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Infrastructures municipales - Discussion générale


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Enfouissement des fils électriques | Une solution réaliste ?

Nicolas Bérubé La Presse

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PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Lendemain de tempête de pluie verglaçante à Montréal : une branche cassée a emporté avec elle des fils électriques, le 6 avril.

L’enfouissement des fils électriques comme protection contre les pannes dues au verglas devrait être davantage envisagé au Québec, même s’il est illusoire de croire que le réseau au complet pourrait être souterrain. Explications.

100 milliards

Le premier ministre François Legault a récemment affirmé qu’il faudrait prévoir 100 milliards de dollars pour enfouir les fils électriques au Québec.

Quartiers denses

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PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Vue de Montréal à partir du belvédère Camillien-Houde, le 6 avril. La métropole a été fortement touchée par les récentes pannes d’électricité massives.

Pour Normand Mousseau, professeur de physique et directeur scientifique de l’Institut de l’énergie Trottier à Polytechnique Montréal, le chiffre de 100 milliards « ne représente rien » parce que « personne ne défend » cette idée. « Ce qui serait souhaitable, ce sont des enfouissements ciblés, dit-il. Par exemple, en ville ou en banlieue, dans les quartiers denses, on pourrait le faire. Ça coûte un peu plus cher, mais ça nous donnerait un réseau plus fort parce que les pannes dans ces endroits affectent beaucoup plus de monde qu’à la campagne. »

Près de 30 %

C’est la proportion des nouveaux clients d’Hydro-Québec qui sont alimentés en souterrain depuis 2008.

Source : Hydro-Québec

51

C’est le nombre de projets d’enfouissement des réseaux câblés sur des sites d’intérêt patrimonial et culturel réalisés ou entrepris dans 48 municipalités depuis l’an 2000.

Source : Hydro-Québec

Occasions ratées

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PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Travailleur d’Hydro-Québec au travail pour rétablir le courant après les pannes dues au récent épisode de verglas, dans le quartier Pointe-aux-Trembles

Le meilleur moment pour enfouir des fils est lorsque la rue est à refaire. Mais le manque de coordination entre les villes et les différents services fait en sorte que des occasions sont manquées, croit M. Mousseau. « Depuis une dizaine d’années, Montréal refait son aqueduc, ses égouts. On a ouvert des rues, et les coûts d’enfouissement auraient été très réduits, mais on ne l’a pas fait, parce qu’il n’y a personne qui se parle. Il serait temps que chaque fois qu’on ouvre une rue à Montréal ou ailleurs […] on le fasse. »

Protéger les arbres

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PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Normand Mousseau, professeur de physique et directeur scientifique de l’Institut de l’énergie Trottier à Polytechnique Montréal

La crise causée par le verglas de 2023 entraînera une hausse de l’élagage des arbres à Montréal, ce qui « défigurera la ville », croit Normand Mousseau. « Élaguer, c’est une solution à court terme. On n’enfouira pas les fils du jour au lendemain, mais il faut le faire petit à petit quand c’est possible de le faire. »

4106 kilomètres à Montréal

À Montréal, ce sont la moitié des lignes de distribution environ qui sont souterraines, ce qui représente 4106 kilomètres de lignes de distribution, selon Hydro-Québec. Dans la province, c’est le cas d’environ 11 % des lignes de distribution. « Plus coûteux qu’un réseau aérien, l’enfouissement est une décision qui appartient aux autorités municipales ou gouvernementales, et non pas au fournisseur d’électricité », note Hydro-Québec.

Réseaux intelligents

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PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES LA PRESSE

Poteau électrique tombé sous le poids de la glace dans une rue d’Outremont, le 6 avril

Depuis 100 ans, l’électricité est passée d’un phénomène nouveau réservé à une élite à un service autour duquel toutes les facettes de la vie s’articulent. La résilience du réseau devrait refléter ce fait, croit Normand Mousseau.

