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Square Viger: réaménagement


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C'est vrai que nous nous sommes tous un peu répétés dans cette histoire, y compris Rocco, qui malgré ses critiques contre les répétitions se répète tout autant que n'importe qui.

 

Le débat a néanmoins progressé et semble se ramener à deux thèses opposées sur la possibilité ou non d'améliorer grandement la situation en maintenant l'essentiel de la structure actuelle.

 

Ceux qui disent que c'est possible croient que des interventions limitées permettraient de respecter l'oeuvre de Daudelin. Ils estiment, avec raison, que d'autres facteurs expliquent aussi l'échec du lieu. Ils pensent qu'une intervention ciblée entraînerait moins de coûts et pourrait être vue comme un essai réparable s'il n'était pas concluant. On ne sait toujours pas, par contre, ce qu'ils trouvent si valable dans ce lieu. (Illuv a semblé suggérer, au message 253, que la structure actuelle est un oasis menacé de verdure et de soleil, comme si le soleil aussi était visé par la démolition... Nous te rassurons, Illuv, aucun plan n'est prévu à cet égard.)

 

Ceux qui croient que des modifications mineures seraient insuffisantes estiment que l'oeuvre elle-même, surtout par son côté massif et agressivement bétonné, ne permet pas de créer un lieu vraiment convivial, malgré l'intention abstraite de l'artiste. L'échec du square leur semble donc également dû à sa nature, et non seulement à des circonstances défavorables. Ils ne croient pas par ailleurs que le respect d'une intention artistique, surtout dans le cas d'une place publique, doit primer sur toutes autres considérations. Ils ne croient pas non plus qu'on respecte l'art en absolutisant toutes ses productions et ils rappellent à cet effet que cette oeuvre a été très largement critiquée dès sa création, y compris dans les milieux de l'art et de l'urbanisme. Ils pensent que l'occasion est bonne pour la ville de faire beaucoup mieux avec ce lieu (tout en jugeant les plans actuels insatisfaisants dans ce but.)

 

Une des faiblesses de l'équipe B, si je puis dire, est sans doute qu'il faut accrocher notre char à celui de Coderre... N'est-il pas incohérent ensuite de s'opposer à ses vues dans le cas du projet Laliberté pour l'île Ste-Hélène ? Mais dans les deux cas, il s'agit de défendre les solutions les plus naturelles et les moins bétonnées possibles.

 

Tu as parfaitement et clairement posé les deux théories en place. Merci.

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A en juger par l'ampleur des commentaires sur ce fil, on a l'impression qu'il s'agit d'un des enjeux les plus importants de "Transports et infrastructures" du Grand Montréal. Je ne nie pas son importance, mais je la vois davantage comme une question de design/aménagement.

 

Ce serait bien si on pouvait s'appuyer sur une politique bien établie et faisant consensus (montréalais) sur des questions de ce genre, plutôt que de s'en remettre (comme il semble) à une approche "ad hoc".

 

Encore une fois j'apprécie ton commentaire pertinent, mais j'insisterai surtout sur l'enjeu lui-même, qui dépasse le simple aménagement d'une place publique. Ici on arrive au moins à un véritable consensus sur ce fil, et c'est le fait de l'importance que tout le monde accorde à ce projet. Je ne doute d'ailleurs pas de la bonne foi de tous les intervenants, pour ou contre. Elle est de plus confirmée par la civilité qui se manifeste dans les échanges et qui montre simultanément le degré de maturité vers lequel tend mtlurb.

 

Merci aussi à l'intervention d'uqam+ qui définit clairement les principales positions défendues, tout en apportant comme d'habitude un éclairage bien ciblé sur la question. J'ajouterais que cette problématique est un excellent exemple de plusieurs valeurs qui s'entrechoquent et qui peuvent être traitées différemment selon le point de vue que l'on privilégie dès le départ. En ce sens c'est un beau cas d'espèce qui explique l'intérêt exceptionnel qu'un noyau de participants accorde à ce fil de discussion.

