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Autoroute 19


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  • 4 semaines plus tard...
« La 19, on va la réaliser », promet le premier ministre Couillard

 

Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, est catégorique : l'autoroute 19 sera prolongée d'ici peu. Une sortie bien accueillie par le maire de Bois-des-Filion, qui se garde bien d'un excès d'enthousiasme.

 

Un texte de Francis Labbé

 

« La première fois qu'un premier ministre nous a annoncé l'autoroute 19, le capitaine du Canadien de Montréal était Henri Richard », souligne le maire Paul Larocque, porte-parole de la Coalition pour le parachèvement de l'autoroute 19.

 

« J'y crois beaucoup et on va le faire », a déclaré Philippe Couillard en entrevue à Radio-Canada, jeudi en fin de journée. Il complétait alors la visite d'une usine d'explosifs à Brownsburg, à l'ouest de Lachute, dans les Laurentides.

 

« Au budget, on va voir qu'on est avancé, très loin dans la première phase. Ça va nous permettre, d'ici l'été, de passer à la deuxième phase, qui nous amène à la réalisation », a-t-il ajouté.

 

Donc, la 19, on va la réaliser.

- Le premier ministre Philippe Couillard

 

En mars 2015, le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) a publié un rapport dans lequel il reconnaissait la pertinence du prolongement de l'A-19. Le BAPE a toutefois demandé au ministère des Transports de poursuivre ses études sur les différents scénarios possibles.

 

Le MTQ proposait une autoroute à quatre voies, sur un tronçon de huit kilomètres, au coût approximatif de 700 millions de dollars. Des groupes environnementaux s'y opposent et suggèrent plutôt un boulevard urbain, avec feux de signalisation. Le gouvernement du Québec n'a pas encore déterminé quel scénario final sera retenu.

 

Surprise et prudence

Le maire de Bois-des-Filion s'est montré agréablement surpris de cette sortie publique du premier ministre. « Il n'a jamais pris position, auparavant, en tant que premier ministre. Pour nous, c'est une nouvelle. Une très bonne nouvelle », a dit Paul Larocque.

 

Il demeure toutefois prudent et refuse de s'emballer. « [L'ex-premier ministre] Jean Charest est venu, en juin 2010, en conférence de presse, entouré de ses ministres, pour nous dire qu'il allait inaugurer l'A-19 en 2015. Je vous rappelle que nous sommes en 2017 et que le projet est toujours à l'étude. »

 

« On veut bien croire les paroles des gens qui nous représentent », ajoute Paul Larocque. « Mais à un moment donné, la confiance se mérite. Le cynisme de la population envers les politiciens se développe en raison de dossiers comme celui-là. »

 

Le parachèvement de l'autoroute 19 est inscrit au Plan québécois des infrastructures, dans la catégorie des projets à venir. Selon les affirmations du premier ministre, dans les prochains mois, il passera à la phase 2, soit celle des plans et devis.

 

La troisième phase consiste à réaliser le projet. Si tout se passe comme l'annonce Philippe Couillard, les travaux de construction de l'A-19 pourraient débuter vers la fin 2018 ou dans les premiers mois de 2019.

 

http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1024257/autoroute-19-premier-ministre-philippe-couillard-promesse-realiser-maire-bois-des-filion-paul-larocque

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  • 5 mois plus tard...

Que ce tronçon de 7,5 km (entre Dagenais et A-640) soit  élargi fera une différence importante pour cette portion du parcours de l'axe A-19 r-335.  Mais au sud de Dagenais jusqu'aux feux de circulation sur le boulevard Henri-Bourassa à Montréal, la capacité demeurera inchangée.  S'il y a un impact négatif, inattendu?, causé par un afflux supérieur de véhicules en provenance du nord, il sera supporté par les usagers actuels de la plupart des quartiers de Laval (principalement Duvernay et Vimont).

Comme on le sait, la question qui est posée depuis plusieurs années porte plutôt sur un choix, pour le tronçon concerné,  entre une autoroute et un «boulevard urbain».  Sur ce point, je ne pense pas que cela ne ferait pas une différence notable, mise à part la perception (idéologique?, politique?).  L' élément le plus important  sera l'établissement, ou non, de voies strictement réservées pour les autobus jusqu'au boulevard Henri-Bourassa.