« Avec les réseaux intelligents qui s’en viennent, on s’en va vers plus de production décentralisée. Les voitures électriques pourront fournir de l’électricité dans le réseau de temps en temps, ou des panneaux solaires peuvent le faire… Ces réseaux-là sont aussi une façon de réduire les risques, car s’il y a une panne localement, on peut avoir de l’électricité d’autres sources. »

Au bout du compte, ce sont les municipalités qui doivent décider de demander l’enfouissement des fils sur leur territoire dans les nouveaux quartiers, et Québec pourrait accélérer la cadence en obligeant les municipalités à le faire. « Si ça fait augmenter les coûts du branchement, ça force peut-être aussi à avoir des quartiers plus denses. Mais la densification, il y en a qui se battent contre ça aussi… »

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lapresse.ca
 

Deux autres nids de cônes traînent depuis 16 ans

Philippe Teisceira-Lessard

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PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Cônes abandonnés à l’entrée du tunnel Ville-Marie, rue Saint-Antoine, mercredi

Les cônes orange déposés au centre-ville depuis au moins 16 ans ne constituent pas un cas unique : La Presse a découvert deux autres lieux de la métropole dans la même situation, mercredi, alors que la mairesse de Montréal exprimait son mécontentement.

En plus de la voie d’accès au tunnel Ville-Marie via la rue de la Cathédrale1, le ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD) laisse aussi des cônes le long des bretelles d’accès situés rue Saint-Antoine et avenue Viger. Dans ces cas aussi, les cônes sont présents sur la totalité des images des lieux archivées par Google Street View depuis ses débuts, en 2007. Impossible de savoir s’ils étaient là auparavant.

  • Cônes abandonnés à l’entrée du tunnel Ville-Marie, rue Saint-Antoine, mercredi

    PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

    Cônes abandonnés à l’entrée du tunnel Ville-Marie, rue Saint-Antoine, mercredi

  • Des cônes au même endroit, en octobre 2007…

    CAPTURE D’IMAGE DE GOOGLE STREET VIEW

    Des cônes au même endroit, en octobre 2007…

  • En juin 2009

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    En juin 2009

  • En août 2011

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    En août 2011

  • En juin 2012

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    En juin 2012

  • En juillet 2014

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    En juillet 2014

  • En juin 2015

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    En juin 2015

  • En août 2016

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    En août 2016

  • En août 2017

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    En août 2017

  • En août 2019

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    En août 2019

  • En octobre 2020

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    En octobre 2020

  • En octobre 2021

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    En octobre 2021

  • Cônes abandonnés à l’entrée du tunnel Ville-Marie, rue Saint-Antoine, mercredi

    PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

    Cônes abandonnés à l’entrée du tunnel Ville-Marie, rue Saint-Antoine, mercredi

 

La rue Saint-Antoine et l’avenue Viger sont situées juste en bordure du site patrimonial du Vieux-Montréal, inscrit au Registre du patrimoine culturel du Québec. Le paysage urbain est strictement réglementé à l’intérieur de ce territoire.

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PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Cônes abandonnés à l’entrée du tunnel Ville-Marie, avenue Viger, mercredi

« Les cônes sont entreposés dans l’emprise de l’autoroute », a indiqué Louis-André Bertrand, porte-parole du Ministère, par courriel. En « période estivale », ils sont placés à cet endroit afin de procéder plus rapidement à la fermeture du tunnel, les nuits de semaine. « Cela permet aux équipes du Ministère de s’installer plus rapidement pour débuter leurs travaux et de limiter la livraison fréquente de balises sur le terrain. C’est le cas pour l’ensemble des bretelles d’entrée du tunnel qui sont fermées », a-t-il continué. Mission ces nuits-là : changer certaines des 6000 ampoules éclairant le tunnel.

« On doit revoir cette pratique-là », dit Plante

Interpellée sur la question, la mairesse de Montréal a critiqué les façons de faire du ministère des Transports et la Mobilité durable.

« C’est évident qu’un cas comme celui-là, où des cônes sont laissés là “au cas où”, ce n’est pas une bonne pratique. On doit revoir cette pratique-là », a-t-elle dit en marge d’un discours. « Je suis assez d’accord qu’il faudrait les enlever. […] Ça peut bien être entreposé ailleurs et on pourra les déployer rapidement. »

L’administration de Valérie Plante vient justement de tenir – avec le Ministère et d’autres acteurs du monde de la construction – un sommet sur les chantiers.

