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Le Carré Saint-Laurent / Le Central - 10,20 étages


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Publié le 16 mai 2009 à 05h00 | Mis à jour à 09h11

Last call pour le Red Light

 

Jean-Christophe Laurence

La Presse

 

La Société de développement Angus projette de construire un immeuble de 15 étages à l'angle sud-ouest de la rue Sainte-Catherine et du boulevard Saint-Laurent. Ce gros projet de revitalisation, nommé «Quadrilatère Saint-Laurent», aura plusieurs impacts sur ce tronçon de la Main, qui fut jadis au coeur de la vie nocturne montréalaise. Si on se fie aux plans dévoilés par le promoteur, des institutions comme l'épicerie arabe Importations Main, le Montréal Pool Room et le Café Cléopâtre pourraient disparaître, pour faire place à de nouveaux commerces tendance, branchés et équitables.

 

Est-ce grave, docteur? La mémoire montréalaise est-elle en danger? Faut-il sauver ce qui reste du Red Light? À quelques jours des séances de consultations publiques qui commencent mercredi, historiens et spécialistes du patrimoine montréalais se prononcent. Mais leurs réponses ne vont pas toutes dans le même sens.

 

Pour Roxanne Arsenault, ambassadrice du Montréal kitsch et étudiante à la maîtrise en culture populaire, cela ne fait aucun doute: la fin du Red Light serait une petite mort pour Montréal. «Il y a comme une aura dans ce quartier, dit-elle. Ça a fait du chemin dans énormément de chansons, de livres ou de films. Je ne pense pas qu'on peut simplement le raser et le remettre à neuf.»

 

Dinu Bumbaru, d'Héritage Montréal, est du même avis et admet que le dossier est délicat. «C'est un endroit très sensible dont on ne peut nier l'authenticité et le caractère déglingué», résume-t-il. Échaudé par la récente perte du mythique Ben's Delicatessen, M. Bumbaru se dit particulièrement préoccupé par l'avenir du Montreal Pool Room, incontournable du hot-dog montréalais depuis 1912, devenu avec le temps un «élément de fantaisie et de poésie montréalaise».

 

 

 

Le problème, selon lui, c'est qu'on ne met pas si facilement l'histoire dans un bocal, surtout quand il s'agit de commerces vivants. La solution serait peut-être d'intégrer ces «fragments de Red Light» aux nouveaux projets de mise en valeur. Mais tout le défi, dit-il, serait d'en perpétuer l'âme et pas seulement les vitrines. «Il ne faut pas que ça devienne une simple carte postale», souligne M. Bumbaru.

 

Auteur du livre Saint-Laurent: la Main de Montréal (Septentrion), Pierre Anctil se fait plus tranchant. Oui, ces vestiges d'une époque ont déjà eu leur place sur la Main. Mais ce n'est plus le cas aujourd'hui. Avec le boulevard Saint-Laurent qui se transforme et qui évolue, il serait temps de passer à autre chose.

 

«Pourquoi maintenir en vie des commerces qui ont fait leur temps? Le boulevard Saint-Laurent n'est pas un musée. C'est un organisme vivant qui ne cesse de changer depuis trois siècles. En ce sens-là, il est normal que certaines choses disparaissent.»

 

«D'accord. Mais est-ce que l'évolution doit impliquer l'épuration et l'aseptisation du boulevard? demande Roxanne Arsenault, en évoquant les futurs projets d'Angus. En faisant disparaître des lieux mythiques comme Importations Main, Montreal Pool Room ou le Café Cléopâtre, ce n'est pas seulement la mémoire qu'on efface. C'est toute une diversité culturelle et sociale qu'on va perdre. Et c'est cette diversité qui fait la valeur de la Main. Pourquoi ne pas essayer de faire cohabiter tout ça?»

 

Un compromis est-il possible? L'ancien et le nouveau pourraient-ils cohabiter? De ce côté, ça se présente plutôt mal.

 

À entendre Christian Yaccarini, responsable du projet chez Angus, pas besoin de conserver un quartier quand on peut tout bonnement exploiter sa mémoire.

