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Du sable dans l’engrenage de la machine à développer de Devimco

 

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

« Pour prétendre répondre à la crise du logement par la construction d’unités résidentielles, encore faut-il que celles-ci soient réellement habitées par des ménages montréalais », écrivent les autrices.

Dans une grande entrevue publiée dans la section Affaires de La Presse, Serge Goulet, PDG de Devimco, affirme que ses projets immobiliers vont répondre à la crise du logement, réduire l’étalement urbain et l’impact sur les changements climatiques. Nombreuses sont pourtant les voix qui affirment que ce mode de développement — avec l’exemple patent de Griffintown — est en grande partie responsable de la crise du logement, de l’embourgeoisement et de l’exode des familles et populations moins nanties hors des quartiers centraux de la ville. Densifier, oui, mais jusqu’où et pour qui ?

Publié à 12h00

https://www.lapresse.ca/debats/opinions/2022-10-24/replique/du-sable-dans-l-engrenage-de-la-machine-a-developper-de-devimco.php

Karine Triollet et Margot Silvestro Respectivement coordonnatrice, Action-Gardien, Corporation de développement communautaire de Pointe-Saint-Charles et organisatrice communautaire, Clinique communautaire de Pointe-Saint-Charles

À Griffintown, mieux vaut être fortuné et sans enfants

Pour prétendre répondre à la crise du logement par la construction d’unités résidentielles, encore faut-il que celles-ci soient réellement habitées par des ménages montréalais. Or, une étude de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) démontre qu’environ le tiers des logements de Griffintown est utilisé à des fins spéculatives, sur le marché de la location à court terme ou comme résidence secondaire1. Elle révèle également que, durant la pandémie, c’est à Griffintown qu’on a observé la plus forte progression de l’exode vers la banlieue. Difficile d’habiter en famille un quartier en déficit d’équipements collectifs dans un condo exigu…

À Montréal, ce sont les logements abordables et de taille adéquate qui font cruellement défaut. Le dernier épisode du 1er juillet est éclairant : alors que le taux d’inoccupation des logements familiaux abordables était autour de 2 %, celui des logements de luxe dépassait les 7 %.

Le faible pourcentage de logements sociaux inclus dans les projets immobiliers ne répondra pas à la demande. Et après s’être farouchement opposés au Règlement pour une métropole mixte de la Ville de Montréal, la quasi-totalité des promoteurs ont choisi, depuis son entrée en vigueur, de payer une compensation en argent plutôt que de construire du logement social sur site2.

Nos fonds de retraite dans des projets sans acceptabilité sociale

Au bassin Peel, Devimco se targue de compter sur ses partenaires financiers, dont le Fonds immobilier de solidarité FTQ, le Fonds de retraite de la STM et Fondaction (CSN). Une recherche sur la financiarisation du logement par le Collectif de Recherche et d’Action sur l’Habitat met en lumière le rôle croissant de ces fonds d’investissement dans la construction de tours résidentielles luxueuses3. Pour atteindre des cibles élevées de rendement, les promoteurs privilégient les micro-condos et les communautés verticales au détriment de logements correspondant aux réels besoins et d’un aménagement urbain convivial. Avec en prime une pression à la hausse sur les loyers environnants et un embourgeoisement accéléré.

Des fonds de retraite, en premier lieu les fonds syndicaux, ont pourtant entamé une réflexion sur l’investissement éthique et les changements climatiques. À quand une réflexion en profondeur sur leur rôle dans le financement de logements que leurs membres et leurs familles ne pourront jamais se payer ?

De l’urgence d’agir pour contourner les processus démocratiques

Avant même l’adoption d’une planification municipale, Devimco et un consortium de promoteurs occupent l’espace médiatique avec leur « Vision Bridge-Bonaventure », pressant la Ville d’accepter une densité maximum sur les terrains publics et privés du secteur.

Voilà une illustration parfaite de la « stratégie du choc » et de la mainmise des promoteurs sur le développement urbain4. Ils utilisent la rhétorique de la crise et de l’urgence pour accélérer le développement et obtenir des autorisations de zonage. Refusons de leur donner carte blanche, malgré leur discours d’écoblanchiment et de dialogue avec les communautés ! On ne réglera pas la crise climatique avec des tours de béton dans des quartiers ultradensifiés et inabordables.

La Ville de Montréal doit choisir son camp. Pour résorber la crise, elle ne doit pas faciliter, mais au contraire, freiner les ardeurs des promoteurs immobiliers, impliquer les populations dans le développement et concevoir celui-ci autrement que par la lorgnette du profit. Les groupes communautaires et citoyen(ne)s de Pointe-Saint-Charles, réunis autour de la concertation Action-Gardien, seront au rendez-vous pour mettre du sable dans l’engrenage de ces machines à développer trop bien huilées.

