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Né entre les rapides

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Tout ce qui a été posté par Né entre les rapides

  1. C'est-à-dire? -- SVP commence par préciser de quel front il s'agit; ça pourrait autant relever de la politique sociale (accès au logement) que de l'aménagement du territoire, ou encore de la fiscalité municipale, ou de quoi d'autre encore. Je ne perds pas de vue qu'on parle d'abord du redéveloppement du site du bassin Peel.
  2. Your "Lol" can mean many different things : it would be nice to know what you really have in mind. Otherwise it will not be possible to pursue this discussion -- unless of course you believe that the related issue deserves a final laugh before disappearing forever.
  3. Vrai, mais on triche un peu en montrant des photos prises à des saisons différentes, en noir et blanc puis en couleurs. Dans la rue: de belles vieilles V américaines remplacées en plus grand nombre par des jeunes venues d'Asie. Ce qu'on ne voit pas: les bébés de 1958 et les vieillards de 2021 à l'intérieur. Et surtout: East Broughton et Rouyn-Noranda.* * Pour ceux qui se demandent "c'est quoi le rapport"? -- Sarto Fournier et Valérie Plante.
  4. Lâchez donc cette piste explicative basée sur des stéréotypes attribués aux ethnies, car ils ne sont bons que pour composer des boutades faisant rire -- rien de sérieux. Quant à la déclaration de Legault à l'effet que le gouvernement du Québec assumerait les (possibles) coûts supplémentaires, ça ne me rassure nullement. Ce gouvernement n'est pas le Père Noël; il tire ses revenus des impôts et taxes auxquels sont assujettis les Montréalais (et les autres). Autrement dit, ce que vous (les Montréalais) ne payerez pas localement, vous le payerez quand même. Tout un cadeau! Et pour Valérie Plante, obtenir une place à la table (de négociations?), c'est peut-être bien, mais ça ne lui confère pas un droit de veto, et ça n'empêche pas des discussions/négociations parallèles "secrètes" entre le gouvernement et la Caisse. En fait, sa "participation" peut s'avérer une arme à deux tranchants, car ce faisant elle s'associe aux décisions "communes" qui émergeront, qu'elle sera dans l'obligation de défendre puisqu'elle y aurait participé.
  5. Vrai que des dépenses majeures d'entretien/réparation doivent être faites en urgence. Tu mentionnes deux solutions couramment employées pour assumer ces dépenses. J'en ai suggéré une autre, qui ne ferait pas disparaître par magie les coûts devant être assumés, mais qui en réduirait le choc pour les propriétaires existants. Elle n'entraînerait pas une baisse de la valeur marchande, mais elle diminuerait le produit net de la vente (future). A ma connaissance, on n'a pas (encore) recours à cette méthode au Québec (notamment), mais je ne vois pas ce qui l'empêcherait, à condition de créer un produit financier adapté. Evidemment, ça n'élimine nullement la nécessité d'un meilleur encadrement de la gestion des condos, y compris l'exigence d'inclure dès le début des frais commensurables avec les besoins prévisibles d'entretien/réparation.
  6. J'aimerais qu'une discussion se poursuive sur le sujet des moyens d'amoindrir (amortir) le choc des hausses brutales des frais de condos (point 2 dans mon dernier message). Ça concerne immédiatement beaucoup de monde.
  7. En coup de vent, deux remarques: 1) Les nouveaux acheteurs devraient se méfier des vieux immeubles à condos et de ceux de piètre qualité: les prix demandés sont certes moins élevés, mais peut-être pas suffisamment pour compenser leurs déficiences qui ne tarderont pas à se manifester. 2) Dans le but d'amoindrir le choc d'une augmentation brutale des frais de condos, une partie de l'augmentation pourrait être "puisée" à partir de l'ajout d'une hypothèque dont le remboursement serait dû au moment de la vente future. Ceci pourrait surtout s'appliquer dans les cas où la valeur marchande actuelle de l'unité dépasse largement le prix d'acquisition et l'hypothèque qui y est attachée (qui peut même avoir été remboursée intégralement). Une formule semblable existe en France pour amoindrir le choc d'une hausse des taxes foncières résultant de l'appréciation de la propriété: l'actuel propriétaire a des revenus modestes, mais sa propriété a une grande valeur; il peut continuer à y habiter à peu de frais, jusqu'à la vente de la propriété; à ce moment, les taxes supplémentaires qui n'avaient pas été payées sont déduites du produit de la vente. La création d'un "produit financier" facilitant ce genre de transactions devrait être envisagée.
