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Ce qui me frappe dans l'article de la Gazette, c'est que la vieille garde des restaurateurs préfère se moquer des nouvelles tendances, des nouveaux chefs et de la nouvelle clientèle, plutôt que d'accepter que le marché, et l'offre, sont en transformation.

 

En caricaturant un peu, je m'en fou de la meilleure crème brûlée en ville. Je peux m'en faire chez nous, tout comme je peux me faire un bon risotto aux champignons ou bon steak. Du boudin maison sur une planche de bois, fait par un jeune chef tatoué? Ça a plus de chance d'être original, avec des ingrédients locaux, apprêté de manière intéressante. Pour prendre un exemple concret: le boudin d'un restaurant comme le Grain de Sel sera un plat plus intéressant et moins dispendieux qu'un repas classique dans un de ces restaurants prenant de l'âge. En bout de ligne, c'est ce qui distingue les bons restaurants en 2014: l'originalité. Surtout que les gens sont maintenant capables de cuisiner, de nos jours, et tout le monde en moyen à sa cuisine à 100 000$.

 

L'offre explose, et il n'y a visiblement pas assez de clientèle pour toutes les nouvelles adresses. Dans ces conditions, mieux vaut savoir attirer la clientèle chez soit. Les plus forts vont survivre. Surtout que la plupart des nouveaux projets à la survie pas évidente vont ouvrir sur l'île, parce qu'il y a les locaux commerciaux pour les accueillir, même si une bonne croissance de la clientèle est en banlieue. Dans ces conditions, ce n'est pas surprenant non plus qu'un endroit comme le DIX30 soit toujours plein, l'offre est relativement limitée (50 restos, moins que cela dans la catégorie dont on discute ici), compte tenu de l'achalandage et de l'écrasante importance de ce quartier dans une région très peuplée. Parlant du DIX30, c'est un peu curieux que le type interviewé dans l'article de Radio-Canada ne parle que de l'apparence du resto... J'imagine que c'est une question de marketing et de clientèle-cible.

 

Il y a plusieurs «classiques» qui vont arriver à se renouveler et à renouveler l'intérêt. Mais ça demande parfois de passer à un chef jeune et plein d'idées, de savoir changer un peu, et d'offrir une image attirante. Ce n'est pas en boudant la mode que ça va arriver.

 

 

Excellente description vincethewipet, rien à redire.

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Membres prolifiques

Ce sont les mêmes statistiques qu'il y a dix ans, qu'il y a vingt ans ou trente ans. Un restaurant sur quatre seulement survit plus de cinq ans. C'est la loi du marché, c'est la même chose ailleurs qu'à Montréal.

Ce n'est pas une nouvelle nouvelle, mais il y en a qui ne le savait pas encore et maintenant il le savent.

On reverra les statistiques ressortir dans quelques années lorsqu'elles auront été oubliées, et on dira encore : Hon !! C'est tu effrayant !

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Est-ce qu'un café rentre dans la catégorie des restaurants ? Car si c'est le cas, alors il est vrai qu'il y en a plus que jamais à Montréal. Et je crois que c'est un bon signe que des cafés et des restos ouvrent en abondance. C'est toujours triste de voir un bon resto fermer ou surtout un vieux classique disparaitre mais je crois que si les gens ouvrent des restos malgré l'abondance existante c'est probablement parce qu'ils ont confiance dans Montréal.

 

J'ai justement été mangé sur la rue St-Laurent ce soir et je suis toujours surpris du nombre de restos/cafés et de la diversité de ceux-ci sur cette rue. D'ailleurs la ville ou la SDC devrait davantage jouer sur la diversité des restaurants sur cette rue. C'est vraiment un point fort.

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Le problème avec Magnan c'est qu'ils pensent qu'un hamburger steak c'est encore de la haute gastronomie et que les gens sont prêts à se saigner pour y aller; ce concept ne fonctionne plus en ville, seulement en banlieue. Non mais c'est vrai, c'est juste moi ou quand je sors de Montréal, tout d'un coup Mikes, St-Hubert et Casa Grecque deviennent des références?

 

C'est juste toi. C'est bizarre mais c'est ces restos que tu nommes de Montréal qui ont envahis les banlieues et non le contraire.

 

 

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Désolé, mais un vrai bon resto, c'est encore à Mtl qu'on en trouve. Y'en a pas en banlieue des 400 Coups, Toqué, Joe Beef, Manitoba, Kazu, Park ou Pullman. À part une ou deux exceptions, mais ça fait pas un réseau ça. Comme en culture, où c'est le vide quasi intersidéral, à part si on ne carbure qu'aux humoristes pipi-caca, qui constituent au bas mot 75% de l'offre d'une place comme la chic Etoile 10-30 par ex. La banlieue c'est une illusion de gastronomie et de culture. Ça s'améliore, mais le cheap genre TVA et JdeM dominent outrageusement.

