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Square Viger: réaménagement


swansongtoo

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En parlant de démolition, l'entreprise privée ne se gêne pas pour démolir des immeubles de quelques décennies à peine, pour les remplacer par plus gros et cela même s'il y a plein de terrains vacants dans le voisinage. En ce qui a trait à l'architecture brutaliste, nous avons le nouveau Palais de Justice pas très loin du square qui est assez emblématique du style, pas besoin d'une version de plus dans le paysage.

 

Pour revenir au square lui-même, l'idée est de végétaliser cet espace et redonner le maximum de surface aux usagers, d'autant qu'il y a très peu d'espaces verts dans le coin. Alors si on installe des commerces et des terrasses sous les dalles, on privatisera de facto un espace public et on passera complètement à côté de l'objectif premier qui est d'accommoder le plus de gens possible dans un ilot de verdure rafraichissant. Laissons alors les projets tout autour répondre aux besoins commerciaux (cafés et autres) et redonnons à la population un véritable parc urbain, dont elle a été privée malencontreusement une première fois au nom du progrès.

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Bien d'accord avec toi acpnc il manque de verdure dans ce secteur.

Par contre quand je vois les plans de la ville pour refaire ce parc je ne vois pas plus de verdure sinon moins.

 

Les 2 ilots plus a l'est sont bien pourvu en arbre surtout celui a l'extremité.

 

Celui pres du CHUM c'est un amas de beton ca ne me ferai pas de peine qu'on jette ca a terre.

 

Une suggestion que j'aurai pour mettre un peu de vie dans ce parc serai d'installer un skate park sur la dalle de beton.

Et aussi un parc de callisthénie. Ca pourrai etre utiliser par les employés de Lolé et Lightspeed juste en face dans la gare viger.

 

Montreal est de loin la ville ou se pratique le plus la Callisthenie au Canada.

 

De plus si ils se petent la gueule le CHUM est pas loin:p

Mais quand meme on doit le dire l'activité physique c'est bon pour la santé

 

http://www.lapresse.ca/videos/vivre/201412/15/46-1-la-callisthenie.php/9dcacef790f94a0aa5d50e307877e1fc

Modifié par andre md
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IluvMtl regarde les rues et abord il n'y a presque pas d'arbres dans ce quartier. Hier en fin d'apres midi je suis aller dans villeray en vélo il ya des arbres partout dans les rues. Le champ de mars c'est un champ de gazon. Et le square viger c'est pas mal beton a part les 2 autres ilots.

 

Et puis tu peut constater en regardans les photos du vieux-montreal que quelqu'un a mis sur le forum que c'est tres minérale.

Modifié par andre md
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On réglera pas toutes les erreurs urbains causes par la construction d une autoroute souterrain, dans une seule partie du Square Viger. ..Trop ce n est pas assez... Il faut regarder l ensemble du territoire, (un PPU) pas a la pièce.

 

Ce que je déteste c est l application du ...one size fits all.... on applique une veille formule générique ici, quand toute les villes progressives, comme NYC évoluent. Notre société a évolué, alors nos squares devront aussi.

 

Un peu de gazon, quelques arbres et des bancs...mmm vraiment unique cette place! Ça vaut le détour! A choisir entre une grande place derrière l hôtel de ville, a cote du Metro, et cette place, ou irez vous?

 

Un square en milieu urbain n est pas un parc de quartier.

 

Nous avons un square unique a Montreal, et c est possible de l adapter, a moindre coût, a un endroit pour avoir des "expériences", et nous allons le transformer dans un parc banal au coût de 30 millions.

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AICA Canada – sauver l’Agora de Daudelin

 

AICA_Canada1.png

 

AICA Canada rejoint la coalition pour sauver l’Agora de Daudelin

de sa destruction par la Ville de Montréal

 