 

«Il y a beaucoup de mythes entourant le boulevard Saint-Laurent, mais disons-le, ça n'a jamais été un endroit pour les sorties en famille, soutient M. Yaccarini. Certainement pas maintenant, pas plus que lorsque c'était un secteur louche. On veut redonner le goût aux Montréalais d'y aller, qu'ils s'y retrouvent et le redécouvrent. On travaille aussi sur un centre d'interprétation qui rappellera l'histoire du Red Light.»

 

Pourra-t-on y manger des hot-dogs à 99 cents? Ça reste à voir.

 

 

 

- Avec la collaboration de Mario Cloutier

 

Publié le 16 mai 2009 à 05h00 | Mis à jour à 05h00

Le Red Light en cinq temps

La Presse

1920 - Avec la prohibition qui sévit aux États-Unis, Montréal devient la nouvelle capitale nord-américaine de la luxure, de la boisson et du jeu illégal. Beaucoup d'Américains viennent consommer dans les cabarets du boulevard Saint-Laurent qui s'impose plus que jamais comme un haut lieu du plaisir montréalais.

 

1935 - La dépression? Connaît pas. Fort de ses activités illicites (prostitution, jeu, afterhours) financées par la mafia, le Red Light montréalais explose. La rue Clarke devient célèbre pour ses maisons closes et on trouve, à l'angle de la «Main» et d'Ontario, la plus grosse centrale de paris téléphoniques en Amérique.

 

1947 - La ville compte une quarantaine de cabarets, dont un grand nombre autour du boulevard Saint-Laurent. La plantureuse américaine Lili St-Cyr, reine de l'effeuillage, devient la nouvelle vedette des nuits de Montréal en s'installant au Gayety (aujourd'hui le Théâtre du Nouveau Monde). Jacques Normand fonde le Faisan doré, qui deviendra le quartier général d'une nouvelle génération d'artistes de variété francophones.

 

1954 - Jean Drapeau est élu maire de Montréal pour la première fois. Avec Pax Plante, nouveau chef de l'escouade de la moralité, il lance une vaste opération nettoyage des quartiers chauds, qui se soldera par la fermeture de plusieurs tripots. L'ampoule du Red Light commence à pâlir.

 

1968 - Michel Tremblay crée Les belles-soeurs. À travers nombre de ses personnages, son oeuvre contribuera à mythifier le quartier, qui ne sera désormais plus que l'ombre de lui-même.

 

- Source Wikipedia

 

Publié le 16 mai 2009 à 05h00 | Mis à jour à 05h00

«C'est ma vie, ici»

 

Jean-Christophe Laurence

La Presse

Le promoteur voulait acheter leurs bâtiments. Ils ont refusé. Aujourd'hui, ils sont menacés d'expropriation. Derniers Mohicans du Red Light, Gaby Haddad et Johnny Zomboulakis expliquent pourquoi ils ne veulent pas partir...

 

«Ça fait 25 ans que j'attends la revitalisation du boulevard Saint-Laurent. Pourquoi est-ce que je partirais quand ça commence à devenir intéressant?»

 

Johnny Zomboulakis, propriétaire du Café Cléopâtre, persiste et signe: pas question pour lui de vendre l'immeuble qu'il occupe depuis 1976. La Société de développement Angus, qui mène le projet du Quadrilatère Saint-Laurent, lui a fait des propositions en ce sens. Mais en acceptant, il aurait sonné le glas de son commerce. «Il aurait fallu une offre aussi folle que l'idée de partir», dit-il.

 

Même chose pour Gaby Haddad, dont la famille est propriétaire depuis un demi-siècle de l'immeuble situé au 1186, boulevard Saint-Laurent (épicerie Importations Main). Selon lui, les offres d'Angus sont loin de correspondre à la valeur en hausse du terrain. «On est loués à 100%. C'est une bonne source de revenus. Le lot est convoité. On n'est pas pressés de vendre. Surtout si la Main doit redevenir prospère.»

 

Avec les propriétaires des édifices abritant le Montréal Pool Room et le Club Opéra, Johnny Zomboulakis et Gaby Haddad sont les derniers Mohicans qui résistent encore au projet de la Société de développement Angus. À eux quatre, ils possèdent presque 50% de ce qui est appelé à devenir le Quadrilatère Saint-Laurent. Autant dire un bon morceau.

