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Économie du Québec ​​


Normand Hamel

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Finances publiques et COVID-19

Le Québec s’en remettra vite, pas le fédéral

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Les gestes du fédéral ont fait passer sa dette nette de 27 % du PIB en 2019 à 41,5 % du PIB en 2021, selon les données du Directeur parlementaire du budget.

Francis Vailles La Presse

La dégradation majeure de nos finances publiques est l’une des questions qui préoccupent grandement les économistes. Combien de temps faudra-t-il pour les ramener au niveau prépandémique ? se demandent-ils.

Publié le 7 juillet 2021 à 6h30

https://www.lapresse.ca/affaires/chroniques/2021-07-07/finances-publiques-et-covid-19/le-quebec-s-en-remettra-vite-pas-le-federal.php

Cette réponse, elle se trouve en quelque sorte dans un rapport rendu public la semaine dernière, qui a trouvé peu d’échos dans les médias. Il a été produit par le Directeur parlementaire du budget (DPB), à Ottawa, dont l’équipe multiplie les analyses financières intéressantes.

Le DPB fait une projection des finances publiques des provinces et du fédéral sur 75 ans. Vous me direz que de telles projections sont peu réalistes tellement les choses peuvent changer d’ici là et vous aurez raison. Tout de même, l’exercice nous permet de voir comment les plans actuels de nos gouvernements se traduiraient dans l’avenir compte tenu de certains paramètres comme la démographie, la productivité et les taux d’intérêt.

Les résultats sont très réjouissants pour le Québec, pas mal moins pour le fédéral et le reste du Canada. Ainsi, selon le DPB, il faudra 4 ans au Québec pour se remettre de la pandémie, 11 ans à l’Ontario et 48 ans au gouvernement fédéral, rien de moins.

Pire encore : au rythme où vont les choses, l’endettement de l’Alberta empirera sans cesse au point de devenir intenable. La situation financière de la Colombie-Britannique, sans être aussi dramatique, n’est pas viable à long terme, comme celles de 7 des 10 provinces. Ouch !

Essentiellement, le DPB mesure l’effet des plans budgétaires de nos gouvernements sur leur dette nette, exprimée en pourcentage de leur PIB. Des déficits se traduisent évidemment par une croissance de la dette, tandis que des surplus budgétaires viennent la diminuer.

Premier volet : le fédéral. Pour garder l’économie canadienne à flot, la pandémie a incité la ministre Chrystia Freeland à faire un déficit historique de 314 milliards pour l’année 2020-2021. Les gestes du fédéral ont fait passer sa dette nette de 27 % du PIB en 2019 à 41,5 % du PIB en 2021, selon les données du DPB1.

Selon l’organisme, cette dette nette restera autour de 40 % du PIB pendant de nombreuses années, avant de finalement revenir progressivement à 27 % du PIB, en 2068. Il faudrait donc 48 ans pour digérer les effets financiers de la COVID-19 au fédéral. Un demi-siècle.

Sur l’ensemble des provinces, seules trois ont une situation financière jugée viable à long terme, soit la Nouvelle-Écosse, l’Ontario, mais surtout le Québec.

Ainsi, après le sommet de 2020, à 43,8 % du PIB, la dette nette du Québec diminuerait constamment au fil des années. Elle passerait même sous le niveau albertain – qui sera en hausse constante – dès 2029. Au rythme où vont les choses, le Québec aurait même la plus petite dette nette de l’ensemble des provinces en 2047, avant qu’elle disparaisse totalement en 2060, selon le DPB. Toute une révolution en 40 ans !

Cela dit, pour bien comprendre l’étude, il faut expliquer comment le DPB arrive à de tels chiffres. Et faire part de ses limites, outre celle liée à la grande incertitude des projections à long terme.

D’abord, l’analyse du DPB englobe pour chaque province non seulement les finances du gouvernement, mais aussi celles des administrations locales, comme les municipalités. Cette inclusion est justifiée par le fait que le partage de responsabilités entre les gouvernements et les municipalités varie selon les provinces.