 

En effet on pourra presque dire qu'une fois le débat achevé et les décisions définitivement prises, qu'elles feront en quelque sorte jurisprudence pour les autres situations similaires qui pourraient se présenter ultérieurement. On tirera aussi certaines conclusions essentielles, afin d'éviter de répéter les mêmes erreurs qui ont conduit au résultat et aux hésitations que l'on connait. A mon avis les arguments pour et contre sont d'égales valeurs et se défendent très bien. C'est bien davantage l'ordre des priorités que l'on veut leurs accorder qui créé le différent, surtout qu'en les appliquant, on en élimine certaines par défaut.

 

Disons aussi que ce débat met en lumière plusieurs questions de principes et des valeurs communes, à la base même du mieux vivre collectif. Il dépasse donc naturellement le simple réaménagement d'une place publique, puisque c'est un peu la ville dans son essence que l'on essaie de repenser, en tenant compte des priorités du moment. A ce chapitre on peut admettre qu'il serait quasi impossible de construire ce même genre de place aujourd'hui, surtout dans ce type d'environnement ultra bétonné.

 

Si je poursuis ma réflexion:autant on peut aimer le site d'Expo 67, tout le monde s'entendra qu'on ne pourra plus imposer une telle infrastructure en plein milieu du fleuve. Ecologiquement ce serait indéfendable. Maintenant que le mal est fait et que l'environnement s'est refait une place, on profite des lieux. Mais on ne refera plus les mêmes choix et le retour en arrière n'est même pas envisageable. Conclusion dans ce cas particulier: statu quo.

 

Cependant l'Agora tombe dans une catégorie que je qualifierais de plus facilement gérable et à l'intérieur d'un budget plus raisonnable. C'est pour cela que j'appuie la décision de la Ville et attends impatiemment les ébauches finales, avant de me prononcer définitivement. Mais en aucun cas je n'accepterais le simple statu quo, parce qu'après 3 décennies d'usage, personne n'a réussi à améliorer sa fréquentation de manière durable.

 

Finalement s'ajoute dans l'équation le gigantesque développement qui va bientôt l'entourer. Il mettra automatiquement bien davantage de pression sur la fonctionnalité de tous les espaces publics. De nouveaux besoins s'imposeront, qui n'auront plus rien à voir avec le projet précédant. Il faudra donc impérativement y répondre adéquatement et avec célérité, pour que ces précieux espaces arrachés à l'autoroute, puissent enfin contribuer pleinement au bien-être collectif. Cela dit sans autre condition, puisque le oui mais n'est plus d'actualité.

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En effet on pourra presque dire qu'une fois le débat achevé et les décisions définitivement prises, qu'elles feront en quelque sorte jurisprudence pour les autres situations similaires qui pourraient se présenter ultérieurement. On tirera aussi certaines conclusions essentielles, afin d'éviter de répéter les mêmes erreurs qui ont conduit au résultat et aux hésitations que l'on connait. (...) Finalement s'ajoute dans l'équation le gigantesque développement qui va bientôt l'entourer. Il mettra automatiquement bien davantage de pression sur la fonctionnalité de tous les espaces publics. De nouveaux besoins s'imposeront, qui n'auront plus rien à voir avec le projet précédant. Il faudra donc impérativement y répondre adéquatement et avec célérité, pour que ces précieux espaces arrachés à l'autoroute, puissent enfin contribuer pleinement au bien-être collectif.

 

Magistral du début à la fin! Merci à toi et aux autres sur ce forum. Puisse l'issue (publique) de ce débat soit aussi éclairée!

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Voici le opinion de l'ADUC, l'Association du design urbain du Québec par rapport à l'îlot Daudelin.

 

http://aduq.ca/2015/07/square-viger-dynamiser-plutot-que-raser/

 

Square Viger : dynamiser plutôt que raser!