1. Consultez l’étude de la SCHL

2. Consultez les retombées du nouveau Règlement pour une métropole mixte de la Ville de Montréal

3. Consultez la recherche du Collectif de Recherche et d’Action sur l’Habitat

4. Lisez « Alerte rouge : stratégie du choc en vue »

5. Lisez l’entrevue avec Serge Goulet, PDG de Devimco

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21 hours ago, acpnc said:

Du sable dans l’engrenage de la machine à développer de Devimco

 

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

« Pour prétendre répondre à la crise du logement par la construction d’unités résidentielles, encore faut-il que celles-ci soient réellement habitées par des ménages montréalais », écrivent les autrices.

Dans une grande entrevue publiée dans la section Affaires de La Presse, Serge Goulet, PDG de Devimco, affirme que ses projets immobiliers vont répondre à la crise du logement, réduire l’étalement urbain et l’impact sur les changements climatiques. Nombreuses sont pourtant les voix qui affirment que ce mode de développement — avec l’exemple patent de Griffintown — est en grande partie responsable de la crise du logement, de l’embourgeoisement et de l’exode des familles et populations moins nanties hors des quartiers centraux de la ville. Densifier, oui, mais jusqu’où et pour qui ?

Publié à 12h00

https://www.lapresse.ca/debats/opinions/2022-10-24/replique/du-sable-dans-l-engrenage-de-la-machine-a-developper-de-devimco.php

Karine Triollet et Margot Silvestro Respectivement coordonnatrice, Action-Gardien, Corporation de développement communautaire de Pointe-Saint-Charles et organisatrice communautaire, Clinique communautaire de Pointe-Saint-Charles

À Griffintown, mieux vaut être fortuné et sans enfants

Pour prétendre répondre à la crise du logement par la construction d’unités résidentielles, encore faut-il que celles-ci soient réellement habitées par des ménages montréalais. Or, une étude de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) démontre qu’environ le tiers des logements de Griffintown est utilisé à des fins spéculatives, sur le marché de la location à court terme ou comme résidence secondaire1. Elle révèle également que, durant la pandémie, c’est à Griffintown qu’on a observé la plus forte progression de l’exode vers la banlieue. Difficile d’habiter en famille un quartier en déficit d’équipements collectifs dans un condo exigu…

À Montréal, ce sont les logements abordables et de taille adéquate qui font cruellement défaut. Le dernier épisode du 1er juillet est éclairant : alors que le taux d’inoccupation des logements familiaux abordables était autour de 2 %, celui des logements de luxe dépassait les 7 %.

Le faible pourcentage de logements sociaux inclus dans les projets immobiliers ne répondra pas à la demande. Et après s’être farouchement opposés au Règlement pour une métropole mixte de la Ville de Montréal, la quasi-totalité des promoteurs ont choisi, depuis son entrée en vigueur, de payer une compensation en argent plutôt que de construire du logement social sur site2.

Nos fonds de retraite dans des projets sans acceptabilité sociale

Au bassin Peel, Devimco se targue de compter sur ses partenaires financiers, dont le Fonds immobilier de solidarité FTQ, le Fonds de retraite de la STM et Fondaction (CSN). Une recherche sur la financiarisation du logement par le Collectif de Recherche et d’Action sur l’Habitat met en lumière le rôle croissant de ces fonds d’investissement dans la construction de tours résidentielles luxueuses3. Pour atteindre des cibles élevées de rendement, les promoteurs privilégient les micro-condos et les communautés verticales au détriment de logements correspondant aux réels besoins et d’un aménagement urbain convivial. Avec en prime une pression à la hausse sur les loyers environnants et un embourgeoisement accéléré.

Des fonds de retraite, en premier lieu les fonds syndicaux, ont pourtant entamé une réflexion sur l’investissement éthique et les changements climatiques. À quand une réflexion en profondeur sur leur rôle dans le financement de logements que leurs membres et leurs familles ne pourront jamais se payer ?

De l’urgence d’agir pour contourner les processus démocratiques

Avant même l’adoption d’une planification municipale, Devimco et un consortium de promoteurs occupent l’espace médiatique avec leur « Vision Bridge-Bonaventure », pressant la Ville d’accepter une densité maximum sur les terrains publics et privés du secteur.

Voilà une illustration parfaite de la « stratégie du choc » et de la mainmise des promoteurs sur le développement urbain4. Ils utilisent la rhétorique de la crise et de l’urgence pour accélérer le développement et obtenir des autorisations de zonage. Refusons de leur donner carte blanche, malgré leur discours d’écoblanchiment et de dialogue avec les communautés ! On ne réglera pas la crise climatique avec des tours de béton dans des quartiers ultradensifiés et inabordables.

