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Le vendredi 30 octobre 2009 10:14

 

François Pouliot

Un spécialiste chevronné des entreprises cotées en Bourse et des questions financières.

 

Energie NB: Hydro fait-elle une bonne affaire?

Permalink 29/10/09 16:04, François Pouliot / Général, 1288 mots

 

Si Québec a jadis passé un sapin à Terre-Neuve (sans le vouloir), ça ne semble pas tellement le cas aujourd’hui avec le Nouveau-Brunswick. À première vue, l’acquisition d’Energie NB par Hydro-Québec n’apparaît pas offrir un rendement extraordinaire. Fait-on preuve d’une prudente retenue ou se fait-on avoir?

 

Essentiellement, Hydro-Québec acquiert les actifs de production hydroélectriques et nucléaire d’Énergie NB, de même que son réseau, pour 4,7 G $. Il ne ressort pas nettement comment sera structurée cette acquisition. On en comprend cependant qu’Hydro-Québec s’attend à récolter « une centaine de millions de dollars de bénéfices » dès la première année.

 

Officiellement, la société d’état parle d’un rendement de plus de 10% sur les capitaux propres. Pour en arriver à ce chiffre, elle semble mettre les bénéfices sur le 750 M$ de fonds propres qu’elle met dans l’acquisition (elle emprunte 4 G$). Cela veut dire un rendement de 13%. C'est en ligne avec son rendement global qui varie entre 12 et 15%.

 

On aime personnellement mieux évaluer les choses en partant de la valeur de l’entreprise, c’est-à-dire en additionnant dette et équité. Une centaine de millions de dollars sur 4,7 G$, cela fait un rendement de 2,1%. Pas très élevé. Même si des sociétés du secteur comme Boralex, Fonds de revenus Boralex, et Canadian Hydro Developpers arrivent avec des taux inférieurs à celui-ci.

 

Rien pour se péter les bretelles, donc. On place son argent dans un certificat de dépôt cinq ans, et l’on peut trouver meilleur rendement. Exempt de risque par surcroît.

 

Oui mais, il faut voir plus loin que sur la première année, direz-vous.

 

Vrai. Et il serait intéressant d’avoir plus de détails pour connaître le véritable plan de match d’Hydro-Québec et comprendre comment elle entend générer plus de rendement. Parce qu’à moins que le taux de rendement n’augmente, il n’est pour l’instant pas évident que l’on fasse faire une si bonne affaire au trésor public. N’oublions pas qu’ultimement, tout ça fini par se refléter dans les chiffres budgétaires de la province.

 

Où se fait l’argent?

 

À première vue, les chiffres en eux-mêmes font écarquiller les yeux. Energie Nouveau-Brunswick a généré en 2007-2008 un bénéfice de 89 M$, qui tombe en réalité à 40 M$ quand on enlève les écritures extraordinaires. Le résultat semble meilleur en 2008-2009, à 70 M$, mais on n'a pas pu vérifier s'il y avait de l'extraordinaire.

 

Passons des millions de dollars en baisses de tarifs dans l’équation (le communiqué parle d’une entente qui à terme vaudrait 5 G$), on a déjà de la difficulté à comprendre comment on peut même espérer un simple équilibre financier.

 

Voyons voir comment Hydro peut réussir à faire suffisamment d’argent pour plus que fermer l’écart.

 

1-Peut-être sur l’électricité vendue au Nouveau Brunswick

 

On semble gagner sur le fait que l’électricité vendue au résidentiel du Nouveau-Brunswick est à 11 cents le kw alors que nos ventes à l’exportation ont été à 9,8 cents l’an dernier. Évidemment, le 11 cents comprend des coûts de transport et de distribution dont on n’est pas tout à fait sûr de la hauteur, mais qu’Hydro dit évaluer à 2 cents. C’est dire que l’on s’assure de vendre pour 9 cents nos production sur les marchés extérieurs. C’est en bas du 9,8 cents que l’on a obtenu l'an dernier, mais quelque chose nous dit que ce chiffre cache des coûts qui apparaissent ailleurs dans les états financiers d’Hydro-Québec et qu’il nous faudrait lui imputer. Bref, pas un mauvais geste dans le contexte. Surtout que les prix à l'international pourraient caler dans le futur.

