires. Les ravages de l’itinérance et de la pauvreté extrêmes sont en plus en plus visibles. La crise du logement sévit. Ce sont des problèmes réels, urgents, importants, auxquels les gouvernements et la société québécoise doivent trouver des solutions. Mais quand ils se comparent, les Québécois peuvent (un peu) se consoler. Les inégalités économiques sont moins importantes au Québec que dans tous les pays du G7, d’après l’indice de Palma pour les revenus après impôts et transferts gouvernementaux (le revenu disponible). De son côté, le Canada est le pays le plus égalitaire du G7, un groupe de pays relativement peu égalitaires, cela dit. Toutes ces conclusions proviennent du « Bilan de la fiscalité au Québec » de la Chaire en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke, qui a fait la compilation de l’indice de Palma après impôts et transferts gouvernementaux de 32 États développés, dont les pays du G7. L’indice de Palma mesure l’écart de revenus entre les plus riches et les plus pauvres dans une société. Parmi les 32 territoires répertoriés par la Chaire, le Québec arrive au 6e rang des États les plus égalitaires après impôts et transferts gouvernementaux. Il est devancé seulement par la Slovaquie, la Slovénie, la Belgique, l’Islande et la Tchéquie. On est même devant les pays scandinaves ! J’utilise l’expression « pays les plus égalitaires », mais au fond, je devrais plutôt parler des pays les moins inégalitaires. L’indice de Palma – du nom de l’économiste chilien José Gabriel Palma – sert à mesurer l’écart de revenus entre les plus riches et les moins nantis d’une société. Ce ratio correspond à la part des revenus gagnée par les 10 % les plus riches sur la part des revenus gagnée par les 40 % les moins nantis. Par exemple, le Québec a un indice de Palma après impôts de 0,91 en 2021. Traduction : les 10 % des Québécois les plus riches ont gagné 91 % des revenus des 40 % des Québécois les moins nantis. Plus l’indice de Palma est élevé, plus les inégalités économiques sont grandes. À cause de nos impôts plus élevés Pourquoi le Québec est-il l’un des États les plus égalitaires au monde ? Parce que notre fardeau fiscal est élevé et qu’on se sert de nos impôts pour aider les Québécois les moins nantis. Au brut (avant impôts et transferts), les inégalités économiques ont augmenté au Québec au cours des 45 dernières années, selon l’indice de Palma. Mais les transferts gouvernementaux aux moins nantis font en sorte que les inégalités économiques nettes (après impôts et transferts) ont légèrement diminué au Québec depuis 1976. Après impôts et transferts, en 1976, les 10 % des Québécois les plus riches ont gagné 105 % de l’ensemble des revenus des 40 % des Québécois les moins nantis. Cette proportion a diminué jusqu’à 91 % à la fin des années 1980, pour remonter jusqu’à un sommet de 110 % en 2002, pour ensuite redescendre progressivement jusqu’à 91 % en 2021. Sur le plan économique, le Québec est une société plus égalitaire que le reste du Canada. Mais depuis l’élection des libéraux de Justin Trudeau en 2015, les inégalités économiques ont diminué partout au pays. Entre autres parce que le gouvernement Trudeau a haussé en 2016 le taux d’imposition de 29 % à 33 % pour les revenus supérieurs à 200 000 $ par an. L’indice de Palma n’est pas une mesure parfaite des inégalités dans toute la société. Il mesure les inégalités entre le sommet de la pyramide économique (les 10 % les plus riches) et les citoyens les moins nantis (les 40 % les moins riches), mais pas celles entre les plus riches et la classe moyenne. Évidemment, chaque fois que les gouvernements offrent des baisses d’impôt généralisées, on réduit la capacité de l’État à soutenir ses citoyens les moins nantis et à diminuer les inégalités économiques. « Les inégalités s’amenuisent quand on a un système de redistribution qui fonctionne. Sans revenus fiscaux pour financer des programmes de soutien social, les inégalités vont augmenter », dit l’économiste François Delorme, professeur associé à l’École de gestion de l’Université de Sherbrooke. C’est populaire, une baisse d’impôt généralisée. Ça se traduit en votes. Mais ça réduit aussi la capacité de l’État à rendre notre société moins inégalitaire. Calculer les inégalités Pour calculer les inégalités économiques au sein d’un pays, l’indice de Palma est moins connu que le coefficient de Gini, mais plusieurs économistes