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Publié le 11 mai 2009 à 06h39 | Mis à jour à 06h42

 

Surfait, le Plateau-Mont-Royal?

 

Lise Leduc

La Presse

 

Ceux qui commencent à trouver qu'il faudrait en revenir, du Plateau-Mont-Royal, n'ont sans doute pas tort de trouver que ce quartier de Montréal est un peu, beaucoup idéalisé dans les journaux. Pour tout dire, autour du Plateau, il y a carrément «sublimation médiatique», à en croire une professeure de l'Université d'Ottawa qui vient de produire une étude sur le «processus de consécration du Plateau-Mont-Royal».

 

Michel Tremblay a écrit son Albertine en cinq temps; Kenza Benali, elle, a étudié le Plateau en trois temps en examinant des centaines d'articles publiés ici. Elle présentera ses conclusions cette semaine dans le cadre du Congrès de l'Association francophone pour le savoir (ACFAS).

 

 

Dans les années 70, le Plateau est déstabilisé par la poussée de la ville. «Dans un contexte marqué par le populisme et le traditionalisme, le Plateau est alors investi d'un discours médiatique qui l'érige comme le symbole de la «ville traditionnelle» par opposition à la «ville moderne» projetée par les autorités municipales», écrit Mme Benali.

 

Le Plateau est alors présenté comme un espace de «cohabitation pacifique entre différentes classes et ethnies», poursuit-elle. Comme le dernier rempart contre la ville tentaculaire, quoi.

 

C'est l'époque de la «bohème artistique et intellectuelle» et le Plateau se présente alors comme «le ghetto de la contre-culture québécoise», «la capitale du macramé». Les artistes célèbrent le Plateau, s'y installent et entraînent la première phase d'embourgeoisement.

 

Arrivent les années 80. Il y a revitalisation commerciale, rénovation domiciliaire, création de parcs. Le quartier se met à incarner le renouveau urbain, mais il perd au passage sa réputation de quartier populaire pour s'embourgeoiser. On le dépeint désormais comme un quartier convoité, cher.

 

«Si plusieurs acteurs sociaux (journalistes, résidants, militants, etc.) ont apprécié cette métamorphose urbaine, d'autres l'ont vivement contestée», peut-on lire dans l'étude de Mme Benali.

 

Plus positif

 

Les années 90 voient réapparaître dans la presse un ton résolument plus positif, «même que le quartier connaît une sublimation médiatique sans précédent», avance Mme Benali. Il devient l'un des quartiers les plus branchés en Amérique du Nord et «avec la notoriété internationale de Michel Tremblay et de son oeuvre, il acquiert ses lettres de noblesse».

 

La presse lui pardonne son embourgeoisement et avance que sa mixité lui permet de retrouver l'équilibre d'antan au plan de la diversité sociale.

 

Les médias l'opposent à des quartiers comme Outremont, le Vieux-Montréal et le Centre-Sud, «comme si ces derniers étaient les rivaux potentiels du Plateau». Dans ce discours, Outremont est «catalogué comme un ghetto bourgeois sclérosé», le Vieux-Montréal comme un «musée figé» et le Centre-Sud comme un quartier «dont la stigmatisation négative freine la relance».

 

Le Plateau devient la petite ville dans la grande ville, le quartier par excellence où l'on a su réconcilier la ville et la nature.

 

Bernard Lamizet, professeur à l'Institut d'études politiques de Lyon, avait bien raison, conclut Mme Benali au sujet du Plateau, quand il a écrit que la ville imaginée et la ville réelle «participent toutes deux au dynamisme de la vie urbaine». La ville, comme le disait Lamizet, «n'est pas seulement le lieu où nous vivons et où nous mettons en oeuvre nos stratégies de sociabilité: elle est aussi le lieu que nous investissons de notre imaginaire, de nos désirs, de nos utopies».

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ma biere est prète pour assister au échanges entre Malek + Habsfan VS Yarabundi + Etienne :stirthepot: :stirthepot: :stirthepot::silly: :silly:

 

 

Tu sais, je ne déteste pas le plateau. J'ai vécu quelques années sur St-laurent au coin de fairmount. Je sais que c'est le mile-end, mais c'est tout près, et j'étais toujours rendu sur le plateau. Je m'y retrouve encore assez souvent.

 

Ce que je n'aime pas ce sont les artistes (wanna-be) ou les journalistes "platoistes" qui se prennent pour le trou-de-vul du monde et qui croient que le Plateau est le meilleur endroit pour vivre et qu'à l'extérieur du plateau il n'y rien de bien!:stirthepot: Les Guy A. Lepage et compagnie!

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Ouais ben Habsfan, les "platoïstes" comme tu les appelles on en voit pas des tonnes. Le Plateau dans lequel je vis moi c'est un quartier de classe moyenne, des familles qui envoient leurs enfants à l'école public au primaire et à l'école privé au secondaire. C'est à peu près la même population qu'en banlieue mais -à la vérité- un peu snob. Bizarrement, je ne crois pas qu'ils vivent sur le Plateau par snobisme mais plutôt parce que le Plateau offre aux snobs le genre de services auxquels ils s'attendent.

C'est vrai qu'il y a des artistes et des gens de la "Culture" en général mais il reste des indécrottables comme moi. J'ai encore deux ou trois amis d'enfance qui habitent encore le Plateau et des collègues de primaire qui y vivent encore.

Tout ce que je sais en ce qui me concerne c'est que j'y suis né et que j'y demeure toujours. Pourquoi est-ce que j'y demeure toujours ? Parce que c'est tellement proche du centre-ville et du Vieux-Montréal (mes deux principaux lieux de travail) que c'en est presque ridicule. Évidemment je pourrais vivre dans le Centre-Sud et je serais encore plus prche du centre mais justement je trouve ce quartier trop proche du centre. Il est pratiquement engorgé par la circulation sur Ontario, Sainte-Catherine et René-Lévesque (trois importants artères qui traversent également le centre-ville). Ça ne me conviendrait pas.

L'article cité plus haut dit que le Plateau a commencé à devenir le repères des artistes dans les années 1970 mais à la vérité mon expérience est différente : dans les années 1970 j'ai fui le quartier qui me rappelait trop ma vie de famille. J'ai vécu dans le Mile-End (pour moi, ce n'était plus le Plateau) dans Hochelaga (j'ai pas détesté : avec la station de métro Préfontaine on est vraiment très prés du centre).

Bref, il n'y a aucun autre quartier qui ait autant de diversité de rues commerçantes (Laurier, Mont-Royal, Saint-Denis et en allant un peu plus loin : Saint-Laurent, du Parc). Pour moi ces rues (que je trouve encore fabuleusement attrayantes) sont tellement à proximité que je "les marche" plutôt que de prendre la voiture ou le vélo.

Alors pour moi toutes les autres raisons que les snobs pourraient invoquer pour justifier de choisir de vivre sur le Plateau ne seraient pas valables.

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