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Né entre les rapides

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Tout ce qui a été posté par Né entre les rapides

  1. Pris isolément, le taux de chômage est de moins en moins un indice fiable pour juger de la santé économique d'un pays (ou d'une région etc.). Il en est de même de chacun des indices «simples», que l'on prenne la moyenne ou la médiane (cette dernière étant devenue la «coqueluche» des médias et des politiciens peu formés en la matière). Le coefficient de Gini est une mesure bien supérieure (mesure statistique de la dispersion d'une distribution dans une population), mais il ne suffit pas à tout expliquer à lui seul. Des analyses détaillées, qui rendent compte des circonstances variées qui prévalent simultanément dans une population donnée sont essentielles. Par exemple, parler du revenu des ménages (que ce soit en termes de moyenne ou de médiane, ou même du coefficient de Gini) n'est pas suffisamment informatif de facteurs tels que la taille des ménages et leur composition; de même, le prix (moyen ou médian) des loyers ne fait pas la distinction entre les loyers «contrôlés» et ceux qui ne le sont pas (encore), les premiers, moins chers, étant «réservés» aux occupants actuels, tandis que les nouveaux, qu'ils soient immigrants ou simplement des jeunes qui quittent le nid familial, sont confrontés au marché libre, dont les conditions sont très variables d'une année à l'autre et d'une région à l'autre. Revenant au sujet principal ici, soit le taux de chômage: on ferait bien de commencer une chronique en fournissant des données sur les salaires (moyens/médians) gagnés dans les «nouveaux emplois». Tout le monde comprendra l'exemple simple du travailleur qui gagnait 50,000$ par an, avait perdu son emploi et en avait retrouvé un autre à 20,000$ par an: il n'est plus chômeur, mais ses conditions matérielles se sont drôlement détériorées. Dans le même ordre d'idées, mais sur une base intergénérationnelle: il y a 40 ans, le père (alors jeune homme) gagnait, après trois ans d'expérience, 50% du prix médian d'une maison; le fils, après 13 ans d'expérience et avec une scolarité au moins équivalente, en gagne à peine 15-20%. Rien de tout cela n'est propre à Montréal, au Québec ou au Canada: il en est ainsi dans tout l'Occident (et souvent pire en Europe, avec, soit des taux de chômage très élevés pour les jeunes en Espagne, etc, soit des mini-salaires pour de très nombreux jeunes Allemands). C'est pourquoi il m'arrive (souvent!) de dire: «lâchez-moi avec «votre» bon taux de chômage, car ça ne dit pas tout» (ça ne dit pas toute la vérité sur la santé de l'économie et des conditions de vie des gens ordinaires).
  2. Pour ma part, ce qui «m'enthousiasme» le plus, c'est précisément la disparition (progressive) des stationnements à ciel ouvert dans ce secteur, un crève-coeur qui aura duré plus de deux générations. Les nouveaux bâtiments ne parviendront jamais à redonner le charme d'antan (qu'on devine si on ne l'a pas connu de visu), mais au moins on sentira un effet de cicratisation/vie retrouvée. Quant à l'émergence d'édifices en hauteur, notamment sur ce segment de René-Lévesque, elle est en effet bien amorcée et apparaîtra naturelle/normale une fois la transformation complétée: je la prend donc pour «acquise».
  3. Je ne parviens pas à trouver les bons mots pour l'expliquer, je me contenterai de dire que je trouve que cet édifice participe à une certaine cohérence d'atmosphère sur le parcours de la rue Berri entre Cherrier au nord et René-Lévesque au sud. Une saveur qui n'émerveille pas mais qu'on n'oublie pas non plus. Une note positive.
  4. Il ne s'agit pas d'imiter qui que ce soit, mais de se développer en fonction de ses propres attraits, qui incluent la géographie et l'histoire. Mais si on veut prendre exemple (ou plus exactement chercher une source d'inspiration), je choisirais Londres, bien avant Chicago, New York, Toronto (notamment, juste pour reprendre ces exemples). L'architecture des bâtiments n'est pas seule en cause. Imaginez un bijou exceptionnel; puis dix, cent ! alignés sous un comptoir en verre: l'effet n'est pas le même. Etant alignés, avec peu de marges frontales et latérales, on peut être impressionné par l'accumulation de richesses, mais on est incapable d'apprécier pleinement la beauté d'un ou l'autre en particulier. Dans une ville, on ne peut évidemment pas disperser les bijoux architecturaux aux quatre vents: pour des raisons de fonctionnalité, des regroupements sont nécessaires, mais pas au point de sacrifier des dégagements et des perspectives. Un zonage intelligent (pourquoi pas génial!) peut réussir à concilier ces considérations.