 

Et j'en sais qq chose, j'y vis.

 

Évidemment, ça dépend des goûts. Mais c'est là mon point : le goût de la facilité et du pseudo-chic douchebag est dominant. Et je côtoie ces gens dans ma rue quotidiennement. Je les vois aller.

Modifié par MtlMan
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Au delà de la qualité du resto, de la nourriture ou du service, il y a l'expérience globale, c'est à dire la période avant d'entrer au resto et la période après le resto et cela est toujours plus intéressant en ville dans certains quartiers. La promenade qui va mener au resto et celle d'après font parties intégrale, pour moi, d'une sortie au restaurant.

 

C'es comme lorsqu'on va à New York, on a beau dormir au New Jersey parce que c'est moins cher mais c'est à Manhattan qu'on va sortir et aller manger car l'expérience au complet est beaucoup plus intéressante.

 

Bien sur que dans la vie de tous les jours on ne peut pas vouloir une expérience complète à toutes les sorties et parfois on veut juste aller manger et retourner à la maison le plus tôt possible et dans ce sens les restos de banlieue font la job. Mais sinon, Les quartiers de la ville offre définitivement quelque chose de supérieur en terme d'expérience.

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C'est juste toi. C'est bizarre mais c'est ces restos que tu nommes de Montréal qui ont envahis les banlieues et non le contraire.

 

 

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C'est justement ça, ils quittent Montréal, c'est la twist; après avoir innové et fait leur marque, ils décident de prendre de l'expansion au détriment de leurs origines et se font kicker out. Ceux qui restent sont ceux qui innovent, ce qui est implicitement éphémère, et ceux qui ne coupent pas sur la qualité et restent fidèles.

 

J'aimerais bien qu'un resto de banlieue envahisse Montréal, ça serait original.

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via the Gazette :

 

Lesley Chesterman picks the best restaurants of 2014

 

Lesley Chesterman, Special to Montreal Gazette

Published on: December 18, 2014

Last Updated: December 18, 2014 6:45 PM EST

 

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The duck and foie gras main course at Bouillon Bilk on Aug. 14, 2014. The restaurant is critic Lesley Chesterman's top pick for 2014.

John Mahoney / Montreal Gazette

 

 

What a year this was for Montreal restaurants.

 

There was an explosion of openings, yet what hurt most were the closings of many long-standing Montreal institutions like Globe, Magnan’s Tavern, Le Latini and the Beaver Club. The scene is in crisis, no doubt facing obstacles that don’t appear to be letting up any time soon. And yet when I dine out, I’m often seated in crowded rooms filled with happy customers dining on pretty fabulous food. Despite the hardships, Montreal remains a great restaurant city.

 

 

Choice right now is at an all-time high. And though this year delivered a few lousy dinners and not a single four-star review, on the whole I’d say we eat pretty darn well. The high end has all but collapsed, but the low end has improved considerably. So here we are now, noshing somewhere in the middle.

 

 

If anything, 2014 has been a year of renewal. I think of restaurants like Thursdays and Les 400 Coups doing great things under new chefs. Then there are people like the Rouyé couple, who successfully up and left the city to move on to Val-David. Joe Mercuri, former chef-owner of Brontë, is back behind the stoves, creating some pretty wild dishes at his new restaurant, Mercuri. I was sad to see the St-Denis St. restaurant Tasso close, but thrilled to see they moved to swish digs in the Old City. I have nothing but admiration for the gang at Lucille’s Oyster Dive who rebuilt after a fire gutted their N.D.G. restaurant and came out better than ever. And how great to get to know so many new chefs at restaurants like Les Coudes sur la Table, Manitoba and Salmigondis, who have found success in their adopted town of Montreal.

 

 

The Montreal restaurant scene needs some encouragement these days. Despite the snowballing austerity measures and cost-cutting many of us are sure to be considering, let’s not forget our restaurants. Here’s to more great eats in 2015!

 

 

Bouillon Bilk

 

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Co-owners Mélanie Blanchette and François Nadon consult in the kitchen at Bouillon Bilk in Montreal on Thursday, Aug, 14, 2014.

