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Square Viger: réaménagement


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[h=2]http://aduq.ca/2013/09/le-square-viger-un-avenir-conteste-dans-un-environnement-urbain-en-pleine-mutation/

 

Le square Viger : un avenir contesté dans un environnement urbain en pleine mutation[/h]


 

 

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On apprenait récemment que la Ville de Montréal comptait initier des consultations publiques pour lancer le débat sur l’avenir du square Viger, lieu public boudé depuis des décennies par les Montréalais et l’administration municipale, pourtant localisé à proximité de l’hôtel de ville. En lien avec l’arrivée de l’institution majeure que constitue le Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), espérons que la réflexion sur le square historique qui jouit d’une localisation centrale exceptionnelle entre le vieux-Montréal et le quartier latin permettra de prendre des décisions éclairées non seulement sur le réaménagement des trois quadrilatères qu’occupe le square, mais aussi sur tout l’environnement urbain qui l’entoure.

 

Encore aujourd’hui, en descendant les rues Saint-Denis, Berri, Saint-Hubert et Saint-André, de part et d’autre du square Viger, on ressent bien le relief de cuvette. Cette particularité topographique rappelle qu’en marge de l’ancienne ville fortifiée se trouvaient jadis à cet endroit la rivière Saint-Martin ainsi qu’un marécage, comme on peut le voir sur cet ancien plan de Montréal. Avec l’expansion de la ville à l’extérieur de son enceinte, la rivière et son milieu humide disparurent progressivement sous la ville.

 

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Montréal, plan de la ville fortifiée en 1725 (Wikipedia)

 

Dès 1815, on aménagea une place de marché de chaque côté de la rue Saint-Denis, soit juste en face du CHUM actuellement en construction. Suite à des années de remblai sur l’ancien marécage, la plantation de dizaines d’arbres, l’aménagement de sentiers et l’ouverture de fontaines monumentales, la Ville de Montréal procéda en 1860 à l’inauguration officielle du square Viger, premier véritable grand jardin public de Montréal. Dans la deuxième moitié du 19e siècle, de nombreux bourgeois s’installent autour de l’espace vert. Les façades résidentielles, commerciales et institutionnelles comme les Hautes études commerciales (HEC) et la gare-hôtel Viger définissent l’espace public central qui jouit d’un achalandage constant grâce aux voyageurs qui y transitent et à la population locale nombreuse.

 

 

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Le square Viger, vers 1907 (Musée McCord)

 

Puis, suite à un déclin entamé avec le départ progressif de la population avoisinante et la fermeture de l’hôtel Viger en 1933, le square subit dans la deuxième moitié du 20e siècle plusieurs coups durs : fermeture de la gare de passagers qui desservait la rive nord du fleuve dont Québec, coupe d’arbres pour l’aménagement de stationnements, démolition de plusieurs centaines de logements dans les faubourgs à proximité, chantier de construction du métro, etc. Finalement, c’est la construction de l’autoroute Ville-Marie en tranchée dans l’ancien lit de la rivière Saint-Martin à la fin des années 1970 qui eut raison de ce qui restait du grand square de l’époque victorienne.

En lien avec le projet d’autoroute, le ministère des Transports du Québec (MTQ) prend l’initiative, en collaboration avec la Ville de Montréal, de recouvrir les voies rapides à l’endroit où se trouvait le square. Le gouvernement confie le mandat de concevoir trois espaces publics à trois artistes : Charles Daudelin, Peter Gnass et Claude Théberge. Bien que les trois hommes durent conjuguer avec un espace conçu uniquement en fonction de considérations techniques – tours de ventilation du tunnel autoroutier, dalle structurale laissant peu de profondeur par rapport au niveau de la rue pour faire un aménagement paysager, avenue Viger au nord et rue Saint-Antoine au sud conçues comme de larges voies de services autoroutières, etc. – force est de constater que les concepts qui tournent le dos aux rues qui les entourent n’ont pas suscité l’adhésion des Montréalais. Trente ans après son inauguration, les passants ne sarrêtent plus au square Viger pour s’y prélasser.

