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Il y a 22 heures, victoire29 a dit :

Je trouve honteux et hallucinant que plusieurs grands sites patrimoniales tels que celui-ci, l’hôpital Royal Victoria, l’hôpital de la Miséricorde, la Cité des Hospitalières et j’en passe, sont laissés à l’abandon pendant des décennies.

Tous ces sites pourront contribuer au rayonnement canadien et international de Montréal car ils sont tellement majestueux et hors du commun en Amérique du Nord. Ils sont maintenant pour la plupart des plaies et contribuent non à l’essor de leurs quartiers mais plutôt l’inverse. 

À quoi sert le MCC franchement? Que foutent-ils?  Comment sont Tourisme Montréal and Montréal International impliqués dans ce genre de dossier?  La restoration et l’occupation de tous ces lieux historiques devraient être parmi les priorités fondamentales de la ville, de la province et du fédéral sans exagérer. 

Tu as raison, mais c'est malheureusement la conséquence d'un choix de société. L'Histoire n'a pas vraiment la cote quand vient le temps de privilégier les investissements pour une société, dont le regard est trop résolument et presqu'exclusivement tourné vers l'instantanéité du présent et surtout vers un avenir mal défini.

En effet nous sommes devenus une société du court terme et du jetable. Comme si le passé était un boulet qu'il faille trainer à défaut de mieux. Pourtant la mémoire sous toutes ses formes n'est pas un luxe, mais une nécessité si on veut avancer tout en profitant d'une solide banque de connaissances et d'expériences, qui sont à la base les fondations de notre propre civilisation.

Ici nos monuments et édifices anciens, conçus pour durer et bâtis avec les meilleurs matériaux du temps, appliquaient déjà les principes du développement durable. C'est ce qui explique leur résilience, en dépit de leur mauvais entretien ou au pire de leur abandon pur et simple. Comparés à leurs semblables contemporains, ils affichent pour la majorité une qualité de construction et de design généralement supérieur. Ne leur manque en fait qu'une mise à jour de leurs composantes intérieures (électricité, plomberie filage, etc) pour leur redonner une nouvelle jeunesse. 

En plus par leurs qualités esthétiques, ils embellissent le paysage urbain et l'enrichissent par leurs styles variés et leurs matériaux nobles. Que seraient Montréal ou Québec sans ce patrimoine unique qui nous distingue avantageusement de la majorité des autres grandes villes d'Amérique? Pareil pour nos petites villes et villages sans équivalents ailleurs, qui ponctuent la campagne québécoise de clochers, de couvents et autres édifices publics, de maisons traditionnelles aux charmes indéniables et aux couleurs si joyeuses.

Donc à mon avis, en tant que société, il faut ramener notre regard sur le présent, le point d'équilibre entre le passé et le futur, afin de conserver une vision plus complète et globale de la réalité qui nous entoure. C'est là que l'Histoire prend tout son sens, puisqu'elle nous indique d'où l'on vient et nous permet ensuite de mieux choisir où l'on souhaite aller. Tout cela sans avoir à faire table rase de nos valeurs culturelles matérielles et immatérielles, qui nous conduiraient inévitablement à une sorte d'amnésie collective aux conséquences imprévisibles.

De toute façon comment construire la fierté nationale sans ces références indispensables qui sont nos acquis et qui ont contribué à notre enrichissement en tant que peuple et société distincte. A ce chapitre je dirais que notre passé est garant de notre avenir, si nous maintenons fermement ce lien au présent. Puisque nous représentons aujourd'hui le futur d'hier, tandis que demain reste à créer avec les moyens actuels, le savoir des générations passées et les recherches pour l'améliorer au bénéfice de tous.

Je termine en disant que nous réinventons tranquillement la sagesse d'hier, qu'on appelle aujourd'hui sous le vocable de développement durable. Là réside mon espoir. En effet notre prise de conscience des excès de la société de consommation tout azimut, nous fait peu à peu prendre conscience de ses dérapages dangereux. On vise maintenant à la récupération, le recyclage et à une consommation plus disciplinée.

