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Marché immobilier résidentiel de Montréal : actualités


Habsfan

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  • Administrateur
il y a une heure, ToxiK a dit :

Je vais paranoïer un peu ici mais on dirait que l'idée de plusieurs serait de nationaliser l'habitation pour s'assurer que tout le monde ait le logement dont ils ont besoin (selon les fonctionnaires en charge, évidement...).  Ce serait une façon inclusive d'assurer un toit à tout le monde et de libérer le logement des griffes des capitalistes assoiffés de profits.  On ferait payer le tout à même les impôts de chacun selon ses moyens et on redistribuerait par la suite les logements à la population en fonction de leurs besoins.  

Ho ho !  Cette philosophie me rappelle quelque-chose...

⚒️

Tu es pas le seul qui a ce cauchemar.... et j'entends parler de "revenu minimum garanti" et le poil de mon cou se redresse.

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Il y a 16 heures, mtlurb a dit :

Tiens une autre savante, au niveau fédéral, qui ne comprends rien encore... à la lire, je me décourage que le problème actuel ne sera jamais réglé avec les libéraux au fédéral, et QS au municipal.

 

« C’est pas juste plus de logements, c’est le bon logement »

Publié hier à 4 h 00 HNE

La commissaire au logement Marie-Josée Houle soutient que les gouvernements ne doivent pas laisser le marché privé décider des politiques de logement.

Depuis le début de son mandat en 2022, la commissaire au logement Marie-Josée Houle a parcouru le pays pour dresser un portrait des besoins en matière de logement. Interrogée à savoir si la situation s’est améliorée depuis un an, sa réponse est sans détour : « Non, non, franchement, non. »

Lors d’un passage à Edmonton, Mme Houle se souvient d’avoir vu des tentes, des bâches couvertes de givre au plus froid de l'hiver. Du jamais vu pour celle qui a grandi dans la capitale albertaine. Pour la commissaire, ces campements représentent la manifestation physique d’un système de logement qui est brisé au Canada.

En entrevue à l'émission Les Coulisses du pouvoir, Marie-Josée Houle fait le point sur les besoins en matière de logements et les outils dont disposent les gouvernements.

Au cours des derniers mois, les annonces fédérales et provinciales se sont multipliées relativement à l'octroi de fonds destinés à la construction de nouveaux projets de logements. De plus, Ottawa a annoncé la suspension de la TPS sur les nouvelles constructions locatives  pour stimuler l’offre.

On s'entend, c'est pas juste plus de logements, c'est le bon logement, on parle d'offres, mais il faut la bonne offre, il faut des programmes de soutien pour des personnes qui en ont besoin le plus. Puis aussi, il faut plus de protection pour les personnes en location.

Reconnaître le droit au logement

 

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L'animateur Daniel Thibeault s'entretient avec la commissaire au logement, Marie-Josée Houle. 

Photo : Radio-Canada

Les fondations de toute politique publique en matière de logement s'appuient, selon Mme Houle, sur la reconnaissance du droit au logement, comme le reconnaissent les Nations unies dans la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948.

Bien que le droit au logement soit inscrit dans la Loi sur la stratégie nationale sur le logement, adoptée par le Parlement en avril 2019, ce droit est difficilement respecté, selon Mme Houle.

Reconnaître que tout le monde au Canada a le droit à un logement, un logement adéquat et le reconnaître [...], c'est pas juste quatre murs et un toit. Le logement devrait être adéquat, devrait être habitable, devrait être abordable, devrait subvenir à leurs besoins et devrait être situé dans un endroit propice, proche de ressources.

Sortir le logement du marché

Marie-Josée Houle souligne que pour fonctionner, la stratégie nationale du logement doit s’éloigner du marché pour aider les personnes qui en ont le plus besoin, par le développement de plus de logements sociaux ou communautaires.

Si Mme Houle conçoit que le marché privé a sa place, cette place ne serait pas pour aider les personnes qui en ont besoin.

Une chose qui est très claire, je pense, avec le manque d'action du gouvernement dans les 30 dernières années, c'est qu'on ne peut pas laisser le marché privé mener les politiques de logement. Le marché ne gouverne pas, ne se soumet pas aux besoins des Canadiens en général:rotfl:, il faut en fait plus de logements hors marché.