 

Évidemment, leur obstination ne fait pas l'affaire du promoteur qui a multiplié les pressions pour arriver à ses fins. «La première fois qu'on s'est rencontrés, ils m'ont dit que si on ne vendait pas, la Ville allait nous exproprier. La rencontre a duré cinq minutes», raconte M. Haddad. «Un matin, ils ont carrément placardé ma porte avec du bois.», ajoute M Zomboulakis, encore insulté. «Rendu là, c'est grave.»

 

Cow-boys, les gens d'Angus? Christian Yaccarani, le promoteur responsable du projet, s'en défend. «Lors de l'assemblée d'information publique que nous avons tenue le 14 avril dernier, ils ne sont malheureusement pas venus défendre leur point de vue. J'ai discuté avec eux et je leur ai dit que je préférais une entente de gré à gré. Je leur ai parlé d'expropriation parce que les discussions ne peuvent durer indéfiniment.»

 

Faute d'une entente «à l'amiable», la Ville a finalement repris le dossier. Le 28 avril dernier, le conseil municipal a autorisé la démolition de tous les bâtiments du boulevard Saint-Laurent situés du côté ouest entre la rue Sainte-Catherine et le Monument-National, incluant ceux qui ne sont toujours pas vendus. À moins d'une recommandation contraire de l'Office de consultation publique, et en admettant que celle-ci soit acceptée par les élus, cela signifie que les Mohicans seront expropriés avant longtemps pour permettre la mise en chantier du Quadrilatère Saint-Laurent.

 

Cela n'est pas sans inquiéter M. Zomboulakis, qui devra céder son commerce et une bonne partie de sa vie.

 

«J'ai passé 33 ans ici. J'ai commencé comme serveur et j'ai réalisé mon rêve en devenant propriétaire de club. La Ville, qui est supposée nous protéger, veut me déloger contre mon gré. Depuis quand faut-il tuer le plus vieux pour que le plus jeune puisse grandir? Ce n'est pas comme ça qu'on fait l'Histoire.»

 

- Avec la collaboration de Mario Cloutier

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Publié le 16 mai 2009 à 05h00 | Mis à jour à 09h11

Last call pour le Red Light

 

des institutions comme l'épicerie arabe Importations Main, le Montréal Pool Room et le Café Cléopâtre pourraient disparaître, pour faire place à de nouveaux commerces tendance, branchés et équitables.

 

 

«Il y a beaucoup de mythes entourant le boulevard Saint-Laurent, mais disons-le, ça n'a jamais été un endroit pour les sorties en famille, soutient M. Yaccarini. Certainement pas maintenant, pas plus que lorsque c'était un secteur louche. On veut redonner le goût aux Montréalais d'y aller, qu'ils s'y retrouvent et le redécouvrent. On travaille aussi sur un centre d'interprétation qui rappellera l'histoire du Red Light.»

 

Nice. C'est pas un endroit pour sortir en famille, so what?

 

Un seul Plateau, c'est en masse.

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Nice. C'est pas un endroit pour sortir en famille, so what?

 

Un seul Plateau, c'est en masse.

 

Honnêtement, je ne comprend pas trop votre attachement au Red Light tel qu'il est actuellement: c'est sale, en mauvais état, plein de terrains vagues, les rares bâtiments qui restent sont au 3/4 abandonnés, le quartier est livré aux saoûlons et drogués qui fréquentent le petit parc en face du Monument National. N'importe quel développement ne peut, franchement, qu'être une amélioration!

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Personne ici veut protéger les briques pourrites de cette rue, c'est l'essence de ce quartier que les gens ont à coeur.

 

Et c'est pas une rue de commerces équitables qui va aider à sauvegarder cette essence:rolleyes:

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Personne ici veut protéger les briques pourrites de cette rue, c'est l'essence de ce quartier que les gens ont à coeur.

