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Le Silo no 5, citadelle numérique?

 

Le Silo no 5 de la Pointe-au-Moulin, à l’ouest du Vieux-Port de Montréal, aurait tout ce qu’il faut pour devenir un centre très recherché de stockage de serveurs informatiques.

L'effet vient avec la cause. La numérisation de nos vies quotidiennes fait, partout sur la planète, s'empiler des serveurs informatiques dans d'immenses entrepôts baptisés data centers. Ce marché du stockage explose. Il sourit également au Québec, à son climat nordique et même à des éléments de son patrimoine.

 

Un silo à grain construit avant les Années folles peut-il devenir un symbole fort de la modernité? C'est le pari que veut relever la compagnie Vert.Com qui, depuis quelques mois, propose une drôle de transformation dans le Vieux port de Montréal: celle du Silo à grain no 5 en... centre de données — data center, comme disent les Anglos —, ces entrepôts de serveurs informatiques qui se multiplient pour répondre au flux grandissant à un rythme exponentiel d'informations numériques produit chaque jour par l'humanité.

 

Baptisé Siloctet, le projet, sur les tables à dessin, consiste en l'installation de 112 000 serveurs informatiques savamment placés à la verticale dans les 44 espaces cylindriques totalement désaffectés depuis 1994 de l'annexe B1. Il attend toujours, pour prendre forme, le feu vert de la Société immobilière du Canada (SIC), propriétaire des lieux depuis 2010.

 

Unir le monde du grain à celui de la communication numérique qui s'écrit sur iPhone et iPad: l'idée semble folle, mais elle est surtout cohérente, assure Éric Mateu, responsable du projet, puisque «les grains et les données informatiques ont besoin finalement du même environnement pour leur conservation», dit-il. «Cela va donner aussi une nouvelle vie à ce vestige industriel», tout en inscrivant Montréal dans un présent numérique qui aurait tout pour sourire au Québec.

 

«En matière d'installation de centres de données, il y a un intérêt marqué pour le Québec qui se retrouve dans la liste des cinq endroits les plus prometteurs au monde, avec l'Islande, la Norvège, la Finlande et la Suède», résume M. Mateu. Et le coût de l'énergie qui prévaut ici — les centres de données sont énergivores —, les hivers et les lois moins intrusives en matière de surveillance électronique ne sont pas étrangers à la chose...

 

Environnement et Patriot Act

 

C'est qu'en se multipliant, les serveurs informatiques commencent en effet à mettre une pression énorme sur l'environnement partout sur la planète. Pour cause. Les centres de données sont en effet de gros consommateurs d'énergie, pour faire fonctionner ces concentrations de serveurs, mais aussi pour assurer leur refroidissement par climatisation. Les pays nordiques, avec leurs climats typiques se présentent désormais comme des lieux de prédilection pour l'implantation de ces centres, et encore plus quand les ressources énergétiques y sont à bon prix.

 

Mais il y a plus. Plusieurs entreprises européennes qui jusqu'à maintenant allaient déposer des données numériques dans des centres de données aux États-Unis commencent à réviser cette décision, au bénéfice du Québec, et ce, pour plus de sécurité et... de confidentialité, prétend M. Mateu. La raison? Le Patriot Act, cette législation américaine adoptée dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001 et qui renforce le pouvoir des autorités dans les mondes numériques, entre autres.

 

«Dans ce cadre légal, dit-il, le FBI peut entrer dans les serveurs des centres de données sans trop de difficulté, ce qui fait réfléchir des entreprises européennes qui s'en servent pour y conserver des copies de sauvegarde de leurs brevets, de leurs plans, de leurs rapports, de leurs communications internes.»

 

Une prolifération logique

 

Les effets de cette nouvelle délocalisation des données commencent d'ailleurs à se faire sentir, comme en témoigne l'inauguration au début de l'année d'un nouveau centre de données à Beauharnois, dans la région de Montréal. La compagnie française OVH est derrière ce projet qui, à terme, pourrait rassembler sur le site de l'ancienne usine de Rio Tinto Alcan, dans cette petite ville de 12 000 âmes, pas moins de 360 000 serveurs informatiques. Au même moment, Technoparc Montréal et Canix Colo, une boîte canadienne spécialisée en traitement de données, planchent également sur un projet de vaste entrepôt de serveurs dans le sud de la métropole.

 

«Ce n'est pas un phénomène de mode, résume M. Mateu. C'est une réponse normale à un besoin logique» alimenté chaque jour par les usagers de technologies de communication, internautes et entreprises qui revendiquent une existence en ligne.

