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Hydro-Québec Québec tiendra une consultation sur l’avenir énergétique

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PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Dans son discours d’ouverture de la session parlementaire l’automne dernier, le premier ministre François Legault disait vouloir « un vrai débat de société » sur l’avenir énergétique du Québec qui, selon lui, passe entre autres par la construction de nouveaux barrages afin de répondre à une demande accrue.

(Laval) Le gouvernement Legault tiendra une consultation publique sur l’avenir énergétique du Québec, alors qu’il ambitionne de « faire grossir Hydro-Québec de 50 % » et de gagner la course à la carboneutralité en Amérique du Nord. Il n’ira toutefois pas jusqu’à mettre sur pied une commission nationale itinérante comme le demande le Parti libéral du Québec (PLQ).

La consultation aura lieu ce printemps et sera pilotée par le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon. Elle précédera le dépôt d’un projet de loi « très costaud » touchant Hydro-Québec et la Régie de l’énergie et visant entre autres à accélérer le développement de l’énergie éolienne et à mettre en place une tarification dynamique pour les entreprises. Ce texte législatif était attendu ce printemps, mais il devrait plutôt être déposé cet automne, prévoit le gouvernement.

Le mandat précis de la consultation reste à définir. Au gouvernement, on évoque l’idée d’aborder l’enjeu de l’avenir énergétique au sens large, mais aussi de circonscrire l’exercice aux changements que l’on devrait apporter au fonctionnement d’Hydro-Québec et de la Régie de l’énergie en prévision du dépôt du projet de loi.

Pierre Fitzgibbon a évoqué la tenue d’une consultation en toute fin de mêlée de presse jeudi, en marge de la réunion du caucus caquiste pour préparer la session parlementaire qui débutera le 31 janvier. Il a répondu par l’affirmative quand on lui a demandé si une consultation sur l’avenir énergétique est prévue. « Il va y avoir des audiences publiques, une commission parlementaire. On va faire ça dans l’ordre », a-t-il ajouté.

 

La forme que prendra la consultation n’a pas été fixée encore, a-t-on indiqué plus tard au gouvernement. Chose certaine, l’exercice ne se tiendrait pas au parlement. Ce ne serait pas une commission parlementaire itinérante non plus.

Lors de sa rencontre avec le premier ministre François Legault la semaine dernière, le chef intérimaire du Parti libéral du Québec, Marc Tanguay, a demandé la tenue d’une « commission nationale itinérante sur l’énergie » qui « porterait sur nos besoins actuels et futurs en matière énergétique et sur les investissements publics qui seront nécessaires dans les prochaines décennies pour réaliser la transition énergétique et atteindre la carboneutralité pour 2050 ». La commission serait coprésidée par un député issu du gouvernement et un de l’opposition officielle, selon la proposition libérale. Cette forme de consultation n’est pas retenue par le gouvernement.

Dans son discours d’ouverture de la session parlementaire l’automne dernier, le premier ministre François Legault disait vouloir « un vrai débat de société » sur l’avenir énergétique du Québec qui, selon lui, passe entre autres par la construction de nouveaux barrages afin de répondre à une demande accrue.

Le débat entourant la nécessité d’une consultation avait pris de l’ampleur avec la sortie de la PDG d’Hydro-Québec, Sophie Brochu, qui disait craindre que le Québec devienne le « Dollarama » de l’électricité en vendant au rabais son énergie à des entreprises pour des projets économiques énergivores. Les intentions du ministre Fitzgibbon l’inquiétaient. Elle a annoncé sa démission plus tôt ce mois-ci.

De son côté, le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, a réclamé « la tenue d’une commission parlementaire d’urgence sur le Plan stratégique 2022-2026 d’Hydro-Québec, afin d’entendre Sophie Brochu avant son départ » de son poste de PDG le 11 avril.

Le gouvernement Legault entend demander à Hydro-Québec de témoigner devant les députés pour défendre son plan stratégique, mais il n’est pas acquis que l’exercice se fera avant le départ de Mme Brochu.

À son arrivée à la réunion du caucus, François Legault a placé l’énergie au cœur de ses priorités avec l’éducation et la santé. Il a fait la promotion de son « projet excitant d’électrifier le Québec » dans un discours devant ses députés.

« On est déjà les premiers en Amérique du Nord pour les plus (basses émissions de gaz à effet de serre) par habitant. On veut être les premiers à ramener ça à zéro. Ça veut dire entre autres faire grossir Hydro-Québec de 50 % » en termes de production d’électricité. « C’est excitant de dire le Québec pourrait, sera le premier État en Amérique du Nord à être carboneutre », a-t-il ajouté.

