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La sécheresse généralisée épargne Hydro-Québec

 

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Rivière aux Outardes, sur la Côte-Nord, en 2013

Alors que la sécheresse menace la production hydroélectrique un peu partout sur la planète, Hydro-Québec doit composer avec une augmentation constante du niveau d’eau dans ses réservoirs.

Publié à 6h00

https://www.lapresse.ca/affaires/2022-08-26/la-secheresse-generalisee-epargne-hydro-quebec.php

Hélène Baril La Presse

« Ce qu’on observe depuis les dernières années et ce que les modèles nous disent, c’est que les changements climatiques ont un impact à la hausse sur les apports d’eau dans nos réservoirs », indique le porte-parole d’Hydro-Québec, Maxence Huard-Lefebvre.

Les grands réservoirs d’Hydro-Québec peuvent stocker assez d’eau pour répondre aux besoins en électricité de tout le Québec pendant une année.

Pendant des années, la société d’État a redouté l’impact d’une éventuelle période de sécheresse prolongée sur sa capacité de production, au point de refuser de publier le niveau d’eau de ses réservoirs, une information jugée sensible pour des raisons commerciales.

C’est plutôt l’inverse qui se produit. Des apports d’eau plus importants que la normale obligent la société d’État à gérer des surplus, soit en exportant davantage, soit en laissant couler l’eau en pure perte sans la faire passer par ses turbines, ce qu’elle a dû faire en 2017 et en 2019.

Un « consensus universel »

Ouranos, organisme indépendant spécialisé dans les études climatiques, confirme que tous les modèles de prévisions s’entendent sur le fait qu’Hydro-Québec bénéficiera au cours des prochaines années d’un apport d’eau plus important dans ses grands réservoirs situés dans le nord de la province. Le réchauffement climatique et la diminution du couvert de glace sont en cause.

« Il y a un consensus universel qui prévoit des apports d’eau plus importants dans le Nord et dans les réservoirs d’Hydro-Québec », affirme André Bourque, directeur général d’Ouranos.

Il n’est pas impossible qu’il y ait une sécheresse pendant une année ou deux, mais il reste qu’Hydro-Québec est moins vulnérable au manque d’eau, parce que ses réservoirs sont situés dans le Nord et qu’ils sont tellement vastes.

André Bourque, directeur général d’Ouranos

Selon lui, les risques que représentent les grands incendies de forêt et les tempêtes de vent, des évènements climatiques de plus en plus fréquents, posent une plus grande menace pour Hydro-Québec que le manque d’eau.

Sécheresse autour du globe

Des périodes de sécheresse prolongée ont marqué l’été 2022 un peu partout sur la planète. La Chine a mis des usines à l’arrêt en raison de la sécheresse qui a réduit sa production hydroélectrique dans le Sichuan. En Californie, où l’hydroélectricité satisfait à 17 % des besoins de l’État, le manque d’eau a forcé une réduction importante de la production.

Même dans un pays nordique comme la Norvège, où l’hydroélectricité assure 97 % des besoins en électricité, l’assèchement des réservoirs des centrales est devenu critique, au point que le pays pourrait suspendre ses exportations d’électricité vers l’Europe.

Pour Hydro-Québec, qui veut alimenter à long terme les consommateurs d’électricité du Massachusetts et de New York, le niveau d’eau des réservoirs est critique. Trois fois par année, la société d’État doit maintenant publier de l’information sur l’évolution des niveaux d’eau dans ses réservoirs.

 

Hydro-Québec gère 27 réservoirs, dont la capacité de stockage équivaut à 173 térawattheures d’électricité, soit l’équivalent des besoins en électricité du Québec pendant un an.

Les plus importants de ces réservoirs sont à la baie James, soit Caniapiscau (4359 km2), La Grande 3 (2451 km2) et Robert-Bourassa (2905 km2).

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Hydro-Québec double ses profits

La hausse généralisée des prix de l’énergie due à la guerre en Ukraine a eu un impact favorable sur la performance d’Hydro-Québec, qui a doublé ses profits pour les six premiers mois de l’année comparativement à la même période l’an dernier.

