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il y a 32 minutes, andre md a dit :

Sophie Brochu a eu de l'experience avec Gaz Metro qui est aussi present en nouvelle angleterre. 

Cette expérience amène HQ à changer sa façon d'opérer, comme par exemple en réintroduisant la bi-énergie avec un nouveau programme qui force les abonnés à switcher temporairement au gaz en période de pointe afin de soulager HQ qui devrait autrement acheter à grands frais de l'électricité sur le marché spot lors des grands froids. Cela fait l'affaire de Gaz Métro (Énergir) dont l'avenir est incertain et bien sûr à HQ également pour les raisons déjà évoquées. C'est gagnant/gagnant.

il y a 32 minutes, andre md a dit :

Si Hydro One qui est plus petite que Hydro-Quebec a pu faire des acquisitions aux USA on peut esperer plus pour Hydro-Quebec.

HQ avait déjà commencé son "invasion" du marché de la Nouvelle-Angleterre l'année dernière en achetant conjointement avec Innergex la société Curtis Palmer à New York. Ce n'était qu'un début comme on le constate aujourd'hui et ce n'est sans doute pas la dernière acquisition de ce genre (hydroélectricité) dans ce coin-là.

Avec les contrats du Maine et de New York ils ont le vent dans les voiles et ont depuis acquis beaucoup de prestige et de respect aux États-Unis. Par contre la compétition y est beaucoup plus féroce qu'ici au Canada.

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Stratégie énergétique du Québec Sophie Brochu lance un ultimatum

 

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Sophie Brochu, PDG d’Hydro-Québec, en décembre 2020

Francis Vailles La Presse

François Legault doit y réfléchir à deux fois avant de passer à l’acte. Car Sophie Brochu est sérieuse : elle envisage de démissionner si le gouvernement force Hydro-Québec à miser sur des projets énergivores au détriment de ceux favorables à l’environnement.

Publié à 5h00

https://www.lapresse.ca/actualites/chroniques/2022-10-14/strategie-energetique-du-quebec/sophie-brochu-lance-un-ultimatum.php

Selon mes informations, celle qui vient d’être nommée PDG de l’année par The Globe and Mail a eu des discussions tendues avec le ministre Pierre Fitzgibbon, le printemps dernier, lorsqu’il a été question d’adopter le processus d’approbation des grands projets industriels.

Et un tournant pourrait avoir lieu si, comme le rapportent mes collègues, le ministère de l’Énergie passait sous le contrôle d’un superministère économique dirigé par Pierre Fitzgibbon, lors des nominations ministérielles du 20 octobre.

 

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Pierre Fitzgibbon, ministre sortant de l’Économie

Bref, Sophie Brochu n’exclut pas de quitter Hydro si l’actuel ministre de l’Économie prend le contrôle de la stratégie énergétique, stratégie qui serait alors subordonnée aux impératifs de développement économique au détriment des énormes besoins de décarbonation de l’économie.

Mes informations, obtenues de sources qui exigent la confidentialité, recoupent les sous-entendus faits par Mme Brochu lors d’une entrevue à l’émission de Paul Arcand, mercredi matin, à l’antenne du 98,5 FM.

« Tant que le cadre de gouvernance à l’intérieur du gouvernement d’Hydro-Québec est sain et qu’on est capables de faire valoir les grandes prérogatives du besoin du système énergétique, je vais être là. Mais si, pour une raison ou pour une autre, je voyais que ce système était à risque, eh bien, j’aurais de sérieuses discussions avec mon actionnaire », a-t-elle répondu à une question de l’animateur sur les rumeurs de son départ dès le printemps prochain.

Or, justement, les projets industriels qui pourraient être approuvés prochainement sont de nature à mettre à risque notre système énergétique.

Une cinquantaine de projets ont été déposés par des entreprises d’ici et de l’étranger qui exigent d’énormes blocs d’énergie. Au total, ces projets excèdent les 15 000 mégawatts (MW), soit près de 40 % de toute la puissance installée d’Hydro-Québec.

