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ErickMontreal

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Publié le 23 février 2010 à 10h31 | Mis à jour à 21h14

 

«Le Québec a mal à ses universités»

Louise Leduc

La Presse

 

Une semaine après sa sortie sur la souveraineté, Lucien Bouchard reprend la parole aux côtés de 15 personnalités québécoises - dont Monique Jérôme-Forget et Joseph Facal - pour réclamer le dégel des droits de scolarité universitaires à partir de 2012.

 

«Le Québec a mal à ses universités. Le mal n'est pas incurable, mais il est chronique», a déclaré Lucien Bouchard.

 

En contrepartie d'une hausse des droits de scolarité, le gouvernement devrait s'engager à maintenir le financement actuel des universités. Les universités, elles, seraient tenues de verser 30% de leurs revenus supplémentaires à une bonification de 170 millions des prêts et bourses, qui s'ajouterait aux 380 millions déjà versés aux étudiants par le gouvernement.

 

L'augmentation des droits de scolarité serait modulée en fonction de la future capacité de payer des diplômés une fois sur le marché du travail. Par exemple, les étudiants en médecine pourraient devoir payer jusqu'à 12 500 $ par an. Les droits annuels pourraient varier entre 5500 $ et 12 500 $, selon les programmes.

 

Robert Lacroix, ex-recteur de l'Université de Montréal, a invité chacun à réfléchir à la question en rappelant «qu'on ne vit pas sur Mars, mais en Amérique du Nord», où les droits de scolarité sont partout plus élevés qu'au Québec. «On ne peut pas briller parmi les meilleurs si on a des universités de moyenne qualité.»

 

L'expression «Briller parmi les meilleurs», qui est le titre d'un document central du gouvernement Charest, est aussi reprise dans les communiqués de presse.

 

Démarche citoyenne

 

La proposition de hausser les droits de scolarité rejoint un scénario «très sérieusement à l'étude» au gouvernement, comme l'a dit à La Presse le 10 février Michelle Courchesne, ministre de l'Éducation.

 

Lucien Bouchard a cependant rappelé que les 16 personnalités qui proposent ce «pacte» ne sont «ni des élus, ni des acteurs politiques, ni des représentants mandatés. C'est une démarche citoyenne».

 

Mais justement, pourquoi tous ces «ex» n'ont-ils pas agi quand ils étaient au pouvoir ? «Nous avons fait du mieux que nous le pouvions, a répondu M. Bouchard. Le Parti libéral et le Parti québécois ont consenti de grands efforts pour soutenir l'éducation. Nous sommes à la limite de ce que le gouvernement peut faire en matière de financement direct. Il y a anomalie, il y a iniquité quand on compare les droits de scolarité des étudiants québécois avec ceux des autres provinces.»

 

Mais encore, pourquoi n'a-t-il pas augmenté les droits de scolarité quand il était premier ministre ? «En ce qui me concerne, nous étions en pleine lutte contre le déficit, a poursuivi M. Bouchard. Nous avons investi dans les programmes sociaux, nous avons investi 1 milliard en éducation, dont 600 millions aux universités, en plus d'une contribution annuelle de 300 millions récurrente qui a continué d'être versée sous les gouvernements Landry et Charest. (...) Nous avons essayé de redresser les finances publiques sans que les étudiants aient à payer davantage.»

 

Comme il doutait que les journalistes sachent résister à la tentation de l'interroger sur des questions autres que celle à l'ordre du jour (lire : le faire revenir sur sa sortie de la semaine dernière sur la souveraineté), Lucien Bouchard a refusé de poursuivre la discussion en petit comité après la conférence de presse, comme cela est de mise.

 

«Mais, monsieur Bouchard, envisagez-vous un retour en politique ?» a tout de même tenté un journaliste.

 

M. Bouchard a poursuivi son chemin.

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Bon article. Dommage qu'il ne pense pas faire un retour à la politique. Il replacerait les choses à leurs place et s'arrangerait pour remettre le Québec sur la bonne voie! (certainement pas ce que les Libéraux et le PQ d'aujourd'hui feraient!)