Hélène Baril - La Presse

La société d’État affiche un bénéfice net de 680 millions au deuxième trimestre, en hausse de 328 millions par rapport aux mois d’avril, mai et juin de l’an dernier.

Cette hausse des profits s’explique surtout par l’augmentation des prix des kilowatts exportés sur le marché américain, qui sont fixés en fonction du prix du gaz naturel. Le prix du gaz a fortement augmenté depuis l’invasion russe en Ukraine, surtout en Europe mais aussi aux États-Unis.

 Ainsi, Hydro-Québec a obtenu un prix moyen de 7,2 cents par kilowattheure exporté contre 4,6 cents l’an dernier. Comme le niveau d’eau dans les réservoirs est adéquat et que les prix sur le marché américain devraient rester élevés au cours des prochains mois, les exportations continueront d’être très rentables, a indiqué Jean-Hugues Lafleur, vice-président exécutif et chef de la direction financière d’Hydro-Québec. 

Le bénéfice net d’Hydro-Québec a aussi été gonflé par l’augmentation des tarifs de 2,6 % en vigueur depuis le 1er avril. De plus, l’augmentation des prix de l’aluminium sur les marchés internationaux a profité à l’entreprise dont le prix d’une partie des ventes aux alumineries est indexé au prix du métal.

 La tempête du mois de mai, connue sous le nom de derecho, a retranché 55 millions aux profits de l’entreprise. Il s’agit du pire évènement climatique à survenir au réseau électrique depuis la tempête du verglas de 1998, a mentionné M. Lafleur en conférence téléphonique.

Au total, les ventes au Québec ont rapporté des profits supérieurs de 201 millions à ceux du deuxième trimestre de l’an dernier et les exportations ont ajouté 268 millions de plus.

 Les ventes d’électricité et le bénéfice net ont atteint un sommet historique dans la première moitié de l’année. À mi-chemin de son exercice, Hydro-Québec affiche un profit net de 2,7 milliards, en hausse de 749 millions sur celui des six premiers mois l’an dernier. Le bénéfice cible de l’année complète, fixé à 3,4 milliards, sera probablement dépassé.

 « Je pourrais dire avec une certaine certitude qu’on va avoir une année record », a dit Jean-Hugues Lafleur.

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il y a 45 minutes, Normand Hamel a dit :

Hydro-Québec double ses profits

La hausse généralisée des prix de l’énergie due à la guerre en Ukraine a eu un impact favorable sur la performance d’Hydro-Québec, qui a doublé ses profits pour les six premiers mois de l’année comparativement à la même période l’an dernier.

Hélène Baril - La Presse

La société d’État affiche un bénéfice net de 680 millions au deuxième trimestre, en hausse de 328 millions par rapport aux mois d’avril, mai et juin de l’an dernier.

Cette hausse des profits s’explique surtout par l’augmentation des prix des kilowatts exportés sur le marché américain, qui sont fixés en fonction du prix du gaz naturel. Le prix du gaz a fortement augmenté depuis l’invasion russe en Ukraine, surtout en Europe mais aussi aux États-Unis.

 Ainsi, Hydro-Québec a obtenu un prix moyen de 7,2 cents par kilowattheure exporté contre 4,6 cents l’an dernier. Comme le niveau d’eau dans les réservoirs est adéquat et que les prix sur le marché américain devraient rester élevés au cours des prochains mois, les exportations continueront d’être très rentables, a indiqué Jean-Hugues Lafleur, vice-président exécutif et chef de la direction financière d’Hydro-Québec. 

Le bénéfice net d’Hydro-Québec a aussi été gonflé par l’augmentation des tarifs de 2,6 % en vigueur depuis le 1er avril. De plus, l’augmentation des prix de l’aluminium sur les marchés internationaux a profité à l’entreprise dont le prix d’une partie des ventes aux alumineries est indexé au prix du métal.

 La tempête du mois de mai, connue sous le nom de derecho, a retranché 55 millions aux profits de l’entreprise. Il s’agit du pire évènement climatique à survenir au réseau électrique depuis la tempête du verglas de 1998, a mentionné M. Lafleur en conférence téléphonique.

