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Un autre mois terrible pour l'emploi au Canada


ErickMontreal

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Un autre mois terrible pour l'emploi au Canada

 

Publié le 13 mars 2009 à 06h59 | Mis à jour à 10h04

Michel Munger

lapresseaffaires.com

 

(Montréal) Février a été un autre mois difficile pour l'économie canadienne. À preuve: environ 83 000 emplois ont été perdus, indique Statistique Canada.

 

Il s'agit de la quatrième baisse consécutive. Surtout, c'est maintenant routinier de dire que les chiffres réels sont pires que les prévisions: les analystes consultés par Bloomberg tablaient sur 50 000 postes. Ainsi, le taux de chômage bondit d'un demi-point à 7,7%.

 

L'agence fédérale souligne que c'est le travail à temps plein qui écope avec la perte de 110 000 postes. Les mises à pied massives annoncées ces dernières semaines ont donc un impact sur les statistiques officielles.

 

La baisse de 83 000 du mois dernier porte à 295 000 le nombre d'emplois abolis depuis le sommet atteint en octobre dernier. Cela représente l'élimination de 1,7% des emplois qui existaient à l'époque.

 

Selon les données publiées ce matin, il y a des visages identifiables derrière cette situation pénible.

 

Par exemple, les Ontariens sont les plus pénalisés par la récession en février alors que 35 000 travailleurs ont perdu leur gagne-pain. Les deux autres provinces les plus touchées sont l'Alberta (24 000 postes disparus) et le Québec (18 000 postes). Ce dernier a maintenant un taux de chômage en hausse de 0,2 point à 7,9%.

 

Ces visages sont surtout masculins: un recul de 66 000 emplois a été constaté chez les hommes âgés de 25 à 54 ans. Depuis que le marché du travail bat en retraite, ils ont perdu 170 000 emplois ou 2,7%.

 

Le taux de chômage masculin était de 7,3% en février, contre 5,5% chez les femmes.

 

Un autre visage se trouve sous un casque de protection: les travailleurs de la construction ont perdu 43 000 emplois en février. C'est donc un peu plus de la moitié du repli d'ensemble à travers le pays. Il s'agit d'un retour du balancier car en octobre 2008, la croissance s'était élevée à 4,9%, la plus importante parmi les industries canadiennes. Depuis ce temps, le recul se chiffre à 6,4%.

 

Les secteurs des services professionnels, scientifiques et techniques (31 000 postes), les services d'enseignement (15 000) et les ressources naturelles (8000) accusent aussi des baisses.

 

Surprise, la fabrication a gagné 25 000 travailleurs en raison des gains de l'industrie alimentaire. L'agriculture est le seul autre secteur gagnant.

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Le marché du travail «entre dans une période de chute libre»

 

Publié le 13 mars 2009 à 10h47 | Mis à jour à 10h51

Michel Munger

lapresseaffaires.com

 

(Montréal) «Le taux de chômage de l'Ontario devrait par ailleurs atteindre 10% d'ici 2010, même si le plan de restructuration du secteur de l'automobile fonctionne», dit Sébastien Lavoie.

 

Ce n'est pas un message agréable à lancer au public mais les économistes le font d'une seule voix: les pertes d'emplois sont loin d'être terminées au Canada.

 

Les pertes de 129 000 postes en janvier et de 83 000 en février devraient être suivies par des bilans peu reluisants au cours des prochains mois.

 

C'est «le pire one-two punch de l'histoire moderne pour le marché du travail au pays, affirme Millan Mulraine, stratège de la firme TD Securities. Après avoir bien résisté lors du début de l'année dernière, il est maintenant clair que le marché canadien de l'emploi est entré dans une période de chute libre.»

 

M. Mulraine trouve que les nouvelles récentes sont dramatiques. «De plus, alors que l'économie continue de se détériorer, nous ne nous attendons pas seulement à ce que le rythme des pertes demeure rapide, mais nous prévoyons que les rangs des chômeurs continueront à croître alors qu'il sera de plus en plus difficile de trouver du travail.»

 

Les prévisions de Sébastien Lavoie, économiste chez Valeurs mobilières Banque Laurentienne, sont tout aussi inquiétantes. Ce spécialiste s'attend à ce que le taux de chômage grimpe à 9% tant au Canada qu'aux États-Unis d'ici la fin de 2009, mais il y a pire.

 

«Selon nous, dit-il, les pertes d'emplois durant la récession actuelle seront plus importantes que lors des récessions des années 1980 et 1990. Le taux de chômage dans la plus grande province du pays (l'Ontario) devrait par ailleurs atteindre 10% d'ici 2010, même si le plan de restructuration du secteur de l'automobile fonctionne.»

 

Selon Joëlle Noreau, économiste principale au Mouvement Desjardins, le marché québécois du travail ne peut plus résister à la tendance comme il le faisait jusqu'en décembre.

 

«À la lumière des résultats des derniers mois, on peut comparer le marché du travail à un embâcle qui aurait cédé suite à une trop forte pression, illustre-t-elle. Ce sont près de 51 600 emplois qui ont été perdus au cours des trois derniers mois.»

 

Mme Noreau conclut en lançant un petit message aux gouvernements. «Souhaitons que les plans de relance annoncés des deux côtés de la frontière prendront effet le plus rapidement possible pour limiter le glissement encore plus sévère de l'économie et du marché du travail.»

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