Normand Hamel Posté(e) 16 mars 2020 Partager Posté(e) 16 mars 2020 Le métro de Montréal. Photos: Le Devoir Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Né entre les rapides Posté(e) 16 mars 2020 Partager Posté(e) 16 mars 2020 Il y a 4 heures, vivreenrégion a dit : Le Dow Jones futures , down -1,041. en 15min C'est incontestablement une manifestation d'un profond pessimisme des marchés. Mais il faudra voir dans quelle mesure cela se traduit dans l'économie réelle. Ce qu'on "sait" (normalement), c'est qu'une baisse générale des cours boursiers a un effet destructeur sur la "richesse" perçue (le contraire d'un "wealth effect"). Cela a des conséquences sur la consommation et sur l'investissement (j'examine très sommairement les effets plus loin dans ce message). Autrement, dans l'immédiat, les entreprises cotées en bourse continuent d'exister comme les autres, avec les mêmes défis: vendre la production (y compris les services), s'approvisionner, retenir sa main-d'oeuvre et bien sûr demeurer solvable aux yeux des créanciers et des banquiers. - Effets de la chute du marché boursier sur les investissements: il sera beaucoup plus difficile d'aller chercher du capital par l'émission de nouvelles actions. L'endettement supplémentaire n'est guère possible. Les gouvernements peuvent (dans une certaine mesure, limitée) intervenir par une participation (temporaire) dans le capital. Mais ça ne suffira pas pour maintenir le niveau des investissements des entreprises (sans égard à la nouvelle structure du capital). - Effets sur la consommation globale: négatifs, à cause de la destruction de richesses pour les détenteurs d'actions (indépendamment du fait qu'ils aient vendu ou conservé leurs actions dévaluées). Au-delà des enjeux financiers, c'est la capacité physique de produire (et de distribuer) qui constitue le plus gros point d'interrogation: ce serait la même chose dans un régime "purement communiste" où l'Etat possède et contrôle tous les moyens de production. Dans un autre ordre d'idée, du point de vue de l'investisseur en bourse: devrait-il vendre au plus tôt, de crainte que les cours ne baissent encore davantage? -- Ça dépend: s'il a des emprunts qui ont servi à acquérir ses actions, il ne devrait pas prendre le risque de devoir déclarer faillite s'il est incapable de rembourser ses dettes. Sinon, je suis moins certain: n'oublions pas qu'à une vente correspond un achat (i.e. quelqu'un sur le marché aura acquis vos actions au prix dévalué d'aujourd'hui, parce qu'il s'attend à réaliser un gain plus tard); pourquoi ne serait-ce pas vous? Votre décision (sauf si vous êtes endetté) revient à vous demander si le prix courant (très bas) est une bonne affaire; le fait que vous ayez précédemment payé plus cher n'est pas une considération pertinente. Alternativement, si vous décidez néanmoins de vendre, que ferez-vous avec le produit de la vente (i.e. de la monnaie)? Si vous disposez d'une alternative intéressante, allez-y! Sinon, conserver la somme en liquidité ou quasi-liquidité ne rapportera rien, et a même de très bonne chance de perdre de son pouvoir d'achat. Timing is everything, car le vent de la déflation a beaucoup de points communs avec le vent de l'inflation: les deux peuvent vous ruiner. Pensez seulement que des interventions très musclées des gouvernements impliqueront la création ex nihilo de montagnes de monnaie fiduciaire, annonciatrices d'une future inflation. 1 Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Rocco Posté(e) 16 mars 2020 Auteur Partager Posté(e) 16 mars 2020 Montréal est vraiment malchanceuse. Dans les années 1920 alors qu'elle voguait vers un devenir de métropole du Canada et que les constructions des tours Banque Royale, Bell, et SunLife laissait présager un futur fastueux, vint la Grande Dépression qui a coupé court à ses aspirations. À partir de ce moment, Toronto a commencé à la devancer et n'a jamais reculé. Ensuite, à la fin des années 60, alors que tous s'attendait à une remontée spectaculaire de Montréal suite à l'Expo 67, la crise d'Octobre et la montée en force du nationalisme/indépendantisme a coupé court à son développement. Là, 100 ans après la Grande Dépression, alors qu'elle est en mode rattrapage fulgurant, encore une fois un choc majeur va venir ternir sa remontée. Les projets en cours seront-ils finis? Il est évident qu'aucun nouveau projets ne sera lancé à partir de maintenant. Le retard chronique de Montréal, en lag par rapport aux cycles économiques (elle devient féroce seulement à la fin des cycles) lui fait mal puisque elle ne parvient jamais à s'épanouir pleinement. Nous seront très chanceux si les nombreux projets en cours se voient complétés. 4 Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
