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Né entre les rapides

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Tout ce qui a été posté par Né entre les rapides

  1. Pour les humains, le langage corporel peut remplacer la parole, pour communiquer un message discrètement. Pour les infrastructures, le retard dans l'exécution peut avoir le même effet.
  2. Le lllllong passage est du même acabit que la courbe du pont Jacques-Cartier. Même cause même effet. Même symbole aussi, celui d'une incapacité à s'entendre sur une formule qui aurait pourtant été bénéfique aux deux parties. Le site sur lequel est établi le cinéma aurait pu bénéficier d'un accès privilégié à la station, lui conférant une valeur supérieure. Ce n'est peut-être pas très important aussi longtemps qu'il sert à un cinéma dont la clientèle s'y rend principalement en automobile, mais un jour, ce site sera redéveloppé: que ce soit pour des bureaux, des résidences, un hôtel, ou une combinaison de ces usages, un accès direct au REM aurait constitué un avantage significatif (et bien monnayé). Je conçois qu'il sera techniquement possible d'ajouter un lien direct, mais la CDPQ-i devrait le faire payer chèrement.
  3. Ça enrichit la collection de Pl-Ur. S'il n'y a aucun col bleu en vue, en revanche on aperçoit une pléthore de cônes oranges: une mesure compensatoire. 🤣 Il vaut mieux en rire que d'en pleurer, c'est meilleur pour la santé. As-tu pensé qu'avec tous les honneurs qui pleuvent sur la Ville de Montréal, elle trouve qu'il n'est pas nécessaire de se forcer davantage? Au contraire, une p'tite ride par ci par là la rend plus "humaine", ne reste plus qu'à arrimer la "dimension". Qui réussira la première à (...) ? - La goutte d'eau francophone ou la paille anglophone? Tu fournis un excellent matériel; j'essaie d'en faire bon usage.
  4. Je propose une alternative radicale: diminuer le besoin de traversées supplémentaires du fleuve. Pourquoi? -- Parce que des traversées du fleuve, c'est très cher. Et parce qu'il y a des moyens alternatifs d'atteindre les mêmes niveaux de performance. Idéalement, les traversées du fleuve auraient du être réservées pour permettre/faciliter des liaisons essentielles, comme 1) le transport interrégional et international des marchandises, 2) les déplacements occasionnels des personnes entre les deux rives ("occasionnels" excluant naturellement les déplacements quotidiens pendulaires). Loin de l'idéal mais très réels, les déplacements pendulaires quotidiens des personnes habitant d'un côté du fleuve mais poursuivant une activité dans l'autre (travail, études) constituent actuellement la majorité des traversées. Evidemment, il est hors de question d'interdire ce type de déplacements dont dépendent des centaines de milliers de personnes, qui souffrent déjà des encombrements (gaspilleurs de temps et d'énergie) associés à la demande excessive par rapport à la capacité, d'autant plus que des travaux majeurs de réfection des infrastructures existantes les amplifient encore. A court terme, il n'y a guère de solutions pleinement satisfaisantes. Un recours accru au TEC est utile, mais ce moyen atteint vite ses limites. Et un nouveau pont ou tunnel serait une affaire de quelques années, peut-être même une dizaine. Le moyen (et le long) terme offre la seule perspective de solution. Des traversées supplémentaires en font partie, mais elles comportent certains défauts, dont un, le coût excessif, me répugne. Alors quoi? -- Au début, j'ai identifié la diminution du besoin. Si elle n'est pas réalisable à court terme, elle devrait pouvoir l'être à moyen terme. 1) Tant les individus que les entreprises les employant seraient informés (avertis) longtemps à l'avance que les traversées allaient devenir plus difficiles et être découragées, et 2) Des mesures incitatives seraient fournies pour que les sites d'emplois et de résidence soient le plus possible regroupés sur un même côté du fleuve, autrement dit on favoriserait les relocalisations. Dépendant des cas, c'est la relocalisation de l'employeur ou celle des employés qui serait la plus économique; la détermination au cas par cas serait la responsabilité des parties concernées; le gouvernement ne saurait s'immiscer dans ces décisions. L'expression "mêmes niveaux de performance" fait référence au futur déploiement spatial des fonctions urbaines, incluant notamment les activités génératrices d'emplois et l'habitation. La performance dans ce contexte est définie étroitement (i.e. on