Deuxièmement, le DPB ne joue pas avec les paramètres financiers fixés par les gouvernements. Pour l’Alberta, par exemple, le DPB conclut que la dette augmentera sans cesse, mais c’est dans un contexte où les impôts demeureraient beaucoup plus bas qu’ailleurs, et donc que le gouvernement ne comblerait pas ses déficits par une hausse de ses recettes.

Troisièmement, le DPB tient compte des effets dynamiques des finances publiques sur l’économie seulement pour les cinq premières années, et pas par la suite. Dit autrement, une province qui s’endetterait sans cesse devrait réduire ses dépenses à long terme et donc les salaires de ses employés, ce qui aurait un effet sur le marché immobilier.

Un tel impact diminuerait éventuellement la capacité fiscale d’un gouvernement. Et qui dit recul de la capacité fiscale dit augmentation éventuelle des versements de péréquation venant du fédéral. Cet aspect complexe n’est pas pris en compte à long terme.

Quatrièmement, l’analyse du DPB fait l’hypothèse que les dépenses de santé, pour le Québec, augmenteraient de 3,8 % par année à long terme. Or, ces dépenses de santé – très imposantes dans le budget – ont crû à un rythme plus rapide ces dernières années (environ 5 %). À long terme, une telle croissance rendrait les projections bien moins favorables.

La Chaire en fiscalité et en finances publiques (CFFP) de l’Université de Sherbrooke a aussi fait des projections pour le Québec, sans inclure les municipalités. Et elle conclut que nos finances publiques ne sont pas soutenables à long terme sans changement de politiques.

Pour le Québec, le défi est essentiellement d’ici 2041, selon le CFFP. La situation deviendrait soutenable pour les 20 années suivantes, dans le contexte d’un changement de la pyramide démographique, avec le décès des nombreux boomers.

Malgré ces observations, les projections du DPB ont l’avantage de pouvoir comparer la situation des provinces entre elles, ainsi que celle du fédéral. Et à cet égard, les finances publiques du Québec sont, de très loin, en meilleure posture à très long terme que celles des autres provinces.

Le DPB conclut d’ailleurs que si l’on analyse les gouvernements canadiens pris ensemble (fédéral, provincial et municipalités), la situation à long terme n’est pas viable. Il faudra donc donner un coup de barre, notamment dans les provinces pétrolières de l’Alberta, de la Saskatchewan et de Terre-Neuve-et-Labrador, ainsi qu’au Manitoba.

Consultez le site du Directeur parlementaire du budget

1. Dans son rapport, le DPB exclut du calcul de la dette nette, entre autres, les obligations du gouvernement fédéral au titre du régime de retraite des employés du secteur public, ainsi que les obligations pour les avantages sociaux futurs. Ces exclusions expliquent en partie la différence avec les estimations du ministère fédéral des Finances (49 % du PIB en 2021).

Précision sur les médecins d’urgence

Dans ma chronique du lundi 5 juillet, je m’interrogeais sur la faible proportion de médecins d’urgence parmi les médecins spécialistes du Québec, en comparaison avec le reste du Canada.

Mes chiffres sont exacts pour les médecins spécialistes (136 médecins d’urgence en équivalent temps plein). Et bien que j’aie indiqué que le dénombrement des médecins d’urgence était sous-estimé du fait de la participation des omnipraticiens à la médecine d’urgence, j’aurais dû être plus précis.

À cet égard, la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) m’indique que plus de 2400 omnipraticiens (médecins de famille) pratiquent aux urgences au Québec, dont le tiers à temps plein. La FMOQ n’a pas de chiffre sur le nombre d’omnipraticiens qui pratiquent aux urgences dans le reste du Canada.

Fait à noter, les omnipraticiens qui font de la médecine d’urgence ne peuvent porter le titre d’urgentologue, réservé aux spécialistes.

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Jimmy Jean, vice-président, économiste en chef et stratège de Mouvement Desjardins

Belle perspective pour le Québec

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Jimmy Jean, vice-président, économiste en chef et stratège de Mouvement Desjardins

Après avoir été économiste principal et stratège des marchés financiers chez Desjardins durant 10 ans, Jimmy Jean occupe depuis deux mois le poste d’économiste en chef et stratège du mouvement coopératif. Conjoncturiste, « à l’intersection de l’économie et de la finance », le spécialiste observe que le Québec s’est mieux sorti de la crise induite par la pandémie que le reste du Canada et qu’il profitera de cet élan pour enregistrer une autre année de croissance robuste en 2022. L’économiste nous fait part de ses perspectives économiques pour le Québec.

