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Lufa - Fermes sur le toit, sans pesticide ni OGM


CFurtado

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Les entrepreneurs Kurt D. Lynn et Mohamed Hage proposent une petite révolution dans l'industrie montréalaise des légumes. Avec l'aide de Google Earth, ils ont répertorié les plus grands toits plats des bâtiments industriels de Montréal et proposent d'y faire pousser des produits potagers à longueur d'année. À commencer par le toit de cette bâtisse sans nom en périphérie du Marché central qui nourrira 2000 personnes.

 

Ils sont de ces êtres qu'on appelle des entrepreneurs en série. Mohamed Hage et Kurt D. Lynn se sont d'ailleurs rencontrés il y a quatre ans, alors que le plus âgé aidait le plus jeune à mettre une entreprise sur pied. Ce sont des férus de technologies.

 

Ils transposent aujourd'hui leur passion des gadgets au potager avec leur nouveau projet: les Fermes Lufa. L'inspiration? «En fait, on tripe tous les deux sur la nourriture», dit simplement le Montréalais à temps partiel, M. Lynn, qui vit l'autre moitié du temps à Toronto. À force d'en discuter ensemble, ils ont voulu changer leur façon de se nourrir en créant leur propre ferme sans pesticides ni OGM. Mais pas question de faire ça en dehors de la ville. «Plus la nourriture s'éloigne d'où elle a été cultivée, plus elle perd sa saveur et sa valeur nutritive. Et plus elle pollue en raison du transport.» Ça, on l'a dit souvent, d'où la tendance au locavorisme, une alimentation qui s'en tient aux produits locaux.

 

Mais les terres cultivables sont rares sur l'île... Les deux gourmets se sont donc tournés vers les toits des immeubles commerciaux pour élever la première serre commerciale sur un toit d'envergure au Québec, présentement en construction dans le quartier Ahuntsic. «On a fait des recherches et on pense être la première au monde, si on exclut les petits jardins sur des toits qui fournissent des herbes ou certains légumes à quelques restaurants aux États-Unis», dit Kurt D. Lynn. Il y a toutefois déjà quelques jardins collectifs sur les toitures et balcons du Québec et le premier toit vert remonterait aux années 1970 à Montréal, selon le Centre d'écologie urbaine.

 

Le iPod de l'agriculture

 

Avec une équipe d'architectes, d'ingénieurs, de scientifiques et d'agents immobiliers, les deux hommes d'affaires ont prévu tous les détails de cette première serre de 31 000 pieds carrés qui offrira ses récoltes, dès le mois de mars, par la vente de paniers. L'équipe a déjà établi que l'eau de la pluie sera recueillie pour arroser les plants, que les coccinelles remplaceront les pesticides et que la distribution, locale, se fera à partir de points de chute pour éviter des trajets en camions. «C'est ça qu'on veut éviter!» dit M. Lynn en pointant un camion qui sort d'un entrepôt, chargé de légumes, qu'un autre camion est venu y déposer... Au total, la serre d'Ahuntsic pourra nourrir 2000 personnes toute l'année.

 

Mohamed Hage, en bon amateur de technologies, compare les Fermes Lufa au iPod. «Apple a été le premier à mettre ensemble autant de fonctions dans un même objet d'une façon efficace.» Idem pour sa ferme de la rue Antonin-Barbeau, qui réunira la serre, le toit vert, le concept de panier santé et une façon écologique de cultiver. «Ce n'est rien de nouveau, c'est juste une nouvelle combinaison», selon Kurt D. Lynn. Et ce n'est qu'un début: d'autres projets, dont un autre cinq fois plus grand à Montréal, sont prévus dans la province et en Ontario.