  5. Pleinement d'accord. J'avais écrit sur le sujet il y a longtemps, lorsque que la démolition des voies autoroutières surélevées n'était encore qu'un projet, mais qu'on pouvait déjà imaginer la vue post-démolition.
  6. Ce serait incontestablement ma préférence, pour maintenant et pour toujours. On a besoin de zones de répit et de perspectives dégagées. Je connaissais bien les exemples de Tokyo, mais je ne les admire nullement: étouffants.
  7. Je veux bien, mais j'aimerais qu'on m'explique pourquoi et comment, sur le côté ouest.
  8. «Protéger»: comment, par quels moyens? (Considérant les autres priorités en matière de protection du patrimoine, religieux ou pas) «Plusieurs»: peut-être quelques-unes qui pourraient avoir une valeur architecturale remarquable, certainement pas celles qui se distinguent uniquement par le fait qu'elles ne soient pas anciennes, et qui ne valent pas mieux que les petits/moyens centres commerciaux insignifiants qui ont surgi à cette époque.
  9. Ça c'est le refrain dans l'interminable chanson intitulée «La complainte du stade». Après, on continue avec une nouvelle série de suggestions et de commentaires, suivie du ...refrain! Et on recommence. Ad infinitum. Ou le temps d'une vie entière. Lassant à la fin.
  10. Le commentaire de acpnc est bien avisé. Si toutefois quelqu'un était intéressé malgré tout, il faudrait voir si des unités libres sont à vendre (et lesquelles) et commencer par faire un exercice comme si c'était un investissement. Comparez les prix de location des unités comparables, et mettez les en relation avec le prix demandé. Généralement, les revenus bruts de location (des unités comparables) ne compenseront pas pleinement les déboursés (C+I+T+frais de condos) + le coût d'opportunité du capital investi (mise de fonds). Le déficit comptable devrait être plus que compensé par votre estimation de l'appréciation nominale de votre unité en moyenne/longue période. Ensuite, refaites le même exercice avec d'autres projets qui vous intéressent. Comparez les résultats. Vos conclusions pourraient aussi varier en fonction de votre horizon de planification et de votre tolérance au risque. Le fait que ce projet ne se soit pas bien vendu, et que la majorité(?) des unités soient maintenant en location, sont incontestablement des facteurs négatifs; un achat pourrait néanmoins s'avérer avantageux (voir aussi toutes les réserves ci-dessus) SI le prix de vente demandé était à l'avenant; en d'autres mots, votre risque «supplémentaire» doit être généreusement compensé par un prix inférieur (à ce qu'il serait autrement). On pourrait certes aller beaucoup plus loin dans cette discussion, en abordant des questions qui sont communes à ce mode de propriété, et pas seulement celles qui touchent des cas semblables. Mais d'une part, on trouve facilement une littérature de base sur le sujet, et d'autre part il est peut-être encore un peu trop tôt pour «prononcer» un verdict définitif, au moins pour le Québec, ceci n'ayant pas à voir avec la situation économique, mais plutôt avec le cadre juridique, qui est sujet à des approfondissements (à défaut de trouver un meilleur terme). Chose certaine, sachez que c'est plus compliqué qu'il n'y paraît. Et rappellez-vous l'adage «Dans le doute, s'abstenir»!