fait abstraction d'autres considérations) en fonction des temps de déplacement cumulés (somme de tous les déplacements). Le redéploiement entraînerait probablement l'émergence de besoins supplémentaires en termes d'infrastructures de transport, mais celles-ci concerneraient des zones pratiquement contiguës (sur la rive gauche du fleuve, où se trouve la Ville de Montréal, le franchissement de la rivière des Prairies et de la rivière des Mille-Îles est comparativement peu coûteux; sur la Rive-Sud, les liaisons internes devraient être renforcées pour répondre aux besoins accrus compensant la diminution des déplacements vers Montréal. Dans la RMR de Québec, elle aussi à cheval sur les deux rives du fleuve, un rééquilibrage similaire, effectué graduellement, est concevable. La Ville de Lévis, sur la rive droite, détient suffisamment d'avantages stratégiques pour maintenir voire même accélérer sa croissance et offrir ainsi autant d'emplois "sur place" à ses résidents présents et futurs. Là aussi, le redéploiement des sites d'emplois occupés par les résidents de la ville et des localités adjacentes nécessiterait des ajustements dans l'offre des moyens de déplacement: plus à l'interne, moins ou relativement moins vers la Rive-Nord. Aussi longtemps que les traversées du fleuve n'étaient pas problématiques, bien peu de choses décourageaient un choix de lieu de résidence sur la rive opposée de celle où on travaillait (etc.). Souvent, les sites en question comportaient le double avantage d'être moins chers et d'être plus rapprochés (du centre-ville par exemple) que des sites alternatifs sur l'Île de Montréal ou de la Rive-Nord en général. Le comportement des personnes faisant ce choix était rationnel de leur point de vue. Mais plus maintenant. Dans mon esprit, le "droit" au choix de lieu de résidence n'inclut pas le droit d'obtenir des infrastructures excessivement coûteuses qui sont des conditions nécessaires pour que ledit choix devienne rationnel du point de vue de l'individu.
  5. Les villes et les régions accablées par la sécheresse seraient mortes d'envie si elles voyaient ça!
  6. (extrait de l'article cité par acpnc, le 19 janvier 2021) La raison pour laquelle je reprends aussi tardivement (un an et demi après) ce passage de l'article, c'est le message de @france jacques posté il y a quatre heures. Je pense et je dis une fois de plus que les interventions sont insignifiantes par rapport à l'ampleur du besoin. 101 logements de plus dans un secteur "où l'offre est largement en déficit" donne de l'espoir à plusieurs, mais malheureusement seulement une faible partie des personnes dans le besoin en profiteront. C'est un peu comme dire "on va dans la bonne direction", mais il reste encore 18 heures de route à parcourir dans une voiture où de jeunes enfants piaffent déjà d'impatience. Je n'aime pas et je n'ai jamais aimé entendre "un jour ce sera notre (ou votre ou ton) tour". À la loterie il y a seulement quelques gagnants. Je souhaite bien à France Jacques d'obtenir un logement dans Le Phoenix à Montréal-Nord, mais ça n'empêcherait pas bien d'autres d'être déçus.
  7. Silly indeed. But that's OK, we need a portion of silliness in our daily diet.😋
  8. (titre de l'article complet cité par mtlurb) Nulle part dans l'article, que j'ai lu intégralement, n'ai-je vu une allusion à la vraisemblance d'une autre explication partielle: des restaurateurs établis sur des sites fixes, i.e. des immeubles, redouteraient la concurrence des camions de cuisine de rue (CCR), qu'ils considéreraient déloyale. La solution de la ville: restreindre drastiquement l'accès aux CCR. Qu'en pensez-vous? Et on pourrait aussi se demander pourquoi la même considération n'a pas conduit au même résultat dans d'autres villes comparables. (J'ai une petite idée là-dessus)
  9. Maintenant le nombre de chiens dépasse celui des enfants dans certains quartiers. Les terrasses exiguës que tu montrais dans un précédant message peuvent donc être suffisantes. Quant au désagrément causé par les pitous, ton observation a le potentiel d'être à l'origine d'une vaste campagne publicitaire vantant les mérites des couches pour chiens: la publicité montrerait des chiens exhibant leur nouvel ornement et leurs maîtres derrière, tout fiers d'être à la nouvelle mode, et même des voisins tout sourire. Une occasion unique de faire fortune pour l'entreprise qui sera la première à lancer ce dispositif miraculeux. p.s. on dirait que tu avais un surplus de "r" dans ton arsenal.
