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Transports en commun - Discussion générale


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  • 2 semaines plus tard...

AnalyseTransport au Québec : avancez en arrière

https://uploads.agoramtl.com/original/3X/8/e/8e770b46b8fc3dfd0e7e40a41dc8585496e62e04.jpeg

Les sociétés de transport souffrent financièrement, et Québec a accepté d’éponger une partie de leur déficit.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Publié à 4 h 00 HNE

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2035123/transport-commun-routes-investissements

Si on veut réussir la transition afin de s’éloigner des énergies fossiles, pour reprendre l’esprit de l’entente conclue à la COP28, il faut résolument poursuivre et accélérer les investissements dans le transport collectif. Or, sur ce plan, le Québec avance à pas de tortue.

Je dirais même, comme il est écrit dans les autobus de la Société de transport de Montréal (STM) : Avancez en arrière! On n’a pas du tout l’impression que le gouvernement Legault a pris la pleine mesure de l’urgence et qu’un plan structuré, clair, ambitieux et, surtout, rapide est en train de se déployer.

Le REM de l’Est à Montréal a été annulé et on se demande toujours ce que le projet pourrait éventuellement devenir. À Québec, le troisième lien Québec-Lévis, avec sa dernière mouture en transport collectif, a été annulé, tout comme le tramway. On attend ici l’analyse de CDPQ Infra en 2024. Les travaux de consultation sur ce qui ressemble à la ligne rose de la mairesse Valérie Plante à Montréal sont suspendus.

Et on a appris il y a quelques mois que la mise en service du nouveau tronçon de la ligne bleue du métro, qui inclut cinq stations, est reportée d’au moins un an, ce qui nous amène en 2030. Et le seul consortium pouvant creuser le tunnel pour prolonger la ligne bleue menaçait jusqu’a récemment de se retirer. Le consortium aurait fait différentes demandes à la STM pour réduire certains frais. La période de l’appel d’offres a dû être prolongée de nouveau.

Des projets bloqués, des sociétés en difficultés financières

Les sociétés de transport souffrent financièrement, alors que l’achalandage n’est pas revenu aux niveaux d’avant-pandémie. Québec a accepté de payer une partie du déficit des sociétés, soit 265 millions de dollars. Mais ce n’est que 70 % de ce manque à gagner.

Les sociétés sont donc condamnées à couper dans leur budget. À Montréal, c’est 255 postes qui seront supprimés et c’est 86 millions de dollars en réduction de dépenses qui ont été annoncées. La STM prévoit aussi trouver des économies de 100 millions de dollars sur cinq ans.

Si la STM tente de se faire rassurante en affirmant qu’elle ne réduira pas le service, il est clair qu’en mode compressions, il est difficile d’envisager des ajouts de lignes ou des passages plus fréquents.

Alors, une question fondamentale se pose : quelle est donc la vision du gouvernement Legault en matière de transport collectif? Depuis cinq ans, Québec annule, reporte, transforme, retire puis ramène des projets de transport. Les déclarations publiques sont contradictoires, les estimations sont approximatives, des projets sont condamnés dès qu’on évoque des coûts qui semblent trop élevés.

Québec investit surtout dans le réseau routier

Dans le Plan d’infrastructure 2023-2033, Québec prévoit des investissements de 31,5 milliards de dollars dans le réseau routier contre 13,8 milliards pour le transport collectif. C’est près de 70 % des investissements qui vont au réseau routier. Et près du quart de la somme prévue pour le réseau routier représente une bonification de l’enveloppe. C’est ça, la priorité?

Or, selon un rapport du CIRANO, préparé par les chercheurs Marcelin Joanis et Pierre-Carl Michaud, le gouvernement Legault devrait investir dans le maintien de ses actifs routier plutôt que d’en ajouter de nouveaux. Les sommes prévues dans le plan d’infrastructure ne sont pas suffisantes pour prendre en charge le déficit actuel en maintien d’actifs au cours des prochaines années, selon les experts.

Le déficit en maintien d’actifs est de 3600 $ par habitant au Québec, alors qu’il n’est que de 1100 $ en Ontario, écrivent-ils. À l’heure actuelle, le déficit en maintien d’actifs représente 6,5 % du PIB. Au rythme actuel, il sera de 14,4 % en 2037-2038 et de 33,3 % en 2047-2048.

C’est intenable et c’est insoutenable sur le plan des finances publiques. En s’appuyant sur ces données, il est clair que le gouvernement du Québec doit orienter ses investissements vers l’entretien de ce qui existe déjà et concentrer ses bonifications financières sur le transport collectif. N’est-il pas temps d’amorcer ce virage?

Transport : une mobilité déficiente

De plus, force est de constater que la mobilité au Québec est de moins en moins fluide. Nous voici cinq ans après l’élection de la Coalition avenir Québec et on cherche encore un plan crédible pour développer la mobilité sur le territoire. Non seulement les projets de transport public n’avancent pas, mais on apprenait récemment que le transport interurbain n’était plus que l’ombre de lui-même.