considèrent que l’indice de Palma est une « meilleure mesure des inégalités », écrit la Chaire en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke dans son dernier « Bilan de la fiscalité au Québec ». En pratique, les classements internationaux des deux indices sont presque identiques. Le Québec arrive au 5e rang du classement Gini et au 6e rang du classement de Palma, selon la compilation de la Chaire. Consultez le « Bilan de la fiscalité au Québec » Qu’en pensez-vous ? Participez au dialogue En savoir plus Moins de 38 400 $ par an Les 40 % des Québécois les moins nantis gagnaient moins de 38 400 $ (avant impôts) en 2021. Source : Chaire en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke Plus de 108 300 $ Les 10 % des Québécois les plus riches gagnaient plus de 108 300 $ (avant impôts) en 2021. Source : Chaire en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke
  22. Renaissance de la voiture hybride PHOTO JIM WILSON, THE NEW YORK TIMES Une Toyota Prius d’occasion à vendre chez un concessionnaire automobile à Oakland, en Californie. Le prix obstinément élevé de l’auto électrique et les inquiétudes sur la recharge poussent certains acheteurs vers l’hybride. Depuis 10 ans, l’essor des Tesla et des autres véhicules électriques, avec leur technologie futuriste et le rêve d’un avenir sans essence, a donné un coup de vieux à l’auto hybride. Les ventes de Toyota Prius, l’hybride la plus connue, ont chuté de 85 % en 10 ans. Publié à 1h14 Mis à jour à 7h00 https://www.lapresse.ca/affaires/2024-01-18/renaissance-de-la-voiture-hybride.php Lawrence Ulrich The New York Times Aujourd’hui, les ventes de voitures électriques croissent moins vite, et General Motors, Ford et Volkswagen revoient à la baisse leurs objectifs dans le tout-électrique. Or, les hybrides se vendent bien, ce qui est peut-être la grande leçon de 2023 : de nombreux Américains sont très réceptifs à l’électrification, mais ils ne sont pas prêts pour une tout-électrique. « Les consommateurs veulent la même expérience » qu’avec une voiture traditionnelle, affirme Stephanie Valdez Streaty, directrice des études sectorielles chez Cox Automotive. « Et nous n’en sommes pas là. Le prix demeure le principal obstacle pour le consommateur moyen. » Les Américains ont acheté 1,2 million de voitures électriques en 2023 ; c’est un record et une hausse de 46 %. C’est 7,6 % de toutes les ventes de voitures neuves, selon Cox. Mais les ventes de voitures hybrides ont augmenté encore plus vite, soit de 65 %, pour atteindre plus de 1,2 million d’unités. Leur part de marché est passée de 5,5 % à 8 %, selon Edmunds. Ajoutez les hybrides rechargeables, et près d’une voiture neuve sur dix a un moteur à essence et un moteur électrique afin d’économiser du carburant et d’améliorer la performance. Le prix obstinément élevé de l’auto électrique et les inquiétudes sur la recharge poussent certains acheteurs vers l’hybride, notamment les locataires ou les citadins qui ne peuvent pas recharger une voiture à batterie chez eux. Une hybride permet d’économiser à la pompe, il n’est pas nécessaire de la brancher pendant des heures et on roule sans planifier d’arrêts de recharge. Leurs batteries sont bien plus petites et coûtent bien moins cher que celles des véhicules complètement électriques. Selon Edmunds, le prix moyen des hybrides était de 42 500 $ US en novembre, contre 60 500 $ US pour les tout-électriques et 47 500 $ US pour les modèles à essence. Il existe une multitude de modèles hybrides abordables, dont certains à partir de 30 000 $ US, y compris la Prius redessinée, qui promet une consommation record de 4,13 l/100 km*. Le marché électrique, lui, est dominé par le haut de gamme. Selon le PDG de Ford, Jim Farley, le consommateur ordinaire est fondamentalement différent des premiers adeptes qui se sont rués sur les véhicules électriques sans que les constructeurs aient à faire de publicité. « L’électrique croît encore de manière spectaculaire, mais ce qui change, c’est que l’acheteur n’est pas prêt à payer le prix fort, a déclaré M. Farley en entrevue. Nous devons maintenant maîtriser les coûts et même – surprise ! – faire de la publicité. » Ford réduit la production prévue de la camionnette F-150 Lightning et augmente de 20 % la production du F-150 hybride, plus abordable. Le constructeur prévoit quadrupler la production d’hybrides dans l’espoir d’en vendre 100 000 en 2024. Parmi