Au total, les ventes au Québec ont rapporté des profits supérieurs de 201 millions à ceux du deuxième trimestre de l’an dernier et les exportations ont ajouté 268 millions de plus.

 Les ventes d’électricité et le bénéfice net ont atteint un sommet historique dans la première moitié de l’année. À mi-chemin de son exercice, Hydro-Québec affiche un profit net de 2,7 milliards, en hausse de 749 millions sur celui des six premiers mois l’an dernier. Le bénéfice cible de l’année complète, fixé à 3,4 milliards, sera probablement dépassé.

 « Je pourrais dire avec une certaine certitude qu’on va avoir une année record », a dit Jean-Hugues Lafleur.

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C'est un cas patent du dicton selon lequel "Le malheur des uns fait le bonheur des autres".  En même temps, la hausse du prix des énergies fossiles, qui profite à l'Alberta, affecte négativement les consommateurs et industriels québécois.  Heureusement, 1) nos coûts de chauffage ne sont guère affectés, et 2) les profits supplémentaires d'H-Q permettraient, si le gouvernement le veut, d'en accaparer une partie pour offrir aux Québécois une aide monétaire pour compenser ces coûts.  Un luxe que n'ont pas les pays qui n'ont pas au moins une source autonome importante de production d'énergie.  

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Interconnexion vers le Massachusetts

Le projet d’Hydro-Québec toujours en suspens

Hydro-Québec et son partenaire américain ont obtenu gain de cause devant la Cour suprême du Maine, qui reconnaît que le référendum qui a dit non au projet d’interconnexion vers le Massachusetts était inconstitutionnel. Mais la route vers ce lucratif contrat est toujours bloquée par d’autres embûches judiciaires.

Hélène Baril - La Presse

Le tribunal a en effet renvoyé la cause devant une instance inférieure, qui devra déterminer si les permis et les autorisations obtenus par Avangrid, le partenaire américain d’Hydro-Québec, l’ont été conformément aux lois et règlements et si l’entreprise a agi de bonne foi dans le processus. Des délais supplémentaires qui pourraient mettre le contrat d’Hydro-Québec en péril sont à prévoir. 

Les travaux de construction de la ligne de 233 kilomètres devant relier le Québec à l’État du Massachusetts, en passant par le Maine, étaient déjà bien avancés quand des opposants de l’État du Maine ont obtenu le feu vert pour permettre à la population de se prononcer sur le projet par référendum. 

À 59 %, les opposants ont rejeté le projet d’interconnexion et décidé que cette interdiction devait s’appliquer rétroactivement au début des travaux lors de la consultation populaire tenue le 2 novembre 2021. 

C’est cette rétroactivité que la Cour suprême vient de juger illégale. Toutefois, le renvoi de la cause devant la Cour supérieure de l’État causera des délais supplémentaires qui risquent d’être fatals pour le contrat d’Hydro-Québec. 

Il est trop tôt pour s’avancer sur cette question, fait toutefois savoir la porte-parole d’Hydro-Québec, Lynn Saint-Laurent. 

Ce qu’on peut dire, c’est que la décision de la Cour suprême du Maine est favorable pour la suite des choses, mais on est encore au milieu d’une démarche judiciaire. Il faut prendre le temps d’analyser la décision. - Lynn Saint-Laurent, porte-parole d’Hydro-Québec

En plus du renvoi devant un tribunal de première instance, Hydro-Québec et son partenaire attendent une autre décision de la Cour suprême du Maine concernant un bail controversé sur une portion de 1,4 kilomètre du tracé sur des terres publiques. 

« Hydro-Québec et son partenaire américain NECEC Transmission LLC étudient actuellement les décisions du tribunal afin de déterminer la suite à donner, ainsi que les impacts potentiels sur le calendrier de construction de la ligne de transport », ont fait savoir officiellement les deux entreprises. 

Le Massachusetts s’attend à recevoir ses premières livraisons d’électricité québécoise en 2024. Il y a de ce côté « une certaine marge de manœuvre », a fait savoir Hydro-Québec. 

