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Un centre-ville plus vibrant à Montréal


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Les plaidoyers s’accumulent pour un centre-ville plus vibrant à Montréal

Alors que l’administration Plante doit présenter mercredi son plan de relance économique, de nouvelles pressions s’exercent sur le gouvernement Legault pour qu’il appuie davantage le centre-ville de Montréal dans son effort de piétonnisation de nouvelles rues comme Sainte-Catherine, dans la foulée de la COVID-19.

«Si on ne créé pas de rues piétonnes, j’ai peur que les Montréalais ne viennent pas au centre-ville», a fait valoir mardi après-midi l’éditorialiste en chef de La Presse, François Cardinal, lors d’une allocution virtuelle tenue devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM).

Il est urgent selon lui que des budgets soient débloqués. «Là où le bas blesse, c’est que la Ville en veut beaucoup, mais n’a pas beaucoup d’argent. Le gouvernement devrait appuyer davantage le centre-ville. On ne sent pas une grande sensibilité. C’est comme si on voulait traiter le centre-ville de Montréal comme celui de Trois-Rivières ou de Sherbrooke», déplore M. Cardinal.

Celui-ci salue la position de plusieurs organismes, dont la CCMM, qui demande de piétonniser Sainte-Catherine, entre Atwater et Papineau, sept jours sept. «Ça, c’est un argument de vente pour attirer les gens», estime le journaliste de profession. Jusqu’ici, Montréal s’est déjà engagée à le faire en bonne partie, le week-end.

«Sinon, les Montréalais vont aller sur [l’avenue du Mont-Royal] ou dans le Quartier Latin pour profiter des rues piétonnes. Pourquoi ils iraient dans le centre-ville avec des petits trottoirs?» -François Cardinal

En rendant la ville «plus attrayante», l’éditorialiste estime que la Ville pourrait éventuellement prévenir un risque de nouvel exode vers la banlieue, que craignent de plus en plus d’experts en Amérique du Nord.

Des demandes répétées

À la SDC Destination Centre-Ville, le président Émile Roux s’inquiète lui aussi que la Ville de Montréal soit déjà «saturée dans son budget», alors que le besoin pour des espaces adaptés au centre-ville est grandissant.

«On va avoir besoin de soutien supplémentaire pour financer davantage d’infrastructures et de services aux usagers, surtout si les effets de la crise se font sentir encore plusieurs mois», expliquait-il à Métro la semaine dernière, alors qu’un nouveau sondage révélait que 72% des Québécois fréquentent moins leur centre-ville depuis le début de la pandémie.

Début juin, Québec et Ottawa annonçaient un nouveau Fonds d’urgence de 50 M$ pour les commerces montréalais, qui s’adresse particulièrement à ceux du centre-ville. «Cette aide arrive à point», s’était entre autres réjouie la mairesse de Montréal, Valérie Plante.

Mais pour plusieurs, ce ne sera pas assez. «On met de l’argent, donc il y a un souci gouvernemental, mais on sait que les villes auront beaucoup moins de moyens. Ça va en prendre plus. L’idée un Fonds transitoire pour l’animation des rues est intéressante, surtout pour Montréal qui est à sec d’un point de vue budgétaire», a aussi illustré le président de Vivre en ville, Christian Savard.

Appel à un nightlife pour Montréal

De nombreux représentants du milieu culturel montréalais, membres du Conseil de nuit de MTL 24/24, pressent quant à eux la Ville de mettre en place des mesures concrètes afin que les Montréalais puissent profiter de la vie nocturne cet été.

Ils proposent notamment à l’administration de transformer des zones industrielles en «espaces de socialisation nocturne», de permettre aux bars de vendre de l’alcool pour emporter et d’autoriser la diffusion de musique amplifiée dans certains parcs.

«Ce sont des mesures qui pourraient être applicables rapidement», explique à Métro la fondatrice du label de musique électronique CKKrecords, Salima Bouaraour. Elle déplore que la Ville tarde à annoncer la nomination, comme prévu, d’un nouveau commissaire au développement économique chargé d’élaborer une politique du bruit et de la vie économique nocturne. 

Contactée par Métro, la Ville a confirmé que des discussions sont en cours en vue de permettre la consommation d’alcool sur la place publique. Plus de détails seront donnés demain à cet égard.

https://journalmetro.com/actualites/montreal/2475701/quebec-appele-a-appuyer-davantage-le-centre-ville-de-montreal/

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Enfin. Mettez encore plus d'action dans cette ville .

 

Comme en Europe. IL y a des gens qui vivent de nuit..c'est un plus économique pour une grande ville... 

Manque aussi des bar spectacle donnant sur la rue comme à Nashville...c'est pas le Quartier des SPECTACLES après tout?

Après ça. Le slogan de la ville pourrait être. Montréal..c'est le Fun!  / Montréal Fun City !