Publié le 6 juillet 2021 à 11h00

https://www.lapresse.ca/affaires/economie/2021-07-06/jimmy-jean-vice-president-economiste-en-chef-et-stratege-de-mouvement-desjardins/belle-perspective-pour-le-quebec.php

Jean-Philippe Décarie La Presse

Vous venez de succéder à François Dupuis comme économiste en chef du Mouvement Desjardins. Quel a été votre cheminement des dernières années ?

J’ai joint le Mouvement Desjardins il y a 10 ans comme économiste principal et, après un bref passage à la Caisse de dépôt, je suis revenu en 2019 comme économiste principal et stratège des marchés financiers, où je faisais des prévisions macro-économiques tout en suivant l’évolution des taux d’intérêt. On dit souvent que les taux font foi de tout…

Mon rôle était de suivre les indicateurs et d’analyser les cycles économiques pour guider notre clientèle institutionnelle, les gestionnaires d’actifs, de fonds de pension, les assureurs. Lorsque François nous a annoncé à l’automne qu’il allait prendre sa retraite, je me suis préparé en conséquence pour pouvoir le remplacer et j’ai passé à travers tout le processus pour obtenir le poste.

J’en ai souvent parlé avec François, le rôle d’économiste en chef exige aussi de bonnes qualités de communicateur. On est souvent sollicité pour expliquer des situations complexes et il faut pouvoir les vulgariser pour bien les faire comprendre.

Vous avez entamé votre carrière chez Statistique Canada. Cela a dû être une bonne école ?

Absolument. Après mon bac en administration des affaires et ma maîtrise en sciences de la gestion et économie appliquée à HEC, j’ai travaillé durant cinq ans comme économiste à Statistique Canada. On travaille sans cesse avec les données et, là, j’ai appris comment elles étaient créées, compilées, traitées et analysées. Comment bien les mettre en perspective. Ç’a été une très bonne école.

Vous êtes un spécialiste des cycles économiques, mais comment réagit-on quand un évènement comme la pandémie vient rompre aussi violemment un cycle ? Comment peut-on prévoir une éventuelle sortie de crise ?

En partant, on essaie de comprendre la nature de la crise et d’évaluer combien de temps elle va durer. Ce qui a été surprenant avec celle que l’on vient de vivre, ç’a été sa rapidité. Habituellement, un an après le creux d’une crise, on est encore dans le cycle de la crise. Ce qui n’a pas été le cas l’an dernier.

La pandémie a créé une chute violente de l’économie, mais un an après, on s’est retrouvé avec une reprise spectaculaire. On va être revenu au Canada au niveau prépandémie dès le quatrième trimestre et c’est aussi le cas aux États-Unis.

Le Québec s’en est un peu mieux sorti que le reste du Canada. On a connu une fin d’année 2020 très surprenante avec un niveau de croissance du produit intérieur brut d’avant la crise. L’Ontario a plus souffert du confinement prolongé et ç’a été plus laborieux.

Vous prévoyez que l’économie du Québec fera mieux en 2021 que l’économie canadienne. À quel moment peut-on statuer que l’économie n’est plus en mode rattrapage et que la reprise est là pour de bon ?

La croissance économique va être plus forte au Québec à 7 %, contre 6,3 % pour l’économie canadienne, et on prévoit un taux de croissance de 3,5 % au Québec pour 2022.

L’économie québécoise devrait bientôt être revenue en mode expansion, on a presque fini le rattrapageL alors que c’est lus long en Ontario. Le long confinement et la fermeture prolongée des écoles ont pénalisé beaucoup l’emploi chez les femmes. La troisième vague a été très difficile pour l’économie de l’Ontario.

Parallèlement à cette reprise, l’économie québécoise fait face à des phénomènes particuliers comme la surchauffe du marché immobilier ou la pénurie de main-d’œuvre. Cela vous inquiète-t-il ?