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PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Valérie Plante, mairesse de Montréal

Tout le monde met des cônes orange. On a tous une responsabilité de bien s’en occuper et d’avoir une meilleure coordination. Ce cas-là montre la pertinence de travailler en équipe pour revoir certaines règles. On est en discussion avec eux pour revoir certaines règles.

Valérie Plante, mairesse de Montréal

Glenn Castanheira, qui représente les commerçants du cœur de Montréal à titre de président de Montréal centre-ville, a indiqué à La Presse que ces deux nouveaux cas étaient le symptôme d’un mal plus grand.

« Ce n’est clairement pas un cas isolé, a-t-il affirmé. On fait face à un problème systémique. »

Cônes disparus

Si le Ministère assure que ses cônes sont seulement entreposés en bordure de route pendant l’été, les photos de Google Street View suggèrent plutôt qu’ils y sont au moins dès avril et au moins jusqu’à novembre.

Mercredi, les accès au tunnel via l’avenue Viger et la rue Saint-Antoine étaient déjà bordés de cônes, même si les fermetures nocturnes fréquentes ne commenceront qu’au mois de mai.

Les cônes de l’accès de la rue de la Cathédrale, eux, avaient disparu. Ils ont été « retirés [à cause d’]une pause de longue durée des travaux », a indiqué M. Bertrand, sans préciser de quels travaux il s’agissait.

Le ministère des Transports et de la Mobilité durable a fait valoir que ses cônes entreposés en bordure de route ne nuisaient à personne. « Ils ne se trouvent […] pas devant un immeuble ou un commerce, a dit Louis-André Bertrand. Ils ne nuisent également pas à la circulation des usagers de la route. »

Le Ministère compte-t-il revoir ses façons de faire ? Silence radio du MTMD.

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https://www.lapresse.ca/actualites/2023-04-16/plus-de-deux-milliards-pour-les-infrastructures-municipales-d-eau.php

lapresse.ca
 

Plus de deux milliards pour les infrastructures municipales d’eau

Thomas Laberge
4–5 minutes

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PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Cet argent servira aux projets d’infrastructures d’eau ainsi que pour le prolongement, la réhabilitation ou le remplacement de conduites.

(Québec) Québec allonge 2,4 milliards sur 10 ans pour permettre aux municipalités de réaliser des travaux d’infrastructures d’eau potable et d’eaux usées.

« On veut réparer notre réseau d’aqueduc au Québec. Ça coûte cher. Notre eau potable, il faut y faire attention », assure la ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest, en entrevue avec La Presse Canadienne.

Cette aide s’inscrit dans le cadre d’un nouveau programme d’infrastructures municipales d’eau (PRIMEAU).

Les anciennes moutures du PRIMEAU avaient une enveloppe totale de 826,7 millions.

Cet argent servira aux projets d’infrastructures d’eau ainsi que pour le prolongement, la réhabilitation ou le remplacement de conduites.

Avec ce programme, Québec paiera entre 65 % et 95 % de la facture des projets des municipalités.

Le programme s’échelonne sur 10 ans et les coûts de construction seront réévalués tous les deux ans pour s’ajuster à l’inflation, chose qui n’était pas possible avec les précédents PRIMEAU.

« Il y a des projets qui n’ont pas vu le jour, car les coûts de construction n’étaient pas à jour », explique Mme Laforest.

Une enveloppe de 1 milliard est réservée aux grandes villes et une autre de 1,4 milliard aux municipalités de moins de 100 000 résidents.

« Les besoins sont tellement colossaux »

L’Union des municipalités du Québec (UMQ) accueille assez favorablement le nouveau programme du gouvernement.

« Les besoins sont tellement colossaux qu’on n’y arrive jamais au complet. Par contre, quand on voit que les sommes grossissent, c’est en soi une bonne nouvelle », affirme le président de l’UMQ, Daniel Côté.

Il explique les défis auxquels font face les municipalités avec leur réseau d’aqueduc.

« Les conduites brisent d’un peu partout et il y a beaucoup de gaspillage en raison des conduites fissurées. Quand elles sont en dessous des réseaux routiers, avec le gel et le dégel, ç’a un impact sur la qualité sur des routes », affirme-t-il.