L’annonce du Maire de Montréal, Denis Coderre, de la démolition prochaine du monument de L’Agora, de Charles Daudelin, l’un des pionniers de la sculpture moderne au Canada, nous impose de réagir en s’associant au regroupement contre sa démolition, formé de Culture Montréal, Dare-Dare, Héritage Montréal, Docomomo Québec et du Regroupement des artistes en arts visuels, pour réprouver vigoureusement cette décision et tenter de sauver ce monument de l’anéantissement. En effet, la section Canadienne de l’Association internationale des critiques d’art ne peut qu’être profondément choquée par cette nouvelle et désapprouver la destruction d’une œuvre majeure de notre patrimoine artistique. Une telle intervention est inacceptable dans une société civilisée. Avec ces organismes, AICA-Canada réclame la restauration de cette œuvre publique abandonnée depuis trop longtemps. Son remplacement par une « agora » visant à célébrer le 375e anniversaire de la ville nous paraît absurde et en complète violation du droit moral des artistes en arts visuels, particulièrement du droit à la protection de l’intégrité de leurs œuvres, tel que reconnu par l’UNESCO. On ne célèbre pas le passé en détruisant l’une de ses œuvres publiques les plus fortes et les plus singulières. Rayer l’Agora du paysage urbain de Montréal serait contreproductif. Devant une destruction aussi barbare, comment notre association pourrait-elle encore considérer et défendre auprès du directorat international d’AICA, l’Association internationale des critiques d’art, la tenue à Montréal de son congrès annuel de 2017 comme nous le projetions? Si nous retenons l’idée d’être la section hôtesse de ce congrès en 2017, ne serons nous pas tentés de nous laisser séduire par Vancouver qui cherche à nous charmer depuis déjà 2010? Seule, l’entière restauration de cette œuvre magistrale, livrée pendant nombre d’années aux éléments comme aux graffitis, pourrait honorer la ville et commémorer son histoire dans la continuité en démontrant que la devise du Québec, « Je me souviens », n’est pas vaine parole, mais qu’elle témoigne, pour le Québec comme pour sa métropole, d’un véritable sens de l’histoire, qu’elle est l’affirmation d’une société qui se projette dans le futur tout en s’appuyant solidement sur son passé. La démolition de ce signe fort du paysage urbain montréalais nous parait aussi absurde que si la ville de Paris avait, en l’an 2000, détruit la tour Eiffel ou rasé les colonnes de Buren, pour les remplacer par une sculpture plus propre, plus à la mode, plutôt que de les restaurer. L’art véritable n’est pas un bien jetable à remplacer à chaque génération comme le « fast food ». La Culture se construit de façon sédimentaire en s’appuyant sur les chefs d’œuvre d’hier, pour mieux vivre le présent et annoncer demain. Nous comprenons la volonté de la Ville de Montréal et de son maire de célébrer tangiblement le 375e anniversaire de la métropole du Québec. Mais avec la coalition, AICA-Canada lui demande instamment de modifier sa décision et de restaurer entièrement cette œuvre magistrale en complétant son concept par l’ajout des végétaux prévus originellement et en réaménageant ses environs pour mieux la mettre en valeur, comme ses prédécesseurs l’ont fait à l’ile Notre Dame pour la sculpture du sculpteur américain Alexandre Calder à la fin des années 1980. Par ailleurs, nous appuyons entièrement sa décision de créer une nouvelle place pour célébrer dignement le 375e anniversaire de Montréal en lui suggérant que cette place soit située ailleurs au centre ville de Montréal et qu’elle soit enrichie d’une œuvre monumentale d’un de nos grands artistes. Nous avons trop peu d’œuvres publiques à Montréal.

 

Nous encourageons fortement nos membres à exprimer leur désapprobation au Maire de Montréal en lui envoyant un courriel à : maire@ville.montreal.qc.ca

Faites vite! La destruction est pour bientôt.

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http://quebec.huffingtonpost.ca/jonathan-cha/square-viger-reamenagement_b_7582488.html

 

Jonathan Cha

Urbanologue, architecte paysagiste et docteur en aménagement de l'espace et urbanisme

 

Square Viger: travaillons intelligemment, sans précipitation

Publication: 15/06/2015 00:09 EDT Mis à jour: 15/06/2015 00:09

 

Des grands défis naissent de grands projets. Le square Viger, mal-aimé, sous-utilisé et défaillant, appelle aux meilleures solutions et à la redéfinition de notre approche à l'espace public. Malheureusement, la précipitation à livrer des « legs » pour le 375e anniversaire de Montréal aveugle la prise de décision et évacue tout processus rigoureux de planification. L'annonce de la démolition de l'agora du square Viger et la divulgation des images de l'aménagement projeté sont tout aussi prématurées qu'inacceptables.

