Aller au contenu
publicité

Square Viger: réaménagement


swansongtoo

Messages recommendés

Square Viger : L’orgueil a ses limites

Par Marc-André Carignan

 

 

Archives Métro L’idée de détruire l’Agora de l’artiste Charles Daudelin pour la remplacer par une banale place publique à proximité du CHUM est loin de faire l’unanimité.

 

Faire de la politique de proximité ne se résume pas seulement à célébrer des mariages à l’hôtel de ville et à prendre des selfies en public. C’est aussi écouter sa population.

 

Il serait plus que temps que le maire Denis Coderre le réalise en ce qui concerne le dossier du square Viger. L’idée de détruire l’Agora de l’artiste Charles Daudelin pour la remplacer par une banale place publique à proximité du CHUM est loin de faire l’unanimité.

 

Et entendons-nous ici. L’opposition grandissante quant à ce projet de 28M$ ne provient pas de quelques citoyens grincheux qui s’opposent systématiquement à tout changement dans leur voisinage. Elle provient de nombreux leaders en aménagement du territoire et du milieu culturel qui s’entendent unanimement sur les besoins de revitalisation de ce site déserté, mais qui jugent inacceptable d’y passer le bulldozer.

 

Pour Raphaël Fischler, membre émérite de l’Ordre des urbanistes du Québec et directeur de l’École d’urbanisme de l’Université McGill, «le projet que le maire veut imposer aux Montréalais ne mérite pas d’être réalisé. Il remplace une œuvre d’art public ambitieuse par un design sans forme ni caractère, qui ne reflète en rien la vocation d’agora de cet espace.»

 

Pour l’Association des architectes paysagistes du Québec, «le réaménagement du square Viger requiert la mise en place d’un processus de design exemplaire. Il faut revoir la méthodologie du projet, inclure les citoyens, analyser finement toutes les composantes du lieu et de son contexte et aller à la rencontre des meilleurs projets à l’étranger.»

 

Pour quatre de nos grandes institutions culturelles [soit le Musée des beaux-arts de Montréal, le Musée McCord, le Musée des maîtres et artisans du Québec et le Centre canadien d’architecture], «cette annonce [est une] contradiction avec l’identité de Montréal comme Ville UNESCO de design et son développement comme métropole culturelle».

 

Bref, ce sont des arguments que je partage entièrement.

 

Cependant, les lettres ouvertes ont beau se multiplier, le maire Coderre ne veut pas marcher sur son orgueil et ouvrir un dialogue constructif afin de réinventer l’œuvre existante. Plusieurs solutions de rechange permettraient pourtant d’en arriver à un consensus. Même le fils de Charles Daudelin, Éric [qui a dessiné les plans de l’Agora pour son père dans les années 1980], est ouvert à l’idée d’abattre des murs de l’œuvre et de la verdir.

 

Mais non, M. Coderre préfère foncer tout droit vers sa destruction, vers la solution facile. D’ailleurs, pourquoi autant d’empressement avec ce projet? J’ai la triste impression que c’est simplement pour découper un ruban rouge en 2017, année du 375e anniversaire de Montréal… et de sa prochaine campagne électorale

 

sent via Tapatalk

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

publicité
CECI EST UNE PLACE PUBLIQUE

FRANÇOIS CARDINAL

LA PRESSE

 

Moi aussi, « en théorie », je suis pour la conservation de l’Agora. Moi aussi, « en principe », je voudrais que l’on sauvegarde cette place signée Charles Daudelin.

 

Mais parfois, la réalité prend le pas sur la théorie. Parfois, les faits l’emportent sur les principes. Parfois, le patrimoine ne mérite pas qu’on le préserve intégralement.

 

C’est le cas de l’Agora, qui est, hélas, dysfonctionnelle.

 

Cette place centrale située devant le CHUM mérite donc d’être modernisée. Elle mérite, plus encore, d’être réaménagée de fond en comble, n’en déplaise à la famille de l’artiste.