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Il y a 14 heures, Wave Arts a dit :

Les plaidoyers s’accumulent pour un centre-ville plus vibrant à Montréal

(titre de l'article complet cité par Wave Arts)

Le centre-ville "vibrait" d'abord par la présence quotidienne de centaines de milliers de travailleurs, ainsi que des touristes.  On s'y rendait principalement par le métro.  Aussi longtemps que ces deux sources principales demeureront largement taries, je vois difficilement comment le manque pourrait être comblé en attirant beaucoup de Montréalais (surtout) qui n'y ont plus affaire, même si les lieux devenaient plus conviviaux/attirants pour des activités ludiques.  Il leur faudrait d'abord pouvoir s'y rendre, ce qui sera difficile aussi longtemps que des mesures de distanciation dans le métro persisteront.  Par contre, le jour où la distanciation ne sera plus nécessaire, l'effervescence antérieure à la crise reviendra d'elle-même.  

Les mesures qui peuvent être prises pour redonner une certaine énergie au centre-ville dans l'interim seront temporaires par définition.  Pour l'essentiel, elles ne seraient pas compatibles avec les activités normales d'avant-crise.  L'idée de transformer de façon permanente le centre-ville peut sembler séduisante, mais des références/comparaisons avec certaines autres villes (européennes?) doivent être ajustées/modérées pour tenir compte de la réalité.  Par exemple, le grand centre des affaires de Paris, le quartier de la Défense, n'est nullement le lieu de prédilection des activités ludiques.  A Montréal, les affaires, le plaisir et l'habitation sont davantage intégrés/juxtaposés, mais pas au point d'en faire la principale raison d'être du c-v.    

En soulignant le caractère temporaire des mesures,  j'ai aussi voulu indiquer que leur coût ne devrait pas être excessif.  Ça ne fera pas plaisir à ceux qui gagnent leurs vies dans le divertissement au centre-ville, mais je pense qu'ils devraient être plus réalistes quant au potentiel de rendre le c-v plus "vibrant" quand la fonction première de celui-ci est en berne.   

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  • 2 années plus tard...

(La photo d'archives est vachement ancienne, mais l'article est d'hier soir)

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Centre-ville Montréal promet une « expérience hivernale mémorable »

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PHOTO YVES TREMBLAY, ARCHIVES LES YEUX DU CIEL

Un récent sondage Léger a révélé que 91 % des Montréalais se déplacent au centre-ville pour le plaisir. Pas moins de 56 % de la population québécoise et 62 % des touristes visitent le coin également pour se divertir.

La Ville de Montréal a lancé mardi soir Les moments lumineux du cœur de l’île, une initiative qui promet une « expérience hivernale mémorable » dans le centre-ville de la métropole. Quelque deux millions de dollars y sont accordés pour assurer la vitalité du quartier durement touché par la pandémie.

Montréal a convié les médias dans la soirée de mardi en plein cœur du square Phillips pour annoncer la relance hivernale du centre-ville de la métropole, chapeauté par l’Alliance du centre-ville.

Des places illuminées, des spectacles, des festivals et de l’art public. C’est ce que promet l’initiative Les moments lumineux du cœur de l’île, un projet « rentable » pour le Québec, estime le directeur de Montréal centre-ville, Glenn Castanheira.

« La porte d’entrée du tourisme au Québec, c’est le centre-ville de Montréal qui génère des retombées économiques majeures », selon lui.

« Si les gens n’ont pas de plaisir à venir au centre-ville, ils ne viendront pas. Ni pour le travail, ni pour magasiner et ni pour le reste. C’est une base essentielle pour la relance du centre-ville », a-t-il lancé.

Au fait, un récent sondage Léger a révélé que 91 % des Montréalais se déplacent au centre-ville pour le plaisir. Pas moins de 56 % de la population québécoise et 62 % des touristes visitent le coin également pour se divertir.

Un partenariat entre la Ville de Montréal, le Quartier des spectacles, la Société de développement commerciale du centre-ville de Montréal, la Chambre de commerce du Montréal métropolitaine et Tourisme Montréal, Les moments lumineux du cœur de l’île vise ainsi à faire « rayonner » le centre-ville et le Quartier des spectacles, « le plus grand quartier culturel en Amérique du Nord », a précisé la présidente de son conseil d’administration, Monique Simard.

Pas moins d’un demi-million de lumières seront suspendues au cœur de la ville pour mettre en valeur le patrimoine architectural, ainsi que les espaces publics et commerciaux. Glenn Castanheira a d’ailleurs précisé que l’ensemble de ces 12 kilomètres de lumières représentent en consommation énergétique sept sécheuses et demie.

« Montréal est une métropole nordique de calibre mondial. Il est important pour la Ville de Montréal de célébrer cette nordicité et de l’associer à une offre culturelle accessible à toute la population et aux touristes », a fait savoir le ministre Pierre Fitzgibbon.

Le parcours d’œuvres interactives de Luminothérapie du Quartier des spectacles sera à nouveau mis en branle pour une 13e édition, aux abords de la patinoire réfrigérée de l’esplanade Tranquille.

« Vous n’avez rien vu encore. L’an dernier, on n’a pas pu déployer [l’esplanade Tranquille] dans tout ce qu’elle serait […] Rockefeller Center n’a qu’à se tenir. Notre patinoire va être très compétitive en Amérique du Nord », a laissé tomber Monique Simard.