  8. Il s'agirait de redéfinir le "centre", certainement d'y inclure les quartiers que tu mentionnes (que j'appelle "péricentraux"), ainsi que d'autres quartiers qui, quoique un peu plus éloignés, exhibent des caractéristiques urbaines comparables, notamment en termes de densité et d'accès au TEC. Le centre des affaires proprement dit me semble en effet peu accueillant pour les familles. A l'origine, c'est probablement un égarement par rapport aux véritables intentions du parti et plus généralement des tenants du "vivre en ville". Malheureusement, leurs programmes actuels d'encouragement entraînent un gaspillage des ressources (qui auraient plus d'effets ailleurs) en plus de créer des obstacles inutiles au développement naturel du centre des affaires et de ses environs immédiats. A la base se trouve une réalité incontournable qu'on observe partout en Occident (et presque partout ailleurs aussi), soit la prédominance des ménages composés de une ou deux personnes, ce qui ne correspond pas à la description d'une "famille avec enfants". Cette tendance s'est déjà puissamment manifestée dans les quartiers montréalais péricentraux, où un très grand nombre de logements naguère occupés par quatre, cinq ou six personnes ne le sont plus que par une ou deux. Les prix élevés que ces dernières étaient et sont prêtes à payer pour habiter dans ces quartiers les ont rendus difficilement accessibles aux ménages moins fortunés, notamment ceux avec des enfants à la maison. Néanmoins, il y reste encore du potentiel pour construire des logements destinés aux familles, à des prix plus abordables que dans le centre des affaires. Ceci dit, au-delà d'un effort raisonnable pour attirer un nombre (forcément limité) de nouvelles familles, il faut aussi prendre acte des faits suivants: 1) le territoire de la Ville de Montréal abrite nettement moins que la moitié de la population totale de la région urbaine; 2) les adultes habitant en banlieue ont majoritairement des destinations quotidiennes situées ailleurs qu'au centre des affaires, même si c'est souvent (mais de moins en moins) dans d'autres secteurs de l'Île de Montréal, auquel cas un lieu de résidence dans le centre des affaires n'est d'aucune utilité à cet égard; et 3) l'exode des familles montréalaises vers la banlieue est en réalité la contrepartie d'un afflux encore plus grand (sauf en ces temps de pandémie) de personnes venant d'ailleurs: Montréal ne se vide pas, elle se réorganise tout en poursuivant sa croissance démographique. En résumé, nous ne sommes pas en face d'un cas où les "familles" seraient rejetées en périphérie tout en demeurant dépendantes du centre; autrement dit, on n'assiste pas à un drame. Les écoles montréalaises ne sont pas vidées, ou pas davantage que dans les quartiers plus anciens des banlieues qui subissent le même phénomène de desserrement des ménages; des immeubles sont modifiés ou démolis pour faire place à leurs nouvelles vocations. Quelques familles de plus habitant dans le centre des affaires ou dans ses environs immédiats ne parviendront pas à changer le portrait général: tout au plus auront-elles une valeur symbolique. Par contre, des sites vacants péricentraux comme Blue Bonnets, moins chers que dans le centre, pourraient plus avantageusement être développés en ayant les familles en tête: ce ne sera pas beaucoup, mais c'est probablement le mieux que la VdeM puisse faire. Notez que je ne considère pas que les extrémités de l'Île de Montréal sont "centrales": elles sont autant sinon plus éloignées du centre que ne le sont plusieurs quartiers de la banlieue à l'extérieur de l'Île, et moins bien pourvues en services et en opportunités d'emplois à proximité. Derniers points: 1) Si un objectif non-dit de la politique est d'enrayer l'étalement urbain, la cible sera ratée. Les mesures requises pour atteindre cet objectif doivent d'abord concerner les territoires situés à l'extérieur des limites de la CMM. 2) Si l'objectif est d'offrir des logements à prix abordables pour les familles, il faut éviter les sites trop coûteux. Un logis confortable dans un environnement agréable n'a absolument pas besoin d'être situé au centre; il suffit qu'il soit facilement accessible.