 

Tant mieux si la Ville arrête le processus de reconversion pour le peaufiner, comme elle l’a fait hier. Tant mieux si elle retourne à la table à dessin pour améliorer le projet, car les esquisses de la future place laissaient vraiment à désirer. Et tant mieux si cela convainc un jour la succession Daudelin de mettre de l’eau dans son vin.

 

Ne perdons pas de vue un fait important : le problème des lieux est d’ordre urbanistique avant d’être artistique.

 

***

 

L’Agora n’est pas une œuvre d’art comme une autre. Ce n’est pas une sculpture, comme l’œuvre démolie violemment par le maire Labeaume. Ce n’est pas une installation, comme l’était Corrid’Art, démantelée avec force elle aussi, en 1976, par le maire Drapeau.

 

L’Agora n’est pas, autrement dit, une simple création qu’il importe de défendre au nom de l’art, à tout prix, parce qu’elle suscite réflexion et curiosité.

 

Oui, l’Agora est le fruit d’une démarche artistique, mais c’est d’abord et avant tout une place publique. Qui ne joue pas son rôle. Au cœur de la cité.

 

Il est donc trop facile de se contenter de s’opposer à son démantèlement parce qu’elle a été signée par un artiste. Trop facile de montrer du doigt ces « barbares » qui ne connaissent rien à l’art ou au patrimoine, ces « sans-cœur » qui veulent « chasser » les sans-abri.

 

Du coup, on refuse de reconnaître quelque faille que ce soit à l’œuvre. On évoque le « dépotoir de misère humaine » qu’il est devenu. On accuse les « autorités » de ne pas avoir entretenu les lieux comme le voulait l’artiste. Et on passe à côté du véritable problème.

 

Il suffit en effet de visiter les lieux pour comprendre que l’enjeu est plus complexe. Qu’il ne s’agit pas d’un banal manque de maintenance du parc. Qu’il ne s’agit pas non plus d’un simple enjeu d’itinérance ou d’insécurité.

 

Il s’agit plutôt d’un problème de conception… qu’on ne réglera pas avec quelques changements mineurs.

 

***

 

Pour avoir traversé ce square chaque semaine depuis huit ans, j’ai acquis une ferme conviction : la place est viciée dans sa configuration même. Et c’est donc sa configuration qu’il importe de revoir.

 

Les six volées de marches qui plongent la place sous le niveau de la rue. Les 22 pergolas et leurs colonnes de béton qui sont autant de sombres recoins. L’impression d’enfermement qui tient le passant à distance nuit et jour. Les impasses qui sont le fruit d’un aménagement labyrinthique. La brique et le béton qui font du cœur de l’Agora un îlot de chaleur.

 

Rien qu’on peut éliminer avec un peu de verdure. Les plantes et les feuilles recouvrent d’ailleurs toute la portion est de la place sans qu’elle soit moins déplaisante. Moins inquiétante.

 

Imaginez : de l’aveu du Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal, mis à contribution dans le projet, même les sans-abri ne se sentent pas à l’aise dans ce parc mal conçu…

 

***

 

Je me suis assis avec le maire, mardi, qui me dit être toujours aussi résolu : l’Agora doit être réaménagée. Avec raison.

 

« C’est un bunker, actuellement, m’a-t-il dit. On ne peut pas laisser ça comme ça quand on sait qu’il y a 20 000 personnes qui vont passer par là. […] Il va y avoir un réaménagement, ça, c’est décidé. Mais on va aller chercher un plan qui respecte encore plus les lieux et la mémoire. » Tant mieux.

 

Le projet de remplacement, tel que proposé le mois dernier, était digne d’un village sans imagination.

 

Mais attention ! Profitons de la pause pour améliorer le concept final, non pour reculer sur l’intention de départ. Car cet enjeu urbanistique est trop important, et il traîne depuis trop longtemps pour qu’on capitule.