Viendra avec ce mouvement un regard plus neuf et plus pragmatique sur notre richesse patrimoniale, et une reconnaissance générale, que ces témoins du passé sont des piliers irremplaçables de notre Histoire. De ce fait, en plus de bien nous servir une fois réaménagés, ces survivants d'une époque révolue continueront à jouer un rôle important en tant que balises, sur le chemin qui nous conduit au futur.

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  • 9 mois plus tard...

https://www.ledevoir.com/culture/590790/quebec-abandonne-le-projet-banq-saint-sulpice?fbclid=IwAR06alF7fGBXpyta0cZP1thAL9FFy6q3zjSqRs-iVpsEIONTdFn3GyZl7JA

Québec abandonne le projet BAnQ Saint-Sulpice
[Accueil] [Culture]
Construit en 1914 par l’architecte Eugène Payette, l’édifice de l’ancienne bibliothèque Saint-Sulpice, rue Saint-Denis, à Montréal, a été classé bien patrimonial en 1988.
Photo: Marie-France Coallier Le Devoir Construit en 1914 par l’architecte Eugène Payette, l’édifice de l’ancienne bibliothèque Saint-Sulpice, rue Saint-Denis, à Montréal, a été classé bien patrimonial en 1988.
Catherine Lalonde
2 décembre 2020
Culture
Le projet de bibliothèque laboratoire technologique pour ados de BAnQ Saint-Sulpice, à Montréal, ne verra pas le jour.

Commandé par le ministère de la Culture et des Communications (MCC) en 2016 sous les auspices d’Hélène David, et avec la Ville de Montréal, BAnQ Saint-Sulpice devait réhabiliter l’édifice patrimonial qu’est l’ancienne bibliothèque Saint-Sulpice. L’idée était de transformer l’édifice de la rue Saint-Denis à Montréal, par un médialab et un fab lab, en biblio d’aujourd’hui, axée sur l’avenir. Public cible : les ados. Le projet, après quatre ans de travail, vient d’être arrêté il y a quelques semaines par la ministre Nathalie Roy. Les dépenses à ce jour pour cette bibliothèque qui ne sera pas s’élèvent à 6,04 M$, y compris une démarche citoyenne participative de 91 600 $.

C’est en lisant Le Devoir du 26 octobre, où la ministre de la Culture Nathalie Roy annonçait que la Loi sur le patrimoine serait revue, que l’équipe de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) et son président-directeur général, Jean-Louis Roy, ont appris que le projet de la bibliothèque Saint-Sulpice n’était pas retenu. La ministre, de cette bibliothèque, disait en nos pages : « Quand elle va être construite, déjà, la technologie sera dépassée. […] On a tout arrêté ça, en demandant de refaire le travail quant aux sommes qui pourraient être investies. » Le budget prévu de BAnQ Saint-Sulpice était de 21 M$ — 5,5 M$ venant de la Ville de Montréal, le reste du MCC. « Je me demande si c’est le meilleur projet pour cet endroit, qui pourrait retrouver son lustre », poursuivait Mme Roy.


Quelques jours plus tard, lors d’un appel téléphonique auquel participait la directrice générale de la Fondation BAnQ, « la ministre a évoqué la COVID, qui changeait beaucoup de choses au sein du gouvernement et entraînait beaucoup de réaménagements de budgets », s’est rappelée Anne-Catherine Rioux. « À la lumière des budgets redéposés par BAnQ et des alignements que le MCC souhaite donner au patrimoine bâti, il ne considérait plus ce projet-là comme prioritaire. » La Fondation avait lancé en novembre 2019 une campagne de financement visant 4,5 M$ sur trois ans. « On a amassé pour 1,7 M$ d’engagement », souligne Mme Rioux, « on était très confiants. On va retourner vers nos donateurs en janvier pour voir comment on leur propose de rediriger leurs dons. »

BAnQ Saint-Sulpice « était vraiment un projet tripartite entre le ministère de la Culture et des Communications, la Ville de Montréal et BAnQ », précise M. Roy. « Tous les éléments étaient soumis à l’approbation du comité directeur Saint-Sulpice » où siégeaient les trois têtes. « Au mois de juillet, le MCC était avec nous, et encore un peu plus tard. On n’avait pas de signaux indiquant qu’il fallait arrêter le projet. On était au travail avec les partenaires jusqu’au moment où on a appris par la bouche de la ministre que ça ne répondait pas à ses souhaits. » Des informations obtenues sous le couvert de l’anonymat par Le Devoir soulignent toutefois que le chantier n’avançait pas si bien, les tiraillements et les incertitudes décisionnels se transformant avant l’automne en un ralentissement notable.

