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https://www.lapresse.ca/dialogue/chroniques/2023-10-31/casser-la-cassette/tarifs-d-electricite-c-est-combien-de-temps-jamais.php

Casser la cassette | Tarifs d’électricité : c’est combien de temps, « jamais » ?

Vincent Brousseau-Pouliot
8–10 minutes

« Il n’est pas question d’augmenter [les tarifs résidentiels d’électricité] plus que de l’inflation ou 3 % [le moindre des deux]. […] Le gouvernement de la CAQ ne fera jamais ça. »
— François Legault, premier ministre du Québec

Est-ce vraiment possible que la Coalition avenir Québec (CAQ) n’augmente « jamais » les tarifs d’électricité de plus de 3 % par an ?

« Ça dépend combien de temps dure le jamais », répond du tac au tac le professeur Pierre-Olivier Pineau, titulaire de la Chaire de gestion de l’énergie à HEC Montréal, à qui nous avons demandé de nous aider à valider la déclaration de M. Legault.

Ou alors ça dépend du nombre d’années que la CAQ formera le gouvernement.

En théorie, Québec a le pouvoir législatif de plafonner les hausses de tarifs résidentiels à un maximum de 3 % par an jusqu’à la fin des temps (c’est le cas actuellement jusqu’en 2025, et M. Legault veut prolonger ça). Il n’a qu’à modifier ses lois.

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PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

François Legault, premier ministre du Québec

Mais ce serait une très mauvaise idée.

Au contraire, au cours des prochaines années et décennies, les tarifs d’électricité résidentiels vont devoir augmenter beaucoup plus que le cours de l’inflation (ils augmentent environ au rythme de l’inflation depuis 1963).

Pourquoi a-t-on de (très) loin les tarifs d’électricité les plus bas en Amérique du Nord ? Parce que le Québec a eu l’audace, dans les années 1960 et 1970, de construire des barrages qui nous permettent aujourd’hui d’avoir de l’électricité à très bas prix.

Notre contrat social depuis des décennies, c’est qu’Hydro-Québec vend aux Québécois son électricité provenant des vieux barrages (le bloc patrimonial) à très bas prix, parce qu’elle la produit pour presque rien (3 ¢/kWh pour la production et le transport).

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Sauf que ce bloc d’électricité patrimonial, qui représente actuellement 75 % de la production totale d’Hydro (179 TWh sur une production totale de 232,6 TWh), ne suffira bientôt plus à la demande. On aura besoin de davantage d’électricité pour décarboner le Québec et répondre aux nouveaux projets industriels du gouvernement Legault comme la filière des batteries. Québec parle ouvertement de 150 TWh supplémentaires d’ici 2050.

Cette électricité supplémentaire coûtera beaucoup plus cher que nos 232,6 TWh actuels, entre autres parce qu’il faudra construire de nouveaux barrages. La dernière estimation publique d’Hydro-Québec : toute électricité additionnelle coûterait 11 ¢/kWh (production et transport). Avec cette hypothèse, le coût moyen de production/transport passerait de 3,9 ¢/kWh (le coût actuel moyen de toute la production d’Hydro) à 6,7 ¢/kWh si on ajoute 150 TWh d’ici 2050. C’est une hausse de 71 %.

Ce n’est pas tout.

Hydro-Québec devra investir davantage pour maintenir ses infrastructures, et ces dépenses supplémentaires se refléteront un jour dans les tarifs.

Finalement, le contrat exceptionnellement avantageux avec Churchill Falls (0,2 ¢/kWh), qui fournit 15 % de la production actuelle d’Hydro, prendra fin en 2041 (ou avant si on le renégocie). On paiera bientôt un prix beaucoup plus élevé pour cette électricité.

Pour toutes ces raisons, les tarifs résidentiels sont appelés à augmenter de façon beaucoup plus importante que l’inflation.

À moins que Québec décide de réduire la marge de profits d’Hydro-Québec (28 % en 2022). En 2022, Hydro-Québec a versé 6 milliards au gouvernement… soit l’équivalent de 30 % du budget de l’éducation.

À court terme, c’est politiquement rentable de limiter les hausses de tarifs. À long terme, c’est irresponsable et irréaliste.

