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https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1116319/geants-pieds-argile-cavalia-chevaux-odysseo

Les géants aux pieds d'argile de Cavalia

Publié le vendredi 3 août 2018 à 14 h 33Mis à jour à 5 h 23
 

 

La jeune femme court, suivie de quatre chevaux blancs.La cavalière Andréanne Dumont échauffe ses chevaux pour le numéro des chevaux en liberté. Photo : Radio-Canada/Marie-Laure Josselin

 

Massages, foin de qualité, écurie climatisée : les chevaux du spectacle Odysséo sont traités aux petits soins. Ils passent environ 12 minutes sur scène par spectacle, et le reste du temps, ils s'entraînent, se reposent et se font bichonner par une quarantaine de personnes.

Un texte de Marie-Laure Josselin, à Désautels le dimanche 

Il est 9 h dans les écuries de Cavalia, à Montréal, où le spectacle Odysséo prend l’affiche pour plusieurs semaines. Sous l’immense tente blanche climatisée pour garder constamment la température à 21 degrés, les palefreniers nettoient les stalles. Signe que l’endroit est confortable, Astro, un hongre lusitanien, se couche dans son grand box.

 

Le cheval est couché.
Astro se repose dans son box. Photo : Radio-Canada/Marie-Laure Josselin

Un peu plus loin, Edgefield, lui, est debout, prêt pour l’entraînement avec Andréanne Dumont. La jeune femme a débuté comme groom, la personne qui s’occupe des chevaux, les nettoie, les échauffe. Désormais, elle est aussi artiste-cavalière.

Sous un chapiteau adjacent, plusieurs cavaliers sont déjà en selle, car l’entraînement est « très important », précise la Québécoise. Tous les matins, les bêtes sont donc montées, et cela peut prendre différentes formes : dressage, sauts, jeux. Un moment pour peaufiner le spectacle, pour les tenir en forme et maintenir la complicité entre la femme et son cheval.

Le reportage de Marie-Laure Josselin est diffusé le 5 août à l'émission Désautels le dimanche sur ICI Première.

Combien de temps cela prend-il pour entraîner un cheval à faire un numéro? C’est la question la plus fréquemment posée au directeur équestre, Mathieu Bianchi. « Ça se vit, ça ne se calcule pas. Il n’y a pas de moyenne, parce qu’on le fait à leur rythme. Certains demandent plus de temps que d’autres. Il ne faut pas acheter un cheval en se disant que dans deux mois il va faire la voltige. Il faut leur laisser le temps d’être prêts. C’est le plus important », explique-t-il.

 

Mathieu Bianchi.
Mathieu Bianchi, directeur équestre chez Cavalia Photo : Radio-Canada/Marie-Laure Josselin

Pour avoir ses 70 montures pour le spectacle, Mathieu Bianchi a testé énormément de chevaux. Cavalia travaille avec un « chasseur de têtes », qui repère les perles rares. Les chevaux recrutés sont ensuite entraînés de deux à six mois, le temps qu’ils soient prêts à rejoindre la troupe.

L’écurie, « c’est vraiment leur maison »

 

Des chevaux dans des stalles, et un homme au travail.
L’écurie de Cavalia Photo : Radio-Canada/Marie-Laure Josselin

Pendant que Mathieu donne quelques conseils à une cavalière, Andréanne Dumont retourne dans les écuries avec Edgefield, spécialiste du saut d’obstacle arrivé il y a un an, et avec qui la cavalière a appris à faire le spectacle.

Andréanne s’occupe aussi de Soldier Boy, dont le box est à gauche de celui d’Edgefield. Toujours. Que ce soit en voyage ou une fois installés, les chevaux gardent toujours les mêmes voisins afin que l’écurie reste familière.

« C’est vraiment leur maison, ils ont toujours la même chambre », souligne Andréanne, alors qu’elle emmène son cheval à la douche.