Pour ce qui est de la pénurie de la main-d’œuvre, la situation est dramatique pour certains secteurs d’activité, comme la restauration, mais la menace qui pèse, c’est que cette pénurie nuise aux occasions d’affaires et freine l’investissement et l’expansion des entreprises, faute de travailleurs.

Pour l’immobilier, la construction résidentielle a enregistré une hausse de 40 % au premier trimestre au Canada — c’est énorme. Les chiffres d’avril sont encore très forts. Les transactions immobilières ont aussi enregistré un pic ce printemps, mais cela commence à baisser légèrement.

Est-ce essentiellement l’effet des taux d’intérêt plancher qui est l’origine de cette effervescence ?

Les taux ont favorisé l’abordabilité du logement et le télétravail a permis aux gens d’acheter des maisons plus loin. Cela a eu un impact généralisé sur le marché et poussé les prix à la hausse, ce qui est en train d’annuler les gains d’abordabilité que généraient les bas taux d’intérêt.

La reprise économique que l’on observe tant ici qu’aux États-Unis a réanimé le spectre d’une forte inflation. Est-ce qu’il s’agit d’un phénomène passager, selon vous ?

C’est certain qu’une activité économique plus forte génère de l’inflation, mais on fait face aussi à un effet arithmétique. Un taux d’inflation de 5 % sur un an aux États-Unis, ça paraît élevé. Mais, en mai 2020, le baril de pétrole était à 25 $US et, là, il est revenu au-dessus des 70 $ US. Les prix de l’essence et des biens qui sont transportés ont augmenté, mais la situation devrait se rééquilibrer.

Les prix de certaines matières premières ont aussi beaucoup augmenté en raison de la forte demande, mais là, on voit notamment dans le bois d’œuvre que la production s’ajuste à la demande.

Vous n’entrevoyez donc pas de mouvement à la hausse des taux d’intérêt pour ralentir l’activité économique et réduire les risques d’inflation ?

Les banques centrales ne devraient pas hausser leur taux d’ici la fin de 2022. La Banque du Canada a évoqué récemment l’éventualité d’une hausse, mais seulement pour aviser les marchés qu’elle se ferait de façon très graduelle, mais ce ne sera pas à court terme.

Une hausse de 25 centièmes de point est pas mal plus dramatique aujourd’hui qu’en 2011 alors que le taux d’endettement des ménages est beaucoup plus élevé. L’impact sera plus fort.

Le gouvernement fédéral s’est lourdement endetté pour répondre à la crise et éviter la catastrophe. Est-ce que notre niveau d’endettement vous inquiète ?

Le niveau de la dette canadienne est passé de 31 % à 51 % du PIB du pays, mais les décideurs politiques ont décidé, avec raison, qu’ils avaient un rôle à jouer. Ç’a été un choc, mais déjà les gouvernements fédéral et du Québec observent une hausse de leurs revenus fiscaux. Notre niveau d’endettement est beaucoup plus viable que celui de 100 % aux États-Unis ou de 200 % au Japon.

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Il y a 1 heure, acpnc a dit :

au rythme où vont les choses, l’endettement de l’Alberta empirera sans cesse au point de devenir intenable.

La situation de l'Alberta devrait s'améliorer quelque peu cette année en raison du prix élevé du pétrole. Cependant ils devront tôt ou tard se résigner à augmenter les taxes et/ou les impôts.

Il y a 1 heure, acpnc a dit :

La situation financière de la Colombie-Britannique, sans être aussi dramatique, n’est pas viable à long terme

En effet la situation de la CB est loin d'être dramatique. Mais j'aimerais qu'on m'explique pourquoi elle ne serait pas viable à long terme, car je ne vois pas de problèmes particuliers pour cette province qui avant la pandémie avait le taux d'endettement le plus faible au Canada et la meilleure cote de crédit.

Il y a 1 heure, acpnc a dit :

Sur l’ensemble des provinces, seules trois ont une situation financière jugée viable à long terme, soit la Nouvelle-Écosse, l’Ontario, mais surtout le Québec. 

Personnellement j'ajouterais la CB à cette liste. Par contre je suis moins certain pour l'Ontario dont la dette ne cesse d'augmenter depuis la crise de 2009 et où il y a un déséquilibre entre les revenus et les dépenses du gouvernement. Mais comme pour l'Alberta il s'agitait d'augmenter les taxes et/ou les impôts pour revenir rapidement à l'équilibre budgétaire, comme cela a été fait au Québec, sans nuire à l'économie.