 

11 JUIL

PAR ADUQ

 

PUBLIÉ DANS LA CATÉGORIE : ARTICLES, NOUVELLES

TAGS : DESIGN URBAIN, ESPACE PUBLIC, PATRIMOINE

 

Une « rencontre publique d’information » sur le réaménagement du Square Viger, mardi dernier, a permis de faire ressortir une variété de fortes oppositions au projet de démolition et de réaménagement de l’ilôt Daudelin du Square Viger. Toutes allaient dans le même sens : la volonté de la Ville de démolir et de dénaturer les œuvres de Charles Daudelin est déplacée, il faut d’abord envisager réellement l’adaptation d’Agora pour mettre en valeur cet espace d’art et d’architecture. Le projet de l’administration Coderre est une réponse excessive à un problème d’accessibilité, d’entretien et d’animation de l’espace public.

 

L’Agora a été conçu comme un environnement dynamique, animé par une œuvre d’art et comportant un marché et des boutiques. Or, on ne lui a toutefois jamais véritablement donné la chance de vivre. Mastodo, la fontaine monumentale, n’a fonctionné qu’un mois, et l’espace n’a que très rarement été animé. Le désengagement de la Ville de Montréal envers l’achèvement et le maintien de cet espace est la source même de cette démolition annoncée, pourtant évitable.

 

À l’occasion du lancement du Guide du Centre d’écologie urbaine de Montréal sur l’urbanisme participatif, les cofondateurs de Project for Public Space, Fred Kent et Kathy Madden, ont présenté de multiples exemples de réappropriation d’espaces publics, dont Bryant Park à New York. Entre 1970 et 1990, ce square faisait face aux mêmes problèmes de cohabitation avec des populations marginales. La Ville de New York ne l’a pas rasé pour autant! Une opération de dynamisation de l’espace, de corrections des aménagements et de reprogrammation des aires a suffi. Comme M. Kent et Mme Madden ont su si bien le démontrer, il s’agit de donner des opportunités d’activités dans l’espace public pour y susciter une réelle vie urbaine.

 

Un autre cas flagrant de revalorisation d’un espace public moderne malaimé est le récent réaménagement du Nathan Phillips Square, à Toronto. L’investissement de cette grande esplanade civique par un café, un restaurant, une esplanade au deuxième niveau et la consolidation des activités qui y avaient déjà trait ont permis de porter un nouveau regard sur l’aménagement, véritable cœur de la ville.

 

Montréal devrait s’inspirer de ces exemples. Il vaudrait le coup d’essayer réellement d’animer et d’adapter le square avant d’y investir 28,3 millions dans une tabula rasa vide et austère. Pourquoi ne pas utiliser cette somme autrement, incluant des ajustements du square existant? La réponse aux problèmes du square se trouve pourtant à quelques pas, à la Place Émilie-Gamelin, où l’œuvre-fontaine de Melvin Charney, restaurée il y a quelques années, côtoie un effort d’animation urbaine digne de ce nom.

 

La Ville doit offrir aux Montréalais une raison de fréquenter cet espace. Pour ce faire, elle gagnerait à revenir aux principes du concept originel, qui intégrait des boutiques, des cafés et un marché. Le square Viger a besoin d’être accessible, entretenu, réhabilité et animé au quotidien pour devenir un espace public de qualité. Les résidents et travailleurs du CHUM, du Vieux-Montréal et du Quartier latin, de même que les populations marginales du secteur, en bénéficieraient grandement. La proposition de réaménagement de la Ville de Montréal, telle que mise de l’avant en ce moment par M. Richard Bergeron, ne fait que nier le potentiel d’animation urbaine et le fort intérêt patrimonial que le square possède.

 

Avec un minimum d’ajustement du design, Le square Viger remplirait ses fonctions d’espace public animé et de qualité. Avec un peu de bonne volonté, les élus et les professionnels de l’aménagement sauront réhabiliter et dynamiser cet espace dans le respect du concept artistique et de ses valeurs patrimoniales. Pour une fraction du couteux design proposé par la Ville, il pourrait finalement devenir ce pourquoi il a été conçu, tout en célébrant une symbiose entre l’art, l’architecture, l’ingénierie et la vie urbaine si rare de nos jours.