Pour Pierre Fitzgibbon, le gouvernement doit envisager la construction de nouveaux barrages afin de combler l’écart entre l’offre et la demande d’électricité « pour la décabornation et pour les projets économiques qui valent la peine pour le Québec ». Le développement de l’énergie éolienne et des mesures d’efficacité, deux options sur lesquelles mise aussi le gouvernement à plus court terme, pourraient ne pas suffire.

Des éoliennes, « on n’en a pas assez au Québec », a lancé le ministre. Il veut développer cette filière avant de se lancer éventuellement dans la construction d’un nouveau barreau. Il compte toujours le faire en partenariat avec le privé. « Les éoliennes, on peut donner ça en sous-contrats à des gens, mais c’est Hydro-Québec qui doit décider où on implante les éoliens. Et impliquer les municipalités, ça va aider beaucoup (à ce que ce soit) socialement acceptable », a-t-il dit.

Réactions de l’opposition

C’est un pas dans la bonne direction, mais c’est insuffisant. Une conversation nationale avec les experts, les citoyens et les gens d’affaires partout au Québec, c’est nécessaire pour une vraie vision énergétique et économique. Les Québécois méritent mieux.

Marc Tanguay, chef intérimaire du Parti libéral du Québec

Cette annonce de consultation est un pas dans la bonne direction, mais ça ne doit pas être une autre manœuvre de diversion de la CAQ : nous devons entendre Sophie Brochu en commission parlementaire. […] Par ailleurs, notre avenir énergétique est trop important pour que le gouvernement tourne les coins ronds et improvise une consultation qui ne va pas au fond des choses. Elle doit se faire en bonne et due forme et inclure la société civile, les scientifiques, les communautés autochtones et toutes les parties prenantes.

Haroun Bouazzi, député de Maurice-Richard et porte-parole en matière d’énergie pour Québec solidaire

 
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Il faut une consultation globale qui inclura tous les intervenants économiques, sociaux et politiques, sans oublier la population québécoise incluant les premières nations, afin de s’assurer du plus grand consensus possible dans le processus.

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  • Administrateur

Lancer rapidement de nouveaux barrages?

Quel avenir pour Hydro-Québec? Doit-on lancer rapidement de nouveaux projets de barrages? Entrevue avec Normand Mousseau, professeur titulaire au Département de physique de l’Université de Montréal, et Pierre-Olivier Pineau, titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l'énergie à HEC Montréal.

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  • 3 semaines plus tard...

Profit et dividende historiques pour Hydro-Québec

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PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Le profit net a atteint 4,5 milliards en 2022, presque un milliard de plus qu’en 2021.

Au terme de l’exercice 2022 qui aura été le plus profitable de son histoire, Hydro-Québec versera au gouvernement un dividende record de 3,4 milliards.

Le profit net a atteint 4,5 milliards en 2022, presque un milliard de plus qu’en 2021. Cette augmentation s’explique surtout par le conflit en Ukraine qui a causé une hausse importante des prix de l’énergie sur le marché international et augmenté la rentabilité des exportations d’électricité aux États-Unis.

Hydro-Québec a obtenu en moyenne 8,2 cents par kilowattheure exporté sur les marchés de la Nouvelle-Angleterre, comparativement au prix moyen de 5 cents l’année précédente. « Les prix très élevés sur nos marchés d’exportation ont contribué à la hausse de près d’un milliard de notre bénéfice net », a expliqué Jean-Hugues Lafleur, vice-président exécutif et chef de la direction financière, en conférence de presse.

Tous les astres étaient bien alignés pour Hydro-Québec en 2022. Les ventes d’électricité au Québec ont atteint un sommet, à 180 térawattheures, en raison d’une forte demande et des températures froides de l’hiver dernier. Janvier 2022 a été le mois le plus froid depuis 2004 au Québec.

 

Hydro-Québec a aussi bénéficié des prix élevés de l’aluminium sur le marché international, qui augmentent la rentabilité des ventes d’électricité aux alumineries. Enfin, la hausse des tarifs d’électricité de 2,6 % depuis le 1er avril 2022 a généré 239 millions de plus.

Les derniers mois ont été mouvementés chez Hydro-Québec, dont la PDG Sophie Brochu a annoncé son départ avant la fin de son mandat et dont la succession suscite des remous. Le numéro deux de l’entreprise, Éric Filion et la présidente du conseil d’administration, Jacynthe Côté, ont aussi décidé de partir.