  9. Le REM 1 et le REM de l'Est comportaient des défis bien différents. Le premier bénéficiait d'infrastructures existantes, en plus de répondre à des besoins précédemment identifiés, comme la liaison avec YUL et surtout, selon moi, l'opportunité d'utiliser une travée du nouveau pont Samuel-de-Champlain afin de renforcer le TEC entre la Rive-Sud et Montréal. Le REM 1 a bien sûr occasionné quelques nuisances qui ont été dûment publicisées, mais ce n'était rien en comparaison de ce que pourrait causer le REM de l'Est. Concernant celui-ci, on fait face à des nuisances bien plus importantes, à des solutions plus complexes, à des coûts indéterminés mais qui s'annoncent très élevés, ainsi qu'à des doutes quant à l'achalandage. Personne, pas même un magicien, n'aurait pu faire disparaître ces difficultés d'un seul trait. Tu sais, je ne prends pas au sérieux ton invective à l'endroit des francophones. Tu connais certainement les nombreux rebondissements dans les projets de TEC à Toronto, où je ne vois pourtant aucune influence francophone. Idem pour les USA et ailleurs (mais pas partout) dans le reste du monde.
  10. OUI. Malheureusement, malgré un diagnostic correct, nous sommes incapables de proposer une solution magique à tous ces problèmes. Les agents économiques privés (particuliers et entreprises) chercheront à s'en tirer le mieux possible. Certains réussiront mieux que d'autres, comme ce fut le cas durant les années 1930 mais aussi, même si l'histoire est moins connue, dans la république de Weimar après l'hyperinflation (1921-24, surtout 1923). Naturellement, les gouvernements et les principaux dirigeants économiques et financiers se montrent moins alarmistes. C'est normal, car l'optimisme ou son contraire le pessimisme sont des facteurs déterminants des décisions qui affectent l'économie. La panique serait le pire remède.
  11. Même si l'ARTM n'avait pas publié un rapport défavorable, voire même si l'ARTM n'existait pas, ça ne changerait pas le fait qu'une décision concernant la réalisation du REM de l'Est n'est pas encore prise. D'abord parce que le projet proprement dit n'est pas encore pleinement défini (quant au trajet, aux solutions techniques et bien sûr quant à son coût). Et ensuite parce qu'on ne connait ni les exigences de la CDPQ-i quant aux contributions publiques portant sur les investissements en capital et sur les frais d'exploitation, ni l'ampleur de l'effort que le gouvernement est prêt à consentir, ni celle qui serait exigée des partenaires locaux/régionaux. La résolution de toutes ces inconnues est un exercice ardu, parce qu'elles sont interdépendantes: ainsi, la définition du projet dépend partiellement des ressources financières qu'on est disposé à lui consacrer; or, la somme desdites ressources financières demeure indéterminée. Pour sortir de cette impasse, il faut commencer par clarifier/établir ce qui peut l'être. C'est un processus itératif. Concrètement, ça veut dire: 1) Évaluer les coûts de chaque option. 2) Que la CDPQ-i spécifie ses exigences (de contributions) en fonction de chacune des options retenues. 3) Que le gouvernement du Québec spécifie les sommes qu'il serait disposé à verser. 4) Que les partenaires locaux/régionaux fassent de même. Ensuite: 1) Mettre de côté/éliminer les options pour lesquelles les coûts estimés sont incompatibles avec les positions des parties en cause. 2) Faire un choix parmi les options restantes, en fonction des avantages respectifs de chacune en termes d'amélioration du TEC. Mais si aucune option n'apparaît compatible avec les positions de toutes les parties, il faut ou bien retourner sur la table à dessin et concevoir un autre projet ayant le potentiel de satisfaire toutes les parties, ou bien "laisser tomber". Dans la "réalité", on peut s'attendre à ce que les positions des parties ne soient pas définitives: c'est un aspect inévitable des négociations. Un certain degré de flexibilité est probable. Toutefois, il est nécessaire que les positions affichées soient suffisamment rapprochées pour qu'il vaille la peine de poursuivre les négociations. Des écarts trop grands conduisent à l'interruption des négociations. Dans ce "jeu", je pense que c'est le gouvernement du Québec qui dispose de la plus grande marge de manoeuvre -- ce qui nous ramène à des "considérations politiques".
