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Le «modèle» finlandais: des leçons pour le Québec?

 

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Édition du samedi 28 février et du dimanche 01 mars 2009

 

L'actuelle période d'incertitude économique suscite des questions sur le rôle de l'État et le maintien d'un équilibre harmonieux entre le développement économique et social. Un examen de l'expérience finlandaise offre dans ce contexte des leçons qui pourraient inspirer le Québec, notamment au chapitre de l'éducation et de l'innovation.

 

La mesure du succès

Les pays nordiques, selon le jugement du réputé économiste Jeffrey Sachs, «ont réussi à combiner une forte protection sociale avec de hauts niveaux de revenus, une croissante économique forte et une grande stabilité macroéconomique. Ils respectent également les critères les plus élevés en matière de gouvernance». Il convient de se demander comment ces pays ont atteint ces objectifs. L'examen d'un cas moins connu que l'emblématique modèle suédois, celui de la Finlande, est éclairant. La réussite de ce pays suscite d'ailleurs l'intérêt des Suédois eux-mêmes.

 

Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a récemment fait l'éloge des politiques économiques de la Finlande en disant qu'elles représentaient «un modèle non seulement pour l'Europe mais pour le monde entier».

 

Les Finlandais ont dû composer avec des circonstances difficiles au début des années 90, soit une récession doublée de l'effondrement de leur plus important marché, l'Union soviétique. La Finlande a pourtant retrouvé rapidement le chemin du progrès au point de devenir une référence et un modèle de réussite pour les Scandinaves eux-mêmes. Quels sont donc les fondements du «modèle» finlandais et à quelle aune peut-on juger son succès?

 

L'équilibre paraît être la clé du succès. Divers classements montrent que la croissance économique n'est pas incompatible avec la poursuite d'objectifs sociaux. NationMaster (2007), par exemple, accorde le premier rang à la Finlande en matière de développement technologique, de capacité concurrentielle, de développement culturel et de transparence des décisions publiques.

 

Les conditions de la réussite

 

La prospérité finlandaise repose principalement sur l'innovation et la compétitivité de son secteur d'exportation. La Finlande se situe au premier rang mondial pour le nombre de chercheurs par habitant et vient de remplacer la Suède au premier rang pour la part de son PIB consacrée à la recherche et au développement (4 %). Le système institutionnel appuyant cet effort en matière d'innovation est imposant et comprend notamment l'Académie de Finlande, l'Agence finlandaise de financement de la technologie et de l'innovation (Tekes), le Centre finlandais de recherche technologique (VTT) et le Fonds finlandais pour l'innovation (SITRA).

 

La performance finlandaise au chapitre de l'innovation repose sur un système d'éducation considéré par plusieurs comme le meilleur au monde. Les élèves finlandais se classent régulièrement en tête des épreuves internationales de lecture, de sciences et de mathématiques. Cette réussite s'explique selon plusieurs par la capacité du système scolaire finlandais à former et à recruter des enseignants extrêmement compétents. Le rendement du système d'éducation finlandais est à la mesure de la valorisation de la profession d'enseignant dans ce pays.

 

L'originalité finlandaise se manifeste aussi sur le marché du travail. La Finlande se classe notamment au premier rang en matière de protection contre les congédiements illégaux et au deuxième rang relativement à la sécurité économique de ses travailleurs et à la formation de sa main-d'oeuvre. La vitalité du mouvement syndical finlandais n'a pas constitué un frein à la croissance. Le patronat et les syndicats reconnaissent la nécessité de s'adapter à l'évolution technologique et d'assurer aux employés une formation adéquate pour s'y adapter.

 

Le rôle de l'État

 

La confiance relativement élevée envers le gouvernement finlandais a permis à l'État de faciliter la concertation entre les acteurs sociaux. Une gestion financière prudente a fait le reste. Les programmes sociaux finlandais se sont développés en fonction de la croissance de la richesse collective et de la capacité financière du gouvernement.