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lapresse.ca
 

Contrat de Churchill Falls | Legault fait acte de contrition à Terre-Neuve-et-Labrador

Patrice Bergeron

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PHOTO PAUL DALY, LA PRESSE CANADIENNE

Au côté de son homologue Andrew Furey, François Legault a reconnu que c’était un mauvais contrat pour les Terre-Neuviens.

(Québec) Le premier ministre François Legault dit comprendre « la frustration et la colère » des Terre-Neuviens concernant le contrat d’approvisionnement en électricité de Churchill Falls, très avantageux pour le Québec depuis sa signature en 1969.

Publié à 11h15Mis à jour à 12h43

Il a en quelque sorte prononcé un acte de contrition adressé à Terre-Neuve-et-Labrador (TNL), ce qui n’avait jamais été fait par un premier ministre du Québec auparavant. Cela s’ajoute à sa volonté exprimée cette semaine d’offrir une indemnisation financière à la province voisine avant la fin de l’entente en 2041, afin d’inciter Terre-Neuve-et-Labrador à la renouveler.

« On ne peut pas réécrire l’Histoire, mais on peut essayer, pour l’avenir, de trouver des façons de travailler ensemble au bénéfice des deux », a-t-il déclaré vendredi matin en conférence de presse à Saint-Jean au côté de son homologue Andrew Furey, au terme d’une rencontre qualifiée de « productive ».

M. Legault termine vendredi une visite de deux jours à Saint-Jean pour discuter du renouvellement de ce contrat, qui est vu comme une pomme de discorde et une humiliation par la province de l’Atlantique.

« J’aimerais dire quelques mots aux citoyens de votre province », a-t-il déclaré en anglais. Je comprends tout à fait la frustration et la colère que vous éprouvez concernant le contrat de Churchill Falls. […] Je pense que c’est important de le reconnaître. »

La province voisine estime en effet avoir été flouée dans cette entente et a tenté en vain de la faire casser par les tribunaux.

M. Legault a reconnu que c’était devenu « vraiment un mauvais contrat » pour les Terre-Neuviens « avec le temps ».

Hydro-Québec paie un tarif fixe pour l’électricité produite par Churchill Falls, soit 0,2 cent du kilowatt-heure, mais l’a revendue en moyenne à 8,2 cents du kilowatt-heure en 2022, a précisé la société d’État cette semaine.

Selon les données d’une étude, en 2019, l’entente avait rapporté en bénéfices près de 28 milliards au Québec, comparativement à seulement 2 milliards à Terre-Neuve-et-Labrador.

L’entente de 1969 permet à Hydro-Québec d’acheter 85 % de l’électricité produite à Churchill Falls et donc de récolter l’essentiel des profits. Le bloc restant de 15 % sert à alimenter les clients du réseau terre-neuvien au Labrador, ou est vendu sur les marchés d’exportation.

Au fil des ans, plusieurs jugements de tribunaux ont confirmé la validité de cette entente commerciale.

La centrale hydroélectrique et l’équipement de transmission au Labrador sont détenus et exploités par la Churchill Falls (Labrador) Corp. La société d’État terre-neuvienne Newfoundland and Labrador Hydro détient 65,8 % des actions de l’entreprise Churchill Falls et Hydro-Québec possède le reste. Même après l’échéance du contrat en 2041, Hydro-Québec conservera sa part de 34,2 % dans Churchill Falls (Labrador) Corp.

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Churchill Falls, un contrat parfaitement équitable

Au moment où s’amorcent les négociations pour le renouvellement du contrat de Churchill Falls, il est souhaitable de rappeler que ce contrat est toujours équitable, comme il l’était lors de sa signature en 1969. Il n’est pas le produit d’un rapport de force favorisant indûment Hydro-Québec. Il reflète les contraintes technologiques et financières qui prévalaient lors de sa signature.

Daniel Larouche

Brinco, le promoteur obstiné

En 1953, le gouvernement de Terre-Neuve cède les droits d’exploitation sur les ressources hydrauliques, minières et forestières d’une grande partie du Labrador à Brinco (British Newfoundland Corporation), une société privée britannique formée à cette fin, contre des redevances sur ses profits futurs.

Les chutes Churchill apparaissent comme le diamant brut de ces ressources.

Brinco part à la recherche de clients pour cette électricité. Elle approche tour à tour Alcan, Alcoa, British Aluminium, Atomic Energy Authority of Great Britain, Hydro-Québec, l’Ontario et des distributeurs américains. En vain : trop gros, trop loin, trop cher.