Plusieurs de ces projets portent sur le développement de l’hydrogène vert. Les experts jugent cette filière non rentable au Québec, sauf pour des besoins spécifiques limités, puisqu’il faut davantage d’énergie électrique pour produire l’énergie que n’en procure l’hydrogène tiré de l’eau. Si l’hydrogène vert est exporté, cette énergie équivaut même à une subvention aux pays acheteurs.

Les alumineries en question

Font aussi partie des dossiers qui suscitent des réserves chez Sophie Brochu les projets d’agrandissement de quelques alumineries au Québec, selon mes informations.

Ces projets sont revenus sur la table au cours de la dernière année avec l’explosion du prix de l’aluminium. Son prix a atteint 3400 $ US la tonne en mars dernier – un sommet en 25 ans – avant de redescendre à 2355 $ US cette semaine. Même en recul, ce prix demeure nettement plus élevé que la moyenne des 10 dernières années.

La liste de projets énergivores comprend également des projets d’entrepôts de serveurs.

L’enjeu porte sur le prix de vente de notre électricité. Le tarif des grands projets industriels avoisine les 5 cents le kilowattheure – les alumineries bénéficient historiquement d’un tarif moindre –, alors que le coût pour les nouveaux approvisionnements électriques d’Hydro-Québec peut atteindre 11 cents le kilowattheure.

Ce genre d’écart défavorable entre le coût de l’énergie et le prix obtenu est l’équivalent d’une subvention d’Hydro-Québec aux entreprises. Il a pour effet de faire hausser les tarifs des autres clients d’Hydro-Québec – résidentiels et autres – puisque la société d’État a des impératifs de rendement1.

Ce faisant, Hydro juge dans son plan stratégique qu’il faut privilégier les projets essentiels, surtout dans le contexte de la rareté de l’énergie et des enjeux climatiques.

Nouveaux barrages

Le différend entre Sophie Brochu et le gouvernement ne porte pas tant sur la construction de nouveaux barrages que sur leur utilisation future.

 

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Barrage hydroélectrique Manic-5, sur la Côte-Nord

Dans son plan stratégique, Hydro-Québec estime qu’il faudra ajouter environ 100 térawattheures (TWh) de nouvelles énergies au Québec d’ici 2050, ce qui constituerait un bond de 50 % par rapport au niveau actuel, comme le faisait valoir François Legault en campagne électorale.

Toutefois, selon le plan d’Hydro, cette hausse doit surtout servir à réduire l’empreinte carbone des entreprises et à électrifier les transports.

Cette semaine, par exemple, Rio Tinto a annoncé un investissement de 737 millions à son usine de Sorel, qui est énergivore. Mais cet argent servira à réduire les émissions de gaz à effet de serre de l’usine et à accroître la production de minéraux critiques pour la transition énergétique.

Les 100 TWh additionnels d’ici 2050 n’incluent pas les nouveaux projets industriels énergivores, comme ceux des alumineries, de l’hydrogène vert ou des entrepôts de données. La filière des batteries électriques, pas encore très gourmande en énergie, ne soulèverait pas de désaccord entre Sophie Brochu et Pierre Fitzgibbon.

Le « Dollarama » de l’électricité

Sophie Brochu a bien expliqué la situation à Paul Arcand : « Ce qu’il ne faut pas faire, c’est d’attirer un nombre indu de kilowattheures industriels qui veulent payer pas cher, et après ça, de construire des barrages pour les alimenter parce qu’on manque d’énergie », a-t-elle expliqué.

La PDG d’Hydro veut éviter que le Québec soit le « Dollarama » de l’électricité. Elle juge que nos faibles tarifs sont problématiques, ne représentant pas la juste valeur de notre électricité.

