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Le Québec tiendra-t-il le coup?

* Léonie Laflamme-Savoie , Finance et Investissement

* 10:53

Le secteur des exportations représente un maillon faible, selon Desjardins. Photo : Photos.com

 

L’économie québécoise serait à l’abri d’une récession profonde selon les dernières analyses publiées par Desjardins. La force du marché du travail et du marché immobilier contribuerait jusqu’ici à contrebalancer le manque de confiance des consommateurs québécois.

 

Selon Desjardins, peu de statistiques seraient actuellement compatibles avec le scénario d'un début de profonde récession. Pour l'instant, le marché de l'emploi demeure solide ce qui permet de soutenir pour l'instant les dépenses de consommation. De plus, le peu de dépendance que le Québec entretient envers le secteur de l'automobile devrait s'avérer utile pour l'économie.

 

« Le manque de vigueur récent de l'économie québécoise est pour l'instant insuffisant pour provoquer des mises à pied massives d'une ampleur semblable à celles des deux dernières récessions, soutient Hélène Bégin, économiste senior chez Desjardins. Notre scénario table sur une hausse d'environ 1,5 % des dépenses en biens et services au dernier trimestre de 2008 et au premier trimestre de 2009, soit la moitié de la croissance observée en première moitié d'année. »

 

Elle demeure toutefois prudente et ne ferme pas la porte à une détérioration plus importante de la situation : « Étant donné le faible niveau actuel de la confiance, une baisse de la consommation est possible, ce qui plongerait l'économie du Québec en véritable récession. »

 

Quant au marché immobilier local, bien qu'il n'ait pas connu le même genre de bulle spéculative que son homologue américain, il n'est pas complètement à l'abri de la tempête actuelle. Un peu partout, la demande a ralenti de façon significative dans le segment haut de gamme, qui est d'ailleurs plus vulnérable à une baisse de prix.

 

« Plutôt que de réduire la cadence de la construction, les conditions économiques moins favorables ont pour effet de déplacer la demande vers les produits moins dispendieux tels que les maisons jumelées et les copropriétés », précise Hélène Bégin.

 

Les exportations connaissent également des temps difficiles, la chute de la demande américaine leur a fait prendre un plongeon important durant les derniers mois. En effet, le déficit commercial a par conséquent atteint un niveau record de plus de 25 milliards (en termes réels), ce qui tranche avec le surplus du début de la décennie.

 

« Il s'agit du maillon faible qui distingue le cycle actuel de l'économie québécoise et qui entraînera cette fois-ci une légère récession », prédit Hélène Bégin.

 

On serait toutefois très loin des conditions qui prévalaient lors de la dernière grande récession de 1990. En effet, le contexte général est nettement plus favorable qu'à cette époque et à moins que le marché du travail se détériore significativement, entraînant la consommation et le marché immobilier dans son sillon, la demande intérieure devrait rester cette fois en territoire positif

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