 

Et c'est pas une rue de commerces équitables qui va aider à sauvegarder cette essence:rolleyes:

 

Tout à fait d'accord avec toi. C'est l'essence et l'esprit du quartier qu'il faut conserver parce qu'il n'en existe pas d'autre comme ça à Montréal. L'aseptisation de la rue St-Laurent ne serait pas une bonne chose, il y a déjà la Place des Arts, le Complexe Desjardins et le complexe Guy Fravreau, tous tout près, qui sont des endroits complètement aseptisé surtout qu'avec le Théatre du Nouveau Monde et le nouvel édifice écologique le coin va manquer un peu d'authenticité.

 

Il faut absolument qu'ils intègrent les facades et certains commercent dans le nouveau développement sinon je prédis un échec.

 

Il est vrai que le coin est un peu sale, malfamé, dangeureux la nuit mais je suis sur qu'avec l'arrivée du 2-22 et de l'édifice au dessus de la station de métro St-Laurent le tout va s'améliorer sinon la clientèle de banlieue ne viendra pas et cette clientèle est aussi celle qui adore prendre un hot-dog ou une simple marche dans cet endroit glauque à la recherche d'un peu de ''d'exotisme''. J'en suis un.

 

N'essayez de me trouver autour de la Place Bonaventure...C'est mort, c'est plate, c'est aseptisé et ça n"a aucun cachet.....mais pour une promenade sur la Main....juste pour satisfaire ma curiosité......n'importe quand !

 

D'ailleurs j'y suis allée aujourd'hui avec ma soeur....elle était décue de constater que la Frite dorée était fermée. Elle ne comprenait pas pourquoi ertains voudraient démoilir tout et construire un édifice que l'on peut trouver n'importe ou dans n'importe quelle ville ou banlieue.......

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je réalise, avec cette subtile opération immobilière, que les lieux de diffusion suivants disparaissent :

- Café Cléopatre (culture alternative : SPASM, Cabarets Bio-dégradables, Kinos, Total Crap, etc.)

- Les Katacombes (le seul bar/salle de spectacle all ages du centre-ville? musiques hardcore, punk, metal, etc.)

- Club Opera (musique House, plus grande discothèque de Montréal?)

- Les Saints (nouvelle salle de spectacle très très achalandée)

 

en plein quartier des spectacles, c'est complètement absurde!! est-ce que des mesures sont prises pour loger, relocaliser ou indemniser à 100% ces établissements?

 

est-ce que ceux qui disent qu'il n'y a rien dans ce quadrilatère sont incultes et aveugles à ce point? il semble que oui.

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D'ailleurs j'y suis allée aujourd'hui avec ma soeur....elle était décue de constater que la Frite dorée était fermée.

 

QUOI!!!!!!!!!!!!!!!!!!!:eek: :eek: :eek:

 

Es tu sérieux?? Es ce une fermeture temporaire? Pourtant, j'étais à la Frite Dorée il y a 3 semaines de cela, et il n'y avait rien qui pouvait nous laisser croire que cet établissement allait fermer!!

 

J,espère vraiment que c'est temporaire...ou bien qu'il déménage dans un autre endroit pas trop loin!

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juste pour donner une idée de l'activité qui règne :

Katacombes : http://www.myspace.com/katacombes

Cléopatra : http://www.voir.ca/infocenter/venue.aspx?zone=1&section=6&venue=5825

Opéra : http://www.operamtl.com/

Les Saints : http://www.saintsmontreal.com/

 

donc ceux qui parlent juste de façades «pourrites» et de junkies ne connaissent pas bien la réalité.

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non Habsfan, l'immeuble a été jugé dangereux par les pompiers ?? et c'est dorénavant condamné.

 

Je ne comprends pas comment quelqu'un ( Yacarrini) peut arriver, et en quelques semaines , imposer sa vision du centre-ville à la population entière...

 

 

Ses principaux arguments sont que ce coin est déglingué et n'est pas une sortie familiale. Tout à fait d'accord, cet endroit est plutôt pour les jeunes adultes en quête de nuit nocturne.

 

Surtout qu'il nous propose un immeuble absolument affreux, sans saveur, un bloc tout droit sorti d'un cauchemar de banlieue.

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