Selon l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques, depuis 1981, le nombre de départs hebdomadaires a chuté de 85 % pour passer de 6000 à seulement 882 par semaine. Et dans les six dernières années, c’est le tiers des départs qui ont disparu.

Le manque de fonds publics en transport interurbain est montré du doigt, alors que ce secteur reçoit moins de 1 % de l’enveloppe destinée au transport collectif.

Le gouvernement Legault a également annoncé la fin du Programme d’aide pour le maintien des services aériens régionaux essentiels, qui avait pour objectif de soutenir les transporteurs régionaux malmenés par la pandémie. En réaction, Pascan Aviation a décidé de mettre fin aux vols directs entre Mont-Joli et les grands centres. Depuis le 4 décembre, l’entreprise n’offre que deux vols hebdomadaires vers Wabush, au Labrador.

Québec a aussi réduit de 30 % le nombre de billets d’avion à 500 $ disponibles dans le cadre de son Programme d’accès aérien aux régions (PAAR) pour l’année 2023-2024, un programme qui n’a pas connu le succès escompté. Il ne répond pas durablement aux enjeux du transport aérien régional au Québec, dont les activités sont continuellement chambranlantes et menacées.

Bien sûr, les infrastructures de transport urbain, les trajets régionaux par autocar et les vols aériens entre les régions du Québec sont trois dossiers distincts, mais ils soulèvent tous une question centrale : n’y a-t-il pas un enjeu de taille en matière de mobilité durable au Québec?

Comment expliquer l’incapacité de ce gouvernement à faire avancer et fonctionner les projets qui doivent permettre de faciliter les déplacements des citoyens en régions urbaines et entre les régions du Québec?

La réalité, c’est qu’on parle beaucoup, mais les actions sont modestes et manquent de cohérence. Il y a bien sûr le REM qui a été lancé cette année dans la grande région de Montréal. Mais ce projet a été introduit par Philippe Couillard et a été mené par la Caisse de dépôt, qui continue de le défendre malgré des problèmes et des retards.

Le transport doit être au coeur des solutions pour réussir notre transition énergétique. C’est urgent.

 

 

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Il y a 11 heures, acpnc a dit :

AnalyseTransport au Québec : avancez en arrière

https://uploads.agoramtl.com/original/3X/8/e/8e770b46b8fc3dfd0e7e40a41dc8585496e62e04.jpeg

Les sociétés de transport souffrent financièrement, et Québec a accepté d’éponger une partie de leur déficit.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Publié à 4 h 00 HNE

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2035123/transport-commun-routes-investissements

Si on veut réussir la transition afin de s’éloigner des énergies fossiles, pour reprendre l’esprit de l’entente conclue à la COP28, il faut résolument poursuivre et accélérer les investissements dans le transport collectif. Or, sur ce plan, le Québec avance à pas de tortue.

Je dirais même, comme il est écrit dans les autobus de la Société de transport de Montréal (STM) : Avancez en arrière! On n’a pas du tout l’impression que le gouvernement Legault a pris la pleine mesure de l’urgence et qu’un plan structuré, clair, ambitieux et, surtout, rapide est en train de se déployer.

Le REM de l’Est à Montréal a été annulé et on se demande toujours ce que le projet pourrait éventuellement devenir. À Québec, le troisième lien Québec-Lévis, avec sa dernière mouture en transport collectif, a été annulé, tout comme le tramway. On attend ici l’analyse de CDPQ Infra en 2024. Les travaux de consultation sur ce qui ressemble à la ligne rose de la mairesse Valérie Plante à Montréal sont suspendus.

Et on a appris il y a quelques mois que la mise en service du nouveau tronçon de la ligne bleue du métro, qui inclut cinq stations, est reportée d’au moins un an, ce qui nous amène en 2030. Et le seul consortium pouvant creuser le tunnel pour prolonger la ligne bleue menaçait jusqu’a récemment de se retirer. Le consortium aurait fait différentes demandes à la STM pour réduire certains frais. La période de l’appel d’offres a dû être prolongée de nouveau.

Des projets bloqués, des sociétés en difficultés financières

Les sociétés de transport souffrent financièrement, alors que l’achalandage n’est pas revenu aux niveaux d’avant-pandémie. Québec a accepté de payer une partie du déficit des sociétés, soit 265 millions de dollars. Mais ce n’est que 70 % de ce manque à gagner.

Les sociétés sont donc condamnées à couper dans leur budget. À Montréal, c’est 255 postes qui seront supprimés et c’est 86 millions de dollars en réduction de dépenses qui ont été annoncées. La STM prévoit aussi trouver des économies de 100 millions de dollars sur cinq ans.