 

2-Bye-bye les canards boiteux qui ternissent les résultats

 

Les centrales thermiques de Grand Lake, Dalhousie et Courtenay Bay vont fermer, ce qui laisse présumer qu’elles coûtaient probablement plus qu’elles ne rapportaient. Celles au charbon et mazout de Belledune et Coleson cove sont laissées entre les mains du gouvernement du Nouveau-Brunswick, avec le droit pour Hydro-Québec de réclamer leur fermeture sur un préavis de un an. Des canards boiteux qui devaient à certains moments peser aussi sur les coûts de la société et venir masquer la profitabilité des autres. ENB eut-elle fermé les premières centrales plus tôt, que sa rentabilité se serait sans doute améliorée.

 

3-Un coût de dette moindre

 

Hydro-Québec n’a pas à assumer la dette de ENB. Mais on peut aussi décidé qu’elle achète le tout pour 1$ et choisit d’assumer sa dette, qui est pas mal égale au coût de la transaction.

Sous cet angle, la cote de crédit d’Hydro lui permet de se financer à meilleur coût, ce qui veut dire une amélioration de rentabilité.

 

4- La clef de l’affaire : les interconnections et les bassins hydrauliques du Québec

 

La clef de l’affaire semble cependant en fait se trouver dans ceci : les interconnections du Nouveau-Brunswick vers le Maine et les bassins hydrauliques du Québec.

 

Les barrages d’ENB n’ont jamais pu être utilisés à leur plein potentiel, faute de bassins de rétention. Lors de fortes pluies, il était apparemment impossible d’emmagasiner l’eau et, dépendamment de la demande, on devait souvent déverser. Hydro croit pouvoir désormais opérer ses barrages en complémentarité. Elle achètera plus d’électricité du Nouveau Brunswick lors de fortes crues, et stockera de l’eau dans ses propres barrages au Québec pour une utilisation ultérieure, à de meilleurs tarifs, au moment opportun.

 

Surtout cependant, elle acquiert deux interconnections vers le Maine avec une capacité de transport de 1000 Mégawatts. Déjà, Hydro « louait » à Énergie NB 300 MW à long terme, ce qui lui permettait, dit-on, d’exporter de l’électricité vers les États-Unis à des moments clefs sur des marchés où les prix sont plus élevés. Voilà qu’elle obtient 500 MW de plus, avec lesquels elle pourra faire de même.

 

En d’autres mots, le nombre de MW disponible pour l’exportation chez Hydro-Québec n’augmente pas, mais elle obtient de nouvelles routes où elle peut en passer davantage et à un meilleur prix que sur ses autres options de ventes.

 

À souligner plusieurs fois aussi, le fait qu’Energie NB envoyait à l’exportation l’électricité que produisaient ses centrales les plus coûteuses (mazout). Le but : vendre son électricité la moins chère à plus faible prix à ses citoyens. Ces exportations d’électricité pourront maintenant provenir des barrages du Québec, qui ont une marge bénéficiaire de loin supérieure aux centrales au mazout.

 

Conclusion?

 

À première vue cette entente apparaît plus favorable au Nouveau-Brunswick qu’au Québec.

 

Les citoyens de cette province y gagnent un allègement de tarifs, en même temps qu’un important remboursement de dette. Et le budget provincial ne perd aucun profit puisque ENB n’en faisait pas.

 

Hydro-Québec gagne, elle, un rendement qui apparaît faible. Trop faible en fait pour que ce soit vraiment ce qu’elle a en vue.

 

Parce que le dossier est hautement politique, quelque chose nous dit qu’elle fait preuve de réserve et retenue. Il ne faudrait pas après tout que la population du Nouveau-Brunswick ne se mette à redouter de se faire passer un Churchill Falls et fasse avorter la transaction. Réserve et retenue donc. On aimerait quand même mieux en avoir l’assurance.

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Savez-vous la raison de cela ?

 

Au moment de la signature de l'entente, il n'y avait aucune clause d'inflation et de rajustement des prix dans le contrat. Évidemment, Hydro-Qc n'a rien dit, c'était le contrat.

 

Les newfies ont alors démontrés qu'ils sont newfies.