John Mahoney / Montreal Gazette

 

When I dined at Bouillon Bilk last summer, devouring dishes like lobster salad, foie gras terrine and a pork dumpling, I thought this was a restaurant that could compete on the international fine-dining scene. It opened in 2011, but finally came into its own this year thanks to chef François Nadon’s exquisite food (does anyone make more beautiful plates?) and co-owner Mélanie Blanchette’s dining room smarts. Not only were the wine choices perfect, service managed to be slick, smooth and friendly. Though the restaurant sustained major water damage on Dec. 9, things should be up and running again in the new year. Without a doubt, Bouillon Bilk was my top restaurant of 2014. Bouillon Bilk, 1595 St-Laurent Blvd. 514-845-1595. www.bouillonbilk.com

 

 

Les 400 Coups

 

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Sommelier William Saulnier, maitre d’ Xavier Girard, chef Guillaume Cantin and pastry chef Brian Verstraten at Les 400 Coups in February 2014.

Pierre Obendrauf / The Gazette

 

I was worried that Les 400 Coups might falter when its original kitchen crew departed last year. Their replacements, chef Guillaume Cantin and pastry chef Brian Verstraten, slipped into this renowned kitchen with little fanfare, but within six months had not only maintained the high level, but may even have surpassed it. From the nouveau onion soup through to the guinea hen main course to the caramel dessert, I was one happy diner. The dishes could use a little editing, but the enthusiasm I see on these plates is impressive. Les 400 Coups, 400 Notre-Dame St. E. 514-985-0400. www.les400coups.ca

 

 

Salmigondis

 

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Chef Brian Peters, left, chef de cuisine Robert Kaniak and Kyle Croutch, chef pâtissier, at Salmigondis in Montreal on Sept. 19, 2014.

Vincenzo D'Alto / Montreal Gazette

 

When I walked onto the empty terrasse at Salmigondis last summer, I was concerned. But when the plates started to arrive, my spirits soared. The talent in the kitchen includes former New Brunswickers and co-chefs Brian Peters and Robert Kaniak, and their incredibly appealing menu doesn’t fall into any particular ethnic persuasion. Instead, it’s a lineup of product-driven dishes starring deer, scallops, veal, lobster, mackerel and more. The cooking is sharp. Prices are quite high, making this an occasion restaurant. Start the night with a cocktail, soak up the pretty surroundings, and if the halibut is on the menu, jump! Salmigondis, 6896 St-Dominique St. 514-564-3842. www.salmigondis.ca

 

 

Shinji

 

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Chef Shinji Nagai prepares a sushi dish at Shinji in September 2014.

Allen McInnis / Montreal Gazette

 

I have long been a fan of chef Shinji Nagai, so I was thrilled to visit Shinji, his new restaurant in the heart of Griffintown. His partner is restaurateur/Simple Plan guitarist Jeff Stinco, who was smart to bet on Nagai as one of his brightest headline chefs. Of course, the main event at Shinji is the sushi, and the selection I was served left me wide-eyed, admiring the surgically precise slices of pristine sashimi, the exquisite fingers of nigiri sushi, the pretty maki rolls and the artistic arrangement of it all. Montreal isn’t considered much of a sushi town, but now with the likes of Shinji, Antonio Park at Park and Junichi Ikematsu at Jun-i, sushi hounds are well served. Shinji, 1732 Notre-Dame St. 438-384-1270. www.shinjimtl.com

 

 

Les Coudes sur la Table

 

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Serge Gauthier, left, chef Cédric Deslandes, and Alexandre Jourdan, maitre d’ at Les Coudes sur la Table in March 2014.

Marie-France Coallier / Montreal Gazette

 

I was one of the last critics to review Les Coudes sur la Table, but this bistronomie-style restaurant scored! Breton native Cedric Deslandes is the chef, Alexandre Jourdan is the maître d’ – and together with partner Serge Gauthier, they have created a very special restaurant. Deslandes’s food impresses because of his stellar technique. Starting with some fabulous foie gras cooked torchon-style followed by squash-stuffed ravioli and finishing with some impressive desserts, this unassuming French restaurant wowed. In a scene filled with noisy dining rooms and pork-belly-filled plates, this sophisticated bistro provides an oasis of civility. Les Coudes sur la Table, 2275 Ste-Catherine St. E. 514-521-0036. www.lescoudessurlatable.ca

 

 

La Table des Gourmets

 

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La Table des Gourmets owners Thierry Rouyé and Pascale Rouyé with their son Maxime Rouyé at their restaurant in Val-David in November 2014.

