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LE QUÉBEC TIENT LA CADENCE AVEC L’ONTARIO

 

JULES DUFORT ET JEAN-PIERRE FURLONG

ÉCONOMISTES

 

Édition du 22 août 2016,

 

Des compilations spéciales de Statistique Canada nous permettent :

 

• de comparer adéquatement ici les niveaux de productivité et la rémunération du travail au Québec et en Ontario, pour 19 industries productrices de biens et services. La fabrication, l’une des 19, est à son tour subdivisée en 19 catégories ; et,

 

• de vérifier l’hypothèse que l’économie du Québec est globalement aussi productive que celle de l’Ontario.

 

Parmi les diverses données sur le produit intérieur brut (PIB), seules celles sur le PIB nominal aux prix de base par industrie permettent de comparer les niveaux de productivité entre les provinces. Les données les plus récentes sur cet indicateur sont celles de 2012.

 

Le tableau présenté ci-contre indique bien que lorsque l’on tient compte des différences de structure industrielle (c’est-à-dire des différences dans l’importance relative des industries), le rapport Québec/Ontario de la richesse ou la production par heure travaillée augmente. Pour les biens et services pris globalement, le rapport passe de 94,5 % à 97,4 % en 2012. Le tableau révèle aussi que la productivité est nettement plus élevée au Québec dans la production de biens. C’est le cas d’ailleurs pour quatre des cinq industries de ce secteur, soit :

 

• l’agriculture, la foresterie, la pêche et la chasse ;

 

• l’extraction minière, l’exploitation en carrière et l’exploitation de pétrole et de gaz ;

 

• les services publics et ;

 

• la construction.

 

En revanche, la productivité du Québec est plus faible qu’en Ontario dans l’industrie de la fabrication. Il n’y a que dans 6 des 19 catégories de cette industrie que la productivité québécoise dépasse celle de l’Ontario. L’insuffisance des investissements en machines et équipements et en recherche et développement, une moins grande propension à innover et des établissements de production de taille relativement plus petite, ne permettant pas ainsi de profiter pleinement d’économies d’échelle, sont des pistes à explorer pour tenter d’expliquer cette situation.

 

INDUSTRIES DE SERVICES

Dans les industries de services, les prix peuvent avoir tendance à être plus élevés en Ontario qu’au Québec, ce qui expliquerait, du moins en partie, le fait que la productivité du travail soit plus faible au Québec dans ce secteur. (La rémunération constitue d’ailleurs une composante importante du prix des services. Or, la rémunération est plus élevée en Ontario qu’au Québec dans 12 des 14 industries de services.)

 

Si la moitié de l’écart de productivité entre le Québec et l’Ontario dans le secteur des services (3,4 des 6,8 points de pourcentage d’écart) provenait de la présence de prix de vente plus faibles pour les producteurs de services du Québec, le niveau de productivité de l’ensemble du secteur des entreprises commerciales serait identique au Québec et en Ontario (à 99,97 % pour être plus précis).

 

Ainsi, l’hypothèse que la productivité soit aussi élevée au Québec qu’en Ontario tient la route.

 

Tout comme pour la productivité, tenir compte des différences dans l’importance relative des industries a pour conséquence de rapprocher la rémunération du travail au Québec de celle de l’Ontario. Pour les biens et services pris globalement, la rémunération horaire au Québec passe de 92,9 % à 94,9 % de celle de l’Ontario en 2012.

 

On peut aussi déduire des pourcentages précédents que pour l’ensemble des entreprises, notamment les producteurs de biens, la rémunération horaire est inférieure au Québec par rapport à l’Ontario, ce à quoi l’on pourrait s’attendre en tenant compte de la production ou de la richesse créée par heure travaillée.

 

Toutes choses étant égales par ailleurs, si la productivité québécoise correspond à 97,4 % de celle de l’Ontario, la rémunération horaire devrait aussi se situer à 97,4 %. Or, elle n’est qu’à 94,9 % de celle de l’Ontario.

 

L’ampleur de la différence est encore plus difficile à expliquer lorsqu’on se limite aux biens.

 

La productivité du travail y est plus élevée au Québec (106,3 % de celle de l’Ontario), mais la rémunération horaire y est inférieure (98,8 % de celle de l’Ontario). Pour les producteurs de services, la différence de productivité s’accompagne, à première vue, d’un écart pratiquement identique de rémunération horaire.

 

À un niveau plus détaillé d’analyse, toujours au Québec par rapport à l’Ontario, la rémunération horaire est inférieure à la richesse créée par heure travaillée pour 13 des 19 industries de biens et services analysées.

 

Les entreprises commerciales du Québec sont, dans leur ensemble, vraisemblablement tout aussi productives que celles de l’Ontario lorsque l’on tient compte des différences de structure industrielle et des prix relatifs des services. Par ailleurs, compte tenu de la richesse créée par heure travaillée, les travailleurs québécois sont moins bien rémunérés que leurs homologues ontariens, et ce, dans un grand nombre d’industries.

 

http://plus.lapresse.ca/screens/89d0cf5d-590c-4026-bf3a-9683b47e1429%7C_0.html

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LE QUÉBEC TIENT LA CADENCE AVEC L’ONTARIO

 

 

Les entreprises commerciales du Québec sont, dans leur ensemble, vraisemblablement tout aussi productives que celles de l’Ontario lorsque l’on tient compte des différences de structure industrielle et des prix relatifs des services. Par ailleurs, compte tenu de la richesse créée par heure travaillée, les travailleurs québécois sont moins bien rémunérés que leurs homologues ontariens, et ce, dans un grand nombre d’industries.

