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Échangeur Turcot


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  • 2 semaines plus tard...

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Après la mise en service complète du nouvel échangeur Turcot, en 2015, le volume du trafic devrait atteindre 306 000 véhicules.

Photo Patrick Sanfaçon, La Presse

 

Réaménagement du complexe Turcot: six ans de branle-bas

 

Bruno Bisson

 

La Presse, édition du lundi 16 juin 2008

 

La reconstruction des quatre échangeurs qui composent le complexe Turcot durera au moins six ans et devrait coûter 1,5 milliard, selon le ministère des Transports du Québec (MTQ).

 

Dans le projet présenté par le MTQ, les échangeurs Turcot, de La Vérendrye, Angrignon et Montréal-Ouest seront reconstruits et l'autoroute 20 sera complètement réaménagée de part et d'autre de l'ancienne gare de triage Turcot, à hauteur de l'arrondissement de La Salle, voisin du Sud-Ouest.

 

Selon le MTQ, les 280 000 utilisateurs quotidiens du complexe Turcot ne devraient pas subir d'inconvénients majeurs avant le dernier tiers des travaux, vers 2013-2014.

 

Durant les quatre premières années, ce sont les gens qui vivent en bas de l'échangeur, et en particulier ceux des quartiers Saint-Henri, Côte-Saint-Paul et Ville-Émard, qui vont casquer.

 

Dans le quartier Saint-Henri, 160 logements seront rasés rue Cazelais et rue Saint-Rémi, en raison du déplacement des voies de circulation de l'autoroute Ville-Marie (A-720). La grande majorité des résidants étant locataires, la compensation prévue est de trois mois de loyer plus le remboursement des frais de déménagement.

 

Mais surtout, le MTQ prévoit réaménager plusieurs bretelles de l'échangeur sur des remblais, ce qui aura pour effet de rapprocher les voies de circulation du sol et, par conséquent, de la population riveraine du Sud-Ouest.

 

Certaines de ces structures seront construites en plein secteur résidentiel, notamment à proximité de l'école primaire Marie-de-l'Incarnation, fréquentée par environ 170 enfants, à Côte-Saint-Paul.

 

Par exemple, dans l'échangeur de La Vérendrye, des voies de circulation traversent un secteur densément peuplé de Côte-Saint-Paul sur plus d'un kilomètre entre le canal de Lachine et le boulevard de la Vérendrye.

 

Montées sur de hauts piliers, elles culminent à 16 mètres du sol.

 

Après leur reconstruction, ces mêmes voies seront aménagées sur un remblai d'une largeur au sol d'environ 50 mètres, et d'une hauteur de huit mètres, par rapport aux rues riveraines.

 

Après la mise en service complète du nouvel échangeur Turcot, en 2015, le volume du trafic quotidien devrait grimper de près de 10% - jusqu'à 306 000 véhicules par jour, selon le MTQ.

Commotion

 

L'automne dernier, les présentations publiques du projet faites par le Ministère dans les quartiers concernés ont ébranlé tout le Sud-Ouest. Après des mois de recherches et de préparation, une coalition de groupes sociocommunautaires de Saint-Henri, Côte-Saint-Paul et Ville-Émard, Mobilisation Turcot, a organisé une première rencontre d'information le 27 mai dernier au centre récréatif Gadbois, près du canal de Lachine. Près de 400 personnes ont participé à la soirée.

 

Pour la porte-parole de Mobilisation Turcot, Sophie Thiébaut, agente de développement pour le projet de revitalisation urbaine du secteur Galt de Côte-Saint-Paul, qui sera directement touché par le projet Turcot, ce n'est qu'un début. Au cours des prochains mois, la coalition tentera d'établir une position commune afin d'exiger un projet «à échelle plus humaine».

 

«Il faut qu'on saisisse l'occasion du projet Turcot et de son examen devant le Bureau d'audiences publiques en environnement (BAPE) pour exiger un projet différent, qui aura des répercussions positives sur notre milieu de vie», affirme Mme Thiébaut.

 

«Ce qu'on nous présente pour le moment, c'est inacceptable, dit-elle. Personne ne voudrait vivre dans un chantier, c'est pourtant cela qu'on nous promet.»