Limitation du nombre de projets

La ministre Laforest veut également limiter le nombre de projets de remplacement de conduite d’eau que peuvent faire les municipalités en même temps.

Chaque municipalité aura une limite de trois projets financés par le gouvernement simultanément. Exception faite pour Montréal qui aura une limite de six projets.

« Parfois les municipalités faisaient trop de demandes en même temps et on ne voyait pas les travaux se réaliser […] C’est bien beau de faire des demandes, mais il faut y aller avec la capacité de réalisation des municipalités », explique-t-elle.

Cet aspect du programme déplaît à l’UMQ. « Les municipalités avec des territoires extrêmement étendus ne devraient pas être pénalisées sur le nombre de projets qu’elles peuvent livrer », souligne M. Côté, qui souhaite voir plus de souplesse de la part du gouvernement en la matière.

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ici.radio-canada.ca
 

Hydro-Québec n’a pas encore terminé l’enfouissement de fils promis à Jean Drapeau

Thomas Gerbet

Alors que des voix s’élèvent pour qu’Hydro-Québec fasse plus d’efforts pour enfouir des fils électriques afin de réduire les pannes liées aux événements climatiques, des documents révèlent que la société d’État a accumulé 34 ans de retard à Montréal. Et un programme de soutien aux municipalités qui veulent faire de l'enfouissement est suspendu.

Hydro-Québec terminera en 2025 la mise sous terre de 7,8 kilomètres de fils qui aurait dû être enfouis depuis 1989, selon une entente signée avec la Ville sous l’administration du maire Jean Drapeau.

À ce rythme, on en a pour 400 ou 500 ans, ironise le directeur scientifique de l'Institut de l'énergie Trottier à Polytechnique Montréal, Normand Mousseau.

Il fait partie des experts qui militent depuis longtemps pour qu'Hydro-Québec accélère l'enfouissement de son réseau, en milieu urbain, pour prévenir les pannes liées aux caprices de la nature, appelées à se multiplier avec les changements climatiques.

Un fil électrique enrobé de verglas.

L'équipement électrique aérien était tout aussi glacé que les arbres environnants, après la tempête, au début du mois.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Des élus municipaux réclament eux aussi de l'enfouissement, comme solution préventive, à la suite de la tempête de verglas du 5 avril, mais le gouvernement Legault et la société d'État ne veulent pas d'un enfouissement à grande échelle, en raison des coûts.

« Ça fait des décennies qu'Hydro-Québec s’entête à ne pas enfouir les fils dans les centres urbains, malgré le fait qu’on ouvre les rues de temps en temps. »

Une nouvelle entente signée entre la Ville et Hydro-Québec, l'an dernier, prévoit la mise sous terre d'un maximum de 4,5 km par année à Montréal, territoire qui compte 4000 km de rues. Donc même si la Ville avait l’argent pour en faire plus, elle ne pourrait pas le faire.

Des fils de la rue Saint-Patrick doivent encore être enfouis entre les rues d'Argenson et Shearer, pour finaliser l'entente de 1983-1989.

Des fils de la rue Saint-Patrick doivent encore être enfouis entre les rues d'Argenson et Shearer, pour finaliser l'entente de 1983-1989.

Photo : Google Street View

De l'enfouissement sur pause

La société d’État a aussi suspendu, début 2022, un programme (Nouvelle fenêtre) qui permettait aux municipalités de bénéficier d’enfouissement de lignes existantes, avec la participation financière d’Hydro-Québec, dans le but d’embellir les centres-ville.

La suspension doit permettre à Hydro-Québec de se concentrer sur la charge de travail supplémentaire causée par l’augmentation marquée du nombre de demandes de raccordement des derniers mois, explique la société d’État sur son site web.

La pause, initialement prévue jusqu’en avril 2023, vient d’être prolongée jusqu’en avril 2024 (Nouvelle fenêtre).

Hydro-Québec affirme que 59 % du réseau électrique de Montréal est déjà enfoui.