 

Dans une métropole désignée Ville UNESCO de design, il va de soi que les instances municipales doivent promouvoir une créativité éclairée. Elles doivent enjoindre les parties prenantes à innover et rivaliser d'audace, tout en ayant une approche ouverte aux enjeux sociaux, historiques, patrimoniaux et artistiques qui définissent le lieu, auxquels un projet de réaménagement ne saurait se soustraire.

 

Avant même de produire des esquisses, il faut statuer sur l'œuvre d'art et ses composantes, sur leur fonctionnalité, leur sécurité et leur pérennité. Prendre position à cet égard est crucial. Cela relève d'une mobilisation des parties prenantes en matière d'art et de culture et les ayant droit, non pas de la conception paysagère.

 

La proposition d'aménagement dévoilée la semaine dernière n'est clairement pas appuyée sur une réflexion aboutie sur les enjeux à considérer. La décision de traiter uniquement les îlots Chénier et Daudelin en laissant de côté les îlots Théberge et Gnass est tout autant irrecevable qu'inexplicable. La proposition de relocaliser Mastodo fait fi du fait qu'elle s'insère dans un ensemble. Cette proposition est franchement réductrice et démontre une incompréhension de l'œuvre spatiale de Daudelin. Où est la vision de l'ensemble paysager et urbain du square Viger ? Comment dialoguera-t-il avec la Cité administrative, la rue Saint-Antoine, les abords de la station de métro Champ-de-Mars, des lieux qui sont également sur les planches à dessin ?

 

Le projet est clairement motivé par un empressement politique indu, qui n'a pas sa place dans un tel contexte. La solution inappropriée, parachutée, désincarnée est le fruit d'une course effrénée et aveugle à la livraison de projets pour 2017, alors que tout projet d'aménagement, pour être excellent, nécessite le temps et l'espace de réflexion requis pour arriver à maturité. Qu'ils soient internes ou externes aux services municipaux, les architectes paysagistes et autres professionnels doivent pouvoir travailler de manière créative et rigoureuse, avec les partenaires de la Ville, en ayant la confiance de leurs élus.

 

Le réaménagement du square Viger requiert la mise en place d'un processus de design exemplaire. Il faut revoir la méthodologie du projet, inclure les citoyens, analyser finement toutes les composantes du lieu et de son contexte et aller à la rencontre des meilleurs projets à l'étranger. Par exemple, pourquoi ne pas s'inspirer des mécanismes de préservation mis en œuvre aux États-Unis pour réhabiliter des projets modernistes d'architectes paysagistes aussi célèbres que Garrett Eckbo, Lawrence Halprin et Simonds & Simonds ?

 

Il n'y a pas d'urgence à réaménager le square Viger. Affinons notre compréhension du secteur, dotons-nous des expertises nécessaires, harmonisons le travail des divers services de la Ville, bref, donnons-nous le temps et la liberté de bien faire les choses. Créons un mécanisme de conception et de concertation visant l'excellence afin que le square Viger devienne un précédent, synonyme d'innovation, de créativité et de fierté.

 