La Chambre de commerce de Montréal y met également les mains à la pâte avec l’installation de plusieurs projets créatifs et sensoriels, dans le cadre de son initiative « J’aime travailler au centre-ville ».

Depuis la pandémie, environ 80 % des travailleurs reviennent dans les tours du centre-ville au moins un jour par semaine, a noté Glenn Castanheira. « On veut poursuivre l’élan qu’on a en ce moment. On va clairement dans la bonne direction, prétend-il. Il faut construire la destination en premier et tout le reste s’ensuit. »

Les visiteurs et les Montréalais pourront aussi profiter de plusieurs autres activités hivernales en plein cœur de la métropole, notamment le Grand marché de Noël, des projections artistiques numériques, Montréal en lumière et le festival Noël dans le Parc.

 
 
 
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Ça doit être pour ça que l'administration municipale les tolère comme jamais. Elle veut un centre-ville plus "vibrant". Astic. Une image indigeste pour les visiteurs, une expérience horrible pour les résidents, si au moins ils étaient polis et avaient un minimum de décence. Ben non ça beugle comme des Gorilles, ça crache partout, ça se pique en plein jour devant les enfants et ça fume du crack et des joints à n'en plus finir à l'intérieur. Où est la **cking police? Où sont les actions de l'administration à part des belles paroles inclusives de marketeux? Assez de la tolérance, plus tu tolères plus la mauvaise herbe pousse. C'est mathématique.

https://lp.ca/9LSAqk?sharing=true

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Le 2022-11-23 à 07:20, Rocco a dit :

On met des lumières de Nowel pis les gens vont revenir se garocher au Centre-Ville. Symptomatique de tout ce qui cloche avec cette administration. La pensée magique.

Décidément ta simplification à outrance est digne de la plus pure forme de désinformation. Par tes déclarations tapageuses c'est ta propre crédibilité que tu attaques. 

 

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Montréal et Google s’unissent pour une meilleure offre de données

 

ACT-TLJ-colloque-google-24-11.jpg?resize Il y a trois semaines, Google ouvrait un nouveau bureau sur la rue Viger, faisant de Montréal la détentrice du deuxième plus grand bureau francophone de l’entreprise. Photo: Josie Desmarais, Métro

La Société de développement commercial (SDC) Montréal centre-ville et Google Cloud ont signé un nouveau partenariat pour le déploiement, en 2023, d’un tableau de bord spécifiquement destiné au centre-ville de Montréal.

Ce projet a pour objectif d’offrir une meilleure analyse des données relatives au centre-ville, afin d’aider les marchands, les entreprises et la Ville à mieux connaître et suivre en temps réel l’évolution des activités dans la zone qui s’étend des rues Atwater à Saint-Urbain, et de Saint-Antoine à Sherbrooke.

Ce sont avant tout les données sur la mobilité vers et dans le centre-ville, son achalandage, le profil des usagers et des commerçants qui le composent ainsi que les transactions qui s’y font qui seront collectées, analysées et visualisées sur ce tableau de bord.

Grâce à ces données, Glenn Castanheira, directeur général de Montréal centre-ville, espère qu’il pourra «évaluer avec précision l’efficacité des actions prises et mieux planifier les actions pour assurer au centre-ville un dynamisme à la hauteur de son rôle névralgique pour la métropole».

L’information accumulée par Google Cloud devrait aussi être disponible publiquement, permettant aux plus petites entreprises d’en profiter. La capacité pour ces groupes «de pouvoir s’adresser à un seul endroit qui va avoir consolidé l’information, c’est probablement l’élément le plus intéressant», explique Farid Mheir, partenaire-fondateur de FMCS Digital. Il rappelle l’ampleur du travail que nécessitait jusqu’alors la compilation et l’interprétation des données.

Il y a trois semaines, Google ouvrait un nouveau bureau sur la rue Viger, faisant de Montréal la détentrice du deuxième plus grand bureau francophone de l’entreprise avec près de 300 employés.

Des données pour relancer tous les secteurs

L’annonce s’est faite au cours du colloque La relance du centre-ville par les données? qui se tenait mercredi, et où une multitude de panélistes se sont exprimés sur l’utilisation qui pourra être faite de ces données, pour favoriser une reprise de l’activité dans le contexte postpandémique.

De nombreux impacts positifs pour les commerces y ont été discutés, notamment pour les boutiques éphémères qui auront gratuitement une meilleure information pour choisir le lieu et la période de leurs activités.

Le tourisme a aussi été discuté, secteur qui représente de 30 à 40% des revenus de certains commerces au centre-ville, ainsi que la moitié de toutes les dépenses touristiques de la province, a rappelé l’ancien vice-président de Tourisme Montréal Pierre Bellerose.

Le transport est un autre des domaines qui pourraient grandement profiter d’un meilleur accès aux données. Laurent Chevrot, directeur général de l’Agence de mobilité durable Montréal, explique par exemple qu’environ 30% du trafic dans les centres-villes d’Amérique du Nord provient de la recherche de stationnement. Des données en temps réel transmettant de meilleures informations pourraient donc selon lui aider à faire de meilleurs choix.