Dans sa sortie, M. Legault reproche aussi aux gouvernements du Parti québécois et du Parti libéral d’avoir haussé les tarifs davantage que l’inflation. Il leur fait ici un procès injuste. De 2004 à 2019, les tarifs résidentiels ont augmenté de 27 %, contre 26 % pour l’inflation. Durant cette période, les deux partis ont pourtant laissé la Régie de l’énergie, un tribunal administratif indépendant, fixer les tarifs. En 2019, la CAQ a mis fin à ce système qui fonctionnait bien et qui était juste pour tout le monde.

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PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Michael Sabia, PDG d’Hydro-Québec

Et maintenant, le gouvernement Legault promet de limiter les hausses de tarifs résidentiels à moins de 3 % par an au-delà de 2025. Dans un reportage de Radio-Canada diffusé la semaine dernière, on apprenait que le PDG d’Hydro-Québec, Michael Sabia, a dit en privé qu’il y aura « une tendance » à augmenter les tarifs⁠1. Lors d’une rencontre avec des employés d’Hydro, M. Sabia a rappelé deux évidences qu’on devrait répéter plus souvent au Québec :

  1. il y a une « tendance » vers des hausses de tarifs parce que les coûts de production augmenteront ;
  2. hausser les tarifs serait un incitatif pour les Québécois à mieux consommer l’électricité.

Comme consommateurs, les Canadiens et les Québécois sont de grands gaspilleurs d’énergie, entre autres parce qu’on n’a pas d’incitatif financier à ne pas l’être. « Personne ne veut un choc tarifaire pour blesser les Québécois, dit le professeur Pierre-Olivier Pineau. L’idée, c’est de nous amener vers une plus grande efficacité énergétique pour nous enrichir. »

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Quand il a annoncé que la CAQ ne hausserait « jamais » les tarifs résidentiels de plus de 3 %, François Legault répondait à une question de Gabriel Nadeau-Dubois, qui soupçonne que le contrat avec Northvolt fera augmenter les tarifs résidentiels. Ce contrat « va être payant, ça n’aura aucun impact sur les tarifs résidentiels », a assuré M. Legault.

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PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Northvolt paiera un tarif inférieur au coût de l’électricité supplémentaire qu’il faudra produire au cours des prochaines décennies.

On verra dans 10 ans si le contrat avec Northvolt s’avérera payant. Mais on sait déjà que Northvolt paiera le tarif industriel L (5,44 ¢/kWh en 2023), qui est inférieur au coût de l’électricité supplémentaire qu’il faudra produire au cours des prochaines décennies. Ce n’est pas la fin du monde. C’est peut-être même une bonne chose si les retombées économiques de Northvolt sont suffisamment importantes.

Mais si on veut avoir une conversation franche et honnête en matière d’électricité, on ne peut pas prétendre que les nouveaux projets industriels comme Northvolt n’auront pas d’effet, même minime, sur les tarifs. Ou que les tarifs continueront d’augmenter sans jamais dépasser l’inflation.

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Hydro-Québec va construire un poste électrique de 315KV sur le terrain gazonné de la Grande Bibliothèque. Tout est approuvé, la Bibliothèque a même signé l'accord de vente du terrain à Hydro. Hallucinant. La rue Berri va s'enlaidir encore plus!

https://www.journaldemontreal.com/2023/11/04/hydro-quebec-veut-construire-un-poste-de-315-000-volts-a-cote-de-la-grande-bibliotheque

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  • 2 semaines plus tard...

 Hydro-Québec est devenue trop compliquée », soutient Michael Sabia

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PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Michael Sabia

Les pires pannes en 15 ans, des demandes de branchement qui nécessitent de parler à 10 personnes différentes : les services d’Hydro-Québec se détériorent, c’est son grand patron qui le dit.

« Hydro-Québec est devenue trop compliquée », a soutenu d’entrée de jeu Michael Sabia mardi, lors de son premier discours public à titre de PDG de la société d’État devant les membres de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.

Ces dernières années, les clients d’Hydro-Québec ont subi en moyenne 10 heures de panne chacun par année, a relevé M. Sabia. C’est trop. « Oui, il y a les feux et les tempêtes, mais on a aussi du rattrapage à faire, a-t-il reconnu. On va reconstruire notre service. »

Des investissements de 50 milliards sont prévus d’ici 10 ans pour « arrêter la dégradation et ensuite passer rapidement à l’amélioration », a fait savoir Michael Sabia.