En ségrégant l’espace public du reste de la ville avec des murets de béton, des clôtures et de la végétation, le but des concepteurs était de définir une halte paisible pour les piétons à l’abri du bruit, de la saleté et de la vitesse de l’automobile. Or, cette approche introvertie, moderniste et quelque peu naïve va à l’encontre même de la notion d’espace public qui doit par définition être accessible physiquement et visuellement. En fait, les barrières visuelles et physiques sont tellement omniprésentes qu’elles rebutent le passage des piétons. Cette interface de béton et de verdure entre le square et la rue engendre un sentiment d’insécurité pour les passants et facilite les activités illicites.

 

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Barrières physiques face à l’ancienne Gare Viger

Pourtant, Héritage Montréal inscrit le square Viger sur sa liste des sites emblématiques les plus menacés de Montréal1 et le Regroupement des artistes en arts visuels du Québec (RAAV) condamne la dilapidation potentielle de l’œuvre de Daudelin2 , sculpteur, dessinateur et peintre qui fut l’un des pionniers dans l’intégration de l’art dans l’espace public au Québec. L’Agora, dont il est question ici, est certainement la section du square moderne la plus aboutie. Comprise entre les rues Saint-Denis et Berri, l’œuvre de Daudelin se voulait un lieu de rencontre entre le vieux Montréal et le quartier latin, un espace multifonctionnel pour le déroulement d’expositions, de concerts et de projections, un oasis au milieu de la dureté urbaine. Un détour sur le site conçu par le sculpteur permet de découvrir un endroit cohérent et démontrant un certain potentiel, mais pratiquement invisible à partir de la rue et complètement abandonné.

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La fontaine de Daudelin, abandonnée depuis des années

Avec l’arrivée du CHUM, certains proposent de profiter de l’occasion pour tout raser et recommencer à neuf. La présence de personnes avec différentes problématiques sociales dont les itinérants qui fréquentent le lieu abandonné n’est certainement pas étrangère à cette attitude réactive vis-à-vis de ce lieu malaimé. Mais avant d’entreprendre la démolition complète et la conception d’un nouvel espace public à grands frais et considérant les valeurs intrinsèques de l’Agora de Daudelin, il serait sans doute optimal de s’interroger d’abord sur la vocation que l’on souhaite donner au secteur. Comment profiter de l’arrivée du CHUM pour assurer son appropriation par les employés et les visiteurs? Quel caractère souhaite-t-on donner aux rues qui ceinturent le square? Quelle vocation veut-on donner à l’espace public? Quel projet avons-nous pour le quartier?

 

Récemment, on apprenait que la Corporation de développement urbain du Faubourg Saint-Laurent (CDUFSL) proposait d’y installer des Halles gourmandes et culturelles3 , projet qui se veut entre autres une cafétéria publique à ciel ouvert avec des restaurants aménagés dans des containers. Voilà une initiative de réappropriation à faible cout qui permettrait par exemple de donner une vocation au lieu vivant et approprié tel qu’il l’était imaginé par Daudelin. Avec un minimum d’entretien et la réouverture de la fontaine, cette appropriation à moindre cout qui pourrait être opérée dès le printemps 2014 permettrait de réinvestir temporairement ce lieu public délaissé et invisible dans l’imaginaire collectif.

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Projet de halles gourmandes et culturelles de la CDUFSL (source)

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Terrasse lors d’un évènement spécial au square (source)

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La fontaine du square et l’Hôtel de Ville en arrière plan (source)

Certes, une intervention physique pour éliminer les barrières qui étouffent le square afin d’assurer une perméabilité au lieu s’avère une intervention fondamentale. Même si le béton n’a pas la cote au 21e siècle, c’est toutefois une aberration de croire que devoir tout démolir et recommencer à neuf serait la seule alternative envisageable pour l’avenir de ce site. Alors que les experts démontrent la relation entre le design urbain et la santé publique, pourquoi ne pas profiter de l’arrivée du méga hôpital et du projet de requalification du square pour revoir la conception des rues et en réduisant l’emprise consacrée uniquement au passage des voitures. Peut-être qu’en adoucissant le contexte, on pourrait se permettre d’ouvrir le lieu refermé sur lui-même, redécouvrir et s’approprier l’ancien square victorien qui était jadis un espace public foisonnant.