Une entente vieille de 40 ans

Au début des années 1980, le réseau électrique du centre-ville de Montréal était vétuste et le développement urbain nécessitait des lignes avec plus de tension (25 kV au lieu de 12 kV). Hydro-Québec a donc demandé à la Ville de procéder à la modification de ses canalisations afin de lui permettre de moderniser son réseau de distribution électrique.

Dans un studio de télévision, le maire Jean Drapeau est assis, les mains jointes devant lui.

Le maire Jean Drapeau a régné plus qu'un quart de siècle sur Montréal.

Photo : Radio-Canada / Jean-Pierre Karsenty

Le maire de l'époque, Jean Drapeau, en a profité pour demander qu'on enfouisse des câbles afin d'embellir la ville. L'entente signée en 1983 prévoyait environ 250 kilomètres à enfouir et autant à déplacer vers les ruelles d'ici l'année 1989.

Malgré le passage des années, plusieurs engagements initiaux prévus à l’entente 83-89 n'ont pas été finalisés, peut-on lire dans un document de la Ville, daté de 2022.

« Hydro-Québec a reconnu devoir à la Ville un ajustement de 10 kilomètres d'enfouissement additionnel. »

Quand Serge A. Boileau a pris la direction de la Commission des services électriques de Montréal (CSEM), en 2003, il restait encore une centaine de kilomètres de la vieille entente à terminer.

On a pesé sur la pédale d'accélérateur pour terminer le travail, raconte-t-il en entrevue à Radio-Canada. Celui qui a quitté son poste de PDG en juillet 2022, rappelle que la crise du verglas de 1998 avait réveillé les esprits.

Pourquoi tant de retard depuis l'époque de Jean Drapeau? C'était tombé dans l'oubli, répond-il.

« Personne ne mettait de pression ni la Ville ni Hydro-Québec. »

Nous avons tenté de parler aux responsables actuels de la CSEM, mais les communications de la Ville ne nous ont jamais répondu.

Montréal blâme Hydro-Québec, Hydro-Québec blâme Montréal

Selon le document de la Ville, une capacité limitée au sein d'Hydro-Québec et des enjeux de coordination entre les parties ont fait en sorte qu'il n'a pas été possible de compléter les 10 kilomètres d'enfouissement additionnel prévus.

Du côté d'Hydro-Québec, on nous répond plutôt que certains projets d’enfouissement initialement prévus à l’entente 83-89 n’ont pas été priorisés par la ville à l’époque et que les priorités de la Ville ont changé au fil du temps.

Des fils de la rue Jarry-Est, entre Garnier et De Lorimier doivent encore être enfouis pour finaliser l'entente de 1983-1989.

Des fils de la rue Jarry-Est, entre Garnier et De Lorimier doivent encore être enfouis pour finaliser l'entente de 1983-1989.

Photo : Google Street View

Le porte-parole de la société d'État Cendrix Bouchard ajoute que certains échéanciers ont dû être révisés selon les capacités de tous les partenaires (Ville de Montréal et la Commission des Services électriques de Montréal).

Selon lui, tout rentre dans l'ordre avec la nouvelle entente qui prévoit la finalisation des projets d'ici 2025. La Ville a même pu revoir la liste des rues prévues initialement. Des artères de Griffintown, par exemple, ont été ajoutées, et d’autres retirées ailleurs.

Les avantages de l’enfouissement contre les changements climatiques

Hydro-Québec estime que 40 % des pannes sont associées à la végétation. Les circuits de câbles aériens sont très sensibles aux caprices du climat, alors que les réseaux souterrains sont peu exposés aux intempéries.

Un émondeur dans une nacelle parmi les branches glacées.

La chute de centaines de branches et d'arbres sur les fils électriques a privé de courant plus d'un million de foyers québécois, après la tempête du 5 avril.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Selon le document de la nouvelle entente entre la Ville de Montréal et Hydro-Québec, de février 2022, l'enfouissement des réseaux électriques évitera les bris lors de tempêtes (vent, verglas).

Le déplacement des fils sous terre permettra aussi la plantation d’arbres dans l’espace public ce qui diminuera les îlots de chaleurs et la vulnérabilité face aux vagues de chaleur

Déjà, en 2014, la Commission sur les enjeux énergétiques du Québec (Nouvelle fenêtre) recommandait que l’enfouissement des réseaux de distribution d’Hydro-Québec devienne la nouvelle norme dans les milieux densément occupés.