Hydro-Québec n’a pas voulu commenter mes informations sur l’éventualité d’une démission de Sophie Brochu, me renvoyant à ses propos à l’émission de Paul Arcand.

Pas de commentaires non plus de Pierre Fitzgibbon, bien que son ministère m’assure ne pas vouloir faire de notre énergie l’équivalent des mines de fer de Maurice Duplessis, dans les années 1950, dont le minerai était vendu au rabais aux Américains.

Hydro-Québec est une société d’État détenue à 100 % par le gouvernement du Québec. La société fait néanmoins approuver ses décisions et son plan stratégique par son conseil d’administration, formé de 16 administrateurs, la plupart venant du secteur privé, en plus de Sophie Brochu.

Un des membres est la sous-ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles et elle pourrait éventuellement relever, ultimement, de Pierre Fitzgibbon, selon le remaniement ministériel en vue.

Sophie Brochu a reçu le mandat de diriger Hydro-Québec en avril 2020 et son mandat a une durée de cinq ans.

1. Certes, les contrats avec les alumineries lient souvent le prix payé pour l’électricité, en partie, au prix de l’aluminium, mais les grandes variations du prix de l’aluminium rendent la rentabilité fort incertaine pour Hydro-Québec.

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Production hydroélectrique Hydro-Québec ressort ses vieux projets

 

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Le dernier gros projet hydroélectrique d’Hydro-Québec, le complexe La Romaine, qui est encore en chantier, a coûté 8,5 milliards.

Le premier ministre François Legault est convaincu qu’il faut construire d’autres barrages pour satisfaire le besoin d’électricité des Québécois, ce qui pousse Hydro-Québec à ressortir ses vieux projets des cartons et à les examiner sous un nouveau jour pour identifier le projet hydroélectrique de la prochaine décennie.

Publié à 5h00

https://www.lapresse.ca/affaires/2022-10-14/production-hydroelectrique/hydro-quebec-ressort-ses-vieux-projets.php

Hélène Baril La Presse

Il n’était plus beaucoup question de construction de nouveaux ouvrages dans les récents plans stratégiques d’Hydro-Québec. On comprend pourquoi : depuis au moins dix ans, l’offre d’électricité dépassait de beaucoup les besoins du Québec et des marchés d’exportation accessibles.

C’est en train de changer, et dans son dernier plan d’action, publié en mars dernier, la présidente-directrice générale de la société d’État, Sophie Brochu, a rouvert la porte, quoique timidement, à la construction de nouvelles centrales hydroélectriques pour la première fois depuis le lancement du projet La Romaine en 2009.

« Selon l’évolution de la demande, nous pourrions donc avoir besoin de nouvelles capacités de production hydroélectrique à l’avenir », peut-on lire dans le document.

Lisez l’article « Hydro redémarre la machine »

Malgré cette ouverture, il est assez clair que la direction d’Hydro-Québec privilégie d’autres options. L’ajout de turbines dans les installations existantes, le recours accru à l’éolien et l’amélioration des programmes d’économies d’énergie sont des avenues qui doivent être empruntées avant toute chose, selon Hydro.

Pas un magasin à 1 $

Encore cette semaine, Sophie Brochu a cru bon de mettre des bémols sur les nouveaux barrages que François Legault souhaite voir lever de terre le plus tôt possible. « À court et à moyen terme, on ne déclenchera pas de nouvelles constructions », a-t-elle dit en entrevue au Téléjournal de Radio-Canada.

Il faut surtout éviter, selon elle, d’augmenter rapidement la production pour accueillir des clients industriels qui veulent payer l’électricité le moins cher possible. « On ne deviendra pas le magasin à 1 dollar de l’électricité dans le monde », a-t-elle illustré.

Mais si, pressée par le gouvernement, Hydro-Québec devait lancer la construction d’une nouvelle centrale, elle puiserait dans une courte liste de projets déjà envisagés et relégués aux oubliettes.