  10. À qui le dis-tu! C'est incontestable que l'évolution démographique est déterminante pour l'économie, et que l'immigration, dans notre contexte, est cruciale pour maintenir un profil démographique viable. Là n'est pas la question. C'est seulement qu'on ne peut pas, ou ne devrait pas, discuter dans un même fil de sujets qui appellent des analyses spécifiques. La politique monétaire (taux d'intérêts), la fiscalité des particuliers et des entreprises, les investissements publics, les transports, l'habitation, la gestion du territoire, les mesures de protection de l'environnement, la formation de la main-d'oeuvre, et bien sûr l'immigration, sont tous des sujets ayant des rapports avec l'économie. Mais si on discute de tout à la fois dans le même fil, comme dans une assemblée autour d'une table, on ne peut plus suivre le déroulement des arguments. Chacun parle, aucun n'écoute.
  11. Photo postée le 18 juin: méli-mélo. Pas la faute de celui qui l'a prise. Rarement un immeuble m'a-t-il inspiré autant d'émotions contraires, dépendant de la prise de vue.
  12. Pénible d'essayer de mener concurremment plus d'une discussion dans le même fil. Si on estime que l'immigration est une question importante (je pense que oui), elle mériterait un fil distinct. Dire que "tout est dans tout" (comme dans une chanson) contient une part de vérité, mais il y a des limites, si on veut tenir des discussions cohérentes.
  13. Ah oui tu introduis la considération de l'écart du coût du logement (une importante composante du coût de la vie) dans la comparaison du revenu disponible entre les provinces. C'est très bien. Si on voulait, on pourrait ajouter d'autres éléments significatifs, un des plus connus étant le prix de l'électricité. On pourrait aussi regarder la taxe de vente provinciale (pas à l'avantage du Québec celle-là) et les taxes municipales et scolaires (dans ce cas ce sont les écarts avec des villes américaines qui sont les plus frappants). Les exercices de comparaison ouvrent inévitablement la porte à des biais, intentionnels ou involontaires. C'est très difficile d'être exhaustif et objectif. Et même si on y parvenait du côté du fardeau fiscal total explicite et implicite (qui tiendrait compte aussi des équilibres budgétaires officiels et des surplus ou des déficits actuariels des caisses de retraite dans le secteur public, lesdits déficits étant souvent "calculés" sur des bases contestable), on n'obtiendrait pas encore une image complète. Il faudrait examiner la composition des dépenses publiques, dont certaines contribuent directement au bien-être de la population, et d'autres qui servent d'autres objectifs y compris l'atténuation des disfonctionnements dans la société. Peindre un tableau complet nécessiterait infiniment plus qu'un simple tableau facile à visualiser. Par conséquent on se contente généralement des données les plus évidentes. Il faut seulement éviter d'en tirer des conclusions définitives.
  14. Certainement! Admirable, et enviable aussi, grâce à ton excellente condition physique qui te permet d'en faire autant.😃
  15. Les données portant sur le revenu disponible par habitant (comme toutes les autres données calculées en termes de "par habitant") sont obtenues en divisant la somme des revenus nets reçus par tous les habitants d'une province (revenus gagnés moins impôts plus transferts), par le nombre d'habitants. C'est certain que, toutes choses égales par ailleurs, une baisse des impôts provinciaux aurait pour effet d'augmenter le revenu disponible par habitant. Mais si c'est fait au détriment de l'équilibre budgétaire (i.e. généralement un déficit plus élevé), on n'est pas plus avancé à moyen terme. La distribution (répartition) du revenu disponible par quintile (ou tranches de revenu) constitue un indice aussi crucial. Je n'accorde pas la même valeur à une augmentation d'un montant fixe du revenu disponible du cinquième quintille, qu'à une augmentation d'un même montant concernant le premier quintille, même si l'effet sur le résultat en termes de revenu par habitant serait identique. La valeur relative est un concept subjectif; on ne peut pas y apposer un nombre qui ferait l'unanimité; ce qui est généralement reconnu, c'est que l'utilité marginale du revenu est positive décroissante: positive pour tous, mais décroissante à mesure que le revenu augmente. Par exemple, 10,000$ de plus pour une personne qui recevait auparavant 30,000$ est beaucoup plus significatif que pour celle qui en recevait 250,000$. La détermination de la progressivité optimale du taux d'imposition est tributaire de considérations souvent opposées: plus d'égalité ou plus d'incitation à gagner plus. Aussi, il faut tenir compte de la propension à dépenser le revenu disponible; celle-ci est décroissante, au sens où une personne à bas revenu dépensera une plus grande part de son augmentation, tandis que la personne à haut revenu en allouera une plus grande part à l'épargne et à l'investissement. Ces analyses sont valides en système fermé. Elles appellent des considérations supplémentaires quand la mobilité des personnes et du capital est prise en compte.