«Tu te retrouves à te dire “je peux le faire en 15 minutes en auto ou en 25 minutes en transport collectif”, mais finalement, tu te retrouves à faire 10 minutes pour trouver un stationnement et un autre 10 minutes pour marcher de ta place. Si tu avais eu la bonne information au départ, peut-être que tu aurais fait un choix différent», conclut-il.

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il y a une heure, acpnc a dit :

Ce sont avant tout les données sur la mobilité vers et dans le centre-ville, son achalandage, le profil des usagers et des commerçants qui le composent ainsi que les transactions qui s’y font qui seront collectées, analysées et visualisées sur ce tableau de bord.

En fait on sait déjà que Montréal est l'une des villes en Amérique du Nord qui connait la plus forte reprise de ses activités au centre-ville, et ce pour la simple raison qu'on y trouve plein de choses à voir et à faire. Non seulement plusieurs travailleurs ont envie d'y retourner mais les visiteurs et les touristes sont également au rendez-vous.

Un aspect important à ne pas négliger, qui fait d'ailleurs partie de l'équation, est le fait que dernièrement il s'est construit plusieurs tours d'habitation au centre-ville et cela a eu pour conséquence de hausser le nombre de résidents.

Donc en cette période post-pandémique, malgré le fait que nous ne soyons pas encore tout à fait revenus au même niveau qu'avant dans certains secteurs, si on se compare à d'autres grandes villes on s'en sort mieux présentement.

En passant, en 2022 on a établi un nouveau record: 9 000 000 de déplacements en BIXI par rapport au record précédent de 4 800 000 en 2021.

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  • 1 mois plus tard...

Relance du centre-ville Le défi de 282 étages de Montréal

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PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Le taux d’inoccupation dans le quartier des affaires atteint les 18 %.

Bonne nouvelle : Montréal a réussi à stopper son hémorragie démographique.

La métropole a gagné 14 000 habitants l’an dernier, a-t-on appris cette semaine, après en avoir perdu 48 000 pendant la première année de pandémie. Ce gain est essentiellement attribuable à l’immigration, puisque des milliers de Montréalais ont continué à s’exiler vers d’autres régions du Québec.

Il n’y a pas de quoi sabler le champagne, mais c’est déjà mieux qu’une perte nette.

Autre nouvelle encourageante : le centre-ville a retrouvé en décembre les trois quarts de son trafic piétonnier prépandémique. C’est beaucoup plus qu’à Toronto (44 %) et à Vancouver (58 %), selon un « indice de la vitalité » calculé par la firme Avison Young grâce aux données cellulaires de milliers d’utilisateurs.

Le patient montréalais est stabilisé, donc.

 

Mais son état risque de se détériorer, et pas qu’un peu.

Le télétravail, qui n’est pas une mode, continuera de vider des étages entiers dans les tours de bureaux. Le taux d’inoccupation a doublé dans le quartier des affaires depuis le début de la pandémie, à 18 %.

On retrouve aujourd’hui plus de neuf millions de pieds carrés de bureaux vacants ou offerts en sous-location. C’est l’équivalent… de six fois la Place Ville Marie !

Comme si on empilait 282 étages de bureaux, complètement vidés de leurs travailleurs, qui n’iront plus manger au restaurant, magasiner et voir des spectacles.

Et la situation va continuer de se dégrader. Selon le groupe Altus, le taux d’inoccupation pourrait grimper jusqu’à 29 % dans les bureaux du centre-ville d’ici quatre ans.

Ça augure très mal.

Montréal devra encore une fois se réinventer. L’administration Plante ne pourra pas tergiverser si elle veut éviter que le centre-ville se retrouve aux soins palliatifs.

 

 

 

Les petits gestes à faire rapidement pour rendre le quartier des affaires plus attirant sont nombreux.

Parmi ceux-ci : vider les poubelles et ramasser les déchets qui jonchent de nombreux bouts de rue. Remiser les cônes orange et les panneaux de signalisation orphelins qui pullulent pendant la pause hivernale des chantiers. Appliquer de l’abrasif – ou utiliser les fameux « croque-glace » – sur les trottoirs souvent aussi glissants qu’une patinoire, ce qui n’a visiblement pas été fait partout ces derniers jours.

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PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Des petits gestes pourraient aider à revitaliser le centre-ville, comme ramasser les poubelles ou remiser les cônes orange et autres panneaux de signalisation qui ne sont pas utilisés dans l’immédiat.

Bref, garder la maison en ordre si on veut accueillir de la visite.

Plusieurs voyants sont au rouge, mais Montréal est en bien meilleure posture que plusieurs autres grandes villes nord-américaines pour affronter les défis des prochaines années.

L’une de ses grandes forces, c’est que son centre-ville est habité. Plus de 20 000 nouveaux résidants ont emménagé dans l’arrondissement de Ville-Marie depuis une décennie. Ils sont environ 105 000 aujourd’hui, et des milliers d’autres s’y ajouteront sous peu, car plusieurs grandes tours résidentielles sont en voie d’être achevées.