 

Rédigé par: David Murray, architecte paysagiste et consultant en patrimoine, Olivier Roy-Baillargeon, doctorant en aménagement à l’Université de Montréal, Karine Dumouchel, consultante en patrimoine, Pascal Forget, architecte

 

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" Peut-on le faire au point de le rebaptiser «Square de l'inclusion»? "

 

 

http://quebec.huffingtonpost.ca/bernard-st-jacques/suqre-viger-reamenagement-itinerance_b_7771934.html

 

Bernard St-Jacques

Organisateur communautaire pour le RAPSIM

 

Itinérance et réaménagement du Square Viger: quel après?

Publication: 13/07/2015 01:16 EDT Mis à jour: 13/07/2015 01:29 EDT

 

À partir de novembre prochain, une partie du Carré Viger (surtout l'îlot Daudelin) sera fermé jusqu'au printemps 2017 pour être complètement réaménagé en vue du 375e anniversaire de Montréal. Le projet s'inscrit dans le contexte du recouvrement de l'autoroute Ville-Marie et de l'arrivée massive de nombreux employés avec le nouveau CHUM et son centre de recherche, dont plusieurs y passent déjà leur heure de lunch. Le défi d'intégrer ou de démolir l'œuvre de Charles Daudelin qui y est présente interpelle aussi les milieux de l'art public.

 

Devant de tels enjeux urbains, notamment en termes économiques, de circulation et de patrimoine, l'itinérance semble réduite à bien peu de choses. Pourtant, c'est probablement elle qui caractérise le plus ce lieu depuis de nombreuses années. Elle constitue un enjeu de taille, qui interpelle tant nos autorités municipales que l'ensemble des citoyens de Montréal que nous sommes. Qu'en est-il du phénomène et que verrons-nous sur les deux clichés représentant, côte à côte, le Viger d'avant et le Viger d'après ?

 

L'histoire du Square Viger

 

La réalité de l'itinérance est présente au Square Viger depuis un moment déjà, au-delà du parc victorien qu'il a été au 19e siècle, faisant alors la fierté de la bourgeoisie montréalaise. Jadis, les plus pauvres qui débarquaient des bateaux au port s'y installaient pour la nuit, ne pouvant se payer une chambre d'hôtel de l'actuel Vieux-Montréal. Au début du 20e siècle, le refuge Meurling, installé juste à côté, témoignait déjà de la présence de ressources venant en aide aux sans-abri. Il y a une quinzaine d'années, de jeunes punks, comme le cinéaste Roach Denis, se souviennent des soirées d'été qu'ils y ont passé après une journée de travail. Aujourd'hui, encore deux à trois douzaines, tout au plus, installent le contenu de leur baluchon, profitent des abris qui leur sont offerts par Daudelin, souvent sans savoir que ces auvents salvateurs constituent une part de l'œuvre de l'artiste.

 

LIRE AUSSI

Square Viger: travaillons intelligemment - 36 architectes, paysagistes et urbanistes

En somme, de tout temps, le Square Viger a été, à différents niveaux, un lieu où s'exercent une tolérance relative à l'égard des personnes marginalisées, un rempart contre le profilage social. Il y a une douzaine d'années, il devenait l'un des rares lieux publics à ne pas faire l'objet de la piètre gestion du partage de l'espace public de l'administration municipale. On panse encore aujourd'hui les plaies des approches de tolérance zéro, de la fermeture des espaces publics et de l'obsession du déplacement des personnes vulnérables réalisé à coups de milliers de contraventions remises par les policiers. Certes bien souvent considéré comme non sécuritaire et « mal aimé » par le citoyen ordinaire, le Square Viger a pourtant été le lieu transitoire de bien des espérances au même titre que la source de bien des désarrois.

