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Économie du Québec ​​


Normand Hamel

Messages recommendés

Il y a 2 heures, andre md a dit :

Les assurances dans le domaine du transport on doublé concernant les camions semi-remorque pour ton information. 

mais là on parle d'assurance pour les compagnies, et non pour une personne habitant dans une maison. Les compagnies vont charger plus cher pour compenser, et les clients qui peuvent payer vont suivre.

Les scieries n'ont pas été créées pour être arrêtées parce que les gars qui coupent le bois ne doivent pas arrêter. Une scierie ne doit jamais manquer de bois. Lors du début de la crise covid, les scieries ont baissé leur production, et plusieurs ont arrêté lorsque le gouvernement leur a dit d'arrêter, par contre la demande était encore là. Le stock disponible était à la baisse. Le problème est venu du fait que durant l'été la demande pour le bois d'oeuvre a explosé. Les scieries étaient en retard et on sait que même durant un temps normal, la production est au maximum avec presque aucune marge de manoeuvre. Quand tout est reparti, les inventaires étaient probablement vides pour une demande record. Une demande extrême pour une production faible = hausse du coût.
Présentement ils vendent du bois qu'ils vont couper dans 1 mois. c'est du jamais vu en plus de 25 ans.

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Pour des raisons économiques, mais aussi sur le plan sanitaire François Legault a parfaitement raison de ne pas céder aux pressions de la Corporation des médecins qui veut durcir les mesures et écoeurer encore davantage la population !

Tu ne durcis pas les mesures quand les indicateurs sont à la baisse !

477 personnes hospitalisées aujourd'hui pour tout le Québec  toujours en baisse  - 3   la tendance se poursuit

4 morts aujourd'hui   toujours en baisse aussi    la tendance se poursuit

CE SONT LES SEULS INDICATEURS DONT LE PM DOIT TENIR COMPTE ! LES SEULS ! ET NON LES CAS ACTIFS !

La reprise économique est là ! La campagne de vaccination se poursuit !

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  • 3 semaines plus tard...

 

https://www.lapresse.ca/affaires/economie/2021-04-17/embellie-economique-en-vue-pour-le-quebec.php

 

Embellie économique en vue pour le Québec

ILLUSTRATION LA PRESSE

(Ottawa, Québec et Montréal) Des programmes sociaux avant-gardistes. Des finances publiques en meilleur état que celles de la majorité des provinces. De l’énergie renouvelable très prisée. Des filières industrielles fortement demandées. Et un voisin américain qui amorce un virage résolument vert. De plus en plus de signes laissent présager de belles années économiques pour le Québec.

Publié le 17 avril 2021 à 6h00

 

JOËL-DENIS BELLAVANCE
LA PRESSE

TOMMY CHOUINARD
LA PRESSE

ANDRÉ DUBUC
LA PRESSE

Les astres économiques s’alignent

ILLUSTRATION LA PRESSE

Les astres semblent s’aligner pour que le Québec enregistre des années de croissance économique enviable. L’ambition du premier ministre François Legault de réduire l’écart de richesse entre le Québec et l’Ontario n’apparaît plus comme un projet farfelu et inatteignable.

« Le Québec s’est donné les moyens de réussir dans l’économie du XXIe siècle », affirme sans ambages le ministre fédéral de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne.

Il crédite l’ancien premier ministre du Québec Robert Bourassa, qui a eu la vision de miser sur la « bougie d’allumage » : l’hydroélectricité. « On n’a peut-être jamais donné tout le crédit qui revient à cet homme qui a pris cette décision il y a 50 ans. Le Québec a fait un choix stratégique, et voilà qu’aujourd’hui, on en retire les dividendes », tranche-t-il.

Si le Québec produit de l’aluminium vert, excelle déjà dans l’électrification des transports avec les Lion et Nova Bus, est déjà un leader dans l’hydrogène vert et suscite l’envie de plusieurs pour ses avancées en intelligence artificielle, il va maintenant profiter des investissements d’Ottawa pour lutter contre les changements climatiques et du virage vert qu’amorcent les États-Unis sous l’administration de Joe Biden, selon le ministre.

« Positionnement extraordinaire »

« Les énergies renouvelables positionnent le Québec d’une façon extraordinaire. Ce choix de M. Bourassa donne aujourd’hui au Québec un avantage comparatif en Amérique du Nord parmi les 50 États américains et les 10 provinces canadiennes », estime M. Champagne, qui croit dur comme fer que le virage vert à Washington, notamment l’électrification des transports, « va être un accélérateur ».

D’autant plus que le Québec possède tous les minéraux rares nécessaires pour fabriquer les batteries des véhicules électriques.

PHOTO SEAN KILPATRICK, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

François-Philippe Champagne, ministre fédéral de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie

Les technologies vertes qu’on a développées chez nous vont trouver un marché, un des plus grands marchés au monde. Ça nous donne un avantage comparatif indéniable.

François-Philippe Champagne, ministre fédéral de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie

Citant certains passages du livre de Bill Gates (How to Avoid a Climate Disaster), l’énergie renouvelable comme l’hydroélectricité est la seule façon de répondre adéquatement à une augmentation de la demande sans mettre en péril l’avenir de la planète.

Le Québec s’apprête aussi à récolter les fruits de ses politiques sociales avant-gardistes.

Le ministre des Finances du Québec, Eric Girard, ne l’a pas inscrit dans son budget pour éviter de vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, mais il prévoit toucher des fonds fédéraux plus importants bientôt.

« Le gouvernement fédéral va sûrement faire quelque chose pour les garderies » dans son budget du 19 avril, affirme-t-il en entrevue. Et comme le Québec a déjà son propre programme, il explique : « On va se retirer [de l’initiative fédérale] avec pleine compensation financière. Donc ça va nous amener de l’argent récurrent. C’est bien ! »

Ce sera bienvenu, surtout au moment où le grand argentier du gouvernement Legault prévoit que les finances publiques ne sortiront pas de la zone rouge avant sept ans.

Combien le Québec pourrait-il toucher ? « La part du Québec là-dedans, c’est 22,6 % de ce que le fédéral va annoncer », répond-il en faisant référence à la proportion de la population québécoise dans celle de l’ensemble du Canada. « Moi, je sais combien ça coûte, un programme de garderies au Québec, et notre réseau, qui n’est pas parfait, ça coûte cher. Ottawa ne pourra pas annoncer un programme national de garderies et mettre 1 milliard là-dedans ! Ça ne serait pas national fort, fort… » Au minimum, on parle de centaines de millions de dollars récurrents qui vont atterrir dans les coffres de Québec.

Assurance médicaments

Le gouvernement Trudeau a aussi promis de créer une assurance médicaments à l’échelle du pays. Là encore, le Québec a son propre régime d’assurance. Il se retirerait du programme fédéral et toucherait une compensation financière.

Dans la mise à jour économique et financière de l’automne dernier, Ottawa s’est engagé à investir entre 70 et 100 milliards en trois ans dans la relance économique.

S’ils choisissent d’investir 75 milliards en trois ans, c’est 25 milliards fois trois. Et là-dedans, il y aura des retombées pour le Québec, c’est indéniable.

Eric Girard, ministre des Finances du Québec

Une autre bonne nouvelle !

On l’a vu lors des deux annonces récentes de François Legault et Justin Trudeau : malgré leurs différends idéologiques, leurs intérêts convergent sur quelques fronts. On peut penser à l’économie verte, au développement des transports collectifs, au déploiement de l’internet haute vitesse. Quand de telles occasions se présentent, les investissements fédéraux viennent alléger la facture de Québec.

Incertitudes sur les transferts en santé

Il n’y a toutefois pas d’engagement ferme de la part d’Ottawa au sujet de la plus importante demande de Québec et des autres provinces : une hausse des transferts en santé.

Dans les coulisses, des travaux sont toutefois en cours. À l’initiative d’Ottawa, le comité des arrangements fiscaux – un groupe permanent qui réunit des sous-ministres du fédéral et des provinces – se penche sur la contribution historique du fédéral au financement des soins de santé et sur la situation financière du fédéral par rapport à celle des provinces.

Les provinces réclament une augmentation de 28 milliards de dollars des transferts en santé (6 milliards pour le Québec), afin de faire passer de 22 % à 35 % la part d’Ottawa dans le financement des dépenses en santé. « Le fédéral contribuait à près de 45 % des coûts » dans le passé, plaide Girard.

Ailleurs au Canada, le Québec fait depuis longtemps l’objet de railleries pour sa dépendance à la péréquation – programme fédéral qui vise à redresser la richesse des provinces pauvres au niveau de la moyenne canadienne. Or, lentement mais sûrement, « le Québec gagne en indépendance », insiste Eric Girard.

La part du Québec dans l’enveloppe de péréquation est en diminution. Elle passera de 66 % à 53 % d’ici 2026-2027. « Ça, ça représente l’amélioration relative du Québec dans la fédération, la lente marche vers la moyenne nationale du PIB par habitant, pour fermer notre écart de richesse. »

La situation économique du Québec s’améliore et, par conséquent, sa capacité fiscale est plus grande par rapport à la moyenne canadienne. Donc, même si le Québec reçoit une somme moins élevée en péréquation, il n’est pas perdant. Il va chercher plus de revenus autonomes en raison d’une meilleure performance économique.

« Nous sommes 22,6 % de la population du Canada, mais seulement 20 % de l’économie canadienne. On voudrait une richesse équivalente à notre poids démographique. Notre importance et notre influence dans la fédération vont être décuplées si l’on y parvient », plaide M. Girard.

De belles années à venir

ILLUSTRATION LA PRESSE

Virage vert d’Ottawa et de Washington

Avec son plan de relance de 100 milliards, le gouvernement Trudeau mise sur une relance verte de l’économie en favorisant l’utilisation de l’énergie propre tout en réduisant la dépendance des Canadiens aux énergies fossiles. Le président américain Joe Biden a annoncé à la fin de mars un plan d’infrastructures, dont 1000 milliards serviront à décarboniser l’économie américaine.

