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Gilbert Rozon : Faire de Montréal LA ville de la création


ErickMontreal

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Faire de Montréal LA ville de la création

 

Fabien Deglise

Édition du samedi 14 et du dimanche 15 février 2009

 

Le rêve d'une immigration plus diversifiée et polyglotte caressé par le président du groupe Juste pour rire, Gilbert Rozon, pour stimuler le côté créatif de Montréal, pourrait bien devenir un cauchemar pour la métropole, estime Impératif français, organisme qui se porte à la défense de la langue de Nelligan au Québec. Le regroupement craint d'ailleurs que des «aménagements» dans les lois afin d'attirer plus d'immigrants de souche non francophone ne finissent par «hâter le processus d'assimilation et de défrancisation de la ville», si on n'y prend pas garde.

 

«Malgré la Charte de la langue française, ce processus est déjà en marche, a commenté hier Jean-Paul Perreault, président de l'organisme. Les chiffres le démontrent. Un grand nombre d'immigrants allophones choisissent l'anglais lorsque vient le temps de parler une autre langue que la leur. Et ce, même s'il y a une volonté collective très forte pour faire du français la langue commune de la diversité.» Un portrait qui incite d'ailleurs, selon lui, à considérer les propos de M. Rozon avec circonspection.

 

Cette semaine, devant le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM), le célèbre homme d'affaires a en effet plaidé pour une plus grande ouverture et diversité de l'immigration à Montréal. Sans remettre en question les lois actuelles, a-t-il indiqué, M. Rozon constate toutefois qu'en forçant les immigrants à «apprendre le français, cela encourage surtout l'immigration de souche francophone», a-t-il indiqué.

 

Le hic c'est que, pour doper le côté créatif de la métropole -- le fondateur du festival Juste pour rire souhaite en effet que Montréal devienne LA ville de la création au monde --, «il faudrait s'ouvrir plus que ça et trouver des aménagements pour attirer des immigrants qui, en plus de leur langue maternelle, vont apprendre le français et l'anglais», a-t-il ajouté. Un trilinguisme que Montréal pourrait alors facilement «transformer en avantage», selon lui.

 

Pour le sociologue Rachad Antonius du Centre de recherche sur l'immigration, l'éthnicité et la citoyenneté (CRIEC) de l'Université du Québec à Montréal (UQAM), les craintes des francophones par rapport à des allégements législatifs qui pourraient affaiblir la position du français au Québec «sont fondées» étant donné le contexte minoritaire de la société francophone dans le Canada. «Mais cela dit, il y a toujours moyen de répondre à ces craintes par des politiques et une clarté linguistiques pour inciter les immigrants à se rallier à la culture du Québec».

 

Toutefois, M. Antonius ne voit pas en quoi l'idée d'ouverture à une plus grande immigration non francophone avancée par M. Rozon viendrait changer la donne culturelle de Montréal où, selon lui, la diversité est déjà bien ancrée. «Le problème majeur, c'est le manque d'ouverture à cette diversité», lance l'universitaire qui invite à allumer sa télévision pour prendre la mesure de ses propos sur les ondes de Radio-Canada ou de TVA. «De toute évidence, les responsables de la programmation gagneraient à descendre dans le métro de Montréal pour comprendre ce qu'est Montréal, dit-il. Ils devraient aussi se comparer aux réseaux de télévision publics et privés anglophones pour voir que la diversité est déjà devenue un atout ailleurs dans la ville.»

 

Au début de cette année, un portrait livré par Statistique Canada a confirmé cette polychromie culturelle et linguistique de Montréal où désormais quatre personnes sur dix parlent une autre langue que le français à la maison. Au rayon de la différence linguistique, l'anglais domine (48,4 %) mais il est aussi suivi de l'espagnol (6,9 %), de l'italien (6,8 %), de l'arabe (6,1 %) et des langues asiatiques (6 %), constatent les spécialistes fédéraux du chiffre.

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Rozon croit que Montréal doit suivre l'exemple d'Édimbourg

 

Isabelle Paré

Édition du mercredi 18 février 2009

 

James Moore a de la suite dans les idées: hier, le ministre du Patrimoine canadien, qui s'est vu offrir par Jean-René Dufort une paire de ciseaux et un ruban pour célébrer les dix ans d'Infoman, a tout simplement jeté le ruban et décidé de couper la cravate de l'animateur!

 

Photo: Jacques Nadeau

Alors que Toronto vient d'hériter d'une cagnotte de 25 millions reliée aux Prix du Canada et Québec, d'obtenir 50 millions pour devenir un pôle culturel, Gilbert Rozon estime que Montréal doit se secouer les puces pour devenir un point de chute obligé des amateurs de culture.

 

Le fondateur de l'empire Juste pour rire, Gilbert Rozon, croit que Montréal doit rassembler ses forces vives et devenir un deuxième Édimbourg en développant un circuit de festivals capable de présenter en été une offre de spectacles incomparable en Amérique du Nord.

 

Le magnat de l'humour a fait cette proposition hier dans la foulée d'une conférence de presse annonçant l'octroi d'un million de dollars à son festival Juste pour rire pour 2009, puisé à même l'enveloppe de 100 millions annoncée pour les festivals dans le dernier budget Flaherty.

 

«J'aimerais que d'autres promoteurs viennent se greffer au mois de juillet pour créer un immense "hub", une masse critique d'événements majeurs, de toute taille et de tous les genres», a soutenu hier M. Rozon, en invitant le gouvernement à soutenir les propositions de jeunes promoteurs.

 

Avec la tenue du Festival international de jazz de Montréal et de Juste pour rire, la métropole offre déjà 30 jours continus d'activités gratuites dans les rues en juillet. Pour la tenue de ces événements, il se dépense déjà 25 millions par année. Une toile de fond parfaite pour que viennent s'y greffer des dizaines d'autres événements de toutes disciplines (théâtre, danse, musique, cirque) et de festivals qui, à terme, pourraient faire de Montréal un «Édimbourg» américain, estime Gilbert Rozon.

 

«Le mois de juillet à Montréal doit devenir incontournable en Amérique du Nord. Il faut devenir ce qu'est Édimbourg. Ça prend l'initiative de plusieurs personnes. Une offre plus large forcerait tout le milieu de l'"entertainment" américain à venir à Montréal parce qu'il y aura de tout, y compris de la littérature ou du cinéma», a souhaité hier M. Rozon.

 

Le Festival d'Édimbourg, en Écosse, est la plus importante manifestation artistique au monde, avec plus d'un million de visiteurs et des centaines de spectacles présentés sans interruption durant trois semaines en août.

 

Or, avec les Leonard Cohen, Arcade Fire, Céline Dion et le Cirque du Soleil, Montréal a déjà tout ce qu'il faut pour renforcer son image de creuset culturel, estime Rozon. En offrant une programmation simultanée et variée dans la plupart des salles de spectacle en juillet, Montréal pourrait forger en dix ans une telle masse critique, qui aurait l'impact de «cinq Grands Prix du Canada» en retombées touristiques, estime-t-il.

 

«Québec s'organise, Toronto aussi, faisons-le! Ce circuit de festivals, c'est une façon de contrôler nos destinées et d'offrir de meilleures conditions à nos artistes», tranche Gilbert Rozon, qui a dit en avoir glissé un mot au ministre du Patrimoine canadien, James Moore.

 

Le million reçu d'Ottawa permettra en outre au festival Juste pour rire de renforcer son volet carnaval, un événement de rue qu'on espère étendre à d'autres quartiers, et fera aussi en sorte qu'une création, appelée Le Monde de Victor, voyage dans d'autres festivals.

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