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Industrie québécoise de l'aérospatiale et de l'aéronautique : actualités


ErickMontreal

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Publié le 08 août 2018 à 06h53 | Mis à jour à 06h55

http://www.lapresse.ca/affaires/entreprises/201808/08/01-5192316-creation-de-400-emplois-a-montreal-dans-lindustrie-de-laerospatiale.php

Création de 400 emplois à Montréal dans l'industrie de l'aérospatiale

Le fournisseur de simulateurs de vol CAE annoncera... (PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE)

Le fournisseur de simulateurs de vol CAE annoncera aujourd'hui un investissement de 800 millions pour financer des projets de recherche dans les secteurs du génie et de la fabrication, à Montréal.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Joël-Denis Bellavance, Fanny Lévesque
La Presse
 

L'industrie aérospatiale de Montréal obtiendra aujourd'hui une injection majeure de fonds du secteur privé et des gouvernements fédéral et provincial : 1 milliard de dollars en tout sur cinq ans pour soutenir la recherche et le développement - et la création de 400 emplois.

Le fournisseur de simulateurs de vol CAE doit en effet annoncer cet après-midi qu'il investira 800 millions pour financer des projets de recherche dans les secteurs du génie et de la fabrication - un domaine considéré comme névralgique par le gouvernement Trudeau pour assurer la compétitivité de l'économie canadienne, a confirmé hier soir à La Presse une source bien au courant du dossier.

Le gouvernement Trudeau sortira d'ailleurs le chéquier en investissant 150 millions au cours des cinq prochaines années, tandis que le gouvernement du Québec versera 47,5 millions durant la même période.

Le premier ministre Justin Trudeau et son homologue québécois Philippe Couillard confirmeront les détails de la participation financière de leur gouvernement respectif durant une conférence de presse prévue à 14 hau siège social de CAE à Montréal.

 

Projet «intelligence numérique»

La contribution financière de Québec sera puisée à même le Fonds du développement économique, administré par Investissement Québec. La somme « maximale » de 47,5 millions que déboursera l'État québécois doit servir à financer en partie le projet appelé « Intelligence numérique » que caresse CAE.

Le décret avalisant la participation de Québec, publié dans la Gazette officielle du 1er août dernier, fait état que CAE souhaite « la construction d'un campus d'innovation dont les laboratoires serviront au développement d'une nouvelle génération de plateformes de simulation et de services de formation en aviation civile et militaire ainsi qu'en santé ».

La ministre de l'Économie, de la Science et de l'Innovation, Dominique Anglade, a recommandé l'investissement de son gouvernement dans ce projet qui « présente un intérêt économique important pour le Québec », est-il écrit dans le décret.

Formation en santé

CAE, qui emploie déjà quelque 4000 travailleurs à l'échelle du pays, compte aussi utiliser une partie des investissements pour la formation en santé. Le gouvernement Trudeau puisera dans le Fonds stratégique pour l'innovation de près de 1,3 milliard, mis sur pied l'an dernier, pour soutenir les projets de recherche et de développement de CAE.

Dans son dernier rapport sur l'état de l'industrie aérospatiale canadienne, publié au début de l'année, le ministère fédéral de l'Innovation, des Sciences et du Développement économique soulignait que cette industrie était responsable à elle seule de 50 % de la recherche et du développement au pays.

En outre, cette même industrie, qui est largement concentrée dans la région de Montréal, a contribué à près de 25 milliards au produit intérieur brut et à 190 000 emplois bien rémunérés à travers le pays en 2017.

L'an dernier, près de 75 % des produits aérospatiaux fabriqués au pays ont été exportés, toujours selon le dernier rapport du ministère de l'Innovation.

CAE en chiffre

 

  • CAE est un chef de file mondial en formation dans les domaines de l'aviation civile, de la défense et sécurité, ainsi que de la santé
  • L'entreprise emploie quelque 9000 employés, dont 4000 au Canada
  • Présent dans 160 emplacements et centres de formation dans 35 pays
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Aérospatiale Plus de 34 000 nouveaux postes à pourvoir d’ici 10 ans

Didier Bert Collaboration spéciale 

Publié à 8h00
 

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PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

D’ici 10 ans, le secteur aérospatial québécois devra pourvoir 34 073 postes, selon le dernier recensement du Comité sectoriel de main-d’œuvre en aérospatiale.