Le Québec, champion de l’énergie renouvelable au pays, est bien placé pour en profiter avec sa filière de spécialistes, de fournisseurs et de manufacturiers actifs dans ce secteur.

Hydro-Québec s’exporte

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LAPRESSE

Après le Vermont et le Massachusetts, Hydro-Québec souhaite vendre son électricité à l’État de New York.

En 2010, sous Jean Charest, le Congrès américain ne voulait même pas reconnaître l’hydroélectricité produite à partir des réservoirs d’eau des grands barrages comme énergie renouvelable. Les temps ont changé. La société d’État a déjà signé un contrat de vente ferme d’électricité avec le Vermont et a conclu une nouvelle entente de vente ferme avec le Massachusetts, semblable à celle qu’elle souhaite conclure avec New York.

Électrification des transports

Si le Canada et les États-Unis cherchent à devenir carboneutres d’ici 2050, ils devront mettre le paquet dans l’électrification des transports, puisque ce secteur compte pour près du quart (23 %) de tous les GES du pays. Québec est prêt à investir jusqu’à 1,4 milliard pour mettre sur pied une industrie de l’électrification axée sur la batterie au lithium, du minerai à la batterie. « Un projet de société », selon le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon.

Des métaux prisés

PHOTO ARCHIVES LA PRESSE

La mine de nickel Raglan, dans le Nord-du-Québec

Avec la décarbonisation de l’économie, les métaux sont le nouveau pétrole. Les quatre principales substances extraites au Canada et utilisées pour fabriquer des batteries sont le cobalt, le graphite, le lithium et le nickel. Le Québec est la seule province qui produit du lithium et du graphite, et il s’agit du premier fournisseur de cobalt, a affirmé le ministère canadien des Ressources naturelles en 2018. Les véhicules électriques sont gourmands en métaux : 20 kg de cuivre sont nécessaires pour construire un véhicule ordinaire, 40 kg pour un véhicule hybride et environ 80 kg pour un véhicule électrique, selon le site IFP Énergies nouvelles.

Un secteur biomédical plus autonome

Le ministre canadien de l’Industrie, François-Philippe Champagne, s’est donné comme objectif de reconstruire les capacités de biofabrication au Canada afin de réduire sa dépendance à l’étranger. Historiquement, la région montréalaise a servi de point d’ancrage à la recherche et à la fabrication des médicaments d’origine. Il reste de cette période glorieuse une grappe des sciences de la vie, composée de 620 organisations, qui ne demande pas mieux que de prendre des couleurs au gré de la reconfiguration des chaînes d’approvisionnement dans le biomédical.

Amenez-en, des infrastructures

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Québec dépensera 135 milliards en 10 ans pour les infrastructures.

Autant à Québec (135 milliards en 10 ans), à Ottawa (180 milliards sur 12 ans) qu’à Washington (2000 milliards en 8 ans), on mise sur les infrastructures pour relancer l’économie post-COVID-19. Le Québec est bien positionné dans l’ensemble de la filière : ingénieurs (WSP), constructeurs (Pomerleau) et financiers (Caisse et PSP). Même la mal-aimée cimenterie McInnis pourrait finir par profiter de la manne.

Une situation financière résiliente

Les finances publiques du Québec sont en meilleur état que ce qu’on appréhendait au début de la pandémie. Son ratio dette/PIB (45,5 % en 2022) est bien meilleur que celui du voisin ontarien (49,6 % en 2022). Le fédéral est à 55 %.

Malgré les défis que pose le vieillissement de la population sur les dépenses de santé, le Québec a de belles cartes dans son jeu. Parti de loin au chapitre du revenu médian des particuliers, le Québec apparaît maintenant au 5e rang parmi les 10 provinces.

De beaux défis à relever

Vieillissement accéléré

Le Québec vieillit plus vite que l’Ontario, l’Alberta et la Colombie-Britannique, ce qui pose des défis en matière de finances publiques. Qui va payer pour les soins de santé des baby-boomers si la population active décroît au lieu de croître ? La situation est exacerbée par la politique d’immigration restrictive du gouvernement de François Legault. Son slogan « En prendre moins pour en prendre soin » s’est traduit par des délais de 27 mois pour les immigrants économiques qui choisissent le Québec, comparativement à 6 mois ailleurs au Canada.

Protectionnisme américain

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

L’usine de Lion Électrique, à Saint-Jérôme

Joe Biden a beau vouloir investir 2000 milliards dans les infrastructures, il a signé un décret ayant pour effet de durcir les dispositions protectionnistes du Buy American Act. On voit chaque semaine les effets du protectionnisme de nos voisins. Le constructeur d’autobus électriques Lion, de Saint-Jérôme, est financé par Québec pour une usine d’assemblage de blocs-batteries, bien qu’elle entende ouvrir son usine de construction d’autobus aux États-Unis.

Mesures de rétorsion chinoises

PHOTO ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Des travailleurs dans une usine sidérurgique de Lianyungang, dans l’est de la Chine, le 12 février

La Chine a faim de nos métaux, parlez-en aux exploitants de mines de fer. Si les relations géopolitiques entre l’Amérique du Nord et la Chine devaient continuer de se détériorer, le jour n’est plus loin où la Chine se mettra à bouder nos matières premières. L’Australie goûte déjà à cette médecine, qui n’est en rien douce.

L’aérospatiale en plein désarroi

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Les commandes reprennent pour l’A220, développé par Bombardier sous le nom de C Series, mais l’industrie aérospatiale souffre toujours des contrecoups de la pandémie.

On l’a souvent entendu. L’Ontario, c’est l’auto ; le Québec, l’aérospatiale. Or, le principal donneur d’ordres de l’industrie, Bombardier, n’est plus l’ombre de lui-même. Certes, les commandes reprennent enfin pour l’appareil A220, développé par Bombardier sous le nom de C Series, mais est-ce que ce sera suffisant ? La pandémie a mis à mal la filière au grand complet, et le Canada tarde toujours à voler au secours du secteur exsangue.

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Il y a 4 heures, ToxiK a dit :

 

https://www.lapresse.ca/affaires/economie/2021-04-17/embellie-economique-en-vue-pour-le-quebec.php

 

Embellie économique en vue pour le Québec

ILLUSTRATION LA PRESSE

(Ottawa, Québec et Montréal) Des programmes sociaux avant-gardistes. Des finances publiques en meilleur état que celles de la majorité des provinces. De l’énergie renouvelable très prisée. Des filières industrielles fortement demandées. Et un voisin américain qui amorce un virage résolument vert. De plus en plus de signes laissent présager de belles années économiques pour le Québec.

Publié le 17 avril 2021 à 6h00

 

JOËL-DENIS BELLAVANCE
LA PRESSE

TOMMY CHOUINARD
LA PRESSE

ANDRÉ DUBUC
LA PRESSE

Les astres économiques s’alignent

ILLUSTRATION LA PRESSE

Les astres semblent s’aligner pour que le Québec enregistre des années de croissance économique enviable. L’ambition du premier ministre François Legault de réduire l’écart de richesse entre le Québec et l’Ontario n’apparaît plus comme un projet farfelu et inatteignable.

« Le Québec s’est donné les moyens de réussir dans l’économie du XXIe siècle », affirme sans ambages le ministre fédéral de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne.

Il crédite l’ancien premier ministre du Québec Robert Bourassa, qui a eu la vision de miser sur la « bougie d’allumage » : l’hydroélectricité. « On n’a peut-être jamais donné tout le crédit qui revient à cet homme qui a pris cette décision il y a 50 ans. Le Québec a fait un choix stratégique, et voilà qu’aujourd’hui, on en retire les dividendes », tranche-t-il.

Si le Québec produit de l’aluminium vert, excelle déjà dans l’électrification des transports avec les Lion et Nova Bus, est déjà un leader dans l’hydrogène vert et suscite l’envie de plusieurs pour ses avancées en intelligence artificielle, il va maintenant profiter des investissements d’Ottawa pour lutter contre les changements climatiques et du virage vert qu’amorcent les États-Unis sous l’administration de Joe Biden, selon le ministre.

« Positionnement extraordinaire »

« Les énergies renouvelables positionnent le Québec d’une façon extraordinaire. Ce choix de M. Bourassa donne aujourd’hui au Québec un avantage comparatif en Amérique du Nord parmi les 50 États américains et les 10 provinces canadiennes », estime M. Champagne, qui croit dur comme fer que le virage vert à Washington, notamment l’électrification des transports, « va être un accélérateur ».

D’autant plus que le Québec possède tous les minéraux rares nécessaires pour fabriquer les batteries des véhicules électriques.

PHOTO SEAN KILPATRICK, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

François-Philippe Champagne, ministre fédéral de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie

Les technologies vertes qu’on a développées chez nous vont trouver un marché, un des plus grands marchés au monde. Ça nous donne un avantage comparatif indéniable.

François-Philippe Champagne, ministre fédéral de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie

Citant certains passages du livre de Bill Gates (How to Avoid a Climate Disaster), l’énergie renouvelable comme l’hydroélectricité est la seule façon de répondre adéquatement à une augmentation de la demande sans mettre en péril l’avenir de la planète.

Le Québec s’apprête aussi à récolter les fruits de ses politiques sociales avant-gardistes.

Le ministre des Finances du Québec, Eric Girard, ne l’a pas inscrit dans son budget pour éviter de vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, mais il prévoit toucher des fonds fédéraux plus importants bientôt.

« Le gouvernement fédéral va sûrement faire quelque chose pour les garderies » dans son budget du 19 avril, affirme-t-il en entrevue. Et comme le Québec a déjà son propre programme, il explique : « On va se retirer [de l’initiative fédérale] avec pleine compensation financière. Donc ça va nous amener de l’argent récurrent. C’est bien ! »

Ce sera bienvenu, surtout au moment où le grand argentier du gouvernement Legault prévoit que les finances publiques ne sortiront pas de la zone rouge avant sept ans.