Pour rétablir l'abordabilité – l'équilibre entre l'offre et la demande –, il faudrait ajouter un peu plus de 3,5 millions de logements abordables au pays d'ici 2030:rotfl:, selon un récent rapport de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL). Au Canada, un logement est considéré comme abordable s'il coûte moins de 30 % du revenu avant impôt du ménage. Selon la SCHL, la cible d'abordabilité a été atteinte pour une dernière fois au Canada en 2004.

La commissaire estime que les discours sont souvent axés sur l’accès à la propriété, mais que cela n’est pas pour tout le monde. À ce sujet, la protection des locataires est un outil essentiel dont disposent les gouvernements, dans un contexte où le logement est tellement financiarisé. 

Cette entrevue avec Marie-Josée Houle sera diffusée à l'émission Les coulisses du pouvoir à 11 h, sur les ondes d'ICI RDI et ICI TÉLÉ.

 

Bon ils ne reste qu'au Politburo à l'insérer dans leurs prochain plan quinquennale!

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  • Administrateur

Constructions de logements: «Vers le pire repli de notre histoire»?

Agence QMI

Mise en chantier

Les chantiers de construction ont été moins nombreux en octobre 2023 par rapport à l’année passée, replongeant le Québec dans un recul immobilier important qui pourrait être le pire de l’histoire de la province, selon un expert. 

«L’embellie de la construction résidentielle en septembre (+19 %) n’aura donc été qu’un intermède. La tendance baissière a repris en octobre et, au cumul de 2023, le recul des mises en chantier jusqu’ici est de l’ordre de 35 %.

On se dirige toujours vers l’un des pires replis de notre histoire au cours d’une même année», a expliqué Paul Cardinal, directeur du Service économique de l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ).

Ainsi à l’échelle de la province, les logements collectifs ont enregistré une baisse de 21 %, avec 3297 nouvelles constructions. Au total, 3707 constructions d’habitations ont démarré en octobre 2023, soit une baisse de 22 % comparativement à octobre 2022, selon les données publiées jeudi par la Société canadienne d’hypothèque de logement (SCHL). Les fondations de 410 nouvelles maisons individuelles ont vu le jour en octobre 2023 (-29 %).

Ces baisses replongent le Québec dans le rythme des 13 derniers mois, tandis que le mois de septembre 2023 a connu la seule hausse en quatorze mois.

Gatineau la plus touchée

La Région métropolitaine de recensement (RMR) de Gatineau est celle qui a enregistré la plus grosse baisse de construction de logements en octobre 2023 (-57 %), suivi de près par la RMR de Saguenay (-51 %) et celle de Drummondville (-47 %).

À l’inverse, la RMR de Trois-Rivières a connu une hausse des constructions de +279 % par rapport à octobre 2022, ce qui la place loin devant celle de Sherbrooke (+8 %).

Les RMR de Montréal et Québec ont connu des baisses moins significatives, respectivement de -37 % et -18 %. Ainsi, 1540 nouvelles constructions de logements ont débuté en octobre 2023 à Montréal, contre 671 à Québec.

Sans surprise, c’est à Montréal que sont regroupées plus du tiers des nouvelles constructions de logements de la province pour les régions de plus de 10 000 habitants.

En revanche, les régions de 10 000 habitants et moins ont enregistré une hausse des mises en chantier de + 25 % en octobre 2023, pour un total de 750 nouveaux chantiers ce mois, contre 600 l’année passée à pareille date.

https://www.journaldemontreal.com/2023/11/16/constructions-de-logements-vers-le-pire-repli-de-notre-histoire

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Construction de logements Nouveau coup de pouce d’Ottawa

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PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

La ministre Freeland annoncera également un investissement supplémentaire de 1 milliard de dollars pour la construction de logements abordables.

(Ottawa) La ministre des Finances, Chrystia Freeland, profitera de l’énoncé économique de mardi pour annoncer une série de mesures visant à stimuler la construction de logements locatifs au pays et à serrer la vis aux individus qui exploitent des appartements à des fins touristiques sur Airbnb.