Le développement de l’avion vert ouvre de larges perspectives à la main-d’œuvre, particulièrement au Québec, par la polyvalence et l’agilité dont font preuve son industrie et ses établissements de formation. Les besoins en personnel – chercheurs, spécialistes ou néophytes – seront considérables dans la décennie qui s’ouvre. Portrait. 

 

D’ici 10 ans, le secteur aérospatial québécois devra pourvoir 34 073 postes, selon le dernier recensement du Comité sectoriel de main-d’œuvre en aérospatiale (CAMAQ). C’est presque autant que les quelque 36 000 employés que compte cette industrie actuellement. Et il ne s’agit pas de remplacements poste pour poste : les futures recrues seront de plain-pied dans la mise en œuvre de la transition environnementale de l’industrie aérospatiale. 

Pour l’heure, l’avion vert n’est pas encore une réalité industrielle. C’est du côté des chercheurs qu’on peut cependant avoir un bon aperçu des métiers pourvus par cette transition. Quantitativement, le constat est clair. 

 

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PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Vincent Grenon, professeur en maintenance d’aéronefs à l’École nationale d’aérotechnique (ENA) et chercheur en développement et intégration des systèmes aéronautiques au Centre technologique en aérospatiale (CTA)

L’avion vert se dessine maintenant : nous en sommes à la phase de recherche et développement. Mais nous manquons de chercheurs.

Vincent Grenon, professeur en maintenance d’aéronefs à l’École nationale d’aérotechnique (ENA) et chercheur en développement et intégration des systèmes aéronautiques au Centre technologique en aérospatiale (CTA)

Multiples défis

La période actuelle est pleine de défis passionnants pour les chercheurs québécois. C’est maintenant que se décide comment les avions voleront dans le ciel en émettant le moins possible de gaz à effet de serre, poursuit Vincent Grenon. Et puisque les solutions de demain ne sont pas encore trouvées, il n’y a pas de profil idéal, ce qui est une réalité déjà ancrée dans ce secteur toujours en mouvement, où « chaque personne se crée ses propres opportunités », illustre-t-il. 

« À mes débuts, je n’aurais jamais imaginé tout ce que j’allais faire dans ma carrière », dit en souriant Vincent Grenon. Diplômé de l’ENA il y a 25 ans, celui qui était alors technicien en entretien d’aéronefs est devenu directeur de maintenance en moins de 10 ans, avant d’enseigner à l’ENA. Désormais chercheur, il travaille sur des sujets à la pointe de l’industrie, comme ce projet récent avec l’entreprise montréalaise RE-AK qui utilise l’intelligence artificielle pour mesurer les émotions et la concentration des pilotes. « Nous avons pu mesurer l’intérêt d’incorporer cette technologie dans la formation des pilotes », souligne Vincent Grenon. 

Lorsque les chercheurs auront dessiné l’avion vert, viendra l’étape industrielle. Alors, c’est l’ensemble de l’industrie aérospatiale québécoise qui devra en saisir les occasions. Ce défi n’inquiète pas Suzanne Benoit, PDG d’Aéro Montréal. « Les forces de l’aérospatiale québécoise sont sa polyvalence et son agilité », souligne celle qui assure que les 20 prochaines années seront déterminantes pour la grappe aérospatiale. 

Les nouvelles techniques de propulsion, les carburants verts et l’aérodynamique mobiliseront un grand nombre de spécialistes, alors qu’on ne connaît pas encore les compétences qui seront requises. Une fois les révolutions technologiques décidées, il faudra des bras pour construire les aéronefs verts. Tous les métiers déjà en pénurie aujourd’hui seront encore plus nécessaires pour renouveler les flottes d’avions, pointe Suzanne Benoit, qui cite les machinistes, les agents de qualité, les ébénistes, les spécialistes de la finition intérieure, les peintres industriels, les assembleurs sur les chaînes de production... 

L’adaptabilité et le maillage

Le point commun de ces futurs travailleurs est que leur profil technologique sera encore plus avancé qu’aujourd’hui. Pour cela, l’adaptabilité et le maillage serré de l’aérospatiale québécoise seront une force. « Nos écoles proposent déjà des formations d’appoint, relève Suzanne Benoit. Les établissements de formation se rapprocheront encore pour faciliter l’enrichissement des parcours. » 

Les formations devront aussi intégrer les technologies nécessaires aux avions verts. « Ce sera difficile : les employés devront acquérir des compétences venant d’autres secteurs connexes », affirme la PDG d’Aéro Montréal. 