 

L’amélioration du service est un des objectifs du plan d’action rendu public le 2 novembre par le nouveau président d’Hydro-Québec. Le point a toutefois été éclipsé par l’annonce d’investissements colossaux, de plus de 100 milliards, pour augmenter la production d’électricité de 9000 mégawatts d’ici 2035. C’est l’équivalent de la production des centrales LG-2, Manic-5 et de tout le complexe de la Romaine.

Changement de régime

En présentant son invité, le président de la Chambre de commerce, Michel Leblanc, a rappelé qu’un de ses prédécesseurs, Éric Martel, avait averti le même auditoire il n’y a pas si longtemps des risques de surcapacité d’électricité chez Hydro-Québec en raison du développement rapide des capacités d’autoproduction.

Michael Sabia pense autrement. « Le temps est arrivé de ramener Hydro-Québec à une période d’ambition et de croissance », a-t-il soutenu mardi.

Selon lui, la transition énergétique offre au Québec une occasion économique à ne pas manquer. Partout dans le monde, on investit massivement dans la décarbonation, a-t-il dit. « Les pays qui vont bâtir une économie à la fois décarbonée et prospère seront les grands gagnants de cette transition. »

L’augmentation de la production d’électricité servira surtout à la décarbonation, a répété Michael Sabia. Il y aura de l’électricité disponible pour l’aluminium et l’acier vert, a-t-il précisé, comme pour les véhicules électriques et le chauffage des usines.

La différence avec l’Hydro-Québec d’avant, selon lui, c’est que la nouvelle production viendra de plusieurs sources différentes. « Dans le passé, à Hydro-Québec, les plans 1, 2 et 3 étaient toujours hydro, hydro et davantage hydro. Aujourd’hui, on mise d’abord sur l’efficacité énergétique, l’éolien et ensuite l’hydro. »

« Sa game dans la game »

La nouvelle production d’électricité coûtera plus cher, mais les tarifs resteront plus bas qu’ailleurs au Québec, assure Michael Sabia.

Partout dans le monde, l’augmentation de la production d’électricité fera augmenter les tarifs, a-t-il reconnu. « Au Québec, même si on ajoute de nouvelles sources d’énergie, avec notre base d’actifs à bas coût, le bloc patrimonial, nos coûts moyens vont rester plus bas. »

« On a de la marge pour augmenter les tarifs d’affaires et rester très concurrentiel », a-t-il répété. Les tarifs industriels au Québec sont trois fois plus bas qu’à New York et quatre fois plus bas qu’en Allemagne, a-t-il illustré.

La réalisation de l’ambitieux plan d’Hydro-Québec est un projet de société qui nécessitera un effort collectif, a insisté son PDG, notamment pour économiser l’électricité.

Ce n’est pas juste le tarif qui compte, mais la facture totale. « Mieux consommer, c’est réduire la facture totale », a-t-il dit.

Pour l’aider à réaliser ses objectifs en matière d’économie d’énergie, Hydro-Québec a fait appel à l’entraîneur du Canadien, Martin St-Louis, qui invite tout le monde à jouer « sa game dans la game ».

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  • Administrateur

J’ai eus plusieurs amis ayant travaillés chez HQ et tous me disaient la même chose. C’est hyper complexe avec au delà de 10000 systèmes informatiques de toute sortes jusqu’à au plus ancien. Vous pensiez que la situation bordélique de la SAAQ était quelque chose… vous n’avez encore rien vus.  Bref, Sabia a pas tord, c’est complexe et il y a de plus en plus de pannes et c’est pas OK. 

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  • 2 semaines plus tard...

https://www.lapresse.ca/actualites/chroniques/2023-11-25/arrogance-et-decadence.php

Arrogance et décadence

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PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

« Beaucoup de spécialistes considèrent que le projet d’autoproduction d’électricité de TES Canada à des fins commerciales est un précédent qui menace le monopole d’Hydro-Québec », affirme notre chroniqueur.

Si M. Legault veut comprendre ce qui se passe dans les sondages, il y a aussi du côté de l’arrogance qu’il faut regarder.