Il y a cependant des signes que l'économie de l'Ontario ne va pas si bien que ça. D'abord depuis plusieurs années son PIB croisse moins rapidement que celui du Québec. De plus, d'ici 2040 le gouvernement devra débourser 15 milliards de dollars pour maintenir les tarifs d'électricité à des niveaux acceptables. Et si les taux d'intérêt devaient augmenter, ce qui est à prévoir selon plusieurs économistes, cela pourrait avoir des effets dévastateurs sur l'économie ontarienne car le niveau d'endettement des particuliers est très élevé à cause du prix élevé de l'immobilier.

Ce qui m'amène à dire qu'il suffirait d'un conjoncture économique particulièrement défavorable pour que la plus grosse province du Canada se retrouve en sérieuses difficultés. C'est sans doute pourquoi la cote de crédit de l'Ontario a été abaissée ces dernières années, et pourrait selon moi baisser encore davantage dans un avenir rapproché si la situation ne s'améliore pas rapidement.

Il y a 1 heure, acpnc a dit :

Et à cet égard, les finances publiques du Québec sont, de très loin, en meilleure posture à très long terme que celles des autres provinces.

 Cela est la résultante de deux choses:

1- L'économie du Québec bénéficie d'une croissance soutenue depuis une bonne quinzaine d'années.

2- Tous les gouvernements québécois qui se sont succédés depuis la récession du début des années 1980 se sont attaqué rigoureusement (parfois trop) au problème de la dette et on en récolte aujourd'hui les fruits. 

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Il y a 2 heures, Normand Hamel a dit :

La situation de l'Alberta devrait s'améliorer quelque peu cette année en raison du prix élevé du pétrole. Cependant ils devront tôt ou tard se résigner à augmenter les taxes et/ou les impôts.

En effet la situation de la CB est loin d'être dramatique. Mais j'aimerais qu'on m'explique pourquoi elle ne serait pas viable à long terme, car je ne vois pas de problèmes particuliers pour cette province qui avant la pandémie avait le taux d'endettement le plus faible au Canada et la meilleure cote de crédit.

Personnellement j'ajouterais la CB à cette liste. Par contre je suis moins certain pour l'Ontario dont la dette ne cesse d'augmenter depuis la crise de 2009 et où il y a un déséquilibre entre les revenus et les dépenses du gouvernement. Mais comme pour l'Alberta il s'agitait d'augmenter les taxes et/ou les impôts pour revenir rapidement à l'équilibre budgétaire, comme cela a été fait au Québec, sans nuire à l'économie.

Il y a cependant des signes que l'économie de l'Ontario ne va pas si bien que ça. D'abord depuis plusieurs années son PIB croisse moins rapidement que celui du Québec. De plus, d'ici 2040 le gouvernement devra débourser 15 milliards de dollars pour maintenir les tarifs d'électricité à des niveaux acceptables. Et si les taux d'intérêt devaient augmenter, ce qui est à prévoir selon plusieurs économistes, cela pourrait avoir des effets dévastateurs sur l'économie ontarienne car le niveau d'endettement des particuliers est très élevé à cause du prix élevé de l'immobilier.

Ce qui m'amène à dire qu'il suffirait d'un conjoncture économique particulièrement défavorable pour que la plus grosse province du Canada se retrouve en sérieuses difficultés. C'est sans doute pourquoi la cote de crédit de l'Ontario a été abaissée ces dernières années, et pourrait selon moi baisser encore davantage dans un avenir rapproché si la situation ne s'améliore pas rapidement.

 Cela est la résultante de deux choses:

1- L'économie du Québec bénéficie d'une croissance soutenue depuis une bonne quinzaine d'années.

2- Tous les gouvernements québécois qui se sont succédés depuis la récession du début des années 1980 se sont attaqué rigoureusement (parfois trop) au problème de la dette et on en récolte aujourd'hui les fruits. 

En général, je partage ton diagnostic de l'état de chaque province, mais je me permets d'ajouter ceci.