Là encore, le Québec peut mettre de l’avant sa polyvalence, au-delà du secteur aérospatial. 

 

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PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Suzanne Benoit, PDG d’Aéro Montréal

La transition énergétique est dans l’ADN du Québec. Nous avons des experts en électricité, en hydroélectricité, en hydrogène et dans toutes les formes d’énergie.

Suzanne Benoit, PDG d’Aéro Montréal

Les entreprises aérospatiales entendent bien compter sur cet atout pour se tailler une bonne place parmi la chaîne d’approvisionnement du futur avion à faible émission de carbone.

https://www.lapresse.ca/affaires/portfolio/2023-01-31/aerospatiale/plus-de-34-000-nouveaux-postes-a-pourvoir-d-ici-10-ans.php

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  • 6 months later...

Satellites | MDA confirme un contrat majeur au Québec

Stéphane Rolland

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PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

L’entreprise MDA est spécialisée dans la fabrication d’antennes de satellite.

(Montréal) Un important contrat pour l’usine montréalaise du fabricant d’antennes de satellite MDA peut finalement aller de l’avant, maintenant que son client, Télésat, a complété son montage financier.

Publié à 9h55Mis à jour à 11h15

D’une valeur de 2,1 milliards, ce contrat, le plus important dans l’histoire de MDA, lui permet de lancer une nouvelle technologie de satellite numérique, explique le président et chef de la direction de l’entreprise, Mike Greenley, en entrevue vendredi.

« Ce contrat est tellement gros qu’il permet de commercialiser ce produit avec un grand volume de production. C’est un excellent point de départ qui va nous mettre sur une bonne lancée pour vendre ce produit à d’autres clients. »

L’entente prévoit que 198 satellites seront construits à Sainte-Anne-de-Bellevue sur l’île de Montréal. Le contrat prévoit des options permettant l’achat de jusqu’à 100 satellites supplémentaires. Ces satellites en orbite basse permettront notamment de connecter les régions éloignées à l’internet.

Le contrat va entièrement être exécuté à Montréal. Il va impliquer plusieurs centaines d’employés et nécessiter un agrandissement de nos installations.

Mike Greenley, président et chef de la direction de MDA

MDA a suffisamment d’employés pour entamer la production « dès maintenant », assure le dirigeant. « Dans les deux à trois prochains trimestres, nous allons embaucher un nombre significatif de personnes en raison de ce contrat. En tenant compte du projet de Télésat et des futurs contrats de satellites numériques, nous allons ajouter quelques centaines de nouveaux employés. »

Les premiers satellites de Télésat devraient être envoyés en orbite en 2026 en vue d’offrir un service commercial en 2027. En 2021, Télésat anticipait un lancement en 2023.

Un projet longtemps attendu

Télésatfaisait miroiter le projet depuis 2021, mais l’entreprise n’avait pas encore les fonds suffisants pour confirmer la commande, malgré une promesse de soutien financier d’environ 2 milliards de la part du fédéral et de Québec.

Chez Télésat, on explique que la nouvelle technologie numérique permettra de réduire la facture du projet de près de 2 milliards US par rapport aux précédentes estimations. « C’est une économie significative et ça améliore grandement la rentabilité estimée du projet », déclare Télésat dans un communiqué.

La réduction des coûts ne vient pas avec une baisse de la qualité, assure M. Greenley. « Nous pouvons ajuster en temps réel la performance du satellite pour cibler la communication où et quand le consommateur en a besoin. Ça donne une grande flexibilité à Télésat pour offrir une communication optimale à leurs clients. »

Dans l’ensemble, le programme a une valeur de 3,5 milliards US (4,69 milliards). Télésat dit qu’elle financera le projet à hauteur de 1,6 milliard US (2,14 milliards).

Les investisseurs ont bien réagi à la nouvelle tandis que l’action de MDA gagne 1,97 $, soit 23,34 %, à 10,41 $ à la Bourse de Toronto en avant-midi.

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  • 5 months later...