  12. (Je cite uniquement cet extrait parce que je veux m'y attarder. Mais l'ensemble de ton message est valide et vaut la peine d'être lu intégralement) D'accord qu'il est trop tard pour agir en espérant éviter certaines conséquences graves de l'inflation qui s'est installée. Mais tu conviendras certainement qu'il n'est pas trop tard pour commencer à agir dans le sens d'un relèvement des taux d'intérêt. Ce serait certainement préférable au maintien du statu quo. Pour le bénéfice de plusieurs, j'ai pensé qu'il serait utile de fournir une explication simplifiée de la relation entre les taux d'intérêts et l'inflation, car ce n'est pas une formule magique: 1) L'inflation résulte d'un excès de la demande par rapport à l'offre (demand induced), ou d'une hausse du coût des intrants (cost push); les deux ne sont pas incompatibles (on peut subir l'un et l'autre en même temps) 2) Une hausse des taux d'intérêts n'affecte pas directement la consommation financée avec les revenus courants; par contre, elle rend plus coûteux le financement de a) la consommation financée à crédit; b) des investissements (qui sont une autre composante de la demande globale); et c) elle diminue les valeurs boursières, qui évoluent en sens inverse, toutes choses égales par ailleurs; ce dernier point a un effet supplémentaire: il réduit la richesse (par opposition au revenu) qui est un autre déterminant de la demande. 3) Des taux d'intérêts plus élevés augmentent le coût du capital, lequel est une composante (plus ou moins importante selon les secteurs) du coût total de production; ça n'implique pas obligatoirement une hausse des prix demandés, ça dépend aussi de la concurrence; mais ce n'est certainement pas de nature à favoriser une augmentation de l'offre. 4) En résumé: des taux plus élevés diminuent la demande globale, la rapproche de l'offre, ce qui contribue à ralentir l'inflation; des taux d'intérêt extrêmement élevés peuvent même provoquer une baisse absolue du niveau des prix. Mais je ne perds pas de vue la politique budgétaire non plus. Les énormes transferts aux particuliers n'ont pas seulement creusé le déficit (et par conséquent augmenté la dette). Ils ont largement contribué à maintenir la demande à un niveau incompatible avec l'offre diminuée. Trop de dollars ont chassé trop peu de biens et de services. Ce sont les secteurs où la demande pouvait continuer à se manifester, principalement pour le logement, l'alimentation et l'énergie, qui ont vu leurs prix exploser. Pour les deux derniers (alimentation et énergie), c'était pratiquement inévitable; mais pour le logement, le surplus de dollars a eu pour effet principal de pousser les prix à un niveau qu'on considérerait irréaliste si ce n'était qu'il a été vu comme l'ultime réservoir de valeur -- une impression qui persiste encore aujourd'hui en dépit de la perspective de la hausse des taux hypothécaires. Je pense que l'inflation peut être graduellement ralentie puis jugulée, mais on restera avec des niveaux de prix beaucoup plus élevés qu'avant. Le corollaire, c'est que le pouvoir d'achat de l'épargne conservée sous forme monétaire se trouvera considérablement diminué; ça affecte d'abord ceux parmi les particuliers dont les avoirs étaient majoritairement détenus sous cette forme. Les débiteurs en sortiront gagnants. Un important transfert de richesses s'est produit sous nos yeux.
  13. C'étaient de sages paroles. Cependant la situation actuelle commande une bien plus grande prudence dans la gestion de la politique monétaire. La différence fondamentale réside dans l'énorme endettement accumulé des gouvernements, mais aussi des particuliers, lesquels, malgré l'amélioration de leurs bilans, sont dans une situation fragile. Leurs avoirs bruts (en excluant les dettes) sont conditionnés par des évaluations exceptionnellement élevées de 1) leurs biens immobiliers, et 2) des actions en bourse qu'ils détiennent. Des hausses brutales des taux d'intérêts anéantiraient la valeur de leurs avoirs, tandis que leurs dettes resteraient aussi élevées. Ce n'est pas une simple récession sévère qu'on subirait, mais une dislocation peut-être encore plus grave que dans les années 1930. Il faut réussir à faire ralentir le taux d'accroissement des prix (i.e. une baisse du taux d'inflation), mais sans que ça entraîne une baisse absolue des prix. Aussi, il faut bien comprendre les causes de l'inflation: à la fin des années 1970, c'était principalement un excès de la demande; actuellement, c'est au moins autant une baisse de l'offre occasionnée par des facteurs non-économiques. Une hausse des taux d'intérêts fait diminuer la demande, mais elle ne fait rien pour stimuler l'offre. De plus, l'inflation trop élevée qu'on connait présentement ne s'est pas manifestée également; tant les prix que les salaires qui n'ont pas augmenté autant que les autres continueront pour un certain temps à rechercher des ajustements (pour demeurer concurrentiels et pour retrouver leurs pouvoirs d'achat d'avant): on n'arrête pas ce mouvement spontanément. Dernier point important: le produit intérieur brut s'est jusqu'à présent maintenu grâce à d'énormes transferts fiscaux, des gouvernements aux particuliers (et dans une moindre mesure aux entreprises): c'est intenable à moyen terme. On a fonctionné avec simultanément les deux pédales (instruments) au plancher: monétaire et fiscale. Un retour vers un équilibre sain nécessitera des resserrements sur les deux, mais attention à la coordination!