  11. Ce projet de conversion d'un couvent fournit une fois de plus l'occasion de réfléchir sur la protection et la préservation du patrimoine--un objectif noble, et sur les politiques et les resssources qui sont censées y contribuer. Il se peut que, par réflexe, on trouve que les politiques et/ou les ressources (expertise, finance) sont systématiquement insuffisantes pour atteindre les objectifs énoncés. Il ne serait d'ailleurs pas difficile de compiler une foule d'exemples à l'appui. Mais on peut aussi vouloir aborder la question autrement, et conclure que les véritables politiques se manifestent justement par l'attribution (limitée) de ressources et d'outils légaux. Et avant de s'insurger, on pourrait peut-être s'interroger sur la place, ou l'importance, que l'on est prêt à accorder à (la protection et à la réservation du) patrimoine, parmi les priorités et les valeurs de notre société. A mon avis, cette place est grande, mais elle n'est pas absolue. Il y a/aura plusieurs cas où cette place est/sera secondaire. Par exemple, dans le cas de l'intérieur de ce couvent et des artéfacts qu'il renferme, on devrait s'ouvrir à l'idée que pour au moins une part importante de notre société, cela n'a plus de signification; et présumément, il en est de même pour la «clientèle touristique». Dès lors (c'est-à-dire si on accepte cette prémisse), la préservation in situ de tous les artéfacts dans leur environnement gardé intact n'ajoute pas de «valeur» par rapport à leur éventuelle dispersion. Evidemment, si ce couvent et ses artéfacts représentaient un exemple unique au monde, la conclusion serait différente--mais ce n'est certainement pas le cas. Dans les circonstances, je serai satisfait si on pouvait conserver l'enveloppe extérieure du bâtiment. L'alternative--insister pour ne rien changer, risquerait plutôt de favoriser une irréversible détérioration du bâtiment, jusqu'à son éventuelle démolition.
  12. Re: taux de diplomation. Un aspect a retenu mon attention, soit la corrélation avec le taux d'emploi (ou inversement le taux de chômage) et la rémunération. Comme il fallait s'y attendre, la corrélation est positive; ce qui m'a surpris, c'est l'infime différence entre la rémunération horaire moyenne des sans-diplomes (14,97$) et celle des diplomés du secondaire (15,73$); toutefois, la différence est plus marquée concernant le taux de chômage (respectivement 22% et 13%). Quant aux comparaisons internationales, les chiffres fournis portent sur ce que l'ISQ appelle la «double vulnérabilité», soit sans diplome et sans emploi; ce qui n'apparait pas, ce sont des données correspondantes sur la rémunération de ce groupe de jeunes; notamment, on reste silencieux sur le phénomène des très bas salaires offerts à une bonne part des jeunes peu ou pas diplomés en Europe, notamment en Allemagne depuis les réformes du filet social-- principalement le «Harz IV» sous le précédent chancelier Gerhard Schröder (du parti social-démocrate!). Résultats: faible taux de chômage et compétitivité accrue des entreprises, mais en même temps un net accroissement de la pauvreté, ainsi que (mais c'est moins visible) une pénurie (actuelle ou appréhendée) d'employés hautement qualifiés. Mon verdict: il vaut mieux laisser aux jeunes l'opportunité de s'instruire, plutôt que de les forcer à accepter des emplois sans avenir. Dans le même ordre d'idées, les observateurs de la scène française sont bien au fait de la véritable obsession envers le taux de chômage, sous le quinquennat de François Hollande; combien de fois avons-nous entendu l'expression «inversion de la courbe du chômage»! Au cours de la dernière année, l'Etat français a mis en place des programmes qui favorisent/soutiennent financièrement l'insertion dans le marché du travail, par une combinaison de formation et de subvention des salaires des apprentis (je simplifie beaucoup l'ensemble des mesures mises en place); du coup, statistiquement, le nombre de personnes à la recherche d'un emploi (donc le nombre de chômeurs) a (finalement) baissé un peu. Il restera à voir si l'effet sera durable. Et ne vous en faites pas, je ne déviais pas du sujet (la diplomation des jeunes), car c'est bel et bien cette dimension de l'éducation qui préoccupe les dirigeants (et une bonne part de l'opinion publique) ces temps-ci. Pour ma part, je souhaite que le débat soit élargi, qu'il s'inscrive dans une vision d'avenir pour l'ensemble de la société, et ne se confine point au chômage, son taux ou sa courbe (c'est selon!)
  13. Ce projet: un cas de «Le renard et les raisins» (fable de Jean de la Fontaine). Si ce commentaire ne provoque aucune résonance chez vous, je vous expliquerai...