En 1958, Brinco convainc pourtant Shawinigan Water and Power, le plus grand producteur et distributeur d’électricité du Québec, de prendre une participation de 20 % dans CFLCo, la filiale de Brinco nouvellement créée pour aménager et exploiter les chutes Churchill.

Pendant la première moitié des années 1960, CFLCo sollicite Hydro-Québec à plusieurs reprises. Encore en vain : Hydro-Québec a déjà entrepris l’aménagement de Manic-Outardes.

La nationalisation de l’électricité, en 1963, verra Hydro-Québec acquérir Shawinigan et devenir, presque par accident, actionnaire minoritaire de CFLCo. Malgré cela, Hydro-Québec montre toujours peu d’enthousiasme pour le projet de CFLCo :

• Les 30 milliards de kilowattheures annuels équivalent à la moitié des ventes d’Hydro-Québec prévues pour le début des années 1970. Ni les Américains ni les Ontariens ne veulent absorber une partie de la production, car ils sont persuadés que le nucléaire ou le mazout sont des options plus économiques.

• Hydro-Québec devrait retarder son propre programme d’équipement — et donc payer plus cher pour construire plus tard Manic-Outardes et la Baie-James. Cela signifierait également priver le Québec d’une bonne partie des retombées économiques associées.

• Le projet Churchill présente un risque inusité pour Hydro-Québec : la centrale sera aménagée sur un cours d’eau dont les droits ont été cédés par une autre province que le Québec. L’avenir démontrera que ce risque n’est pas théorique puisque Terre-Neuve tentera, dès 1980, d’exproprier, sans compensation, CFLCo des droits cédés sur le fleuve Churchill.

Hydro-Québec, CFLCo et les financiers

Le projet devient plus intéressant quand Hydro-Québec, en 1965, met au point le transport d’électricité à 735 kilovolts, qui permet de transporter économiquement de grandes quantités d’électricité sur de longues distances. Après plusieurs péripéties et hésitations, Hydro-Québec décide d’acheter, sans condition, la quasi-totalité de la production de Churchill Falls.

La négociation du contrat implique CFLCo, Hydro-Québec et des institutions financières américaines et canadiennes. Terre-Neuve y participe par l’entremise de sa participation de 8,9 % au capital-actions de CFLCo. Quoiqu’elles ne soient pas directement parties au contrat, Terre-Neuve et le Québec donneront leur approbation.

CFLCo est peu capitalisée. Le projet de plus d’un milliard devra donc être financé à plus de 85 % par des emprunts. Les financiers exigent que la structure financière et le contrat leur offrent une ceinture, des bretelles et un gilet pare-balles.

La ceinture, c’est un contrat très ferme et à très long terme. Les financiers exigent qu’Hydro-Québec s’engage, pour au moins 40 ans, à acheter 31,5 milliards de kilowattheures par an, qu’elle en ait besoin ou non.

Les bretelles, c’est qu’Hydro-Québec assume la quasi-totalité des risques associés au projet. Ils ne sont pas théoriques non plus :

• Hydro-Québec accepte de payer les frais d’intérêt dépassant 5,5 % et 6 %, selon la dette. Les taux finalement obtenus s’élèveront à 7,5 %, 7,75 % et 7,875 %.

• Hydro-Québec achète, avant même la signature de l’entente finale en 1969, la totalité d’une émission de 100 millions de dollars d’obligations subordonnées à celles de première hypothèque — invités à le faire, Brinco et Terre-Neuve refusent de souscrire à cette émission.

• Hydro-Québec souscrit 15 millions au capital-actions de CFLCo, portant sa participation à 34,2 %.

• La dette étant majoritairement libellée en dollars américains, Hydro-Québec assume la quasi-totalité du risque de change si le dollar canadien descend à moins de 0,92 $ américain. Ce sera le cas pendant 30 ans : de 1977 jusqu’en 2007, Hydro-Québec déboursera des centaines de millions à ce titre.

En guise de gilet pare-balles, Hydro-Québec fournit une garantie d’achèvement de l’ouvrage à ses frais si CFLCo, pour quelque raison, n’arrive pas à terminer l’ouvrage ; elle assume tout dépassement de coûts ; elle s’engage à payer pour toute réparation majeure en cas de dommages aux installations.

Bref, les financiers exigent qu’Hydro-Québec assume tous les risques inhérents à la propriété, sans être propriétaire de l’ouvrage.