 

Pause technique: en faisant se multiplier dans l'environnement social toujours plus d'appareils de communication portable (tablettes, téléphones intelligents), en succombant à l'appel de l'informatique en nuage qui permet le fonctionnement de blogues, de la plupart des services de Google, de Facebook, de Twitter, de YouTube... les humains encouragent de manière naturelle la multiplication de données numériques et, du coup, des serveurs permettant de stocker ces données.

 

«Les appareils que nous utilisons, pour être toujours plus petits, doivent réduire leur capacité de stockage. Or, quand on dématérialise cette capacité dans nos outils de communication, il faut la rematérialiser ailleurs, dans le nuage [informatique] qui, lui, a une existence physique: le centre de données».

 

Les chiffres sont étourdissants. Selon CISCO, en 2015, nos vies numériques devraient entraîner la conservation dans les seuls centres de données de la compagnie de 4,8 zettabytes de données informatiques — une valeur astronomique —, soit trois fois plus que la quantité évaluée l'an dernier à 1,5 zettabytes. Sur l'ensemble de la planète, ces flux d'informations en format numérique se mesurent désormais en millions d'exabytes, dont quelques milliers pourraient bien un jour passer par un des 44 cylindres du Silo no 5 de Montréal.

 

Le lieu, qui trône depuis le début du siècle dernier sur la Pointe-au-Moulin à Montréal, n'a jamais réussi à trouver son deuxième souffle après une fermeture complète il y a près de 20 ans. Des transformations en musée, en hôtel et même en climatiseur géant ont été envisagées. En vain.

 

«Le centre de données est sans doute le seul capable de donner une valeur économique à ce bâtiment tout en respectant sa nature», prétend M. Mateu qui évalue entre 150 et 200 millions de dollars le coût d'implantation de ce centre de données à la verticale.

 

Mieux, l'endroit viendrait du coup soustraire de l'environnement un énième centre de données qui, construit de manière traditionnelle, occupe de grandes surfaces au sol. «On voit donc l'intérêt d'investir des bâtiments désaffectés pour les centres de données, comme cela a été fait dans une partie du vieux port de New York, dit-il. Construit au sol, Siloctet occuperait l'équivalent de cinq terrains de football américain», conclut-il. Des surfaces bien concrètes, surtout dans les zones urbaines étriquées, qui donnent corps et matière à des vies sociales et professionnelles qui tendent à en avoir de moins en moins.

 

 

http://www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/345941/le-silo-no-5-citadelle-numerique

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Quand même une très bon projet.

 

Si l'extérieur devient le reflet de la technologie à l'intérieur, aluminium, verre, fibre optique, jeux de lumière, tout le monde sera content non ? Et transformer le toit en terasse ?

Modifié par brubru
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En ce moment, au Québec nous avons de grands avantages dans le prix de notre électricité. Tout comme le Kuweit paye son essence à 0.20$ le litre. nous ne payons que 0.06$ le KWh soit le prix le plus bas en Amérique du Nord. Nous devons pousser cet avantage au maximum aux entreprises qui utilisent beaucoup d'électricité. Comme les alumineries et comme cet exemple, les serveurs informatique.

 

Nous avons aussi une expertise en informatique équivalente à ce qui se retrouve dans la Silicone Valley et supérieur, de peu, à Vancouver et Toronto. Notre bilinguisme est aussi un avantage, un avantage pour les compagnies américaine voulant entrer le marché Français et pour les compagnies françaises voulant entrer le marché Américain. Finalement, un dernier avantages est le fait que le Québec est relativement sécuritaire, il n'y a pas grand pays dans le monde qui en veulent à Montréal, sauf les gens de Québec peut-être.

 

Ce projet au Silo#5 est le meilleur que j'ai vu depuis longtemps, le seul projet que j'aurai préféré voir est celui d'un nouveau Musée d'art contemporain à cet endroit. Mais après y avoir pensé, il est logique que le MAC reste où il est et qu'il s'agrandissent en place.

 

Je suis un geek avoué, tout ce qui est techno m'intéresse et avec la poussée de la technologie en nuage (cloud technology), une quantité importante de donnée devra être placée et des milliers de "yottaoctet"' auront besoin d'être hébergés par les Googles, Apples, Sun, IBM et Microsoft de ce monde. Laisser le Maire Labeaume faire sa tourné dans le Nord du Québec avec sa gang. M. le Maire Tremblay, partez avec les têtes d'affiche des nouvelles technologies que nous avons ici et visitez la Californie.