Je pense aussi  que les plus ardents promoteurs de ce lien routier  auraient eu intérêt, devant l'opposition manifestée à Montréal contre le prolongement d'une autoroute, à reconsidérer promptement leur demande et à proposer une «formule plus acceptable», un boulevard urbain avec voies réservées pour les autobus  --exactement ce qu'ils obtiendront au bout du compte, mais avec un retard substantiel.

A l'avenir, ceux qui «réclament» une autoroute pour soulager la congestion routière devraient examiner l'option moins coûteuse et moins «politiquement chargée» (un anglicisme assumé!) que serait une nouvelle route dite «régionale» (la série «200» sur la Rive-Sud et la série «300» sur la Rive-Nord).  Et il faudrait aussi cesser de «raisonner» strictement en termes d'accès radial à l'Île de Montréal.  Dans la grande région de Montréal, à l'extérieur de l'Île, les liens transversaux sont notablement déficients, ce qui entraîne une pression déraisonnable sur le réseau autoroutier existant, et crée des points de congestion  inexcusables.  Or, ces liens sont essentiels, parce qu'ils assurent les échanges dans les deux plus importantes zones d'interface entre l'agriculture et l'industrie agro-alimentaire  --et de toutes les activités qui en découlent indirectement.  On n'est pas du tout dans la problématique des mouvements entre la banlieue résidentielle et les pôles d'emplois et de services montréalais.

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Cet argent serait bien mieux investi s'il était utilisé pour améliorer le service de train de la ligne Saint-Jérôme (pour doubler les voies jusqu'à Saint-Jérôme, tiens) et dans un service de bus qui a de l'allure (genre bus express et/ou avec arrêts limité, service aux 5 minutes) dans l'axe Des Laurentides entre Bois-des-Filion et le terminus Cartier. Au moins, cet axe là permet de desservir pas mal plus de gens et de destinations que l'axe R335/A19 (où une éventuelle voie réservée ne desservirait qu'une poignée de bus aux heures de pointe).

  • Thanks 1
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Je crois qu'il faudra au moins un boulevard entre la 640 et la 19. Mais je ne suis pas persuadé qu'un autoroute changera grand chose. Et oui, la ligne de Saint-Jérôme a un bon achalandage, mais ce n'est rien comparé à ce qu'il en serait si la fréquence était la. La ligne de Mascouche en profiterait aussi. 

Je crois que le principal obstacle demeure les ponts qu'il faudra refaire. au moins 2 sur la ligne saint-jérome et au moins 1 sur la ligne mascouche. 

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  • 4 mois plus tard...

Le MTQ et ses contracteurs encore sur la sellette,  une fois de plus avec le célèbre Roxboro Excavation. 

 

L'A-19 en piètre état 4 mois après y avoir mis des millions

Publié aujourd'hui à 4 h 35
 

L'autoroute 19, vue du viaduc de la Concorde.Le pavage de l'autoroute 19 a été refait il y a moins de six mois. Pourtant, il montre déjà des signes de détérioration. Photo : Radio-Canada/Marc Gosselin

 

EXCLUSIF - Le pavage de l'autoroute 19 a été refait à neuf, fin 2017, entre le boulevard Henri-Bourassa, à Montréal, et l'autoroute 440, à Laval – un tronçon de 3 kilomètres, qui a coûté 3,3 millions de dollars à restaurer. Mais moins de quatre mois après les travaux, la chaussée montre déjà des signes de détérioration. L'entrepreneur, dont les déboires ont déjà fait les manchettes par le passé, sera pénalisé. Mais le ministère des Transports du Québec (MTQ) pourrait aussi être l'artisan de son propre malheur. Explications.

Un texte de Marc Gosselin et de Jérôme Labbé

Les travaux d'asphaltage ont été menés du 14 août au 31 octobre 2017 par Roxboro Excavation.

C'est cette entreprise, dont le siège social se trouve à Dorval, qui a remporté l'appel d'offres du MTQ, le 17 mai dernier, en déposant une soumission de 3,29 millions de dollars.

Son mandat : enlever 50 millimètres d’asphalte et remplacer le tout par 50 millimètres d'une nouvelle couche de pavage standard.

Comme tous les chantiers, celui qui s'est amorcé le 14 août a provoqué bien des maux de tête aux automobilistes, avec son lot de fermetures et de détours, qui se sont étalés sur un mois et demi.