  16. (extrait du texte complet, bien écrit et fort intéressant) Les scènes que tu as décrites et les impressions que tu as ressenties sont indubitablement plaisantes à lire, et il pourra en être de même de la seconde partie "côté fleuve". Ton escapade montréalaise couvre une bonne partie de ce que les visiteurs chercheront à voir et à vivre. Plus qu'un microcosme du tout Montréal, mais moins que ce que des examinateurs de la réalité montréalaise globale considéreront. Ce n'est point un reproche, juste une remarque. Mais dans quel but? -- Pour nous rappeler que la santé et la prospérité de la communauté montréalaise et les défis qu'elle affronte ne peuvent pas être évalués seulement à partir de la seule observation de son coeur. Il en va de même à l'échelle d'un pays, le Japon par exemple: l'exubérance de Tokyo cache le profond déclin des régions périphériques du pays.
  17. N'est-ce pas qu'il est plus facile de poser une question (ou de solliciter une élaboration concernant une opinion lancée sans explication) que d'aller soi-même dans les détails! Mais puisqu'il m'arrive aussi de me trouver de l'autre côté de la clôture (i.e. quand je demande à l'autre d'élaborer), je me sens une obligation d'acquiescer à ta demande. J'espère que l'effort suscitera des commentaires à la hauteur. Convenons d'abord que dans mon précédent message, je parlais d'une possibilité, je n'énonçais pas une conviction. Par conséquent une élaboration pourrait difficilement être proprement structurée. J'aurai plutôt recours à des exemples évocateurs. 1) La rue Sainte-Catherine aseptisée. Les lumières scintillantes de la rue d'antan, telles qu'illustrées par la photo qui a servi à initier cette discussion, peuvent être un symbole de gaieté et d'exubérance pour certains qui l'ont "vécu", mais pour des plus jeunes, ça peut être un symbole du gaspillage d'énergie; idem pour la Plaza Saint-Hubert. Les jeunes ont probablement la même opinion concernant les automobiles américaines de la fin des années 1950, qu'ils ont pu voir dans des films ou des archives. 2) La société aseptisée. a) certaines attitudes et certains comportement qui étaient considérés "normaux" anciennement, par exemple en matière de relations entre les les hommes et les femmes, sont maintenant condamnés non seulement par les plus jeunes mais aussi par les plus "vieux" qui se sont "convertis" (au moins dans le discours). Sur ce point comme d'autres, la société est effectivement "aseptisée" si on comprend ce terme au sens de "purifiée", ironiquement, comme le prêchaient les ligues de tempérance des temps encore plus anciens. Plus généralement, le "politiquement correct" s'est imposé presque partout, dépassant de loin la sphère étroite de la politique partisane. b) le vieillissement de la population a transformé une société naguère rajeunie par le baby-boom en une "société refroidie" (j'emprunte une partie du titre d'un ouvrage* paru en 1976 et qui entrevoyait l'an 2001, qui s'avère prémonitoire. Ce en quoi il peut y avoir une différence d'attitude entre les générations, c'est que les plus vieux peuvent comparer, tandis que pour les plus jeunes, le présent (2022) est leur "moment", qu'ils vont embrasser pleinement, comme il se doit. Malheureusement, ils ne sont pas, contrairement aux boomers dans leur jeunesse, suffisamment nombreux pour pousser la société dans les directions qu'ils souhaitent: il y a des blocages, et nul doute que ça génère de la frustration. 3) Les politiciens aussi. Je considère que les politiciens sont portés par les mouvements de leurs temps. Au début des années 1960, ce fut la "Révolution tranquille", indiquant une volonté généralisée dans la population, de tout changer, de moderniser, de rejeter des pans entiers des croyances anciennes, et d'être "Maîtres chez nous. Un programme qui exige des politiciens qu'ils ne soient surtout pas aseptisés. Peu de temps après, le mouvement nationaliste a pris de l'ampleur, la quête (au sens de "quest" en anglais) de l'indépendance est devenu un objectif ardemment supporté par plusieurs, et qui a notamment fait l'objet de deux