andre md Posté(e) 16 mars 2020 Partager Posté(e) 16 mars 2020 8 minutes ago, Rocco said: Montréal est vraiment malchanceuse. Dans les années 1920 alors qu'elle voguait vers un devenir de métropole du Canada et que les constructions des tours Banque Royale, Bell, et SunLife laissait présager un futur fastueux, vint la Grande Dépression qui a coupé court à ses aspirations. À partir de ce moment, Toronto a commencé à la devancer et n'a jamais reculé. Ensuite, à la fin des années 60, alors que tous s'attendait à une remontée spectaculaire de Montréal suite à l'Expo 67, la crise d'Octobre et la montée en force du nationalisme/indépendantisme a coupé court à son développement. Là, 100 ans après la Grande Dépression, alors qu'elle est en mode rattrapage fulgurant, encore une fois un choc majeur va venir ternir sa remontée. Les projets en cours seront-ils finis? Il est évident qu'aucun nouveau projets ne sera lancé à partir de maintenant. Le retard chronique de Montréal, en lag par rapport aux cycles économiques (elle devient féroce seulement à la fin des cycles) lui fait mal puisque elle ne parvient jamais à s'épanouir pleinement. Nous seront très chanceux si les nombreux projets en cours se voient complétés. Toronto est plus affectée par le Corona virus si ca peut te consoler. 1 Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
ScarletCoral Posté(e) 16 mars 2020 Partager Posté(e) 16 mars 2020 le Central a décidé de fermer. Il y a quelques restaurants qui vont continuer la livraison St-Hubert ferme toutes ses salles à manger, mais continue la livraison Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Rocco Posté(e) 16 mars 2020 Auteur Partager Posté(e) 16 mars 2020 Tout va bien... On s'en reparle dans 1 an dans la ligne pour la distribution du pain. L'histoire se répète. 1 Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
IluvMTL Posté(e) 16 mars 2020 Partager Posté(e) 16 mars 2020 Les travailleurs dans le domaine de la construction sont peut-être moins à risque d'attraper/propager le virus que les personnes qui travaille dans le domaine public ou dans les bureaux. Surtout ceux qui travaillent à l'extérieur. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
vivreenrégion Posté(e) 16 mars 2020 Partager Posté(e) 16 mars 2020 il y a 27 minutes, IluvMTL a dit : Les travailleurs dans le domaine de la construction sont peut-être moins à risque d'attraper/propager le virus que les personnes qui travaille dans le domaine public ou dans les bureaux. Surtout ceux qui travaillent à l'extérieur. Peut-être mais il leur faut des matériaux de construction, pas mal certain que les chaines d'approvisionnements vont couper bientôt. Si on s'en va en lockdown, ya rien qui va continuer. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
monctezuma Posté(e) 16 mars 2020 Partager Posté(e) 16 mars 2020 il y a 6 minutes, vivreenrégion a dit : Peut-être mais il leur faut des matériaux de construction, pas mal certain que les chaines d'approvisionnements vont couper bientôt. Si on s'en va en lockdown, ya rien qui va continuer. Paraît que la France sera mise en lockdown d'ici les prochaines heures... Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Né entre les rapides Posté(e) 16 mars 2020 C’est un message populaire. Partager Posté(e) 16 mars 2020 Il y a 3 heures, Rocco a dit : Montréal est vraiment malchanceuse. Dans les années 1920 alors qu'elle voguait vers un devenir de métropole du Canada et que les constructions des tours Banque Royale, Bell, et SunLife laissait présager un futur fastueux, vint la Grande Dépression qui a coupé court à ses aspirations. À partir de ce moment, Toronto a commencé à la devancer et n'a jamais reculé. Ensuite, à la fin des années 60, alors que tous s'attendait à une remontée spectaculaire de Montréal suite à l'Expo 67, la crise d'Octobre et la montée en force du