Dario Ayala / Montreal Gazette

 

Sometimes you just want a change and if so, you’d be hard-pressed to find a better restaurant “en région” than the six-month-old La Table des Gourmets. The former owners of Montreal’s La Porte restaurant, chef Thierry Rouyé and his wife, Pascale, make for the ideal husband-and-wife team, with him behind the stoves and her managing the front-of-house. The space is airy and modern, the food is made with the best local ingredients, and the prices are quite a bit lower than what you’d find for the equivalent meal in the city. Superb. La Table des Gourmets, 2353 Rue de l’Église, Val-David. 819-322-2353. ww.tabledesgourmets.com

 

 

Lawrence

 

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Left to right: co-owner Sefi Amir, sommelier Lainie Taillefer, co-owner Ethan Wills, chef/co-owner Marc Cohen, co-owner Annika Krausz, with kids Eloise and Oscar Wills, and Jessica Mallette, chef de cuisine, at Lawrence in November 2014.

Vincenzo D'Alto / Montreal Gazette

 

When looking for the ultimate Montreal experience, I can think of two establishments that capture the energy of our city right now. First, Lawrence, the restaurant run by the dynamic group of chef Marc Cohen, Sefi Amir and Ethan and Annika Wills. Lawrence has quickly become one of Mile End’s signature restaurants, popular at brunch and lunch, and exceptional at dinner time when Cohen’s modern British cuisine is the antithesis of the stuffy restaurant experience. Lawrence, 5201 St-Laurent Blvd. 514-503-1070. www.lawrencerestaurant.com

 

 

Manitoba

 

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Simon Cantin, left, chef Chris Parasiuk and Elisabeth Cardin, at Manitoba restaurant in July 2014.

Pierre Obendrauf / Montreal Gazette

 

In the same vein comes Manitoba, where owners Elisabeth Cardin, Simon Cantin and chef Chris Parasiuk have managed to create a dining space that is as much about the food, the wines, the ambience and the decor. Gosh, I never wanted to leave that restaurant. Manitoba, 271 St-Zotique St. W. 514-270-8000. www.restaurantmanitoba.com

 

 

Ikanos

 

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Chef Constant Mentzas, right, and brother Nicolas Mentzas, centre, with sous-chef Jason Smith at Ikanos in July 2014.

Dario Ayala / Montreal Gazette

 

There is a dearth of ethnic restaurants on the fine-dining beat, which is why Ikanos was such a favourite this year. Chefs Constant and Nicolas Mentzas’s menu features dishes like scallops with foie gras, octopus in a panzanella-style salad, and pomegranate-braised lamb. There are all sorts of enticing fish and seafood grilled over live wood charcoal like you see in many a Greek taverna. And then there’s Ikanos’s wine list, a great lineup of some of the most food-friendly Greek wines available. I yearn to taste more. Ikanos, 112 McGill St. 514-842-0867. www.restaurantikanos.com

 

 

Thursday’s

 

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Owner Torrance Ragueneau, left, and chef Jean-François Vachon at Thursday’s in September 2014.

John Mahoney / Montreal Gazette

 

 

And finally, the surprise of 2014: Thursday’s. In September 2012, word was this Montreal institution would be demolished. Frankly, I thought it had already closed. But a year ago, the restaurant’s demolition was scrapped and owner Bernard Ragueneau passed the torch to his son Torrance to helm the new Thursdays Bistro, Bar and Club. Smart move and even smarter of Ragueneau to hire Jean-François Vachon, an experienced chef who knows his way around the French classics. I didn’t expect much from my dinner here, but ended up having a terrific meal, with great food, superb service and all in this legendary room that turned out to be as much fun today as it was in its heyday. Here’s hoping a new heyday is on the horizon. Thursday’s, 1449 Crescent St. 514-288-5656. www.thursdaysmontreal.com

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  • 3 semaines plus tard...

via LaPresse.ca

 

Publié le 03 janvier 2015 à 08h23 | Mis à jour à 08h23

 

Trop de restaurants à Montréal?

 

NATHALIE COLLARD

La Presse

 

Y a-t-il vraiment trop de restos à Montréal? C'est ce que laissent entendre l'Association des restaurateurs du Québec et certains observateurs du milieu de la restauration. Il faut dire que l'année 2014 a été témoin de quelques fermetures crève-coeur: Chez Magnan, Globe, Le Latini, Le Continental... Est-ce un processus normal ou faut-il s'en inquiéter? En cette période d'austérité, alors que les restaurants se préparent à affronter le toujours difficile mois de janvier, nous avons posé la question à François Pageau, professeur à l'Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec.

 

Y a-t-il trop de restaurants à Montréal?