La ministre Freeland annoncera aussi la création d’une charte hypothécaire canadienne qui stipulera les obligations des institutions financières envers les propriétaires d’une maison qui doivent renouveler leur hypothèque et qui peinent à joindre les deux bouts en raison de l’augmentation du coût de la vie et de la hausse des taux d’intérêt, a appris La Presse.

Dans le but de réduire le nombre de locations à court terme sur Airbnb, les propriétaires de ces logements qui sont situés dans des zones qui restreignent déjà les locations à court terme, comme c’est le cas au Québec, ne pourront plus déduire de leurs déclarations de revenus leurs dépenses de location des revenus qu’ils empochent. Cette mesure fédérale doit entrer en vigueur le 1er janvier 2024.

L’exploitation de logements à court terme varie d’une municipalité à l’autre et d’une province à l’autre. En serrant ainsi la vis sur le plan fiscal, Ottawa souhaite encourager un plus grand nombre de villes à adopter des mesures plus restrictives sur leur territoire pour ce type de locations de courte durée.

Augmentation de la limite annuelle des obligations hypothécaires

Mais l’une des principales mesures de l’énoncé sera d’augmenter de nouveau la limite annuelle des obligations hypothécaires du Canada de 15 milliards de dollars. La limite d’émission des obligations hypothécaires, qui avait déjà été augmentée de 40 à 60 milliards de dollars en septembre, passera donc à 75 milliards de dollars en tout, selon nos informations.

Cette mesure doit permettre de générer du financement pour les constructions de logements locatifs grâce à la vente de ces obligations à des investisseurs par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).

Cette mesure n’a pas d’incidence sur le budget, mais elle permet à la SCHL, l’organisme fédéral responsable de l’habitation, d’offrir aux entreprises de construction du financement à des taux d’intérêt plus avantageux. Au cours des derniers mois, des projets de construction de logements locatifs ont été mis sur la glace par des promoteurs immobiliers à cause de la hausse rapide des taux d’intérêt au cours des 18 derniers mois.

 

Selon les calculs des mandarins fédéraux, cette mesure devrait permettre de construire jusqu’à 30 000 logements locatifs de plus par année.

1 milliard pour le logement abordable

La ministre Freeland annoncera également un investissement supplémentaire de 1 milliard de dollars pour la construction de logements abordables, a indiqué une source gouvernementale qui s’est exprimée sous le couvert de l’anonymat parce qu’elle n’était pas autorisée à discuter publiquement de ce dossier.

Cette source a tenu à souligner que l’énoncé économique sera marqué du sceau de la rigueur budgétaire et de la prudence, et qu’il ne s’agit pas d’un minibudget comportant de nouvelles dépenses.

« Un des objectifs de notre plan économique est de construire plus de logements. L’énoncé économique de l’automne s’appuie sur le travail déjà accompli par le gouvernement fédéral et va encore plus loin pour soutenir davantage de Canadiens et de Québécois ayant des prêts hypothécaires et pour faire augmenter en flèche le nombre de logements construits, y compris les appartements », a indiqué cette source gouvernementale.

Une nouvelle charte hypothécaire

La charte hypothécaire canadienne qui verra le jour devrait permettre aux Canadiens qui sont confrontés à une hausse de leurs paiements hypothécaires d’évaluer les meilleures options qui s’offrent à eux.

Cette charte comptera six clauses et ouvrira notamment la porte à des prolongations temporaires de la période d’amortissement dans le cas des propriétaires qui sont à risque. À titre d’exemple, la période d’amortissement pourrait passer de 25 ans à 30 ans pour éviter des faillites dans certains cas.

En vertu de cette charte, les institutions financières devront renoncer aux frais et aux coûts qui auraient autrement été facturés pour les mesures d’allégement.

Elles ne pourront pas non plus exiger que les Canadiens ayant une hypothèque assurée aient à établir de nouveau leur admissibilité par des critères élevés (stress test) lorsqu’ils changent de prêteur au moment du renouvellement de l’hypothèque.

De plus, les institutions financières devront communiquer avec les propriétaires dans un délai de quatre à six mois avant le renouvellement de leur hypothèque pour les informer de leurs options de renouvellement.