Après la crise du verglas de 1998, le rapport de la commission Nicolet (Nouvelle fenêtre) concluait, lui aussi, à un avantage très clair en faveur des réseaux souterrains.

« Tous les arguments non financiers militent en faveur d’un enfouissement des lignes de distribution d’électricité en milieu urbain. »

Cet avantage très clair en faveur des réseaux souterrains est contrebalancé par une réalité financière incontournable : l’installation de réseaux souterrains coûte beaucoup plus cher que la construction de réseaux aériens.

L'argent, le nœud du problème

Enfouir tous les fils d’Hydro-Québec, on parle d’environ 100 milliards [de dollars]. Il faut être réaliste, a déclaré le premier ministre François Legault, le 6 avril, au lendemain de la tempête de verglas.Peut-être à certains endroits, oui, avait-il ajouté.

Sophie Brochu, ex-PDG d'Hydro-Québec et François Legault, premier ministre du Québec, le 6 avril 2023.

Sophie Brochu, ex-PDG d'Hydro-Québec et François Legault, premier ministre du Québec, le 6 avril 2023.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

L'ex-PDG de la Commission des services électriques de Montréal est d'accord : On ne peut pas l’enfouir partout, mais il faudra analyser les points de vulnérabilité du réseau aérien, croit Serge Boileau.

Il n’y a jamais personne qui a dit qu’il fallait enfouir tous les fils au Québec, rappelle Normand Mousseau.

« L’enjeu, c’est de les enfouir dans les endroits densément peuplés. Chaque fois qu’on ouvre une rue, il faut enfouir les fils. »

Il donne l'exemple de Westmount, où 70 % des fils sont enfouis, et qui a beaucoup moins subi de pannes, au début du mois. Sur la durée on y gagne et on amorti ça. Il pense que dans les centres urbains, on pourrait y arriver en 40 ou 50 ans.

Nous, notre impression, c'est que la société n'est pas prête à assumer ces coûts-là, a aussi déclaré le directeur des communications chez Hydro-Québec, Marc-André Pouliot, évoquant l'impact sur les tarifs aux consommateurs.

À Montréal, 25 millions de dollars ont été budgétés entre 2022 et 2025 pour réaliser les quelques 8 kilomètres promis sous Jean Drapeau, soit 3 millions de dollars du kilomètre. À titre de comparaison, l’aérien est estimé à 100 000 dollars du kilomètre, 30 fois moins cher.

Selon une demande d’accès à l’information, Hydro-Québec a dépensé 1,5 milliard de dollars entre 2012 à 2021 pour de l’enfouissement de son réseau électrique dans la province.

Une facture qui peut être salée pour les propriétaires

Hydro-Québec fait affaire avec les municipalités qui décident ou non de soumettre la facture aux résidents pour ce qui est de la conversion des entrées électriques, ce qui peut représenter environ 3000 $ en moyenne pour une entrée électrique normale en bon état et répondant aux normes, explique le porte-parole de la société d'État, Cendrix Bouchard.

Un compteur intelligent d'Hydro-Québec (archives).

L'enfouissement demande des travaux jusqu'au compteur des résidences.

Photo : Radio-Canada

Hydro-Québec ajoute : Pour ce qui est des frais envisageables pour chaque client dans le contexte d’un enfouissement de notre réseau de distribution à grande échelle, ceux-ci seraient fort probablement de l’ordre de quelques dizaines de milliers de dollars par résidence en moyenne si on inclut l’excavation et la remise en état des terrains privés.

Obstruction par une piscine, un garage, une terrasse... les travaux peuvent être complexes sur le terrain des propriétés. Et on ne peut pas enlever les fils et les poteaux tant que les riverains ne sont pas raccordés au souterrain. Faire passer des fils aériens sous terre, ça peut prendre trois ans, explique Serge A. Boileau.

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Si Jean Drapeau avait été maire jusqu'en 1989, ils auraient fini la job. Quand on manque de leaders, ça donne ça. Tout le monde se renvoie la balle. C'est comme ça depuis 35 ans. 

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