Mais voilà : des inspections menées par le Ministère dès la fin des travaux, le 31 octobre et le 7 novembre, ont permis de déceler certaines « déficiences » par rapport au « confort de roulement ».

Le problème ne semble pas s'être pas résorbé depuis, comme le montre cette vidéo tournée le 14 février dernier dans la voie de gauche de l'A-19 S :

Mark Byles habite à Rosemère et emprunte l'autoroute 19 du lundi au vendredi afin de se rendre au travail à Montréal. Il a constaté depuis plusieurs semaines que quelque chose cloche avec la qualité de la chaussée, et ce, dans les deux directions.

« Les rainures dans la chaussée sur la voie qui va en direction sud dans le secteur du boulevard de la Concorde doivent être aux 20 pieds, estime M. Byles. Comme je pars tôt, entre 6 h et 7 h, je réussis quand même à rouler rapidement. Mais quand tu roules à 100 km/h dans la voie de gauche, ça cogne. Tout vibre dans le char! Il y a des autos qui doivent se faire maganer. Les conducteurs le voient : quand ils roulent dans la voie de gauche et que ça se met à cogner, ils reprennent leur place dans la voie du centre. C'est impraticable. »

M. Byles, qui a une formation de technicien en génie civil, craint que l'état de la chaussée ne soit carrément dangereux. « S'il y a de la neige et de la glace et que tu essaies de freiner là-dessus, ça va être comme sur des billes : ça va continuer tout droit, prédit-il. En plus, il y a une courbe dans le secteur du viaduc de la Concorde, ça tourne et ça descend. »

Le pont Papineau-Leblanc n'est pas mieux, à son avis. « Il a des manquements de galettes d'asphalte sur le pont, ça fait comme des creux », explique l'automobiliste.

Julie Jeanson, une résidente de Terrebonne, travaille également à Montréal, sur Le Plateau-Mont-Royal. Elle emprunte quotidiennement l'autoroute 19, mais essaie d'éviter de prendre la voie de gauche en direction sud. « Juste un peu de pluie ou de neige et ça devient dangereux. La route est très bossée », constate-t-elle.

Le MTQ affirme de son côté n'avoir « reçu aucune plainte de citoyens relativement au confort de roulement dans ce secteur ».

Il confirme toutefois que « plusieurs déficiences ont été relevées », notamment sur « la voie de droite de l’autoroute 19 en direction nord dans le secteur du boulevard de la Concorde », et que « des travaux correctifs seront effectués par l’entrepreneur au printemps, après la période de dégel ».

Puisque « certains critères de conformité n’ont pas été atteints », des pénalités de 29 500 $ ont été imposées à Roxboro Excavation, poursuit le Ministère. Une retenue temporaire de 50 000 $ a été appliquée en attendant la réalisation de ces correctifs, ce qui correspond à environ 1,5 % du contrat total.

Le MTQ évalue le montant total des travaux, « incluant les avenants », à environ 3,27 millions de dollars, soit 20 000 $ de moins que la soumission de Roxboro Excavation.

 

Des camions sont stationnés près du bâtiment gris.Le siège social de Roxboro Excavation est situé à Dorval.   Photo : Google

Ce n'est pas la première fois que Roxboro Excavation fait parler d'elle pour les mauvaises raisons.

En 2000, devant le Bureau de la concurrence du Canada, elle a plaidé coupable, avec cinq autres entreprises, à une accusation d'avoir participé à un complot en vue du partage de marché visant des appels d'offres de déneigement du MTQ pour la région de Montréal. Ce plaidoyer n'a cependant pas empêché le Ministère d'accorder de lucratifs contrats à l'entreprise dans les années qui ont suivi.

Puis, en mars 2017, Roxboro Excavation a été blâmée par l'ex-ministre des Transports Laurent Lessard après que 300 automobilistes furent restés immobilisés pendant 12 heures sur l'autoroute 13, à Montréal. Chargée du déneigement, l'entreprise de Dorval n'avait pas respecté toutes les exigences de son contrat, soutenait le ministre, qui avait demandé au MTQ « que toutes les mesures soient prises pour mettre fin à son contrat ». Un mois plus tard, Roxboro Excavation était toujours sous contrat avec le Ministère. L'entreprise, écorchée pour les mêmes raisons dans le rapport Gagné, au mois de mai, a finalement écopé d'une amende de 3000 $.