Combien le Québec pourrait-il toucher ? « La part du Québec là-dedans, c’est 22,6 % de ce que le fédéral va annoncer », répond-il en faisant référence à la proportion de la population québécoise dans celle de l’ensemble du Canada. « Moi, je sais combien ça coûte, un programme de garderies au Québec, et notre réseau, qui n’est pas parfait, ça coûte cher. Ottawa ne pourra pas annoncer un programme national de garderies et mettre 1 milliard là-dedans ! Ça ne serait pas national fort, fort… » Au minimum, on parle de centaines de millions de dollars récurrents qui vont atterrir dans les coffres de Québec.

Assurance médicaments

Le gouvernement Trudeau a aussi promis de créer une assurance médicaments à l’échelle du pays. Là encore, le Québec a son propre régime d’assurance. Il se retirerait du programme fédéral et toucherait une compensation financière.

Dans la mise à jour économique et financière de l’automne dernier, Ottawa s’est engagé à investir entre 70 et 100 milliards en trois ans dans la relance économique.

S’ils choisissent d’investir 75 milliards en trois ans, c’est 25 milliards fois trois. Et là-dedans, il y aura des retombées pour le Québec, c’est indéniable.

Eric Girard, ministre des Finances du Québec

Une autre bonne nouvelle !

On l’a vu lors des deux annonces récentes de François Legault et Justin Trudeau : malgré leurs différends idéologiques, leurs intérêts convergent sur quelques fronts. On peut penser à l’économie verte, au développement des transports collectifs, au déploiement de l’internet haute vitesse. Quand de telles occasions se présentent, les investissements fédéraux viennent alléger la facture de Québec.

Incertitudes sur les transferts en santé

Il n’y a toutefois pas d’engagement ferme de la part d’Ottawa au sujet de la plus importante demande de Québec et des autres provinces : une hausse des transferts en santé.

Dans les coulisses, des travaux sont toutefois en cours. À l’initiative d’Ottawa, le comité des arrangements fiscaux – un groupe permanent qui réunit des sous-ministres du fédéral et des provinces – se penche sur la contribution historique du fédéral au financement des soins de santé et sur la situation financière du fédéral par rapport à celle des provinces.

Les provinces réclament une augmentation de 28 milliards de dollars des transferts en santé (6 milliards pour le Québec), afin de faire passer de 22 % à 35 % la part d’Ottawa dans le financement des dépenses en santé. « Le fédéral contribuait à près de 45 % des coûts » dans le passé, plaide Girard.

Ailleurs au Canada, le Québec fait depuis longtemps l’objet de railleries pour sa dépendance à la péréquation – programme fédéral qui vise à redresser la richesse des provinces pauvres au niveau de la moyenne canadienne. Or, lentement mais sûrement, « le Québec gagne en indépendance », insiste Eric Girard.

La part du Québec dans l’enveloppe de péréquation est en diminution. Elle passera de 66 % à 53 % d’ici 2026-2027. « Ça, ça représente l’amélioration relative du Québec dans la fédération, la lente marche vers la moyenne nationale du PIB par habitant, pour fermer notre écart de richesse. »

La situation économique du Québec s’améliore et, par conséquent, sa capacité fiscale est plus grande par rapport à la moyenne canadienne. Donc, même si le Québec reçoit une somme moins élevée en péréquation, il n’est pas perdant. Il va chercher plus de revenus autonomes en raison d’une meilleure performance économique.

« Nous sommes 22,6 % de la population du Canada, mais seulement 20 % de l’économie canadienne. On voudrait une richesse équivalente à notre poids démographique. Notre importance et notre influence dans la fédération vont être décuplées si l’on y parvient », plaide M. Girard.

De belles années à venir

ILLUSTRATION LA PRESSE

Virage vert d’Ottawa et de Washington

Avec son plan de relance de 100 milliards, le gouvernement Trudeau mise sur une relance verte de l’économie en favorisant l’utilisation de l’énergie propre tout en réduisant la dépendance des Canadiens aux énergies fossiles. Le président américain Joe Biden a annoncé à la fin de mars un plan d’infrastructures, dont 1000 milliards serviront à décarboniser l’économie américaine.

Le Québec, champion de l’énergie renouvelable au pays, est bien placé pour en profiter avec sa filière de spécialistes, de fournisseurs et de manufacturiers actifs dans ce secteur.

Hydro-Québec s’exporte

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LAPRESSE

Après le Vermont et le Massachusetts, Hydro-Québec souhaite vendre son électricité à l’État de New York.

En 2010, sous Jean Charest, le Congrès américain ne voulait même pas reconnaître l’hydroélectricité produite à partir des réservoirs d’eau des grands barrages comme énergie renouvelable. Les temps ont changé. La société d’État a déjà signé un contrat de vente ferme d’électricité avec le Vermont et a conclu une nouvelle entente de vente ferme avec le Massachusetts, semblable à celle qu’elle souhaite conclure avec New York.

Électrification des transports

Si le Canada et les États-Unis cherchent à devenir carboneutres d’ici 2050, ils devront mettre le paquet dans l’électrification des transports, puisque ce secteur compte pour près du quart (23 %) de tous les GES du pays. Québec est prêt à investir jusqu’à 1,4 milliard pour mettre sur pied une industrie de l’électrification axée sur la batterie au lithium, du minerai à la batterie. « Un projet de société », selon le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon.

Des métaux prisés

PHOTO ARCHIVES LA PRESSE

La mine de nickel Raglan, dans le Nord-du-Québec

Avec la décarbonisation de l’économie, les métaux sont le nouveau pétrole. Les quatre principales substances extraites au Canada et utilisées pour fabriquer des batteries sont le cobalt, le graphite, le lithium et le nickel. Le Québec est la seule province qui produit du lithium et du graphite, et il s’agit du premier fournisseur de cobalt, a affirmé le ministère canadien des Ressources naturelles en 2018. Les véhicules électriques sont gourmands en métaux : 20 kg de cuivre sont nécessaires pour construire un véhicule ordinaire, 40 kg pour un véhicule hybride et environ 80 kg pour un véhicule électrique, selon le site IFP Énergies nouvelles.

Un secteur biomédical plus autonome

Le ministre canadien de l’Industrie, François-Philippe Champagne, s’est donné comme objectif de reconstruire les capacités de biofabrication au Canada afin de réduire sa dépendance à l’étranger. Historiquement, la région montréalaise a servi de point d’ancrage à la recherche et à la fabrication des médicaments d’origine. Il reste de cette période glorieuse une grappe des sciences de la vie, composée de 620 organisations, qui ne demande pas mieux que de prendre des couleurs au gré de la reconfiguration des chaînes d’approvisionnement dans le biomédical.

Amenez-en, des infrastructures

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Québec dépensera 135 milliards en 10 ans pour les infrastructures.

Autant à Québec (135 milliards en 10 ans), à Ottawa (180 milliards sur 12 ans) qu’à Washington (2000 milliards en 8 ans), on mise sur les infrastructures pour relancer l’économie post-COVID-19. Le Québec est bien positionné dans l’ensemble de la filière : ingénieurs (WSP), constructeurs (Pomerleau) et financiers (Caisse et PSP). Même la mal-aimée cimenterie McInnis pourrait finir par profiter de la manne.

Une situation financière résiliente

Les finances publiques du Québec sont en meilleur état que ce qu’on appréhendait au début de la pandémie. Son ratio dette/PIB (45,5 % en 2022) est bien meilleur que celui du voisin ontarien (49,6 % en 2022). Le fédéral est à 55 %.

Malgré les défis que pose le vieillissement de la population sur les dépenses de santé, le Québec a de belles cartes dans son jeu. Parti de loin au chapitre du revenu médian des particuliers, le Québec apparaît maintenant au 5e rang parmi les 10 provinces.

De beaux défis à relever

Vieillissement accéléré

Le Québec vieillit plus vite que l’Ontario, l’Alberta et la Colombie-Britannique, ce qui pose des défis en matière de finances publiques. Qui va payer pour les soins de santé des baby-boomers si la population active décroît au lieu de croître ? La situation est exacerbée par la politique d’immigration restrictive du gouvernement de François Legault. Son slogan « En prendre moins pour en prendre soin » s’est traduit par des délais de 27 mois pour les immigrants économiques qui choisissent le Québec, comparativement à 6 mois ailleurs au Canada.

Protectionnisme américain

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

L’usine de Lion Électrique, à Saint-Jérôme

Joe Biden a beau vouloir investir 2000 milliards dans les infrastructures, il a signé un décret ayant pour effet de durcir les dispositions protectionnistes du Buy American Act. On voit chaque semaine les effets du protectionnisme de nos voisins. Le constructeur d’autobus électriques Lion, de Saint-Jérôme, est financé par Québec pour une usine d’assemblage de blocs-batteries, bien qu’elle entende ouvrir son usine de construction d’autobus aux États-Unis.

Mesures de rétorsion chinoises

PHOTO ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Des travailleurs dans une usine sidérurgique de Lianyungang, dans l’est de la Chine, le 12 février

La Chine a faim de nos métaux, parlez-en aux exploitants de mines de fer. Si les relations géopolitiques entre l’Amérique du Nord et la Chine devaient continuer de se détériorer, le jour n’est plus loin où la Chine se mettra à bouder nos matières premières. L’Australie goûte déjà à cette médecine, qui n’est en rien douce.

L’aérospatiale en plein désarroi

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Les commandes reprennent pour l’A220, développé par Bombardier sous le nom de C Series, mais l’industrie aérospatiale souffre toujours des contrecoups de la pandémie.

On l’a souvent entendu. L’Ontario, c’est l’auto ; le Québec, l’aérospatiale. Or, le principal donneur d’ordres de l’industrie, Bombardier, n’est plus l’ombre de lui-même. Certes, les commandes reprennent enfin pour l’appareil A220, développé par Bombardier sous le nom de C Series, mais est-ce que ce sera suffisant ? La pandémie a mis à mal la filière au grand complet, et le Canada tarde toujours à voler au secours du secteur exsangue.