Convention collective Négociations « difficiles » chez Airbus Canada

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PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

L’usine d’Airbus à Mirabel

Les négociations se corsent entre Airbus Canada et quelque 1300 de ses employés qui assemblent l’A220 à Mirabel dont la convention collective est échue depuis le 31 décembre dernier. Leur syndicat reproche à l’employeur d’avoir formulé des demandes « insensées, voire insultantes ». Ce dernier concède que le « contexte est difficile ».

Après des pourparlers qui semblent s’être bien déroulés en ce qui a trait à la portion normative – des éléments n’ayant pas ou peu d’impacts financiers pour l’employeur –, le portrait semble bien différent depuis que les deux parties discutent d’enjeux qui s’accompagnent d’une facture pour la multinationale.

« Il y a des demandes de reculs importantes, entre autres sur le régime de retraite, la prestation de raccordement et les assurances, pour ne nommer que ceux-ci », déplore le comité de négociation de l’Association internationale des machinistes et des travailleurs de l’aérospatiale (AIMTA), dans un bulletin interne distribué à ses membres, mardi.

Les syndiqués – parmi lesquels on retrouve des mécaniciens, des outilleurs, des soudeurs et des techniciens – concernés par cette négociation bénéficient d’un régime de retraite à prestations déterminées. Tout indique que l’employeur souhaite y apporter des changements. La prestation de raccordement est un supplément temporaire pour combler le déficit financier entre le début de la retraite et l’âge de 65 ans – où les rentes provenant des régimes publics commencent à être versées.

 

Selon la missive interne, la position syndicale sur ces deux questions est « non négociable ». À la manière où vont les choses, les « prochaines étapes » s’annoncent « difficiles », selon l’AIMTA.

Le programme A220 « toujours pas à maturité »

Détenue à hauteur de 25 % par l’État québécois, l’ancienne C Series de Bombardier a tourné la page sur une année record au chapitre des commandes, avec 142 contrats fermes, où l’accélération de la cadence de production – essentielle à la rentabilité du programme – a commencé à se matérialiser.

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PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

L’usine d’Airbus à Mirabel

Parallèlement, Airbus accroît son empreinte à Mirabel. La multinationale européenne a multiplié les embauches et compte quelque 3000 travailleurs à Mirabel. Elle est en train d’aménager un centre d’essais en vol à ses installations de Mirabel et construira un centre de livraison – un projet éventé par La Presse en juillet dernier – qui coûtera au moins 45 millions.

Mais le « contexte est difficile » alors que le programme A220 « n’est toujours pas à maturité », donc déficitaire, souligne la responsable des communications externes et relations avec les médias, Amélie Forcier.

« Bien qu’il y ait des attentes différentes, nous continuerons de dialoguer de façon ouverte et constructive à la table », écrit-elle dans un courriel, en soulignant que l’on est « au tout début » des négociations entourant la « partie monétaire ».

« Le dialogue et non la confrontation »

L’échelle salariale varie selon les catégories de postes. D’après le plus récent contrat de travail, des apprentis pouvaient toucher un peu plus de 18 $ l’heure. Pour un technicien en outillage, le taux horaire peut atteindre plus de 46 $ l’heure. Les membres du comité de négociation syndical doivent se réunir vendredi « afin d’établir une stratégie » avant de nouvelles rencontres avec l’employeur qui sont prévues les 22, 24 et 26 janvier prochains.

« Dans cette négociation, sachez que nous prônons le dialogue et non la confrontation, mais il y a des limites ; l’employeur doit comprendre tous les sacrifices que vous avez faits pour le programme, écrit l’AIMTA. Nous ne sommes pas dans un esprit de reculs, mais bien de gains. »

Québec a injecté environ 1,7 milliard dans l’A220 depuis 2015. Airbus affirme que le programme sortira du rouge une fois que la cadence de production aura atteint 14 appareils par mois à Mirabel et à Mobile, en Alabama. Airbus peut racheter la part de l’État québécois en 2030.

 
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    Nombre d’A220 livrés par Airbus en 2023. Il s’agit d’une hausse annuelle de 28 %.
    Source : airbus
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Hélicoptères de l’Aviation royale canadienne Bell Textron obtient un contrat de 2,3 milliards

 

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PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Le vice-président et directeur général de Bell Textron Canada Michael Nault et le ministre fédéral des Services publics et de l’Approvisionnement, Jean-Yves Duclos, devant un CH-146 Griffon 

Le ralentissement des livraisons chez Bell Textron Canada ne freine pas ses avancées dans le créneau de l’entretien et des services : le constructeur d’hélicoptères établi à Mirabel s’occupera de la maintenance des CH-146 Griffon de l’Aviation royale canadienne (ARC) pour 15 années de plus – un lucratif contrat de 2,3 milliards. 

