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Vivre sous un pont

Serge Labrosse

Le Journal de Montréal

18/02/2010

 

Mais pour l'amour du ciel, qui donc irait vivre sous le pont Jacques- Cartier ? La question jaillit spontanément, à la vue de cette unité de condos apparue avenue De Lorimier, il y a quelques semaines.

 

Les sceptiques seront confondus, car les huit unités, près de René-Lévesque, ont trouvé preneur avant même que la construction du complexe ne débute. Les futurs occupants s'y installeront dès juin.

 

Huit propriétaires ont déboursé 299000$ chacun - taxes, garage et climatisation inclus - pour habiter l'une des huit maisons de ville de l'architecte Jocelyn Duff.

 

Ce dernier reconnaît qu'il fallait des gens «audacieux, à l'esprit ouvert», pour acheter un condo à cet endroit. Une famille avec deux enfants compte pourtant au nombre des nouveaux propriétaires, dit-il.

 

L'architecte précise: les maisons ne sont pas vraiment sous le pont. Il y a bien, au minimum... 16 pieds qui les séparent du tablier du pont, suivant une ligne verticale.

 

«C'est fou»

 

Jocelyn Duff reconnaît néanmoins avoir acquis le terrain à bon prix «parce que le site était jugé résiduel par les autres promoteurs». Et quand il a annoncé son projet, avoue-t-il, «les gens me disaient: »c'est fou, vous ne vendrez jamais«. Les banquiers me regardaient aller et avaient l'air de se le demander, eux aussi.»

 

Mais en quinze jours, à l'Action de grâce, quelques appels et le jeu du bouche-à-oreille ont suffi pour tout vendre.

 

L'architecte insiste : «J'ai construit de plein droit, sur un terrain qui n'a pas nécessité de changement de zonage.»

 

Rien d'interdit

 

Un porte-parole de la Ville de Montréal, Jacques-Alain Lavallée, le confirmait, jusqu'à ce qu'il rappelle pour expliquer qu'un changement de zonage, pour le moins opportun, en 2007, permettait aujourd'hui la construction d'habitations à cet endroit.

 

Un site «pas banal, j'en conviens», reconnaissait l'agent de communications. «Mais rien n'interdit de construire sous un pont ; le zonage le permet», ajoutait-il.

 

Et le danger d'être éclaboussé du haut du pont ? Que quelque chose tombe, un jour, sur une maison ou ses occupants ?

 

«C'est un mythe, tranche l'architecte Duff. Ça n'est arrivé qu'une fois, près d'une maison victorienne de la rue Maisonneuve. On avait trouvé un boulon.»

 

Question de sécurité et de santé

 

«Juste à côté du pont ? C'est pire que sous le pont. Au moins, sous le pont, on ne reçoit pas les éclaboussures d'eau et de roches...»

 

Daniel Gill, professeur à l'Institut d'urbanisme de l'Université de Montréal, se promet d'aller voir cette incongruité dont ses étudiants lui parlaient cette semaine.

 

Quoi qu'en dise le promoteur, «le pont doit projeter des particules», estime le professeur, qui trouve «surprenant » qu'on puisse construire là des habitations, au regard des normes de la santé publique.

 

Zone à risque

 

«Des recommandations ont déjà été faites et on a émis des règles, à propos de la construction résidentielle près des voies autoroutières», dit-il.

 

«La Santé publique recommande qu'on ne construise pas à moins de 20 mètres d'une voie rapide.» Il est donc «un peu sur prenant», dit-il, qu'un service d'urbanisme autorise un tel projet.

 

Le professeur Gill va jusqu'à dire que «les promoteurs qui construisent aussi près d'un pont prennent des risques» et que celui de l'avenue De Lorimier a «beaucoup de guts», quand on sait le nombre de plaintes venues de résidents qui s'étaient installés trop près de voies rapides.

 

Des acheteurs qui devaient logiquement s'attendre au bruit des véhicules, mais qui ont forcé ensuite le ministère des Transports à ériger des murs antibruit.

 

De moins en moins de terrains

 

M. Gill trouve «encore plus surprenant» que des gens aient décidé d'acheter une propriété à cet endroit. Il ajoute avoir «de la misère à comprendre la logique des gens» qui y installent leur famille. «À terme, ils risquent d'écoper», croit-il.

 

Il conçoit néanmoins que la Ville, qui doit être gardienne de la santé publique, doive par ailleurs aider au développement et percevoir des taxes.

 

 

«Il est de plus en plus difficile de construire, à Montréal, et les terrains encore accessibles ne sont pas toujours dans les meilleures zones», reconnaît Daniel Gill.

 

Quant aux 300 000 $ demandés pour habiter sous le pont, «ce n'est pas nécessairement abordable, dit-il. À 300 000 $, on a encore le choix d'autres endroits, pour ce genre d'unités, sur l'Île de Montréal». [/Quote]

 

J'espère que cela va encourager d'autres à faire la meme chose. Vivre sous un pont peut-etre inhabituel mais très urbain et un peu funky alors si ce genre de construction persiste des deux cotés du Pont J.Cartier (soit Est et Ouest) alors ca pourrait créer une curiosité très intéressante pour Montréal.

Voilà un petit peu d'audace.

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Man, I had wanted that place so bad. They told me that the current price is now $325 000. But all of them sold out anyways.

 

Now realizing that it is directly under a bridge. I am sort of glad that I missed out. But aside from that, I expect the build to be pretty nice judging from their previous projects.

 

Does anybody have photos of the interior concept?