  14. Je pense au contraire que la majorité des Montréalais souhaitent encore la réalisation d'importantes infrastructures de TEC dans l'est et le nord-est de Montréal: ça pourrait s'appeler "REM de l'Est" si on veut, et la CDPQi pourrait en être le maître-d'oeuvre si ça convient. Mais en même temps, les Montréalais sont suffisamment réalistes pour savoir que ce ne sera pas un cadeau tombé du ciel: c'est eux qui le paieront, par leurs taxes, leurs impôts et probablement des renoncements temporaires ou permanents à d'autres projets de TEC. Ils veulent donc en avoir pour leur argent. Par ailleurs, le gouvernement peut bien confier à la CDPQi le mandat d'un REM sur la Rive-Sud. Mais il y aura encore loin de la coupe aux lèvres. La Caisse voudra invariablement s'assurer qu'un tel projet sera rentable pour elle. On évaluera les coûts de construction et d'exploitation en détail, et on les mettra en relation avec les revenus d'exploitation attendus. Des contributions financières de la part de la province et des municipalités concernées seront certainement nécessaires; on verra alors s'il y a encore de l'appétit pour le projet.
  15. Perdre la face, ce serait de s'engager dans un projet financièrement désastreux pour elle. La Caisse s'assurera donc que le contrat qu'elle entend signer avec le gouvernement minimise cette possibilité. C'est plutôt le gouvernement qui perdrait la face s'il reculait devant les exigences de la Caisse. Cette seconde possibilité me semble réelle, parce que les coûts révisés du projet pourraient avoir pour effet de gonfler démesurément (au-delà de ses attentes initiales lors de l'annonce du projet) sa participation financière requise. Il ferait alors face à un cruel dilemme: ou bien il recule, ou bien il y va quand même, au risque de mécontenter les autres citoyens du Québec qui seraient appelés à éponger une bonne partie de la "différence". Et s'il recule, il mécontentera les Montréalais qui souhaitaient la réalisation du projet de ligne rose (et/ou d'autres infrastructures performantes) de TEC, et qui avaient accepté la mise au rancart de ce projet au profit de celui apparemment plus mirobolant du REM de l'Est. Par conséquent, le gouvernement recherche une route de secours, une qui pourrait faire consensus à un prix "abordable". Tu affirmes que "le REM de l'Est sera réalisé": peut-être, mais pas nécessairement dans sa version actuelle. Le défi consistera à trouver puis à vendre un compromis jugé raisonnable.
  16. (ci-dessus un extrait de l'article cité) Faisant une honnête tentative pour réagir favorablement à cette annonce, j'ai voulu calculer (c'est très simple) l'effet d'un élargissement de l'admissibilité au programme (le PAAR). Pour une propriété d'un prix de 725,000 $, une subvention de 15,000 $ représente 2% du total; pour une à 610,000 $, c'est 2,5%. J'ai peine à croire que l'élasticité-prix de la demande soit telle que la baisse du prix net pour les acheteurs suffirait à faire "doubler le nombre annuel de demandes potentielles par rapport à l'année 2021". Pour ma part, l'effet sera marginal, impossible à distinguer des autres variables qui d'une année à l'autre déterminent le niveau effectif de la demande. Par ailleurs, ça va de soi que des "subventions (...) plaisent (...) aux développeurs". Ultimement, ceux-ci continueront de prendre leurs décisions de construire (quoi et à quel prix "net") en fonction de la demande et de leurs coûts.