 

Qu’on tente de garder quelques éléments supplémentaires de l’œuvre de Daudelin, soit. Mais n’oublions pas que l’Agora est une place avant d’être une œuvre.

 

http://plus.lapresse.ca/screens/afdc8e19-765c-49a7-a5ba-57a3e44a4129%7C_0.html

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Tout à fait d'accord avec M. Cardinal, quand il dit "le problème des lieux est d’ordre urbanistique avant d’être artistique". C'est une place, avant tout. Il faut qu'elle soit au même niveau que la rue et qu'on puisse voir d'un bord à l'autre de la place. C'est un lieu de vie, pas un musée. L'art doit s'adapter à cette contrainte primordiale. En espérant qu'on puisse sauver le plus possible de l'oeuvre.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Cardinal aime aussi demolir pour reconstruire, surtout si c'est signé Daoust-Lestage. Ça me surprend qu'il n'a pas suggéré qu'ils fassent le nouveau design...

 

sent via Tapatalk

Modifié par IluvMTL
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Le square Viger mérite mieux que l’Agora

L’Agora n’est pas l’œuvre grandiose que ses défenseurs imaginent. Cet espace public n’a pas vécu à la hauteur de ses promesses.

16 juil. 2015 par Brian Myles

Il y a une vingtaine d’années, un débat avait opposé l’administration du maire Pierre Bourque aux défenseurs du patrimoine architectural. L’enjeu ? La préservation du squelette de l’ancien entrepôt frigorifique du Vieux-Montréal (à l’angle d’Amherst et de Saint-Antoine).

 

Le bâtiment vétuste n’avait plus aucun attrait. Décharné, réduit à ses arêtes de béton, il ressemblait à une structure inachevée plutôt qu’à une empreinte emblématique du passé industriel du «Faubourg à m’lasse».

Politique

 

Le porte-parole d’Héritage Montréal, Dinu Bumbaru, s’opposait à sa démolition, tout en reconnaissant que la structure n’avait aucune valeur architecturale ou historique. «Quand on n’arrive pas à faire avancer les choses, on fait un geste d’éclat, déplorait-il dans Le Devoir. Ça va créer un terrain vague de plus.»

 

Deux décennies plus tard, un bouquet de condos a poussé sur le terrain vague de jadis. Ces bâtiments sont à l’architecture ce que le pissenlit est à la flore : ce ne sont pas les plus beaux ni les plus inspirants.

 

Il n’en demeure pas moins que cet aménagement est autrement plus enviable que ne l’était celui des années 1990, alors que le quartier était un champ de ruines postindustrielles.

 

Le débat sur la préservation de l’Agora, au square Viger, me rappelle cet épisode peu glorieux de la vie municipale. Encore une fois, les défenseurs du patrimoine choisissent leurs causes sans faire de nuances.

 

Loin de moi l’idée de comparer l’œuvre du sculpteur Charles Daudelin à l’ancien entrepôt frigorifique — quoique les arêtes de béton prédominent dans les deux cas.

 

L’Agora est le résultat d’une démarche artistique, tandis que l’entrepôt frigorifique était une œuvre de démolition inachevée. Daudelin et les deux autres concepteurs du projet (Claude Théberge et Peter Gnass) envisageaient que la structure de béton soit recouverte d’un immense toit vert, sous lequel on aménagerait des cafés et des boutiques. Les trois artistes avaient prévu des plans d’eau, des gradins, des aires de jeu et une fontaine mobile, le Mastodo, qui s’est brisée après quelques semaines d’utilisation.

 

Les artistes avaient sculpté le square Viger en trois parties : une agora (lieu de rassemblement), un jardin (lieu de contemplation) et un terrain de jeu (lieu de récréation), expliquait récemment au Devoir Raphaël Fischler, directeur de l’École d’urbanisme à l’Université McGill.