Les opposants au projet, de leur côté, espèrent que les délais supplémentaires décourageront le Massachusetts, qui se tournera vers d’autres options que celle offerte par Hydro-Québec. L’un d’eux, Tom Saviello, a indiqué aux médias locaux que la lutte contre le projet d’interconnexion est un « marathon » dont les dernières étapes sont les plus difficiles. 

Hydro-Québec et Avangrid se sont heurtés à l’opposition de plusieurs environnementalistes, mais aussi à un front commun des producteurs d’électricité de la région, dont Calpine, qui craignent de perdre du terrain au profit des énergies renouvelables. 

Travaux stoppés

Avangrid, société mère de Central Maine Power, principal fournisseur d’électricité de l’État, affirme avoir déjà dépensé 450 millions US dans les travaux de construction de la ligne de transport, dont le coût total est estimé à 1,2 milliard US. Des travaux de déboisement ont été réalisés et des pylônes ont été érigés sur des portions du tracé, avant d’être stoppés en raison du référendum. 

Au Québec, les travaux estimés à 600 millions sur la portion québécoise de la ligne de transport jusqu’à la frontière du Maine, longue de 103 kilomètres, ont été mis sur pause en raison du blocage du côté américain. 

La mise en service de la ligne de transport a été reportée plusieurs fois. Hydro-Québec s’est engagée à livrer 9,45 térawattheures d’électricité au Massachusetts pendant 20 ans, un contrat qui doit lui rapporter plusieurs milliards de dollars de revenus supplémentaires. Le prix de vente moyen de l’électricité est de 8,8 cents le kilowattheure, soit le double du tarif industriel au Québec. 

Le projet de ligne de transport qui passe par le Maine est la solution de rechange élaborée par Hydro-Québec et son partenaire américain après que leur premier tracé à travers le New Hampshire, connu sous le nom de Northern Pass, a été rejeté.

https://www.lapresse.ca/affaires/entreprises/2022-08-30/interconnexion-vers-le-massachusetts/le-projet-d-hydro-quebec-toujours-en-suspens.php

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  • 2 semaines plus tard...

Un demi-Hydro de plus, vraiment ?

PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

François Legault, à Bécancour, mardi

Francis Vailles La Presse

Quand François Legault a lancé ce pavé dans la mare, à Bécancour, je me suis dit : tiens donc, un autre politicien qui veut gagner des votes avec des barrages d’Hydro-Québec.

Publié à 6h30

https://www.lapresse.ca/affaires/chroniques/2022-09-10/un-demi-hydro-de-plus-vraiment.php

Les plus vieux se rappelleront, par exemple, la déclaration de l’ex-chef du Parti libéral du Québec, Robert Bourassa, qui avait promis de créer 100 000 emplois en 1971 avec le grand chantier de la Baie-James.

Quelle mouche a piqué François Legault ? Selon ses propos, « il ne faut pas être comptable pour comprendre. Il va falloir construire un demi-Hydro-Québec dans les prochaines années » pour concrétiser les projets sur la table. Bref, il faut de nouveaux barrages, et vite, d’autant qu’ils prennent 15 ans à concevoir et construire.

Sans doute que le politicien a grossi les chiffres pour faire éclat, me suis-je dit. Qu’il a additionné tous les projets sans soustraire ceux qui ne se réaliseront jamais. Qu’il a minimisé l’économie d’énergie que les Québécois peuvent faire.

Actuellement, Hydro-Québec produit environ 200 térawattheures (TWh) par année et selon François Legault, la nouvelle demande des prochaines années atteindra 100 TWh, d’où le bond de 50 % dans la production. Ayoye !

Or en fouillant, je me suis rendu compte que cette prévision de 100 TWh ne vient pas seulement de l’équipe de communication du politicien. Elle est aussi estimée par trois organisations, soit l’Institut de l’énergie Trottier, la firme Dunsky et Hydro-Québec.

Leur constat est relativement simple. Quelque 46 % de l’énergie consommée au Québec vient de l’hydroélectricité, de l’éolien ou de la biomasse, et le reste est essentiellement de l’énergie fossile, utilisée surtout dans le transport.

