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L'Économie du Québec


Habsfan

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  • 2 mois plus tard...

http://www.ledevoir.com/politique/quebec/435620/rapport-godbout-mise-a-mort-de-l-etat-social

 

Au-delà des chiffres, des propositions et des objectifs avoués de la réforme proposée par le professeur Luc Godbout et son groupe de travail, il ne s’agit pas seulement ici de modifier telle mesure et d’en créer une nouvelle dans un autre domaine. D’ailleurs, le rapport nous propose un projet «global» qu’il ne faudrait pas appliquer à la pièce et encore moins dans lequel on pourrait choisir les quelques réformes qui font l’affaire de groupes de pression choisis.

 

Non, le rapport Godbout propose ni plus ni moins la fin du welfare state, ce qu’ici on appelle l’État providence. Cet État social, basé sur la juste contribution de ses membres, individus et entreprises, qui mettent en commun, selon leurs capacités, des services offerts à tous, sur tout le territoire et au meilleur prix. Ces services publics peuvent être gratuits ou à contribution unique pour tous; mais ils sont financés par un système d’impôt où, idéalement, la contribution varie selon la capacité de payer des contribuables (le mot dit bien en quoi consiste la fonction).

 

Les tenants du libre marché et d’une place privilégiée aux financiers et investisseurs, cherchent depuis longtemps à revenir au capitalisme primaire du début du XXe siècle. Ils combattent depuis lors toutes les mesures sociales auxquelles ils sont tenus de contribuer. Leur idée de base consiste à dire que la croissance économique, faite librement par des capitalistes égoïstes, créerait une telle richesse qu’elle retomberait d’elle-même sur toutes les couches de la population. Leur plus grand ennemi? Les impôts! Pourquoi? Parce que ce système les «taxe» d’autant plus qu’ils s’enrichissent. Or, les riches ne sont jamais assez riches et toute mesure qui vient réduire l’écart entre leur richesse et les revenus moyens du reste de la population les horripile. L’idéologie capitaliste n’a jamais créé une répartition juste de la richesse envers ceux et celles qui la produisent, les travailleurs et travailleuses, les créateurs, les artistes, etc.

 

Proposer de ramener les impôts à une proportion minimale des revenus de l’État, signifie que celui-ci ne sera plus un répartiteur de la richesse. Il n’aura plus la capacité d’imposer les choix collectifs pour l’existence de tel ou tel service. Il ne pourra plus utiliser sa capacité de «saisir» une juste part de la richesse produite auprès de ceux et celles qui s’enrichissent au détriment de la majorité. La seule option qui lui restera pour augmenter ses revenus, sera de taxer les utilisateurs de services ou les consommateurs de biens. Or, les riches sont les moins touchés par les taxes sur les biens et services, puisque la consommation de biens et services essentiels représente une part moins grande de leurs dépenses comparativement à une personne à revenu faible ou moyen.

 

On peut bien discuter longuement de la valeur des mesures proposées dans le rapport Godbout. Mais, fondamentalement, la véritable proposition qui est faite est celle de passer d’un État social à un État absent ou chétif; passer de citoyens à consommateurs; passer de la démocratie à une féodalité capitaliste.

 

Je ne veux pas de cet avenir pour mes enfants. Nous avons quitté la France royaliste il y a 400 ans et nous avons tenté d’établir ici une société plus juste, moins hiérarchique. Nous sommes sortis de la misère et de la grande noirceur depuis à peine 60 ans. Depuis, nous nous sommes donné un État social inachevé, mais fonctionnel. Oui, il faut le rendre plus conforme à nos attentes. Oui, il faut le financer adéquatement pour éviter l’endettement systématique. Mais il faut surtout partager entre toutes les composantes de la société, individus comme entreprises, le coût de cet investissement collectif qu’est l’État social. Faire sa juste part? Il n’y a que l’impôt qui peut permettre d’y arriver.

Modifié par acpnc
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Ceux qui veulent la formule américaine n'ont qu'à aller aux USA, paradis des inégalités sociales par excellence. Quand on laisse faire le système, on obtient des riches toujours plus riches et des pauvres toujours plus pauvres. Tout cela avec comme résultat final, un taux de criminalité alarmant, une population de privilégiés qui se barricade dans des villes clôturées et qui s'arme pour se faire justice, parce qu'elle n'a plus les moyens de contrôler la violence engendrée directement par ses propres injustices.

 

Un pays ne peut prétendre au stade de société civilisée, s'il créé lui-même ce fossé entre riches et pauvres, tout en acceptant qu'une partie de sa population soit laissée à elle-même, dans un état de pauvreté digne des pays sous-développés. Dans ce genre de système tout le monde y perd, parce qu'en bout de ligne une grande partie de la population ne contribue plus à l'enrichissement collectif. Cette dernière finit même par coûter beaucoup plus cher à l'état, en favorisant toutes les formes de criminalités. C'est donc la qualité de vie générale qui se dégrade, en créant un cercle vicieux de plus en plus difficile à endiguer et qui croît nécessairement avec le temps.