La Ville de Montréal doit choisir son camp. Pour résorber la crise, elle ne doit pas faciliter, mais au contraire, freiner les ardeurs des promoteurs immobiliers, impliquer les populations dans le développement et concevoir celui-ci autrement que par la lorgnette du profit. Les groupes communautaires et citoyen(ne)s de Pointe-Saint-Charles, réunis autour de la concertation Action-Gardien, seront au rendez-vous pour mettre du sable dans l’engrenage de ces machines à développer trop bien huilées.

1. Consultez l’étude de la SCHL

2. Consultez les retombées du nouveau Règlement pour une métropole mixte de la Ville de Montréal

3. Consultez la recherche du Collectif de Recherche et d’Action sur l’Habitat

4. Lisez « Alerte rouge : stratégie du choc en vue »

5. Lisez l’entrevue avec Serge Goulet, PDG de Devimco

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Ces chiffres vont dans le sens de mes préoccupations partagées plus tôt dans ce thread. Ce n'est pas parce que les promoteurs disent être capable de faire 7500 logements que ce sera des logements de qualité.

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il y a 42 minutes, mtt a dit :

Ces chiffres vont dans le sens de mes préoccupations partagées plus tôt dans ce thread. Ce n'est pas parce que les promoteurs disent être capable de faire 7500 logements que ce sera des logements de qualité.

Et ce n'est pas parce que la Ville de Montréal veut construire 2000 logements sociaux qu'elle aura la capacité et les moyens de le faire. C'est beau rêver.

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Si on construit des micro-condos et qu'ils sont habités, où est le problème?  Si les gens choisissent d'y emménager, c'est qu'il y a de la demande pour des logements plus petits.  Il n'y a pas que les familles qui doivent se loger.  Et si on en fait que des logements plus grands, ils risquent d'être simplement habités quand même par des personnes seules et au final on n'aidera pas la crise du logement car des espaces plus grands seront occupés par des personnes seules (qui auraient pu préféré vivre dans un logement plus petit et moins cher).

Ce sont des vases communicants; moins de logements veut dire que l'offre ne suit pas la demande et ça cause une augmentation des loyers.  Si on peut installer davantage de logements en faisant des tours (et que les gens choisissent d'y habiter), allons-y, ça laissera davantage d'espaces ailleurs pour des édifices plus petits et des maisons.

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18 minutes ago, ToxiK said:

Si les gens choisissent d'y emménager, c'est qu'il y a de la demande pour des logements plus petits.

Cette thèse est partiellement démentie par les données de la SCHL partagée dans l'article si haut. Le 1/3 (c'est énorme!) des logements est loué à court terme (Airbnb), ou comme objet de spéculation/2e résidence (donc pas une résidence principale). Pensez-vous vraiment que ce sont les plus grand logements qui accapare la majorité de ce 30%? Est-ce juste de dire que les gens veulent y habiter? Je ne crois pas.

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What is the avg price for a 51/2 or 61/2 in dowtown or near dt. I think above 600k and if you look at new construction that would be easily above 700k. The average mtl family with 2 or 3 kids will never afford that. It will always be bought by rich ppl who just want a bigger space or investors.

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Yes, but one of the few concepts of trickle-down that isn’t just a fantasy is the notion of upward mobility. As long as the economy isn’t stagnant or in recession, people and families will always move up or out. When those near the top seek out new developments (whether in the core or out in the suburbs), it frees up existing properties, allowing everybody on the ladder to move up a rung.

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Il y a 2 heures, lma13 a dit :

What is the avg price for a 51/2 or 61/2 in dowtown or near dt. I think above 600k and if you look at new construction that would be easily above 700k. The average mtl family with 2 or 3 kids will never afford that. It will always be bought by rich ppl who just want a bigger space or investors.

Those are average prices for a 4 1/2 downtown. 5 1/2 or 6 1/2 are now going for 1M and more. Yes, condos. Check Centris. Its even higher for new projects.

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8 hours ago, SameGuy said:

Yes, but one of the few concepts of trickle-down that isn’t just a fantasy is the notion of upward mobility. As long as the economy isn’t stagnant or in recession, people and families will always move up or out. When those near the top seek out new developments (whether in the core or out in the suburbs), it frees up existing properties, allowing everybody on the ladder to move up a rung.

Things is, the first step in the ladder is less and less accessible. It's impossible to move up the ladder if you can't get on it.

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il y a 54 minutes, mtt a dit :

Things is, the first step in the ladder is less and less accessible. It's impossible to move up the ladder if you can't get on it.

Downtown (or downtown adjacent) should not be the first step of that ladder.  If people can't afford prime locations, we should encourage builders to also go to locations further away but still in the greater Montréal area.

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