  14. Parmi les innombrables composantes d'un projet dont la réalisation s'étend sur plusieurs années. et dont les coûs «individuels» ont été estimés en fonction d'hypothèses (facteurs sur lesquels on n'exerce pas un plein contrôle), il est inévitable que certains coûts s'avèrent plus élevés que prévus, d'autres moins, et que des erreurs de conception et/ou d'exécution se manifestent en cours de route. Ceci s'applique, quelle que soit la formule de gérance choisie. Et à une bien moindre échelle, cela est également vrai de la construction d'une maison ou de sa rénovation. Normalement, celui ( selon l'échelle: un gouvernement ou un consortium, ou un simple entrepreneur général) qui s'engage à réaliser l'ensemble du projet tient compte de ces aléas, et se réserve une marge de manoeuvre en conséquence. Ce qui est moins normal, et vraisemblablement moins acceptable, ce sont les «extras» réclamés en cours de réalisation; le problème réside dans la difficulté à attribuer la «faute», laquelle doit déterminer qui doit «payer». Ceci dit, il est bien de remettre les choses en perspective (pourcentage par rapport au coût total). A cette étape de l'argument, il serait instructif de faire des comparaisons à l'échelle internationale relativement à d'autres méga-projets d'infrastructures. Malheureusement, les exemples que je pourrais fournir avec autorité sont trop concentrés géographiquement parlant pour offrir un portrait crédible de l'ensemble; néanmoins, je pense pouvoir affirmer avec confiance que nous au Québec sommes loin de détenir le championnat des fiascos. Je ne suis donc pas prêt à sortir ma sonnette d'alarme!
  15. Dans la vie, il arrive qu'on tombe en amour comme ça!
  16. J'ai conscience de m'aventurer en terrain inconnu, d'autant plus que je n'ai pas vu la scène (pose des pieux présumés) en personne, mais voila: peut-être est-il urgent de procéder immédiatement, sans égard à la forme finale du projet, qui resterait à être approuvée?
  17. Admettons que la qualité esthétique est de nature subjective, puis continuons en répondant, chacun pour soi, aux deux questions suivantes: 1) la TDC est-elle belle? et 2) contribue-t-elle positivement ou négativement au décor des environs? Personnellement, à la première question, je réponds PLUTÔT NON; à la seconde PLUTÔT OUI. --Mon usage dans les deux cas de l'adverbe «plutôt» indique une appréciation mitigée, et non pas extrême. On pourrait aussi se poser la question suivante: qu'en est-il des acheteurs, ceux qui «votent avec leurs portefeuilles»? Sont-ils attirés par l'apparence de la tour (ce que l'on voit de l'extérieur, de près ou de loin), ou bien par les attributs intérieurs y compris la vue/panorama qu'ils y ont?
  18. Merci nephersir7 de nous signaler cet article très important. Malheureusement, je ne m'attends pas à ce que le sujet fasse l'objet de beaucoup de commentaires. Pour répondre adéquatement à l'opinion de Ahmed M. El-Geneidy, il serait nécessaire de faire appel à des concepts étrangers au profil type de plusieurs membres de ce forum, ce qui réduirait le potentiel de discussions crédibles. De plus, à ce stade-ci, trop peu d'informations sont disponibles pour permettre une évaluation autre que théorique --en d'autres mots ce serait une colossale perte de temps. Par conséquent, le seul commentaire sur le fonds que je suis en mesure de faire maintenant est de dire que je trouve naturel, normal et correct que la CDPQ agisse comme tout bon investisseur institutionnel qui cherche à maximiser le rendement sur ses placements. Et je dois ajouter, car c'est important, que cela ne veut pas dire que le secteur public (gouvernement, municipalités et agences) sort perdant d'arrangements de ce type: il obtient un service valorisé, et en contrepartie il paye une contribution (sous diverses formes) qui comble l'écart entre le coût privé et un prix juste pour les utilisateurs, compte tenu des alternatives et des externalités inhérentes aux choix alternatifs (par emple l'usage de l'automobile). En l'absence d'investisseurs comme la CPDQ, le gouvernement peut bien vouloir choisir d'assumer lui-même tous les coûts d'investissements (ainsi que les probables déficits d'opération) mais, dans ce cas, il lui faut accepter d'alourdir sa dette (ce en quoi il y a des limites sous peine de subir un décote de son crédit, ce qui entraîne d'autres coûts). Rien n'est simple...
  19. Je reviens sur ce fil après une moyenne absence, et je constate avec amusement qu'en dépit de son titre (Via Rail--Train Montréal-Toronto), les discussions se sont concentrées sur les options se rapportant à une ligne Québec-Montréal! Ça semble un peu la même chose dans les médias québécois, comme quoi le sujet «principal» ne suscitait pas (autant) d'intérêt. On peut certes trouver des explications à cette bizarrerie, mais cela ne changera rien au fait que je n'imagine point le gouvernement fédéral et/ou Via Rail entreprendre la construction d'un tronçon Québec-Montréal AVANT celle du tronçon Montréal-Toronto. Le maire de la ville de Québec veut (j'aurais pu écrire «souhaite» ou «exige») que la réciproque soit aussi vraie, ie. pas de Montréal-Toronto si Québec-Montréal n'est pas entreprise en même temps: c'est son droit de faire valoir ce point de vue. Ce qui me préoccupe, c'est que les discussions sur ce dernier point semblent avoir «obscurci», publiquement au moins, les discussions entourant le sujet «principal».