 

L'invitation est lancée à tous les Home Dépôt et Costco de ce monde qui voudraient louer cet espace perdu. Une bonne façon pour ces monstres de béton de faire leur part pour la communauté, croient les deux hommes. «Les gens les détestent lorsqu'ils sont construits. Mais si au moins leurs toits pouvaient nourrir 12 000 personnes...» dit Mohamed Hage. Ces bâtisses sont idéales parce que leurs toits sont plats et solides. Car si la culture hydroponique, donc sans terre, en fait une ferme assez légère, tous les toits ne sont tout de même pas admissibles au royaume des légumes en altitude. Les immeubles coiffés d'une ferme gagnent en échange une isolation totale du côté du toit, puisque la serre permet d'éviter toute perte de chaleur.

 

10 % des toits de Montréal?

 

Les deux entrepreneurs de la pousse écolo ont fait appel à une équipe scientifique multidisciplinaire de l'Université McGill pour choisir les produits qui pousseront sur ce toit d'un immeuble sans nom en périphérie du Marché central. Ils recherchent les variétés les plus nutritives et les plus savoureuses. «Ce n'est pas un projet commun: généralement, c'est le fermier qui décide ce que les gens mangent, selon ce qui se conserve le plus longtemps, dit la phytologue Danielle Donnelly, qui étudie en ce moment les concombres et les tomates. Avec ces deux gars, ce sont les nutritionnistes qui décident!»

 

Le fondateur de Green Roofs for Healthy Cities, une association basée à Toronto qui regroupe l'industrie des toits verts de l'Amérique du Nord, estime qu'environ 10 % des toits des villes canadiennes peuvent accueillir un potager. «À Toronto, ça représente 500 millions de pieds carrés, dit Steven Peck. Ça donne une idée des opportunités. Ce sont des idées encore très nouvelles, émergentes, mais une serre comme ça aura beaucoup de bénéfices sociaux et économiques.»

 

Le président du Centre d'écologie urbaine de Montréal, Owen Rose, se réjouit qu'une entreprise s'installe ainsi sur un toit. «Le privé aussi a son rôle à jouer pour l'environnement. Et c'est un bon moyen de valoriser l'agriculture urbaine.»

 

http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/310328/une-ferme-sur-le-toit-sans-pesticides-ni-ogm

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  • 2 mois plus tard...

Une première serre commerciale sur les toits de Montréal

vendredi 7 janvier 2011

 

Montréal accueillera bientôt sa première serre commerciale en milieu urbain. La Ferme Lufa devrait être complétée d'ici quelques semaines. Elle sera construite sur le toit d'un immeuble de l'arrondissement d'Ahuntsic-Cartierville.

 

Du haut des airs, sur le toit d'un immeuble industriel, la Ferme Lufa offre un point de vue imprenable sur le Marché central. La serre, dont la superficie équivaut à celle d'un terrain de soccer, sera la première du genre en Amérique du Nord.

 

À terme, 2000 personnes du quartier pourront se procurer des légumes frais chaque semaine, sans pesticide ni OGM. Les légumes, acheminés vers différents points de livraison, seront offerts moins de 24 heures après la cueillette.

 

« Dans moins de deux mois, on offrira une trentaine de sortes de légumes. Des tomates, des concombres, de la roquette, des aubergines, des poivrons... un peu de tout », affirme Mohamed Hage, le créateur des Fermes Lufa. « L'idée, c'est d'assembler un panier que l'on pourra offrir directement aux consommateurs », ajoute-t-il.

 

La construction de serres sur le toit des immeubles industriels comporte aussi son lot d'avantages. Selon Mohamed Hage, le propriétaire actuel de l'immeuble verra ses coûts de chauffage diminuer de plus de 20 %.

 

« Il y a beaucoup moins de perte de chaleur par le toit. Mais c'est aussi un gros avantage pour d'autres immeubles du genre à Montréal. Il y a beaucoup de bâtiments industriels qui sont très mal isolés et qui consomment beaucoup d'énergie », explique-t-il.

 

Le jeune homme caresse d'ailleurs de grandes ambitions. Il souhaite transposer le concept sur d'autres immeubles, encore plus grands.