- Pour l'Ontario et encore plus pour l'Alberta, il leur faudra aussi avoir le courage de s'attaquer aux dépenses, qui demeurent excessives malgré quelques coupures.  Et pour l'Ontario en particulier, l'immigration internationale avait constitué un puissant moteur de croissance interne: je me demande s'il suffit de garder les portes ouvertes pour qu'une partie au moins de la croissance démographique résulte en une augmentation des exportations des biens et services.

- Pour la Colombie-Britannique, j'aurais besoin d'un portrait plus complet des facteurs qui soutiennent sa vitalité économique, car ça ne semble pas être du côté de l'exploitation des ressources naturelles; et je ne sais pas non plus ce qu'il adviendra de leur projet (en cours de construction) du barrage "C" sur la rivière de la Paix. 

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il y a 26 minutes, Né entre les rapides a dit :

Pour l'Ontario et encore plus pour l'Alberta, il leur faudra aussi avoir le courage de s'attaquer aux dépenses, qui demeurent excessives malgré quelques coupures.

Il me semble que les coupures sous le régime Ford furent très importantes avant la pandémie, et reprendront sans doute de plus belle lorsque la pandémie sera derrière nous.

il y a 29 minutes, Né entre les rapides a dit :

je me demande s'il suffit de garder les portes ouvertes pour qu'une partie au moins de la croissance démographique résulte en une augmentation des exportations des biens et services.

Je ne vois vraiment pas le rapport entre les deux. 😳

il y a 32 minutes, Né entre les rapides a dit :

Pour la Colombie-Britannique, j'aurais besoin d'un portrait plus complet des facteurs qui soutiennent sa vitalité économique

Je crois que la vitalité économique de la CB était attribuable à la bonne tenue générale (industrie, commerce, tourisme, immobilier, etc.) de son économie plutôt qu'à un domaine en particulier. Avant la pandémie ce qui distinguait la CB c'est le faible taux d'endettement du gouvernement. Bien évidemment la situation s'est considérablement détériorée depuis, mais contrairement aux autres provinces la CB partait d'une position relativement comfortable en ce qui concerne ses finances publiques. De même pour le fédéral qui jouissait lui aussi d'une situation financière favorable en comparaison des autres pays du G7.

il y a une heure, Né entre les rapides a dit :

je ne sais pas non plus ce qu'il adviendra de leur projet (en cours de construction) du barrage "C" sur la rivière de la Paix.

Je n'ai pas de nouvelles récentes à ce sujet mais selon moi la situation ne s'améliorera pas; tout au plus pourra-t-elle se stabiliser si les mesures de mitigation s'avèrent efficaces. Mais il est permis d'en douter car le barrage est construit sur des schistes argileux qui sont par définition instables.

Ce qui est le plus inquiétant c'est l'impact que cela pourrait avoir sur les finances publiques de la CB. Car outre les difficultés de la centrale Site C il y a toute une série de mesures prises par le gouvernement précédent qui ont eu pour effet de compromettre l'avenir de BC Hydro et qui risquent de faire augmenter considérablement les tarifs d'électricité. Ce qui a également pour effet de priver le gouvernement des revenus importants qui dans les dernières années avaient été astucieusement comptabilisés au profit de la province en reportant certains débits dans le futur qui ne seront de toute évidence jamais compensés car cela repose sur des prévisions impossibles à réaliser. Cela aura donc pour effet d'augmenter subitement la dette du gouvernement lorsque les poules seront revenues à la maison.

Cela étant dit, il est encore trop tôt pour faire le bilan de la situation économique et financière des provinces et celui du fédéral. Mais entre temps il m'apparait évident que le Québec poursuit sur sa lancée, comme ce fut d'ailleurs le cas également en 2009 alors que son économie ne s'était contractée que de 1% tandis que le RDC accusait un recul de 3%.

Ce qui nous permet d'affirmer que le Québec se distingue à deux niveaux: 1- la vitalité de son économie sur le long terme; 2- la saine gestion de ses finances publiques depuis plusieurs décennies. Autrement dit la situation économique du Québec est tellement forte structurellement que lorsqu'adviennent des conjonctures défavorables on s'en sort mieux qu'ailleurs.