 " Embellie économique en vue pour le Québec" :  je suis globalement d'accord avec ce portrait, mais je tiens néanmoins à formuler quelques remarques.

1) Le rétrécissement de l'écart entre le Québec et le reste du Canada, notamment l'Ontario, est certes dû à des progrès réels au Québec, mais aussi à un affaiblissement de la performance relative de l'Ontario et plus récemment de l'Alberta.  En d'autres mots, la barre est moins haute qu'avant.  (Tout cela en termes relatifs, pas absolus).  

2) Les avantages de la filière hydro-électrique sont bien vus, mais il faut avoir conscience du fait qu'un accroissement de la capacité se fait (et se fera) à un coût unitaire (par kwh produit) beaucoup plus élevé que la moyenne de l'ensemble du parc des installations actuelles.

3) Les transferts supplémentaires en provenance d'Ottawa dans l'hypothèse où le gouvernement fédéral lancerait des programmes qui existent déjà au Québec  -- et pour lesquels le Québec serait compensé, seraient significatifs, mais je vois cela comme une bouffée d'air, pas une panacée.  Et puis cet argent viendrait d'Ottawa, pas du ciel: nous en tant que contribuables canadiens paierons notre part.

4)  Infrastructures: le plan américain de 2000 milliards, dans sa forme actuelle, est composé très majoritairement d'éléments autres que des infrastructures "physiques": par conséquent, je ne m'attends pas à ce que cela ait un effet marqué sur les fournisseurs québécois.

5) Vieillissement de la population et politique d'immigration du gouvernement québécois actuel: la politique peut être changée, ce n'est pas une donnée immuable.

6) "L'Ontario c'est l'auto; le Québec, l'aérospatiale":  je dirais plutôt le Québec, c'est la forte diversification de son économie.  Je ne minimise pas les difficultés de l'industrie (aérospatiale), mais je ne crois pas que l'économie québécoise dans son ensemble soit en péril pour cette raison. 

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il y a 47 minutes, Né entre les rapides a dit :

2) Les avantages de la filière hydro-électrique sont bien vus, mais il faut avoir conscience du fait qu'un accroissement de la capacité se fait (et se fera) à un coût unitaire (par kwh produit) beaucoup plus élevé que la moyenne de l'ensemble du parc des installations actuelles.

Le prochain grand chantier énergétique ne sera pas un barrage mais bien une plus grande efficacité énergétique.  Nos bas prix d'électricité font en sorte de moins motiver la population à économiser l'énergie et a se procurer des appareils moins énergivores (et souvent plus chers).  On a un très bon potentiel à ce niveau.

il y a 53 minutes, Né entre les rapides a dit :

5) Vieillissement de la population et politique d'immigration du gouvernement québécois actuel: la politique peut être changée, ce n'est pas une donnée immuable.

À ce sujet, un autre article que j'avais oublié de partager:

 

https://www.lapresse.ca/debats/editoriaux/2021-04-17/des-cheveux-gris-oh-que-oui.php

 

Des cheveux gris ? Oh que oui !

On dit que la relance doit être verte. Fort bien. Mais si on veut une relance tout court, elle devra aussi être grise.

Publié le 17 avril 2021 à 5h00

STÉPHANIE GRAMMOND
LA PRESSE

Pour avoir de la croissance économique, il faut de la création d’emplois. Et pour ça, il faut des bras et des cerveaux. Mais comment y arriver alors que notre bassin de main-d’œuvre est en déclin ?

Attirer plus d’immigrants ? Bien sûr, mais cela pose un défi d’intégration.

Hausser le taux de participation des femmes au marché du travail ? Le Québec y est déjà parvenu avec brio, grâce aux services de garde. On espère d’ailleurs qu’Ottawa emboîtera le pas dans son budget, lundi.

Alors, quoi d’autre ? Il faut maintenant jouer la grande séduction auprès des travailleurs d’expérience pour les convaincre d’étirer leur carrière.

Sinon, l’économie en pâtira.

Déjà, on compte presque 150 000 postes vacants au Québec, malgré la pandémie. Pas étonnant que 95 % des entreprises québécoises aient du mal à recruter du personnel, selon un récent coup de sonde du Conseil du patronat du Québec. Pire : La moitié des entreprises ont été obligées de refuser des contrats à cause d’un manque de ressources humaines.

Imaginez ce que ce sera lorsque l’économie aura retrouvé son souffle. La pénurie de main-d’œuvre freinera notre lancée. Et beaucoup de projets d’investissement resteront sur les blocs de départ.

***

Alors, davantage de cheveux gris ? Oh que oui ! Il est vrai que le phénomène du report de la retraite est bien enclenché depuis les années 90. Mais il reste du chemin à faire.

Au Québec, la moitié (49 %) des personnes de 60 à 64 ans sont au boulot, sept points de moins qu’en Ontario. Parmi les 65 à 69 ans, moins du quart (22 %) des Québécois travaillent, six points de moins qu’en Ontario.

En rattrapant nos voisins, on pourrait compter sur 72 000 travailleurs supplémentaires, estime la Chaire en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke.

Ce n’est pas rien.

Pour y arriver, il faudrait bonifier les outils qui ont fait leurs preuves.

Par exemple, le crédit d’impôt pour le prolongement de carrière, offert par Québec depuis 2012, a obtenu des résultats probants. La mesure fiscale a permis de maintenir ou de créer 27 000 emplois, constate une étude diffusée cette semaine.

> Consultez l’étude

On pourrait donner encore plus d’attrait à ce crédit en haussant de 11 000 $ à 18 000 $ les revenus de travail qu’un travailleur de 65 ans et plus peut gagner sans avoir à payer d’impôt.

Une autre idée : Québec devrait arrêter de forcer les travailleurs de 65 ans et plus à cotiser au Régime de rentes du Québec (RRQ), en suivant le modèle du Régime de pensions du Canada, le frère jumeau du RRQ dans le reste du Canada.

Ces ponctions sont décourageantes, surtout pour les travailleurs autonomes qui doivent verser aussi la portion de l’employeur. Et elles ne rapportent que des miettes en bonification de rente.

Mais c’est bien beau d’encourager les travailleurs à poursuivre leur carrière, encore faut-il que les employeurs les engagent. Or, certains rechignent parce que la gestion d’employés à temps partiel est plus lourde.

Pour aider les PME à s’adapter, Québec a réduit les charges sur leur masse salariale, en 2019, un cadeau qui peut atteindre 1875 $ par employé. Cette mesure mériterait d’être élargie aux grandes entreprises.

***

Mais il n’y a pas que l’argent dans la vie. Pour garder les travailleurs au boulot, il faut surtout améliorer leur qualité de vie au travail.

Après 65 ans, qui a envie de travailler à un train d’enfer ? Si on veut garder les travailleurs plus âgés, il faut leur permettre de continuer à leur rythme. Moins de responsabilités et de stress. Plus de temps partiel et de flexibilité.

Sinon, ceux qui ont pris goût au télétravail, depuis un an, n’auront peut-être pas envie de retourner en mode métro-boulot-dodo. Tant la Bourse que l’immobilier ont fait des avancées spectaculaires depuis un an, ce qui a enrichi les épargnants et les propriétaires. Par ailleurs, avec le confinement, les gens ont appris à vivre en dépensant moins.

Il serait dommage qu’ils tirent leur révérence à cause de la pandémie.

Démographiquement, la situation actuelle ne va pas s’améliorer. C’est écrit dans le ciel.

Les baby-boomers sont âgés de 56 à 75 ans. Les cohortes les plus nombreuses ont entre 62 et 64 ans, exactement l’âge où l’on songe à la retraite. S’ils restaient sur le marché du travail, ne serait-ce qu’un an de plus, ça ferait toute une différence.

Mais il ne faut pas oublier que les boomers ont aussi des parents âgés de 80 ans et plus dont ils doivent prendre soin. Pour les accommoder, les employeurs devront donc faire preuve de souplesse et réaliser que la conciliation travail-famille, ce n’est pas juste pour les jeunes qui ont des tout-petits.

Mais pour l’instant, certains employeurs ont encore le réflexe de pousser leurs employés plus âgés vers la sortie. C’est plutôt l’âgisme qu’ils devraient mettre à la porte.

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Québec inc. à plus de 500 milliards en Bourse

Il n’y a pas qu’aux États-Unis que les indices boursiers battent des records, ces jours-ci. De ce côté-ci de la frontière, aussi, la valeur du « Québec inc. » en Bourse atteint des niveaux record de capitalisation.

Martin Vallières - La Presse

La capitalisation boursière de Québec inc. a franchi récemment le seuil symbolique de 500 milliards de dollars pour clore le premier trimestre 2021 à hauteur de 520 milliards, selon le plus récent relevé mensuel d’activités (au 31 mars) publié par le Groupe TMX, qui gère les bourses TSX et TSX Croissance au Canada. 

À 520 milliards, ce montant record de capitalisation pour le contingent d’entreprises et de fonds d’investissement (FNB) ayant leur siège social au Québec, et dont les actions ou parts sont négociées en Bourse, confirme la vigueur du redressement de valeur depuis le creux de 390 milliards atteint il y a un an, en mars 2020, au pire de la panique boursière de début de pandémie.

Ce fort regain de valeur de Québec inc. en Bourse se reflète aussi dans le nombre d’entreprises et de FNB d’origine québécoise qui se sont ajoutés à la cote des bourses TSX et TSX Croissance depuis un an. 

Avec 230 inscriptions en date du 31 mars dernier, soit 11 de plus qu’il y a un an, le contingent d’origine québécoise retrouve un nombre qu’on n’avait pas vu depuis 2015 sur la Bourse canadienne. C’était aussi l’année du précédent record de capitalisation boursière de Québec inc., qui voisinait alors les 445 milliards. 

Par conséquent, est-ce que le récent regain de valeur et du nombre d’inscriptions pourrait signaler un revirement haussier pour le poids de Québec inc. en Bourse canadienne ?