 

<ATTENTION commentaire politique>

Puisque les différents niveaux de gouvernement ne semblent pas vouloir protéger l'expertise en aéronautique de la métropole, tout comme ils ont protégés le milieu de l'automobile en Ontario. Nous devons prendre tout les avantages que nous avons et s'en occuper nous même. Montréal est laissé à lui même par le fédéral et le provincial (certain diront même par le municipal). J'ai rien contre le plan nord, mais faut penser à un Plan Montréal !!

<FIN du commentaire politique>

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il n'y a pas grand pays dans le monde qui en veulent à Montréal, sauf les gens de Québec peut-être.

 

Laisser le Maire Labeaume faire sa tourné dans le Nord du Québec avec sa gang. M. le Maire Tremblay, partez avec les têtes d'affiche des nouvelles technologies que nous avons ici et visitez la Californie.

 

<ATTENTION commentaire politique>

Puisque les différents niveaux de gouvernement ne semblent pas vouloir protéger l'expertise en aéronautique de la métropole, tout comme ils ont protégés le milieu de l'automobile en Ontario. Nous devons prendre tout les avantages que nous avons et s'en occuper nous même. Montréal est laissé à lui même par le fédéral et le provincial (certain diront même par le municipal). J'ai rien contre le plan nord, mais faut penser à un Plan Montréal !!

<FIN du commentaire politique>

 

La rumeur qui coure est à l'effet que des groupuscules terroristes attrapent des montréalais dans les rues de Québec, et les assujetissent à une labeaumotomie non sollicité. C'est grave.

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<ATTENTION commentaire politique>

Puisque les différents niveaux de gouvernement ne semblent pas vouloir protéger l'expertise en aéronautique de la métropole, tout comme ils ont protégés le milieu de l'automobile en Ontario. Nous devons prendre tout les avantages que nous avons et s'en occuper nous même. Montréal est laissé à lui même par le fédéral et le provincial (certain diront même par le municipal). J'ai rien contre le plan nord, mais faut penser à un Plan Montréal !!

<FIN du commentaire politique>

 

Commentaire partagé.

 

Regard supplémentaire sur la situation: La catastrophe des défusions a retardé Montréal depuis une décennie. Il se pourrait même que c'était voulu par plusieurs au gouvernement. Une métropole qui fait 50% du Québec, ça effraie les jaloux de la petite capitale. Et la mentalité existe un peu partout en région. Le gouv Charest est un gouv des régions pour les régions. Les défusions c'est clairement une opération pour garder Mtl divisée alors que les autres villes grossissaient par les fusions. Il faudra régler une fois pour toutes le problème de gouvernance à Mtl. C'est inévitable. D'une manière ou d'une autre, une véritable fusion devra se faire un moment donné.

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Commentaire partagé.

 

Regard supplémentaire sur la situation: La catastrophe des défusions a retardé Montréal depuis une décennie. Il se pourrait même que c'était voulu par plusieurs au gouvernement. Une métropole qui fait 50% du Québec, ça effraie les jaloux de la petite capitale. Et la mentalité existe un peu partout en région. Le gouv Charest est un gouv des régions pour les régions. Les défusions c'est clairement une opération pour garder Mtl divisée alors que les autres villes grossissaient par les fusions. Il faudra régler une fois pour toutes le problème de gouvernance à Mtl. C'est inévitable. D'une manière ou d'une autre, une véritable fusion devra se faire un moment donné.

 

Je suis d'accord avec toi, mais il faudra un changement de gouvernement pour cela, puisque c'est le gouvernement Charest qui a créé le problème en défaisant ce qu'avait fait le Parti Québécois.

 

Quant au projet lui-même, il n'apporte que des avantages et aurait le mérite de redonner vie à des ruines gigantesques qui sont plutôt encombrantes dans leur état, dans le paysage du Vieux Port. Bien sûr moi aussi j'ai rêvé à un nouveau musée d'art contemporain et à un hôtel au design audacieux. Mais il faut du budget et une volonté des gouvernements supérieurs qui ne s'est pas matérialisée.

 

Ce projet en tout point pragmatique répondra à plusieurs besoins en même temps et son isolement sur sa pointe de terre le rendra moins vulnérable sur le plan de la sécurité. A regarder ce qui est proposé, qui m'apparait parfaitement adapté à l'architecture ultra restrictive des silos, j'ai peine à croire qu'on laissera passer cette opportunité. Depuis le temps qu'on cherche à démolir ou reconstruire "la chose", voilà une occasion en or qui devrait satisfaire tout le monde.

