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dans le Devoir aujourd'hui :

 

Projet immobilier Cap Nature

 

Les écologistes «persona non grata»

 

5 avril 2016

Jeanne Corriveau, Alexandre Shields

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Photo: Jean Gagnon / CC

Le Parc-nature de l'Anse-à-l'Orme avoisinant le Cap Nature

 

Les promoteurs de l’important projet immobilier Cap Nature n’ont visiblement pas apprécié l’étude menée par des chercheurs universitaires qui a démontré que le développement prévu à Pierrefonds-Ouest se fera dans un secteur qui constitue « un pôle important de biodiversité ». Ils leur ont formellement interdit l’accès aux terrains convoités, a appris Le Devoir.

 

Dans une lettre envoyée à la Fondation David Suzuki, qui a commandité les études, le représentant des promoteurs, David Cliche, affirme qu’ils « ont accédé aux terrains qui sont la propriété de mes clients sans autorisations préalables de leur part ».

 

« Soyez donc formellement avisé que l’accès à ces propriétés vous est interdit, tant pour les membres de votre Fondation, vos mandataires ou toute autre personne ou firme associée à la conduite d’études visant les terrains des cinq propriétaires […] », fait valoir M. Cliche, ancien ministre de l’Environnement du Québec et ancien ministre délégué à la Recherche, à la Science et à la Technologie. « En espérant que vous agirez en conséquence », conclut celui qui est aujourd’hui lobbyiste pour les promoteurs du projet Cap Nature.

 

Biodiversité

 

La Fondation David Suzuki a décidé de se plier aux exigences des promoteurs, et ce, même si de nouveaux travaux de recherche devaient être menés cette année sur ces terrains facilement accessibles pour n’importe quel citoyen. Par écrit, l’organisation a tout de même déploré cette décision. Elle estime que « les scientifiques devraient avoir libre accès aux terrains pour pouvoir compléter les connaissances déjà acquises et qui démontrent la présence d’une riche biodiversité ».

 

« Nous ne pouvons y voir qu’une volonté de censure de la part des promoteurs du projet Cap Nature, qui était pourtant présenté comme un projet respectueux de l’environnement et axé sur le développement durable, souligne le directeur de la Fondation pour le Québec, Karel Mayrand, dans la réponse envoyée à M. Cliche. La Fondation David Suzuki estime que la science devrait être libre d’entraves et que le rehaussement des connaissances scientifiques est profitable à l’ensemble de la société. »

 

Les travaux menés par des chercheurs universitaires sur les vastes terrains promis au développement urbain ont en effet été l’occasion de dresser un portrait de l’importante biodiversité du secteur.

 

Ils ont ainsi permis de dénombrer 17 espèces de reptiles et d’amphibiens dans le secteur, dont certaines à statut précaire. Un total de 11 de ces espèces se trouvent directement sur le vaste terrain de 185 hectares où les promoteurs souhaitent construire 5500 logements, soit des maisons en rangée, des maisons individuelles et des condos.

 

Un total de 219 espèces d’oiseaux ont également été recensées dans la zone, ou à proximité de celle-ci. Parmi celles-ci, 15 ont des statuts de protection au sens de la loi. Des zones de nidification d’espèces menacées ont aussi été trouvées en plein coeur de ce qui deviendra une nouvelle étape dans l’étalement urbain montréalais. L’équipe de recherche a également constaté sur le terrain que plusieurs friches ont le potentiel de se développer en jeune forêt et éventuellement en forêt mature.

 

« Par sa richesse et sa connectivité avec les écosystèmes environnants, le territoire visé par le projet immobilier est une composante essentielle de la trame verte et bleue du Grand Montréal prévue dans le plan d’aménagement et de développement métropolitain », estime Jérôme Dupras, professeur au Département des sciences naturelles de l’Université du Québec en Outaouais.

 

Respect de l’environnement

 

En entrevue au Devoir, David Cliche a défendu les aspects environnementaux liés au projet de développement immobilier. « L’essence du projet est de faire un projet respectueux de l’environnement environnant, a-t-il résumé. J’ai hâte que le projet soit connu, parce qu’il se dit beaucoup de choses sur le projet. »

 

Selon M. Cliche, les promoteurs ont notamment prévu d’« améliorer » des zones humides dans le cadre du projet Cap Nature, dont au moins deux marais situés dans ce secteur constitué en bonne partie de terres agricoles en friche. Des zones seront entièrement protégées dans le cadre des travaux, a-t-il insisté.