Il est encore trop tôt pour effectuer un tel constat à partir des plus récentes données de marché du Groupe TMX. 

Néanmoins, grâce à ce regain vigoureux des derniers mois, Québec inc. en Bourse semble avoir pu maintenir ses « parts de marché » aux environs de 14 % pour la capitalisation totale, et autour de 7 % en ce qui concerne le nombre total d’émetteurs inscrits aux marchés TSX et TSX Croissance. 

En contrepartie, autour de 14 %, la part de marché de Québec inc. dans la capitalisation totale en Bourse canadienne demeure inférieure au poids de l’économie québécoise dans le PIB de toute l’économie canadienne, soit 19 % en fin d’année 2020.

Par ailleurs, en plus d’établir de nouveaux records de capitalisation totale, le contingent de Québec inc. en Bourse compte depuis peu une entreprise ayant passé le seuil des 100 milliards en capitalisation boursière. 

Il s’agit du Canadien National, le transporteur ferroviaire d’envergure continentale dont le siège social est attenant à la gare Centrale, au centre-ville de Montréal. 

Rendue aux environs de 105 milliards, la capitalisation boursière du Canadien National compte à elle seule pour 20 % de la valeur totale attribuée à Québec inc. en Bourse. 

Aussi, ce montant de 105 milliards s’élève au double des montants suivants au palmarès des plus grosses capitalisations d’origine québécoise en Bourse. 

En deuxième position, on retrouve le montant de 52,4 milliards attribué à BCE (Bell), le géant canadien des télécommunications et des médias électroniques. 

En troisième position, on retrouve le montant de 45 milliards en capitalisation attribué à Alimentation Couche-Tard, la multinationale des dépanneurs et des postes d’essence.

https://www.lapresse.ca/affaires/marches/2021-04-17/capitalisation-boursiere/quebec-inc-a-plus-de-500-milliards-en-bourse.php

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Il y a 15 heures, ToxiK a dit :

 

https://www.lapresse.ca/affaires/economie/2021-04-17/embellie-economique-en-vue-pour-le-quebec.php

 

Embellie économique en vue pour le Québec

ILLUSTRATION LA PRESSE

(Ottawa, Québec et Montréal) Des programmes sociaux avant-gardistes. Des finances publiques en meilleur état que celles de la majorité des provinces. De l’énergie renouvelable très prisée. Des filières industrielles fortement demandées. Et un voisin américain qui amorce un virage résolument vert. De plus en plus de signes laissent présager de belles années économiques pour le Québec.

Publié le 17 avril 2021 à 6h00

 

JOËL-DENIS BELLAVANCE
LA PRESSE

TOMMY CHOUINARD
LA PRESSE

ANDRÉ DUBUC
LA PRESSE

Les astres économiques s’alignent

ILLUSTRATION LA PRESSE

Les astres semblent s’aligner pour que le Québec enregistre des années de croissance économique enviable. L’ambition du premier ministre François Legault de réduire l’écart de richesse entre le Québec et l’Ontario n’apparaît plus comme un projet farfelu et inatteignable.

« Le Québec s’est donné les moyens de réussir dans l’économie du XXIe siècle », affirme sans ambages le ministre fédéral de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne.

Il crédite l’ancien premier ministre du Québec Robert Bourassa, qui a eu la vision de miser sur la « bougie d’allumage » : l’hydroélectricité. « On n’a peut-être jamais donné tout le crédit qui revient à cet homme qui a pris cette décision il y a 50 ans. Le Québec a fait un choix stratégique, et voilà qu’aujourd’hui, on en retire les dividendes », tranche-t-il.

Si le Québec produit de l’aluminium vert, excelle déjà dans l’électrification des transports avec les Lion et Nova Bus, est déjà un leader dans l’hydrogène vert et suscite l’envie de plusieurs pour ses avancées en intelligence artificielle, il va maintenant profiter des investissements d’Ottawa pour lutter contre les changements climatiques et du virage vert qu’amorcent les États-Unis sous l’administration de Joe Biden, selon le ministre.

« Positionnement extraordinaire »

« Les énergies renouvelables positionnent le Québec d’une façon extraordinaire. Ce choix de M. Bourassa donne aujourd’hui au Québec un avantage comparatif en Amérique du Nord parmi les 50 États américains et les 10 provinces canadiennes », estime M. Champagne, qui croit dur comme fer que le virage vert à Washington, notamment l’électrification des transports, « va être un accélérateur ».

D’autant plus que le Québec possède tous les minéraux rares nécessaires pour fabriquer les batteries des véhicules électriques.

PHOTO SEAN KILPATRICK, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

François-Philippe Champagne, ministre fédéral de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie

Les technologies vertes qu’on a développées chez nous vont trouver un marché, un des plus grands marchés au monde. Ça nous donne un avantage comparatif indéniable.

François-Philippe Champagne, ministre fédéral de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie

Citant certains passages du livre de Bill Gates (How to Avoid a Climate Disaster), l’énergie renouvelable comme l’hydroélectricité est la seule façon de répondre adéquatement à une augmentation de la demande sans mettre en péril l’avenir de la planète.

Le Québec s’apprête aussi à récolter les fruits de ses politiques sociales avant-gardistes.

Le ministre des Finances du Québec, Eric Girard, ne l’a pas inscrit dans son budget pour éviter de vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, mais il prévoit toucher des fonds fédéraux plus importants bientôt.

« Le gouvernement fédéral va sûrement faire quelque chose pour les garderies » dans son budget du 19 avril, affirme-t-il en entrevue. Et comme le Québec a déjà son propre programme, il explique : « On va se retirer [de l’initiative fédérale] avec pleine compensation financière. Donc ça va nous amener de l’argent récurrent. C’est bien ! »

Ce sera bienvenu, surtout au moment où le grand argentier du gouvernement Legault prévoit que les finances publiques ne sortiront pas de la zone rouge avant sept ans.

Combien le Québec pourrait-il toucher ? « La part du Québec là-dedans, c’est 22,6 % de ce que le fédéral va annoncer », répond-il en faisant référence à la proportion de la population québécoise dans celle de l’ensemble du Canada. « Moi, je sais combien ça coûte, un programme de garderies au Québec, et notre réseau, qui n’est pas parfait, ça coûte cher. Ottawa ne pourra pas annoncer un programme national de garderies et mettre 1 milliard là-dedans ! Ça ne serait pas national fort, fort… » Au minimum, on parle de centaines de millions de dollars récurrents qui vont atterrir dans les coffres de Québec.

Assurance médicaments

Le gouvernement Trudeau a aussi promis de créer une assurance médicaments à l’échelle du pays. Là encore, le Québec a son propre régime d’assurance. Il se retirerait du programme fédéral et toucherait une compensation financière.

Dans la mise à jour économique et financière de l’automne dernier, Ottawa s’est engagé à investir entre 70 et 100 milliards en trois ans dans la relance économique.

S’ils choisissent d’investir 75 milliards en trois ans, c’est 25 milliards fois trois. Et là-dedans, il y aura des retombées pour le Québec, c’est indéniable.

Eric Girard, ministre des Finances du Québec

Une autre bonne nouvelle !

On l’a vu lors des deux annonces récentes de François Legault et Justin Trudeau : malgré leurs différends idéologiques, leurs intérêts convergent sur quelques fronts. On peut penser à l’économie verte, au développement des transports collectifs, au déploiement de l’internet haute vitesse. Quand de telles occasions se présentent, les investissements fédéraux viennent alléger la facture de Québec.

Incertitudes sur les transferts en santé

Il n’y a toutefois pas d’engagement ferme de la part d’Ottawa au sujet de la plus importante demande de Québec et des autres provinces : une hausse des transferts en santé.

Dans les coulisses, des travaux sont toutefois en cours. À l’initiative d’Ottawa, le comité des arrangements fiscaux – un groupe permanent qui réunit des sous-ministres du fédéral et des provinces – se penche sur la contribution historique du fédéral au financement des soins de santé et sur la situation financière du fédéral par rapport à celle des provinces.

Les provinces réclament une augmentation de 28 milliards de dollars des transferts en santé (6 milliards pour le Québec), afin de faire passer de 22 % à 35 % la part d’Ottawa dans le financement des dépenses en santé. « Le fédéral contribuait à près de 45 % des coûts » dans le passé, plaide Girard.

Ailleurs au Canada, le Québec fait depuis longtemps l’objet de railleries pour sa dépendance à la péréquation – programme fédéral qui vise à redresser la richesse des provinces pauvres au niveau de la moyenne canadienne. Or, lentement mais sûrement, « le Québec gagne en indépendance », insiste Eric Girard.

La part du Québec dans l’enveloppe de péréquation est en diminution. Elle passera de 66 % à 53 % d’ici 2026-2027. « Ça, ça représente l’amélioration relative du Québec dans la fédération, la lente marche vers la moyenne nationale du PIB par habitant, pour fermer notre écart de richesse. »

La situation économique du Québec s’améliore et, par conséquent, sa capacité fiscale est plus grande par rapport à la moyenne canadienne. Donc, même si le Québec reçoit une somme moins élevée en péréquation, il n’est pas perdant. Il va chercher plus de revenus autonomes en raison d’une meilleure performance économique.

« Nous sommes 22,6 % de la population du Canada, mais seulement 20 % de l’économie canadienne. On voudrait une richesse équivalente à notre poids démographique. Notre importance et notre influence dans la fédération vont être décuplées si l’on y parvient », plaide M. Girard.

De belles années à venir

ILLUSTRATION LA PRESSE

Virage vert d’Ottawa et de Washington

Avec son plan de relance de 100 milliards, le gouvernement Trudeau mise sur une relance verte de l’économie en favorisant l’utilisation de l’énergie propre tout en réduisant la dépendance des Canadiens aux énergies fossiles. Le président américain Joe Biden a annoncé à la fin de mars un plan d’infrastructures, dont 1000 milliards serviront à décarboniser l’économie américaine.