Or, pour atteindre l’objectif de carboneutralité en 2050 — et donc combler l’essentiel des 54 % restants –, il faudra multiplier les projets énergétiques verts au cours des prochaines années.

« Et c’est le cas même en déployant toutes les solutions les moins coûteuses, comme l’économie d’énergie », me dit Normand Mousseau, directeur scientifique de l’Institut de l’énergie Trottier, dont les prévisions tiennent compte de la croissance économique et de la population, entre autres.

La firme Dunsky, de son côté, arrive même à 137 TWh en 2050, soit un bond de 65 % plutôt que de 50 %.

Bref, nul doute qu’il faut se retrousser les manches. Les besoins totaux pourraient même dépasser 100 TWh en ajoutant les nouveaux projets actuellement dans les cartons du ministre Pierre Fitzgibbon, notamment ceux de la filière des batteries électriques1.

Bien sûr, Hydro-Québec ne reste pas les bras croisés. Actuellement, la société d’État a plusieurs projets sur la table qui lui permettront d’engraisser son énergie disponible.

D’abord, il y a les mesures d’efficacité énergétique, grâce auxquelles elle prévoit dégager 8 TWh d’énergie d’ici 10 ans. S’y ajoutent environ 11 TWh avec la réfection de vieilles centrales.

À ce volume, il faut ajouter les appels d’offres d’Hydro-Québec qui sont en cours ou annoncés, et dont l’énergie éolienne ou d’autres sources avoisinera les 15 TWh au total. De plus, il faut compter la demande faite par François Legault à Bécancour, mardi, pour un nouveau volume d’éolien, qui devrait atteindre environ 8 TWh.

Bref, avant de parler de nouveaux grands barrages, Hydro devrait être en mesure de gonfler son bloc d’énergie d’environ 42 TWh sur les 100 TWh exigés.

Malgré tout, le volume restant de 58 TWh demeure énorme. Pour vous donner une idée, les centrales hydroélectriques nouvellement mises en service depuis 20 ans (Eastmain, Péribonka, la Romaine, etc.) totalisent 24 TWh.

Il faudra donc dénicher 2 à 3 fois plus de nouvelles sources d’ici 25 ans qu’on en a trouvé depuis 20 ans avec les barrages. Et c’est en espérant que le géant contrat pour Churchill Falls (32 TWh), qui vient à échéance en 2041, soit renouvelé sans trop de problèmes.

Mais faut-il pour autant construire de nouveaux barrages ? Le problème avec les barrages, c’est que de nouvelles centrales seraient de plus en plus éloignées et donc plus coûteuses. C’est sans compter qu’il faudrait s’entendre avec les Autochtones dans un contexte où la constitution d’immenses réservoirs est bien moins acceptée et faisable de nos jours.

En parallèle, les nouvelles sources d’énergie renouvelable coûtent de moins en moins cher, quoique les bons sites éoliens vont finir par se tarir. Et soyons-en conscients : le Québec compte environ 2000 éoliennes actuellement, chiffre qu’il faudrait multiplier par 3 ou 4 probablement, selon leur efficacité, pour atteindre les nouveaux besoins. Imaginez l’impact sur le paysage !

Selon l’expert Pierre-Olivier Pineau, de HEC Montréal, la construction de nouveaux barrages est une avenue coûteuse et compliquée à court terme, et il est donc préférable d’opter pour l’éolien. D’autant plus que nos actuels réservoirs hydroélectriques peuvent servir de batteries, en quelque sorte, pour emmagasiner l’énergie produite par les éoliennes — et inutilisées — pendant l’été ou durant les nuits.

Dit autrement, ressusciter des projets de barrage comme Grande-Baleine, dans le Grand Nord, est probablement l’option la moins intéressante pour l’instant, quoi qu’en dise François Legault.

Chose certaine, cependant, ces grands besoins énergétiques, de plus en plus coûteux, arriveront avec une facture. Impossible d’atteindre la carboneutralité en pensant que les tarifs resteront stables ou très bas, comme le promettent bien des politiciens.