 

'' C'est une serre que l'on veut reproduire un peu partout sur d'autres toits plats. Il y en a beaucoup dans les quartiers industriels, comme on le voit d'ici.''

— Mohamed Hage, créateur des Fermes Lufa

 

Des toits ont d'ailleurs été repérés à Montréal et en Ontario pour poursuivre l'expérience.

 

D'après un reportage de Maxime Coutié

 

http://www.radio-canada.ca/regions/Montreal/2011/01/07/006-agriculture-urbaine-ferme-lufa-montreal.shtml

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:thumbsup: Excellente initiative en parfait accord avec l'esprit du développement durable. C'est peut-être l'amorce d'une révolution où pourront se conjuguer urbanité et industrie agricole dans une nouvelle formule de cohabitation plutôt que d'exclusion. Presque trop beau pour être vrai et pourtant la technologie nous permet aujourd'hui de réaliser l'idéal en recréant la ville sur des bases plus écologiques.

 

Je n'y vois que des avantages: autant dans la réduction des ilots de chaleur, que de la création d'emplois disséminée un peu partout, que de la diminution du transport des marchandises et d'une offre plus variée et stable de produits 12 mois par année. La ville devrait justement prendre ce virage technologique en encourageant le développement de ce genre d'industrie légère au milieu du bâti urbain par des incitatifs fiscaux.

 

Et pourquoi pas des jardins communautaires sur les toits des nouveaux immeubles pour personnes agées? Et tout autant pour les HLM, que les grandes épiceries qui pourraient vendre leur propre production? Le potentiel est là et comme dit monctezuma, cela pourrait diminuer la pression sur les terres en périphérie en rapprochant en même temps les produits des consommateurs.

 

C'est indéniablement la direction qu'il faut prendre pour réconcilier et qui sait contribuer à diminuer l'étalement urbain, densifier la ville en lui donnant au passage un petit air de campagne?

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  • 1 mois plus tard...

Publié le 19 février 2011 à 10h53 | Mis à jour à 10h53

 

Une serre géante aménagée sur un toit

 

Isabelle Audet

La Presse

 

Un entrepreneur de Montréal met la dernière touche à une serre inusitée. La structure, deux fois grande comme la patinoire du Centre Bell, est juchée sur le toit d'un immeuble, aux abords du Marché Central.

 

Les Fermes Lufa testent ces jours-ci un concept nouveau au pays. «En ville, le toit des immeubles est un espace inutilisé. On s'est dit: et si on s'en servait pour faire de l'agriculture?» raconte Mohamed Hage, fondateur de l'entreprise et diplômé en informatique.

 

Au cours des prochaines semaines, M. Hage et son équipe planteront notamment des pousses de tomates, de concombres, de poivrons, de laitue, d'aubergines et de radis. L'entrepreneur et son équipe ont trouvé l'immeuble idéal pour cette serre expérimentale en observant Montréal du haut des airs, avec le service Google Earth. Ça, c'était l'étape facile, précise-t-il.

 

L'idée est simple, mais la mise en pratique est complexe. Il a fallu renforcer la structure du bâtiment, et puis ériger une serre ultralégère, faite d'aluminium et de verre. «Ce ne sont pas tous les propriétaires qui sont ouverts à ça, bien sûr», note M. Hage.

 

Le coût d'une telle serre: 2 millions de dollars.

 

L'avantage de la culture sur toit, ajoute l'entrepreneur, c'est l'utilisation de la chaleur dégagée par l'immeuble l'hiver. Même par temps très froid, le système de chauffage ne fonctionne pas le jour. L'été, des ouvertures sur le toit réduiront naturellement la température de l'édifice.

 

Mi-avril, l'équipe procédera à sa première récolte. Les points de chute de ces légumes ne sont pas encore déterminés. «On essaie d'établir un réseau de distribution dans les quartiers autour du Marché Central, question de n'utiliser qu'un seul camion de livraison et de réduire nos émissions de gaz à effet de serre», explique M. Hage.

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  • 1 mois plus tard...

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