 

« On s’en remet aux exigences du ministère [de l’Environnement du Québec]. Toutes les études réclamées par le ministère ont été effectuées », a expliqué cet ancien ministre péquiste de l’Environnement. David Cliche est également inscrit au Registre des lobbyistes du Québec pour des mandats pour chacun des cinq promoteurs du projet. Ses mandats incluent des démarches auprès du ministère de l’Environnement.

 

Lobbyisme illégal

 

En juillet 2015, David Cliche et les promoteurs impliqués dans le projet de Pierrefonds-Ouest ont par ailleurs fait l’objet d’une plainte auprès du Commissaire au lobbyisme du Québec de la part du président du Sierra Club Québec, Floris Ensink, qui reprochait à la société Grilli Développement inc. et à son principal administrateur, Jean-Pierre Grilli, d’avoir effectué des activités de lobbyisme illégales auprès du maire de l’arrondissement, Jim Beis, sans s’être inscrit au registre des lobbyistes.

 

La plainte alléguait aussi que David Cliche s’était placé en situation de conflit d’intérêts puisque, en 2008, il avait obtenu plusieurs contrats de la Ville de Montréal pour diriger le processus de planification pour le projet de conservation et de développement du secteur, avant d’être recruté par les cinq promoteurs pour défendre leur position auprès de la Ville. À l’époque, M. Cliche avait qualifié de « frivole » la plainte déposée contre lui.

 

Le bureau du Commissaire au lobbyisme a confirmé avoir reçu cette plainte sans en dire davantage sur le traitement du dossier. Pour leur part, Denis Coderre et Jim Beis avaient affirmé n’avoir jamais rencontré les promoteurs au sujet du projet de Pierrefonds-Ouest, lorsqu’ils ont été interpellés par un citoyen lors de l’assemblée du conseil municipal du 21 mars dernier.

 

M. Beis avait alors fait savoir que le cas de M. Cliche serait examiné par l’arrondissement dans les jours suivants. Depuis dix jours, Le Devoir a tenté en vain d’obtenir des renseignements à ce sujet, mais nos demandes d’entrevue sont demeurées sans réponse.

 

Rappelons que David Cliche a récemment été reconnu coupable de six infractions à la loi sur la transparence en matière de lobbyisme par la Cour supérieure dans un autre dossier.

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Est-ce qu'il vaut mieux construire sur l'île ou à l'extérieur de l'île?

 

Est-ce qu'on veut vraiment densifier l'île de Montréal, ou créer des nouveaux satellites urbains ailleurs?

 

Est-ce que l'île de Montréal a encore une vocation agricole?

 

 

D'une manière ou une autre, il faut mettre les gens quelque part... alors c'est le genre de question qu'il faut se poser avant de crier au loup!

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Est-ce qu'il vaut mieux construire sur l'île ou à l'extérieur de l'île?

 

Est-ce qu'on veut vraiment densifier l'île de Montréal, ou créer des nouveaux satellites urbains ailleurs?

 

Est-ce que l'île de Montréal a encore une vocation agricole?

 

 

D'une manière ou une autre, il faut mettre les gens quelque part... alors c'est le genre de question qu'il faut se poser avant de crier au loup!

 

Il ne fait pas construire sur l'île pour ne pas perdre d'espaces verts (et pas trop de projets commerciaux au centre de l'île pour ne pas créer un trop grand achalandage). Il ne faut pas construire en banlieue pour ne pas propager l'étalement urbain et augmenter la circulation sur les ponts. Il ne faut pas construire trop haut pour garder une échelle humaine et ne pas cacher la vue du Mont-Royal. Il faut construire des logements sociaux pour loger ceux qui en ont besoin et si on émet des doutes sur la quantité d'immigrants qu'on reçoit, on est xénophobe.

 

Où mettre tout ce monde alors? Je propose de construire en souterrain (ce sera plus près du métro!), mais uniquement si ça ne dérange pas les populations de marmottes. On pourrait aussi augmenter la densité des logements. 14 personnes dans un 4 et demi c'est possible si on dort à tour de rôle...

