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Né entre les rapides

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Tout ce qui a été posté par Né entre les rapides

  1. Est-ce que dans ton souvenir des années 1990 une baisse de l'immigration avait été un facteur déterminant des "pancartes à louer partout" ? Pour ma part, ce que je retiens surtout de cette période, c'est la récession "made in Canada" provoquée par une hausse des taux d'intérêts motivée (décidée) par une volonté de contrer les effets inflationistes (en apparence) de l'introduction de la TPS sous le gouvernement Mulroney. C'était "made in Canada" aussi au sens où il n'y avait pas de récession parmi nos principaux partenaires commerciaux. Récession: baisse de la demande globale, de l'emploi et de l'immigration nette. Cette dernière avait été une conséquence, pas la cause première, mais il est incontestable que tout s'enchaîne. Au cours de la prochaine année, il sera intéressant de découvrir 1) l'ampleur du retour souhaité des étudiants et des touristes, 2) d'une différence s'il y a lieu entre l'état du marché résidentiel locatif de Toronto (pas affecté par "Legault") et celui de Montréal, et 3) d'une différence entre l'état du marché résidentiel au centre en comparaison avec la périphérie dans toutes les grandes villes. Mises ensemble, ces découvertes contribueront à attribuer plus correctement à une hypothétique baisse de l'immigration au Québec la part qui lui revient des pancartes à louer.
  2. Hopefully, you know the rules but (you) are just having fun stirring the pot. If you want the rules to be changed, take another route. The tenants as persons are not to blame: they are just fighting for their own interests. Property owners do just the same in their own ways. Rules as they currently stand may or may not be "appropriate", but the ins and outs ought to be examined closely before any changes are made. Again, as I am arguing within the context of other discussions, Montreal is not unique. Tenants and property owners have competing interests. You will find academics on both sides of the argument. Similarly, narratives based on actual facts/experiences over time can be found to support one's position. Extremes are rarely optimal, whether on the side of total free-for-all or the almighty state deciding everything. And of course, let us not forget that politics is part of the game. If you are in the busines of owning and renting apartments, you know (or should) that it's more complicated than selling clothing for example. But it can be very rewarding too; it is just not for everyone.
  3. C'est qu'il y a deux marchés parallèles, qui se cotoyent et entre lesquels on trouve un certain degré de perméabilité, mais qui sont loin d'être fusionnés. Le premier marché, quantitativement beaucoup plus important, s'adresse aux résidents, la plupart de longue date. Le second marché s'adresse principalement aux occupants transitoires, comme les étudiants et les touristes, de même que les immigrants tout récents, ainsi que les personnes aisées, qu'elles soient d'ici ou d'ailleurs. La zone de perméabilité concerne les logements qui peuvent être occupés par l'une ou l'autre clientèle; généralement des constructions récentes affichant des prix très supérieurs à la moyenne des logements existants dont la majorité sont soumis à un contrôle des loyers (lequel contrôle peut parfois être "contourné", comme on sait). Je suis persuadé que le taux de vacances de 10% (si c'est exact) est largement le fait des logements s'adressant au "second marché". Mon opinion serait consistante avec le fait qu'on observe une pénurie de logements à prix abordable, et que la "crise du logement" se trouve dans ce créneau. S'il s'avérait que le marché des occupants temporaires ne reprenait pas sa taille pré-covid, une plus grande perméabilité se produirait (voir aussi des éléments de ma réponse à andre md ci-dessous). "Ils" (tu veux dire des propriétaires) vont attendre de voir si leurs clients traditionnels seront de retour