  17. Très intéressant. Ce que je trouve particulièrement remarquable, c'est que les critiques envers le projet de REM de l'Est se sont généralisées, et ne portent plus uniquement sur des aspects spécifiques localisés. Autrement dit, même si des correctifs acceptables étaient apportés aux dits aspects spécifiques, ils pourraient ne pas être suffisants pour que le projet dans son entier obtienne le soutien des décideurs et/ou des autres intervenants influents. A l'heure actuelle, le gouvernement et quelques autres parties prenantes insistent encore pour dire que le projet doit se faire, mais les bémols sont trop importants pour qu'on puisse y passer outre. Tout cela renforce ma conviction maintes fois exprimées à l'effet qu'une décision finale ne sera pas prise avant la date des prochaines élections provinciales. Après, le contexte sera différent, même si le gouvernement actuel devait être reporté au pouvoir.
  18. C'est une façon originale, mais combien puissante (!) de synthétiser une réalité. Les "équations mentales" doivent être prises au sérieux. J'ai à l'esprit le roman de George Orwell -- La ferme des animaux. Par pour son principal message mais dans ce cas pour le recours à des slogans simplificateurs (équations mentales) qui disent tout, par exemple: "Tout deux pattes est un ennemi/Tout quatre pattes ou tout un volatile est un ami". Le cas du 2050, rue Stanley à Montréal est sujet (soumis) à des considérations (contraintes) bien différentes. L'orthodoxie montréalaise est beaucoup plus élaborée, et forcément plus complexe.
  19. Ça vaudrait la peine de se demander pourquoi? -- J'ai ma petite idée, que je partage à l'instant. Ce n'est pas parce que je penserais que les immeubles de grande hauteur (beaucoup plus que 15 étages) seraient indésirables; au contraire, ils sont souvent nécessaires pour obtenir des concentrations d'activités (tertiaires) ayant un rayonnement qui dépasse le cadre local; et pour la fonction résidentielle, des immeubles de grande hauteur sont les seuls pouvant offrir une vaste gamme de services in situ, une condition essentielle pour une catégorie de personnes. C'est vraisemblablement parce que les immeubles en hauteur ont eu mauvaise presse auprès des résidents des quartiers résidentiels constitués très majoritairement de structures basses, qui craignent l'apparition de tours dans le paysage auquel ils sont habitués et attachés. Leurs craintes prennent des formes diverses: certains pensent que des tours auraient pour effet de faire baisser la valeur marchande de leurs propriétés; d'autres s'inquiètent pour la composition sociale du quartier, d'autres pour l'accroissement de la circulation, etc. Quelques "causes célèbres" ont popularisé cet enjeu. (Ceux qui connaissent bien Laval savent de quoi je parle). Des politiciens qui aspiraient à se faire élire ont saisi l'occasion et ont milité contre les immeubles en hauteur. Malheureusement, il y a peu de place pour les nuances dans les campagnes électorales: des messages "clairs" passent mieux, même s'ils ne représentent pas nécessairement l'approche la plus avisée.
  20. Pas certain. Si aucun des candidats ou des partis ne convient à l'électeur, voter pour l'un ou l'autre fausserait les résultats. L'abstention est une manière éloquente de le faire savoir, ce qui devrait pouvoir inciter d'autres candidatures plus palpables la prochaine fois. En attendant (i.e. durant l'exercice du présent mandat), l'élu(e) avec peu de voix devrait se garder d'agir comme sil (elle) avait l'appui inconditionnel de l'ensemble de la population.
  21. Qui a parlé de "conserver le skyline"? -- Je n'étais certainement pas le but de mon propos. Je voulais tout simplement dire qu'il ne fallait pas faire une obsession avec l'impact sur le skyline que pourrait avoir (ou pas) une nouvelle tour. Ça vaut dans un sens comme dans l'autre.