 

Vers des conditions gagnantes

 

Certains lieux publics fréquentés par les personnes itinérantes ont fait l'objet de transformations et de projets de réaménagement urbain dans les dernières années. On a pu observer la transformation progressive du Parc Émilie-Gamelin (le Carré Berri, pour les nostalgiques). Dans l'ouest du centre-ville, le Square Cabot rouvre ce mois-ci après un an de travaux, lui aussi avec son lot d'enjeux d'espace public. Pour le Square Viger, les décisions sont prises, et un matin de novembre 2015, ce sont les clôtures et les ouvriers qui s'y installeront. Devant l'inévitable, comment s'assurer d'un bon partage de l'espace public et de la meilleure inclusion possible des personnes susceptibles de le fréquenter ?

 

Forte d'un Plan d'action en itinérance 2014-2017 ambitieux et doté d'une vision globale du phénomène, l'administration Coderre fait preuve d'une intéressante ouverture d'esprit. On ne s'attendrait pas à moins d'une Ville qui développe autant de projets urbains venant brusquer le quotidien des personnes fréquentant de tels lieux sur une base régulière. Néanmoins, la Ville se veut inclusive et elle le démontre. Elle a mis en place un comité composé d'acteurs de différents horizons qui est chargé de s'assurer qu'avant, pendant comme après les travaux, les interventions, l'animation et l'inclusion des personnes vulnérables soient au cœur de la transformation du square. Une intensification des interventions sociales qui y sont menées, un meilleur canal de communication entre les acteurs concernés et des efforts de préparation de la fermeture, notamment par la recherche d'alternatives pour les « dormeurs », sont envisagés jusqu'en novembre. On semble aussi ouvert aux propositions pour ce qui s'y passera au moment de la réouverture.

 

Quel après ?

 

S'il convient de saluer ces efforts et engagements de la Ville de Montréal, il n'en demeure pas moins que les enjeux qui se présentent seront à l'image de la complexité du phénomène de l'itinérance. En prévision de la fermeture, il faudra que les citoyens montréalais, travailleurs du CHUM et des alentours soient invités à faire preuve de tolérance et de compréhension devant les inévitables déplacements qui auront lieu dans les deux prochaines années. Il faudrait même envisager d'identifier un lieu ou une zone de tolérance informelle si on souhaite procéder avec inclusion et dans le respect de la situation des personnes.

 

C'est au moment de sa réouverture au printemps 2017 qu'on pourra voir se confirmer l'inclusion réelle des personnes itinérantes. Est-ce qu'on tolérera à nouveau que des « dormeurs » y retrouvent une place ? Est-ce qu'on fera preuve d'un devoir de mémoire pour que les badauds et les touristes qui y passent soient conscients du lieu dans lequel ils se trouvent et ce qu'il a été historiquement ? Peut-on le faire au point de le rebaptiser «Square de l'inclusion»? Il faudra aussi offrir des services et des activités visant à animer le lieu qui tiennent compte de tout le monde. Trop souvent, on a assisté à une réappropriation par les citoyens de lieux qui ont davantage eu pour effet de chasser les personnes itinérantes que de concevoir des activités à la fois pour les uns, les autres et les deux conjointement, tenant ainsi compte des différents aspects et défis de la cohabitation.

 

En somme, l'ouverture d'esprit semble actuellement au rendez-vous, et c'est pour cette raison qu'il vaut la peine, tout en restant bien vigilant, de laisser la chance au coureur, en espérant que s'étendent la tolérance et la curiosité à l'égard de l'autre. Sans lunettes roses, et même avec une certaine dose de scepticisme, travaillons ensemble afin qu'à tous égards, en avant scène comme en toile de fond, la photo d'«après» soit meilleure que celle d'«avant».