 

Ici au Québec nous avons relativement bien réussi cette redistribution de la richesse, en prenant soin des plus pauvres et des plus vulnérables de la société. Tout cela en préservant notre compétitivité et un développement qui nous conduit toujours vers une plus grande prospérité. De ce fait nous pouvons être fier de notre modèle social basé sur des valeurs humaines d'équité, de justice et d'égalité des chances. Si on veut assurer un avenir semblable, sinon meilleur aux générations futures, on se doit d'assurer la pérennité et la qualité de nos services qui font l'envie d'une majorité de pays dans le monde.

 

Aucun système n'est parfait, mais tous sont perfectibles. Alors conservons nos acquis et corrigeons ce qui peut l'être dans un esprit de développement vraiment durable. Finalement l'objectif le plus louable, ne doit pas être de devenir le pays le plus riche du monde, mais celui dans lequel on trouvera la meilleure qualité de vie pour toute sa population.

Modifié par acpnc
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Vous êtes dans l'hyperbole monsieur.

 

La justice sociale est un concept flou. Pour ma part, la justice sociale c'est de donner les opportunités à tout le monde afin qu'on est tous les mêmes chances dans la vie. Pour le québécois moyen de gauche, la justice sociale est rendue des résultats égaux pour tous. C'est là que moi, je cris à l'injustice.

 

Le Québec est une société égalitaire, mais avec une tendance fâcheuse à faire travailler les autres à la place. Est-ce normal de financer des étudiants à bas prix afin qu'ils quittent ailleurs, pendant que ceux qui déménagent ici et contribuent à la société paient le plein prix? Non. Est-ce normal de financer pleinement des étudiants en sciences sociales dans des programmes qui ne donneront pas de bénéfices nets pour la société car ces étudiants vont aller travailler dans un starbucks? Non. Est-ce normal d'avoir des autoroutes payées à même les impôts alors que le "pauvre" moyen n'a même pas de voiture et ne les utilisera pas. Non.

 

Les québécois pensent vivre dans une société de justice sociale, dans les faits, le québécois moyen fait le moins de bénévolat et donne le moins aux oeuvres de bienfaisances au Canada. Bravo la solidarité...

 

Le principe d'utilisateur-payer est un concept que j'adhère au plus haut point, en autant que les malades et démunis de la société puissent en profiter. Le problème au Québec, c'est que la moitié des gens ne paient pas d'impôts, et c'est là que je cris à l'injustice. Vous me dites que la moitié de la population est incapable de se faire vivre? Un peu de sérieux...

 

Je suis quand même surpris que plusieurs mesures n'ont pas été prises pour rebalancer la justice sociale. Par exemple les REEE, c'est une subvention aux études pour les riches, ceci devrait être aboli. Autrefois, pour avoir droit à un crédit d'impôt de RÉER, les placements devaient être faites dans des fonds d'actions Québécois. Là encore la richesse sort du Québec et pour les riches.

 

 

Oui je crois en la justice sociale, mais elle est bien différente de celle qui manifeste dans la rue.

Modifié par p_xavier
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Je comprend les réticences à payer des impôts quand on regarde trois choses:

 

1) Trop souvent, trop peu de fonds se rendent à leur destination pour aider les plus démunis. Ils se perdent en route pour financer une bureaucratie tantaculaire. À qui profite cette bureaucratie? Aux syndicats, qui font le plein de cotisations. Quels groupes sont parmi ceux qui veulent encore et toujour plus de programmes sociaux? les syndicats...

 

2) Une trop grande partie des fonds va "aider" des gens qu'on ne devrait pas aider. Par exemple: le BS de carrière qui ne veut pas trouver d'emploi parce qu'il n'aime pas travailler (ce ne sont pas tous les BS qui sont dans cette situation, mais il serait malhonnête de prétendre qi'il n'y en a pas). L'éternel étudiant qui se prend 5 cours par session en se disant d'emblée qu'il va en abandonner 3 ou 4 avant la fin. L'entreprise qui demande des rabais d'électricité pour créer des emplois qui rapporteront moins au Québec que lesdits rabais. La vieille dame qui appelle une ambulance (subventionnée) pour l'amener à l'hôpital mais qui va miraculeusement mieux une fois arrivée et qui repart par elle même. par coincidence, il y a un centre commercial juste à côté de l'hôpital... Tous les gens qui vont à l'urgence pour des bobos parce que c'est "gratuit". Etc. Ce sont des exemples, certainement pas la norme. Mais il faut assurément faire du ménage pour contrer les abus (que nous n'avons plus les moyens de nous payer).