Publié à 1h59 Mis à jour à 7h00
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Quand je parle d’arrogance, au-delà des dossiers de transport et de hockey de la ville de Québec, je pense surtout aux façons de faire de Pierre Fitzgibbon. Depuis quelque temps, le ministre semble voir Hydro-Québec comme une simple entreprise privée dont il est l’ultime grand patron, et nous sommes nombreux à nager dans l’incompréhension.

Comment sommes-nous, en l’espace d’une année, passés d’une nation qui cherchait à ouvrir de gigantesques marchés de vente d’énergie aux États-Unis à ce Québec qui va manquer d’électricité qu’on nous chante ad nauseam ? Il n’y a pas longtemps, on nous parlait de contrats de vente d’électricité de 30 milliards avec l’État de New York qui devait rapporter des profits d’environ 950 millions par année pendant 25 ans. Un autre contrat signé avec le Massachusetts devait amener 10 milliards supplémentaires dans les coffres de l’État québécois.

Que se passe-t-il avec toutes ces ententes alors qu’on nous annonce désormais que le Québec chemine vers un déficit d’électricité ? Quand ces contrats de vente ont été signés, est-ce que le gouvernement voyait venir ces temps de pénurie ? Est-il possible de revenir en arrière et garder notre électricité si on en a tant besoin ?

Bousculé par toutes ces questions, mon cerveau ne cesse de ruminer la très lucide déclaration de Sophie Brochu avant son départ : « Le Québec ne doit pas devenir un Dollarama de l’électricité. »

Bien plus qu’une société d’État, Hydro-Québec est une fierté nationale qui mérite une minutieuse surveillance de notre part. En effet, s’il y a une certitude qui ne fait pas l’ombre d’un doute, c’est que les prédateurs d’opportunités n’ont jamais cessé de saliver devant Hydro. Il suffit d’une minuscule brèche pour que ces chantres de la privatisation et autres chasseurs d’opportunités s’y engouffrent pour ne jamais ressortir.

 

Or, beaucoup de spécialistes considèrent que le projet d’autoproduction d’électricité de TES Canada à des fins commerciales est un précédent qui menace le monopole d’Hydro-Québec.

Mais ça, c’est le cadet des soucis du duo Fitzgibbon-Sabia qui avance à visage découvert avec la bénédiction de François Legault. Pourtant, s’il y a un dossier qui devrait tous nous interpeller, c’est ce que ce ministre essaie de faire avec Hydro-Québec.

Tout n’est pas parfait dans notre société d’État, mais une chose est certaine : on ne sera jamais mieux servi qu’avec le monopole d’Hydro-Québec.

On gagnerait aussi collectivement à tracer une ligne à ne pas franchir au ministre pour éviter que ce pilier des plus importants de la Révolution tranquille ne vacille à cause de ses ambitions personnelles. Ce ministre incarne l’arrogance qui est en train de dynamiter la Coalition avenir Québec.

Souvent, quand des hommes d’affaires fortunés entrent dans l’arène politique, on parle de leur désir de servir et de redonner à la communauté. Pourtant, la plupart du temps, c’est le pouvoir politique, bien plus aphrodisiaque que l’argent, qui les y attire. Sinon, pourquoi Donald Trump risquerait-il tous ses avoirs pour mettre la main sur la présidence des États-Unis ?

Pour le meilleur ou pour le pire, le pouvoir politique apporte un prestige que l’argent ne peut garantir à son possédant. La preuve, même des gens d’affaires 10 fois plus riches que lui ne disposent pas d’autant de lumière et d’influence que Fitzgibbon. La main sur notre électricité, il recommande ou décide quelle entreprise étrangère peut venir profiter de la manne énergétique québécoise, ouvre avec désinvolture des brèches dans le monopole d’Hydro-Québec que ses bâtisseurs souhaitaient bien hermétique, parle de ramener le nucléaire et exprime son désir pressant de construire de nouveaux barrages.

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PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon

Pourtant, un peu comme un fonds environnemental des générations, on devrait penser laisser en héritage ces dernières grandes rivières à ceux qui viendront après nous. Je veux dire sans les harnacher. Ce devoir de solidarité intergénérationnelle devrait faire partie des réflexions autour de la sobriété énergétique.