L’énoncé économique de mardi doit aussi contenir les projections du déficit du gouvernement fédéral pour les cinq prochaines années. Selon un rapport du directeur parlementaire du budget publié en octobre, le déficit devrait être plus élevé d’environ 6 milliards de dollars durant l’exercice financier en cours, pour s’établir à 46,5 milliards de dollars, en raison du ralentissement de l’économie et de la hausse des taux d’intérêt.

 

 

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Quand même incroyable qu'on va construire en 2023 aussi peu de logements qu'au plus creux de l'histoire du Québec en 1996 après le référendum, alors que 30 ans plus tard nous avons près d'un million de population de plus. LE QUÉBEC EST DÉSESPÉRANT. UNE SOCIÉTÉ DISTINCTE HONTEUSE QUI NE S'ASSUMERA JAMAIS, TOUJOURS À LA REMORQUE DU RESTE DU PAYS ET DU CONTINENT. BORDEL.

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  • 2 semaines plus tard...
Le 2023-11-20 à 20:29, Rocco a dit :

Quand même incroyable qu'on va construire en 2023 aussi peu de logements qu'au plus creux de l'histoire du Québec en 1996 après le référendum, alors que 30 ans plus tard nous avons près d'un million de population de plus. LE QUÉBEC EST DÉSESPÉRANT. UNE SOCIÉTÉ DISTINCTE HONTEUSE QUI NE S'ASSUMERA JAMAIS, TOUJOURS À LA REMORQUE DU RESTE DU PAYS ET DU CONTINENT. BORDEL.

Comme d'habitude tu critiques avec des conclusions des plus simplistes qui n'apportent aucun éclairage pour comprendre la nature des problèmes. Nous vivons dans une société hyper complexe où les besoins diffèrent grandement d'un secteur industriel à l'autre et où chaque province et territoire, incluant le gouvernement fédéral ont des lois toutes différentes, sans parler des codes du bâtiment et des ententes syndicales propres à chaque gouvernement.

Voici d'ailleurs un article très pertinent sur le sujet et qui n'a rien à voir avec les politiques du Québec et qui pourtant alourdit tout le processus dans la volonté de transformer des immeubles fédéraux en logements.

Quand il faut 23 ans pour construire des logements sur un ancien terrain fédéral

Avec la popularité du télétravail, la transformation d’édifices fédéraux vides en immeubles d’habitation est souvent présentée comme une solution facile à la crise du logement. En réalité, le processus est très long et complexe.

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La transformation d’une propriété fédérale en immeuble à logements peut facilement prendre 10 ans, selon la Société immobilière du Canada.

Photo : Radio-Canada / Benoit Roussel

Publié à 4 h 00 HNE

Bleu et blanc, vitré, le 1010 Somerset à Ottawa, qui compte deux étages, est un bâtiment comme il en existe des milliers d’autres au pays. Il a accueilli pendant des années des fonctionnaires du gouvernement fédéral qui venaient y travailler chaque jour.

En juin 2015, le ministère des Travaux publics, chargé de l’édifice, décide qu’il n’en a plus besoin. La propriété est alors déclarée « excédentaire ».

Des années passent. La valeur marchande du bâtiment est évaluée, tout comme sa condition physique. Cinq ans plus tard, en août 2020, un processus fédéral obligatoire de consultations est amorcé. Il faut voir si d’autres entités publiques s’y intéressent.

La Ville d’Ottawa, qui possède le terrain juste à côté, lève la main. Elle prévoit y construire un nouveau centre récréatif, un parc, une école francophone, possiblement, et surtout des tours résidentielles avec 150 logements sociaux.

Nous avons contacté la Ville pour savoir quand les premières familles pourront y emménager. Sa réponse : d’ici 2038. Donc 23 ans après la déclaration de l’édifice comme excédentaire.

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La Ville d’Ottawa a pu bénéficier d’une subvention fédérale pour acquérir le 1010 Somerset à moindre coût en échange d’une promesse d’y construire 150 logements abordables d’ici 2038.

Photo : Radio-Canada / Benoit Roussel

Bien sûr, le cas du 1010 Somerset est complexe, d’abord parce qu’on prévoit bâtir sur l’ancienne propriété fédérale davantage que des logements. Le plan proposé par la Ville d’Ottawa suscite d’ailleurs l’inquiétude de nombreux citoyens du quartier, qui craignent que le parc centenaire qui se situe sur le terrain voisin soit amputé par la construction de l’école de langue française.