 

Au-delà de la recherche d'une position commune pour le BAPE, un participant à la rencontre du 27 mai, Fred Jones, qui réside dans Saint-Henri, a recommandé à la coalition de porter son discours hors du Sud-Ouest, pour chercher des alliés ailleurs.

 

«Un projet routier de cette dimension, au moment où l'on parle de crise pétrolière, d'un recours accru aux transports en commun et de réduction des gaz à effet de serre, ça dépasse les limites de nos quartiers. C'est un projet qui concerne tout Montréal.»

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Le lundi 16 juin 2008

 

Un jardin à l'ombre de l'autoroute

 

Bruno Bisson

 

La Presse

 

À l'ombre des piliers décrépits de l'échangeur Turcot, dans le quartier Saint-Henri, un jardin communautaire pousse encore. mais pas pour longtemps. Au cours des six prochaines années, le ministère des Transports du Québec va reconstruire ce gigantesque complexe autoroutier, en abaissant plusieurs bretelles. Une coalition de résidants mécontents se mobilise.

 

C'est un drôle d'endroit pour faire un jardin. De la terrasse aménagée à l'arrière d'une rangée de maisons typiques de la rue Cazelais, dans le quartier Saint-Henri, la vue sur les vieux piliers de béton décrépit de l'échangeur Turcot est absolument imprenable.

 

Juste devant, à 50 mètres à peine, un des piliers qui soutient la bretelle reliant l'autoroute Décarie et l'autoroute Ville-Marie se dresse à 20 mètres de hauteur, tout engoncé dans une sorte de gaine d'acier qui empêche le béton écaillé de s'écraser au sol.

 

Vues d'en bas, les bretelles qui s'entrecroisent à perte de vue jusqu'à 30 m de hauteur bloquent toute perspective sur Montréal. Au pied des piliers, le sol est gris, comme le béton de l'échangeur. Sous ces bretelles, rien ne pousse, ou presque, dans un territoire deux fois grand comme le parc La Fontaine.

 

Pour Jody Negley, qui habite à Saint-Henri depuis sept ans, c'était, au contraire, l'endroit idéal pour créer un peu de beauté.

 

«Les gens sont attirés par ce qui est beau, dit Mme Negley. Et par ici, on n'est pas très gâtés en espaces verts. L'idée du jardin, c'est de créer un endroit agréable où les gens ont envie d'aller. Où on rencontre ses voisins. Il n'y a pas de vie de quartier si les gens ne se connaissent pas.»

 

Il y a quelques années, c'était un dépotoir clandestin. Les gens du secteur remontaient l'allée qui sépare deux maisons de la rue Cazelais pour balancer vieux meubles, télés hors d'usage et autres rebuts sur le terrain vague.

 

Avec le soutien de l'arrondissement et les bons soins de Daniel Roy, jardinier à la Ville de Montréal, c'est devenu une petite oasis de verdure où, malgré la vue, on peut tourner le dos à l'échangeur pour «échanger entre voisins».

 

Et parce qu'une légende locale raconte qu'une des maisons de la rue Cazelais a jadis été un bunker de motards, avec porte blindée et tout le tralala, on l'a baptisé «le jardin des Motards».

 

«On trouvait que ça nous définit bien», ajoute Jody Negley en pouffant de rire.

 

Cet été, Mme Negley voudrait organiser un souper communautaire tous les mercredis au jardin des Motards. On apporte ce qu'on veut et on partage le repas en parlant de l'échangeur. Pas de celui qui pourrit depuis 40 ans dans le grand terrain vague, là derrière. Non, l'autre. Le nouveau.

 

Celui qui s'en vient.

 

Balayé par l'autoroute

 

D'ici un an, si tout se passe comme prévu, le ministère des Transports du Québec inaugurera ici l'un des plus grands chantiers de son histoire: la reconstruction de l'échangeur Turcot.

 

Dans le cadre de ce projet, qui s'étendra sur six ans et qui doit coûter 1,5 milliard, la majorité des immenses piliers de béton vont disparaître. Presque toutes les bretelles de circulation surélevées de l'échangeur seront ramenées plus près du sol et aménagées sur des remblais hauts comme une maison de trois étages.