 Nous connaissons maintenant mieux ce qu’il faut pour la rénovation de Saint-Sulpice: des architectes y ont travaillé, des ingénieurs aussi. Tout ce volet-là n’est pas perdu.

— Jean-Louis Roy
Comment réagir ? « BAnQ n’a pas les moyens budgétaires pour un projet de cette envergure », constate M. Roy. « On ne peut pas rebondir seuls, non, c’est sûr. Nous connaissons maintenant mieux ce qu’il faut pour la rénovation de Saint-Sulpice : des architectes y ont travaillé, des ingénieurs aussi. Tout ce volet-là n’est pas perdu. Moi, je suis intéressé à voir comment on peut récupérer des éléments du travail important fait en bibliothéconomie dans l’esprit des fab labs et des médialabs pour la Grande Bibliothèque, éventuellement. Mais écoutez, il y a dix jours qu’on sait que le projet tel qu’il était ne marchera pas, on va prendre un peu de temps. »

Un édifice vide depuis 15 ans

BAnQ attend donc le MCC ? « BAnQ n’a pas mandat de gérer des bâtiments patrimoniaux. Le bâtiment appartient à BAnQ, acquis en vue d’un projet très spécifique. Maintenant que le projet n’existe plus… Je ne ferme pas la porte. Mais le MCC peut demander à d’autres opérateurs aussi. Le bâtiment est vide et libre depuis 15 ans. » Sous la tutelle du gouvernement d’une manière ou d’une autre depuis 2007, la bâtisse est restée, pendant ce temps, vide. « Il y a un vrai problème là. Comment on sauve ce bâtiment qui vieillit ? Nous, on l’entretient. On cherche des formules avec le ministère actuellement pour maintenir cet entretien, aussi pour réparer ce qui doit être réparé. » Construit en 1914 par l’architecte Eugène Payette, l’édifice de style beaux-arts a été classé bien patrimonial en 1988. Il a toujours eu une vocation culturelle et publique.

  
Du côté des deux autres partenaires, « la Ville de Montréal œuvre en vue de [la requalification de la bibliothèque Saint-Sulpice] en soutenant un projet culturel pour que cet immeuble patrimonial prestigieux redevienne le cœur d’un quartier culturel en pleine effervescence », a indiqué la chargée de communications Nafissa Fellah. « Nous sommes préoccupés par le retard que prend la requalification de ce bâtiment du côté du ministère de la Culture et des Communications, vu l’état précaire dans lequel se trouvent des éléments structurels de cet immeuble selon les derniers rapports qui nous ont été faits. Il faut que les travaux débutent rapidement, et la Ville de Montréal [y] travaille et réitère son intérêt en ce sens. » Au cabinet de la ministre, on a indiqué en fin de soirée hier que « la requalification de la Bibliothèque Saint-Sulpice est une priorité de la ministre Roy », qui souhaite régler le dossier rapidement. « Le gouvernement précédent s’est traîné les pieds dans ce dossier, alors qu’il l’a acquis en 2008, a expliqué Louis-Julien Dufresne, attaché de presse du cabinet. Il s’est écoulé 10 ans avant qu’une réelle volonté de requalifier la bibliothèque se précise. Le projet, tel que proposé actuellement, ne redonnerait pas à l’immeuble son lustre d’antan. » De plus, il « demeure un important décalage entre les coûts présentés par la BAnQ en juillet dernier et l’évaluation demandée à la Société québécoise des infrastructures. Pour la réalisation du projet sous son actuelle mouture, le manque à gagner totalise plus de 12 M$. » Le cabinet a tenu à assurer que les multiples études réalisées pour BAnQ Saint-Sulpice permettront d’accélérer la mise en œuvre du prochain projet qui sera choisi par le gouvernement.