De plus, ce projet fait partie d’un ensemble plus large de logements abordables que la Ville veut développer dans le secteur et, selon l’administration, il faut s’assurer de flexibilité […] dans la gestion des projets de construction.

Une chose est sûre : malgré ses défis spécifiques, le 1010 Somerset est loin d’être le seul exemple de bien fédéral qui prend des années à être converti pour accueillir des maisons ou des appartements.

Un long processus

En 2018, le gouvernement Trudeau lançait l’Initiative des terrains fédéraux (ITF) pour construire 4000 logements, dont plusieurs à vocation sociale, à partir d’édifices ou de terrains vides du gouvernement. Le 1010 Somerset fait d’ailleurs partie de cette initiative.

Cinq ans plus tard, à mi-chemin de l’échéancier de 10 ans prévu pour céder les terrains, seulement 204 unités ont été construites et sont maintenant habitées, selon des données obtenues par Radio-Canada.

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Ce projet des Habitations l’Équerre à Sherbrooke est l’un des deux projets de l’Initiative des terrains fédéraux dont la construction est terminée.

Photo : Radio-Canada

La Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), qui chapeaute l’initiative fédérale, indique par écrit que des centaines d’autres unités doivent être achevées au cours des prochains mois. La SCHL est aussi convaincue qu’elle respectera sa cible initiale de 4000 logements d’ici 2027-2028 et même qu’elle pourra la dépasser.

Mais la faible portion de logements construits jusqu’à maintenant en lien avec cette initiative illustre bien la lenteur du procédé de transformation des biens fédéraux – une lenteur qui va au-delà de la lourdeur des réglementations municipales, souvent montrées du doigt.

Le labyrinthe administratif

Entre le moment où un ministère estime qu’il n’a plus besoin d’un édifice ou d’un terrain et le moment où les logements sont construits et où des familles y habitent, c’est un processus qui peut prendre 7, 10, 15 ans, explique Marcelo Gomez-Wiuckstern, le vice-président aux communications de la Société immobilière du Canada (SIC).

Cette société fédérale autofinancée, qui acquiert une grande partie des terrains vides du gouvernement avant de les revendre à des développeurs, travaille en parallèle et parfois aussi en collaboration avec la SCHL pour la transformation de biens fédéraux vides en logements.

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Le gouvernement fédéral s’est engagé, l’an dernier, à subventionner la construction de 72 nouvelles unités de logement, dont au moins 30 % abordables, sur cette ancienne base militaire de Calgary, laissée vacante depuis 1998.

Photo : Radio-Canada / Louise Moquin

Ce qui est particulièrement long, selon M. Gomez-Wiuckstern, ce sont toutes les consultations qui doivent avoir lieu, quand un ministère a décidé qu’il n’a plus besoin d’un édifice ou d’un terrain.

Selon une directive gouvernementale, le bien doit d’abord être offert aux autres ministères, aux sociétés d’État, aux provinces, aux villes et aux groupes autochtones, qui ont la priorité pour récupérer le bien fédéral. À lui seul, ce processus peut prendre plusieurs années.

Ce n’est qu’une fois ces consultations terminées que l’édifice ou le terrain peut être transformé pour accueillir des logements, mais là encore, d’autres étapes sont souvent nécessaires. Il faut parfois décontaminer le terrain, modifier le zonage, consulter la communauté locale, et même réaliser des travaux d’aménagement initiaux, avant de pouvoir passer le témoin aux développeurs et aux constructeurs.

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Le gouvernement fédéral a annoncé en novembre que des unités additionnelles seront bâties au Village des Riverains, situé à Ottawa sur un ancien terrain de la Défense nationale.

Photo : Radio-Canada / Jean Brousseau

Il y a quelques semaines, le gouvernement Trudeau annonçait fièrement que près de 30 000 nouveaux logements allaient être construits sur des terrains excédentaires du gouvernement fédéral d’ici 2029. Mais comment peut-il y arriver dans des délais, somme toute, assez courts?

En réalité, certains de ces terrains sont inoccupés depuis au moins une ou deux décennies. Le long procédé de consultations pour voir si d’autres entités publiques ou groupes autochtones sont intéressés a déjà eu lieu.

