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REM (ligne A) - Discussion générale


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Transport collectif | À quoi ressemblera l’« ère REM » ?

Henri Ouellette-Vézina

Vous lisez et entendez son nom depuis des années, mais dans quelques semaines, peut-être quelques mois, il deviendra réalité. Le Réseau express métropolitain (REM) prépare au printemps son grand lancement sur la Rive-Sud et promet de « transformer la mobilité » dans le Grand Montréal. À une condition : être aussi fiable que promis.

« Ça va complètement transformer l’activité économique de Montréal. Tout d’un coup, on va se retrouver avec une fluidité dans des secteurs où des bassins de travailleurs ne peuvent jusqu’ici accéder à des emplois. […] Les gens ne réalisent pas ce que ça sera d’avoir un système disponible 20 heures par jour, fiable et fréquent, mais surtout accessible à tous », affirme Harout Chitilian, vice-président, affaires corporatives, développement et stratégie à CDPQ Infra, en entrevue avec La Presse.

Le REM sera le premier système au Québec à avoir des portes palières, ce qui crée une barrière physique entre la voie et le quai, augmentant ainsi la fiabilité et la sécurité du service. « Juste ça, pour moi, ça va donner une autre expérience. Et on ne sait jamais, peut-être que ça aura un effet boule de neige et que le métro de Montréal en mettra aussi pour améliorer la fiabilité et éviter les pannes, qui sont très souvent causées par des gens qui échappent des choses sur la voie », poursuit le gestionnaire de la Caisse.

D’abord prévue à l’automne dernier, la date officielle du lancement n’est pas encore connue. Et bien que la fréquentation du transport en commun plafonne à 70 % du niveau prépandémique dans le Grand Montréal, la CDPQ Infra a bon espoir que ses projections d’achalandage réalisées avant l’arrivée de la COVID-19 se concrétiseront. Dans les deux prochaines années, l’« expérience » de l’usager changera complètement, et en mieux, affirme l’organisation.

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INFOGRAPHIE LA PRESSE

En 2017, l’organisation estimait qu’environ 41,9 millions de passages seraient enregistrés annuellement sur le réseau du REM, une fois qu’il serait entièrement livré. D’ici 2031, ce chiffre atteindrait plus de 45,1 millions, selon ces mêmes projections, ce qui signifie une hausse d’environ 8 %.

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PHOTO PATRICK SANFACON, ARCHIVES LA PRESSE

Harout Chitilian, vice-président, affaires corporatives, développement et stratégie à CDPQ Infra

La réalité a changé, il y a à l’évidence eu des changements d’habitudes en transport avec le travail hybride et le télétravail, mais d’un autre côté, on entrevoit également un développement très prononcé autour des futures stations du REM. Tout ça va amener un bassin d’utilisateurs qui vont se déplacer pour d’autres raisons que le travail.

Harout Chitilian, vice-président, affaires corporatives, développement et stratégie à CDPQ Infra

Partout dans le Grand Montréal, on se prépare aussi à l’arrivée du REM. Le Réseau de transport de Longueuil (RTL) remaniera d’ailleurs largement son réseau d’autobus pour s’y adapter. « On va optimiser les cheminements piétons et cyclistes vers les nouvelles stations. La STM travaille aussi son offre de service pour offrir les meilleures dessertes possibles », assure la responsable de la mobilité de l’administration Plante, Sophie Mauzerolle.

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PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Le futur REM a été confronté à une panne lors d’un épisode de verglas au début du mois de janvier dans le cadre de tests réalisés dans des conditions extrêmes.

Le défi de la fiabilité

Pour Catherine Morency, titulaire de la Chaire mobilité à Polytechnique Montréal, l’arrivée du REM est une occasion en or d’« aller chercher de nouveaux usagers » au sortir de la pandémie, et d’avoir un « effet structurant sur les choix de mobilité de citoyens ». « Mais pour ça, il faut que ça se passe bien dès le départ. Le principal défi, ça sera la fiabilité du réseau, parce que la fréquence, elle, on le sait qu’elle sera au rendez-vous. Les attentes vont être très élevées », dit-elle.

« La première expérience va être assez critique. On va avoir beaucoup de curieux. Si on ne répond pas aux attentes qui ont été construites, ça risque d’être assez dommageable », persiste encore Mme Morency.

« On ne peut pas se permettre un échec, ni l’équivalent d’Ottawa avec un train qui est tout le temps en panne », soutient de son côté la directrice générale de Trajectoire Québec, Sarah V. Doyon. Le nouveau train léger desservant la capitale fédérale a régulièrement fait la manchette après être tombé en panne à de multiples reprises lors de grands froids. « On veut éviter que les gens ne fassent pas confiance au REM, à tout prix. Ça prend un système qui compétitionne la voiture en termes de rapidité, de fréquence et de fiabilité dès le jour 1 », soutient-elle.

C’est littéralement un deuxième métro qu’on construit, avec l’amplitude d’horaire et la fréquence bidirectionnelle élevée. On va pouvoir aller dans le REM sans regarder un horaire. Ça change tout. Maintenant, il faut livrer ce qui a été promis.