Le Québec, champion de l’énergie renouvelable au pays, est bien placé pour en profiter avec sa filière de spécialistes, de fournisseurs et de manufacturiers actifs dans ce secteur.

Hydro-Québec s’exporte

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LAPRESSE

Après le Vermont et le Massachusetts, Hydro-Québec souhaite vendre son électricité à l’État de New York.

En 2010, sous Jean Charest, le Congrès américain ne voulait même pas reconnaître l’hydroélectricité produite à partir des réservoirs d’eau des grands barrages comme énergie renouvelable. Les temps ont changé. La société d’État a déjà signé un contrat de vente ferme d’électricité avec le Vermont et a conclu une nouvelle entente de vente ferme avec le Massachusetts, semblable à celle qu’elle souhaite conclure avec New York.

Électrification des transports

Si le Canada et les États-Unis cherchent à devenir carboneutres d’ici 2050, ils devront mettre le paquet dans l’électrification des transports, puisque ce secteur compte pour près du quart (23 %) de tous les GES du pays. Québec est prêt à investir jusqu’à 1,4 milliard pour mettre sur pied une industrie de l’électrification axée sur la batterie au lithium, du minerai à la batterie. « Un projet de société », selon le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon.

Des métaux prisés

PHOTO ARCHIVES LA PRESSE

La mine de nickel Raglan, dans le Nord-du-Québec

Avec la décarbonisation de l’économie, les métaux sont le nouveau pétrole. Les quatre principales substances extraites au Canada et utilisées pour fabriquer des batteries sont le cobalt, le graphite, le lithium et le nickel. Le Québec est la seule province qui produit du lithium et du graphite, et il s’agit du premier fournisseur de cobalt, a affirmé le ministère canadien des Ressources naturelles en 2018. Les véhicules électriques sont gourmands en métaux : 20 kg de cuivre sont nécessaires pour construire un véhicule ordinaire, 40 kg pour un véhicule hybride et environ 80 kg pour un véhicule électrique, selon le site IFP Énergies nouvelles.

Un secteur biomédical plus autonome

Le ministre canadien de l’Industrie, François-Philippe Champagne, s’est donné comme objectif de reconstruire les capacités de biofabrication au Canada afin de réduire sa dépendance à l’étranger. Historiquement, la région montréalaise a servi de point d’ancrage à la recherche et à la fabrication des médicaments d’origine. Il reste de cette période glorieuse une grappe des sciences de la vie, composée de 620 organisations, qui ne demande pas mieux que de prendre des couleurs au gré de la reconfiguration des chaînes d’approvisionnement dans le biomédical.

Amenez-en, des infrastructures

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Québec dépensera 135 milliards en 10 ans pour les infrastructures.

Autant à Québec (135 milliards en 10 ans), à Ottawa (180 milliards sur 12 ans) qu’à Washington (2000 milliards en 8 ans), on mise sur les infrastructures pour relancer l’économie post-COVID-19. Le Québec est bien positionné dans l’ensemble de la filière : ingénieurs (WSP), constructeurs (Pomerleau) et financiers (Caisse et PSP). Même la mal-aimée cimenterie McInnis pourrait finir par profiter de la manne.

Une situation financière résiliente

Les finances publiques du Québec sont en meilleur état que ce qu’on appréhendait au début de la pandémie. Son ratio dette/PIB (45,5 % en 2022) est bien meilleur que celui du voisin ontarien (49,6 % en 2022). Le fédéral est à 55 %.

Malgré les défis que pose le vieillissement de la population sur les dépenses de santé, le Québec a de belles cartes dans son jeu. Parti de loin au chapitre du revenu médian des particuliers, le Québec apparaît maintenant au 5e rang parmi les 10 provinces.

De beaux défis à relever

Vieillissement accéléré

Le Québec vieillit plus vite que l’Ontario, l’Alberta et la Colombie-Britannique, ce qui pose des défis en matière de finances publiques. Qui va payer pour les soins de santé des baby-boomers si la population active décroît au lieu de croître ? La situation est exacerbée par la politique d’immigration restrictive du gouvernement de François Legault. Son slogan « En prendre moins pour en prendre soin » s’est traduit par des délais de 27 mois pour les immigrants économiques qui choisissent le Québec, comparativement à 6 mois ailleurs au Canada.

Protectionnisme américain

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

L’usine de Lion Électrique, à Saint-Jérôme

Joe Biden a beau vouloir investir 2000 milliards dans les infrastructures, il a signé un décret ayant pour effet de durcir les dispositions protectionnistes du Buy American Act. On voit chaque semaine les effets du protectionnisme de nos voisins. Le constructeur d’autobus électriques Lion, de Saint-Jérôme, est financé par Québec pour une usine d’assemblage de blocs-batteries, bien qu’elle entende ouvrir son usine de construction d’autobus aux États-Unis.

Mesures de rétorsion chinoises

PHOTO ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Des travailleurs dans une usine sidérurgique de Lianyungang, dans l’est de la Chine, le 12 février

La Chine a faim de nos métaux, parlez-en aux exploitants de mines de fer. Si les relations géopolitiques entre l’Amérique du Nord et la Chine devaient continuer de se détériorer, le jour n’est plus loin où la Chine se mettra à bouder nos matières premières. L’Australie goûte déjà à cette médecine, qui n’est en rien douce.

L’aérospatiale en plein désarroi

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Les commandes reprennent pour l’A220, développé par Bombardier sous le nom de C Series, mais l’industrie aérospatiale souffre toujours des contrecoups de la pandémie.

On l’a souvent entendu. L’Ontario, c’est l’auto ; le Québec, l’aérospatiale. Or, le principal donneur d’ordres de l’industrie, Bombardier, n’est plus l’ombre de lui-même. Certes, les commandes reprennent enfin pour l’appareil A220, développé par Bombardier sous le nom de C Series, mais est-ce que ce sera suffisant ? La pandémie a mis à mal la filière au grand complet, et le Canada tarde toujours à voler au secours du secteur exsangue.

Un tableau éloquent de l'avenir économique du Québec qui s'annonce brillant. Les prochaines années seront assez extraordinaires pour le Québec si nos décideurs et les acteurs économiques jouent bien leurs cartes.

On peut être optimiste !

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Quel bordel. Le gouvernement l'échappe solide.

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1786074/immigration-delais-ottawa-quebec-trudeau-legault-temoignages

 

POLITIQUE PROVINCIALE

Dénonçant de « monstrueux » délais d’immigration, des travailleurs quittent le Québec

Les travailleurs étrangers vivant au Québec doivent patienter au moins trois ans avant d’obtenir une résidence permanente, contre environ six mois dans les autres provinces.

Développeur de logiciels, Stefan Milivojevic a quitté le Québec pour l’Ontario. Comme lui, de nombreux travailleurs étrangers envisagent de rejoindre Toronto ou une autre grande ville canadienne pour bénéficier des délais réduits d’immigration.

PHOTO : COURTOISIE

 

CommentairesRomain Schué (accéder à la page de l'auteur)Romain Schué

Publié à 4 h 11

Un déménagement de quelques centaines de kilomètres et la sérénité est de retour. « Mon fils me dit que je suis maintenant plus décontracté qu’à Montréal », dit Stefan Milivojevic.

L’été passé, ce Serbe de 34 ans a quitté le Québec pour Burlington, en Ontario. La raison? Les délais d’immigration au Québec.

Développeur de logiciels, Stefan avait rejoint Montréal en 2019, avec sa conjointe et leurs deux jeunes enfants, malgré plusieurs offres d’emploi très bien rémunérées en France, au Danemark ou encore en Allemagne.

On s’était dit que le Canada et le Québec, c’était un mix parfait, avec une société multiculturelle et le fait que les enfants puissent parler français, raconte-t-il.

Lors de sa venue, son idée était claire : obtenir la résidence permanente, qui lui permet de travailler et vivre n’importe où au Canada sans avoir besoin de renouveler son permis de travail.

Montréal semblait l’endroit idéal. On s’est enracinés, on aimait notre quartier, Rosemont. On s’y voyait à long terme et on avait des emplois très bien payés, souligne-t-il.

Mais la réforme du Programme de l’expérience québécoise (PEQ) par le gouvernement Legault, qui en a durci les critères d'accès, a, entre autres, chamboulé son parcours. Sans compter, par la suite, les nombreux mois d'attente nécessaires pour finaliser le processus d'immigration.

Avec toutes ces rumeurs sur les changements des programmes et les délais qui s’allongeaient, on s’est demandé si ça valait la peine de se mettre dans une telle situation d’insécurité avec les enfants.

Une citation de :Stefan Milivojevic, développeur de logiciels

Parlant couramment français, anglais et serbe, Stefan Milivojevic ne regrette pas son choix. Mais, lance-t-il, tu te sens blessé.

Mon métier, au Québec, est recherché. Je ne serais jamais parti sans ces délais monstrueux. On était bien, mais il y avait une limite. Ces délais rendent la vie difficile [aux travailleurs]. C’était dur de tout recommencer ailleurs, je me suis même mis à pleurer. Mais on est finalement très heureux. Et notre processus de résidence permanente sera réglé avant l’été.

Un processus de trois ans au Québec

En vertu d’un accord entre Québec et Ottawa, un travailleur ou un étudiant étranger qui souhaite s’installer au Québec doit d’abord être sélectionné par le gouvernement du Québec. Plusieurs programmes existent à cet effet, comme le PEQ. Ils permettent de délivrer, en six mois normalement, un certificat de sélection du Québec (CSQ). Mais cet engagement, selon le Protecteur du citoyen, n’est pas toujours respecté.

Par la suite, le dossier d'immigration est géré par le gouvernement fédéral, qui réalise les vérifications médicales et de sécurité pour délivrer la résidence permanente. Une fois leur CSQ en main, les candidats à l’immigration économique doivent patienter environ 27 mois pour obtenir leur résidence permanente et être admis au Québec, selon les données actuelles du gouvernement fédéral.