Pour Hydro-Québec, un tel arrangement est aberrant. Sauf si elle obtient en échange le bénéfice associé à la propriété d’une centrale hydroélectrique : la stabilité des coûts, une fois la construction terminée, pour la durée de vie de la centrale. Pour cette raison, le contrat est prolongé jusqu’en 2041 — en fait, il aurait même été logique de le prolonger jusqu’à l’expiration du bail hydraulique, en 2060.

Pour cette raison, les tarifs décroissent de 0,3 ¢ jusqu’à 0,2 ¢ du kilowattheure sur la durée du contrat. Ils reflètent les coûts historiques, comme pour toute centrale d’Hydro-Québec (les centrales hydroélectriques construites avant Churchill Falls produisent à un coût égal ou inférieur à Churchill Falls). Ces tarifs suffiront à CFLCo pour qu’elle offre à ses actionnaires un excellent rendement, alors que c’est Hydro-Québec qui a assumé tous les risques.

Le Québec n’a aucune dette envers Terre-Neuve, ni financière ni morale.

https://www.ledevoir.com/opinion/idees/783147/idees-churchill-falls-un-contrat-parfaitement-equitable

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il y a une heure, Normand Hamel a dit :

Churchill Falls, un contrat parfaitement équitable

Au moment où s’amorcent les négociations pour le renouvellement du contrat de Churchill Falls, il est souhaitable de rappeler que ce contrat est toujours équitable, comme il l’était lors de sa signature en 1969. Il n’est pas le produit d’un rapport de force favorisant indûment Hydro-Québec. Il reflète les contraintes technologiques et financières qui prévalaient lors de sa signature.

Daniel Larouche

Brinco, le promoteur obstiné

En 1953, le gouvernement de Terre-Neuve cède les droits d’exploitation sur les ressources hydrauliques, minières et forestières d’une grande partie du Labrador à Brinco (British Newfoundland Corporation), une société privée britannique formée à cette fin, contre des redevances sur ses profits futurs.

Les chutes Churchill apparaissent comme le diamant brut de ces ressources.

Brinco part à la recherche de clients pour cette électricité. Elle approche tour à tour Alcan, Alcoa, British Aluminium, Atomic Energy Authority of Great Britain, Hydro-Québec, l’Ontario et des distributeurs américains. En vain : trop gros, trop loin, trop cher.

En 1958, Brinco convainc pourtant Shawinigan Water and Power, le plus grand producteur et distributeur d’électricité du Québec, de prendre une participation de 20 % dans CFLCo, la filiale de Brinco nouvellement créée pour aménager et exploiter les chutes Churchill.

Pendant la première moitié des années 1960, CFLCo sollicite Hydro-Québec à plusieurs reprises. Encore en vain : Hydro-Québec a déjà entrepris l’aménagement de Manic-Outardes.

La nationalisation de l’électricité, en 1963, verra Hydro-Québec acquérir Shawinigan et devenir, presque par accident, actionnaire minoritaire de CFLCo. Malgré cela, Hydro-Québec montre toujours peu d’enthousiasme pour le projet de CFLCo :

• Les 30 milliards de kilowattheures annuels équivalent à la moitié des ventes d’Hydro-Québec prévues pour le début des années 1970. Ni les Américains ni les Ontariens ne veulent absorber une partie de la production, car ils sont persuadés que le nucléaire ou le mazout sont des options plus économiques.

• Hydro-Québec devrait retarder son propre programme d’équipement — et donc payer plus cher pour construire plus tard Manic-Outardes et la Baie-James. Cela signifierait également priver le Québec d’une bonne partie des retombées économiques associées.

• Le projet Churchill présente un risque inusité pour Hydro-Québec : la centrale sera aménagée sur un cours d’eau dont les droits ont été cédés par une autre province que le Québec. L’avenir démontrera que ce risque n’est pas théorique puisque Terre-Neuve tentera, dès 1980, d’exproprier, sans compensation, CFLCo des droits cédés sur le fleuve Churchill.

Hydro-Québec, CFLCo et les financiers

Le projet devient plus intéressant quand Hydro-Québec, en 1965, met au point le transport d’électricité à 735 kilovolts, qui permet de transporter économiquement de grandes quantités d’électricité sur de longues distances. Après plusieurs péripéties et hésitations, Hydro-Québec décide d’acheter, sans condition, la quasi-totalité de la production de Churchill Falls.

La négociation du contrat implique CFLCo, Hydro-Québec et des institutions financières américaines et canadiennes. Terre-Neuve y participe par l’entremise de sa participation de 8,9 % au capital-actions de CFLCo. Quoiqu’elles ne soient pas directement parties au contrat, Terre-Neuve et le Québec donneront leur approbation.