Ce texte est cosigné par: Jonathan Cha, Ph.D aménagement de l'espace et urbanisme, urbanologue, architecte paysagiste ; Malaka Ackaoui, fcsla, fouq, architecte paysagiste, urbaniste, présidente WAA Montréal Inc ; Vincent Asselin, c.q., fcsla, président, WAA International, Ltd., Shanghai ; Association des architectes paysagistes du Québec (AAPQ); Gérard Beaudet, urbaniste émérite et professeur titulaire, École d'urbanisme et d'architecture de paysage, Université de Montréal ; Thierry Beaudoin, concepteur, intégrateur ; Nathalie Boucher, anthropologue dans la ville / Organisme R.Es.P.I.R.E. ; Pierre Boyer-Mercier, architecte, professeur agrégé École d'architecture de l'Université de Montréal et rédacteur en chef de la revue ARQ Architecture Québec; ‬‬‬‬Mathieu Casavant, associé, NIPpaysage ; Daniel Chartier, architecte paysagiste praticien en protection et mise en valeur de patrimoines culturels et naturels ; Anne Cormier, architecte, Atelier Big City, et professeure agrégée, École d'architecture, Université de Montréal ; Claude Cormier, principal, Claude Cormier + Associés Inc. (Sophie Beaudoin, Damien Dupuis, Marc Hallé, Georges-Étienne Parent, Guillaume Paradis, Valéry Simard, Yannick Roberge) ; Marc H. Choko, professeur émérite, École de design, UQAM ; Irène Cinq-Mars, professeure honoraire, Faculté de l'aménagement, Université de Montréal ; Randy Cohen, architecte, Atelier Big City; Jean Décarie, urbaniste retraité de la Ville de Montréal, expert en espaces libres ; Yves Deschamps, historien de l'architecture, professeur honoraire, Université de Montréal ; Robert Desjardins, architecte paysagiste, concepteur de places publiques ; Danielle Doucet, historienne de l'art public, Ph.D. et professeure associée, UQAM ; Raphaël Fischler, directeur de l'École d'urbanisme, Université McGill, Membre Émérite de l'Ordre des urbanistes du Québec ; Wendy Graham, fcsla, AAPQ ; Peter Jacobs, professeur titulaire, École d'urbanisme et d'architecture de paysage, Université de Montréal ;Josée Labelle, associé, NIPpaysage‬‬‬‬ ; Richard Lafontaine, Lafontaine Langford, architectes ; Michel Langevin, associé, NIPpaysage ; Réjean Legault, professeur, École de design, UQAM‬‬‬‬‬ ; Luc Lévesque, architecte, atelier d'exploration urbaine SYN-, et professeur agrégé, histoire de l'art, Université Laval ; Jean-Claude Marsan, o.c., architecte et urbaniste, professeur émérite, Université de Montréal ; Paula Meijerink, WANTED paysage ; Alena Prochazka, Ph.D., M.arch, responsable scientifique projet Ignis Mutat Res: Les toits, l'énergie et les écosystèmes ; Michel Rousseau, architecte paysagiste, associé principal, Groupe Rousseau Lefebvre ; Danièle Routaboule, architecte paysagiste ENSP, urbaniste DIUP, professeure honoraire, Faculté de l'aménagement, Université de Montréal ; Marie-Dina Salvione, historienne de l'architecture moderne Ph.D., chargée de cours, École de design, UQAM ; Peter Soland, designer urbain, civiliti ; Julie St-Arnault, architecte paysagiste, VLAN paysages ; France Vanlaethem, professeure émérite, École de design, UQAM

 

 

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<header style="box-sizing: border-box; color: rgb(0, 0, 0); font-family: Verdana, Geneva, sans-serif; font-size: 13px; line-height: 16.2600002288818px;">SQUARE VIGER

 

Revisiter Daudelin?

 

</header>13 juin 2015 |Jérôme Delgado | Actualités culturelles

<figure class="photo_paysage" style="box-sizing: border-box; margin: 0px; color: rgb(0, 0, 0); font-family: Verdana, Geneva, sans-serif; font-size: 13px; line-height: 16.2600002288818px;">image.jpg<figcaption style="box-sizing: border-box; font-size: 0.846em; line-height: 1.2em; padding: 2px 0px 15px;">Photo: Annik MH de Carufel Le Devoir«Mastodo», la sculpture-fontaine de Charles Daudelin, est intégrée à même l’autre œuvre de l’artiste, «Agora».</figcaption></figure><section class="retenir retenir_paysage" style="box-sizing: border-box; width: 230px; font-family: Georgia, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 1.2em; padding: 15px; color: rgb(28, 30, 124); float: left; margin-right: 20px; margin-bottom: 10px; margin-top: 10px; font-size: 13px; background-color: rgb(239, 239, 242);">Ce texte fait partie de notre section Perspectives.</section>Le square Viger, complexe espace de verdure et de béton, sera réaménagé après 30 ans d’une vie à l’abandon. La Ville de Montréal compte s’attaquer d’abord à son visage le plus connu et honni par certains, l’îlot Daudelin. Pour y arriver, faut-il faire avec ou sans le projet artistique de Charles Daudelin ?