eux, la frugale (6,36 l/100 km) et très en vogue camionnette compacte Maverick en version hybride, qui dépasse les prévisions de vente. La résurgence de l’hybride profite surtout à Toyota, Honda et Hyundai, y compris sa marque sœur Kia. Ces constructeurs revendiquent environ 90 % des ventes d’hybrides aux États-Unis, suivis par Ford. Tous continuent d’investir dans cette technologie, alors que GM et Volkswagen voient leur avenir 100 % électrique. Honda s’est surpassé en 2023, triplant presque ses ventes d’hybrides, pour atteindre 294 000 unités. Les versions hybrides de la berline Honda Accord et du véhicule utilitaire sport CR-V représentent désormais plus de la moitié des ventes de ces modèles. L’Accord combine confort, qualité et luxe avec une consommation de carburant ville-route pouvant atteindre 5,35 l/100 km et est offerte à partir de 33 290 $ US. Hyundai, Kia et leur marque de luxe Genesis ont vendu ensemble plus de véhicules tout électriques aux États-Unis que n’importe quel autre constructeur automobile en 2023, sauf Tesla. Pourtant, Hyundai continue de miser sur l’hybride, même après que l’administration Biden a proposé des réglementations qui exigeraient que les deux tiers des nouvelles voitures soient tout électriques d’ici 2032. PHOTO MIRANDA ALAM, THE NEW YORK TIMES Steve Center, chef de l’exploitation chez Kia America, estime que la motorisation hybride peut réduire les émissions quand un véhicule électrique ne convient pas aux besoins d’un certain type de clients. « Tous ceux qui veulent survivre investissent dans l’électrique », a déclaré Steve Center, chef de l’exploitation chez Kia America. C’est le cas de Hyundai, qui s’est engagé à investir 12 milliards dans des usines en Alabama et en Géorgie. Mais M. Center a ajouté qu’un véhicule électrique ne convient peut-être pas à un « cowboy du Montana qui roule en pick-up ». La motorisation hybride peut réduire plus vite les émissions de ce type de véhicule, dit-il. M. Center a fait une prédiction audacieuse : les véhicules traditionnels seront bientôt obsolètes et tous les modèles à essence restants seront hybrides. La voiture à essence ne pourra pas survivre sans cela, car les consommateurs et les gouvernements exigent des voitures consommant et polluant moins. D’abord, tout devrait passer à l’hybride, car tout le monde peut conduire une voiture hybride, partout. Steve Center, chef de l’exploitation chez Kia America Toyota, le plus grand constructeur automobile au monde, semble s’engager dans cette voie. Il proposera en 2024 neuf modèles exclusivement hybrides, dont un modèle de sa marque de luxe Lexus. La société a vendu plus de 640 000 hybrides aux États-Unis en 2023, soit 29 % de ses ventes totales au pays ; elle a vendu environ 15 000 de véhicules tout électriques. Selon David Christ, directeur général de Toyota Amérique du Nord, le constructeur automobile s’attendait à atteindre 40 % de ventes de véhicules électrifiés en 2024. Il partage l’opinion de M. Center sur l’avenir de la voiture traditionnelle : « Nous n’avons rien contre l’idée de passer un jour au tout-hybride pour accélérer le passage à un avenir plus vert », dit-il. Mais l’hybride n’est pas la panacée, notent des experts. Pour Dave Cooke, analyste automobile à l’Union of Concerned Scientists, la voiture hybride est essentielle et abordable et permet à des millions de conducteurs de consommer moins d’essence. Mais elle n’est qu’une technologie de transition. Les objectifs en matière de changement climatique exigent toujours la conversion au tout-électrique ainsi qu’un réseau électrique renouvelable, a-t-il ajouté. « Nous disons aux autorités environnementales et à l’industrie de mettre l’hybride partout », dit-il, ajoutant qu’il faut néanmoins, en plus, « des normes plus strictes pour que les constructeurs aient des règles les poussant à faire ce qui est technologiquement réalisable ». M. Cooke note que la consommation moyenne du parc automobile national est restée stable pendant des années, à cause de la popularité des camionnettes et des VUS. Les gains récents sont entièrement attribuables à l’essor des véhicules électriques, les hybrides jouant un rôle négligeable. Chris Harto, analyste de la politique des transports et de l’énergie pour Consumer Reports, partage cet avis : « Les hybrides permettent de gagner du temps, mais l’auto électrique est nécessaire » pour atteindre nos objectifs en matière de climat, a-t-il déclaré. * Les cotes de consommation exprimées dans cet article sont les conversions en unités métriques des cotes de consommation affichées aux États-Unis et peuvent différer des cotes du Guide de consommation de carburant 2023 publié par Ressources naturelles Canada. Cet article a d’abord été publié dans le New York Times. Lisez cet article dans sa version originale (en anglais ; abonnement requis)
