ville-marie La Catherine (2134, rue Sainte-Catherine Ouest) - 14 étages (2017)

[greg16]

C'est là qu'on voit que la politique de l'architecture de l'Ordre des architectes du Québec est loin d'être un luxe. Pour qu'une population accepte qu'un immeuble comme ça soit construit sur une de ses plus prestigieuses artères, il y a un grave et profond problème.

[vivreenrégion]

La densité continue aussi avec le projet sur RL, les 15-20 étages.

[ouaouaron]

Montréal ville de design en effet!

 

C'est incroyable le manque d’esthétique de certains des projets qu'on construit.

[Trashy15]

On dirait un HLM des années 70.... c'mon!

[MtlMan]

On dirait qu'il y a comme un consensus qui se dégage! Cet immeuble aura réussi tout un exploit sur ce forum (bien malgré lui)!

[acpnc]

Je viens de commenter sur le petit projet proposé de la rue Charlotte. Je réalise que mon texte est encore plus pertinent en ce qui regarde celui-ci, surtout qu'il est déjà approuvé: Il faut juger chaque projet au cas par cas. Aussi un projet ordinaire peut paraître plus ou moins intéressant selon le site choisi. Dans ce cas, ce peut être un bon compromis sur le statu quo. Disons finalement que plus une proposition a de la visibilité (sur une rue commerciale ou de prestige notamment), plus elle devrait idéalement avoir un design recherché.

 

Bien sûr on souhaiterait le maximum de petits chefs-d'oeuvre partout, mais on ne rêvera pas en couleur, ce n'est malheureusement pas dans l'esprit peu exigeant de notre société nord-américaine.

 

Ici particulièrement, on a justement un cas patent d'assemblage de matériaux et de lignes sans aucun rapport entre eux. Un langage architectural confus, sans style et sans aucun intérêt. Cependant il aura une grande visibilité, qui aura pour conséquence d'appauvrir davantage le paysage urbain et encouragera sûrement la facilité à d'autres promoteurs dans le secteur.

 

Est-ce déjà l'influence du Séville qui déteint sur cette construction? On est en droit de se le demander puisqu'en dépit d'un design médiocre, il semble populaire auprès des acheteurs potentiels. Il est là le danger, vendre pour vendre sans égard à la pérennité des lieux. C'est bien d'offrir du logement en ville et de densifier les lieux, mais il faut le faire pour que l'aspect esthétique du quartier en soit véritablement amélioré sur le long terme. Ce qui ne sera évidemment pas le cas ici.

 

Disons en terminant que les constructions d'aujourd'hui feront partie de l'image de la ville de demain. Un héritage urbain, qui s'il est construit n'importe comment, empêchera Montréal de se démarquer parmi les belles villes d'Amérique. Bien sûr il faut plus qu'un mauvais projet pour nuire à notre image. Mais si on fait la moyenne actuellement, il ni a pas vraiment de quoi se péter les bretelles. Ce qui m'amène à conclure: que si Paris avait agit de la sorte du temps du baron Haussmann (Second Empire) elle ne serait pas la ville la plus visitée du monde aujourd'hui.

[FrancSoisD]

C'est tellement laid que même si c'était proposé à Longueuil ce serait inacceptable.

 

Alors je t'invite à aller voir les horreurs construites y'a pas si longtemps sur le chemin de Chambly aux abords des Halles de Longueuil!

[MDCM]

En même temps, c'est un projet avec bcp de succès, ca doit plaire à plusieurs.

[acpnc]

En même temps, c'est un projet avec bcp de succès, ca doit plaire à plusieurs.

 

Il est clair que les priorités varient beaucoup d'un individu à l'autre. Certaines personnes seront moins exigeantes que d'autres, en ayant des critères très différents. Elles seront prêtes notamment à faire des compromis sur l'apparence, si les prix sont au rendez-vous. Disons aussi que la localisation d'un projet vient parfois peser lourdement dans la balance, on achète donc souvent un quartier en achetant un logement, surtout si l'on souhaite louer ce dit logement à autrui. L'opération devient alors bien davantage une transaction financière, qui serait probablement reconsidérée si c'était pour se loger soi-même.

 

Les promoteurs savent tout ça. Pour eux l'important est de vendre rapidement, faire un profit et passer à un autre projet. Pour la majorité, leur souci n'est pas d'améliorer l'esthétique du quartier, encore moins de la ville, mais de vendre un produit comme on le ferait pour un autre. Vu sous cet angle ils n'ont pas tort, comme on dit: les affaires sont les affaires. La responsabilité revient donc à la Ville elle-même ou à l'arrondissement, qui doit tenter d'influencer positivement un projet, par des critères plus sélectifs. Mais c'est un couteau à double tranchant qu'il faut manipuler avec soin. Puisque si on est trop sévère, les investisseurs iront tout simplement ailleurs.

 

En conséquence, c'est à la Ville de Montréal que revient finalement la responsabilité de promouvoir une meilleure architecture du bâti, avec des normes pré-établies par des professionnels qui exigeront un minimum de qualité, autant au niveau du design que des matériaux utilisés. Pour cela il faut une politique plus élaborée et peut-être même quelques incitatifs qui pourraient récompenser les meilleurs constructeurs.

 

En bout de ligne ce sont les mentalités qui doivent changer, on doit apprendre à intégrer la beauté dans nos valeurs de base et surtout dans notre environnement. Comprendre qu'elle est une richesse en soi par son attrait indéniable auprès d'une majorité de gens. Aussi par son effet bienfaisant et la satisfaction qu'elle procure naturellement. C'est finalement une valeur ajoutée qui a un véritable poids économique, tout en représentant un geste fort pour l'avenir d'une ville.

 

Tout cela peut sembler à contre-courant pour une société devenue beaucoup plus matérialiste et surtout hyper consommatrice, étant toujours à l'affût des nouveautés. On vit dans l'instantané, dans le jetable et la précarité. Pourtant on demeure sensible à la beauté qui est souvent la première motivation dans un voyage. Alors si on essayait de consommer cette beauté davantage dans notre quotidien, en en faisant une exigence comme une autre, on finirait sûrement par changer l'ordre des choses et nos villes en profiteraient sûrement en bout de processus.

 

On se sentirait mieux chez nous et ce sont les autres qui viendraient fort probablement nous visiter plus souvent et sûrement en plus grand nombre.

[MtlMan]

En même temps, c'est un projet avec bcp de succès, ca doit plaire à plusieurs.

 

Bof, pour la plupart du monde, c'est le prix et l'emplacement qui compte vraiment, plus la qualité des matériaux intérieurs, pas l'architecture extérieure.

 

L'idée c'est d'inciter les promoteurs à faire un minimum d'efforts pour proposer des immeubles plus beaux en général. Ainsi, les gens y achèteront des condos même malgré eux.