 

Les uns en parlent comme d’un endroit peu accueillant, dangereux, par où transigent toxicomanes et vendeurs de drogue. Une horreur, qu’il faudrait raser. Les autres disent plutôt qu’il s’agit d’un lieu sous-estimé et conçu pour rassembler la population, dans toute sa mixité. Une erreur (d’aménagement urbain), à corriger. C’est un peu ça, le square Viger. On aime ou on n’aime pas.

Pris entre ces deux pôles depuis sa configuration, il y a une trentaine d’années, le square Viger vient de réapparaître dans l’actualité, poussé par le souhait de la Ville de Montréal de redessiner ce secteur situé à l’est du Centre de recherche du CHUM. Tel qu’annoncé au début du mois de juin, le projet ne vise pour l’instant qu’un tiers de l’ensemble composé de trois grands espaces de verdure et de béton. Cependant, il suscite déjà débats et commentaires à l’emporte-pièce. Peu importe qu’on parle d’horreur ou d’erreur, le statu quo fait problème.

L’îlot Daudelin, désigné ainsi par la présence d’un ensemble architectonique et sculptural de Charles Daudelin (1920-2001), considéré comme un des pères de la sculpture moderne au Québec, est au coeur des discussions. La vingtaine d’édicules en béton — l’oeuvre Agora (1983) — seraient détruits selon les plans de la Ville, alors que la sculpture-fontaine Mastodo (1984), dont le mouvement en bascule n’a que très rarement fonctionné, serait restaurée et déplacée. On voudrait rendre ainsi hommage à son auteur.

Tuer pour honorer

La succession de l’artiste s’oppose à ce démantèlement, parce qu’il détruirait l’ensemble du projet. Et brimerait les droits moraux de l’artiste. L’avocate chargée de représenter le groupe Daudelin, Viviane de Kinder, veut éviter de qualifier la Ville de « brute », mais elle n’est pas moins dure lorsqu’elle résume le réaménagement proposé :« La prémisse dit qu’on va te tuer pour te rendre hommage. »

 

«L’acquisition d’une oeuvre ne l’emporte pas sur les droits moraux de l’artiste, rappelle-t-elle. Toucher à l’intégralité de l’oeuvre, ce serait le brimer. Il faudrait une entente distincte, où l’artiste renoncerait à ses droits.»

Le précédent juridique au Canada sur cette question remonte à 1982. La Cour suprême de l’Ontario avait alors donné raison à l’artiste de réputation internationale Michael Snow, dans un litige qui l’opposait au Centre Eaton de Toronto. La sculpture en papier que Snow avait installée dans le hall du centre commercial avait été recouverte de guirlandes pour la période de Noël. Le juge avait considéré que ce geste modifiait l’oeuvre et ne respectait pas les droits moraux de son auteur.

La Ville de Montréal est-elle en droit de démanteler l’oeuvre ? Tout dépend du contrat signé par Daudelin, et encore. «L’artiste a un gros pouvoir, mais son droit n’est pas unilatéral et absolu. Il y a toujours une contrepartie. La Ville peut évoquer des impératifs, comme celui de la sécurité, pour agir. Mais il faudrait négocier, tout le monde est perdant si on se retrouve en justice», analyse Olivier Charbonneau, bibliothécaire à l’Université Concordia et doctorant en droit sur les questions de droit public et de droit d’auteur (dont font partie les droits moraux).

Portrait noir

L’arrondissement de Ville-Marie, qui vise à entamer les travaux à l’automne pour livrer la nouvelle place à l’été 2017, n’énonce pas la question de la sécurité dans le dossier préliminaire. On dit cependant chercher à rendre le square Viger plus convivial, car les conditions sont «peu favorables au partage de l’espace public». On y présente les usagers comme des «irréductibles qui refusent les services standards destinés aux personnes itinérantes» et on y décrit «un site [qui] favorise des usages illicites», avec des cachettes et des problèmes de salubrité.

Jean-Pierre Caissie rit presque lorsqu’on lui fait part des intentions de la Ville. Ce portrait noirci, l’ancien coordonnateur du centre d’artistes Dare-Dare l’a entendu plus d’une fois. Il assure pourtant que la réalité est autre, du moins à l’époque où Dare-Dare occupait le square Viger, entre 2004 et 2006, pour y présenter des oeuvres éphémères.