Jointe par courriel, l'entreprise a confirmé à Radio-Canada qu'elle avait effectivement réalisé des travaux sur l'A-19 N cet automne. « Nous avons aussi travaillé sur l'A-19 S quoique, dans ce cas, le MTQ a lui-même effectué une partie des travaux », a-t-elle tenu à préciser. Roxboro Excavation n'a toutefois pas accepté notre demande d'entrevue, alléguant que ses obligations contractuelles l'en empêchaient. « Tel que vous le constaterez dans le devis [de l'appel d'offres], seuls le ministre ou ses représentants peuvent parler publiquement du travail effectué », nous a-t-on expliqué.

Qui blâmer?

Doctorant et chercheur en génie civil à l'Université Concordia, Soliman Abu Samra a décelé plusieurs défauts dans la chaussée de l'autoroute 19 en visionnant nos images : des joints d’expansion mal entretenus, par exemple, ou des ornières causées par un « trafic extrême infligé à l'autoroute ».

Il a aussi remarqué des fentes en « peau de crocodile » (crocodile cracking), un signe d'usure de l'asphalte caractérisé par une interconnexion de fissures, qui finissent pas évoquer les écailles d'un reptile. « C'est le résultat d'un défaut de fondation, d'un mauvais drainage ou des surcharges répétées, analyse-t-il. Il est important de restaurer le tout aussi rapidement que possible, puisque les fissures qui se détériorent coûtent plus cher à réparer et peuvent mener à la formation de nids-de-poule. »

Le chercheur note également et surtout une série de sillons perpendiculaires à la route, qui provoquent l'effet d'« ondulation » (corrugation) ressenti par les automobilistes. « Ce n'est pas sécuritaire et ça peut entraîner des accidents dangereux, puisque le conducteur peut perdre le contrôle de son véhicule et ne pas être capable de freiner au moment voulu », explique-t-il.

« Ces ondulations transversales, c’est un problème de fondation, pas un problème d’asphalte », estime pour sa part l'ingénieur en structure Hussein Farhat, président de l'entreprise Havre experts-conseils et chargé de cours à l'Université de Montréal. Or, « s’il y a un problème de fondation qui n’a pas été considéré, c’est la faute du donneur d’ouvrage », tranche-t-il.

Si l'entrepreneur a fait seulement un recouvrement bitumineux, une telle réparation élimine certains problèmes de surface seulement.

Hussein Farhat, président de l'entreprise Havre experts-conseils et chargé de cours à l'Université de Montréal

M. Farhat précise cependant qu'« il est difficile, à ce stade, de dire si c'est la faute de l'entrepreneur ou du donneur d'ouvrage ».

L'ingénieur soupçonne que la fondation de l'autoroute, faite de sable et de gravier, a peut-être été « contaminée » par des particules fines, comme de l'argile, par exemple. Le cas échéant, appliquer un nouveau pavage, « ça ne règle pas le problème », répète-t-il.

Opération nids-de-poule

Hasard ou coïncidence, Transports Québec a lancé une opération nids-de-poule sur l'autoroute 19, dans les deux directions, moins de 24 heures avant la publication de ce texte.

 

http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1084315/autoroute-19-laval-montreal-pavage-chaussee-roxboro-excavation-ministere-transports-quebec-mtq-boulevard-viaduc-concorde

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Il y a 3 heures, Nameless_1 a dit :

Le MTQ et ses contracteurs encore sur la sellette,  une fois de plus avec le célèbre Roxboro Excavation. 

 

L'A-19 en piètre état 4 mois après y avoir mis des millions

Publié aujourd'hui à 4 h 35
 

L'autoroute 19, vue du viaduc de la Concorde.Le pavage de l'autoroute 19 a été refait il y a moins de six mois. Pourtant, il montre déjà des signes de détérioration. Photo : Radio-Canada/Marc Gosselin

 

EXCLUSIF - Le pavage de l'autoroute 19 a été refait à neuf, fin 2017, entre le boulevard Henri-Bourassa, à Montréal, et l'autoroute 440, à Laval – un tronçon de 3 kilomètres, qui a coûté 3,3 millions de dollars à restaurer. Mais moins de quatre mois après les travaux, la chaussée montre déjà des signes de détérioration. L'entrepreneur, dont les déboires ont déjà fait les manchettes par le passé, sera pénalisé. Mais le ministère des Transports du Québec (MTQ) pourrait aussi être l'artisan de son propre malheur. Explications.