bientôt. Ils ne sont pas présentement disposés à demander beaucoup moins et signer des baux qui les lieraient pour longtemps à ce trop faible niveau pour eux. C'est seulement si la demande pour leurs logements ne reprend pas qu'ils se résoudront à baisser les prix. Mais dans ce cas, la rentabilité ne serait pas au rendez-vous pour attirer de nouveaux investissements privés, parce que les coûts sont très élevés. Pour les logements déjà construits, ils viendront bien à être occupés, mais ce seront les derniers. Dans les grandes villes du monde, le phénomène des nombreux logements inoccupés alors même qu'il existe une crise du logement, est courant, pour ne pas dire généralisé. Ce n'est peut-être pas une fatalité, mais personne n'a encore trouvé de solution efficace (il peut y avoir des surtaxes, mais ça ne semble pas suffire). D'autre part, il est évident que les gens (très nombreux) qui n'ont pas les moyens de "payer des loyers de 2000$" ne le feront pas. On pourra discuter des avenues de solution une autre fois.☺️
  4. Certes, mais il arrive que des prolongements antérieurement planifiés/annoncés, et qui ne sont pas (encore) réalisés, s'avèrent en rétrospective comme n'étant pas les plus avisés/performants/structurants/urgents. Les "plans" illustrés sur les messages précédents montraient des prolongements prévus seulement sur l'Île de Montréal, et ne comportaient aucune nouvelle ligne desservant le centre-ville -- négligeant la possibilité (avérée plus tard) d'une surcharge de la ligne orange, et ignorant aussi les tendances lourdes de déploiement spatial de l'agglomération et des principaux flux de déplacements. Un projet majeur (qui n'était pas prévu) renforcera radicalement la capacité et la couverture territoriale du TEC lourd; ce projet, c'est le REM 1. Je n'ai aucun doute que son impact sera très supérieur à tous les prolongements prévus mais non réalisés du métro sur l'Île de Montréal. "Watch and learn"? -- Ce n'est pas uniquement une histoire de procrastination: c'est autant une histoire de virages intelligents quand on s'aperçoit à temps que l'on ne se dirigeait pas dans la bonne direction. You want to watch out for something? -- Wait till after the next provincial elections. No major decisions are expected to be taken until then, including in regard to the REM de l'Est. Meanwhile, expect rounds of consultations and studies, as well as, in the months preceeding the elections, a flurry of new proposals from both the opposition parties and the current government. The day of reckoning will come somewhere between December 2022 and March 2023, which is not really a bad thing, considering that construction activities will still be at a record high in the meantime (i.e. not much opportunity to undertake additional projects), and that the big picture in terms of both the needs for transportation infrastructure and the financial capacity to carry them will have become clearer. Learn to value prudence; don't crave for spectacular fireworks that end up with lots of ashes on the streets and a depressed, grey sky for a decade or two -- something that you and I and many others have witnessed in the past.
  5. (ci-dessus un extrait de l'article cité) 1) Est-ce à dire que si le logement avait été dès le début un objectif de premier ordre dans le projet on ne se serait pas heurté aux mêmes obstacles? J'en doute. La seule différence probable, c'est que certaines options (ou versions) du projet n'auraient pas vu le jour. 2) En quoi "un vrai débat public" aurait-il résolu les problèmes inhérents au site? Aussi, j'aimerais découvrir la définition de ce que constitue un vrai débat public dans le contexte de l'examen de ce projet. A ma connaissance, rien n'a empêché toutes les voix qui le souhaitaient de se faire entendre publiquement, même si ce n'était pas dans un cadre formel. J'aurais préféré une intervention de ce professeur (ou d'un autre) plus spécifique quant aux moyens de concilier des fonctions urbaines différentes qui se jouxtent (qui sont à proximité l'une de l'autre).