Le gouvernement aurait certes pu en profiter pour baisser les impôts mais il a plutôt choisi de continuer de nettoyer l'ardoise. Il apparait évident aujourd'hui que ce fut la meilleure décision car cela aura permis au Québec d'éviter le marasme économique et financier vers lequel les autres provinces se dirigent.

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Le taux de chômage recule au Québec et à l’échelle canadienne

Le taux de chômage au Québec a reculé de 0,3 point en juin pour atteindre 6,3 %, le plus bas à l’échelle canadienne.

TAUX DE CHÔMAGE DES PROVINCES CANADIENNES EN JUIN 2021:  

  • Terre-Neuve-et-Labrador: 13,0 % [-0,4 %] 
  • Île-du-Prince-Édouard: 12,5 % [+2,9 %] 
  • Alberta: 9,3 % [+0,6 %] 
  • Nouveau-Brunswick: 9,3 % [+0,3 %] 
  • Nouvelle-Écosse: 9,0 % [-0,8 %] 
  • Ontario: 8,4 % [-0,9 %] 
  • Manitoba: 7,6 % [+0,4 %] 
  • Saskatchewan: 6,7 % [+0,4 %] 
  • Colombie-Britannique: 6,6 % [-0,4 %] 
  • Québec: 6,3 % [-0,3 %] 

Canada: 7,8 % [-04 %]

https://www.journaldemontreal.com/2021/07/09/le-taux-de-chomage-recule-au-quebec-et-a-lechelle-canadienne

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Le 2021-07-09 à 20:44, Normand Hamel a dit :

Le taux de chômage recule au Québec et à l’échelle canadienne

Le taux de chômage au Québec a reculé de 0,3 point en juin pour atteindre 6,3 %, le plus bas à l’échelle canadienne.

TAUX DE CHÔMAGE DES PROVINCES CANADIENNES EN JUIN 2021:  

  • Terre-Neuve-et-Labrador: 13,0 % [-0,4 %] 
  • Île-du-Prince-Édouard: 12,5 % [+2,9 %] 
  • Alberta: 9,3 % [+0,6 %] 
  • Nouveau-Brunswick: 9,3 % [+0,3 %] 
  • Nouvelle-Écosse: 9,0 % [-0,8 %] 
  • Ontario: 8,4 % [-0,9 %] 
  • Manitoba: 7,6 % [+0,4 %] 
  • Saskatchewan: 6,7 % [+0,4 %] 
  • Colombie-Britannique: 6,6 % [-0,4 %] 
  • Québec: 6,3 % [-0,3 %] 

Canada: 7,8 % [-04 %]

https://www.journaldemontreal.com/2021/07/09/le-taux-de-chomage-recule-au-quebec-et-a-lechelle-canadienne

Ce qui est bien dans ces statistiques, c'est que le Québec affiche le meilleur taux comparé de toutes les provinces.  Ce qui est moins bien, et qui s'applique à toutes les provinces sans distinction, c'est que le taux de chômage, à l'instar des principaux autres indicateurs économiques, est propulsé par des mesures fiscales (déficits budgétaires) et monétaires (taux d'intérêts à un niveau historiquement bas) insoutenables à moyen et à long terme.  C'est un peu comme un athlète en forme physique médiocre mais dont les performances actuelles sont soutenues par un recours massifs à des stéroïdes.  Des effets "secondaires" négatifs sont inévitables.   

Je ne dis pas qu'il n'aurait pas fallu avoir recours à ces moyens exceptionnels pour passer à travers la crise occasionnée par le Covid.  Si on n'avait rien fait et laissé le marché se débrouiller tout seul, on aurait subi des dislocations dont les conséquences auraient été encore plus graves.  Aussi, le fait que nos principaux partenaires commerciaux sont intervenus de façon similaire nous réconfortent dans cette voie.  La devise canadienne (CAD) s'en tire bien.  

Je dis seulement que le taux de chômage observé, qui en soit n'est pas si mal, ne suffit pas pour arriver à la conclusion que l'économie a retrouvé son cours normal pré-Covid.  Il en est de même du produit intérieur brut, dopé par les stimulants.  