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Il ne fait pas construire sur l'île pour ne pas perdre d'espaces verts (et pas trop de projets commerciaux au centre de l'île pour ne pas créer un trop grand achalandage). Il ne faut pas construire en banlieue pour ne pas propager l'étalement urbain et augmenter la circulation sur les ponts. Il ne faut pas construire trop haut pour garder une échelle humaine et ne pas cacher la vue du Mont-Royal. Il faut construire des logements sociaux pour loger ceux qui en ont besoin et si on émet des doutes sur la quantité d'immigrants qu'on reçoit, on est xénophobe.

 

Où mettre tout ce monde alors? Je propose de construire en souterrain (ce sera plus près du métro!), mais uniquement si ça ne dérange pas les populations de marmottes. On pourrait aussi augmenter la densité des logements. 14 personnes dans un 4 et demi c'est possible si on dort à tour de rôle...

 

 

Beyond your sarcastic analysis and supercilious proposal, what exactly would you suggest? An island where citizens have no access to nature? I have seen those cities and their quality of life is desperately impoverished. Reading between the lines you seem to be suggesting that we must only build, more and more??? Is that it? A little serious clarification might help.

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Beyond your sarcastic analysis and supercilious proposal, what exactly would you suggest? An island where citizens have no access to nature? I have seen those cities and their quality of life is desperately impoverished. Reading between the lines you seem to be suggesting that we must only build, more and more??? Is that it? A little serious clarification might help.

 

All projets on the island of Montreal should now go vertical , 10 stories or more , with 20% social housing and 30% green spaces . Example Blue Bonnets site should have a big park in the middle with 10 to 25 storey towers around , a small Central Park . The Pierrefonds site idem , 10 to 20 storey towers all around and a hugh eco-park in the middle crossed like an x by a long broad walk, this way land owners make some money and the entire population of the island winds up with some fantastic green spaces and tremendous parks. All projets on the island of Montréal must be vertical to sustain the growth in the coming years and help create a great environment. Another point a tax credit for those in urbain areas that donate to create green spaces ; example Mrs. or Mr. X or a company donate a piece of land worth 5 million , they receive a tax credit for the same amount on there federal and provincial tax account. Wow imagine how much greener Montréal would be in ten years without a great effort .

Just an old man rumbling.

Modifié par greenlobster
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J'ai conscience d'aller à contre courant d'une bonne partie de l'opinion publique mais voila: je trouve qu'on «fétichise» la dimension «SUR ou HORS de l'Île de Montréal». D'abord, c'est une représentation inexacte de la légitime dimension «Centre versus périphérie». La forme très allongée de l'île a en effet pour conséquence que de vastes étendues de Laval et de la Rive-Sud sont situées plus près du centre-ville que ne le sont les extrémités de l'île. Deuxièmement, la répartition de la population (au sein de la RMR de Montréal) est aussi plus concentrique (cercle) qu'allongée. Troisièmement, la densité des déplacements (automobiles et transport en commun) y correspondent. Etc.

 

L'Île de Montréal, ce n'est pas l'île de Manhattan; c'est plutôt une grande étendue (500 km carrés), sur laquelle est établi un mini-Manhattan occupant une petite partie du territoire (moins de 5%). On ne doit donc pas concevoir son aménagement à la seule image de Manhattan. Si on aime les comparaisons, on pourrait considérer la Ville de New York proprement dite dans son ensemble (mais pas la grande RMR ou son équivalent statistique américain), soit 785 km 2 (terre) et 430 km 2 (eau) : sur ce territoire, on trouve «de tout», y compris de grands espaces bleus et verts, par exemple le Gateway National Recreation Area (Jamaica Bay +) dans l'est de Brooklyn. De la même façon, dans ces deux régions métropolitaines, les banlieues comptent plus de la moitié de la population (sur beaucoup plus de la moitié du territoire évidemment).

 

Pourquoi mentionner ces aspects? --Pour faire ressortir le fait que la «ville centrale» peut et doit (quand c'est possible) conserver une partie de son territoire en zones vertes et bleues naturelles, plutôt que de densifier à outrance pour retenir toute la population sur son territoire. Pour les habitants de la ville centrale, la nature est ainsi plus accessible, moins lointaine. Pour les autres, ceux qui habitent dans les banlieues: à mesure que leurs communautés regroupées sont assez importantes, il devient possible d'y travailler, d'y étudier, de s'y faire soigner et de se divertir; les déplacements vers la ville centre sont moins nombreux, de plus en plus pour des attraits spécialisés, qui demeurent généralement l'apanage du centre. Je connais au moins deux façons de désigner un même phénomène: 1) «étalement »; et 2) «desserrement».