  6. Implicitement, on laisse entendre que des limites de hauteur sensiblement plus élevées ne seraient pas à l'échelle humaine, ce qui est contestable et remet en question la désirabilité des immeubles résidentiels en hauteur qu'on retrouve principalement au centre-ville et à ses abords. C'est un choix qui va à l'encontre de l'objectif d'amener une population beaucoup plus nombreuse à proximité du centre des affaires. L'atteinte de cet objectif aurait sensiblement diminué le besoin de déplacements motorisés (auto ou métro); beaucoup plus l'auraient été par des modes "actifs" (marche et vélo), pour ceux qui privilégient ce mode de vie. Pour compenser l'insuffisance de logements au centre, il en faudra davantage sur des sites plus éloignés nécessitant le recours à des transports motorisés. Ces nouveaux sites idéalement de moyenne et haute densité ne pourront pas pour la plupart être situés dans le noyau urbain parce que celui-ci est déjà construit, essentiellement de densité modeste (duplex et triplex), ou bien parce que les terrains présentement vacants sont contaminés (nécessitant une coûteuse remise en état) ou situés à proximité d'activités polluantes et/ou bruyantes. Les quelques espaces sur l'Île de Montréal qui ne souffrent pas de ces déficiences sont très loin du centre, plus loin que plusieurs sites en "banlieue" proche déjà desservis par le métro ou le REM. Les sites dans Ville-Marie ont l'immense avantage, outre la proximité du centre des affaires, d'offrir potentiellement des vues très prisées sur le fleuve Saint-Laurent dans sa partie la plus spectaculaire. En particulier, les étages supérieurs des hautes tours auraient fait fi des nuisances visuelles associées aux voies ferrées qui bordent le fleuve. Car il faut bien réaliser que "l'accès à l'eau", c'est d'abord un accès visuel, pas un accès à la baignade et à des activités nautiques de loisir. "L'échelle humaine" qui a été privilégiée pour le redéveloppement des sites sus-mentionnés a l'avantage de conserver une continuité avec les quartiers adjacents: ce n'est pas négligeable, et c'est probablement ce qui a incité les résidents de ces quartiers à militer dans ce sens. La vision d'une forêt de hautes tours les séparant mentalement du fleuve ne leur convenait pas. Pour les quelques milliers de futurs résidents du secteur transformé, le résultat sera excellent. C'est seulement la future distribution géographique de la population dans l'agglomération qui sera "affectée", au sens de différente de ce qu'elle aurait été avec des hauteurs permises beaucoup plus élevées. Dernier point: une conséquence prévisible du choix est que le redéveloppement complet du secteur devrait être complété plus rapidement, compte tenu de la capacité d'absorption (annuelle) de nouveaux logements dans un secteur, qui est somme toute limitée. De plus hautes tours auraient été plus longtemps entourées de terrains vagues. J'en conclus que c'est un choix qui se défend, comportant ses avantages et ses désavantages. On sera mieux en mesure d'en juger dans 20-30 ans, principalement en fonction de l'ampleur de la croissance démographique qui se sera produite entretemps.
  7. (Pour ceux qui n'auraient pas suivi les messages précédents, nous discutons du pont tournant sur le canal Lachine) Deux images contrastées. L'une, c'est le guerrier saisi en pleine action tournante et immortalisé dans cette position. L'autre, c'est le guerrier embaumé en position retournée dans son cercueil avec de beaux habits neufs, l'air paisible. Le premier est maintenant tout rouillé, tandis qu'on a refait une beauté au second, avec une belle peinture neuve. Ou une photo de Maurice Richard étendu de tout son long sur la patinoire mais l'air vainqueur après avoir marqué un but spectaculaire. Ou une autre photo le montrant en complet cravate, entouré de sa famille et arborant un sourire timide.
  8. Dans sa position actuelle, la postérité devinera facilement et pour toujours que ça avait été un pont tournant. S'il avait été remis dans la position permettant le franchissement du canal et laissé en permanence dans cet état, on l'aurait pris pour un vieux pont ordinaire. Laquelle des deux positions est la plus évocatrice d'une époque révolue?