Le retours à des politiques économiques "neutres" (qui ne visent ni à stimuler ni à ralentir l'économie) devra nécessairement se faire graduellement.  Et n'oublions pas que le Québec est dans le bateau canadien, qui vogue lui-même dans l'Océan mondial, avec le gros bateau américain à nos côtés.  On n'est pas seul dans notre bocal. 

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Ça me fait rire les gens qui disent que les taux d'intérêt "historiquement bas" sont insoutenables à moyen/long terme... Ça fait 10-15 ans qu'ils sont "historiquement bas", c'est pas du moyen-long terme ça?? Il faudrait en revenir un jour et réaliser que c'est rendu la norme d'une génération les taux à 1-2%!!! Non, on remontera jamais, c'est clair, net et précis, sinon le ponzi scheme s'écroule! Et "ils" ne le laisseront pas s'écrouler.

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Il y a 4 heures, Né entre les rapides a dit :

Ce qui est bien dans ces statistiques, c'est que le Québec affiche le meilleur taux comparé de toutes les provinces.  Ce qui est moins bien, et qui s'applique à toutes les provinces sans distinction, c'est que le taux de chômage, à l'instar des principaux autres indicateurs économiques, est propulsé par des mesures fiscales (déficits budgétaires) et monétaires (taux d'intérêts à un niveau historiquement bas) insoutenables à moyen et à long terme.  C'est un peu comme un athlète en forme physique médiocre mais dont les performances actuelles sont soutenues par un recours massifs à des stéroïdes.  Des effets "secondaires" négatifs sont inévitables.   

Je ne dis pas qu'il n'aurait pas fallu avoir recours à ces moyens exceptionnels pour passer à travers la crise occasionnée par le Covid.  Si on n'avait rien fait et laissé le marché se débrouiller tout seul, on aurait subi des dislocations dont les conséquences auraient été encore plus graves.  Aussi, le fait que nos principaux partenaires commerciaux sont intervenus de façon similaire nous réconfortent dans cette voie.  La devise canadienne (CAD) s'en tire bien.  

Je dis seulement que le taux de chômage observé, qui en soit n'est pas si mal, ne suffit pas pour arriver à la conclusion que l'économie a retrouvé son cours normal pré-Covid.  Il en est de même du produit intérieur brut, dopé par les stimulants.  

Le retours à des politiques économiques "neutres" (qui ne visent ni à stimuler ni à ralentir l'économie) devra nécessairement se faire graduellement.  Et n'oublions pas que le Québec est dans le bateau canadien, qui vogue lui-même dans l'Océan mondial, avec le gros bateau américain à nos côtés.  On n'est pas seul dans notre bocal. 

Une des mesures contre la COVID-19 est la prestation qui permet aux personnes ayant perdu leur emploi à cause de la pandémie d'avoir un revenu sans travailler.  Oui, cette prestation cessera bientôt mais ça veut dire que ces personnes devront retourner au travail.  Nous avons justement une pénurie de main-d'oeuvre qui nuit à l'économie.  Bien que la fin de cette prestation signifie une source de moins de revenus pour la population, les prestataires devront retourner au travail pour avoir un revenu (possiblement plus élevé que la prestation) et contribuer à l'économie en tant que travailleur et non plus seulement en tant que consommateur.  Ce sera bénéfique pour l'économie et pour les recettes fiscales des gouvernements.

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Il y a 5 heures, ToxiK a dit :

Une des mesures contre la COVID-19 est la prestation qui permet aux personnes ayant perdu leur emploi à cause de la pandémie d'avoir un revenu sans travailler.  Oui, cette prestation cessera bientôt mais ça veut dire que ces personnes devront retourner au travail.  Nous avons justement une pénurie de main-d'oeuvre qui nuit à l'économie.  Bien que la fin de cette prestation signifie une source de moins de revenus pour la population, les prestataires devront retourner au travail pour avoir un revenu (possiblement plus élevé que la prestation) et contribuer à l'économie en tant que travailleur et non plus seulement en tant que consommateur.  Ce sera bénéfique pour l'économie et pour les recettes fiscales des gouvernements.

C'est tout à fait vrai.  Mais cela ne représente qu'une partie de l'équation.  Je prendrai le temps d'élaborer plus tard.  

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