Par exemple, l’annonce fédérale promettait 307 nouveaux logements au Village des Riverains, un site qui abritait autrefois l’ancienne base militaire Rockliffe, à Ottawa.

Or, la base des Forces armées a été mise hors service en 1994 – il y a près de 30 ans – et ce n’est qu’en 2011 que la SIC l’a finalement acquise, après une ronde de consultations fédérales. Les travaux d’infrastructure, pour construire des égouts et de nouvelles rues, n’ont débuté qu’en 2016, là aussi après une longue période de discussions communautaires et de planification avec la Ville. Les premières maisons n’ont commencé à apparaître qu’en 2017. On est loin d’un processus rapide.

Lorsqu’on s’embourbe dans des procédures administratives sans fin, ça montre un manque d’efficacité de l’appareil gouvernemental. Et il faut remédier à ça le plus vite possible.

Une citation de Pierre Paul-Hus, député conservateur de Charlesbourg—Haute-Saint-Charles

Le Parti conservateur mise aussi sur la conversion de 15 % des édifices fédéraux pour pallier le manque de logements, entre autres en y construisant des unités abordables. M. Paul-Hus ne précise pas, toutefois, quel aspect spécifique du processus actuel il changerait pour accélérer les mises en chantier, mais parle d’enlever les barrières bureaucratiques.

Il faut mettre la hache là-dedans, les consultations. Ce n’est plus le temps de consulter. On a une crise du logement.

Une citation de Denis Trudel, député et porte-parole du Bloc québécois en matière de logement

Pas de liste d’édifices fédéraux vides

Autre défi administratif : le gouvernement Trudeau n’a pas en sa possession de liste centrale qui compile le nombre total d’édifices fédéraux vides. Chaque ministère est responsable de son propre parc immobilier. Difficile, donc, de prévoir le nombre de logements qu’on peut bâtir à partir de propriétés fédérales quand on ne sait même pas combien d’entre elles sont vacantes à l’heure actuelle.

Des améliorations sont nécessaires, dit Ottawa

En entrevue à Radio-Canada, le ministre fédéral du Logement, Sean Fraser, reconnaît, d’une part, qu’il faut une liste centralisée de biens fédéraux vides et, d’autre part, que le processus de consultation en place, bien que nécessaire, est trop long et doit être revu.

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Le ministre Sean Fraser dit étudier différentes stratégies pour accélérer le processus de consultation quand une propriété fédérale est jugée excédentaire et pourrait être transformée en logements.

Photo : La Presse canadienne / Darryl Dyck

Il précise d’ailleurs que la transformation des biens fédéraux en logements n’est pas aussi facile qu’on le pense.

Pourtant, son collègue Jean-Yves Duclos, qui est à la tête du ministère des Services publics et de l’Approvisionnement, laissait plutôt entendre le contraire récemment, en point de presse. Selon lui, plusieurs édifices gouvernementaux vides sont assez facilement, dans certains cas, aménageables en logements et en résidences abordables.

Une idée que nuance le porte-parole de l’Association de la construction du Québec, Guillaume Houle, ne serait-ce que d’un point de vue logistique ou structurel.

Une tour à bureaux n’a pas été réalisée pour être une tour à logements.

Une citation de Guillaume Houle, porte-parole de l’Association de la construction du Québec

En effet, explique-t-il, dans un édifice fédéral, les toilettes sont souvent regroupées à un endroit, alors qu’il en faut dans chaque unité dans un immeuble de logements. Les besoins en électricité ne sont pas les mêmes. La ventilation, qui doit être à un niveau presque industriel dans un immeuble à bureaux, n’a pas besoin d’être aussi prépondérante dans des habitations.

Bref, les changements à effectuer sont tellement importants et complexes que, souvent, explique-t-il, le plus rentable pour un promoteur, c’est littéralement de démolir le bâtiment et d’en construire un nouveau.

Donc, si les propriétés fédérales vacantes, souvent bien situées au cœur des villes, représentent une piste de solution alléchante à la crise du logement pour les politiciens, force est de constater qu’avec les procédés actuels, la transformation d’un édifice ou même d’un terrain vide ne peut se faire du jour au lendemain.

Avec la collaboration de Marie Chabot-Johnson

 

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