 

sent via Tapatalk

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"Mais tout n'est pas perdu, surtout avec l'ouverture du CHUM. Éric Daudelin est convaincu qu'il y a moyen de faire revivre l'Agora et de la rendre sécuritaire et conviviale. Il suffirait d'abattre les murs qui la cernent, d'aplanir le dénivellement entre la place et la rue, d'ouvrir ou d'ajourer les toits des pergolas pour que l'Agora n'ait plus cet aspect sinistre de bunker, qu'elle revienne à la vie et attire des commerçants qui y feraient pousser cafés et bistrots, comme l'avait imaginé Charles Daudelin."

 

http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/nathalie-petrowski/201507/11/01-4884738-sauver-lagora.php

 

Tous les jours depuis plusieurs mois, Éric Daudelin, l'aîné des cinq enfants du sculpteur Charles Daudelin, se pose la même question*:*que ferait Charles*? La question porte sur un sujet précis*:*l'Agora, la place publique conçue par Charles Daudelin (avec l'architecte Gordon Edwards) et faisant partie des trois îlots qui recouvrent l'autoroute Ville-Marie et constituent le square Viger.

 

En 1987, seulement trois ans après l’inauguration de l’Agora, Charles Daudelin a cédé les droits de son œuvre à la Ville contre la promesse qu’elle en préviendrait la détérioration.

 

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

 

Inaugurée en 1984, l'Agora est aujourd'hui menacée de destruction pure et simple par l'administration Coderre. «*Menacée*» est un euphémisme.

 

À la mi-juin, Richard Bergeron a présidé une assemblée houleuse où il a présenté son projet de destruction. Pour la modique somme de 28,3 millions, Bergeron veut faire table rase de l'Agora et remplacer cette oeuvre patrimoniale par un aménagement de type banlieue aussi invitant qu'un stationnement de Walmart.

 

Malgré les vives protestations des architectes, urbanistes et designers de renom présents ce soir-là, Bergeron a répété que sa décision était prise. Lundi dernier, en annonçant la rénovation de l'auditorium de Verdun au coût de 26 millions, le maire Coderre a cloué le cercueil de l'Agora, confirmant son intention de la «*scrapper*», un mot que je n'utilise pas innocemment.

 

Malgré ces menaces, la campagne pour sauver l'Agora, lancée par le clan Daudelin sur la page Facebook «*Square Viger de Montréal*», continue.

 

Récemment, la famille a reçu un sérieux coup de pouce de quatre musées montréalais. De concert avec Notre Dame du Patrimoine, Phyllis Lambert elle-même, Nathalie Bondil du MBAM, Suzanne Sauvage du musée McCord, John Zeppetelli du MAC et Pierre Wilson du Musée des maîtres et artisans du Québec ont uni leurs voix pour la sauvegarde de ce qu'ils décrivent comme une*«*réalisation majeure de l'un des pionniers modernes de l'intégration de l'art à l'architecture*».

 

En prenant connaissance de leur lettre, j'ai pensé au maire Coderre, grand habitué des bals de ces différents musées où il ne manque pas de se vanter de*son amour inconditionnel de l'art. Autant dire que s'il veut continuer à briller à la table d'honneur de ces bals, il aurait intérêt à prendre au sérieux les protestations de leurs directeurs.

 

Et puis, j'ai pensé à Charles Daudelin lui-même, mort en 2001 et n'ayant jamais vu de son vivant la Ville tenir ses promesses d'entretenir la place, préférant l'abandonner aux seringues, aux papiers gras et aux chiens sans médaille.

 

En 1994, 10*ans après l'inauguration de l'Agora, j'en avais fait le tour avec Daudelin lui-même. J'avais été à même de constater à quel point la désolation de ces lieux, qu'il avait imaginés verts, vivants et animés, le blessait en plein coeur.