Histoires de peur

«J’ai l’impression que les médias ont contribué à ces histoires de peur. Comme si on voulait entretenir une légende urbaine», affirme-t-il. Il se souvient d’avoir confronté, en ondes, un animateur-vedette de Radio-Canada et ses idées préconçues au sujet d’un lieu qu’il considérait comme dangereux et peu éclairé. «Il a fini par reconnaître qu’il ne l’avait jamais visité.»

Jean-Pierre Caissie est d’avis que le square Viger est un no man’s land «particulier». «Mais c’est un espace vivable.» Dès son arrivée, à l’été 2004, l’équipe de Dare-Dare, dont le bureau est une roulotte, a côtoyé des squegees. Jamais, assure Caissie, il ne s’est senti menacé. Mieux, certains de ces «irréductibles» ont fait du bénévolat et participé, par exemple, à l’installation d’un édicule en briques à base de cire d’abeille, une oeuvre de Doug Scholes.

« Mixité d’usage »

Si Jean-Pierre Caissie garde «de très bons souvenirs» de ces deux ans, c’est qu’il régnait sur place «une paix sociale, une mixité d’usage», avec la présence de travailleurs qui y prenaient leur lunch et des patients de l’hôpital voisin, en fauteuil roulant.

«Ce qui nous a convaincus de nous arrêter là, c’est que le square avait été conçu par Daudelin, par un artiste. On a, quelque part, poursuivi ce qu’il n’a jamais terminé.»

Agora, Mastodo, ainsi que les oeuvres de Claude Théberge (1934-2008) et de Peter Gnass (né en 1936) destinées à deux autres îlots à l’est de celui de Daudelin, ont été réalisées au début des années 1980, à la demande du ministère des Transports, qui cherchait à recouvrir l’autoroute Ville-Marie. Or l’aménagement n’aurait jamais été réalisé dans son ensemble, notamment au niveau du paysagement. L’accessibilité au site, lui, a été source de critiques, surtout à l’égard de la présence d’enfants.

Daudelin était chargé de faire une agora, Théberge, un parc de style victorien, et Gnass, un parc de jeux. Les trois îlots ont leurs plans d’eau, mais aujourd’hui les bassins sont vides, les fontaines hors d’usage. Les jeux de Gnass sont disparus et le café prévu à l’origine par Daudelin n’a jamais été mis en place.

Deux quartiers

«Ce projet d’art public a été conçu pour améliorer la transition entre deux quartiers, pour couvrir les failles [créées par l’autoroute]. Elles répondaient bien à des contraintes techniques, comme celles de planter des arbres sur du béton. Il y a eu des erreurs urbaines, mais elles peuvent être corrigées», dit Marie-Dina Salvione, une spécialiste de l’architecture moderne et du patrimoine associée à l’UQAM, qui a dirigé, l’hiver dernier, un cours exclusif sur l’avenir du square Viger.

Un îlot Daudelin davantage acceptable passe, selon elle, par la cohabitation des populations. «Ça fait partie de l’histoire. Un projet de design urbain axé sur la sécurité, c’est peu positif. Lorsqu’un lieu est stigmatisé comme dangereux, les gens n’y vont pas, dit celle qui reconnaît la problématique de l’itinérance, mais c’est une réalité depuis les années 1930.»

L’actuelle place Émilie-Gamelin fait croire à la chercheure que la question de la mixité est possible. «Comme legs du 375ede Montréal, qui se targue d’être une ville de design reconnue par l’UNESCO, il faudrait un projet innovant sur la base du développement durable. Il faut intervenir le plus possible avec l’existant. Faire table rase, c’est le contraire du développement durable», conclut-elle.

 

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Je parle de l'ensemble du secteur. Pas seulement d'un square. Les rues du quartier sont pauvre en verdure.

 

Je comprend ton point de vue en quelques sorte Iluvmtl. C'est un genre de square assez unique tu a raison. On ne trouve pas quelque chose de semblable a montreal. Quoi que certains secteur de l'ile notre dame lui ressemble.

 

Je vais etre méchant mais c'est sure qui si il n'y avait pas d'itinerants qui urinent partout et qui quetent avec insistance ca ameliorait l'aspect de ce parc.

 

C'est pas politicaly correct de parler comme ca.

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