Il y en a cinq, qui ont été examinés pour la dernière fois en 2002, il y a 20 ans. Ils sont tous situés dans le nord du Québec, à des distances considérables des centres de consommation. Si ces projets totalisant l’ajout de près de 8000 mégawatts au réseau d’Hydro-Québec ont été écartés, c’est qu’ils étaient jugés coûteux et difficiles à réaliser en raison de contraintes sociales et environnementales.

Ces contraintes avaient d’ailleurs poussé Hydro-Québec vers la filière du gaz naturel. Une entente avait été conclue avec TransCanada Energy, qui a construit à Bécancour une centrale au gaz qui n’a jamais servi à alimenter le Québec et dont les coûts ont quand même été assumés par Hydro-Québec.

La société d’État a voulu construire elle-même une centrale au gaz de 800 mégawatts en Montérégie, un projet connu sous le nom du Suroît qui a été abandonné en raison de l’opposition généralisée de la population. L’intention d’Hydro-Québec de rénover la centrale nucléaire de Gentilly-2 pour en prolonger la vie d’au moins 25 ans a aussi été abandonnée en raison du manque d’acceptabilité sociale.

Après plusieurs années de surplus et l’ajout de 4000 mégawatts d’énergie intermittente de source éolienne, le temps semble donc venu pour Hydro-Québec d’augmenter sa capacité de production. En raison de la transition énergétique, la société d’État estime que la capacité de production devrait augmenter de 50 % d’ici 2050.

Les Québécois doivent s’attendre à voir augmenter leur facture d’électricité, a déjà prévenu Sophie Brochu. Les nouveaux barrages, par exemple, coûteront de trois à quatre fois plus que les ouvrages historiques, a-t-elle précisé cette semaine.

Le dernier gros projet hydroélectrique d’Hydro-Québec, le complexe La Romaine, qui est encore en chantier, a coûté 8,5 milliards.

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Il y a 11 heures, acpnc a dit :

« Tant que le cadre de gouvernance à l’intérieur du gouvernement d’Hydro-Québec est sain et qu’on est capables de faire valoir les grandes prérogatives du besoin du système énergétique, je vais être là. Mais si, pour une raison ou pour une autre, je voyais que ce système était à risque, eh bien, j’aurais de sérieuses discussions avec mon actionnaire », a-t-elle répondu à une question de l’animateur sur les rumeurs de son départ dès le printemps prochain.

Au moment de son départ on pourrait alors évoquer le besoin de concilier le travail et la famille mais Sophie Brochu n'a pas d'enfants. On devra donc se contenter d'évoquer l'encore plus difficile conciliation entre le travail et la politique. 😜

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Il y a 3 heures, Rocco a dit :

Elle voulait pas faire des barrages.

Pour elle les barrages était l'option de dernier recours alors que politiquement il est très payant de lancer de tels projets. Mais il y a également une autre source de discorde entre elle et le gouvernement. Je parle ici de l'utilisation de l'électricité comme levier économique. Le problème de Sophie Brochu c'est d'être trop rationnelle. Trop honnête aussi. Ce ne sont pas des défauts, bien au contraire, mais il ne faut jamais oublié que le patron du PDG d'Hydro-Québec c'est le premier ministre du Québec.

Je me rappelle les "belles années" où l'on disait que HQ était un État dans l'État. Ce qui était tout à fait vrai à l'époque mais qui ne l'est plus aujourd'hui car la structure, les statuts et la gouvernance d'Hydro-Québec ont été changés depuis afin de réduire l'indépendance d'Hydro-Québec envers le politique. Ils sont maintenant entièrement redevables à l'actionnaire principal, ce qui n'était pas le cas jadis.

Le mandat de Pierre Fitzgibbon est de faire du Québec un powerhouse économique. Mais pour remplir sa mission il aura besoin de beaucoup de puissance et cela incitera HQ à turbiner davantage, parfois contre son gré. En excluant le volet environnemental il y a trois façons d'aborder la question sur le plan économique.