Ces habitants continueront à faire vivre au moins une partie des commerces du centre-ville.

Un autre élément me rassure quelque peu : la Ville a créé l’automne dernier un nouveau poste de responsable du développement économique et de la stratégie immobilière. Celui qui en a hérité, Philippe Krivicky, a une longue expérience du milieu des affaires, comme en retrouvait trop peu dans l’administration Plante.

Avec son équipe, il est en train de mettre de l’ordre dans les dizaines de priorités qui avaient été établies depuis deux ans pour la future « Stratégie centre-ville ». L’objectif : recentrer l’exercice sur une poignée de priorités, concrètes, qui viendront donner une direction claire à la relance du quartier des affaires.

Cet élagage pourrait éviter de se retrouver avec une stratégie aux allures de pizza toute garnie, mais bourrée de calories vides.

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PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Plusieurs commerces du centre-ville ont fermé leurs portes durant la pandémie.

La Ville déposera ce plan stratégique en mars ou en avril prochain, m’a confirmé jeudi Luc Rabouin, membre du comité exécutif responsable de développement économique et commercial. Le plan a été élaboré en collaboration avec plusieurs acteurs de haut niveau du monde culturel ou des affaires, dont Phyllis Lambert, Michel Leblanc et Monique Simard. C’est prometteur.

La Ville n’est pas du tout en mode « panique » par rapport à la désertion des tours de bureaux, m’affirme Luc Rabouin.

L’administration Plante est persuadée que le centre-ville demeurera le « cœur économique » du Québec et que de nouvelles entreprises en démarrage et organisations internationales viendront occuper une partie des locaux vacants.

Au-delà de la pensée positive, Montréal entend réduire la bureaucratie pour simplifier la réalisation de projets immobiliers, entre autres la conversion de bureaux en logements. Une annonce en ce sens sera faite d’ici un mois environ, comme je l’écrivais samedi dernier. Le diable se nichera dans les détails.

Parmi les autres moyens pour (re)donner du lustre au quartier des affaires, la Ville veut investir 1 milliard d’ici 10 ans pour embellir et verdir des espaces publics comme l’avenue McGill College. Elle essaiera aussi de renforcer encore davantage le caractère culturel du centre-ville.

Les prochains mois nous diront si l’administration Plante sera capable de livrer un plan concret et réalisable. La survie du centre-ville en dépend.

 
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  • 1 mois plus tard...
lapresse.ca
 

La Presse à Calgary | Sauver un centre-ville, mode d’emploi

La Presse à Calgary Sauver un centre-ville, mode d’emploi

La désertion du centre-ville qui guette Montréal, Calgary la vit depuis des années. Avec le tiers de ses bureaux vacants, la métropole albertaine a agi radicalement pour stimuler leur conversion en logements. Le succès de son programme dépasse toutes les attentes. Simplification extrême de la bureaucratie, subventions généreuses, flexibilité : Montréal devrait prendre des notes.

Chasser la bureaucratie pour rescaper le centre-ville

Les rues sont presque vides en ce mardi matin de février au centre-ville de Calgary. À l’exception des voitures – surtout des camionnettes – qui arrivent par vagues, et des rares passants sur les trottoirs, c’est le calme plat.

Le degré d’activité augmente de plusieurs crans à l’angle de la 5Avenue et de la 8Rue, dans l’ouest du quartier des affaires. Des travailleurs de la construction percent de larges embrasures dans un immeuble brun et moche des années 1970, l’ancien siège albertain de SNC-Lavalin qui était à l’abandon depuis des années. D’autres ouvriers installent des balcons.

  • L’ancien siège albertain de SNC-Lavalin sera converti en 112 logements locatifs.

    PHOTO JEFF MCINTOSH, COLLABORATION SPÉCIALE

    L’ancien siège albertain de SNC-Lavalin sera converti en 112 logements locatifs.

  • Maxim Olshevsky, président du groupe immobilier Peoplefirst, pilote la conversion du bâtiment.

    PHOTO JEFF MCINTOSH, COLLABORATION SPÉCIALE

    Maxim Olshevsky, président du groupe immobilier Peoplefirst, pilote la conversion du bâtiment.

  • Les ouvriers à l’œuvre sur le chantier

    PHOTO JEFF MCINTOSH, COLLABORATION SPÉCIALE

    Les ouvriers à l’œuvre sur le chantier

  • Maxim Olshevsky a acheté l’immeuble en février 2022. Il a obtenu son permis de construction en deux mois. Et lancé les travaux en septembre dernier.

    PHOTO JEFF MCINTOSH, COLLABORATION SPÉCIALE

    Maxim Olshevsky a acheté l’immeuble en février 2022. Il a obtenu son permis de construction en deux mois. Et lancé les travaux en septembre dernier.

  • L’ancien siège albertain de SNC-Lavalin sera converti en 112 logements locatifs.

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    L’ancien siège albertain de SNC-Lavalin sera converti en 112 logements locatifs.