  9. Peut-être du point de vue sportif, voire même économique, mais le "bon sens" mesuré ou défini en termes de température ambiante extérieure exclurait d'emblée Las Vegas et Tampa Bay fin juin début juillet. Or la probabilité que la finale se joue en ces deux clubs est élevée; après le hot-dog steamé, vive le hockey steamé. Mais il y a peut-être un bon côté à cela: le réchauffement climatique pourrait avoir pour effet de ralentir, peut-être même de renverser la tendance de la LNH à choisir des villes "sudistes" pour ses expansions. Après Seattle, accueillons la Ville de Québec, Portland, Anchorage, Halifax, Kelowna et Saskatoon!
  10. A la vue de ces photos, mon Martien* a eu l'impression qu'on se trouvait à proximité d'un quai maritime -- des containers de Maersk Sealand, Hamburg Süd, Cosco. Il m'a fallu lui expliquer qu'à Montréal, on a trouvé un second usage aux containers -- servir de barrière anti-bruit, comme on l'a fait aussi pour la reconstruction d'un tronçon de l'A-15. Je ne sais pas si ces containers étaient en fin de vie, sinon ils vont s'ennuyer longtemps des effluves marines. Et pour les humains qui habitent juste en face, j'espère que cela les inspirera un peu, comme rêver que de l'autre côté mais hors de leur vue se cache le fleuve ou la mer. * Ce personnage apparaît de temps en temps dans mes messages: apprenez à mieux le connaître!
  11. (extrait du message) Excellent! - À ce rythme, on arrivera en Chine via le centre de la Terre dans une trentaine d'années, ce qui nous permettra de découvrir un Quartier chinois authentique! Il ne restera plus qu'à en construire une réplique à Montréal. Mais attention: le territoire chinois abrite manitenant un grand nombre de répliques de bâtiments et de villes occidentales célèbres; il ne faudrait surtout pas se tromper. Mieux encore: peut-être que nos valeureux explorateurs montréalais "tomberont" (par en-dessous...) sur un quartier qui ressemble en tous points à Brossard ou bien à Griffintown, simplement parce que les publicités diffusées en Chine sur les opportunités immobilières dans la région de Montréal ont donné à certains l'idée d'en construire des "pareilles" chez eux. Malgré les apparences, ce message est mi-sérieux et aborde directement le sujet en titre de ce fil. Il nous met en garde contre une tentative d'imitation d'une réalité qui est largement révolue, à l'exception des véritables trésors architecturaux anciens qu'on trouve en Chine et qu'on serait parfaitement incapable de reproduire. L'expression "Le monde est à l'envers" prend tout son sens quand chacun essaie d'imiter ce qu'était l'autre, ou au moins la perception qu'on en a. Heureusement, avec deux millions de CAD, on n'ira pas loin dans notre tentative. Ouf.
  12. A la fin de ce message, je me permettrai une petite glissade sur le terrain politique. Mais avant d'y arriver, voici quelques interrogations: - Est-ce que la Ville a une idée claire de ce qu'elle cherche à accomplir? Etant depuis Jean Doré la ville-reine de la consultation, a t-elle déjà consulté les Montréalais à ce sujet? - J'ai ma propre opinion sur l'avenir de ce secteur (je n'ose pas dire "quartier"), mais ça importe peu: ce sont les voeux de tous les Montréalais intéressés qui comptent. - Dans l'article du journal LAPRESSE cité par @acpnc, je découvre des déclarations de la mairesse qui me font sourciller, par exemple " Le Quartier chinois de Montréal est un joyau et une source de fierté", et " Le Quartier chinois est aussi un pôle touristique important pour Montréal et le Québec". Vraiment? Puis "La Ville peut agir..." et "La Ville de Montréal pourrait aussi décider...". Peut et pourrait: fort bien, mais le fera t-elle? Et finalement "La pandémie a causé une onde de choc dans la communauté". Est-ce à dire que tout allait bien jusqu'à ce moment? Ce n'est certainement pas l'impression que j'avais ressentie lors de ma dernière visite, qui n'était pas ma destination mais simplement un lieu de passage à pied entre le Vieux-Port et le Mont-Royal. PO --- Des annonces en fin de mandat: douteuses. Certaines annonces insignifiantes de surcroît: est-ce que ça marche? À ce rythme, on va rire souvent d'ici les élections. Il ne reste pas beaucoup de temps avant les vacances d'été durant lesquelles les gens, surtout cette année, voudront s'intéresser à autre chose. Ça peut vouloir dire que plusieurs intentions de vote se seront cristalisées d'ici septembre. J'aurais préféré des discours faisant resssortir les enjeux fondamentaux sur lesquels les deux principaux candidats ont présumément des positions diamétralement opposées, au-delà des habituelles déclarations d'amour envers leur ville.