 

http://plus.lapresse.ca/screens/89d0cf5d-590c-4026-bf3a-9683b47e1429%7C_0.html

 

Le caveat (avertissement) se trouve précisément dans la conclusion:«...lorsqu'on tient compte des différences de structure industrielle...». Evidemment--pas de surprise pour moi, d'autant que c'est vrai depuis fort longtemps. Mais ça soulève une question, puis une autre encore: 1) Pourquoi?, et surtout 2) Peut-on changer cet état de fait à l'avantage du Québec? --La réponse courte est que ce n'est pas impossible, mais que ça ne se fait pas par un coup de baguette magique, ou par une quelconque invocation: on parle de changements structurels. Quant à la réponse «longue»: vraiment trop longue --mettons-là dans l'enveloppe des options de politique économique à long terme...

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Le caveat (avertissement) se trouve précisément dans la conclusion:«...lorsqu'on tient compte des différences de structure industrielle...». Evidemment--pas de surprise pour moi, d'autant que c'est vrai depuis fort longtemps. Mais ça soulève une question, puis une autre encore: 1) Pourquoi?, et surtout 2) Peut-on changer cet état de fait à l'avantage du Québec? --La réponse courte est que ce n'est pas impossible, mais que ça ne se fait pas par un coup de baguette magique, ou par une quelconque invocation: on parle de changements structurels. Quant à la réponse «longue»: vraiment trop longue --mettons-là dans l'enveloppe des options de politique économique à long terme...

 

Bien dit , parfait =une petite réponse demain après une très longue journée . Petite note tes mots sont bien choisi et je trouve une très bonne evolution sur notre forum. Ne lâcher pas Montréal va renaitre des 40 années a dormir au gaz ; OK peut t'être 30 ou 20 ou 10 ou 50 ??? . Demain pour le positif.

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J'aimerais bien connaître la tendance pour la rémunération. Peut-être que les travailleurs sont moins bien rémunérés qu'en Ontario, mais, on arrive de où, et où s'en va-t-on. Si la tendance est au rattrapage, alors pas de stress.

 

La tendance est plus qu'au rattrapage. La Presse avait un article intéressant sur ce dossier. http://affaires.lapresse.ca/opinions/chroniques/francis-vailles/201607/21/01-5003126-revenus-des-familles-montreal-a-rattrape-toronto.php

 

Dans mon domaine de travail, le salaire est en moyenne 5% plus élevé à Montréal qu'à Toronto!

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La tendance est plus qu'au rattrapage. La Presse avait un article intéressant sur ce dossier. http://affaires.lapresse.ca/opinions/chroniques/francis-vailles/201607/21/01-5003126-revenus-des-familles-montreal-a-rattrape-toronto.php

 

Dans mon domaine de travail, le salaire est en moyenne 5% plus élevé à Montréal qu'à Toronto!

 

Et avec un coût de logement BEAUCOUP moins cher! Tu es pas mal gagnant.

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Et avec un coût de logement BEAUCOUP moins cher! Tu es pas mal gagnant.

 

Bien j'avais pratiquement ris dans la face aux recruteurs de Toronto, je me faisais harceler pour des offres d'emplois "attrayantes". L'égo torontois est sans-limite!

 

Finalement j'ai opté pour un petit loft à Montréal comme pied-à-terre et une maison de campagne en Ontario à la frontière. Mon conjoint travaillant dans l'Ouest de l'ile, c'était l'option qui marchait le mieux.

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Re: revenu médian comparatif des ménages.

 

Sur cet indice, la tendance est incontestablement favorable pour Montréal en comparaison de Toronto. Toutefois, il faut réaliser qu'aucun indice statistique ne peut à lui seul représenter l'ensemble de la réalité:

 

- «Revenu des ménages» ne tient pas compte de la taille de ceux-ci (1, 2, 3, 4 personnes et plus); souvent, dans une grande ville, la proportion de ménages composés d'une personne seule est plus élevée. L'indice «revenu par habitant» corrige cette lacune, mais en introduit une autre (due au coût de la vie plus élevé par personne--pas d'économies d'échelle).

 

- Médiane versus moyenne: la médiane ne fournit aucune indication sur les données globales afférentes à la moitié en dessous et la moitié au dessus; la moyenne pour sa part peut ne pas être représentative si une minorité reçoit des revenus extrêmement élevés.

 

- Considérer en même temps la médiane ET la moyenne représente un progrès, MAIS ce n'est pas encore suffisant pour fournir un portait représentatif. (Ce serait trop long d'élaborer là-dessus ici).

 

Bref retour sur Toronto--Montréal: j'aimerais examiner en détail une cause «possible», parmi d'autres, du déclin relatif de Toronto en termes de «revenu médian par ménage», soit: l'afflux beaucoup plus massif d'immigrants, sachant par ailleurs que, contrairement aux tendances antérieures, les nouveaux arrivants ne parviennent plus, en moyenne, à rejoindre le niveau national de revenus même après quelques années passées ici. (Un dossier à part entière)

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