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Maxim Olshevsky, président du groupe immobilier Peoplefirst, pilote la conversion du bâtiment en 112 logements locatifs. Il a acheté l’immeuble en février 2022. Obtenu son permis de construction en deux mois. Et lancé les travaux en septembre dernier.

Un processus éclair – moins de huit mois – comme on en voit rarement dans le monde de la construction.

« Là où il y a une volonté, il y a une possibilité », me dit en riant l’entrepreneur de 35 ans, qui a immigré d’Ukraine à l’adolescence, pendant une visite du chantier.

La volonté, ici, ne manque pas. La Ville a été forcée d’en faire preuve.

Ma dernière visite à Calgary remontait à 2012, à la fin du boom pétrolier qui avait fait de l’Alberta le nouveau moteur économique du pays. À l’époque, la province de l’Ouest attirait des travailleurs par milliers. Les entreprises étaient en expansion, les investissements pleuvaient, et le centre-ville était plein à craquer.

Le taux d’inoccupation des bureaux est descendu jusqu’à 1 % – nettement en deçà du seuil de 7 % ou 8 % jugé souhaitable dans le marché immobilier commercial. « Il y avait des grues partout, on ne pouvait pas construire assez vite pour répondre à la demande », se rappelle Natalie Marchut, directrice du développement et de la stratégie à la Ville de Calgary.

Les cours pétroliers ont chuté en flèche à partir de 2014. Et avec eux, toute la vitalité du centre-ville. Au fil des séries de licenciements, des fusions et autres rationalisations dans les entreprises, le taux d’inoccupation a grimpé à 34 % dans les tours de bureaux.

Une hécatombe.

Le tiers des bureaux sont toujours vacants, mais la tendance devrait bientôt s’inverser grâce à une stratégie forte mise en place en 2021 par la Ville. Son point central : stimuler la conversion des immeubles vacants grâce à un généreux programme de subventions – 75 $ par pied carré habitable – et une bureaucratie simplifiée à l’extrême.

L’enveloppe initiale de 45 millions de dollars approuvée par le conseil municipal a été allouée en un claquement de doigts, si bien que deux autres tranches ont été débloquées pour porter le total à 153 millions.

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PHOTO JEFF MCINTOSH, COLLABORATION SPÉCIALE

La mairesse de Calgary, Jyoti Gondek

« Je ne crois pas qu’on aurait pu prévoir le succès obtenu, m’a raconté la mairesse de Calgary, Jyoti Gondek, rencontrée à l’hôtel de ville. Le programme a affiché complet immédiatement. C’est une très bonne nouvelle, ça montre que le marché a une grande confiance envers ce qu’on fait. »

Huit projets de conversion ont été approuvés à ce jour et six autres sont sur le point de l’être, pour un total de 1,8 million de pieds carrés (2050 appartements). La Ville espère convertir plus de 6 millions de pieds carrés de bureaux vides d’ici 2031, soit près de la moitié des espaces abandonnés à l’heure actuelle.

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PHOTO JEFF MCINTOSH, COLLABORATION SPÉCIALE

Batpimenet vacant au centre-ville de Calgary

Le téléphone sonne beaucoup ces jours-ci à l’hôtel de ville de Calgary. Des élus de plusieurs grandes villes nord-américaines observent avec un vif intérêt ce qui se passe ici, et on peut très bien comprendre pourquoi.

La pandémie de COVID-19 a forcé l’adoption du télétravail un peu partout, une tendance qui devrait s’installer pour de bon. À Montréal, le taux d’inoccupation a déjà doublé au centre-ville, à 17,5 %, et il pourrait atteindre les 27 % d’ici quatre ans, selon la firme Altus.

L’exode des travailleurs pose un risque énorme et très concret pour toutes les municipalités.

Plus les immeubles centraux se vident, plus leur valeur baisse sur le marché. Ce qui fait par ricochet chuter les revenus fiscaux nécessaires pour entretenir des routes, construire des pistes cyclables, financer les transports en commun…

À Calgary, la valeur foncière des tours du centre-ville a fléchi de 16 milliards ces dernières années, ou 63 %, ce qui a forcé l’administration à augmenter les taxes des propriétaires de maison. Une hérésie dans ce coin de pays.

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Plusieurs villes songent aujourd’hui à faciliter la conversion de bureaux en appartements. Mais comment s’y prendre ?

Calgary a pris – malgré lui – une longueur d’avance en la matière. Les clés de son succès sont nombreuses, et des leçons peuvent déjà commencer à être tirées.

Dès 2015, en pleine crise pétrolière, l’administration a mis en place un comité spécial qui réunissait des élus, des gens du milieu des affaires, des arts et de l’éducation. L’un des premiers gestes du groupe a été de créer une zone économique spéciale qui englobe une bonne partie du centre-ville.

Une zone antibureaucratie, pour simplifier grossièrement.

Les propriétaires de bureaux qui souhaitent convertir leurs immeubles peuvent y sauter l’étape du « permis de développement », dans la majorité des cas. Et avec elle, les consultations publiques, les allers-retours avec les fonctionnaires et les autres formalités qui font gonfler les délais.