  13. (extrait de l'article cité) Un facteur important ayant contribué à ces bons résultats est le même que celui qui a propulsé les performances des banques: une forte diminution des provisions pour pertes qui avaient été inscrites l'an dernier, quand les perspectives économiques étaient très sombres. On s'attendait à perdre beaucoup d'argent, ça ne s'est pas produit. En d'autres mots, c'est une opération comptable, qui est toutefois parfaitement légitime. Pour mieux apprécier les performances des uns et des autres, je comparerais les résultats produits à la même date en 2019 et en 2021.
  14. C'était peut-être la meilleure solution pour desservir Terrebonne/Mascouche, AVANT que le gouvernement de l'époque ne décide plutôt d'investir une fortune dans l'actuelle ligne Mascouche, qui a révélé depuis ses insuffisances, encore accentuées par sa récente "coupure". Mais aujourd'hui, opter pour le tracé empruntant la voie ferrée qui passe par l'est de Laval (et qui rejoint la ligne Saint-Jérôme au site dit "Saint-Martin Jonction") nécessiterait d'importants investissements (même si probablement moins, en dollars d'hier, que ceux consacrés à l'autre projet). Je ne crois pas que le gouvernement ait de l'appétit pour des investissements majeurs supplémentaires dans le cadran nord-est de la RMR. Une autre solution (jamais parfaite) consisterait à établir un point de correspondance à Pointe-aux-Trembles entre le tronçon raccourci du Tdel'E et le futur REM de l'Est. Pour les usagers en provenance de Mascouche/Terrebonne/Charlemagne/Repentigny, ça impliquerait une correspondance supplémentaire par rapport au tracé original du Tdel'E, mais en compensation, la vitesse de parcours sur le long tronçon à Montréal serait beaucoup plus élevée, avec au total un gain potentiel de temps, sans oublier de plus nombreuses opportunités de destinations intermédiaires dans l'est de Montréal.
  15. (ci-dessus un extrait de l'article cité) 1) Bien d'accord avec le thème principal -- "Le chemin de la relance passe par l'investissement". Ça tombe bien, le coût du capital (i.e. le taux d'intérêt est à son plus bas). Il s'agit essentiellement de mobiliser le capital disponible, ce qui est facilité par la présence active de la CDPQ, d'Investissements Québec et du Fonds FTQ (et d'autres). 2) En ce qui a trait à la productivité exprimée en PIB par heure travaillée, il est évident qu'un ratio capital/travail plus élevé va de pair (ceteris paribus) avec un résultat plus élevé. J'accepte qu'on veuille mettre l'emphase sur ce point en disant que "...la réponse (à ce problème) tient à un mot: investir", mais c'est seulement une dimension. C'est pourquoi je choisis d'ajouter qu'il faut aussi être plus sélectif quant aux secteurs d'activités qui seront favorisés. Certains secteurs sont soumis à une plus forte concurrence internationale en provenance de pays où la rémunération est moindre: c'est un bon choix pour ces pays, qui doivent d'abord penser à offrir le plus d'emplois possibles à leurs populations et qui ont moins les moyens d'augmenter leur dotation en capital. Mais pour un pays riche, c'est faire fausse route que de continuer à appuyer la croissance (ou même simplement le maintien) de ces activités moins productives. 2 bis) Il y a une chose de plus qu'on doit comprendre quand on parle de productivité "exprimée en termes de PIB". Commençons par remplacer le terme "PIB" par "valeur ajoutée"; ça ne change rien au calcul, mais ça facilite la compréhension de ce qui suit. La valeur ajoutée est un calcul économique, pas une description d'une transformation physique. C'est la différence entre le produit de la vente et le coût des intrants. Cette différence est partagée entre la rémunération des travailleurs et celle du capital. Ce qu'il importe de remarquer, c'est que le produit de la vente (prix unitaire x unités vendues) peut varier sans