Sarah V. Doyon, directrice générale de Trajectoire Québec

Chez CDPQ Infra, on assure être au fait de l’importance de ce moment. « Préserver la confiance des usagers, c’est le nerf de la guerre », convient Harout Chitilian. Son groupe dit être en train de finaliser les tests en « conditions extrêmes ». « C’est un travail minutieux qui va ensuite nous amener à ce qu’on appelle la marche à blanc. D’ici quelques semaines, vous allez voir les voitures circuler pendant une trentaine de journées de suite sans arrêt, comme si elles fonctionnaient, mais sans usagers », révèle-t-il.

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PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Voie du REM à Montréal

« C’est un peu comme de la fumée blanche préalable à la mise en service. Tout a été testé, mais là, on va opérer le système comme s’il fonctionnait de façon tout à fait normale. Et après, ça va être la mise en service », persiste le gestionnaire.

Il admet néanmoins que dans tout système de transport, comme le métro de Montréal, « des pannes peuvent survenir ». « Pour nous, l’important, c’est surtout d’avoir des mécanismes en place pour gérer les imprévus, et c’est à ça que servent les tests. Pour le reste, si ça survient, on préconisera une approche transparente pour expliquer le tout aux usagers en temps réel », promet M. Chitilian.

Un modèle « distinct »

Les problèmes financiers de l’industrie du transport collectif – l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) traîne toujours un manque à gagner de 500 millions – n’effraient pas non plus CDPQ Infra. « L’approche qu’on a est différente. On a pris le pari de lier les revenus du système à l’achalandage. Ultimement, s’il n’y a pas d’achalandage, il n’y a pas de paiement. Et donc en tant que développeur, on prend un risque en ce sens », confie M. Chitilian à ce sujet.

Ainsi « tributaire de l’achalandage », le modèle de financement du REM est toutefois basé sur « un horizon très long terme », rappelle-t-il aussi.

En ce moment, le plein-emploi rend les employeurs flexibles dans les horaires, mais tout ça peut changer dans le temps et venir modifier les perspectives des autres sociétés de transport. L’achalandage peut revenir [à 100 %].

Harout Chitilian, vice-président, affaires corporatives, développement et stratégie à CDPQ Infra

Pour l’expert en planification des transports à l’Université de Montréal Pierre Barrieau, cette approche induit forcément des « risques » dans un contexte postpandémique. « Cela dit, ça ne veut pas dire qu’ils ne peuvent pas changer de modèle en cours de route. Tout ça se négocie avec le gouvernement », rappelle-t-il.

Fin février, en présentant les états financiers de la Caisse de dépôt, son président Charles Emond avait reconnu que l’exportation du modèle du REM devrait quant à elle attendre. « On a regardé certains projets à l’international, a-t-il dit. Dans certains cas, on a passé. De mon point de vue, je pense qu’il y a beaucoup à faire ici au Québec. Cela n’exclut pas l’international, mais je dirais qu’on priorise le Québec et qu’on verra pour la suite », avait-il dit.

« Avec les taux d’intérêt actuellement, la hausse des coûts et toute l’incertitude autour de l’achalandage des réseaux, c’est beaucoup moins intéressant pour eux de vendre le REM. Mais quand les choses vont s’améliorer, ils vont peut-être revenir là-dessus », nuance encore M. Barrieau.

Pour quand les autres tronçons ?

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PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Travaux de construction du REM près de la gare de Fairview Pointe-Claire

CDPQ Infra avait annoncé en juin 2022 que la livraison de 18 stations du REM, au centre-ville, dans l’ouest de l’île et dans la couronne nord, devra à nouveau être reportée. Pour l’instant, il faudra donc attendre au moins jusqu’à la fin de 2024, le chantier étant encore durement touché par la découverte d’explosifs présents depuis un siècle dans le tunnel du mont Royal en juillet 2020. Quant au tracé devant relier l’aéroport au centre-ville, la livraison est prévue en 2027 seulement, des travaux de construction de la station devant d’abord avoir lieu jusqu’en 2026.

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On est le 12 mars. Le terminus de bus à l'ile des Soeurs est très loin d'être terminé. Il n'y a même pas encore de trottoir qui mène à l'intersection de la Pointe Nord. La station est donc inopérable. Je prévois une ouverture du REM pas avant juin, ou bien un autre report. W&L.

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On 2023-03-12 at 9:57 AM, Rocco said:

On est le 12 mars. Le terminus de bus à l'ile des Soeurs est très loin d'être terminé. Il n'y a même pas encore de trottoir qui mène à l'intersection de la Pointe Nord. La station est donc inopérable. Je prévois une ouverture du REM pas avant juin, ou bien un autre report. W&L.

W&L lmao

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Le 2023-03-12 à 09:57, Rocco a dit :

On est le 12 mars. Le terminus de bus à l'ile des Soeurs est très loin d'être terminé. Il n'y a même pas encore de trottoir qui mène à l'intersection de la Pointe Nord. La station est donc inopérable. Je prévois une ouverture du REM pas avant juin, ou bien un autre report. W&L.

Peut-être y a t'il possibilité que le REM puisse ouvrir sans s'arrêter à l'île des soeur le temps que la station soit complète? Plate mais faisable.

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