Un texte de Marc Gosselin et de Jérôme Labbé

Les travaux d'asphaltage ont été menés du 14 août au 31 octobre 2017 par Roxboro Excavation.

C'est cette entreprise, dont le siège social se trouve à Dorval, qui a remporté l'appel d'offres du MTQ, le 17 mai dernier, en déposant une soumission de 3,29 millions de dollars.

Son mandat : enlever 50 millimètres d’asphalte et remplacer le tout par 50 millimètres d'une nouvelle couche de pavage standard.

Comme tous les chantiers, celui qui s'est amorcé le 14 août a provoqué bien des maux de tête aux automobilistes, avec son lot de fermetures et de détours, qui se sont étalés sur un mois et demi.

Mais voilà : des inspections menées par le Ministère dès la fin des travaux, le 31 octobre et le 7 novembre, ont permis de déceler certaines « déficiences » par rapport au « confort de roulement ».

Le problème ne semble pas s'être pas résorbé depuis, comme le montre cette vidéo tournée le 14 février dernier dans la voie de gauche de l'A-19 S :

Mark Byles habite à Rosemère et emprunte l'autoroute 19 du lundi au vendredi afin de se rendre au travail à Montréal. Il a constaté depuis plusieurs semaines que quelque chose cloche avec la qualité de la chaussée, et ce, dans les deux directions.

« Les rainures dans la chaussée sur la voie qui va en direction sud dans le secteur du boulevard de la Concorde doivent être aux 20 pieds, estime M. Byles. Comme je pars tôt, entre 6 h et 7 h, je réussis quand même à rouler rapidement. Mais quand tu roules à 100 km/h dans la voie de gauche, ça cogne. Tout vibre dans le char! Il y a des autos qui doivent se faire maganer. Les conducteurs le voient : quand ils roulent dans la voie de gauche et que ça se met à cogner, ils reprennent leur place dans la voie du centre. C'est impraticable. »

M. Byles, qui a une formation de technicien en génie civil, craint que l'état de la chaussée ne soit carrément dangereux. « S'il y a de la neige et de la glace et que tu essaies de freiner là-dessus, ça va être comme sur des billes : ça va continuer tout droit, prédit-il. En plus, il y a une courbe dans le secteur du viaduc de la Concorde, ça tourne et ça descend. »

Le pont Papineau-Leblanc n'est pas mieux, à son avis. « Il a des manquements de galettes d'asphalte sur le pont, ça fait comme des creux », explique l'automobiliste.

Julie Jeanson, une résidente de Terrebonne, travaille également à Montréal, sur Le Plateau-Mont-Royal. Elle emprunte quotidiennement l'autoroute 19, mais essaie d'éviter de prendre la voie de gauche en direction sud. « Juste un peu de pluie ou de neige et ça devient dangereux. La route est très bossée », constate-t-elle.

Le MTQ affirme de son côté n'avoir « reçu aucune plainte de citoyens relativement au confort de roulement dans ce secteur ».

Il confirme toutefois que « plusieurs déficiences ont été relevées », notamment sur « la voie de droite de l’autoroute 19 en direction nord dans le secteur du boulevard de la Concorde », et que « des travaux correctifs seront effectués par l’entrepreneur au printemps, après la période de dégel ».

Puisque « certains critères de conformité n’ont pas été atteints », des pénalités de 29 500 $ ont été imposées à Roxboro Excavation, poursuit le Ministère. Une retenue temporaire de 50 000 $ a été appliquée en attendant la réalisation de ces correctifs, ce qui correspond à environ 1,5 % du contrat total.

Le MTQ évalue le montant total des travaux, « incluant les avenants », à environ 3,27 millions de dollars, soit 20 000 $ de moins que la soumission de Roxboro Excavation.

 

Des camions sont stationnés près du bâtiment gris.Le siège social de Roxboro Excavation est situé à Dorval.   Photo : Google

Ce n'est pas la première fois que Roxboro Excavation fait parler d'elle pour les mauvaises raisons.