  20. Voici ce qui retient mon attention: - Coût d'acquisition de 25 millions$ pour un terrain de 14,000 mètres carrés plus les bâtiments, sur un site central à proximité d'une station de métro. A peine plus de la moitié de l'évaluation. -C'est un promoteur local, plutôt qu'une grande firme immobilière, qui a remporté la mise. Aurait-il un sens plus aiguisé du potentiel, ou est-ce que des complications anticipées pour le redéveloppement auraient repoussé les autres? -Puisqu'il semble probable que la totalité ou presque des bâtiments seront démolis pour faire place à du neuf, cela est-il une indication du sort qui attend, tôt ou tard, la grande majorité des bâtiments d'un certain âge sis au centre-ville à l'exception de ceux ayant une grande valeur patrimoniale et qui seraient conservés/rénovés pour cette raison? -Pour les architectes et les amateurs d'architecture: pouvez-vous rêver d'un projet aussi excitant que celui que fut le Westmount Square il y a 50 ans?
  21. Ce qui ose s'appeller un «projet» me semble être d'abord et avant tout une tentative d'obtenir un dézonage qui aurait instantanément l'effet de faire augmenter vertigineusement la valeur marchande des terrains concernés. Dès lors, sans même lever le petit doigt, les «promoteurs» pourraient s'attendre à recevoir une compensation beaucoup plus considérable pour la partie (de ces terrains) qui serait requise pour l'usage de CPDQ-Infra pour le projet de REM. Quant aux terrains restants, ils auraient vu leur valeur décuplée (et plus encore!). L'usage qui en serait fait par la suite resterait assujettie aux conditions du marché, et rien indique que le projet mirobolant qu'on fait miroiter serait réalisé «tel quel». Mais pour les promoteurs, peu importe: il auraient déjà réalisé l'essentiel de leurs profits. Dans les circonstances, il n'est nullement surprenant que la CDPQ s'y oppose. Les considérations urbanistiques ainsi que celles motivées par la protection du territoire agricole sont importantes, mais elles ne doivent pas cacher (voiler) celles qui relèvent de l'opposition à la spéculation foncière au profit d'intérêts privés. La plus haute vigilance s'impose quand on nous présente/soumet/fait miroiter des projets dont la réalisation est conditionnelle à un changement de zomage majeur.
  22. Merci pour ta réponse étoffée, qui démontre que tu connais bien le phénomène. J'avoue qu'instinctivement, j'avais tendance à penser, tout comme toi, que «les exurbs ne sont pas si mauvais si la personne ne travail(le) pas sur l'île de Montréal». Mais maintenant, je n'en suis plus certain. Voici donc quelques raisons de mon questionnement. Les déplacements ne sont pas exclusivement motivés par le travail; si ce n'est pas la «personne» elle-même, ses enfants et/ou son conjoint sont ou seront amenés à se rendre régulièrement à Montréal pour les études, les soins de santé, les loisirs, le magasinage ou même le travail. Certes, ce serait la même chose si cette «famille» ou «ménage» habitait plutôt dans une zone dense désignée à l'intérieur de la CMM, MAIS la propension à utiliser la voiture particulière (individuelle) serait naturellement moindre dans le second cas que dans le premier, principalement à cause de l'impossibilité d'une desserte par TEC dans les exurbs. Deuxièmement, l'accroissement substantiel de la population dans les exurbs incitera nombre d'entreprises à s'y établir, afin de capter ce marché, mais aussi afin d'accéder au bassin de main d'oeuvre qui est en train de se constituer. Immanquablement, ces nouveaux emplois dans les exurbs attireront aussi des résidants de l'ìle de Montréal, qui devront toutefois s'y rendre en automobile; il suffit d'observer la densité de la circulation à «contre-courant» pour en mesurer déjà l'importance. Au total, on se retrouvera avec une région économique beaucoup plus vaste; si on peut admettre que le NOMBRE de déplacements à l'intérieur de cette vaste région ne serait pas plus élevé que pour une région aussi peuplée mais moins vaste (plus concentrée), il est presque certain que la longueur moyenne des parcours serait nettement supérieure, et la proportion d'usagers de TEC, inférieure. Tu écrits en conclusion que «On ne peut pas retenir les gens». Mais alors, comment pourrait-on à la fois empêcher les gens de s'établir dans de vastes zones à l'intérieur de la CMM, et n'imposer aucune contrainte (autre que la protection du territoire agricole) dans les territoires encore plus vastes qui jouxtent la CMM? Face à problématique complexe qui sous-tend nos discussions, je commencerais par une simple prescription: planifier l'aménagement à l'échelle de la grande région de Montréal, et non pas seulement dans les limites de la CMM.