En politique, il arrive que des gens d’affaires qui ont du pouvoir profitent de leur position pour ouvrir des portes et permettre à leurs anciens amis, qui sont aussi leurs futurs partenaires, de se faufiler dans des ouvertures que la population voudrait garder bien étanches.

Un exemple. Lorsque le ministre fédéral des Finances Bill Morneau glissa dans le projet de loi omnibus C-29 une disposition qui aurait permis aux banques de contourner la Loi sur la protection du consommateur du Québec, il travaillait pour ses amis. Son plan a heureusement été mis en échec par la vigilance des députés du Bloc québécois.

Avec sa défense musclée du projet d’autoproduction d’électricité de TES Canada qui ferait, selon Jean-Pierre Finet, porte-parole du Regroupement des organismes environnementaux en énergie, retourner René Lévesque dans sa tombe, il est permis de se demander si les ambitions de Fitzgibbon pour Hydro-Québec sont juste motivées par l’attachement au bien commun qui faisait avancer ses bâtisseurs.

Chose certaine, le ministre est catégorique : le privilège accordé à TES Canada n’est que le début d’une vision qui fera des petits. D’ailleurs, on a appris cette semaine que le géant Amazon pousse déjà sa candidature pour faire la même chose. Une fois à l’intérieur du système, à la manière d’un virus, elles vont trouver des façons d’échapper à la surveillance immunitaire et chercher à élargir leur emprise en rêvant de prendre le contrôle. Un peu comme ce qui est arrivé avec les géants numériques. On a tardé à leur imposer des limites et le résultat est aujourd’hui catastrophique.

Je me demande comment on peut se targuer d’être un gouvernement nationaliste quand on travaille à poser les jalons d’une certaine dénationalisation d’Hydro-Québec.

On parle beaucoup des 7 millions de dollars dépensés pour faire venir les Kings de Los Angeles à Québec. Mais que représente cette somme comparée aux dizaines de millions investis dans le développement de tous ces projets de transport que le gouvernement a fini par jeter à la poubelle avec une ostensible arrogance ?

Si François Legault veut remonter dans l’estime de la population, je lui recommande de procéder à un énorme remaniement ministériel et de tasser toutes ces têtes d’affiche de la ville de Québec. Je crois aussi humblement qu’il devrait enlever le dossier énergétique à Pierre Fitzgibbon s’il ne veut pas que l’histoire retienne honteusement son nom comme celui qui a commencé la dénationalisation d’Hydro-Québec.

D’ailleurs, n’en déplaise à ceux qui minimisent ces brèches, sur un sujet aussi important, les Québécois devraient être conviés à un référendum, car on n’a jamais voté pour ce qu’essaie de faire Pierre Fitzgibbon.

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  • 1 mois plus tard...
  • 4 mois plus tard...
  • 1 mois plus tard...

À quoi devrait ressembler l’immense poste d’Hydro dans le Quartier latin?

Pas facile de rendre agréable à l’œil une structure aussi rébarbative

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L'artiste Lakwena devant l'immense oeuvre d'art qu'elle a conçue pour le poste électrique Brent Cross Town, à Londres. PHOTO JOHN STURROCK, IF_DO ARCHITECTURE & DESIGN

De quoi pourrait avoir l’air le «mégatransformateur» qu’Hydro-Québec veut construire dans le Quartier latin de Montréal? Le Journal vous présente des exemples intéressants d’infrastructures électriques en Amérique du Nord et en Europe.

La société d’État a promis de «faire preuve de grandes ambitions» dans la réalisation du controversé projet, notamment en organisant un concours architectural.

«Il ne faut pas qu’un concours soit une façon de se donner bonne conscience, prévient toutefois Philippe Lupien, professeur à l’École de design de l’UQAM. Il faut que les concepteurs aient de la matière avec laquelle ils peuvent jouer. Il faut qu’il y ait un peu de marge de manœuvre parce que s’il s’agit seulement de décorer une boîte, ce n’est pas très intéressant.»

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Bibliothèque et Archives nationales du Québec, qui sera voisine du futur poste de 315 kilovolts, a consulté M. Lupien sur l’impact que celui-ci pourrait avoir sur le secteur, mais l’institution lui a fait signer une entente de confidentialité qui l’empêche de discuter publiquement de cet aspect.