En 2000, devant le Bureau de la concurrence du Canada, elle a plaidé coupable, avec cinq autres entreprises, à une accusation d'avoir participé à un complot en vue du partage de marché visant des appels d'offres de déneigement du MTQ pour la région de Montréal. Ce plaidoyer n'a cependant pas empêché le Ministère d'accorder de lucratifs contrats à l'entreprise dans les années qui ont suivi.

Puis, en mars 2017, Roxboro Excavation a été blâmée par l'ex-ministre des Transports Laurent Lessard après que 300 automobilistes furent restés immobilisés pendant 12 heures sur l'autoroute 13, à Montréal. Chargée du déneigement, l'entreprise de Dorval n'avait pas respecté toutes les exigences de son contrat, soutenait le ministre, qui avait demandé au MTQ « que toutes les mesures soient prises pour mettre fin à son contrat ». Un mois plus tard, Roxboro Excavation était toujours sous contrat avec le Ministère. L'entreprise, écorchée pour les mêmes raisons dans le rapport Gagné, au mois de mai, a finalement écopé d'une amende de 3000 $.

Jointe par courriel, l'entreprise a confirmé à Radio-Canada qu'elle avait effectivement réalisé des travaux sur l'A-19 N cet automne. « Nous avons aussi travaillé sur l'A-19 S quoique, dans ce cas, le MTQ a lui-même effectué une partie des travaux », a-t-elle tenu à préciser. Roxboro Excavation n'a toutefois pas accepté notre demande d'entrevue, alléguant que ses obligations contractuelles l'en empêchaient. « Tel que vous le constaterez dans le devis [de l'appel d'offres], seuls le ministre ou ses représentants peuvent parler publiquement du travail effectué », nous a-t-on expliqué.

Qui blâmer?

Doctorant et chercheur en génie civil à l'Université Concordia, Soliman Abu Samra a décelé plusieurs défauts dans la chaussée de l'autoroute 19 en visionnant nos images : des joints d’expansion mal entretenus, par exemple, ou des ornières causées par un « trafic extrême infligé à l'autoroute ».

Il a aussi remarqué des fentes en « peau de crocodile » (crocodile cracking), un signe d'usure de l'asphalte caractérisé par une interconnexion de fissures, qui finissent pas évoquer les écailles d'un reptile. « C'est le résultat d'un défaut de fondation, d'un mauvais drainage ou des surcharges répétées, analyse-t-il. Il est important de restaurer le tout aussi rapidement que possible, puisque les fissures qui se détériorent coûtent plus cher à réparer et peuvent mener à la formation de nids-de-poule. »

Le chercheur note également et surtout une série de sillons perpendiculaires à la route, qui provoquent l'effet d'« ondulation » (corrugation) ressenti par les automobilistes. « Ce n'est pas sécuritaire et ça peut entraîner des accidents dangereux, puisque le conducteur peut perdre le contrôle de son véhicule et ne pas être capable de freiner au moment voulu », explique-t-il.

« Ces ondulations transversales, c’est un problème de fondation, pas un problème d’asphalte », estime pour sa part l'ingénieur en structure Hussein Farhat, président de l'entreprise Havre experts-conseils et chargé de cours à l'Université de Montréal. Or, « s’il y a un problème de fondation qui n’a pas été considéré, c’est la faute du donneur d’ouvrage », tranche-t-il.

Si l'entrepreneur a fait seulement un recouvrement bitumineux, une telle réparation élimine certains problèmes de surface seulement.

Hussein Farhat, président de l'entreprise Havre experts-conseils et chargé de cours à l'Université de Montréal

M. Farhat précise cependant qu'« il est difficile, à ce stade, de dire si c'est la faute de l'entrepreneur ou du donneur d'ouvrage ».

L'ingénieur soupçonne que la fondation de l'autoroute, faite de sable et de gravier, a peut-être été « contaminée » par des particules fines, comme de l'argile, par exemple. Le cas échéant, appliquer un nouveau pavage, « ça ne règle pas le problème », répète-t-il.

Opération nids-de-poule

Hasard ou coïncidence, Transports Québec a lancé une opération nids-de-poule sur l'autoroute 19, dans les deux directions, moins de 24 heures avant la publication de ce texte.

 

http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1084315/autoroute-19-laval-montreal-pavage-chaussee-roxboro-excavation-ministere-transports-quebec-mtq-boulevard-viaduc-concorde

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