nationalisme/indépendantisme a coupé court à son développement. Là, 100 ans après la Grande Dépression, alors qu'elle est en mode rattrapage fulgurant, encore une fois un choc majeur va venir ternir sa remontée. Les projets en cours seront-ils finis? Il est évident qu'aucun nouveau projets ne sera lancé à partir de maintenant. Le retard chronique de Montréal, en lag par rapport aux cycles économiques (elle devient féroce seulement à la fin des cycles) lui fait mal puisque elle ne parvient jamais à s'épanouir pleinement. Nous seront très chanceux si les nombreux projets en cours se voient complétés. Tu as composé un bien joli mais triste conte de fée. 1) Montréal fut la première métropole du Canada, dès avant sa fondation officielle en 1867. Elle le demeura jusqu'en 1975 en termes de nombres d'habitants, bien que sa prépondérance économique et financière avait commencé à s'effriter bien avant. 2) Traditionnellement, le Royaume-Uni (Angleterre etc.) avait été le principal investisseur/source de capital, et Montréal le siège naturel en sol canadien. Or la Première Guerre Mondiale porta un coup très dur au R-U. Après celle-ci, les USA devinrent incontestablement le principal partenaire économique du Canada. Dans ce contexte, le sud de l'Ontario, à proximité du Mid-Ouest américain alors florissant, était mieux situé pour l'expansion industrielle et commerciale. Montréal était encore la métropole, mais le sud de l'Ontario était devenu plus puissant. Toronto en profita pour développer ses propres institutions financières. Quand survint le boom minier, la plupart des compagnies établirent leurs sièges dans cette ville, et le financement de leurs activités se fit à partir de la bourse de Toronto. La Grande Dépression affecta tout le pays. 3) Après la Seconde Guerre Mondiale, la prépondérance des USA fut encore plus forte. La plupart des filiales en sol canadien des entreprises américaines s'établirent en Ontario, y compris Toronto. Celle-ci construisit le premier métro au Canada, ouvert en 1954. L'immigration massive se dirigea bien avantage en Ontario qu'au Québec; ici, la "Revanche des berceaux" tirait à sa fin. La construction de la Voie Maritime du Saint-Laurent fit perdre à Montréal son emprise sur le commerce maritime. En 1961, l'établissement de la ligne Borden porta un coup dur à l'industrie pétrochimique montréalaise. 4) Le début des années 1960 jusqu'à Expo 67 vit l'éclosion de plusieurs projets prestigieux à Montréal, en plus de l'ouverture du métro. Malgré cela, on sentait dans le monde des affaires de Montréal que Toronto était devenue dominante. Immédiatement après Expo 67, et donc avant la Crise d'Octobre de 1968, on sentit déjà un sentiment dépressif. La montée du nationalisme francophone, culminant avec l'élection du PQ en 1976, ne fit qu'accélérer un processus déjà amorcé. Ses effets se firent durement sentir dans le secteur financier, témoin des déménagements des opérations à Toronto. Montréal n'était définitivement plus la métropole du Canada. 5) Parallèlement, l'abaissement des tarifs douaniers pour des produits comme les textiles, la confection de vêtements et la chaussure affecta beaucoup plus Montréal, dont la structure industrielle comprenait une plus grande part de ces secteurs dits "mous". 6) Heureusement, des facteurs positifs commencèrent à émerger: grands progrès dans l'éducation, puis conclusion du premier accord de libre-échange avec les USA. Ce dernier allait permettre au Québec de se libérer sensiblement de sa dépendance envers le marché canadien dans lequel il devait se contenter du rôle de second violon. 7) Dans les dernières années jusqu'à ce jour, le dynamisme retrouvé de l'économie québécoise dorénavant axée sur le "savoir", conjugué avec un redressement spectaculaire de sa performance budgétaire, se manifeste visiblement dans la multiplication des projets immobiliers d'envergure au centre-ville. La très grave crise sanitaire qui affecte le monde entier nous touche aussi. Toutefois, je ne vois pas en quoi ses effets nous feraient perdre nos avantages comparatifs. Dans l'après-crise, nous devrions être encore en bonne position. Il ne s'agit pas de redevenir la métropole du Canada, mais de prospérer. 5 Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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