 

Le contrat était bon pour 50 ans. 25 ans de premier terme et un 25 ans additionnel à la discrétion de Hydro-Qc.

 

En 1994, T-N a voulu renégocier l'actualisation des montants, mais c'était à la discrétion de Hydro-Qc, et évidemment, on a dit non.

 

On achète donc leur électricité au prix de 1969 et on la revend au gros prix de 2009 aux USA.

 

Personnellement, je trouve que TN ne fait aucunement pitié là dedans, quoi que vous en direz.

 

C'était à eux de bien lire le contrat de 1 et de 2 sweet revenge pour nous avoir volé le Labrador.

 

Si ça avait été le Québec qui avait signé une mauvaise entente, ou même si une entente qui semblait bonne à la signature mais dont des changements aux conditions économiques l'auraient rendu mauvaise, On n'entendrait pas parler dans certains cercle canadiens que Terre-Neuve escroque le Québec, mais on noterait plutôt l'incompétences des Québécois en affaires. Mais puisque c'est le Méchant Québec qui bénéficie le plus de cette entente, ça veut dire que l'on vole les pauvre Terre-Neuviens, innocentes victimes d'une province corrompue et avide d'argent...

 

Et si on regardait toute l'histoire, particulièrement la partie ou Terre-Neuve a obtenue le Labrador....

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Le Labrador est pas viable puisqu'un d'un bord il a un océan froid et de l'autre un État non-coopérant pour une miette puisqu'il croit que ce territoire lui reviens.

 

C'est sûr que construire un barrage là et vouloir exporter son énergie est pas évidente du tout... faut être cave en tab. pour se lancer dans ce genre de projet.

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Danny William est la "girouette nationale de Terre-Neuve" pour paraphraser le célèbre surnom de Mario Dumont. Un jour il enlève les drapeaux Canadiens afin que les redevances pétrolières ne soient incluses dans le calcul de la péréquation, un autre jour il utilise la "game" politique ("Im proud to be Canadian, our coast-to-coast nation get screws-up by the have-not Quebec evil") en accusant le Quebec de volatiliser les pauvres Terre-Neuviens et d'être anti-Canadien.

 

Ce que ce "shit disturber" oubli de mentionner, c'est qu'il n'y pas si longtemps, il voulait qu'Hydro-Québec soit partenaire pour le Bas-Churchill. SNC Lavalin, Hydro-One et Hydro-Quebec ont même fait un "bid" conjoint.

 

Il a réussit son coup par contre, le ROC s'enflamme une fois de plus contre le Quebec. Allez lire quelques commentaires sur la CBC, le National Post et le Globe pour vous en convaincre. Good old-fashioned Quebec-bashing.

Modifié par ErickMontreal
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30 octobre 2009

 

Hydro et Énergie NB: le baril de poudre

 

Voilà une transaction bien étrange, à la fois surprenante, logique et intéressante vue du Québec, mais consternante vue des provinces atlantiques. Une société d'État d'une province, Hydro-Québec, achète l'essentiel des actifs et activités d'une autre société d'État d'une autre province, Énergie Nouveau-Brunswick. Transaction: 4,7 milliards de dollars. Hydro-Québec contrôle dorénavant la distribution électrique au Nouveau-Brunswick.

 

Hydro-Québec et le Québec sortent gagnants. Cette acquisition, c'est:

 

1- 370 000 clients de plus (+10 %) qui paient plus cher qu'au Québec pour leur électricité;

2- un marché pour écouler des excédents d'électricité;

3- un accès supplémentaire au marché américain;

4- une ouverture sur l'Atlantique, au moment où Hydro-Québec négocie avec la Nouvelle-Écosse et l'Île-du-Prince-Édouard;

5- des revenus supplémentaires sans payer d'impôt, puisque la filiale de HQ au Nouveau-Brunswick est considérée comme une société d'État.

 

C'est une transaction stratégique et au potentiel exceptionnel pour Hydro-Québec et le Québec, qui misent sur la vente d'hydroélectricité dans le Nord-Est américain pour s'enrichir.

 

Et le Nouveau-Brunswick?