Et de toute façon, des tarifs plus élevés inciteraient les utilisateurs à économiser davantage leur énergie, contribuant à cette grande ambition nationale.

Précisons que les contrats avec New York (10,4 TWh) et le Massachusetts-NECEC (9,45 TWh) sont déjà pris en compte dans la production d’Hydro-Québec et donc exclus des besoins additionnels de 100 TWh d’ici 2050.

 

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  • 2 semaines plus tard...
Il y a 5 heures, Rocco a dit :

Barrage hydro-électrique près de la Costa del Sol en Espagne. Ça va donner des frissons de joie à François Legault.

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Méchant!  Il ne pas se réjouir des malheurs de son prochain.  Ça pourrait lui (nous) arriver aussi (la sécheresse) et alors nous serions dans de beaux draps, car nous dépendons bien plus de l'hydroélectricité.

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  • 2 semaines plus tard...

Hydro engrange, les consommateurs écopent

 

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Hydro-Québec profite indirectement de la hausse des prix du gaz naturel en vendant son électricité plus cher dans le nord-est de États-Unis.

L’augmentation des prix de l’énergie en raison de la guerre en Ukraine a déclenché une grave crise en Europe, et cette crise a des répercussions jusqu’au Québec. Hydro-Québec fera le plein de profits avec ses exportations, mais de nombreux Québécois paieront plus cher pour se chauffer à l’hiver.

Publié à 5h00

https://www.lapresse.ca/affaires/economie/2022-10-03/crise-mondiale-de-l-energie/hydro-engrange-les-consommateurs-ecopent.php

Hélène Baril La Presse

Pendant des années, les surplus d’électricité du Québec ont été exportés à un prix très bas sur le marché américain. La donne change et pour l’hiver qui vient, les exportations d’électricité seront probablement les plus rentables de l’histoire d’Hydro-Québec.

Le prix du gaz naturel dans le nord-est de l’Amérique du Nord, qui conditionne le prix de l’électricité sur les marchés d’exportation d’Hydro-Québec, a doublé depuis le début de l’année 2022. Entre janvier et juin, soit pendant la première moitié de l’année, les kilowatts exportés se sont vendus plus cher et ont rapporté des profits en hausse de 45 % par rapport à la même période de l’année précédente.

 

Même si les besoins en électricité sont importants au Québec pendant les mois d’hiver, Hydro-Québec réussit, bon an, mal an, à exporter entre 8 et 9 térawattheures par année sur les marchés voisins pendant la saison froide. Dans une année entière, les exportations atteignent quelque 35 térawattheures, soit 17 % des ventes totales d’électricité.

 

PHOTO HANNIBAL HANSCHKE, REUTERS

Point d’arrivée à Lubmin, en Allemagne, de conduites du gazoduc Nord Stream 1, un réseau qui relie la Russie à l'Allemagne via la mer Baltique.

Le prix du gaz naturel devrait rester élevé pendant encore plusieurs mois, estiment les spécialistes interrogés par La Presse.

Même si la guerre en Ukraine prend fin, il est peu probable que la Russie redevienne un fournisseur de gaz naturel pour l’Europe.

Simon Langlois, chercheur associé à l’Institut de l’énergie Trottier de Polytechnique Montréal

La demande mondiale qui continue d’augmenter va soutenir le prix du gaz partout dans le monde, y compris en Amérique du Nord, qui a profité depuis le boom du gaz d’une ressource abondante et peu chère. Sous forme liquide, le gaz naturel voyage de plus en plus, ce qui fait que son prix s’internationalise.

 

PHOTO GARETH FULLER, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Navire transportant du gaz naturel liquéfié à l’approche d’un terminal situé près de Londres, en Grande-Bretagne

Depuis le début de la crise européenne, les États-Unis ont augmenté leurs exportations de gaz naturel liquide (GNL), au point de devenir le plus important exportateur mondial de GNL, devant le Qatar et l’Australie.

Le marché mondial qui s’ouvre ainsi permet aux producteurs de gaz naturel de profiter des prix plus élevés en Europe et au Japon, mais son prix augmente aussi sur le marché nord-américain.