CFLCo est peu capitalisée. Le projet de plus d’un milliard devra donc être financé à plus de 85 % par des emprunts. Les financiers exigent que la structure financière et le contrat leur offrent une ceinture, des bretelles et un gilet pare-balles.

La ceinture, c’est un contrat très ferme et à très long terme. Les financiers exigent qu’Hydro-Québec s’engage, pour au moins 40 ans, à acheter 31,5 milliards de kilowattheures par an, qu’elle en ait besoin ou non.

Les bretelles, c’est qu’Hydro-Québec assume la quasi-totalité des risques associés au projet. Ils ne sont pas théoriques non plus :

• Hydro-Québec accepte de payer les frais d’intérêt dépassant 5,5 % et 6 %, selon la dette. Les taux finalement obtenus s’élèveront à 7,5 %, 7,75 % et 7,875 %.

• Hydro-Québec achète, avant même la signature de l’entente finale en 1969, la totalité d’une émission de 100 millions de dollars d’obligations subordonnées à celles de première hypothèque — invités à le faire, Brinco et Terre-Neuve refusent de souscrire à cette émission.

• Hydro-Québec souscrit 15 millions au capital-actions de CFLCo, portant sa participation à 34,2 %.

• La dette étant majoritairement libellée en dollars américains, Hydro-Québec assume la quasi-totalité du risque de change si le dollar canadien descend à moins de 0,92 $ américain. Ce sera le cas pendant 30 ans : de 1977 jusqu’en 2007, Hydro-Québec déboursera des centaines de millions à ce titre.

En guise de gilet pare-balles, Hydro-Québec fournit une garantie d’achèvement de l’ouvrage à ses frais si CFLCo, pour quelque raison, n’arrive pas à terminer l’ouvrage ; elle assume tout dépassement de coûts ; elle s’engage à payer pour toute réparation majeure en cas de dommages aux installations.

Bref, les financiers exigent qu’Hydro-Québec assume tous les risques inhérents à la propriété, sans être propriétaire de l’ouvrage.

Pour Hydro-Québec, un tel arrangement est aberrant. Sauf si elle obtient en échange le bénéfice associé à la propriété d’une centrale hydroélectrique : la stabilité des coûts, une fois la construction terminée, pour la durée de vie de la centrale. Pour cette raison, le contrat est prolongé jusqu’en 2041 — en fait, il aurait même été logique de le prolonger jusqu’à l’expiration du bail hydraulique, en 2060.

Pour cette raison, les tarifs décroissent de 0,3 ¢ jusqu’à 0,2 ¢ du kilowattheure sur la durée du contrat. Ils reflètent les coûts historiques, comme pour toute centrale d’Hydro-Québec (les centrales hydroélectriques construites avant Churchill Falls produisent à un coût égal ou inférieur à Churchill Falls). Ces tarifs suffiront à CFLCo pour qu’elle offre à ses actionnaires un excellent rendement, alors que c’est Hydro-Québec qui a assumé tous les risques.

Le Québec n’a aucune dette envers Terre-Neuve, ni financière ni morale.

https://www.ledevoir.com/opinion/idees/783147/idees-churchill-falls-un-contrat-parfaitement-equitable

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J'ajouterais que le Labrador a été amputé au Québec par le conseil privé de Londres pour que Terre-Neuve accepte de se joindre au Canada. Le Québec, fort heureusement, n'a jamais reconnu cette décision. Je ne sais pas ce que dirait le droit international sur ce sujet; la tendance est contraire.

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QUEBEC NEITHER ENEMY NOR BENEFACTOR

I am a Quebecer, currently retired, having spent most of my career in the Quebec public sector – including two stints at Hydro-Québec. From my point of view, most discussions of Newfoundland and Labrador’s dealings with Quebec ignore several important factors. At the outset, it might be a useful reminder that those who ignore history are destined to repeat it. The danger in the demonizing of Quebec is that it avoids drawing any lessons from Newfoundland’s own role in the saga of Churchill Falls and prevents Newfoundlanders and Labradorians from considering furthercooperation with Quebec.  

In this blog, I want to offer some food for thought. I don’t speak for Hydro-Quebec. I had nothing to do with Churchill Falls. However, I am concerned about what is happening on the Rock.  