1- Le passé - Les projets antérieurs ont coûté à l'époque extrêmement cher à Hydro-Québec, mais avec l'inflation ils se sont avérés à terme être une aubaine. Je pense ici à la Baie James en particulier.

2- Le présent - Aujourd'hui il y a une nouvelle concurrence face aux alternatives classiques comme l'hydroélectricité et le nucléaire. Je fais ici allusion aux énergies renouvelables comme l'éolien et le solaire notamment. La différence entre ces deux catégories d'actifs est la stabilité et la disponibilité. Ce qui est mal compris des écologistes (aveuglement volontaire) c'est que l'éolien et le solaire ne sont pas des sources fiables et ne donnent pas toujours, comme dans pas souvent, les rendements espérés. Ils sont cependant un excellent complément à l'hydroélectricité en permettant aux barrages de faire une pause afin de se remplir. Ce qui veut dire que lorsque le vent souffle les barrages ne turbinent pas. Je dirais même que de nos jours l'un ne va pas sans l'autre. D'autant plus que le coût de l'éolien continue de baisser, du moins pour le moment, alors que celui de l'hydroélectricité à tendance à suivre l'inflation.

3- L'avenir - Les nouvelles infrastructures coûtent nécessairement plus cher aujourd'hui qu'à l'époque de Manic-5. Mais il faut garder à l'esprit qu'en même temps que les coûts augmentent les tarifs suivent, surtout ceux en provenance des exportations. Là où je donne un peu raison à Sophie Brochu c'est qu'il faut relever les tarifs industriels car en attendant ce sont les tarifs résidentiels qui doivent combler le manque à gagner, ceux-ci étant plus élevés que ceux-là. Ce qui, soit dit en passant, ne nous empêche pas d'avoir les tarifs les plus bas. La difficulté de l'exercise consiste à trouver le meilleur équilibre possible entre avoir des tarifs industriels les plus élevés possible tout en demeurant concurrentiel face à nos voisins, je pense ici à l'Ontario qui elle aussi vend à perte et même bien davantage que nous.

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L’énergie bonus

 

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Hydro-Québec ne manque pas de clients pour exporter ses surplus, et ce, à un excellent prix.

Régis Labeaume Maire de la ville de Québec de 2007 à 2021

Il semblerait que le gouvernement du Québec souhaite inviter des entreprises étrangères à s’établir au Québec, en leur offrant des contrats d’alimentation en électricité à bons prix.

Publié à 6h00

https://www.lapresse.ca/debats/chroniques/2022-10-20/l-energie-bonus.php

Je ne doute pas une seconde que plusieurs entreprises étrangères souhaitent s’établir au Québec, contre la promesse d’un contrat d’énergie électrique en bonus. La bonne affaire ! Surtout en ces temps d’insécurité énergétique, amplifiés par la guerre en Ukraine, et la défaveur dont font l’objet les combustibles fossiles.

Le promoteur présumé de ce projet, le ministre Pierre Fitzgibbon, est un militant du développement économique au Québec. Et tant mieux pour nous. Son activisme et sa disponibilité donnent confiance, et sont appréciés des entrepreneurs d’ici. On comprend également la motivation du premier ministre Legault à développer notre économie, au lieu de gérer une pandémie. Ces ambitions sont bienvenues.

Mais faut-il pour autant être d’accord avec cette approche, qui semble à première vue médiévale, par rapport à l’évolution du Québec.

Je précise que j’ai jadis siégé au conseil d’administration d’Hydro-Québec.

Ma conception personnelle du développement économique se base sur la différence entre le développement endogène et le développement exogène. De bien grands mots, vous me direz, mais la théorie encadre et oriente la pratique.