La première façon est bien connue ici, et généralement à connotation négative. La seconde me semble mieux connue en Europe, où les problèmes d'encombrement et de surpeuplement urbains étaient beaucoup plus aigus: connotation positive. Je favorise un aménagement intelligent du territoire: je suis contre le laissez-faire, mais j'accepte l'extension géographique des fonctions urbaines. Je suis surtout contre l'intégrisme, d'un côté ou de l'autre. Morale de l'histoire pour la Ville de Montréal: préservez vos espaces verts (et bleus!), et ne perdez pas le sommeil parce certains de vos citoyens «émigrent» en banlieue. Et ne gâchez pas la vie des plus humbles en les forçant (disons: incitant fortement) à habiter à proximité de sites pollués et/ou bruyants; et prévoyez des espaces-tampons, même si ça fait moins de terrains disponibles pour l'habitation.

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^ de bons arguments.

 

pour répondre au questionnement de Toxic, je pense qu'il faut simplement viser une densité minimale, qui n'est aujourd'hui pas atteinte dans la très grande majorité de l'agglomération. Il s'agit de la densité suffisante pour supporter un service de transport en commun "lourd" (métro, tramway ou équivalent, à une fréquence minimale de 6 minutes hors pointe).

 

Si on travaille à densifier ainsi l'aire urbaine, on évite le piège d l'étalement urbain à outrance.

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Beyond your sarcastic analysis and supercilious proposal, what exactly would you suggest? An island where citizens have no access to nature? I have seen those cities and their quality of life is desperately impoverished. Reading between the lines you seem to be suggesting that we must only build, more and more??? Is that it? A little serious clarification might help.

 

All right!

 

1) First, not every undeveloped land has to be developed, there need to be parks and natural areas. But not every undeveloped land has to stay undeveloped. In sustainable development you need development, otherwise you have a sustainable nothing.

 

2) We need more density around metro stations and other major public transport facilities (train stations, SRB, bus terminal, etc.). If there is a metro station, it is normal to have more density around it. What they did around Rosemont is good, but they could have done more. I hope to see the Blue Line being built along Jean-Talon (even if I usually prefer subway lines not following streets) because of the density they built there in the last few years. You want metro or trains, then let’s build more around those to make that investment worthwhile. I would also built higher on main Streets like Jean-Talon, Henri-Bourassa, Langelier, etc. (even if there are not many vacant lots on those Streets).

Building mini downtowns in neighbourhoods is good, and it can help to keep a superior service level there (government services, stores, public transit, etc.)

 

3) Project outside Montréal are not necessarily a bad thing. The new project facing Dix-30 in Brossard is good in my opinion. Maybe it is far from the city center of Montréal by distance, but it will be close in time with the new SLR. People living there could do their shopping in Dix-30 and work in Montréal. There will still need a bus terminal near the SLR station so people could go to other places in the South Shore and go work in industrial areas nearby (that would also be useful for people coming from Montréal in the SLR to work in those industrial areas). Developing around Montréal is not bad if there are good public transportation options. It is even better if there is a shopping center nearby, which creates a mini downtown (maybe not in the urbanist definition, but at least for the number of people visiting it).

 

4) Encourage more height in downtown. Let’s not debate the height limit here, but I would have a minimum on some lots. When a lot in zoned for 200 m and the developer only build 120 m, I think it's a waste. Land are a limited commodity in a city, that is even truer in downtown. We should use it as best as we can. We can't afford to waste resources anymore, which is also true for space.

 

Finally, my comment was aimed at people that oppose development. What are your suggestions? Do we stop immigration? Do we limit the number of people arriving in Montréal? If not, where do we put them? In higher buildings in already developed neighbourhoods (in more them four-floor buildings)? In new developments in Montréal on land that won’t be left untouched? In the suburbs (whether in denser developments or in sprawling areas)? In higher buildings in downtowns (or in mini downtowns all around). And those people will also need to work, we will need room for plants and offices too.

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I think the land should be developed, by using every method available to limit the impact to the environment. We should add density to important nodes like subway stations or shopping centres. In Vancouver, they build at very high density around town centers like Metrotown or Coquitlam centre.

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