LES LABOS DES BIBLIOS
Un médialab est un espace où les pratiques émergentes du domaine des médias, des technologies ainsi que de la culture du numérique peuvent être explorées de façon collaborative et expérimentale. Le médialab de BAnQ Saint-Sulpice voulait mettre à disposition de ses utilisateurs un studio d’enregistrement vidéo, un studio d’enregistrement sonore et musical et deux salles de postproduction.

Un fab lab, tel que pensé par le Massachusetts Institute of Technology (MIT) autour de 2001, est un atelier de fabrication collaboratif. On y trouve des machines-outils pilotées et des outils plus traditionnels, de même que l’accompagnement nécessaire à leur utilisation. BAnQ avait pensé pour Saint-Sulpice des ateliers avec, disponibles, des découpes laser, fraiseuses numériques, défonceuses numériques, découpes vinyle, imprimantes 3D, du matériel de robotique et électronique, des équipements liés aux métiers d’art, par exemple. Les fab labs commencent à se multiplier au Québec. Leur mise en place de fab labs en biblio était une des priorités de développement de la Ville de Montréal, dans l’entente sur le développement culturel conclue avec le MCC.

 

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C'était pas top comme transformation anyway. Y'a pas d'ados dans le coin. La Grande Bibliothèque est déjà là. Anyway, si j'avais de l'argent, je l'achèterais et le transformerait en café/salle de réunion/espace de co-working trendy un peu dans le style du grand hall de l'ancien édifice de la Banque Royale qui est devenu un lieu couru pour le networking/café, avec des salles de travail que tu peux réserver. Ça pourrait devenir un lieu couru par les étudiant de l'UQAM, entre autres.

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il y a 13 minutes, Rocco a dit :

si j'avais de l'argent, je l'achèterais et le transformerait en café/salle de réunion/espace de co-working trendy un peu dans le style du grand hall de l'ancien édifce de la Banque Royale qui est devenu un lieu couru pour le networking/café, avec des salles de travail que tu peux réserver.

Tu parles du Crew Collective & Cafe.

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  • 2 semaines plus tard...

Que faire avec la bibliothèque Saint-Sulpice ?

Ça y était presque. Un projet original et porteur allait enfin faire renaître la magnifique bibliothèque Saint-Sulpice. Je parle du concept de médialab et fablab lancé en 2016 par les libéraux.

Publié le 14 décembre 2020 à 7h00

https://www.lapresse.ca/actualites/2020-12-14/que-faire-avec-la-bibliotheque-saint-sulpice.php

Mario Girard
La Presse

Mais cette idée a été tuée dans l’œuf par le présent gouvernement.

La ministre de la Culture et des Communications (MCC), Nathalie Roy, l’a confirmé. Elle n’y croyait pas. J’ajouterais même qu’elle n’y a jamais cru.

PHOTO OLIVIER PONTBRIAND, ARCHIVES LA PRESSE

Facade de la bibliothèque Saint Sulpice, dans le Quartier latin, à Montréal

« Quand elle va être construite, déjà, la technologie sera dépassée. […] On a tout arrêté ça », a-t-elle déclaré à Jean-François Nadeau lors d’un entretien publié le 26 octobre dernier dans Le Devoir.

Qu’est-ce qui a bien pu se passer au cours des derniers mois pour qu’un tel revirement de situation ait lieu ? En février dernier, au bureau de la ministre Roy, on me disait que ce projet était pourtant une « priorité ».

Neuf mois plus tard, la ministre a changé son fusil d’épaule. Les dépenses liées au développement de ce projet, ainsi que les frais d’entretien du bâtiment (chauffage, sécurité, etc.), s’élèvent maintenant à 6 millions de dollars.

Désolant… C’est le moins que l’on puisse dire.

Interpellée sur cette décision à l’Assemblée nationale par ses collègues de l’opposition, Isabelle Melançon et Hélène David, la ministre Nathalie Roy a été piquée au vif.