  23. Ne serait-ce pas plutôt qu'il a été réveillé? (L'usage du mode «passif» n'est pas une innocente variante grammaticale). Voila un exemple de plus de la nécessité d'une vigilance constante des citoyens (et on espère un peu, des médias) pour faire le suivi des promesses et des annonces. Comme j'en ai déjà parlé dans un contexte plus général, une mention dans un discours du budget (ou sa version papier) ne constitue pas une assurance qu'un investissement sera effectivement réalisé; il faut ensuite scruter les crédits budgétaires (votés plus tard), puis les appels d'offres, puis encore ensuite l'attribution des contrats et finalement l'exécution. On devrait savoir par expérience que les embuches, involontaires ou voulues, sont nombreuses en cours de route... Mais il faut savoir aussi que le phénomène ne se limite pas à la sphère des investissements ou même des dépenses courantes; le processus législatif (faire des lois) peut aussi en être «victime». Après un long cheminement qui commence souvent par des revendications citoyennes, suivies de consultations plus ou moins élaborées, on en arrive éventuellement à un projet de loi, des discussions en comité parlementaire, puis finalement le vote et la promulgation d'une loi. Mais ce n'est pas tout! Ça prend ensuite des règlements d'application, et souvent ça tarde à cette étape. Le «beau pays de France», comme on aimait à dire autrefois, semble être champion dans la catégorie des lois votées mais pas encore appliquées. Comme quoi le Québec n'est pas un cas unique! Mes excuses à ceux qui concentrent leur attention sur la dimension urbanistique d'un projet, et qui sont peu sensibles/intéressés à la dimension politique: vous êtes libres de vous abstenir de «la» lire. Et vous auriez raison de faire valoir que c'est précisément la discussion sur la dimension urbanistique qui est à la base du «réveil» du ministre Lessard.
  24. Fort bien, mais pour être efficace, la volonté de contrer l'étalement ne doit pas se limiter au territoire de la CMM. En disant cela, je pense d'abord à la partie du territoire des Laurentides située au-delà de la limite nord de la CMM, car dans ce cas, j'ai l'impresion que la Loi sur la protection du territoire agricole ne suffit pas à enrayer l'étalement: on y trouve notamment 1) des terres boisées et/ou montagneuses non protégées, ainsi que 2) des zones peu densément bâties ayant originellement servi pour des résidences secondaires. Pour visualiser le phénomène, songez que la sortie de l'autoroute des Laurentides pour l'A-50 se situe au kilomètre 29 (mesuré à partir de la Métropolitaine), alors que des localités comme Shawbridge, Piedmont et Saint-Sauveur, toutes au nord de Saint-Jérôme, sont à peine de 20 à 30 kilomètres plus loin. J'ai bien peur qu'on y observe un important phénomène d'«exurbanisation», risquant d'annuler les efforts de la CMM. Curieusement (ou peut-être pas!), c'est le maire Labeaume qui sonnait l'alarme il y a quelque temps à propos de l'amorce d'un phénomène semblable au-delà des limites de la Communauté Métropolitaine de Québec... Si on n'agit pas, on aura manqué notre coup. Sciemment?
  25. Je suis sensible au bruit. Ceci dit, par expérience, les nuisances associées au bruit peuvent se retrouver partout: on pensera évidemment aux corridors d'atterrissage et de décollage des avions, aux voisins bruyants, mais aussi, dans les régions montagneuses (pas à Montréal, mais dans des secteurs d'autres villes assez peuplées), la réverbation (par définition prolongée) du bruit original causé par le passage d'une simple voiture, d'un camion ou d'un train. Et puis il a les chants/cris! des oiseaux, qui peuvent être franchement stridents... En comparaison, le passage en ville à basse vitesse d'un train est bénigne. Quant aux pistes cyclables: ça prend une imagination sans bornes pour s'en inquiéter! Dormez en paix.
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