Si la STM tente de se faire rassurante en affirmant qu’elle ne réduira pas le service, il est clair qu’en mode compressions, il est difficile d’envisager des ajouts de lignes ou des passages plus fréquents.

Alors, une question fondamentale se pose : quelle est donc la vision du gouvernement Legault en matière de transport collectif? Depuis cinq ans, Québec annule, reporte, transforme, retire puis ramène des projets de transport. Les déclarations publiques sont contradictoires, les estimations sont approximatives, des projets sont condamnés dès qu’on évoque des coûts qui semblent trop élevés.

Québec investit surtout dans le réseau routier

Dans le Plan d’infrastructure 2023-2033, Québec prévoit des investissements de 31,5 milliards de dollars dans le réseau routier contre 13,8 milliards pour le transport collectif. C’est près de 70 % des investissements qui vont au réseau routier. Et près du quart de la somme prévue pour le réseau routier représente une bonification de l’enveloppe. C’est ça, la priorité?

Or, selon un rapport du CIRANO, préparé par les chercheurs Marcelin Joanis et Pierre-Carl Michaud, le gouvernement Legault devrait investir dans le maintien de ses actifs routier plutôt que d’en ajouter de nouveaux. Les sommes prévues dans le plan d’infrastructure ne sont pas suffisantes pour prendre en charge le déficit actuel en maintien d’actifs au cours des prochaines années, selon les experts.

Le déficit en maintien d’actifs est de 3600 $ par habitant au Québec, alors qu’il n’est que de 1100 $ en Ontario, écrivent-ils. À l’heure actuelle, le déficit en maintien d’actifs représente 6,5 % du PIB. Au rythme actuel, il sera de 14,4 % en 2037-2038 et de 33,3 % en 2047-2048.

C’est intenable et c’est insoutenable sur le plan des finances publiques. En s’appuyant sur ces données, il est clair que le gouvernement du Québec doit orienter ses investissements vers l’entretien de ce qui existe déjà et concentrer ses bonifications financières sur le transport collectif. N’est-il pas temps d’amorcer ce virage?

Transport : une mobilité déficiente

De plus, force est de constater que la mobilité au Québec est de moins en moins fluide. Nous voici cinq ans après l’élection de la Coalition avenir Québec et on cherche encore un plan crédible pour développer la mobilité sur le territoire. Non seulement les projets de transport public n’avancent pas, mais on apprenait récemment que le transport interurbain n’était plus que l’ombre de lui-même.

Selon l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques, depuis 1981, le nombre de départs hebdomadaires a chuté de 85 % pour passer de 6000 à seulement 882 par semaine. Et dans les six dernières années, c’est le tiers des départs qui ont disparu.

Le manque de fonds publics en transport interurbain est montré du doigt, alors que ce secteur reçoit moins de 1 % de l’enveloppe destinée au transport collectif.

Le gouvernement Legault a également annoncé la fin du Programme d’aide pour le maintien des services aériens régionaux essentiels, qui avait pour objectif de soutenir les transporteurs régionaux malmenés par la pandémie. En réaction, Pascan Aviation a décidé de mettre fin aux vols directs entre Mont-Joli et les grands centres. Depuis le 4 décembre, l’entreprise n’offre que deux vols hebdomadaires vers Wabush, au Labrador.

Québec a aussi réduit de 30 % le nombre de billets d’avion à 500 $ disponibles dans le cadre de son Programme d’accès aérien aux régions (PAAR) pour l’année 2023-2024, un programme qui n’a pas connu le succès escompté. Il ne répond pas durablement aux enjeux du transport aérien régional au Québec, dont les activités sont continuellement chambranlantes et menacées.

Bien sûr, les infrastructures de transport urbain, les trajets régionaux par autocar et les vols aériens entre les régions du Québec sont trois dossiers distincts, mais ils soulèvent tous une question centrale : n’y a-t-il pas un enjeu de taille en matière de mobilité durable au Québec?

Comment expliquer l’incapacité de ce gouvernement à faire avancer et fonctionner les projets qui doivent permettre de faciliter les déplacements des citoyens en régions urbaines et entre les régions du Québec?

La réalité, c’est qu’on parle beaucoup, mais les actions sont modestes et manquent de cohérence. Il y a bien sûr le REM qui a été lancé cette année dans la grande région de Montréal. Mais ce projet a été introduit par Philippe Couillard et a été mené par la Caisse de dépôt, qui continue de le défendre malgré des problèmes et des retards.

Le transport doit être au coeur des solutions pour réussir notre transition énergétique. C’est urgent.

 

 

Le provincial manque de vision.

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22 minutes ago, Corbeau said:

Le provincial manque de vision.

Pas d'accord avec manque de vision, plutot manque de couilles.

Trop peur de ce que tout le monde pensent

Je comprends pas qu'un gouvernement avec ~90 sieges et un autre 3 ans de pouvoir a tellement peur des sondages..

 

  • D'accord 1
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