référendums. Les politiciens, qu'ils soient pour le "oui" ou le "non" devaient absolument se montrer passionnés. Plus tard, la politique québécoise s'est tournée vers un enjeu fort différent, qu'on peut résumer par la quête du "Déficit Zéro": restrictions budgétaires, suppression de postes, etc. qui ne sont pas des thèmes particulièrement excitants. --- Et maintenant: aucun enjeu unique n'est capable de susciter l'enthousiasme général. Eviter les erreurs et les bavures est devenue la meilleure stratégie. Vaut mieux être un politicien terne qu'un électron libre (loose cannon). L'aseptisation est à l'honneur. En sera-t-il toujours ainsi? -- Je pense que non. (la suite une autre fois, et surtout elle irait mieux parmi les discussions politiques; ici, on a commencé par une vieille photo de la rue Sainte-Catherine; tu parles d'une dérive!) * par Daniel Latouche, Paul-Henri Julien et Pierre Lamonde.
  18. Je comprends, mais j'admets la possibilité que les perceptions diffèrent selon les générations.
  19. Cette question n'est point mortelle, elle est plutôt bénigne, parce qu'il est facile d'obtenir les données de 1970. Mais je n'ai même pas besoin d'y référer. Il me suffit de me souvenir du salaire que je recevais comme emballeur chez Steinberg fin 1970 début 1971; c'était le salaire minimum, alors fixé à 1,41$ l'heure. Aujourd'hui, le salaire minimum est de 14,25$, dix fois plus, autrement dit un bond de 1000%. Il est évidemment possible et souhaitable de faire des calculs plus approfondis, reflétant mieux l'évolution des salaires moyens et médians, et de les comparer avec la progression des prix de différents biens, services et catégories d'actifs. Pour les biens et services, c'est plus compliqué, parce qu'il faut faire des ajustements tenant compte des changements dans la qualité et les caractéristiques desdits biens et services. On sait tous que certains biens coûtent maintenant moins chers en termes réels, par exemple les appareils électriques et électroniques, et que d'autres coûtent plus cher*. Du côté des salaires, l'évolution a été inégale; les secteurs qui ont depuis ce temps subi la concurrence des pays à bas salaires ont été défavorisés, à tel point que certains (de ces secteurs) ont perdu la quasi totalité de leurs effectifs. Enfin, sur l'ensemble de la période allant de 1970 à 2022, les salaires réels n'ont pas évolué linéairement; il y a eu des périodes fastes, et d'autres où ils ont stagné ou même baissé. Si on regarde du côté des actifs immobiliers comme les maisons, on doit tenir compte non seulement de leurs prix, mais aussi (et surtout je pense) des taux d'intérêts hypothécaires, car ce sont les montants des remboursements mensuels qui importent. Sans surprise, les cours boursiers ont enregistré des fluctuations (vers le haut et vers le bas) beaucoup plus prononcées. C'est vrai de la période de 1970 à aujourd'hui, mais aussi de celle s'étendant de 1915 à 1970. Une manière alternative de le constater consiste à calculer le ratio Indice DOW/PIB américain. (Rassurez-vous, d'autres ont fait le calcul pour nous!). * Dans une tentative de terminer ce message sur une note amusante, je vous rappelle que le homard était autrefois (bien avant 1970, bien avant notre temps) considéré comme un mets très minable et sans valeur, qu'on servait régulièrement aux pauvres travailleurs des pêcheries qui n'en pouvaient plus de devoir se contenter de si peu. Cette anecdote est utile pour comprendre un peu le caractère subjectif des salaires et des prix. 😉
  20. J'aime les photos originales comme celle-ci, même quand elles montrent des aspects désolants. Vive la vérité!
  21. C'est vrai, mais de moins en moins, autrement dit on voit de plus en plus de jeunes qui restent dans la demeure parentale après leur 18 ans. Principale raison: les loyers devenus trop chers. Par ailleurs, beaucoup d'adultes de tout âge, vivant seuls ou en couples sans enfants, mais qui disposent de bons revenus, se sont accaparés de beaucoup de logements abritant jadis plusieurs personnes. Le résultat est le même que celui que tu décrits: le manque de logements.