Elle s’est défendue en rappelant avec fougue que le Parti libéral est celui qui avait tenté de vendre la bibliothèque Saint-Sulpice par l’entremise des « petites annonces ».

Une chronique de mon collègue François Cardinal avait, en 2015, sonné l’alarme.

Pour mémoire, rappelons que l’édifice a été acheté par l’Université du Québec à Montréal (UQAM) en 2005. Deux ans plus tard, l’établissement a voulu le vendre à une société à numéro. Le gouvernement s’est alors porté acquéreur du bâtiment historique. Après avoir tenté de le vendre à son tour, il a confié la responsabilité du lieu à Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ).

Voilà où nous en sommes.

Devant cette (autre) impasse, les points de vue et les idées affluent depuis quelques jours sur ce que devrait être la vocation de cet édifice d’une beauté remarquable et d’une grande valeur patrimoniale.

La mort d’un projet de fablab et de médialab dans la bibliothèque Saint-Sulpice (après celui du Vivier qui aurait rassemblé une vingtaine d’organismes culturels) coïncide avec l’annonce du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) d’abandonner la création d’un lieu permanent pour accueillir la Fondation Jean Paul Riopelle.

Plusieurs indices nous amènent à croire que faire de la bibliothèque Saint-Sulpice un écrin pour la Fondation Jean Paul Riopelle est une réelle volonté de la ministre Roy.

Le 2 décembre dernier, lors d’une entrevue avec la chroniqueuse Catherine Richer, de l’émission 15-18, Manon Gauthier, directrice générale de la Fondation Jean Paul Riopelle, a déclaré que des discussions à ce sujet avaient lieu avec le MCC depuis « l’été dernier ».

Or, ce n’est que le 21 novembre dernier que le nouveau directeur du MBAM, Stéphane Aquin, a annoncé que son musée n’irait pas de l’avant avec ce projet de nouvelle aile.

L’idée d’offrir à la Fondation Jean Paul Riopelle la bibliothèque Saint-Sulpice a toutes les raisons du monde de séduire le gouvernement Legault : ce projet bénéficie de l’engagement des mécènes Michael Audain, Pierre Lassonde et André Desmarais, qui acceptent de prêter une partie de leur précieuse collection et d’offrir une participation financière de 10 millions de dollars.

Dans un échange que j’ai eu avec Manon Gauthier jeudi dernier, celle-ci ne cache pas que « la réhabilitation d’un haut lieu patrimonial est tout à fait noble ». La Fondation Jean Paul Riopelle est présentement en discussion avec Québec et attend de connaître « l’état réel des lieux », m’a-t-elle dit.

Manon Gauthier ne souhaite pas s’embarquer dans un projet dans lequel des dizaines de millions de dollars seraient consacrés uniquement à la remise à niveau d’un bâtiment existant.

Elle m’a aussi confié que la Fondation a reçu plusieurs propositions ces dernières semaines. Le choix de ces avenues a largement occupé la réunion du conseil d’administration qui a eu lieu vendredi.

Créé par les Sulpiciens pour y entreposer des livres et des documents rédigés chez nous et en Europe, l’édifice est-il contraint à servir de bibliothèque ? Certains défenseurs du patrimoine le pensent. Ils sont de plus en plus nombreux à défendre ce point de vue dans les journaux depuis quelques jours.

De son côté, le Parti québécois n’a pas perdu de temps pour exprimer son opinion sur le rôle qui devrait être confié à cet édifice de style Beaux-Arts inauguré en 1915. Pour le chef du parti, Paul St-Pierre Plamondon, la bibliothèque Saint-Sulpice devrait être convertie en musée national d’histoire.

L’idée n’est pas bête. Ce musée serait situé non loin du Centre d’histoire de Montréal. Ainsi, les visiteurs étrangers pourraient découvrir notre parcours et notre culture en s’offrant une visite des deux lieux.

Mais bon, le Musée de l’Amérique francophone, à Québec, a déjà un mandat similaire.

Il est à souhaiter qu’une annonce claire et solide vienne bientôt du gouvernement Legault quant à l’avenir de ce bâtiment. En effet, des sources me disent que l’intérieur se dégrade à la vitesse de l’éclair.