 

La jeune femme en train d'asperger d'eau le cheval.
Andréanne Dumont nettoie Soldier Boy. Photo : Radio-Canada/Marie-Laure Josselin

Étrille à la main, comme tous les matins, elle fait des mouvements circulaires vigoureux pour enlever le poil mort, brosse puis douche Soldier Boy. Elle l’essuie dans un grand moment de tendresse et, enfin, regarde sous ses sabots s’il y a un caillou ou quelque chose à déloger.

La jeune femme essuie la tête du cheval.
Andréanne Dumont et Soldier Boy Photo : Radio-Canada/Marie-Laure Josselin

Des pieds fragiles dont il faut prendre soin

Un peu plus loin, le maréchal-ferrant, spécialiste des pieds et sabots des chevaux, tient la patte d’un bel étalon blanc entre ses jambes pour lui tailler la fourchette. Il s’agit d’un « bout de peau assez mou qui permet de pomper le sang dans le pied », explique Cédric Bessaye, qui travaille à temps plein pour le spectacle Odysséo.

Gros plan sur la patte du cheval.
Le maréchal-ferrant Cédric Bessaye au travail Photo : Radio-Canada/Marie-Laure Josselin

 

Le cheval, c’est un peu le géant aux pieds d’argile; un animal très solide, mais si on ne prend pas soin de ses pieds, on ne peut pas le monter.

Le maréchal-ferrant Cédric Bessay

 

Le jeune homme tient le cheval par le harnais.
Le maréchal-ferrant Cédric Bessaye Photo : Radio-Canada/Marie-Laure Josselin

Des rations personnalisées aux traitements d’ostéopathie

Les chevaux commencent à s’agiter un peu. La cause : la présence du chariot de grains dans l’allée. Ils vont manger sept fois par jour : 4 rations de foin et 3 de grains. Des rations personnalisées, selon les caractéristiques, les besoins particuliers et les disciplines des chevaux.

Devant chaque box, un petit écriteau rappelle ce qu’il faut donner à chacun. Le foin vient toujours du même producteur québécois, peu importe où le spectacle se trouve sur la planète, car les chevaux ont un estomac fragile.

 

Le cheval dans sa stalle regarde le chariot de grains.
Le cheval Édition attend sa ration. Photo : Radio-Canada/Marie-Laure Josselin

Les chevaux de Cavalia reçoivent aussi des traitements d'ostéopathie et de massothérapie donnés par des spécialistes. Alexandre Lamarsalle, l'ostéopathe, les traite essentiellement entre les tournées, quand les chevaux sont en vacances dans une ferme. Il en profite pour apprendre quelques exercices aux cavaliers. Comme l’étirement avec une carotte.

« C’est très impressionnant de le voir travailler sur une grosse bête de 1200 livres et on ne sait pas à quel point un cheval est flexible jusqu’à ce qu’on le voie avec l’ostéo! » s’exclame Andréanne, qui revient mettre son cheval dans son box pour deux heures de repos.

Travailler quand ils en ont envie

Elle file se changer et se maquiller, puis va assister à la réunion organisée 90 minutes avant le spectacle. Sur un grand tableau, le directeur équestre Mathieu Bianchi fait des changements de dernière minute. Andréanne va finalement monter Blue.

 

Les artistes sont assis par terre et écoutent les directeurs.
Avant chaque spectacle, les directeurs font le point et indiquent les changements à effectuer. Photo : Radio-Canada/Marie-Laure Josselin

« Le plus important pour moi, c’est d'observer les chevaux tous les jours pour les connaître le mieux possible et les faire fonctionner selon leurs besoins et leurs envies. On fait très attention à cela », souligne Mathieu Bianchi.

Si un cheval n’a pas envie, il ne faut pas le mettre [dans le spectacle]. Sinon, on n’est plus dans ce rapport de complicité, de confiance, et ça devient du travail.

Le directeur équestre Mathieu Bianchi
 

Gros plan sur le cheval nain.
Renaissance est un étalon miniature et la mascotte du groupe. Photo : Radio-Canada/Marie-Laure Josselin

Avec 70 chevaux dans les écuries et une quarantaine qui vont sur scène, la possibilité de rotation est assez grande. Chaque cheval a un remplaçant. « Personne ne verra la différence dans le public, mais pour le cheval, cela fera une grande différence », poursuit le directeur équestre.