  22. (ci-dessus une nouvelle citée par mtlurb) En principe, cette recommandation est le reflet des préférences des Montréalais consultés, pas celles d'une unique personne à la tête de l'OCPM. Au début, j'ai pensé (un peu malicieusement) que c'était parce que ces Montréalais souffraient du vertige. J'ai recherché une explication plus vraisemblable; je ne la vous dis pas tout de suite, je veux d'abord faire état d'un comportement courant, que je résume par "tout le monde est pour la vertu, mais...". En l'occurrence, la vertu consiste à proclamer qu'on est en faveur de la densification. Mais dans les faits, "on" ne veut pas que la densification se produise près de chez soi. On préfère une densité réduite, pas trop de monde dans le quartier, une atmosphère plus relax, quasiment villageoise. Ça peut évidemment sembler incompréhensible à ceux qui adorent l'animation intense des centres-villes avec leurs nombreuses hautes tours. Je me dis que l'administration municipale, malgré son discours en appui à la densification, ne veut pas trop en faire. Ça passe bien quand elle se compare aux anciennes banlieues pavillonnaires. Ça passe bien aussi quand ses ambitions pour un accroissement substantiel du parc de logements montréalais sont tributaires de coûteux travaux de décontamination des terrains "libres", sachant qu'un programme en ce sens peut seulement se concrétiser sur une longue période. Pour rire, permettez-moi une hyperbole: Montréal serait-elle prête à prêcher par l'exemple en autorisant le remplacement par des immeubles en hauteur des unifamiliales construites sur des terrains spacieux dans une zone pourtant centrale -- Cité-Jardin (entre la rue Viau, le boulevard Rosemont, le boulevard de l'Assomption et le golf municipal)? -- Bien sûr que non! Et c'est parfaitement compréhensible. Mais tout cela illustre le fossé entre le discours et l'action. D'ailleurs les développements immobiliers récents sur le territoire de Montréal à l'extérieur du centre-ville ne se distinguent pas vraiment de ceux construits en banlieue proche au cours de la même période: voyez Rivière-des-Prairies pour l'ordinaire, ou comparez l'ouest de Bois-Franc (rue Jean-Gascon et ses environs) avec le secteur de Sainte-Dorothée au sud du chemin du Bord-de-l'Eau à l'ouest de l'A-13, Fontainebleau dans Blainville, le quartier L à Brossard et quelques autres. Les ressemblances sont frappantes. La nouvelle en titre m'a détourné du sujet principal, mais j'espère que ça en valait la peine. Essayons quand même de faire brièvement un lien entre cette nouvelle et la question de la "Limite de hauteur à 200m". 1) Il semble que ce soit uniquement au centre-ville que des immeubles dépassant les 200m pourraient être acceptables -- une fois que la fameuse question des vues sur le Mont-Royal aura trouvé une réponse plus conforme à l'objectif visé. 2) A l'extérieur du centre-ville, l'appétit des citoyens pour des immeubles en hauteur est faible. Sur le territoire des villes autres que Montréal (à l'exception d'une petite partie de Westmount qui fait effectivement partie du centre-ville), des immeubles d'une certaine hauteur existent déjà, et d'autres suivront certainement, mais la valeur économique de tours approchant ou dépassant les 200m me semble douteuse -- pour un bon bout de temps.