 

3) Trop de programmes rendent la population dépendante aux gouvernements (et par extension aux partis de gauche qui aiment ces programmes). Il faut des programmes qui ont pour effet de permettent aux bénéficiaires de devenir plus autonomes et d'éventuellement contribués eux aussi à ces programmes. Plus de 40% de la population qui ne paye pas d'impôts, c'est intenable. C'est étrange comme les partis politiques qui sont le plus en faveur de l'indépendance du Québéc sont ceux qui sont le plus en faveur de la dépendance des Québécois...

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Je me suis toujours demandé pourquoi au Québec on semble privilégier de rendre les riches plus pauvres plutôt que d'essayer de rendre les pauvres plus riches... C'est pour moi une aberration. Baisses d'impôts et hausse des taxes à la consommation... C'est drôle... Pour nous, familles moyennes, ça sonne ridiculement bien. Plus d'argent dans mes poches pour dépenser ou j'en ai envie, et je contribue sur ce que j'utilise... C'est vrai que les plus pauvres devront payer plus cher, je l'admet. Mais statistiquement parlant les riches consomment beaucoup plus que les pauvres, et consomment des biens et services beaucoup plus chers aussi. En toute honnêteté selon les plus récentes études c'est les classes les plus pauvres qui fument le plus... À 10$ le paquet ça revient cher... just saying, et sans mettre tous les pauvres dans le meme panier. J'en appelle aux bougons de se forcer un peu, et je donne tout mon support à ceux qui utilisent l'aide sociale parce qu'ils n'arrivent tout simplement pas. Ça me fait penser à une scène du film Mommy... Quand Anne Dorval explique ses problèmes financiers à une dame et lui dit: L'aide sociale yé pas question que je touche à ça je suis travaillante... Un si beau programme, une si bonne idée... Défiguré, éhonté par ceux qui abusent...

 

Peut être qu'on devrait aider le monde à voir les priorités économiques? Un cours de budget familial comme dans le temps?

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Le fait qu'un étudiant au secondaire moyen ne sait aucunement comment faire un budget, je trouve ça épouvantable. Au secondaire, j'avais des cours de comptabilité et de création d'entreprise. On est loin de ça au Québec. Je m'en souviens que le Gouvernement du Québec avait changé le paiement des prêts étudiants au mois, parce que dans un seul paiement, les gens dépensaient tout dans le premier mois. Y a un moment donné faut les gens se responsabilisent, non?

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Je me suis toujours demandé pourquoi au Québec on semble privilégier de rendre les riches plus pauvres plutôt que d'essayer de rendre les pauvres plus riches... C'est pour moi une aberration. Baisses d'impôts et hausse des taxes à la consommation... C'est drôle... Pour nous, familles moyennes, ça sonne ridiculement bien. Plus d'argent dans mes poches pour dépenser ou j'en ai envie, et je contribue sur ce que j'utilise... C'est vrai que les plus pauvres devront payer plus cher, je l'admet. Mais statistiquement parlant les riches consomment beaucoup plus que les pauvres, et consomment des biens et services beaucoup plus chers aussi. En toute honnêteté selon les plus récentes études c'est les classes les plus pauvres qui fument le plus... À 10$ le paquet ça revient cher... just saying, et sans mettre tous les pauvres dans le meme panier. J'en appelle aux bougons de se forcer un peu, et je donne tout mon support à ceux qui utilisent l'aide sociale parce qu'ils n'arrivent tout simplement pas. Ça me fait penser à une scène du film Mommy... Quand Anne Dorval explique ses problèmes financiers à une dame et lui dit: L'aide sociale yé pas question que je touche à ça je suis travaillante... Un si beau programme, une si bonne idée... Défiguré, éhonté par ceux qui abusent...

 

Peut être qu'on devrait aider le monde à voir les priorités économiques? Un cours de budget familial comme dans le temps?

 

Si je ne me trompe pas, les loyers, le transport en commun et certains produits alimentaires ne sont pas taxés. Cest éléments forment la plus grande part du budget des familles plus pauvres et ne seraient pas directement affectés par une hausse de TVQ.

 

En ce qui concerne l'éducation économique, c'est une lacune majeure au Québec. Il faudrait entre autres un cours de "consommateurisme" (je n'aime pas le mot) où les jeunes pourraient apprendre les pièges du monde économique comme les cartes de crédit, les contrats de cellulaires et les lois sur les normes du travail (au secondaire et au cégep, j'ai parfois vu des étudiants être payés en bas du salaire minimum).

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Mes parents m'ont appris a mettre de l'argent de coté pour les imprévues . Beaucoup se fient au gouvernement pour leur vieux jours. Ils vont frapper un mur.

Il y a 15 ans on ne voyait pas des pubs a la radio,la télé ou les journeaux de syndic de faillite et de consolidation de dettes.

 

L'éducation économique passe aussi par les parents pas seulement l'école. C'est un tout.

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