Modifié par Habsfan
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Quand même, Facal, Jérôme-Forget et Bouchard ont tous été à un moment dans leur carrière en position pour faire changer les choses et ne l'ont jamais fait. C'est après leur vie politique qu'ils osent demander des changements...

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Quand même, Facal, Jérôme-Forget et Bouchard ont tous été à un moment dans leur carrière en position pour faire changer les choses et ne l'ont jamais fait. C'est après leur vie politique qu'ils osent demander des changements...

 

D'accord avec toi. Les Jérome-Forget et Bouchard ont été au pouvoir avec l'autorité de faire ce genre de chose mais ''niet''.....rien ne s'est fait.

 

Par contre, pour Facal, meme s'il était au pouvoir on ne peut pas dire qu'il était un poids lourd et qu'il avait l'autorité nécessaire pour faire ce genre de chose ce qui explique probablement son départ et son incapacité de travailler avec le PQ actuel. Idem pour François Legault. Donc j'aimerais bien lui donner sa chance un jour !!!

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D'accord avec toi. Les Jérome-Forget et Bouchard ont été au pouvoir avec l'autorité de faire ce genre de chose mais ''niet''.....rien ne s'est fait.

 

Euh... je ne suis pas particuliérement supporteur des libéraux mais on semble un peu vite oublié que les frais de scolarité ont DÉJÀ été dégelé lorsque forget était au finance. Ils augmentent depuis de 100 $ par année jusqu'en 2012 me semble.

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Euh... je ne suis pas particuliérement supporteur des libéraux mais on semble un peu vite oublié que les frais de scolarité ont DÉJÀ été dégelé lorsque forget était au finance. Ils augmentent depuis de 100 $ par année jusqu'en 2012 me semble.

 

Oui mais 100 $ par année c'est de la poudre aux yeux, et ce n'est pas cela qui va changer de quoi.

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Oui mais 100 $ par année c'est de la poudre aux yeux, et ce n'est pas cela qui va changer de quoi.

 

C'est sûr que c'est pas le bonanza, mais c'était courageux de s'attaquer à un symbole aussi puissant que le gel des frais. Puis cumuler sur 5 ans, ça fait 500 dollars de hausse, soit une réévaluation de 25% ce qui à mon avis la limite de ce qui peut être "socialement" accepté d'un coup.

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Quand même, Facal, Jérôme-Forget et Bouchard ont tous été à un moment dans leur carrière en position pour faire changer les choses et ne l'ont jamais fait. C'est après leur vie politique qu'ils osent demander des changements...

 

 

Il me semble que c'était Bouchard qui était à la tête du PQ quand ils ont décidé de ne plus avoir de déficit. C'était assez important! Drôle comment on oublie vite! N'oublions pas, qu'être le leader du PQ n'est pas facile, et que ce parti a un historique bien documenté de "cannibalisme" envers leurs leaders!

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Je n'ai pas besoin de vous dire qu'il a raison!

 

Universités: pour l'équité

 

Yves Boisvert

La Presse

 

 

Je suis bien d'accord avec Michèle Ouimet pour accabler les universités qui se lancent dans des constructions discutables ou loufoques.

 

C'est vrai aussi, il y avait une certaine ironie à voir ces ex-politiciens plaider, mardi, pour l'augmentation des droits de scolarité qu'ils n'ont pas accomplie pendant leur vie politique.

 

Mais une fois qu'on a dit ça, on n'est pas plus avancé. Le fait est que les universités québécoises sont en train de perdre leur place concurrentielle dans l'ensemble canadien. Ça veut dire moins d'argent pour la recherche, moins d'attrait pour les meilleurs chercheurs, moins d'équipements de pointe et, en fin de compte, une formation de moins bonne qualité.

 

Le Québec est déjà à bout de souffle financièrement. Et pourtant, le niveau de financement public vient à peine d'atteindre celui de 1989. Va-t-on augmenter le déficit ou hausser les impôts davantage pour mettre nos universités à niveau? Ni l'un ni l'autre, évidemment.