  23. Relance du centre-ville La cicatrice de l’autoroute Ville-Marie sera-t-elle refermée ? PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Une partie du tronçon de l’autoroute Ville-Marie visé par un projet de recouvrement Maxime Bergeron La Presse Passer le balai, vider les poubelles, ajouter des pistes cyclables, installer des sculptures, transformer le Quartier latin en zone francophone ouverte « 24 heures sur 24 »… Publié à 1h14 Mis à jour à 5h00 https://www.lapresse.ca/actualites/chroniques/2024-01-18/relance-du-centre-ville/la-cicatrice-de-l-autoroute-ville-marie-sera-t-elle-refermee.php L’administration de Valérie Plante a présenté cette semaine sa stratégie pour relancer le centre-ville de Montréal d’ici 2030, qui tire un peu dans tous les sens et recycle quelques vieilles annonces, mais certains éléments sont prometteurs. L’un, peut-être plus encore que tous les autres : l’agrandissement du Palais des congrès. Et surtout : le réaménagement de tout le quartier environnant, sans contredit l’un des plus décrépits de la métropole. L’idée est loin d’être neuve, mais j’ai talonné mes sources depuis deux jours pour avoir de nouvelles informations, avec succès. Voici le topo : L’agrandissement, tel qu’il est envisagé en ce moment, s’accompagnerait du recouvrement de l’autoroute Ville-Marie, véritable cicatrice à ciel ouvert qui sépare le centre-ville du Vieux-Montréal. On parle de construire un hôtel par-dessus cette extension, ainsi qu’un parc, des locaux commerciaux et jusqu’à 3000 logements. C’est majeur. Selon la version la plus ambitieuse du projet, l’autoroute Ville-Marie serait recouverte sur deux quadrilatères entiers, jusqu’à la place des Montréalaises, en face de l’hôtel de ville. La dalle de béton servirait de socle aux futurs aménagements et viendrait retisser la trame urbaine, dans ce secteur très peu hospitalier. Le projet a l’air pharaonique, et il l’est. Mais un élément nouveau pourrait contribuer à le faire débloquer. Selon mes informations, un énorme investisseur, Ivanhoé Cambridge, le bras immobilier de la Caisse de dépôt et placement du Québec, serait ouvert à prendre les commandes si les bonnes conditions sont réunies. Le gouvernement fédéral pourrait aussi être mis à contribution en payant une partie ou la totalité de la dalle de béton, me dit-on, par l’entremise de ses programmes de financement des infrastructures. Une dépense évaluée grosso modo à 120 millions. Le projet d’agrandissement du Palais des congrès n’est pas neuf, il faut le dire. L’ancien gouvernement péquiste de Pauline Marois avait décrété en 2012 une réserve foncière sur une série de terrains, juste à l’est de l’actuel bâtiment, en vue d’un agrandissement futur. L’affaire a coûté des millions en frais d’expropriation et s’est même rendue jusque devant les tribunaux⁠1. PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Les immeubles acquis par Québec, à l’est de l’actuel Palais des congrès, sont dans un état critique. Le dossier a cheminé, lentement, péniblement, au fil des gouvernements. Puis la pandémie a frappé. Et le toit du Stade olympique a menacé de s’écrouler. Résultat : une énorme partie des fonds du Plan québécois des infrastructures destinés à la métropole ont été redirigés vers la réfection du Stade, ce qui ne laisse à peu près rien pour le Palais des congrès. Pourquoi est-ce problématique ? Dans la dernière décennie, des investissements majeurs ont été faits à Toronto, Vancouver et Calgary pour attirer des congrès toujours plus gros, qui échappent à la métropole québécoise. Montréal risque de se retrouver dans une catégorie de « seconde zone », de l’aveu même de la PDG du Palais⁠2. Selon un document confidentiel que j’ai obtenu, Montréal laisserait échapper une trentaine de congrès par année en raison de l’étroitesse de ses locaux. Des pertes annuelles de près de 170 millions pour l’économie locale. La tenue de congrès n’a rien d’enivrant ni de glamour, on s’entend, mais c’est un moteur