From afar, it seems that the province is betting its economic future on a single project – Muskrat Falls. The financial and operational challenges of the initiative appear to be almost insurmountable, especially for a small Province already facing a major economic crisis. Thanks to the federal loan guarantees, this is no longer Newfoundland and Labrador’s problem.  We are in this together whether we like it or not. Call me naïve if you please, but I wonder: if Newfoundlanders and Quebecers can achieve a better mutual understanding, perhaps we can discuss cooperation more constructively.  

My goal is to present, as best I can, the other side of the Upper Churchill story – the dark side if you will. 

It is easy to forget the context in which the Upper Churchill project was realized. The foundations of the deal were actually laid in 1953. Hydro-Quebec’s involvement came much later, in the mid 1960’s following the nationalization of Shawinigan Light and Power, which held a minority interest in Brinco. Premier Joey Smallwood, motivated by his fervor to develop Labrador at all costs, granted exclusive water rights to Brinco, a private Anglo-Canadian consortium for a period of 99 years, renewable thereafter under the same conditions for another 99 years (until 2151). No doubt Smallwood was anxious to please the shareholders of Brinco whorepresented the elite of Anglo-Canadian high finance. An article from the New York Times, in 1964, provides an interesting description of Brinco. These are the people who negotiated the Churchill Falls deal: Rothschild, Falconbridge, Bowater, Rio-Tinto, Anglo-American – to name a few of the major Brinco shareholders. They are not the type of investors who can easily be fooled or intimidated. 

Having control of the immense hydro-electric potential of Labrador for a period of 198 years, Brinco was able to offer Churchill Falls energy to contingent buyers at long-term prices based on production costs plus an annuity. The catch was that the project was far too big, even for Brinco. The project  needed financing and in order to secure financing; needed was a guaranteed customer with a reliable credit rating. That was easier said than done. 

Churchill Falls is between 1,000 and 2,000 km from the major markets of Ontario  and the United States. In the 1960’s, Ontario and the Americans were still enamored with the magic of nuclear energy. There was precious little interest in such a bold plan involving the long-distance transportation of energy over aninhospitable climate. In any event, the transportation of electricity over such distances was unheard of and indeed, technologically unfeasible prior to the development of 735 kV transmission lines by Hydro-Quebec in the mid-60’s.   

The popular narrative is that Quebecers were able to hold Newfoundland hostage by refusing to allow the transmission of electricity through its territory. The truth is a bit more complicated. Granted, Quebec was not interested in ceding thousands of kilometers of its land for the construction of high-voltage transmission wires to allow Churchill Falls corp (CFLco), Brinco’s newly minted subsidiary, to compete with Quebec in its export markets. Go figure. Moreover, a few thousand kilometers of high voltage transmission wires are not a pretty sight. How would you react if your neighbour asked you to run them through your back yard?

There is also the question of who would pay for the construction, maintenance andoperation of the lines.  Transmission costs totalled $500 million, roughly equal to half of Newfoundland’s annual GDP. Clearly Brinco did not have the financial means to undertake such a project on its own. Meanwhile, the federal government had nointerest in intervening in a sector of provincial responsibility to finance a massive electricity transportation grid when neither Ontario, nor the Americans had any interest.

When CFLco required further injections of capital, HQ was the only partner willing toincrease its investment. Much is made of the last-minute, 25 year extension accepted by CFL co given its precarious financial condition. Much less is made of the fact that Quebec had guaranteed the financing rate of the entire project. As interest rates rose, Quebec was forced to subsidize the interest cost of the entire project. Could it be that Quebec’s demands for further concessions were related to the deteriorating economic benefit of the project?  

Those who know don’t talk and those who talk don’t know. I suppose people willbelieve what they want to believe. In any event, lets be clear about one thing: Hydro-Quebec drives a hard bargain and they assume that their counterpart will do the same. HQ’s job is to maximize the gain for the Quebec tax and ratepayer, full stop!

When CFL co found itself on the verge of bankruptcy, Newfoundland could have stepped in and nationalized the private sector share of the company – as it eventually did a few years later.  Why the inaction? Well one reason was that Premier Smallwood was smitten with the project. Without Hydro-Quebec as a partner, Smallwood wrote in his diary, the project never would have been completed. Hydro-Quebec was the only entity willing and able to put its money where its mouth is.

One other common misconception relates to the pricing formula, which declines overtime.