Le développement économique endogène se crée avec l’interaction des acteurs du milieu. Des entrepreneurs, des financiers, des gestionnaires, des travailleurs, et tous les ingrédients disponibles sur place pour créer des entreprises et de la richesse. Le Groupe Canam, de Saint-Georges-de-Beauce, en serait un excellent exemple.

Le développement économique exogène, lui, en résumé, espère le salut de l’extérieur pour créer cette richesse. Un peu petite vie à la limite, quasi tiers-mondiste. Les entreprises possédant les alumineries au Québec en seraient de bons exemples.

Celles-ci consomment, sans contredit, une somme considérable de biens et services ici, comme elles emploient directement quelques milliers de Québécois. Mais avouons qu’elles n’existeraient peut-être pas sur notre territoire, sans des contrats d’alimentation électrique très avantageux, sinon juteux.

Ainsi, leur présence a un coût pour le Québec, en contrepartie de bien des avantages. Expliquons aussi qu’elles se sont implantées chez nous quand justement il était important d’en créer, des emplois.

Mais la priorité des prochaines années, elle, n’est et ne sera peut-être plus de créer des emplois nécessairement, mais de trouver de la main-d’œuvre pour les dizaines, voire les centaines de milliers de postes disponibles actuellement, et dans les prochaines années.

Alors, où ces nouvelles entreprises trouveraient-elles de la main-d’œuvre ? Statistiquement, aux dépens des entreprises existantes au Québec. Alors, où est le gain ? On se tire dans le pied, il me semble. Mieux payés, ces jobs ? Allez raconter ça à celui qui perd son employé pour voir.

Je suis certain que si nous posions la question aux entrepreneurs du Québec, ils donneraient comme priorité au gouvernement la création de main-d’œuvre, bien avant l’accueil d’entreprises étrangères qui empireraient le problème de pénurie.

Et Hydro-Québec ne manque pas de clients pour exporter ses surplus, et ce, à un excellent prix. Et ces térawattheures seront toujours plus demandés, et payants, chez nos voisins du Sud. Alors, pourquoi les écouler au rabais ? Et quelles en seraient les conséquences sur la facture du consommateur, simple citoyen, ou de l’entreprise québécoise ?

Et donc, au total, à la fin de l’histoire, le gouvernement y gagnerait-il vraiment, en fiscalité et parafiscalité ? Pas sûr du tout, moi.

Nous sommes d’accord avec monsieur Legault pour augmenter la capacité de production d’Hydro, construire de nouveaux barrages par exemple. Mais cela demeure un processus très compliqué, pour toutes les raisons qu’on connaît. Et cette nouvelle production ne serait probablement disponible que dans près d’une décennie.

Ce qui fait que les besoins des nouvelles entreprises étrangères seraient comblés à même la capacité existante ? On possède vraiment des surplus à ce point-là ?

Le problème fondamental de la disposition de notre richesse énergétique est trop souvent l’inadéquation entre les impératifs politiques des gouvernements et le besoin d’orientation à long terme, et de saine gestion, d’Hydro. Pour faire court, trop souvent : l’annonce spectaculaire contre la gestion planifiée.

Ces intérêts contraires ont mené, par exemple, au harnachement de plusieurs petites rivières au Québec, pour quelques mégawatts dans chacun des cas. Des peanuts sur l’ensemble de l’œuvre. Oui, des revenus pour certaines municipalités, mais un gain marginal pour Hydro, et une perte réputationnelle importante chez les tenants du développement durable. Bref : une mauvaise décision.

J’ai moi-même déjà travaillé sur un projet d’implantation d’une usine de cogénération à Québec, avec une entreprise américaine. Un très gros projet. Ultimement, Hydro s’est retirée de celui-ci, pour des raisons de rentabilité à long terme. L’entrepreneur en moi était évidemment déçu, mais le Québécois contribuable, lui, comprenait bien la situation.

Finalement, pourquoi des rabais aux seules nouvelles entreprises étrangères, et pas à celles déjà ancrées chez nous ? Des entreprises stratégiques, qu’on nous dira. Ben oui, je la voyais venir, celle-là. Stratégique, le mot générique et passe-partout parfait. À voir… Et combien d’autres questions.