égard à des changements dans la productivité "physique"; ceci parce que le prix de vente est une variable indépendante. Quand le prix de vente diminue, par exemple à cause d'une concurrence internationale accrue, la "valeur ajoutée" dans l'usine québécoise diminue; arithmétiquement, la productivité (en termes monétaire) diminue. Dans un cas contraire, la productivité peut augmenter par le simple fait que le coût des intrants importés diminue, tandis que le prix de vente reste stable. En Alberta ou ailleurs, quand le prix mondial du pétrole brut diminue, la valeur ajoutée baisse, et inversement. Ça s'applique à toutes les productions de biens et de services. 3) En général, on ne peut pas contrôler les fluctuations ci-dessus. Ce qu'on peut faire par contre, c'est de s'orienter vers des productions de biens et de services où les prix élevés permettent une productivité (monétaire) élevée, qui se traduit par une meilleure rémunération du travail (et idéalement du capital, mais c'est un peu différent). 4) Autre point à noter: dans les comparaisons entre provinces et pays, on procède en divisant le PIB total par le nombre d'heures travaillées; pour chaque province ou pays, cette division dissimule évidemment des écarts importants au sein de chaque entreprise et de chaque branche d'activité. Ainsi, un travailleur du Québec et un autre en Ontario qui travaillent tous les deux dans des usines identiques (même technologie, même taille), dans des marchés identiques (même prix du marché pour les produits, même prix des intrants, mêmes coûts de transport etc) auront normalement une productivité identique. L'écart de productivité entre provinces/pays s'explique d'abord par des différences dans la structure de l'économie. 4 bis) On aime bien souvent le cas de l'Allemagne, où 75 % des entreprises seraient "automatisées". Fort bien, mais ça ne fait pas en sorte que la productivité globale soit supérieure. On fait probablement référence à des entreprises manufacturières, pas à l'ensemble des activités économiques. Et encore, être "automatisé" n'est pas un absolu (tu l'es ou tu ne l'es pas): il y a des différences de degré, et d'autres dimensions comme les secteurs concernés, l'intensité en capital, l'accès à des avantages comparatifs naturels, etc. Tout ça pour dire que l'automatisation à tous crins n'est pas la réponse à tout.
  16. Je ne sais pas. Les goûts de la clientèle évoluent aussi. Un restaurant (ou un commerce en général) ne peut pas prospérer en comptant sur les mêmes clients qu'il y a trente-quarante ans, parce qu'ils vieillissent et finissent par disparaître. "Greasy, trashy" me semble dépassé comme recette.
  17. Je reconnais la validité de plusieurs faits que tu énonces, notamment en ce qui a trait à la vétusé de plusieurs hôpitaux à Montréal. Toutefois, il faut reconnaître que 1) D'autres régions, notamment l'Outaouais, sont encore plus mal en point. 2) Le problème ne date pas d'hier; or si on cherche un coupable du côté des choix électoraux, force est de constater que le PLQ pourtant très fort à Montréal et qui a été au pouvoir pendant la plus grande partie des 20 dernières années n'a pas été plus pressé de corriger la situation. 3) Le CHUM et le CUSM, tous deux à Montréal, ont englouti une grande partie des budgets disponibles. 4) Comme je l'ai mentionné dans mon précédent message, ce ne sont pas seulement les habitants de Montréal qui en sont victimes: les banlieusards le sont tout autant; mais il y a plus encore: des résidents de régions situés à deux heures de route de Montréal sont forcés de faire des trajets aller-retour pour recevoir des services qui ne sont pas disponibles chez eux. 5) Quand on consulte régulièrement la liste des hôpitaux de tout le Québec où le taux d'occupation de l'urgence dépasse couramment 100%, on voit bien que l'inégalité dans l'accès aux soins de santé est inégale.