 

À cette époque-là, Daudelin allait encore régulièrement faire un tour à l'Agora dans l'espoir d'y voir des changements. En vain. Vingt ans plus tard, son fils Éric, peintre et sculpteur lui aussi, a pris le relais. Deux ou trois fois par semaine, il va prendre des photos, jaser avec les itinérants et étudier la configuration de la place pour imaginer d'autres options que sa destruction. Et Dieu sait s'il s'y connaît. C'est Éric lui-même qui a dessiné les plans de l'Agora pour son père et qui allait les porter chez SNC-Lavalin.

 

Il me rappelle que bien avant l'avènement des toits verts, son père avait, en véritable précurseur, imaginé des jardins suspendus. Au total, 5000*pieds carrés de végétation luxuriante devaient cascader ou orner les toits des 22 pergolas.

 

«*Ainsi végétalisées, les structures surélevées de béton prenaient tout leur sens. Elles compensaient le manque de verdure au sol et permettaient d'obtenir de vastes zones ombragées à l'abri du soleil*», note-t-il, ajoutant que «*65*% de la surface d'Agora se trouve collée à la dalle de l'autoroute, éliminant dès le départ la possibilité d'y planter des arbres, étant donné l'absence de terre dont ils auraient besoin*».

 

En 1987, seulement trois ans après l'inauguration de l'Agora, Charles Daudelin a cédé les droits de son oeuvre à la Ville contre la promesse qu'elle en préviendrait la détérioration. Le maire Bourque s'est même engagé à arroser et à refleurir l'Agora. Au lieu de quoi il a envoyé une armée de peintres pour repeindre un mur turquoise, puis plus rien. La fontaine, le Mastodo, conçue comme une horloge marine, s'est détraquée et n'a jamais été réparée. La végétation des pergolas, faute de soins, s'est desséchée et les itinérants attirés dans le coin à cause des services fournis par l'hôpital Saint-Luc, l'Accueil Bonneau ou Cactus, y ont pris racine. Et ce qui devait être un haut lieu de la vie urbaine est devenu un dépotoir de misère humaine.

 

Mais tout n'est pas perdu, surtout avec l'ouverture du CHUM. Éric Daudelin est convaincu qu'il y a moyen de faire revivre l'Agora et de la rendre sécuritaire et conviviale. Il suffirait d'abattre les murs qui la cernent, d'aplanir le dénivellement entre la place et la rue, d'ouvrir ou d'ajourer les toits des pergolas pour que l'Agora n'ait plus cet aspect sinistre de bunker, qu'elle revienne à la vie et attire des commerçants qui y feraient pousser cafés et bistrots, comme l'avait imaginé Charles Daudelin.

 

Un tel réaménagement ferait économiser des millions à la Ville. Mais surtout, il éviterait à l'administration Coderre de se bâtir une réputation d'administration barbare et lui permettrait de s'élever au-dessus de la barbarie du maire Labeaume qui a récemment ordonné que la sculpture du plasticien français Jean-Pierre Raynaud, offerte par la Ville de Paris en 1987 à Québec, soit violemment pulvérisée par les pics des démolisseurs.

 

Lundi, en annonçant la cure de rajeunissement de l'auditorium de Verdun, le maire Coderre a déclaré, et je cite*:*«*Scrapper tout ça aurait été une erreur monumentale.*» Sachez, Monsieur le Maire, que scrapper l'Agora de Charles Daudelin le sera encore davantage.

 

Sur ce, chers lecteurs, je prends le large pour quelques semaines. Je ne suis pas une adepte de la pensée magique, mais, à mon retour à la mi-août, j'espère de tout coeur que l'Agora aura été sauvée.

 

sent via Tapatalk

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via LaPresse :

 

Publié le 15 juillet 2015 à 16h36 | Mis à jour à 16h36

 

Square Viger: Montréal retourne à la planche à dessin

 

=author%3APierre-Andr%C3%A9+Normandin&sort=recent"]Pierre-André Normandin

La Presse

 

Le projet de réfection du square Viger qui prévoit la démolition de l'Agora de Charles Daudelin est retardé. La Ville de Montréal a annulé mercredi matin l'appel d'offres afin d'améliorer le projet auquel s'oppose avec force la famille du défunt artiste.