En gros, tant que les changements d’usage se font à l’intérieur d’un immeuble existant, la marge de manœuvre est quasi illimitée.

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PHOTO JEFF MCINTOSH, COLLABORATION SPÉCIALE

La directrice du développement et de la stratégie à la Ville de Calgary, Natalie Marchut

La plupart de nos projets n’ont pas besoin de permis de développement, ce qui est très inhabituel. Vous pouvez donc obtenir directement un permis de construction, ce qui prend un mois.

Natalie Marchut, directrice du développement et de la stratégie à la Ville de Calgary

Cet écrémage de la bureaucratie a permis d’éliminer une grande partie de « l’incertitude » qui freine souvent les investissements, à Calgary comme ailleurs. « Ça retire un gros risque », note Mme Marchut.

La COVID-19 est venue freiner les efforts de revitalisation, mais Calgary a redoublé d’ardeur en 2021 en lançant officiellement son programme de subventions pour les conversions. Les sommes allouées sont très généreuses et peuvent couvrir jusqu’au quart du coût total d’un projet.

Maxim Olshevsky, par exemple, recevra 7,8 millions pour son projet de conversion totalisant 38 millions. C’est beaucoup, reconnaît Natalie Marchut, mais les risques financiers courus lors d’une conversion sont aussi immenses, dit-elle. Plusieurs propriétaires d’immeubles qui se qualifiaient au programme ont d’ailleurs abandonné l’idée en raison des coûts trop élevés.

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Ouvriers à l’œuvre sur le chantier de Maxim Olshevsky

Un autre élément essentiel de l’équation ici est la « clémence » dont fait preuve la Ville à l’égard des projets de conversion.

Les immeubles construits dans les années 1970 ou 1980 respectent rarement tous les standards du code du bâtiment d’aujourd’hui. Les cages d’escaliers de secours sont souvent trop étroites, ou la quantité de stationnements trop faible pour un immeuble résidentiel.

À Calgary, tant que les irrégularités ne posent pas de risques pour la sécurité des futurs locataires, les fonctionnaires utilisent leur pouvoir discrétionnaire afin de permettre une dérogation.

« Cela change tout pour les promoteurs, parce que, autrement, ils auraient démoli l’immeuble, tranche Natalie Marchut. C’est ça, la réalité. Si on demande que le code soit respecté à 100 % dans ces vieux immeubles, la conversion ne se produira tout simplement pas, l’immeuble va rester vacant et éventuellement juste être démoli. »

S’il y a une grande leçon à tirer de l’expérience, c’est la nécessité d’agir avant que la situation ne se détériore trop, résume la mairesse Jyoti Gondek, élue comme conseillère municipale en 2017 et à la tête de la ville en 2021.

Calgary aurait pu – et dû – agir plus vite pour sauver son centre-ville, croit-elle. « Malheureusement, en 2014-2015, le conseil municipal ne réalisait pas à quel point ça allait affecter les revenus de la Ville. »

Le taux d’inoccupation de Calgary atteignait ces années-là 18 %… à peu près le niveau où se trouve aujourd’hui celui de Montréal.

En chiffre

34 %

Taux d’inoccupationdes bureaux au centre-ville de Calgary au plus fort de la crise

-16 milliards

Chute de la valeur foncière des immeubles du centre-ville de Calgary ces dernières années, soit 63 %

-43 millards

Baisse des recettes fiscales tirées des immeubles de bureaux du centre-ville par la Ville de Calgary entre 2015 et 2021, ce qui représente un repli de 116,5 millions de dollars.

14 millions

Nombre de pieds carrés vacants de bureaux au centre-ville de Calgary

6 millions

Nombre de pieds carrés de bureaux qui devraient être convertis en logements d’ici 2031 à Calgary

Comment réussir une conversion ?

Tous les immeubles de bureaux ne sont pas égaux lorsque vient le temps de songer à une conversion en logements.

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IMAGE FOURNIE PAR PEOPLEFIRST

Image du projet de Maxim Olshevsky, une fois terminé

L’idéal est d’avoir un bâtiment de forme carrée ou rectangulaire, avec une superficie de plancher relativement limitée et une cage d’ascenseur située au centre. Cela permet de limiter le gaspillage d’espace et de s’assurer que chacun des futurs appartements ait accès à une fenestration suffisante. Ce sont surtout des immeubles plus âgés et en moins bon état – de catégorie « B » et « C » dans le jargon immobilier – qui sont susceptibles de changer de vocation. À Calgary comme à Montréal, les tours de catégorie « A », par exemple la Place Ville Marie, ont plutôt tendance ces jours-ci à se moderniser pour retenir et attirer de nouvelles entreprises.

Combien ça coûte ?