 

Alors si rien n'est fait, on va laisser se dégrader tranquillement la situation.

 

Il se trouve en plus que les dons aux universités francophones sont passablement moins élevés que ceux que reçoivent les universités du reste du Canada, souvent dans une proportion de deux pour un. D'où viendra donc l'éclaircie financière?

 

On s'étonnera ensuite, dans ce système où les étudiants paient globalement 30% de leur formation, que les universités se lancent dans toutes sortes de programmes légers et embauchent à la tonne des chargés de cours mal payés.

 

Ce qui se passe déjà, à Montréal, c'est un transfert des talents dans bien des domaines de l'Université de Montréal vers McGill. Notamment parce que McGill, soumise aux mêmes contraintes de financement que les autres, jouit d'un fabuleux fonds de dotation qui lui permet d'attirer des profs et des chercheurs.

 

Ce qui se passe donc insensiblement, c'est un affaiblissement net de la science et du savoir francophone. Oh, aujourd'hui, ça ne paraît pas tant que ça. Demain non plus, ça ne paraîtra pas trop.

 

Mais ceux qui comparent les installations des universités francophones (campus, labos, bibliothèques, etc.) à celles des grandes universités canadiennes le savent: on est en sérieuse perte de terrain. Lentement. Mais sûrement.

C'est un choix, remarquez bien. Un choix qu'on risque de payer cher, mais sans que ça paraisse.

 

Pendant ce temps, le système de financement des universités continue d'être une machine à transférer de l'argent des moins nantis aux plus nantis, plus nombreux à fréquenter l'université. Tout ça au nom de l'équité!

 

* * *

 

Mais parlons-en, de l'équité. Un étudiant en médecine et un étudiant en lettres paient les mêmes droits de scolarité. Le futur médecin paie 14% du coût réel de sa formation. Le futur diplômé en lettres, 42%.

 

En moyenne, le diplômé en lettres gagnera 206 000$ de plus en 40 ans que s'il avait cessé ses études après le cégep. Pour le médecin, le diplôme «vaut» 2,4 millions de plus en 40 ans.

 

Est-ce équitable, donc, de faire payer à ces deux étudiants les mêmes droits de scolarité? Non.

 

La proposition des 15 personnalités menées par Lucien Bouchard a ceci d'intelligent qu'elle propose une hausse graduée et différenciée des droits, selon les programmes.

 

La hausse serait modeste pour les étudiants qui forment 85% du contingent universitaire et qui étudient dans des facultés de «papier» (quelques centaines de dollars). Elle serait substantielle pour ceux qui étudient dans des domaines qui coûtent cher et qui rapportent statistiquement beaucoup aux diplômés (plusieurs milliers de dollars).

 

Leur proposition prévoit que 30% des fonds supplémentaires seraient mis à la disposition des étudiants les moins fortunés, parce que, évidemment, la hausse des droits aura un impact négatif pour certains.

 

Les Québécois, même la majorité dont les enfants n'iront pas à l'université, continueront à financer les études supérieures. Mais ceux qui en seront les bénéficiaires paieront une plus juste part, comme partout ailleurs au Canada. Ailleurs... où l'on réussit à diplômer beaucoup plus de gens qu'au Québec, au fait.

 

C'est donc une proposition sensée, modérée, et qui ne mérite pas, à mon humble avis, qu'on l'écarte en tentant de discréditer ceux qui la font pour leurs erreurs ou omissions passées, réelles ou supposées.

 

Il y a urgence, en vérité, et nul besoin de «débat public», comme le réclame l'opposition. Il est fait et refait, le débat. Les universités crient famine et le système est inéquitable.

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Faudrait qu'ils fassent un beau tableau expliquant combien chaque programme payerait environ avec une hausse des frais de scolarité.

 

Parce que c'est certain que pour quelqu'un comme moi qui étudie en cinéma, un domaine où mon avenir est loin d'être aussi assuré que quelqu'un qui a étudié en médecine, une hausse marquée fait peur dans l'optique où ça deviendrait trop cher pour le bénéfice monétaire que je vais en retirer.

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