Comme bien d’autres, la critique d’architecture Odile Hénault préférerait que cette imposante structure soit construite ailleurs.

Après avoir considéré trois autres endroits, dont le stationnement situé à côté de l’Institut Raymond-Dewar (angle Cherrier/St-Denis), Hydro soutient que le terrain adjacent à la Grande Bibliothèque est celui qui convient le mieux à ses besoins.

Un «objet de fierté»?

Ceci dit, bien fait, un poste rue Berri, «ça peut être un objet de fierté», se risque à dire Mme Hénault. La clé du succès, selon elle, sera de faire en sorte qu’«Hydro-Québec soit consciente de l’importance des lieux».

«C’est pour ça qu’il faut vraiment des gens qui ont la tête solide et qui seront capables de dire non à Hydro», affirme-t-elle.

Le projet représentera tout un défi pour les ingénieurs et les architectes: il s’agit d’un bâtiment hautement technique qui sera implanté au cœur d’un quartier résidentiel, institutionnel et touristique.

La structure devrait-elle se fondre dans le décor ou détonner par son exubérance? C’est là l’une des principales questions que les architectes devront trancher.

«Peut-être que la solution, c’est de faire quelque chose de très modeste, avance Mme Hénault. Personnellement, l’idée de faire un objet flamboyant à cet endroit-là, je trouve ça un peu exagéré. Je pense que [le poste] devrait s’aplatir.»

Mais avant de décider, il faudrait que la Ville de Montréal présente sa vision de la rue Berri, croit Philippe Lupien.

«Plutôt que de laisser ça dans les mains d’Hydro-Québec, je pense qu’il faudrait que les urbanistes de la Ville statuent une fois pour toutes sur l’avenir de cette rue-là», dit-il.

DES EXEMPLES INSPIRANTS (OU PAS)

Poste Denny, Seattle


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Inauguré en 2019 dans un quartier dense de Seattle, le poste Denny a gagné des prix pour son intégration relativement réussie dans le tissu urbain. Les concepteurs ont notamment prévu une promenade surélevée sur une portion du bâtiment, un parc à chiens et une immense œuvre d’art inspirée d’un pylône. Ceci dit, l’infrastructure reste massive et peu invitante sous certains angles.

Poste Brent Cross Town, Londres

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C’est l’option flamboyante et colorée. Dans un quartier périphérique de Londres, la firme d’architecture If_Do et l’artiste Lakwena ont conçu une immense œuvre d’art qui enveloppe un imposant poste électrique. Impossible de ne pas le voir en roulant sur l’une des deux autoroutes qui le bordent.

Poste Bélanger

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Le nouveau poste Bélanger, inauguré en 2015 à Saint-Léonard, fait un usage abondant de la brique rouge qui domine l’architecture résidentielle montréalaise. Les câbles à haute tension et des transformateurs sont cependant bien visibles à l’arrière du bâtiment.

Poste Adélard-Godbout

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Mis en service en 1901, c’est le plus vieux poste électrique encore fonctionnel au Canada. D’influence néo-classique, le bâtiment est revêtu de briques d’argile. Il est toutefois caché en partie par de hautes clôtures et divers équipements.

Poste central, Lansing (Michigan)

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Ce poste ouvert en 2020 dans la capitale du Michigan est caché par d’élégants murs en briques brunes dotés de fausses fenêtres. Il ne s’agit toutefois pas d’un bâtiment en bonne et due forme puisqu’il n’a pas de toit.

Copenhill, Copenhague

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Ce n’est pas un poste électrique, mais un incinérateur à déchets de Copenhague qui produit de l’électricité. Il a été inauguré en 2017 après des travaux de 670 millions $ US. C’est sans doute l’installation énergétique la plus spectaculaire au monde: son toit en pente offre des pistes de ski sèches, des sentiers de randonnée et un parc, tandis qu’une de ses parois accueille un mur d’escalade. À faire rêver!

https://www.journaldemontreal.com/2024/06/22/a-quoi-devrait-ressembler-limmense-poste-dhydro-dans-le-quartier-latin

 

 

 

 

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