  18. Comme prévu, pour ceux qui en doutaient. Rien de mieux qu'une photo pour le confirmer -- c'est indiscutable.
  19. La réalité, c'est que dans la RMR de Montréal, qui est malheureusement partagée entre cinq régions administratives (et même six si on conçoit une "Montérégie Est" et une "Montérégie Ouest"), la grande majorité des hôpitaux compte tenu de leurs tailles se trouvent sur l'Île de Montréal, qui regroupe pourtant moins de la moitié de la population de la RMR. La conséquence, c'est que de très nombreux banlieusards doivent se faire soigner à Montréal, ce qui contribue naturellement à l'encombrement de ses hôpitaux. Ce sont les citoyens de toute la RMR qui en souffrent.
  20. Merci pour tes explications, qui sont un véritable playdoyer! Rappelons la signification de "Montréal ville UNESCO de design": ce n'est pas une consécration, mais une invitation à bien faire (voir le Rapport d'activité Montréal ville UNESCO de design 2016-2019+, publié en décembre 2020). Le rapport fait état de belles initiatives, et on espère que ça traduira concrètement.
  21. Tu as pourtant atteint ton but parfaitement: en montrant des faits, tu as inspiré des commentaires. Je suis toujours intéressé par les "faits", qui parlent souvent plus éloquemment sous forme d'images plutôt que de mots.
  22. C'est une évocation tantôt amusante tantôt percutante -- que j'aime bien. L'impression qu'une force mystérieuse se serait ingéniée à limiter les ambitions de Montréal. Ce serait une curiosité en soi, mais pas un objet d'admiration. Une ode à la monotonie et à l'uniformité. Mais il doit bien y avoir un moyen de se libérer de ce carcan, sans (que le résultat soit) qu'il ne devienne impossible d'apercevoir la silhouette du Mont-Royal. Constatation: des tours, si hautes soient-elles, mais situées à bonne distance du Mont-Royal, n'entraveraient pas la vue (à moins d'avoir le nez collé dessus). Mais on n'élève pas des tours pour le plaisir: il faut que l'opération soit rentable; une haute tour au milieu de nulle part, loin des sites d'activité intense, perd tout son sens et n'a guère de valeur. Pour faire court, ça veut dire qu'il faudrait favoriser le développement d'un ou de quelques centres d'affaires d'envergure, distincts de l'actuel centre dominant mais efficacement raccordés à ce dernier. Canary Wharf à Londres est parvenu à ce stade; à Toronto, à plus petite échelle, la ligne de métro Younge a permis l'éclosion de centres secondaires le long de son parcours, notamment à Willowdale (North York). Dans la région urbaine de Montréal, il faudrait déterminer quels seraient les sites ayant le plus de potentiel d'assumer un rôle comparable. Il ne suffirait pas de mettre le bout du doigt sur une carte et dire voila c'est ici. Ça prend de bons transports terrestres, une certaine centralité actuelle et potentielle, des investissements initiaux suffisamment importants pour constituer dès le départ une masse critique susceptible d'agir comme aimant pour en attirer d'autres, y compris suffisamment d'espace pour permettre une expansion jusqu'à l'arrivée à "maturité". Je souligne ce dernier point -- l'espace disponible à moyen terme, parce que certains sites apparemment favorables se heurteraient rapidement à des obstacles inhibant leur expansion; par exemple, s'il fallait procéder à des démolitions massives de quartiers établis (ce qu'on a fait dans le passé, mais qui serait certainement inacceptable de nos jours).