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  • 2 mois plus tard...
  • 1 mois plus tard...

Dans cyberpresse

 

Le 20 juin 2010

Vivre sous un pont? Pourquoi pas!

Claude Saint-Pierre et Carmen Souto n'ont pas hésité... (Photo: Ivanoh Demers, La Presse)

 

«J'ai la tour Eiffel dans ma fenêtre, que demander de plus!» s'exclame Claude Saint-Pierre, en regardant à travers la vitre de son salon. Où ça, la tour Eiffel?

 

Nous sommes pourtant bel et bien à Montréal, et non à Paris. Mélangé, le monsieur? Pas vraiment, c'est qu'il est tellement emballé par sa nouvelle propriété et les vues qu'elle lui offre sur la structure métallique du pont Jacques-Cartier qu'il embellit, légèrement, le tableau.

 

Qui est M. Saint-Pierre? Il s'agit de l'un des «braves» acheteurs du Sept + Un, un projet immobilier de huit maisons de ville qui s'élèvent presque littéralement sous le tablier du pont Jacques-Cartier, au coin nord-ouest du boulevard René-Lévesque et de l'avenue De Lorimier. Un lieu qui peut sembler complètement inhospitalier aux yeux de la majorité, mais qui a séduit des acheteurs audacieux, parmi lesquels on compte des familles et une grand-maman.

 

Selon son promoteur, l'architecte Jocelyn Duff, les maisons de ville, qui se trouvent en fait à au moins 16 pieds du pont, se sont toutes vendues, sur plan, en 10 jours. «J'ai acquis ce terrain résiduel à très bon prix, ce qui m'a permis de vendre mes maisons de ville, un type de propriété très en demande à Montréal, pour moins de 300 000$, garage compris. À ce prix, les acheteurs font évidemment le compromis de vivre dans un environnement de moindre qualité», raconte-t-il, en me faisant visiter le projet dont il ne reste que la finition intérieure à terminer.

 

Sur place, l'important trafic crée un immense tintamarre. Dans la cour arrière, la vue donne sur des piliers du pont et des terrains boueux où se garent ici et là des camions. Bref, c'est loin d'être le paradis. Pourtant, en levant les yeux, un autre portrait se dessine. Certaines unités possèdent des percées visuelles sur le fleuve et des vues panoramiques sur l'est de Montréal. De biais, on trouve l'ancienne prison des Patriotes, un bâtiment patrimonial qui enjolive le secteur, et l'emplacement des maisons est stratégique. D'ici, nous ne sommes qu'à deux minutes à pied de la rue Sainte-Catherine et du métro Papineau. Autrement dit: nous sommes au coeur de l'action.

 

Une solution au bruit

 

«Les gens me croient un peu fou d'avoir acheté ici, soutient M. Saint-Pierre, qui se déplace uniquement à vélo, et pourtant, dans des villes comme New York et Chicago, plein de gens habitent aux abords des ponts et ça ne préoccupe personne.» Pour résoudre le problème de bruit intense, ce célibataire a déjà sa solution: la climatisation. Tous les acheteurs l'ont fait installer.

 

Ce projet inusité a également séduit une grand-maman. Carmen Souto déménagera en septembre dans sa nouvelle maison de ville, avec sa fille et son petit-fils de 2 ans et demi, trois générations sous le même toit. Pour elle, les inconvénients de vivre sous le pont n'existent tout simplement pas. «C'est un excellent investissement. Je suis sûre que dans quelques années, ça va se vendre 400 000$ et plus», dit cette résidante du quartier Hochelaga depuis 25 ans.

 

En ce qui concerne la faune bigarrée du quartier Sainte-Marie, les deux acheteurs que La Presse a interviewés ne s'en formalisent pas. Ce sont des Montréalais qui adorent la diversité de la ville. C'est d'ailleurs pour cette raison que, pour eux, vaut mieux vivre sous un pont... qu'outre-pont. «Il se dit beaucoup de choses sur ce quartier, mais pourtant, il n'y a eu aucun acte de vandalisme pendant la construction, alors que sur le Plateau, c'est incontournable», souligne M. Duff.

 

Spécialiste des terrains résiduels

 

L'entreprise de M. Duff, Construction Continuum, se spécialise dans la réinsertion d'habitations sur des parcelles de terrain difficiles à aménager. Parmi ses faits d'armes, notons la construction en 2002 de maisons de ville dans une ruelle malfamée, qui était autrefois une piquerie à ciel ouvert, près des entrées du pont Jacques-Cartier, à proximité du parc des Faubourgs.

 

Quelques années plus tard, grâce à l'apport des propriétaires, la ruelle s'est métamorphosée en milieu de vie convivial, avec des jardinières suspendues aux poteaux d'Hydro-Québec. Le même phénomène de revitalisation pourrait donc se reproduire sous le pont Jacques-Cartier, d'autant plus qu'il existe, dans le quartier Sainte-Marie, un énorme potentiel de croissance. Face au Sept + Un, un immense terrain vague attend les propositions des promoteurs.

 

À un jet de pierre de là, rue Laforce, dans le quadrilatère formé par les rues Sainte-Catherine, Parthenais, le boulevard De Maisonneuve et l'avenue De Lorimier, un nouveau complexe de 235 unités, Le Lumen, devrait voir le jour au cours des prochains mois. La revitalisation du quartier Sainte-Marie semble être sur la bonne voie.

 

 

source

 

http://montoit.cyberpresse.ca/habitation/201006/18/01-4291414-vivre-sous-un-pont-pourquoi-pas.php

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