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_____________________________

 

  1. http://www.heritagemontreal.org/fr/square-viger/

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Nous avons un espace complètement figé dans le temps du début des années 80, totalement abandonné comme l'était le site de l'expo67 vers la fin de terre des hommes. J'invite tout le monde à aller y faire un tour question d'admirer les derniers moments de ce vestige 'historique'.

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Si tu veux absolument garder l'Agora, on pourrait s'arranger pour la transporter dans ta cour. Ce n'est pas parce qu'on appelle quelque chose de l'art que ça a une valeur patrimoniale.

 

Ma cour n'est pas assez grande. Ton argument est totalement stupide.

 

On aurait pu essayer de conserver en adaptant. Ça aurait certainement pu fitter avec l'environnement. On a même pas fait l'effort. Voilà qui est insignifiant.

 

 

....

Modifié par MtlMan
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Nous avons un espace complètement figé dans le temps du début des années 80, totalement abandonné comme l'était le site de l'expo67 vers la fin de terre des hommes. J'invite tout le monde à aller y faire un tour question d'admirer les derniers moments de ce vestige 'historique'.

 

On ne dit pas qu'il faut le laisser tel quel. On dit qu'il y a assez d'intelligence chez des designers pour adapter une nouvelle vision en intégrant ce qui y est et qui a valeur historique (oui!) et dessiné consciemment par un artiste québécois qui n'a rien d'un moins que rien.

 

je ne pense pas que quiconque ici est habilité à décréter qu'il est impossible de faire quoi que ce soit avec le lieu en conservant l'oeuvre de Daudelin. Alors, convenez-donc du fait qu'on aurait pu demander des ébauches d'idées de renouvellement avec l'oeuvre en question.

 

On jugera sur les résultats après.

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Ma cour n'est pas assez grande. Ton argument est totalement stupide.

 

On aurait pu essayer de conserver en adaptant. Ça aurait certainement pu fitter avec l'environnement. On a même pas fait l'effort. Voilà qui est insignifiant.

....

 

Mon argument est que l'oeuvre est trop grosse pour être déménagée. On a pu déménager la Joute de Ripoelle dans un endroit où elle est très bien. Je crois qu'on a aussi déménagé l'Homme de Calder. On peut aussi assez facilement déménager des statues au besoin. L'Agora est plus difficillement déménageable. S'il y avait un endroit propice pour l'accueillir, ce serait parfait. Je ne crois pas qu'il soit possible de sauver l'Agora dans son emplacement actuel. Il est possible d'arriver à la conclusion qu'une oeuvre ne peut pas être sauvée, sans avoir à se faire comparer à un groupe terroriste extrémiste qui détruit des oeuvres millénaires pour des raisons idéologiques et religieuses.

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Sans nier la valeur de l'oeuvre en tant que tel, elle a cependant trôné 3 décennies et demi dans un état lamentable et désertée par la majorité de la population. Pendant tout ce temps personne ne s'est levé pour s'indigner ou protester de la négligence des autorités ou sa mauvaise utilisation, ni même la famille de l'artiste. On a tout simplement laissé se détériorer une oeuvre d'art qui ne s'est de toute façon jamais intégrée harmonieusement à son environnement.

 

Maintenant que le quartier est sur le point d'être grandement dynamisé et ses rares espaces publics repensés, afin qu'ils soient davantage fréquentés, le monde se réveille subitement, étonné des intentions de la Ville. Je ne donnerai pas automatiquement raison à l'administration qui n'a pas consulté, mais je ne la blâmerai pas non plus, parce que les montréalais avait eux-mêmes fait leur choix, en évitant tout simplement cette place mal-aimée.

 

D'ailleurs les trois espaces qui forment l'ancien carré Viger, ont été dès le départ un échec évident au niveau de leur intégration au milieu. Ils devront en conséquence être réaménagés pour qu'ils puissent enfin jouer pleinement leur rôle de places urbaines, comme on est en droit de s'y attendre. Oublions au passage les concepts un peu trop intellectualisés, car personne ne demande une pièce de musée en guise de parc. Mais bien un espace chaleureux et invitant qui se laisse apprécier au premier regard.

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Sans nier la valeur de l'oeuvre en tant que tel, elle a cependant trôné 3 décennies et demi dans un état lamentable et désertée par la majorité de la population. Pendant tout ce temps personne ne s'est levé pour s'indigner ou protester de la négligence des autorités ou sa mauvaise utilisation, ni même la famille de l'artiste. On a tout simplement laissé se détériorer une oeuvre d'art qui ne s'est de toute façon jamais intégrée harmonieusement à son environnement.