  23. Ce serait bien si tu pouvais nous expliquer pourquoi. Sinon on risque de s'imaginer toutes sortes de choses!
  24. Je ne cite que cette partie du message, même si le reste mériterait aussi d'être commenté. Je me demande quelle autre grande ville (en croissance), si on la définit pas son aire urbaine, est encore constituée à 60-70% de ses vieux quartiers. Pour atteindre un tel pourcentage, il faut se rapporter à des limites anciennes, par exemple à l'intérieur d'une enceinte (qui peut avoir été conservée ou supprimée) mais qui marque encore les limites de la municipalité -- par exemple la Ville de Paris en excluant le Bois de Boulogne et le Bois de Vincennes. Mais le véritable Paris inclut tout autant les banlieues proches (=la Petite Couronne) et les banlieues éloignées, tellement que le principal centre d'affaires, La Défense, est situé dans le département des Hauts-de-Seine. Pour Montréal, quelle est ta définition des "vieux quartiers" ? -- Je doute que ce soit uniquement à l'intérieur des Fortifications: trop restreint. Qu'ajoute t-on alors? -- Les quartiers construits avant 1880, 1914, 1939, 1959, avant les fusions successives? Ou si on pose la question autrement, quels (vieux) quartiers façonnent "l'identité" de Montréal? Et plus important encore: quelle que soit la réponse à la question précédente, pourquoi faudrait-il que l'expansion du centre des affaires soit guidée par la morphologie de ses vieux quartiers? Je crois que l'identité d'une ville tient d'abord à ses habitants, ainsi qu'à sa géographie, quand celle-ci est spéciale (i.e. pas au beau milieu d'une plaine sans caractère).
  25. Prenez note que le message suivant est largement une réitération d'une opinion précédemment émise; ceux qui la rejettent d'emblée pourraient ne pas être intéressés à poursuivre la lecture. Jusqu'à nouvel ordre, en d'autres mots jusqu'à ce qu'une décision "finale" soit prise autorisant le début des travaux, je n'exclus pas certaines possibilités (qu'on peut nommer "alternatives" si on veut, bien que la signification soit différente). Avant d'aller plus loin, notons que j'accepte que l'alternative "tunnel sous René-Lévesque" est définitivement exclue. Je remarque aussi comme tout le monde que la CDPQ-i est ferme dans sa conviction qu'un passage en surélévation au milieu de René-Lévesque est la seule qui soit techniquement possible. Par ailleurs, on a vu plus récemment que des voix s'élèvent pour que le long tronçon à l'est du centre-ville jusqu'à Pointe-aux-Trembles soit non pas en surélévation mais en tunnel: il est possible que les objections techniques soient moindres qu'au centre-ville, mais je conçois facilement que les coûts seraient plus élevés. A l'aube de 2023, après les élections provinciales: c'est le moment prévu pour l'autorisation de la construction. La possibilité, c'est que c'est aussi l'occasion de remettre en question le projet tel que conçu: on aura une meilleure idée 1) de la demande de déplacements dans les axes prévus; 2) de la demande de déplacements dans d'autres axes; 3) des coûts et de leur répartition (province, fédéral, ville, usagers); et 4) du contexte budgétaire. Naturellement, il est possible que le projet tel que conçu par la CDPQ-i soit autorisé (y compris diverses améliorations proposées et acceptées suite aux consultations en cours). Mais je pense qu'il est aussi possible que a) La décision soit reportée b) Qu'un projet substantiellement différent soit mis de l'avant, avec ou sans la participation de la CDPQ-i. De nouvelles études seraient nécessaires pour valider (s'il y a lieu) ce "nouveau" projet, qui pourrait être plus modeste dans sa couverture géographique des bassins de population. On tiendrait pleinement compte de la mise en service du SRB Pie IX et du prolongement en cours de réalisation de la ligne bleue du métro jusqu'à Anjou.
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