Ottawa respecte les cibles d’immigration fixées par le gouvernement Legault et délivre ce précieux sésame en fonction de ces seuils.

Dans les autres provinces, un autre système existe, intitulé Entrée express, qui permet, selon différents critères, d’immigrer de manière permanente dans un délai de six mois.

Les nerfs à vif

À l’instar de ce spécialiste dans les technologies de l’information, des dizaines d’autres travailleurs étrangers, dans des secteurs particulièrement recherchés au Québec, ont confié à Radio-Canada leur volonté de quitter la province. Contre leur volonté initiale. Ils œuvrent dans le domaine informatique, des jeux vidéo, de la santé ou de la restauration.

Tous évoquent les mêmes contraintes, incertitudes et angoisses face à ces interminables délais pour obtenir leur résidence permanente. Sans ce document, ils s'exposent à des difficultés pour avoir accès à l’assurance maladie ou encore à un prêt bancaire, et doivent composer avec la difficulté de renouveler un permis de travail, notamment durant cette crise sanitaire.

J’ai les nerfs à vif, soutient par exemple Marine Fromentin, serveuse à Québec.

Depuis bientôt trois ans, cette Française patiente avec son conjoint. Et songe à une nouvelle vie, dans l’Ouest canadien.

J’essaye d’être positive, mais il y a tant d’incertitude et tellement de stress. On se dit qu’on pourrait faire notre résidence dans l’Ouest, on l’envisage.

Une citation de :Marine Fromentin, serveuse

Marine Fromentin travaille comme serveuse à Québec depuis plusieurs années.

PHOTO : COURTOISIE

Arrivé de Turquie en 2016, Ozan Yigit s’interroge lui aussi. Chercheur en optique et photonique, ce doctorant de l’Université Laval, qui développe des systèmes laser, prévoit de partir pour l’Ontario.

J’ai reçu plusieurs offres d’emploi au Canada, en Europe et en Turquie, détaille-t-il. Dans un premier temps, il les a balayées, parce que, dit-il, j’aime le Québec et qu'il y a une pénurie de main-d’œuvre dans mon domaine. Mais, à moins d’une amélioration des procédures et des délais d’immigration, il partira à la fin de l’année.

Plusieurs de mes amis travaillant dans le même domaine viennent de quitter le Québec à cause des problèmes d’immigration, en trouvant facilement un emploi en Ontario.

Une citation de :Ozan Yigit, chercheur

Les entreprises qui me contactent me disent avoir tout prévu concernant les démarches d’immigration. C’est un bon argument de vente, mentionne Alexandre Jubert, un Français, qui travaille actuellement comme programmeur 3D.

C’est déchirant, j’aime le Québec, j’aime vivre au Québec, mais chaque démarche est une bataille. C’est comme s’arracher des dents.

Une citation de :Alexandre Jubert, programme 3D

D’autres bouclent déjà leurs valises. Comme El Ghali Chouf. Ce Marocain dans la vingtaine, diplômé dans le domaine du secrétariat médical, va rejoindre Ottawa cet été.

Ici, tu peux te réveiller et toutes les règles [d’immigration] peuvent changer. J’aime le Québec, mais en Ontario, ça va être plus rapide.

Une citation de :El Ghali Chouf, secrétaire médical

El Ghali Chouf va vivre en Ontario pour obtenir plus rapidement sa résidence permanente.

PHOTO : COURTOISIE

Spécialiste dans la prévention des infections et des éclosions, Pascal Manua-Simon, employé par la Direction de la santé publique montréalaise, a une réflexion similaire.

Le Polynésien de 24 ans, qui a quitté Tahiti pour Montréal en 2014, se dit dans le flou. Des opportunités d’emploi, il y en a partout. Si j’en trouve une, en français, au Nouveau-Brunswick par exemple, je vais la considérer sérieusement.

Le rêve de l’Amérique en français était ma principale motivation. Mais toutes ces sagas et le manque de transparence, c’est décourageant.

Une citation de :Pascal Manua-Simon, employé du milieu de la santé

Clairement, il y a une vague de gens qui pensent à partir. Une amie a annulé sa demande au Québec et est allée vivre à Ottawa, raconte Julie Maurel, infirmière au CHUM, qui avoue être déprimée par la situation actuelle.

Je sais bien qu’en tant qu’immigrant, on ne doit pas avoir un tapis rouge qui se déroule, mais il y a une manière de faire qui dérange, confie cette Française de 34 ans.

On se sent comme des moins que rien. On est face à un mur.

Une citation de :Julie Maurel, infirmière

Luciana Coura Vivia a quant à elle fait un choix déchirant. Établie à Saint-Bruno-de-Montarville, cette Brésilienne de 40 ans attend des nouvelles de sa résidence permanente depuis bientôt trois ans.

Après trois renouvellements de permis de travail, plusieurs problèmes d’accès à la RAMQ liés à ces procédures et cette lourde charge émotionnelle qu'elle doit supporter, elle et son conjoint ont décidé de ne pas mettre en jeu l’avenir des enfants.

Son mari a accepté un poste au Brésil, dans le secteur de l’informatique, et cette conseillère en communication vit désormais seule avec ses deux adolescents.

C’est terrible, autant pour lui que pour moi. Mais on est pieds et mains liés. On a du mal à visualiser notre futur et on ne peut pas attendre toute notre vie que le gouvernement prenne une décision, lâche-t-elle.

C’est ironique, car dans mon métier, je réalise un projet pour attirer du monde au Québec, alors que moi-même, j’ai des problèmes d’immigration.

Une citation de :Luciana Coura Vivia, conseillère en communication

« J’adore le Canada et le Québec. On ne se poserait pas de questions s’il n’y avait pas ces délais », explique Luciana Coura Vivia.

PHOTO : COURTOISIE

Québec accuse Ottawa

La semaine passée, le gouvernement de Justin Trudeau a lancé une nouvelle voie, plus rapide, pour des dizaines de milliers de travailleurs étrangers qui ne vivent pas au Québec.

L’équipe de François Legault a refusé de participer à ce programme, a laissé entendre le ministre fédéral Marco Mendicino, en indiquant que sa porte reste ouverte.

Du côté de Québec, qui a déjà promis de revoir à la hausse ses seuils d’immigration, on soutient qu’Ottawa manque d’efficacité et ne répond pas, pleinement, aux demandes de la province.

Dès les premiers mois suivant la fermeture prolongée des frontières, nous avons demandé à Ottawa de prioriser le traitement des dossiers des personnes déjà sur place, clame-t-on au sein du cabinet de la ministre Nadine Girault.

Le gouvernement fédéral doit prendre ses responsabilités et traiter les dossiers [des personnes vivant au Québec].

Une citation de :Flore Bouchon, porte-parole de la ministre Nadine Girault

Sans donner plus de détails, Ottawa réplique en affirmant prioriser le traitement de professions spécifiques et avoir constaté une augmentation d’environ 56 % des admissions des travailleurs qualifiés du Québec, en comparaison à la même période l’an dernier.

Au cours des dernières semaines, 62 nouveaux employés ont été embauchés dans les bureaux de Sydney, en Nouvelle-Écosse, pour traiter les dossiers des candidats québécois, souligne Alex Cohen, porte-parole du ministre fédéral de l'Immigration, Marco Mendicino.

Nous avons aussi mis en place plusieurs mesures novatrices afin de traiter le plus rapidement possible les demandes en cours, passer du papier au numérique et réduire les délais causés par la COVID-19.

Une citation de :Alex Cohen, porte-parole du ministre Marco Mendicino

Ces bisbilles entre les deux gouvernements agacent cependant les travailleurs vivant au Québec.

Il faut qu’ils arrêtent de se renvoyer la balle, déplore Marine Fromentin. On est des vies, pas des numéros.

 

 

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Il y a 4 heures, Ousb a dit :

Quel bordel. Le gouvernement l'échappe solide.

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1786074/immigration-delais-ottawa-quebec-trudeau-legault-temoignages

 

POLITIQUE PROVINCIALE

Dénonçant de « monstrueux » délais d’immigration, des travailleurs quittent le Québec

Les travailleurs étrangers vivant au Québec doivent patienter au moins trois ans avant d’obtenir une résidence permanente, contre environ six mois dans les autres provinces.

Développeur de logiciels, Stefan Milivojevic a quitté le Québec pour l’Ontario. Comme lui, de nombreux travailleurs étrangers envisagent de rejoindre Toronto ou une autre grande ville canadienne pour bénéficier des délais réduits d’immigration.

PHOTO : COURTOISIE

 

CommentairesRomain Schué (accéder à la page de l'auteur)Romain Schué

Publié à 4 h 11

Un déménagement de quelques centaines de kilomètres et la sérénité est de retour. « Mon fils me dit que je suis maintenant plus décontracté qu’à Montréal », dit Stefan Milivojevic.

L’été passé, ce Serbe de 34 ans a quitté le Québec pour Burlington, en Ontario. La raison? Les délais d’immigration au Québec.

Développeur de logiciels, Stefan avait rejoint Montréal en 2019, avec sa conjointe et leurs deux jeunes enfants, malgré plusieurs offres d’emploi très bien rémunérées en France, au Danemark ou encore en Allemagne.

On s’était dit que le Canada et le Québec, c’était un mix parfait, avec une société multiculturelle et le fait que les enfants puissent parler français, raconte-t-il.

Lors de sa venue, son idée était claire : obtenir la résidence permanente, qui lui permet de travailler et vivre n’importe où au Canada sans avoir besoin de renouveler son permis de travail.

Montréal semblait l’endroit idéal. On s’est enracinés, on aimait notre quartier, Rosemont. On s’y voyait à long terme et on avait des emplois très bien payés, souligne-t-il.

Mais la réforme du Programme de l’expérience québécoise (PEQ) par le gouvernement Legault, qui en a durci les critères d'accès, a, entre autres, chamboulé son parcours. Sans compter, par la suite, les nombreux mois d'attente nécessaires pour finaliser le processus d'immigration.