économique majeur pour les grandes villes. Les évènements tenus au Palais des congrès de Montréal ont généré plus de 426 millions en retombées l’an dernier, un record. Avec un agrandissement, la venue de milliers de congressistes additionnels pourrait donner un nouvel élan aux hôteliers, restaurateurs et commerçants du centre-ville, dont plusieurs tirent le diable par la queue. Le gouvernement Legault hésite à investir dans le projet⁠3. Mais ce qui change la donne, cette fois, c’est l’intérêt d’Ivanhoé Cambridge pour le dossier. Ce rebondissement n’est pas anodin. Ce bras de la Caisse de dépôt a des actifs mondiaux de 77 milliards, et l’intention affirmée d’investir davantage au Québec. Le groupe travaille en ce moment même sur la conversion de l’ancien hôpital Royal Victoria en résidences étudiantes, en partenariat avec la Société québécoise des infrastructures⁠4. Ce modèle d’affaires nouveau genre pourrait être reproduit avec le Palais des congrès et ses environs. Ivanhoé Cambridge pourrait injecter des sommes importantes pour construire le projet, et ensuite toucher des revenus locatifs au fil des ans, ce qui correspondrait tout à fait à son profil d’investisseur institutionnel. Il manque toutefois un ingrédient clé pour aller de l’avant : un mandat clair donné par Québec. En gros, Ivanhoé Cambridge ne dépensera pas des millions en études de faisabilité à moins d’être convaincu du sérieux de l’affaire. Des discussions se tiennent en coulisses entre le cabinet de la mairesse Valérie Plante, celui du ministre responsable de la métropole, Pierre Fitzgibbon, et les gens d’Ivahnoé Cambridge, mais tout est encore à un stade très embryonnaire. On verra bien les suites, mais sur papier, ce projet aurait trois bénéfices concrets : donner un électrochoc à l’économie montréalaise, revitaliser un secteur malfamé et ajouter un paquet de logements bien nécessaires dans le contexte de crise actuel. Qu’y a-t-il d’autre dans la stratégie montréalaise de relance du centre-ville ? Ce qui a été présenté mardi reprend plusieurs annonces déjà faites, comme le développement de nouveaux quartiers dans le secteur Bridge-Bonaventure et autour de l’ancienne brasserie Molson. Il est question d’« accélérer » ces chantiers. On veut aussi ajouter du nouveau mobilier urbain au centre-ville, faire des circuits d’art public, miser sur le caractère hivernal de la métropole, alouette. Le milliard d’investissements annoncé par la Ville représente en bonne partie l’addition de sommes déjà allouées. Montréal veut investir davantage pour améliorer la propreté. Ce ne sera pas un luxe, puisque les rues et trottoirs sont souvent d’une saleté repoussante, surtout dans la portion est du centre-ville. Ce quartier, autour de la station Berri-UQAM et dans le Village, recevra d’ailleurs de nombreux investissements dans les prochaines années, avec la construction d’un complexe de 700 logements à l’ancien îlot Voyageur et la réfection de la rue Sainte-Catherine Est. Ça risque d’aller plus mal avant d’aller mieux, mais au moins, on sent une certaine prise en charge. Autre point, non négligeable : Montréal veut redonner de l’amour au Quartier latin, qui sera bizarrement désigné « quartier de la francophonie ». La Ville envisage de le transformer en zone « 24/7 », avec des commerces ouverts toute la nuit. Tout un pari, considérant que ce quartier est devenu glauque même en plein jour. La question de l’accès au centre-ville, encerclé de chantiers, semble avoir été évacuée de la stratégie, ce qui a fait bondir le milieu des affaires. Cela se comprend : ce ne sont pas tous les banlieusards qui viendront voir un spectacle au TNM à vélo ou en métro. Mais enfin, tout le monde semble vouloir travailler dans la même direction, pour redonner un élan au centre-ville. C’est déjà ça de pris, puisque personne n’a avantage à voir le poumon économique du Québec péricliter. On s’en reparle en 2030 ? 1. Lisez « Agrandissement du Palais des congrès : 23 millions pour les anciens bâtiments de Steve’s » 2. Lisez « Palais des congrès de Montréal : la crainte d’une “lente marginalisation” » 3. Lisez « Agrandissement du Palais des congrès : le ministre Girard refroidit les espoirs » 4. Lisez la chronique « Patrimoine, gigue et logement étudiant »