« Le gaz naturel à 2 $ [US par MBTU], c’est fini », estime le professeur Sylvain Audette, professeur à HEC Montréal et associé à la Chaire de gestion du secteur de l’énergie.

Une manne temporaire

Les grands gagnants de ce nouvel environnement énergétique sont les producteurs de gaz nord-américains. « Plusieurs d’entre eux avaient réduit leur production et même cessé leurs activités parce que les prix étaient trop bas », rappelle le professeur Audette. Les prix élevés les ont remis à la tâche.

Hydro-Québec, de son côté, profite indirectement de cette manne, en vendant ses kilowatts plus cher sur les marchés de New York et de la Nouvelle-Angleterre.

La société d’État québécoise a toujours profité des hausses du prix du gaz, en été lors des périodes de canicule ou en hiver quand de grands froids sévissent dans le nord-est du continent. Mais ces pics de prix étaient la plupart du temps de très courte durée alors que les prix semblent vouloir se maintenir au niveau élevé actuel pour un certain temps, selon Sylvain Audette.

Comme le niveau d’eau dans les réservoirs est adéquat et que les prix sur le marché américain devraient rester élevés au cours des prochains mois, les exportations continueront d’être très rentables, a indiqué le mois dernier Jean-Hugues Lafleur, vice-président exécutif et chef de la direction financière d’Hydro-Québec, lors de la publication des résultats du deuxième trimestre.

Simon Langlois, de l’Institut de l’énergie Trottier de Polytechnique Montréal, souligne que cette période de grâce dont profite Hydro-Québec ne durera pas éternellement. « Avec les contrats à gros volume conclus avec New York et le Massachusetts, qui sont des contrats à prix fixes, Hydro-Québec aura moins d’énergie à exporter sur le marché spot et moins d’opportunités d’en profiter si les prix restent élevés, explique-t-il. En attendant, oui, ça joue à leur avantage. »

Le contrat d’approvisionnement signé par Hydro-Québec avec le Massachusetts doit entrer en vigueur en 2024 pour une durée de 20 ans. Celui conclu avec New York prévoit des livraisons à compter de 2025 pour une durée de 25 ans.

Prix robustes, bons rendements

Prix moyen obtenu à l’hiver 2021 : 5,1 ¢/kWh

Prix moyen obtenu à l’hiver 2022 : 7,4 ¢/kWh

Coût moyen de production : 1,93 ¢/kWh

Source : Hydro-Québec

Plus cher pour tout le monde

Se chauffer coûtera plus cher au Québec, mais pas seulement pour les raisons liées au contexte international. Survol.

Gaz naturel : + 7, 8 %

Après avoir encaissé une augmentation historique de 15,6 % de leur tarif l’an dernier, les consommateurs québécois de gaz naturel font face cette année à une autre hausse importante d’au moins de 7,8 % cet automne.

La demande de hausse de tarifs d’Énergir actuellement examinée par la Régie de l’énergie concerne uniquement les services de transport et de distribution de l’entreprise, auxquels s’ajoutera une augmentation du coût du gaz naturel qui variera selon la consommation. Le prix du gaz naturel pour Énergir et ses clients est en hausse de 40 % depuis l’an dernier.

Quelque 100 000 ménages québécois utilisent le gaz naturel pour se chauffer.

Mazout : + 18 %

Les consommateurs résidentiels de mazout se font de plus en plus rares au Québec, mais ceux qui utilisent toujours cette source d’énergie devront payer plus cher pour se chauffer cet hiver. La hausse du prix du pétrole brut a entraîné avec elle les produits dérivés comme le mazout. Le prix moyen d’un litre de mazout, qui était de 1,40 $ au Québec l’hiver dernier, atteint actuellement 1,65 $, selon la Régie de l’énergie.

Électricité : + 2,6 %

Les tarifs d’électricité ont augmenté de 2,6 % en avril dernier. C’est donc à compter de l’hiver qu’ils auront un plein impact sur la facture de chauffage des Québécois, qui sont une majorité à se chauffer à l’électricité.