Vous me direz qu’en pleine pandémie, il y a mieux à faire que de se soucier du sort d’une ancienne bibliothèque. Je répondrais à cela que des idées et des projets qui font en ce moment rêver sont un remède à la morosité ambiante.

P. -S. En toute transparence, je dois préciser que je possède des liens familiaux avec Sylvie et Yseult Riopelle, les filles du peintre. Elles ont préféré que Manon Gauthier réponde à mes questions.

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  • 2 mois plus tard...

Autant j'étais emballé par l'idée d'y installer un musée dédié à Jean-Paul Riopelle, autant je suis maintenant encore plus emballé avec cette nouvelle proposition d'y installer une ''Maison de la chanson et de la musique''. De plus, j'aime bien la collaboration entre Monique Giroux et Luc Plamondon, deux personnalités que j'apprécie favorablement.

Donc, que ce soit dans l'immeuble Saint-Sulpice ou ailleurs, je crois que c'est un excellent projet pour promouvoir et valoriser la chanson québécoise et, par ricochet, la langue française et la culture d'ici.

https://plus.lapresse.ca/screens/396643c9-ca98-45cc-9bd7-d5aa417477a4__7C___0.html

Un toit pour notre chanson

Le projet d’un espace entièrement consacré à la chanson québécoise est actuellement porté par Monique Giroux et Luc Plamondon. Tout indique que la très convoitée bibliothèque Saint-Sulpice pourrait en devenir l’écrin.

Mario Girard La Presse

Quand Monique Giroux a une idée dans la tête, elle ne l’a pas dans les bottines. Depuis près de 20 ans, l’animatrice d’ICI Musique nourrit le rêve de créer un lieu qui serait un refuge pour notre chanson.

Cet endroit qu’elle a imaginé des milliers de fois raconterait l’histoire de cet art, mais le ferait également vivre.

Ce projet fou et démesuré, Monique Giroux en parlait à des proches de temps à autre. Puis, un jour, il y a trois ans, lors d’un repas avec Luc Plamondon, ce dernier lui a confié qu’il aimerait mettre sur pied… une « maison de la chanson ». Monique Giroux a failli s’étouffer avec sa bavette de bœuf en écoutant celui qui est devenu un allié de taille dans cette aventure.

« Le lendemain, je revoyais Luc et je lui montrais les détails de mon projet tel que je le voyais », m’a-t-elle confié lors d’un entretien.

Plusieurs mois plus tard, le concept de cette Maison de la chanson et de la musique (MCM) franchit une étape cruciale. La philosophie du lieu est arrêtée, des rencontres déterminantes et encourageantes avec des autorités ont eu lieu, un plan de faisabilité a été établi. Quant à Monique Giroux, elle est prête à foncer.

« C’est la Caserne de Robert Lepage qui m’a donné cette idée. Je me suis dit : pourquoi ne pas faire quelque chose comme ça pour la chanson ? C’était la fin des Cabarets des refrains et je voyais la joie du public d’assister à de l’inédit et celle des artistes de travailler ensemble. »

— Monique Giroux

Le mandat de la MCM est varié. Le lieu offrirait des présentations multimédias et interactives, des découvertes musicales, des expositions, permettrait la conservation de trésors d’archives provenant d’artistes et de créateurs, favoriserait la création, des rencontres, des spectacles, des résidences d’artistes, des classes de maître, de même que des ateliers scolaires ou d’affaires.

Pour accueillir tout cela, l’endroit devra contenir des espaces d’exposition pour présenter les collections permanentes et des expositions temporaires, une salle de spectacle multifonctionnelle, un centre de documentation, une salle de répétition, ainsi que des espaces pour héberger les bureaux d’organismes en lien avec la chanson et la musique.

Il n’y a pas à dire, le projet est doté d’une vision très claire.

Grâce au mécénat de Luc Plamondon (président d’honneur de ce projet), un plan de faisabilité a été conçu par la firme Raymond Chabot Grant Thornton. Un conseil d’administration, présidé par Monique Giroux, a été formé.