 

L'État finlandais a joué un rôle important dans la promotion de la culture et de l'identité nationale, de même que dans la promotion de l'éducation et de l'innovation. Il a pu s'appuyer sur un large consensus reconnaissant le bien-fondé d'une fiscalité progressive visant à assurer une protection sociale adéquate pour les citoyens et à réduire les inégalités. Des services de garde de qualité ont facilité la participation des femmes au marché du travail et contribué à faire en sorte qu'elles soient aujourd'hui les plus scolarisées et les mieux rémunérées d'Europe. Le bilan de l'expérience finlandaise présente aussi ses zones d'ombre. Les problèmes sociaux n'y sont pas absents (consommation élevée d'alcool, taux élevés d'homicides et de suicides), mais le bilan finlandais en matière de santé et de gestion des problèmes sociaux reste extrêmement positif.

 

Les leçons à tirer

 

L'originalité du modèle finlandais repose sur l'équilibre entre les exigences de la compétition internationale et les impératifs du développement social. L'État finlandais garantit une protection exemplaire à ses citoyens face aux aléas de l'économie, mais son rôle essentiel consiste à leur assurer une sécurité durable en facilitant leur adaptation au changement par un soutien systématique à la recherche et à l'innovation.

 

Le développement économique et social du Québec passe par un appui vigoureux du gouvernement à l'innovation et au développement technologique. Cette politique ne produira les fruits escomptés que si le système d'éducation québécois dispose de ressources adéquates qui devront servir prioritairement à améliorer la formation, le recrutement et les conditions de travail des enseignants. Le Québec ne parviendra à atteindre cet objectif que si l'éducation est au coeur de son projet de société. C'est à cette condition que les enseignants québécois pourront donner leur pleine mesure et que le système d'éducation du Québec deviendra l'un des meilleurs au monde. Il s'agit là sans doute de la principale leçon que le Québec pourrait tirer de la réussite finlandaise.

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Non merci.

 

C'est un non pourquoi. Ça prendrais un peu d'explication!

 

Parce que le taux de suicide y est élevé? C'est acceptable ou non à ton avis? Faudrait se demander si c'est vraiment en lien avec ça d'ailleurs, c'est peut-être dû aussi à d'autres causes (prévalence de la dépression, nordicité, etc.)?

 

Parce que les finlandais ont un moins gros PIB que d'autres? C'est une priorité pour toi d'être dans le top du classement? Qu'est-ce que ça a comme impact sur la vie des Finlandais par rapport à d'autres pays?

 

Parce qu'elle a un taux de taxation semblable à celui du Québec? C'est bien? c'est mal?

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C'est un non pourquoi. Ça prendrais un peu d'explication!

 

Parce que le taux de suicide y est élevé? C'est acceptable ou non à ton avis? Faudrait se demander si c'est vraiment en lien avec ça d'ailleurs, c'est peut-être dû aussi à d'autres causes (prévalence de la dépression, nordicité, etc.)?

 

Parce que les finlandais ont un moins gros PIB que d'autres? C'est une priorité pour toi d'être dans le top du classement? Qu'est-ce que ça a comme impact sur la vie des Finlandais par rapport à d'autres pays?

 

Parce qu'elle a un taux de taxation semblable à celui du Québec? C'est bien? c'est mal?

Je trouve qu'on est déjà trops socialiste ici, et le "«modèle» finlandais" ne nous aiderons pas a aggrandir notre économie.

 

Il semble d'avoir un corrélation entre les systèmes de grand gouvernement gauche et le suicide (9 des les 10 en haut sont des pays anciennement communiste, et l'autre c'est la Finlande. Le taux de la suicide est moitié aux Etats-Unis, ou l'état ne controle pas 50% de l'argent de ces citoyens.

 

Si le gouvernement prend la majorité de mon salaire (que je méritera moi même pour avoir travaillé fort) pour des programmes sociales de luxe, je penserait moi aussi à sauter devant un autobus.... Mais oui, il n'y a pas que les impots qui font que les suicides sont hautes. Toute ces pays sont plus ou moins dans le nord ou c'est facile d'être en dépression à cause de l'hiver prolongé.