 

Après avoir vanté les mérites du projet de réfection de 28 millions, l'administration Coderre dit maintenant qu'elle n'est pas «totalement satisfaite» de la proposition présentée publiquement au début du mois de juin. Des modifications au concept étant sérieusement envisagées, Montréal a donc décidé d'annuler l'appel d'offres lancé le 17 juin dernier.

 

La démolition est toutefois inévitable, maintient toutefois l'administration Coderre dans un courriel envoyé aux médias. «Nous ne revenons donc pas sur les décisions prises, mais on continue dans le même sens, n'en déplaise aux défenseurs du statu quo», a déclaré Catherine Maurice, attachée de presse de Denis Coderre.

 

En fait, Montréal qualifie l'annulation de l'appel d'offres de simple «décision technique» afin d'éviter de négocier des changements au contrat de la firme qui décrochera le mandat pour faire les plans et devis du futur square. Reste que la décision retardera inévitablement le projet qui devait être fin prêt pour 2017. Rappelons que la fermeture de cet espace public occupé depuis des années par des itinérants était prévue en novembre.

 

Même si l'administration Coderre tentait de minimiser l'impact de l'annulation de l'appel d'offres, le chef de l'opposition n'a pas hésité à dire qu'il s'agissait d'«une victoire pour le milieu culturel». «Profitons de cette pause pour démontrer la pertinence d'un projet alternatif pour rendre le square Viger plus humain et vivant», a déclaré Luc Ferrandez.

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Hier durant un appel de service j'ai passer sur St-Denis en descendant vers le sud a l'ouest le petit espace vert avec quelque arbres devant le centre de recherche du CHUM il y avait beaucoup d'employés de l'hopital St-Luc je présume car ils etaient habillés en uniforme d'infirmié(e)s ils prenaient leurs lunch et de l'autre coté de St-Denis a l'agora seulement des itinerants tout un contraste.

 

Le public en général n'a pas le gout d'aller de l'autre coté de la rue.

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À l’occasion du lancement du Guide du Centre d’écologie urbaine de Montréal sur l’urbanisme participatif, les cofondateurs de Project for Public Space, Fred Kent et Kathy Madden, ont présenté de multiples exemples de réappropriation d’espaces publics, dont Bryant Park à New York. Entre 1970 et 1990, ce square faisait face aux mêmes problèmes de cohabitation avec des populations marginales. La Ville de New York ne l’a pas rasé pour autant! Une opération de dynamisation de l’espace, de corrections des aménagements et de reprogrammation des aires a suffi. Comme M. Kent et Mme Madden ont su si bien le démontrer, il s’agit de donner des opportunités d’activités dans l’espace public pour y susciter une réelle vie urbaine.

 

Bryant Park n'a rien a voir avec le Square Viger actuel, justement. À vrai dire, ça s'apparente beaucoup plus à ce qu'il était avant que l'Agora ne voit le jour...

 

Ceci dit, j'ai bien hâte de voir la nouvelle mouture du projet de la Ville. Malgré ce que j'ai pu dire, je dois admettre que ce qui a été présenté n'était pas particulièrement enthousiasmant.

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Ce n'est pas l'annulation de la destruction d'Agora qui a été annoncée, c'est l'annulation de l'appel d'offre pour réaliser le projet de la ville. L'article paru dans la Presse dit très bien que l'administration Coderre persiste en disant que la démolition est inévitable. :highfive::ohmygod:

 

 

http://www.lapresse.ca/actualites/montreal/201507/15/01-4885782-square-viger-montreal-retourne-a-la-planche-a-dessin.php

 

 

En fait, Montréal qualifie l'annulation de l'appel d'offres de simple «décision technique» afin d'éviter de négocier des changements au contrat de la firme qui décrochera le mandat pour faire les plans et devis du futur square. Au cabinet du maire, on assure que la décision ne retardera pas le projet devant être livré au printemps 2017.

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