  24. Convention collective Négociations « difficiles » chez Airbus Canada PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE L’usine d’Airbus à Mirabel Les négociations se corsent entre Airbus Canada et quelque 1300 de ses employés qui assemblent l’A220 à Mirabel dont la convention collective est échue depuis le 31 décembre dernier. Leur syndicat reproche à l’employeur d’avoir formulé des demandes « insensées, voire insultantes ». Ce dernier concède que le « contexte est difficile ». Publié à 1h01 Mis à jour à 7h00 https://www.lapresse.ca/affaires/entreprises/2024-01-17/convention-collective/negociations-difficiles-chez-airbus-canada.php https://ici.radio-canada.ca/info/videos/1-8878641/airbus-a220-ex-c-series-un-avion-populaire Julien Arsenault La Presse Après des pourparlers qui semblent s’être bien déroulés en ce qui a trait à la portion normative – des éléments n’ayant pas ou peu d’impacts financiers pour l’employeur –, le portrait semble bien différent depuis que les deux parties discutent d’enjeux qui s’accompagnent d’une facture pour la multinationale. « Il y a des demandes de reculs importantes, entre autres sur le régime de retraite, la prestation de raccordement et les assurances, pour ne nommer que ceux-ci », déplore le comité de négociation de l’Association internationale des machinistes et des travailleurs de l’aérospatiale (AIMTA), dans un bulletin interne distribué à ses membres, mardi. Les syndiqués – parmi lesquels on retrouve des mécaniciens, des outilleurs, des soudeurs et des techniciens – concernés par cette négociation bénéficient d’un régime de retraite à prestations déterminées. Tout indique que l’employeur souhaite y apporter des changements. La prestation de raccordement est un supplément temporaire pour combler le déficit financier entre le début de la retraite et l’âge de 65 ans – où les rentes provenant des régimes publics commencent à être versées. Selon la missive interne, la position syndicale sur ces deux questions est « non négociable ». À la manière où vont les choses, les « prochaines étapes » s’annoncent « difficiles », selon l’AIMTA. Le programme A220 « toujours pas à maturité » Détenue à hauteur de 25 % par l’État québécois, l’ancienne C Series de Bombardier a tourné la page sur une année record au chapitre des commandes, avec 142 contrats fermes, où l’accélération de la cadence de production – essentielle à la rentabilité du programme – a commencé à se matérialiser. PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE L’usine d’Airbus à Mirabel Parallèlement, Airbus accroît son empreinte à Mirabel. La multinationale européenne a multiplié les embauches et compte quelque 3000 travailleurs à Mirabel. Elle est en train d’aménager un centre d’essais en vol à ses installations de Mirabel et construira un centre de livraison – un projet éventé par La Presse en juillet dernier – qui coûtera au moins 45 millions. Mais le « contexte est difficile » alors que le programme A220 « n’est toujours pas à maturité », donc déficitaire, souligne la responsable des communications externes et relations avec les médias, Amélie Forcier. « Bien qu’il y ait des attentes différentes, nous continuerons de dialoguer de façon ouverte et constructive à la table », écrit-elle dans un courriel, en soulignant que l’on est « au tout début » des négociations entourant la « partie monétaire ». « Le dialogue et non la confrontation » L’échelle salariale varie selon les catégories de postes. D’après le plus récent contrat de travail, des apprentis pouvaient toucher un peu plus de 18 $ l’heure. Pour un technicien en outillage, le taux horaire peut atteindre plus de 46 $ l’heure. Les membres du comité de négociation syndical doivent se réunir vendredi « afin d’établir une stratégie » avant de nouvelles rencontres avec l’employeur qui sont prévues les 22, 24 et 26 janvier prochains. « Dans cette négociation, sachez que nous prônons le dialogue et non la confrontation, mais il y a des limites ; l’employeur doit comprendre tous les sacrifices que vous avez faits pour le programme, écrit l’AIMTA. Nous ne sommes pas dans un esprit de reculs, mais bien de gains. » Québec a injecté environ 1,7 milliard dans l’A220 depuis 2015. Airbus affirme que le programme sortira du rouge une fois que la cadence de production aura atteint 14 appareils par mois à Mirabel et à Mobile, en Alabama. Airbus peut racheter la part de l’État québécois en 2030. En savoir plus 68 Nombre d’A220 livrés par Airbus en 2023. Il s’agit d’une hausse annuelle de 28 %. Source : airbus
×
×
  • Créer...