 

Maintenant que le quartier est sur le point d'être grandement dynamisé et ses rares espaces publics repensés, afin qu'ils soient davantage fréquentés, le monde se réveille subitement, étonné des intentions de la Ville. Je ne donnerai pas automatiquement raison à l'administration qui n'a pas consulté, mais je ne la blâmerai pas non plus, parce que les montréalais avait eux-mêmes fait leur choix, en évitant tout simplement cette place mal-aimée.

 

D'ailleurs les trois espaces qui forment l'ancien carré Viger, ont été dès le départ un échec évident au niveau de leur intégration au milieu. Ils devront en conséquence être réaménagés pour qu'ils puissent enfin jouer pleinement leur rôle de places urbaines, comme on est en droit de s'y attendre. Oublions au passage les concepts un peu trop intellectualisés, car personne ne demande une pièce de musée en guise de parc. Mais bien un espace chaleureux et invitant qui se laisse apprécier au premier regard.

 

Tout a fait d'accord avec toi.

 

J'ajouterais que l'ensemble a ete strictement pense comme une oeuvre d'art a l'origine, et pas comme un endroit public. Le fait que ce soit une oeuvre d'art (brutaliste au demeurant, ce qui a certainement contribue a son alienation de la part de la population) n'est pas une fin en soit que justifie un status-quo. Est-ce meme possible d'envisager que c'etait une oeuvre de moindre valeur au depart et qu'il serait mieux pour tous de repartir a zero en redonnant une vocation de parc a l'endroit sans faire de complexe et de haut cris?

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Je sens un vrai mouvement pour la répratriation de ses installations et leur mise en service, offrant de l'animation, de la bouffe et boissons et des aires de repos et tranquilite a l'abri des rues achalandées et bruyantes qui l'entoure.

 

Il faut a tout prix convaincre Coderre de ne pas gaspiller notre argent pour construire un stationnement à piétons, vraisemblablement pour les itinérants car il ne sera pas occupé de toute façon, au milieu d'un no mans land. ça prend de l'animation majeure pour attirer le monde là, car les passants vont juste passer.

 

Les gens veulent démolir ces pergolas et cubes, l'excuse facile de mettre les itinérants dans la rue, pensant que si on voit ce qui se passe, ils ne reviendront pas, mais ils se trompent... on a jyste a regarder à la place Emilie-Gamelin pour l'inspiration.

 

 

 

 

 

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Modifié par IluvMTL
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Je ne crois pas qu'il soit possible de sauver l'Agora dans son emplacement actuel.

 

Moi je suis persuadé que oui. Et on aurait pu trancher le débat si on avait eu quelques proposition dignes de ce nom Voilà mon point. Mais là, on s'obstine ad vitam eternam, alors il ne sert à rien de continuer. Mais je crois que la comparaison avec l'EI est valable, dans le sens où les raisons évoquées sont faibles et superficielles. Bien sûr, ça s'arrête là, et tout le reste n'est absolument comparable.

 

Mais ce détail là, je le maintiens totalement. On fait dur.

 

Salutations.

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Un espace civique doit servir les citoyens et celui-là ne le fait pas, pour des raisons qui sont en grande partie structurelles. Telle que conçus, la fontaine a été d'emblée dysfonctionnelle et l'espace très peu invitant. Ce ne sont pas là des arguments faibles et superficiels, à moins qu'on méprise ses concitoyens.

 

Maintenir éternellement un ratage manifeste sous prétexte qu'il s'agit d'une "oeuvre d'art" me paraît d'ailleurs découler d'une sacralisation malsaine de "l'art", ou même de "l'artiste", comme si l'expression d'une subjectivité personnelle devait l'emporter sur toute autre considération. Les artistes et l'art méritent le respect et souvent l'admiration, mais pas une vénération automatique qui fait taire tout le reste.

 

À la limite, ce sont ceux qui élèvent quelque chose au rang d'absolu qui ressemblent aux fanatiques. Tout doit servir l'humain : voilà le critère de la civilisation. Il y a certainement mieux à faire avec cet espace.

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