  22. Je pourrais écrire ce qui suit dans n'importe quel fil de discussion où la question de la hauteur est soulevée, mais voici: Tout le monde sait qu'on trouve d'innombrables tours dépassant 200 mètres dans d'autres villes du monde, mais en même temps, les limites de hauteur ne sont pas une particularité montréalaise: elles existent ailleurs aussi, dans des versions parfois beaucoup plus contraignantes qu'à Montréal. A l'occasion, des débats impliquant des partisans/tenants et des opposants s'y produisent aussi. Pour une part, cela concerne un enjeu commun à plusieurs, soit l'insertion d'immeubles en hauteur dans des secteurs résidentiels à basse densité. Pour une autre, il s'agit de la pertinence de préserver ou non l'homogénéité de tout un quartier de la ville. Mais l'impact sur la ligne d'horizon (skyline) ne semble pas être une préoccupation aussi courante qu'à Montréal.
  23. Il m'apparaît impératif de nuancer ton opinion: 1) Des prolongements importants ont été complétés: ligne verte vers l'est jusqu'à Honoré-Beaugrand (juin 1976), et ligne verte vers l'ouest jusqu'à Angrignon (septembre 1978). 2) L'explosion des coûts prévus était bien réelle à cause de la surchauffe dans l'industrie de la construction. 3) Pour faire une juste comparaison des coûts à cette époque avec ceux d'aujourd'hui, il est nécessaire de ramener les deux sur le même pied (dollars de 1976 ou dollars de 2022). A cela il faut ajouter le changement dans la comptabilisation des coûts, qui anciennement n'incluaient pas les coûts de financement. Quand on fait ces ajustements, il devient clair que les coûts prévus en 1976 n'étaient pas des "peanuts" non plus. 4) Les gouvernements du Parti Québécois qui ont succédé au PLQ de Robert-Bourassa ne se sont pas empressés de "corriger" les prétendues erreurs de Robert Bourassa-- parce que ce n'étaient pas des erreurs. La profonde contraction de l'économie qui a suivi a fait le reste.
  24. Comme s'il fallait se résigner. On vote pour des slogans et on laisse faire le reste? Le vrai changement doit partir de là, de la population. Si tu n'y crois pas, il n'y a pas d'espoir. Les choses ne vont pas changer par elles-mêmes ni par des prières ni par magie. La décrépitude illustrée par plusieurs photos est-elle invisible pour la majorité? Est-ce un sujet moins "sexy" que la hauteur des tours ou la longueur du réseau de pistes cyclables?
  25. J'aimerais savoir ce qu'est censé vouloir dire "évoluer" dans ce contexte. -- Évoluer comment, vers quoi? Et évoluer comme qui, d'autres syndicats, lesquels par exemple? Depuis "quatre décennies" si on veut, les syndicats ont globalement perdu un pourcentage notable du nombre d'employés qui sont représentés par eux par rapport au total; la diminution a été nettement plus marquée dans le secteur privé que dans le secteur public. C'est en partie une affaire de rapport de forces. D'une part, les entreprises privées disposent, pour plusieurs d'entre elles, de moyens de pression inaccessibles au secteur public, par exemple la possibilité de délocalisation des activités dans d'autres pays; d'autre part, le secteur public compte plus d'activités dont l'interruption peut causer de graves préjudices à la population: c'est par conséquent plus délicat pour l'employeur de tenir une ligne dure. Mais ce n'est pas tout. Des relations de travail fécondes impliquent aussi les patrons. Ainsi, si ceux-ci sont "peu motivés" à rechercher la meilleure performance possible de la part de leurs employés, si comme on dit "ils laissent faire" ou tolèrent les malfaçons, si personne ne se plaint ou trouve la situation "parfaitement" normale, rien ne changera. Une bonne gestion en la matière suppose/exige que les employés soient encouragés à bien travailler et que les syndicats y trouvent leur compte: c'est la carotte. Le bâton, ce sont les pénalités qui sont imposées aux non-performants, dont la non-performance est perçue par les autres travailleurs comme étant un facteur négatif pour leur propre condition (rémunération et autre). Si et quand la majorité des "bons" travailleurs en viennent à comprendre de telles règles du jeu, ils s'empresseront de passer le message à leur syndicat. L'essence de ce message, c'est qu'il revient d'abord aux travailleurs de faire "évoluer" leur syndicat vers des pratiques bénéfiques. Mais pour cela se produise, un effort du côté de la gestion (patron) s'impose aussi. Si la "gestion" reste impassible, c'est à la population de le faire savoir aux élus. Se résigner à la médiocrité est une bien pauvre attitude.
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