  23. Commençons par une traduction littérale d'un passage du discours de Powell :" ...Les taux pourraient avoir besoin de rester élevés pour un certain temps..." Ce que j'en pense: bien d'accord. Ces taux, qui seraient sensiblement plus élevés que le niveau minimum qu'ils avaient atteint avant de commencer à remonter un peu, demeureraient néanmoins beaucoup moins élevés que 1) ceux qui prévalaient au tournant des années 1980, et 2) même ceux qui avaient eu cours pendant longtemps avant les années 1970, puis ceux qui s'étaient stabilisés après le sommet historique jusqu'au début du processus d'assouplissement quantitatif (quantitative easing) amorcé par Bernanke, qui les avaient fait baisser. Autrement dit, les futurs taux à moyen terme ne seraient pas historiquement élevés; en fait, si on considère plutôt les taux "réels", i.e. les taux nominaux diminués de l'inflation courante, ils seraient encore relativement bas. La commotion provoquée par la hausse des taux s'explique par le fait qu'elle s'applique dans un contexte où les prix des actifs (valeurs mobilières tout autant que l'immobilier) sont très élevés et que ces actifs ont été acquis grâce à des emprunts colossaux, correspondant souvent à un niveau d'endettement très élevé, qui était supportable, aussi longtemps que les taux demeuraient très bas. Grave problème donc pour ceux qui doivent renouveler leurs emprunts (hypothécaires ou autres) à des taux plus élevés. Grave problème aussi pour ceux (ça peut être les mêmes) dont la valeur marchande de leurs actifs chute à mesure que les taux augmentent. Cependant, pour les futurs acquéreurs d'actifs qui auront à assumer des taux d'intérêt "élevés", le fardeau du remboursement de la dette encourue (pour acquérir l'actif) sera supportable, simplement parce que le prix de l'actif en question se sera ajusté en conséquence (il aura baissé). La difficulté dans la prise de décision consiste à déterminer quand ledit ajustement du prix des actifs sera "complété". Il n'y a pas de synchronicité parfaite ou exacte entre l'évolution des taux d'intérêt dans un sens et le prix des actifs dans l'autre. Dans le cas de l'immobilier en particulier, la résistance à la baisse (surtout sur le marché de l'existant) se manifeste d'abord par l'allongement des délais de vente, puis par l'érosion graduelle des prix transigés sur le marché. (Quand un certain niveau d'inflation persiste, l'érosion en termes nominaux peut être partiellement ou entièrement masquée). Tu n'as pas tort de dire "bonne chance à tous", parce la transition sera accompagnée de perturbations potentiellement graves. Il y aura beaucoup de perdants. Mais c'est la contrepartie de la période précédente, où c'étaient les détenteurs de monnaie et de quasi-monnaie qui subissaient l'érosion continuelle de leur pouvoir d'achat. L'après ne sera toutefois pas identique à l'avant: certains auront toujours navigué dans le bon sens du courant, et en sortiront gagnants-gagnants. D'autres auront subi une diminution permanente de la valeur de leurs avoirs. N'oublions pas que l'objectif est d'abaisser le taux d'inflation, pas de ramener les prix à leurs niveaux antérieurs, même si en pratique, le prix des actifs sera (est déjà) affecté. Ce qu'il faut savoir, c'est qu'on ne calcule pas le niveau des prix (leur variation annuelle définissant le taux annuel d'inflation) sur la base du prix des actifs, mais sur celle d'un panier considéré représentatif de la consommation des biens et des services.
  24. Et si le pape de Verdun était celui qui avait inspiré la transfiguration de la rue Wellington? Après tout, n'était-il pas cool lui aussi? La gentrification de Verdun était prévisible, compte tenu des attributs de sa localisation. Ce qu'il lui fallait de plus, c'était un grain de folie en gestation. Alors BOOM! l'interaction de ces deux éléments a fait de sa rue principale la plus cool au monde. On ne dit pas la plus riche, la plus magnifique, la plus remarquable, non! La plus cool! Ce n'est pas une formule ou une recette que tu trouves dans les manuels savants. C'est spontané, peut-être un peu intuitif, comme l'alchimie.
  25. C'est un cas patent du dicton selon lequel "Le malheur des uns fait le bonheur des autres". En même temps, la hausse du prix des énergies fossiles, qui profite à l'Alberta, affecte négativement les consommateurs et industriels québécois. Heureusement, 1) nos coûts de chauffage ne sont guère affectés, et 2) les profits supplémentaires d'H-Q permettraient, si le gouvernement le veut, d'en accaparer une partie pour offrir aux Québécois une aide monétaire pour compenser ces coûts. Un luxe que n'ont pas les pays qui n'ont pas au moins une source autonome importante de production d'énergie.
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