Une autre augmentation des tarifs d’électricité s’annonce pour le 1er avril prochain, qui devrait être de 3 %. L’augmentation des tarifs d’électricité, qui devait suivre l’inflation, a dû être limitée à 3 % par le gouvernement en raison d’un taux d’inflation très supérieur aux prévisions.

Quand on se compare…

Tarifs d’électricité résidentiels

Boston : 26 cents US/kWh

New York : 24 cents US/kWh

Montréal : 7,1 cents CAN/kWh

Sources : US Bureau of Labor Statistics et Hydro-Québec

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  • 2 semaines plus tard...

Énergie Hydro-Québec investit 2 milliards US en Nouvelle-Angleterre

 

PHOTO TIRÉE DU SITE GREATRIVERHYDRO.COM

Une des 13 centrales acquises par Hydro-Québec est Searsburg Station, au Vermont.

Hydro-Québec investit 2 milliards US pour acheter 13 centrales hydroélectriques en Nouvelle-Angleterre, la plus importante acquisition de l’histoire de la société d’État québécoise.

Publié à 5h00

https://www.lapresse.ca/affaires/entreprises/2022-10-12/energie/hydro-quebec-investit-2-milliards-us-en-nouvelle-angleterre.php

Hélène Baril La Presse

Les centrales sont situées sur deux rivières qui traversent les États du Vermont, du New Hampshire et du Massachusetts et leur puissance installée totale est de 589 mégawatts. Elles sont la propriété de Great River Hydro, une entreprise du Massachusetts acquise en 2017 par le fonds d’investissement ArcLight Energy Partners, qui a décidé de s’en départir dans le cadre d’un appel d’offres.

Le prix payé par Hydro-Québec est le double de ce qu’avait déboursé ArcLight Energy Partners en 2017 pour les 13 centrales.

Pour la société d’État québécoise, la transaction est « un partenariat stratégique à long terme » qui lui permettra de « multiplier les revenus dans son principal marché d’exportation ». Des revenus additionnels sont attendus dès la première année.

« Cette acquisition permet d’allier notre savoir-faire dans la valorisation de ressources hydroélectriques à la connaissance fine du marché de la Nouvelle-Angleterre, a expliqué la présidente-directrice générale d’Hydro-Québec, Sophie Brochu, dans un communiqué. En unissant nos forces, nous pourrons soutenir le développement de nouveaux projets d’énergies renouvelables, dans un marché où celles-ci sont en pleine effervescence. »

Trois réservoirs, 30 000 acres

Les 13 centrales qui constituent le plus important parc hydroélectrique sont situées le long des rivières Deerfield et Connecticut. Elles produisent assez d’énergie pour alimenter 213 000 foyers. Ce sont des installations assez anciennes, construites il y a entre 30 et 50 ans, qui doivent faire renouveler leurs permis d’exploitation. Trois des treize centrales sont actuellement en processus de renouvellement et les autres devront suivre la même procédure.

Les installations acquises par Hydro-Québec comprennent trois réservoirs et 30 000 acres de terrain qui, selon la société d’État, permettent d’envisager le développement de divers autres projets d’énergie renouvelable.

Great River Hydro emploie une centaine de personnes qui ne doivent s’attendre à aucun changement dans leurs conditions de travail, a précisé Hydro-Québec.

Le fonds d’investissement ArcLight Energy Partners avait acquis Great River Hydro des mains de TransCanada Energy, maintenant connue sous le nom de TCEnergy. Établi à Boston, le fonds spécialisé en énergie a investi 27 milliards US depuis 2001.

Sous l’administration précédente d’Éric Martel, Hydro-Québec avait l’intention d’investir à l’étranger pour valoriser son expertise, mais ces intentions ne sont pas concrétisées.

À l’été 2021, Hydro-Québec et son partenaire Innergex ont acquis conjointement deux centrales hydroélectriques (60 mégawatts) dans l’État de New York pour 310 millions US.

Au début de 2022, Hydro-Québec a annoncé l’achat de toute la production des centrales de la rivière du Lièvre, dans l’Outaouais, propriété de Brookfield Renewables, pour une période de 40 ans. Le montant de cette acquisition totalisant 263 mégawatts n’a pas été rendu public.

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