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Ouvriers à l’œuvre sur le chantier de Maxim Olshevsky qui vise à convertir l’ancien siège albertain de SNC-Lavalin en 112 logements locatifs

Cher. Mais l’abolition des tracasseries administratives à Calgary permet de réduire la facture, souligne Maxim Olshevsky. La vitesse avec laquelle la Ville a délivré son permis de construction a retranché au moins un an à la réalisation de son projet et lui a fait économiser environ 1,2 million de dollars, estime-t-il. Il a aussi réussi à obtenir un soutien financier de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) pendant la phase de construction. Son chantier devrait coûter en tout 38 millions de dollars pour 112 grands appartements de deux et trois chambres à coucher, ainsi qu’un étage de bureaux partagés et des commerces au rez-de-chaussée. Le promoteur s’attend à dégager un profit au bout de l’exercice. « Oui, on a une marge spécifique qu’on vise, et on va l’atteindre avec ce projet. »

Pas de logement social, mais…

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La directrice du développement et de la stratégie 
à la Ville de Calgary, Natalie Marchut

La Ville de Calgary a gardé son programme de subventions « délibérément très simple ». Il n’y a aucune cible de logements sociaux ou abordables et les promoteurs pourraient même y faire des condos plutôt que des appartements locatifs. « En gros, si vous êtes dans notre zone prioritaire, soit le centre-ville, si vous avez un immeuble de bureaux existant et que vous voulez le convertir en habitations, vous être admissible pour recevoir de l’argent, explique la directrice du développement et de la stratégie à la Ville de Calgary, Natalie Marchut. Il n’y a pas d’autres critères. On a fait ça délibérément pour susciter l’intérêt du marché. Notre principe directeur est de faire disparaître les espaces vacants. Toutes les façons d’y parvenir sont bonnes. » Malgré cette absence de critères stricts, elle souligne que la majorité des projets approuvés jusqu’ici – comme celui de Maxim Olshevsky – ont inclus une portion de logements abordables. Quelque 40 % des unités du complexe seront offertes à un prix inférieur de 20 % à ceux du marché, pendant une décennie au minimum.

Des écoles, aussi

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PHOTO JEFF MCINTOSH, COLLABORATION SPÉCIALE

La mairesse de Calgary, Jyoti Gondek

Calgary compte ajouter un autre volet à son programme, pour financer la conversion d’immeubles vacants en établissements d’enseignement postsecondaire. La Ville espère obtenir une aide de 150 millions du gouvernement albertain et une autre de 150 millions d’Ottawa pour y parvenir. « Ce serait intéressant de voir ce que les gens pourraient faire avec ces espaces, par exemple des espaces de laboratoire ; nous sommes très ouverts », m’a expliqué la mairesse Jyoti Gondek. Dans tous les cas, la conversion d’immeubles existants est en général beaucoup plus rapide (et écolo) que l’érection d’un bâtiment neuf. Il n’y a pas besoin de creuser des fondations et l’essentiel de la structure peut être réutilisé. Calgary souhaite par ailleurs lancer un programme pour financer la démolition des immeubles irrécupérables – et stimuler du même coup les nouvelles constructions.

Et Montréal ?

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PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Montréal – trois fois plus populeux que Calgary – part avec une longueur d’avance pour la relance de son centre-ville, mais le problème des bureaux vacants devra quand même y être traité avec diligence.

Calgary espère insuffler une « vitalité » dans son centre-ville, conçu d’abord et avant tout pour les bureaux. À peine 8700 personnes vivent dans le cœur de cette ville de 1,3 million d’habitants, selon le dernier recensement. À Montréal, l’arrondissement central de Ville-Marie compte 105 000 résidants. La métropole québécoise – trois fois plus populeuse – part donc avec une longueur d’avance pour la relance de son centre-ville, mais le problème des bureaux vacants devra quand même y être traité avec diligence. L’administration de Valérie Plante envisage une stratégie pour faciliter la conversion en logements, dont les détails ne sont pas connus. La demande pour les logements devrait être au rendez-vous : le taux d’inoccupation a reculé de 3,7 % à 2,3 % depuis un an dans l’île de Montréal, selon la SCHL.

Pas encore une vague

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PHOTO PHILIPPE BOIVIN, ARCHIVES LA PRESSE

L’intérêt pour la conversion de bureaux augmente à Montréal, mais la plupart des grands acteurs sont toujours sur les lignes de côté.

L’intérêt pour la conversion de bureaux augmente à Montréal, mais la plupart des grands acteurs sont toujours sur les lignes de côté. Le principal propriétaire de bureaux de la métropole, Vincent Chiara du Groupe Mach, m’a confié considérer « quelques sites » potentiels pour des conversions. Il se dit toutefois persuadé qu’il y a « une date d’expiration » sur le télétravail et que les impératifs de socialisation et de productivité ramèneront les travailleurs dans les bureaux de qualité. Jimmy Jean, économiste en chef chez Desjardins, rappelle de son côté la complexité énorme qu’impliquent les projets de conversion. Plusieurs bâtiments pourraient simplement être rasés, m’a-t-il dit. « Est-ce que ça va prendre une implication gouvernementale s’il y a des immeubles vraiment vétustes ? Peut-être que la solution ne sera pas de les convertir, mais de les démolir pour faire du logement abordable. Il faut que le centre-ville devienne attrayant pour les familles. Il faudra investir dans des infrastructures, des écoles, pour que ça devienne un milieu plus propice. »

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