 

On connaît la suite. L’espace n’a jamais été exploité à son plein potentiel par la Ville de Montréal. Le square Viger, enclavé et coupé du reste de la ville, est devenu le refuge par excellence des marginaux et des sans-abris parmi les plus durs du centre-ville. C’est un marché de la drogue et de la misère qui est devenu infréquentable… même pour les itinérants, qui en ont pourtant vu d’autres.

 

Le maire Denis Coderre a raison de proposer un réaménagement complet du square Viger, qui se trouve à un jet de pierre du nouveau CHUM. Sa seule erreur est d’avoir voulu agir trop rapidement, sans prendre en considération les objections de la famille Daudelin et des amis du patrimoine.

 

Cette semaine, l’administration Coderre a décidé de retarder la démolition. La pause permettra de réfléchir et d’élaborer un possible compromis. Il y a moyen de préserver certains éléments de l’Agora tout en réaménageant le square, dans le souci immédiat et nécessaire de le rendre accessible à tous les Montréalais. Je dis bien certains éléments.

 

Il faut résister à la tentation de sacraliser l’Agora et de traiter l’œuvre sans la situer dans son contexte. Il y a des vérités qui ne se disent pas facilement, au risque de passer pour un rustre, mais il faut quand même oser.

 

L’Agora n’est pas l’œuvre grandiose que ses défenseurs imaginent. Elle n’a pas vécu à la hauteur de ses promesses. C’est un projet à mi-chemin entre l’art public et l’aménagement urbain qui prouve une chose : les artistes ne font pas tous de grands urbanistes ou de grands architectes.

 

Avant de crier au saccage, le milieu des arts devrait faire une balade sur les lieux. Des étudiants de troisième année en urbanisme ou en architecture seraient en mesure de leur montrer toutes les erreurs de conception qui ont compromis la réussite de cet espace public : trop d’escaliers, trop de béton, une fermeture complète sur le reste de la ville.

 

L’Agora est ceinturée par des barbelés invisibles. L’endroit est ainsi fait qu’il ne sera jamais invitant.

 

Se pose alors la question de la propriété des espaces publics. En premier lieu, ceux-ci appartiennent aux Montréalais, et c’est à leurs représentants élus de prendre les décisions qui s’imposent — aussi difficiles soient-elles.

 

Ils ne doivent pas abdiquer de leurs responsabilités, même si la famille Daudelin demande un droit de regard sur l’avenir du square Viger.

 

http://www.lactualite.com/actualites/politique/le-square-viger-merite-mieux-que-lagora/

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Cette image d'un projet de Frank Lloyd Wright m'a fait penser au potentiel du square Viger comme lieux raiffchissant offrant de l'ombre, de l'eau et de la verdure. Puis en même temps la protection des bruits de l'homme et des éléments de la nature en créant une environment unique dans le quartier. Une place pour méditer, de trouver quelques minutes de solitude et trouver notre centre, une oasis de calme entourée des activités et de la circulation.

 

http://millardhouse.com

1c1338af050e1aeb93599a2353d1188f.jpg

 

Square Viger

84fe627f1546a8feaf5f834daa46b990.jpg

 

 

 

 

sent via Tapatalk

Modifié par IluvMTL
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

IluvMTL le probleme majeur c'est les drogués les squigees , les itinérants. On est trop poliquement correct pour l'avouer.

 

Met la residence privée de Frank LLoyd Wright en plein ghetto de homeless et ca va donner le meme résultat.

Veux tu dire qu'il n'y a rien à faire, à cause de son emplacement? Si oui, il faudra le communiquer à Coderre, car il pense qu'il a trouve ' la solution'.

 

sent via Tapatalk

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Join the conversation

You can post now and register later. If you have an account, sign in now to post with your account.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Vous avez collé du contenu avec mise en forme.   Supprimer la mise en forme

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   You cannot paste images directly. Upload or insert images from URL.

×
×
  • Créer...