 

Une artiste debout en équilibre sur deux chevaux.
Des chevaux de Cavalia à l’échauffement Photo : Radio-Canada/Marie-Laure Josselin

Sous le chapiteau, une trentaine de chevaux s’échauffent. Une cavalière en costume blanc est debout en équilibre sur deux chevaux.

 

Des artistes entraînent les chevaux dans le chapiteau.
Des chevaux de Cavalia à l'entraînement Photo : Radio-Canada/Marie-Laure Josselin

Un cavalier se tient droit et fait avancer à petits pas son étalon. Les haut-parleurs annoncent que le spectacle est dans cinq minutes. Les chevaux arabes pour le numéro de liberté arrivent sous l’oeil vigilant du directeur équestre, qui vérifient si les chevaux sont stressés, s’ils sont en forme. « Ils sont tous relax, prêts à y aller. Pas de problème! »

 

Les artistes et les chevaux sur scène, et en arrière-plan, le public.
Début de la deuxième partie du spectacle « Odysséo » Photo : Radio-Canada/Marie-Laure Josselin

La musique s’élève; le spectacle a commencé. Devant une télévision, Mathieu Bianchi commente le numéro avec Sylvia Zerbini, l’artiste qui se produit avec 12 chevaux en liberté. « Les chevaux s’amusent bien, ils aiment faire ça, on voit qu’ils se niaisent un peu », lance-t-elle.

« Chaque spectacle est différent, car mes 12 chevaux pensent différemment. Je les place selon leur caractère; les plus forts devant, les plus faibles derrière, pour suivre.[...] Il faut toujours avoir de la joie, car ils vont le ressentir », explique Sylvia Zerbini.

Lorsque Sylvia entre en scène, le moment est féérique et la communion totale. Enfin presque. Un cheval a décidé de faire à sa tête et de ne pas faire le même mouvement que les autres.

Il faut être toujours ouvert à ce que les chevaux nous proposent sur scène. Ce ne sont pas des machines, ils restent spontanés.

La cavalière Andréanne Dumont

Un spectacle parfait, « c’est un spectacle où tout le monde a pris du plaisir, autant le public que les cavaliers et les chevaux », précise le directeur Mathieu Bianchi.

Applaudissements du public. La magie opère. Est-ce la place d’un cheval que d’être dans un spectacle? Tous se sont posé la question. Tous disent que si les chevaux n’étaient pas bien, ils ne resteraient pas là. « Je me suis posé la question régulièrement », avoue Mathieu, qui a grandi dans le milieu.

Je suis persuadé que tous les chevaux avec qui je travaille sont contents d’être là, sinon, je ne le ferais pas. Je le sais, car je le sens, je travaille, vis avec eux. Je respecte l’opinion de ceux qui sont contre le travail des animaux, mais j’ai la mienne.

Le directeur équestre, Mathieu Bianchi

 

 

Deux chevaux blancs à la crinière tressée, et, en arrière-plan, l'affiche du spectacle Odysséo.
Des chevaux du spectacle « Odysséo », tout près du chapiteau de Cavalia, à Montréal Photo : Radio-Canada/Marie-Laure Josselin

Au bout de cinq ans de prestation en moyenne, les chevaux partent en retraite dans une ferme de Cavalia ou ils sont donnés en adoption selon des conditions strictes. Plusieurs cavaliers ont adopté leur ancienne monture. Un rêve pour la Québécoise Andréanne Dumont. « Quand on vit une histoire aussi intense avec certains chevaux, c’est sûr qu’on a envie de les garder toute notre vie. »

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Ils sont actuellement en train d’ériger une autre tente/pavilion en bordure de la rue Sainte-Catherine. Voir le coin bas-droit dans l'image. Le site est pas mal tasse.

J'ai vue des chevaux en train de jouer dans leur cour extérieur plus à l'ouest plus tot cette semaine. Il se donne directement sur le coté de la rue Sainte-Catherine. De toute beau

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