 

De plus le fait que cette énorme construction soit à proximité de l'eau pourrait lui servir grandement. En effet on pourrait développer une centrale hydro-électrique sous-marine avec des turbines qui profiteraient du fort courant du fleuve (au large du port) près de cet endroit et cela sans impact visuel et fort probablement un impact limité sur le plan environnemental. De plus l'eau du fleuve toujours plus froide que l'air ambiant pourrait servir à refroidir les installations par un système thermique intégré. Deux avantages particuliers qui pourraient être développés indépendamment l'un de l'autre ou en tandem.

 

Ce n'est donc pas le potentiel qui manque et la société qui gère le développement de cette partie du Vieux Port aura probablement très longtemps à attendre, si elle laisse passer cette superbe proposition.

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  • 1 mois plus tard...

Montréal, capitale de la France en Amérique du Nord

Publié le 25 avril 2012 à 07h00

Alain McKenna,

 

C'est 1534 qui recommence, en version numérique. Assaillie par les bateaux français au début du 16e siècle, celle qu'on appelle désormais Montréal est aujourd'hui le tremplin des sociétés technologiques françaises de toute taille, avec à la clé, un accès à l'eldorado infonuagique américain...

 

 

Caractérisée par une interface web d'où on peut tout gérer et commander, l'informatique en nuage est une technologie qui dépasse les frontières, mais elle n'échappe pas aux contraintes géographiques les plus élémentaires : plus on est loin de ses clients, plus le délai de transmission des données est long.

 

C'est pourquoi les hébergeurs et les fournisseurs de services infonuagiques ayant des visées internationales doivent déployer des centres de données dans chacune des grandes régions desservies.

 

Amazon a des serveurs à Amsterdam, Francfort, Hong Kong et Tokyo. Google en Belgique, en Finlande et à Taïwan. Microsoft en Irlande et à Singapour. iWeb au Québec, au Brésil et bientôt en Inde et en Europe.

 

 

Deux sociétés françaises

 

À ce jeu, Montréal pourrait gagner gros. En un an et demi, deux sociétés françaises ont ouvert une première succursale dans la métropole québécoise, dans l'espoir de percer le marché internet nord-américain.

 

L'hiver dernier, OVH, le plus important hébergeur européen a annoncé l'installation à Beauharnois de ce qui pourrait devenir, à terme, son plus gros centre d'hébergement de données, à 360 000 serveurs.

 

OVH suivait ainsi la même démarche que son rival Linkbynet, un hébergeur de plus modeste taille qui se spécialise exclusivement dans des services liés à l'informatique en nuage. Au-delà de l'hébergement sur mesure, Linkbynet tente de séduire les PME canadiennes en leur fournissant un service simplifié de gestion des applications web qu'elles comptent utiliser.

 

La formule fait mouche : l'entreprise a doublé de taille depuis son arrivée à Montréal, en 2010, et compte le faire à nouveau d'ici l'an prochain, faisant passer son nombre d'employés de trente à soixante. «En France, nous avons fait notre marque avec des clients de la trempe de Michelin et Sodexo. À Montréal, nous ciblons les PME québécoises, mais c'est aussi notre base pour l'ensemble de l'Amérique du Nord», explique Julien Trassard, PDG de Linkbynet Canada.

 

L'Oncle Sam

 

M. Trassard n'est pas seul à voir Montréal comme un tremplin vers le marché nord-américain. Outre Linkbynet et OVH, des entreprises québécoises lorgnent aussi du côté de l'Oncle Sam.

 

Sa douzaine d'entreprises spécialisées, ses coûts d'affaires peu élevés et sa géographie avantagent la métropole québécoise. Pas pour rien si, en juillet dernier, la firme d'analyse 451 Group classait Montréal au sixième rang des villes nord-américaines les plus attrayantes pour les hébergeurs de données.

 

Tout le monde en profite, pas seulement les hébergeurs français, conclut Julien Trassard. «Ça démocratise le cloud, ça génère de l'emploi et ça fait du Québec une plaque tournante des TI en Amérique du Nord.»

 

http://affaires.lapresse.ca/portfolio/infonuagique/201204/24/01-4518514-montreal-capitale-de-la-france-en-amerique-du-nord.php

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