 

Le chantier va balayer toute la partie nord du quartier de Mme Negley, qui ne compte que trois rues et qu'on appelle le village des Tanneries. En plus de l'ancienne usine de la rue Saint-Rémi, convertie en immeuble d'habitation, le côté nord de la rue Cazelais, l'ancien repaire de motards, l'allée qui conduisait au dépotoir clandestin, toute la rangée des vieilles maisons et le jardin des Motards vont être engloutis sous des centaines de tonnes de sable et de débris d'asphalte et de béton.

 

À moins d'un kilomètre de là, l'immense bretelle de l'échangeur de La Vérendrye, qui relie l'échangeur Turcot au pont Champlain, va être rabaissée à seulement six mètres au-dessus du canal de Lachine.

 

«Ça va faire comme un mur qui va ceinturer tout le quartier et qui va nous isoler encore plus du reste de Montréal», dit un résidant du secteur, Derek Robinson.

Côte-Saint-Paul

 

De l'autre côté du canal, dans le quartier de Côte-Saint-Paul, la reconstruction de l'échangeur inquiète aussi de plus en plus à mesure que l'on prend connaissance de la teneur du projet, principalement dans le milieu communautaire (voir autre texte).

 

Il y a huit ans, quand elle s'est installée dans le Sud-Ouest, Marie-Hélène Simon est tombée amoureuse de Côte-Saint-Paul. Les stations de métro qui conduisent au centre-ville en 15 minutes, la piste cyclable du canal de Lachine, la proximité des commerces et des services, un loyer abordable, et une vie de quartier qu'elle n'avait trouvée nulle part ailleurs à Montréal.

 

«Mais là, j'ai ma fille qui grandit et je me demande si je ne suis pas en train de l'élever dans le pire environnement possible, raconte la jeune mère de famille. Elle va bientôt rentrer à l'école de son quartier, Marie-de-l'Incarnation, qui est juste à côté de l'échangeur. La cour d'école est déjà presque en dessous de la bretelle, et le MTQ nous dit qu'il veut rapprocher l'autoroute encore plus? Est-ce que j'ai envie de ça pour ma fille?»

 

Anne Mellet habite rue de l'Église, à un coin de rue de la bretelle de l'autoroute 20. Elle vit dans le quartier depuis 11 ans et y est très engagée. Elle siège aux conseils de trois organismes communautaires du Sud-Ouest. Elle adore Côte-Saint-Paul. Mais elle est catégorique: si le projet du MTQ se réalise, elle déménage. «Oui, je vais m'en aller, dit-elle. Avec l'augmentation du trafic, le bruit, la pollution, c'est en train de devenir invivable. On ne pourra pas sortir dehors pendant les travaux.»

 

Jody Negley ne sait pas encore ce qu'elle fera après que l'autoroute aura emporté tout le côté nord de la rue Cazelais et le décor de village qu'elle voit de chez elle, et son jardin. Elle n'est pas amère.

 

«Les jardins sont des choses éphémères en soi, dit-elle. C'est sûr que je vais être triste si le jardin est détruit par l'autoroute. Mais tout ce qui est matériel disparaît un jour. C'est ce qu'on a construit, ce qu'on a vécu ensemble en le faisant qui compte.»

 

Peut-être même que le jardin des Motards fera des petits. «Si quelqu'un déménage et qu'il trouve un terrain qui ne sert à rien, ça pourrait lui donner l'idée de faire un jardin avec ses nouveaux voisins», dit Mme Negley en souriant.

 

Et avec un échangeur presque dans sa cour, il restera à Jody Negley bien des terrains hideux, quelque part, à embellir.

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Au cours des prochains mois, la coalition tentera d'établir une position commune afin d'exiger un projet «à échelle plus humaine».

 

Je trouve qu'on abuse un peu de cette expression de nos jours...

 

Comment donne-t-on une échelle humaine à un échangeur autoroutier qui est un des plus achalandés et essentiels du pays?

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on démolit le tout et on plante de la luzerne à la place... c'est plus humain.

 

Avec un tramway, et des autobus electriques aussi, sans oublier le piste cyclable, et la piste a roller blade, et celles a carosses pour bebe, comme ca, aucun risque, sans pollution, sans bruit

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Avec un tramway, et des autobus electriques aussi, sans oublier le piste cyclable, et la piste a roller blade, et celles a carosses pour bebe, comme ca, aucun risque, sans pollution, sans bruit

 

Vous oubliez d'accomodez les itinérants

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