Il rassemble Marie-Christine Champagne (La Tribu), Claude A. Garneau (Autrement communications), Nathalie Gélinas (immersifTKNL créateurs d’expériences), Patrick Goodwin (conseiller en architecture), Martin Hudon (Orchestre Métropolitain), Zénaïde Lussier (avocate en droit du divertissement), Charles Nantel (CRI Agence), Michel Robitaille (Centre de la francophonie des Amériques) et Ines Talbi (artiste).

Monique Giroux et Luc Plamondon ont eu des rencontres avec le ministère de la Culture (le plan de faisabilité lui a été présenté en mars 2020) et avec la mairesse de Montréal, Valérie Plante.

Des visées sur la bibliothèque Saint-Sulpice

Monique Giroux ne s’en cache pas, elle a des visées sur l’ancienne bibliothèque Saint-Sulpice, un lieu hautement convoité depuis quelques mois. On sait que le projet d’y installer la Fondation Riopelle est dans l’air. Le Parti québécois propose d’y créer un Musée de l’histoire du Québec. Quant à Québec solidaire, on a appris la semaine dernière qu’il aimerait que l’endroit devienne un « repère » de la littérature québécoise.

« On est allés voir le Centre d’histoire de Montréal, dans le Vieux-Montréal, le Cinéma Impérial et d’autres lieux. Mais quand on a appris que le projet de Fab Lab ne se ferait finalement pas à la bibliothèque Saint-Sulpice, on s’est remis à rêver. »

— Monique Giroux

Monique Giroux a eu l’occasion de parler de son désir d’occuper ce joyau patrimonial qui trône dans la rue Saint-Denis, en plein cœur du Quartier des spectacles, à Jean-Louis Roy, président-directeur général de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), responsable de la bibliothèque Saint-Sulpice.

« On lui a aussi proposé un véritable partenariat, dit-elle. Nous pouvons procurer de la vie à ce lieu. Il est en faveur de cela. C’est formidable qu’on puisse avoir son appui. Le ministère de la Culture est très favorable également. Nous devons maintenant franchir la seconde étape du plan de faisabilité. »

Garder notre chanson au chaud

Voyant nos artistes avancer en âge, Monique Giroux a le souci de la postérité de la chanson québécoise. « Je me suis souvent dit : qu’est-ce qui va arriver du manuscrit original de Quand les hommes vivront d’amour lorsque Raymond Lévesque disparaîtra ? Bien voilà, c’est arrivé. Raymond n’est plus là. Le temps est venu de rassembler les forces. »

Pour Monique Giroux, le projet de cette « ruche de création » qui « gardera la chanson au chaud et à l’abri des intempéries » est le point de convergence d’une carrière qui dure depuis 30 ans et qui est entièrement consacrée à cet art que Gainsbourg qualifiait avec tout le sens de la provocation dont il était capable de… mineur.

« J’ai l’envie de protéger la chanson du passé, mais aussi celle du présent, donc du futur. »

— Monique Giroux

« J’ai aussi en tête de protéger la langue française et la si grande accessibilité de cette forme d’art. Tout le monde a accès à la chanson. C’est souvent la première chose qu’on entend quand on vient au monde et c’est souvent la dernière chose qu’on entend quand on meurt », continue-t-elle.

Quand on connaît la détermination de Monique Giroux et, surtout, l’incroyable passion qui a toujours accompagné tout ce qu’elle a fait pour la chanson d’expression française, il y a lieu de croire que ce projet réglé comme du papier à musique a toutes les chances du monde d’être réalisé.

Dans la brochure résumant le projet de Maison de la chanson et de la musique, il y a cette jolie phrase de Félix Leclerc : « Il y a des maisons où les chansons aiment entrer. » Ça donne déjà envie de pousser la porte.

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Considérant que les chansons ne rapportent plus rien aux artistes, le timing est quand même curieux. Une fausse bonne idée? Seul le temps nous le dira, mais ça me semble une belle utopie... Rêver ne coûte pas grand chose. Voyons ce que la réalité sera dans 10 ans. Nous ne voulons certainement pas d'un lieu qui fermera encore dans quelques années. On se souvient tous du Musée de l'humour... Juste pour rire. Maintenant un Musée de la chanson? 

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