 

Cette filiale du conglomérat américain Textron sera notamment responsable de l’entretien lourd, de la réparation, la révision et l’approvisionnement des pièces pour les 82 exemplaires des CH-146 qui appartiennent à l’ARC. 

« Le contrat est géré ici à Mirabel, a souligné le vice-président et directeur général de Bell Textron Canada, Michael Nault, mercredi, dans les installations de l’entreprise situées dans les Laurentides. Nous avons des employés déployés à travers les bases des Forces armées canadiennes. Nous allons devoir grossir l’équipe. C’est un ajout et un maintien d’emplois payants pour l’entreprise. » 

 

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PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

CH-146 Griffon de l’Aviation royale canadienne

C’est le ministre fédéral des Services publics et de l’Approvisionnement Jean-Yves Duclos qui a confirmé le contrat, qui entrera en vigueur à compter d’avril prochain. Il s’ajoute à une autre entente de 800 millions attribuée au constructeur en 2022 pour offrir une cure de rajeunissement – nouveaux moteurs et systèmes de mission et numérisation du tableau de bord… – aux CH-146 dans le but de prolonger leur durée de vie jusqu’au milieu de la prochaine décennie. 

Un « premier vol » d’un hélicoptère mis à niveau est prévu d’ici la fin mars. 

Le CH-146 Griffon est une variante du modèle civil Bell 412 EP. Cent appareils avaient été livrés à la Défense nationale entre 1995 et 1997. Ces hélicoptères sont utilisés dans des missions de transport tactique, des interventions d’urgence ainsi que pour des opérations de recherche et de sauvetage. 

Plus grande équipe

Chez Bell Textron Canada, plus de 200 personnes s’occupent de tout ce qui concerne les services techniques offerts aux Griffon de l’ARC. Cette équipe devrait accueillir quelque 30 nouveaux membres, selon la compagnie. Ils se déplaceront dans des bases militaires au Québec, en Colombie-Britannique, en Alberta, en Ontario, au Nouveau-Brunswick ainsi qu’à Terre-Neuve-et-Labrador. 

« Les Griffon, c’est une flotte très fatiguée, affirme Pierre Rochefort, chef de la direction de la firme Cirrus Research Associates et ex-commandant d’un escadron de chasseurs F-18 de l’ARC. C’est une bonne chose [de prolonger leur durée de vie] si l’on continue à les utiliser pour des missions de sauvetage et pour ce qui s’effectue en Lettonie, par exemple. » 

Dans ce pays européen, qui partage une frontière avec la Russie, le Canada a déployé plus de 700 militaires et participe à un groupement tactique multinational de l’OTAN en réponse à l’invasion russe en Ukraine. 

L’annonce de ce contrat d’envergure survient au terme d’une année où les difficultés d’approvisionnement risquent d’avoir freiné les livraisons d’hélicoptères civils chez Bell Textron Canada, responsable de la construction de « l’ensemble de la gamme de produits commerciaux » du conglomérat (les modèles 412, 407, 429 et 505). Au terme des neuf premiers mois de 2023, on dénombrait 80 livraisons d’hélicoptères commerciaux, en recul de 26 % par rapport à la même période de l’année précédente. 

Dans ses états financiers, Textron attribue cette situation aux difficultés d’approvisionnement, une situation qui a affecté bon nombre d’entreprises manufacturières à travers le monde. 

« Oui, il y a des problèmes de pénurie, a répondu M. Nault, interrogé sur la question au cours d’un bref entretien avec La Presse. On est très créatifs, on a été capables de construire tous nos hélicoptères qui étaient au plan directeur. » 

En conférence téléphonique avec les analystes financiers le 26 octobre dernier, le président et chef de la direction de Textron, Scott Donnelly, avait évoqué des « problèmes spécifiques » au Bell 505, sans entrer dans les détails. On aura une meilleure idée du portrait des livraisons dès la semaine prochaine, puisque la multinationale doit faire le point sur sa performance financière de fin d’année le 24 janvier prochain. 

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