Recall that the proliferation of nuclear energy meant that the real price of electricity had been trending downward for decades. At the time, there was no particular reason to expect that to change. Meanwhile, Hydro-Quebec had no shortage of interesting projects within the Province.  In the case of the Churchill Falls deal, Hydro-Québec assumed the same economic risks as it did in projects completed in Quebec. HQ therefore insisted on benefits and conditions, including a very long-term fixed price of electricity, that was lower than the price it could anticipate from its own facilities. Most commentators like to point out the dramatic difference between the current price of electricity and the price included in the Churchill falls contract. However, the same dramatic difference exists for all of Hydro-Quebec facilities completed in that era, such as Manic 5. Moreover, the point is that if Brinco hadinsisted on some type of price escalator clause, HQ would have proceeded withprojects within Quebec and Churchill Falls would not have been built in the first place. At the end of the day, CFLco shareholders settled for a guaranteed long-term return with essentially no risk. A win-win!

It is easy to forget how huge the original Upper Churchill project is: just over 5 timesthe size of Muskrat Falls. The total cost of the project was about equal to the annual GDP of Newfoundland. In other words, CFL co, was in no position to assume the risks associated with such a massive project. To find financing for the Upper Churchill, HQ had to supervise the project and assume all construction risks. As Nalcor is now realizing, these risks are huge in a project such as this. Indeed,something as simple as the choice of suppler and quality control on inputs is an art unto itself: experience counts.  

HQ guaranteed and eventually had to subsidize the interest cost of the project. Since most of the project was financed in US dollars, Quebec was forced to take on a large foreign currency risk which, in those days, could not be hedged. Finally, HQ alone paid for the transmission of the energy through Quebec, a cost equal to about half the cost of construction of the production facility. By the way, many of theaforementioned costs are conveniently ignored in any evaluation of relative gains from the project.  

Meanwhile, Newfoundland’s financial risk was limited to its small equity share in CFL co. It is common to hear that HQ has garnered the lion’s share of the profits from Churchill Falls. The fact that HQ assumed essentially all of the financial and operational risks of the project is not mentioned quite as often. Nor is it mentioned that other projects within Quebec such as James Bay were delayed in anticipation of the completion of Churchill Falls.

After years of negotiation, presumably with the full knowledge of Premier Smallwood, after a massive investment in long-distance electricity transportation, and following the completion, on schedule and within budget, of one of the largest hydroelectric projects in the world, it took Newfoundland no more than 2 or 3 years before attempting to renegotiate the 70-year fixed rate agreement and embarking on a series of legal challenges aimed at declaring the contract null and void. Hydro-Quebec was not amused. By the way, if you think the contract with Hydro-Quebec was one-sided, wait until Newfoundlanders digest the full implications of the recent agreement with Nova Scotia.

What is the point of this blog?  Well, past is prologue. Muskrat Falls is in trouble and something has to be done. We have to stop whistling past the graveyard. Theproblem is not simply a question of cost. The technical and operational risks are equally daunting. Finally, the power deal with Nova Scotia is almost certain to constitute a major financial burden for Newfoundlanders for a generation. I happen to think that Newfoundlanders’ future is at stake.

So here is my two cents worth:

  • An independent review of the Muskrat Falls project by a panel of experts should be undertaken immediately to decide whether to continue and if so, what is the plan.
  • This project was facilitated by the federal government.  They bear the ultimate responsibility for this project and sooner or later, will have to assume a significant share of the cost.  Debt guarantees will not be enough to save the Newfoundland tax and rate payer.
  • So far, there is precious little evidence that Nalcor has the necessary experience to complete a project of this size.  The inconvenient truth is that Hydro-Québec is perhaps the only entity in the world with extensive experience in the construction of massive hydro-electric projects in a sub-arctic environment.  Newfoundland and Labrador’s distrust of Quebec is a major stumbling block to cooperation.  In my view this distrust is unwarranted.
  • If Muskrat Falls ever gets completed, some degree of cooperation may be requiredto maximize energy production.  Moreover, it would be nice if we could talk to one another sometime before expiration of the current Churchill contract in 2041. HQ has a constructive business relationship with all its neighbours, except Newfoundland and Labrador.  However, Hydro-Quebec is a business.  Any deal would have to entail an economic advantage for Quebec.  That is how these things work.  Quebec is not your enemy but isn’t your benefactor either.
  • The deal with Nova Scotia represents a major financial burden for Newfoundland. This deal has to be renegotiated.  I would say the federal government should recognize their responsibility for this debacle by assuming the cost of the Maritime Link.  

I hope that Newfoundlanders and Labradorians will understand that this was written in good faith and is meant to spur debate on a subject that is critical for your future, and perhaps ours.

Good luck

Bernard Lahey

Montreal (12 December 2016)

https://unclegnarley.ca/2016/12/quebec-neither-enemy-nor-benefactor/

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