Avec toutes ces rumeurs sur les changements des programmes et les délais qui s’allongeaient, on s’est demandé si ça valait la peine de se mettre dans une telle situation d’insécurité avec les enfants.

Une citation de :Stefan Milivojevic, développeur de logiciels

Parlant couramment français, anglais et serbe, Stefan Milivojevic ne regrette pas son choix. Mais, lance-t-il, tu te sens blessé.

Mon métier, au Québec, est recherché. Je ne serais jamais parti sans ces délais monstrueux. On était bien, mais il y avait une limite. Ces délais rendent la vie difficile [aux travailleurs]. C’était dur de tout recommencer ailleurs, je me suis même mis à pleurer. Mais on est finalement très heureux. Et notre processus de résidence permanente sera réglé avant l’été.

Un processus de trois ans au Québec

En vertu d’un accord entre Québec et Ottawa, un travailleur ou un étudiant étranger qui souhaite s’installer au Québec doit d’abord être sélectionné par le gouvernement du Québec. Plusieurs programmes existent à cet effet, comme le PEQ. Ils permettent de délivrer, en six mois normalement, un certificat de sélection du Québec (CSQ). Mais cet engagement, selon le Protecteur du citoyen, n’est pas toujours respecté.

Par la suite, le dossier d'immigration est géré par le gouvernement fédéral, qui réalise les vérifications médicales et de sécurité pour délivrer la résidence permanente. Une fois leur CSQ en main, les candidats à l’immigration économique doivent patienter environ 27 mois pour obtenir leur résidence permanente et être admis au Québec, selon les données actuelles du gouvernement fédéral.

Ottawa respecte les cibles d’immigration fixées par le gouvernement Legault et délivre ce précieux sésame en fonction de ces seuils.

Dans les autres provinces, un autre système existe, intitulé Entrée express, qui permet, selon différents critères, d’immigrer de manière permanente dans un délai de six mois.

Les nerfs à vif

À l’instar de ce spécialiste dans les technologies de l’information, des dizaines d’autres travailleurs étrangers, dans des secteurs particulièrement recherchés au Québec, ont confié à Radio-Canada leur volonté de quitter la province. Contre leur volonté initiale. Ils œuvrent dans le domaine informatique, des jeux vidéo, de la santé ou de la restauration.

Tous évoquent les mêmes contraintes, incertitudes et angoisses face à ces interminables délais pour obtenir leur résidence permanente. Sans ce document, ils s'exposent à des difficultés pour avoir accès à l’assurance maladie ou encore à un prêt bancaire, et doivent composer avec la difficulté de renouveler un permis de travail, notamment durant cette crise sanitaire.

J’ai les nerfs à vif, soutient par exemple Marine Fromentin, serveuse à Québec.

Depuis bientôt trois ans, cette Française patiente avec son conjoint. Et songe à une nouvelle vie, dans l’Ouest canadien.

J’essaye d’être positive, mais il y a tant d’incertitude et tellement de stress. On se dit qu’on pourrait faire notre résidence dans l’Ouest, on l’envisage.

Une citation de :Marine Fromentin, serveuse

Marine Fromentin travaille comme serveuse à Québec depuis plusieurs années.

PHOTO : COURTOISIE

Arrivé de Turquie en 2016, Ozan Yigit s’interroge lui aussi. Chercheur en optique et photonique, ce doctorant de l’Université Laval, qui développe des systèmes laser, prévoit de partir pour l’Ontario.

J’ai reçu plusieurs offres d’emploi au Canada, en Europe et en Turquie, détaille-t-il. Dans un premier temps, il les a balayées, parce que, dit-il, j’aime le Québec et qu'il y a une pénurie de main-d’œuvre dans mon domaine. Mais, à moins d’une amélioration des procédures et des délais d’immigration, il partira à la fin de l’année.

Plusieurs de mes amis travaillant dans le même domaine viennent de quitter le Québec à cause des problèmes d’immigration, en trouvant facilement un emploi en Ontario.

Une citation de :Ozan Yigit, chercheur

Les entreprises qui me contactent me disent avoir tout prévu concernant les démarches d’immigration. C’est un bon argument de vente, mentionne Alexandre Jubert, un Français, qui travaille actuellement comme programmeur 3D.

C’est déchirant, j’aime le Québec, j’aime vivre au Québec, mais chaque démarche est une bataille. C’est comme s’arracher des dents.

Une citation de :Alexandre Jubert, programme 3D

D’autres bouclent déjà leurs valises. Comme El Ghali Chouf. Ce Marocain dans la vingtaine, diplômé dans le domaine du secrétariat médical, va rejoindre Ottawa cet été.

Ici, tu peux te réveiller et toutes les règles [d’immigration] peuvent changer. J’aime le Québec, mais en Ontario, ça va être plus rapide.

Une citation de :El Ghali Chouf, secrétaire médical

El Ghali Chouf va vivre en Ontario pour obtenir plus rapidement sa résidence permanente.

PHOTO : COURTOISIE

Spécialiste dans la prévention des infections et des éclosions, Pascal Manua-Simon, employé par la Direction de la santé publique montréalaise, a une réflexion similaire.

Le Polynésien de 24 ans, qui a quitté Tahiti pour Montréal en 2014, se dit dans le flou. Des opportunités d’emploi, il y en a partout. Si j’en trouve une, en français, au Nouveau-Brunswick par exemple, je vais la considérer sérieusement.

Le rêve de l’Amérique en français était ma principale motivation. Mais toutes ces sagas et le manque de transparence, c’est décourageant.

Une citation de :Pascal Manua-Simon, employé du milieu de la santé

Clairement, il y a une vague de gens qui pensent à partir. Une amie a annulé sa demande au Québec et est allée vivre à Ottawa, raconte Julie Maurel, infirmière au CHUM, qui avoue être déprimée par la situation actuelle.

Je sais bien qu’en tant qu’immigrant, on ne doit pas avoir un tapis rouge qui se déroule, mais il y a une manière de faire qui dérange, confie cette Française de 34 ans.

On se sent comme des moins que rien. On est face à un mur.

Une citation de :Julie Maurel, infirmière

Luciana Coura Vivia a quant à elle fait un choix déchirant. Établie à Saint-Bruno-de-Montarville, cette Brésilienne de 40 ans attend des nouvelles de sa résidence permanente depuis bientôt trois ans.

Après trois renouvellements de permis de travail, plusieurs problèmes d’accès à la RAMQ liés à ces procédures et cette lourde charge émotionnelle qu'elle doit supporter, elle et son conjoint ont décidé de ne pas mettre en jeu l’avenir des enfants.

Son mari a accepté un poste au Brésil, dans le secteur de l’informatique, et cette conseillère en communication vit désormais seule avec ses deux adolescents.

C’est terrible, autant pour lui que pour moi. Mais on est pieds et mains liés. On a du mal à visualiser notre futur et on ne peut pas attendre toute notre vie que le gouvernement prenne une décision, lâche-t-elle.

C’est ironique, car dans mon métier, je réalise un projet pour attirer du monde au Québec, alors que moi-même, j’ai des problèmes d’immigration.

Une citation de :Luciana Coura Vivia, conseillère en communication

« J’adore le Canada et le Québec. On ne se poserait pas de questions s’il n’y avait pas ces délais », explique Luciana Coura Vivia.

PHOTO : COURTOISIE

Québec accuse Ottawa

La semaine passée, le gouvernement de Justin Trudeau a lancé une nouvelle voie, plus rapide, pour des dizaines de milliers de travailleurs étrangers qui ne vivent pas au Québec.

L’équipe de François Legault a refusé de participer à ce programme, a laissé entendre le ministre fédéral Marco Mendicino, en indiquant que sa porte reste ouverte.

Du côté de Québec, qui a déjà promis de revoir à la hausse ses seuils d’immigration, on soutient qu’Ottawa manque d’efficacité et ne répond pas, pleinement, aux demandes de la province.

Dès les premiers mois suivant la fermeture prolongée des frontières, nous avons demandé à Ottawa de prioriser le traitement des dossiers des personnes déjà sur place, clame-t-on au sein du cabinet de la ministre Nadine Girault.

Le gouvernement fédéral doit prendre ses responsabilités et traiter les dossiers [des personnes vivant au Québec].

Une citation de :Flore Bouchon, porte-parole de la ministre Nadine Girault

Sans donner plus de détails, Ottawa réplique en affirmant prioriser le traitement de professions spécifiques et avoir constaté une augmentation d’environ 56 % des admissions des travailleurs qualifiés du Québec, en comparaison à la même période l’an dernier.

Au cours des dernières semaines, 62 nouveaux employés ont été embauchés dans les bureaux de Sydney, en Nouvelle-Écosse, pour traiter les dossiers des candidats québécois, souligne Alex Cohen, porte-parole du ministre fédéral de l'Immigration, Marco Mendicino.

Nous avons aussi mis en place plusieurs mesures novatrices afin de traiter le plus rapidement possible les demandes en cours, passer du papier au numérique et réduire les délais causés par la COVID-19.

Une citation de :Alex Cohen, porte-parole du ministre Marco Mendicino

Ces bisbilles entre les deux gouvernements agacent cependant les travailleurs vivant au Québec.

Il faut qu’ils arrêtent de se renvoyer la balle, déplore Marine Fromentin. On est des vies, pas des numéros.

 

 

Maudite guerre de compétences ! Et maudit taponnage !

Le fédéral met sur pied un programme "fast track" la semaine dernière pour les travailleurs étrangers, Québec refuse d'y participer.

Wake up ! IL y a une pénurie de main-d'oeuvre dans plusieurs secteurs au Québec. Ce n'est pas le temps de faire chier les travailleurs étrangers avec des délais déraisonnables

Legault doit mettre le poing sur la table, modifier son programme et le transformer en programme express comme dans les autres provinces, et botter le cul de ses fonctionnaires à l'Immigration !

Cette situation est inacceptable !

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