On ne peut pas répondre à cette question, car il faudrait établir une mesure à partir de laquelle il y en a trop ou pas assez. Je ne suis pas aussi alarmiste que l'Association des restaurateurs du Québec. Dans les derniers jours, on a brandi le chiffre de 26,8 restaurants pour 10 000 personnes à Montréal (soit plus qu'à New York et San Francisco). Mais ces statistiques mettent tous les restos dans le même panier, on ne sait pas où ils sont situés, de quelle taille ils sont. S'agit-il de restauration rapide ou de restos avec service complet? On ne le sait pas. Les statistiques du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ) ne précisent pas le nombre d'ouvertures et de fermetures. Par contre, ce qu'on sait, c'est que le Québec détient le record de faillites de restaurant au Canada.

 

Est-ce qu'il est plus facile d'ouvrir un resto au Québec qu'ailleurs dans le monde, ce qui expliquerait le très grand nombre d'établissements?

Ce n'est pas plus facile ici qu'ailleurs. À l'exception de la Suisse, où il faut avoir suivi un cours pour pouvoir ouvrir un restaurant, il n'y a pas beaucoup de barrières. Au Québec, il faut avoir suivi une formation du MAPAQ, c'est tout. Certains prônent des quotas. C'est le cas dans une portion de la rue Sherbrooke, où le nombre de restaurants permis est limité. Personnellement, je m'oppose aux quotas, car cela voudrait dire que le nouveau Toqué! n'ouvrirait peut-être pas. Les restaurants, c'est comme un jeu de blocs. Certains ferment, d'autres ouvrent. C'est ça, la concurrence.

 

Dans le documentaire Sous pression, le chef propriétaire Martin Juneau souligne que les restaurants montréalais ne durent pas longtemps. Comment l'expliquer?

Il a tout à fait raison. Cela s'explique par le phénomène de mode. Cela dit, on parle d'un certain groupe de restaurants, car il y a plein de restaurants qui existent depuis très longtemps et qui sont toujours ouverts, mais dont on ne se préoccupe pas du tout.

 

Mais si on prend les restaurants bien en vue, il est certain qu'ils doivent se renouveler constamment pour rester dans le coup. Peut-être qu'il est plus simple pour eux de fermer et de rouvrir sous un autre nom que de changer de l'intérieur? Peut-être que c'est sain aussi que des restaurants ferment.

 

Faut-il voir le vieillissement de la population québécoise comme une menace supplémentaire pour les restaurateurs québécois?

Absolument pas. La vieillesse d'aujourd'hui n'a rien à voir avec celle d'antan. Les personnes âgées aujourd'hui ont encore des dents, elles ont beaucoup voyagé, elles ont vu le monde et disposent de temps de loisir. C'est une chance pour l'industrie de la restauration. Il y aura une obligation de qualité pour cette clientèle, qui a vu le monde, qui a goûté aux cuisines d'ailleurs et qui aime manger au restaurant.

 

On parle beaucoup ces temps-ci du phénomène des clients qui réservent mais ne se présentent pas au restaurant. Est-ce un gros problème dans l'industrie?

Encore une fois, on n'a pas de chiffres pour quantifier l'ampleur du phénomène, mais c'est avant tout une question de respect, celui des restaurateurs d'abord et des autres en général.

 

Récemment, dans une entrevue, le chef-propriétaire du restaurant Toqué!, Normand Laprise, a affirmé que les grands restaurants montréalais ne sont pas assez chers. A-t-il raison?

Tout à fait. Le problème, du point de vue des restaurants haut de gamme, c'est que les restaurants de milieu de gamme offrent une très bonne qualité et leur font concurrence. Cela empêche les restaurants comme Toqué! d'augmenter leurs prix. Et s'ils les augmentaient, les cuisiniers voudraient que leurs salaires soient augmentés à leur tour. Ils font des salaires de misère - autour de 12 ou 13$ l'heure -, bien en deçà de la rigueur qu'exige leur travail. Je ne parle pas de ceux qui réchauffent les plats, mais bien de ceux qui créent et travaillent fort en cuisine. Leurs conditions sont assez scandaleuses.

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Dans tout il faut un certain équilibre et plus souvent qu'autrement c'est le marché qui le dicte. C'est sûr que plus il y a de concurrence, plus c'est difficile de se démarquer avec des prix supérieurs qui pourraient pourtant être justifiés, surtout quand on regarde les salaires. Mais l'industrie de la restauration est ultra exigeante et dépend grandement des attentes des clients. Ici à Montréal et au Québec en général, on est très gâtés, autant par la quantité de l'offre que par la qualité.

 

Malheureusement tout le fardeau incombe au restaurateur dont le défi est constant et le succès toujours fragile. On n'investit donc pas dans un resto pour le pognon mais surtout pour la passion. Ainsi au lieu de manger ses émotions, on les fait manger par d'autres, c'est plus gratifiant et beaucoup moins engraissant. C'est toujours ça de gagné!

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