 

Le fait d'avoir un moins gros PIB est aussi une problème, "spreading the wealth around" ne créer pas plus de richesse. (et sur un site de gratte-ciels, on doit être d'accord que c'est les gens/compagnies riches qui construisent 95% des gratte-ciels. Tu ne trouvera pas des gratte-ciels à Helsinki - ou avec leur système de taxe, il n'y a pas vraiment de gens riches). Je ne peux pas penser d'un compagnie multinationale finlandais non plus sauf Nokia.

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La liste des entreprises publiques finlandaises dans le top 2000 mondial de forbes. Il y a en a 16, pas mal pour un pays de 5 M. Le canada en compte 59.

 

69 Nokia Finland Technology Hardware & Equip 74.54 10.52 52.62 145.66

380 Sampo Finland Insurance 7.47 4.89 36.27 15.71

393 Fortum Finland Utilities 6.54 2.27 25.80 37.29

761 Neste Oil Finland Oil & Gas Operations 17.67 0.84 7.10 9.04

806 Stora Enso Finland Materials 19.52 -0.31 22.26 9.94

824 Outokumpu Finland Materials 10.09 0.93 8.63 6.92

871 UPM-Kymmene Finland Materials 14.65 0.12 19.95 8.94

929 Metso Finland Capital Goods 9.12 0.56 7.46 7.44

1161 Kesko Finland Food Markets 13.92 0.42 5.98 4.49

1189 Rautaruukki Finland Materials 5.66 0.67 4.18 6.13

1228 OKO Bank Finland Banking 3.93 0.31 37.82 3.57

1334 Wärtsilä Finland Capital Goods 5.49 0.38 5.37 6.62

1354 Kone Finland Business Services & Supplies 5.95 0.26 3.27 8.88

1746 M-real Finland Materials 6.48 -0.28 7.58 1.27

1773 YIT Group Finland Construction 5.41 0.33 3.55 3.19

1837 SanomaWSOY Finland Media 4.27 0.35 4.60 4.13

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Je trouve qu'on est déjà trops socialiste ici, et le "«modèle» finlandais" ne nous aiderons pas a aggrandir notre économie.

 

Le taux de la suicide est moitié aux Etats-Unis, ou l'état ne controle pas 50% de l'argent de ces citoyens.

 

Si le gouvernement prend la majorité de mon salaire (que je méritera moi même pour avoir travaillé fort) pour des programmes sociales de luxe, je penserait moi aussi à sauter devant un autobus....

 

Le fait d'avoir un moins gros PIB est aussi une problème, "spreading the wealth around" ne créer pas plus de richesse.

 

La Finlande a une approche très pragmatique du socialisme. L'impôt élevé et les mesures sociales ne sont pas perçues comme du luxe mais bien comme une nécessité. Ils ont nécessairement compris, par exemple, que la richesse se crée par un peuple éduqué (d'où l'école accessible).

 

Par ailleurs, en créant de la richesse, ils font en sorte que celle-ci se répartisse mieux, essayant d'atténuer les inégalités sociales. Résultats: moins d'argent à consacrer aux programmes sociaux, la majorité des gens étant capable de subvenir à leur besoins, même le plus pauvre des travailleurs.

 

Est-ce qu'il y a des riches en Scandinavie? Certainement.

 

Hors, dans les pays anglos-saxons, nous tendons à croire que les impôts sont une sorte d'expropriation (ce qui n'est pas faux, par ailleurs) et que de l'éviter ne peut que nous faire du bien. Or, on voit ce que ça fait, des programmes importants sous-financés et personne pour y mettre une cenne parce que personne ne veut payer personnellement.

 

Fin de la parenthèse, le taux de suicide est plus bas dans les pays où l'intervention de l'État est réduite, mais le taux de meurtre y est plus élevé...

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Non, mais vous ne l'avez pas pantoute. La question fondemmentale est la suivante: est-ce que le modèle finlandais produit de meilleurs joueurs de Hockey que le Québec?

 

:rotfl: :rotfl: :rotfl::silly:

 

Toi t'a compris c'était quoi l'essence même du débat. Ça fait toujours du bien un peu d'humour, ça manque parfois à mtlurb. Merci :)

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