Si j’abrège, un plan à contre-pied d’une panacée.

À mon avis, il y a beaucoup plus, et mieux à faire, pour valoriser les gestes économiques révolutionnaires faits par René Lévesque et Robert Bourassa, qui ont nationalisé et développé l’hydroélectricité.

On s’en reparle bientôt. Toujours la patronne qui me surveille sur la longueur de mes épîtres…

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Accroissement de la production d’électricité Hydro-Québec est sur la bonne voie

 

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Sophie Brochu, PDG Hydro-Québec

La PDG d’Hydro-Québec, Sophie Brochu, voit juste lorsqu’elle indique qu’il existe d’autres solutions concrètes et à moindre coût que la construction de nouvelles centrales hydroélectriques pour accroître la production d’électricité de 50 % d’ici 2050. Elle a également raison de souligner qu’il est insensé de continuer à vendre de l’électricité à 5 cents le kilowattheure alors que celle-ci coûtera 11 cents à produire dans les nouveaux projets.

Publié à 9h00

https://www.lapresse.ca/debats/opinions/2022-10-20/accroissement-de-la-production-d-electricite/hydro-quebec-est-sur-la-bonne-voie.php

 

Alain Saladzius Ing., FIC, président, Fondation Rivières

Mme Brochu se démarque ainsi par sa rigueur, une attitude qui suscite admiration et espoir auprès de la population et des analystes. Son questionnement sur les tarifs industriels, actuellement très bas, rejoint celui à maintes reprises exprimé par Fondation Rivières lors d’audiences publiques. Il en est de même avec l’éolien. Bien qu’elle ne soit pas une énergie verte sans conséquences environnementales, l’hydroélectricité est précieuse, renouvelable, et ne doit pas être gaspillée ou utilisée à mauvais escient par des entreprises énergivores et polluantes. L’usage de l’électricité doit être pertinent et procurer un gain tangible pour la société en permettant notamment d’éliminer l’usage d’énergies fossiles.

Le rapport scientifique Trajectoires de réduction d’émissions de GES du Québec – Horizons 2030 et 2050 (mise à jour 2021) produit par la firme Dunsky a évalué le contexte énergétique québécois. Il propose des solutions répondant aux objectifs énergétiques de carboneutralité d’ici 2050 sans recourir à de nouvelles centrales hydroélectriques.

Ce rapport, une référence pour le ministère de l’Environnement (MELCC) dans le domaine de la lutte contre les gaz à effet de serre, indique clairement qu’aucune construction de nouvelles centrales hydroélectriques n’est requise d’ici 2050 pour des fins de carboneutralité.

Le potentiel éolien sur le territoire québécois, situé à moins de 25 kilomètres des lignes de transport, est de plus de 100 000 MW. Il réussirait à lui seul à combler les principaux besoins estimés à 20 000 MW d’ici 2050. Cela représente cinq fois les futurs besoins du Québec. Suffisamment important pour songer à ce qu’Hydro-Québec entame elle-même ce chantier. À cela s’ajoute le potentiel d’économie d’énergie, de production solaire et l’usage de nouvelles technologies.

C’est une première pour la Fondation Rivières que d’appuyer publiquement Hydro-Québec quant à sa gouvernance, et nous le faisons avec conviction. Les ingérences du gouvernement, qui lui ordonne parfois un chemin à suivre, ont souvent donné de très mauvais résultats. Rappelons-nous les coûteux programmes de petites centrales imposés à Hydro-Québec depuis les années 1990 afin de favoriser des entrepreneurs privés ou des groupes d’intérêts. Cette fois, ce sont de grandes industries qui veulent acheter une électricité en bas du prix coûtant. Même Dollarama ne vend pas ses produits en bas du prix coûtant.

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