 

Pour le Nouveau-Brunswick, il y a des gains et des pertes, tout dépend par quel bout on observe la chose. Le gouvernement se débarrasse d'une grosse dette de près de 5 milliards de dollars et réduit sa dette totale de 40 %. Excellent point pour le premier ministre Shawn Graham, qui sera en période électorale d'ici un an, selon Yves Gagnon, titulaire de la chaire KC-Irving en développement durable à l'Université de Moncton.

 

Mais attention, les gains pour les clients et les entreprises, promis par Hydro-Québec, ne vont pas nécessairement durer. Yves Gagnon calcule que le gel des tarifs résidentiels pour 5 ans ne correspond qu'à 600 $ d'économie par famille pour les 5 ans, un total de 200 millions de dollars. Ce sont les entreprises qui vont épargner 4,8 milliards de dollars, selon son analyse, grâce aux tarifs L et M octroyés aux clients d'Hydro-Québec.

 

Surtout, le Nouveau-Brunswick perd la maîtrise de sa politique énergétique et du développement du secteur éolien, notamment. Hydro-Québec achète les actifs de qualité et laisse au gouvernement du Nouveau-Brunswick les centrales polluantes, au charbon et au mazout lourd.

 

Et puis, le plus choqué de l'histoire, c'est le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, Danny Williams, qui est d'avis que le Nouveau-Brunswick a capitulé en donnant la maîtrise de l'économie de l'Atlantique à Hydro-Québec. Terre-Neuve voulait établir une ligne de transport sous l'eau pour se relier au Nouveau-Brunswick afin de vendre ses surplus de Churchill Falls aux États-Unis. Oups...

 

Enfin, s'il semble y avoir des avantages économiques à la transaction, on vient assurément d'ouvrir une boîte de pandore politique. Le Québec s'apprête à dominer les provinces atlantiques en agissant tel un fonds souverain en quête de puissance, et il est clair que des opposants féroces vont surgir et tenter de faire dérailler les plans de Thierry Vandal et de Jean Charest.

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  • Administrateur

Les règles anti-trust américains ne laisseront pas HQ bloquer Churchill falls comme bon ils l'entendent... Pour que HQ puisse vendre aux USA, et utiliser les liens des autres compagnies électriques, elle doit permettre la même chose à ses compétiteurs... bref Williams pleure pour rien et fais juste du Québec bashing.

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Fredericton réplique aux critiques

 

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Mise à jour le mardi 3 novembre 2009 à 13 h 03

 

Des gens affichent leur opposition au projet de vente d'Énergie NB.

 

Le gouvernement du Nouveau-Brunswick défend son projet de vente de sa société d'énergie à Hydro-Québec.

 

L'augmentation du nombre de critiques et de craintes exprimées au sujet de cette transaction de 4,7 milliards de dollars pousse le gouvernement à riposter par la voix de ses deux principaux porte-parole dans ce dossier: le ministre de l'Énergie, Jack Keir, et le ministre des Entreprises, Victor Boudreau.

 

Ces deux ministres ont été dépêchés sur le front médiatique lundi pour calmer le jeu des critiques. Victor Boudreau continue de croire que la province peut devenir une plaque tournante de l'énergie malgré la vente de ses principales installations en ce domaine.

 

« On peut certainement continuer à faire la promotion de nos différents effectifs ici au Nouveau-Brunswick », affirme Victor Boudreau. Le ministre ajoute du même souffle que la Commission de l'énergie et des services publics sera aussi maintenue en place.

 

L'une des craintes véhiculées par les opposants à la vente touche aux tarifs. L'entente réduit ou gèle les tarifs, mais seulement pour la demande actuelle. Toute augmentation de la demande sera sujette aux tarifs du marché et risquerait d'augmenter les prix pour tout le monde.

 

À ce sujet, Victor Boudreau se fait rassurant. « Mais c'est certain qu'Hydro-Québec a déjà un pouvoir, une production en surplus qui est à bien meilleur marché de ce que nous avons ici au Nouveau-Brunswick », dit-il.

 

L'opposition contre la vente d'Énergie NB compte de nombreux partisans. Par exemple, un groupe contre cette entente s'est formé sur le site Internet de réseautage Facebook. Ce groupe compte déjà plus de 14 000 membres.

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