Aller au contenu
publicité

Le taux de chômage au Québec


Normand Hamel

Messages recommendés

Le 2023-03-12 à 10:00, ToxiK a dit :

Désolé pour la longue réponse, mais c'est un sujet complexe.

Oui, on a effectivement beaucoup de départs à la retraite.  On pourrait d'ailleurs rendre les conditions de travail (et d'imposition) plus attirantes pour les personnes en âge de la retraite pour les retenir (du moins à temps partiel) sur le marché du travail.  On a aussi un grand bassin de personnes qui ne travaillent pas et qui n'apparaissent pas dans les statistiques de chômage qu'on pourrait inciter à travailler.  On a aussi plusieurs personnes en situation de sous-emploi et d'autres qui n'auraient besoin que d'une simple formation pour grimper dans la hiérarchie du marché du travail.

 

Très bien, on s'entend que les 500 000 immigrants annuellement voulus par Ottawa n'est pas une idée soutenable.  La part du Québec de ce nombre serait environ 100 000 / 110 000 immigrants.  Je crois qu'on reçoit annuellement 60 000 immigrants économiques par année.  Il faut cependant ajouter à cela les travailleurs temporaires et les étudiants (qui dans bien des cas finissent par rester).  Ajoutons à ça les réunions familiales, les réfugiés et les migrants (je fais une différence entre ces deux dernières catégories; les réfugiés viennent par exemple des zones de guerre comme la Syrie et l'Ukraine, les migrants viennent de zones pauvres mais pas nécessairement en situation catastrophique.  Certains migrants sont cependant de vrais réfugiés).  Si on additionne tout ça (en plus d'immigrants illégaux dont nous ne connaissons pas l'existence), on n’est pas loin du 100 000 / 110 000 immigrants par année.

 

Il faut mieux cibler les besoins futurs, et pas uniquement présents.  Mettons qu'on risque une pénurie d'opérateurs de métro; on décide d'attirer des immigrants dans la vingtaine et on les forme pour l'emploi.  Mettons aussi que dans 3 ans la STM se réveille et se rend compte qu'en posant des portes palières, on pourra non seulement réduire les accidents et les interruptions de service mais on pourra aussi automatiser les trains et ne plus avoir besoin d'opérateurs.  Les nouveaux opérateurs, cependant, ont encore 35-40 ans de travail devant eux.  Oui, on peut les reformer, mais ça engendrera coûts économiques et sociaux.  Si je connais les syndicats, il faudra replacer ces opérateurs dans un autre poste mais en aucun cas réduire leur salaire même si leur nouveau poste en normalement moins bien payé (ça si le syndicat n'exige pas simplement qu'on paye les ex-opérateurs à ne rien faire).  On se retrouve alors avec un problème à long terme pour ce qui aurait dû une solution à court terme.

 

Tu mentionnes aussi l'industrie de la construction.  Les syndicats n'en mènent-ils pas très large sur les chantiers?  Cette ingérence n'entraine-t-elle pas comme résultat d'avoir plus d'employés que nécessaire (en imposant davantage de catégories d'emplois qu'ailleurs, par exemple)?

 

On exporte plus que jamais au Québec (l'Allemagne que tu mentionnes est aussi un gros exportateur).  Ça veut dire une plus grande main-d'œuvre mais pas pour le marché local uniquement.  On aura des décisions difficiles à prendre à ce niveau.  Prenons une hypothétique compagnie qui fabrique des poignées de porte et qui vend 25 % de sa production au Québec et 75 % à l'étranger.  C'est très bon pour les statistiques d'exportation.  Disons aussi que cette entreprise ne peut pas être concurrentielle si elle paye plus que 14,75 $ de l'heure (soit 0,50 $ de plus que l'actuel minimum au Québec).  L'augmentation de 1,00 $ de l'heure en mai 2023 lui forcera de demander des subventions à Québec pour éviter une fermeture.  Disons aussi qu'à cause de ses bas salaires, cette entreprise n'arrive pas à trouver 30 employés à temps plein.  Si on ouvre la porte à l'immigration et que cette entreprise embauche ses 30 employés sans avoir à hausser ses salaires, on peut croire que c'est un bon coup, mais dans les faits les coûts pour le Québec sont élevés.  Supposons que ces personnes n'utilisent pas davantage de biens et services que ce qu'elles produisent, il y a d'autre coûts à considérer.  Plusieurs de ces personnes auront besoin de logements sociaux (d'un type ou d'un autre) subventionnés.  L'industrie de la pauvreté exigera qu'elles obtiennent des rabais sur l'électricité, les TEC ou autres services.  En gros, on devra subventionner ces salaires trop bas.  Oui, mais 75 % de leur production est exportée, sauf que ce n'est pas le savoir-faire québécois qu'en exporte, ce sont les salaires subventionnés dont on fait profiter les clients étrangers de l'entreprise.  Il serait plus payant de laisser couler cette entreprise et de replacer les employés ailleurs (idéalement à un meilleur salaire) et d'importer les poignées de porte qu'on a besoin.  Dans le cas d'une entreprise dont la production était entièrement écoulée au Québec (ou presque) et dont on ne peut pas délocaliser les emplois (un restaurant, par exemple), c'est la capacité de payer de marché qui dictera ce que les entreprises ont le moyen de payer, pas les salaires d’une entreprise concurrente à l'étranger.  Ce n'est pas faux quand François Legault dit que quand on accueille un immigrant qui est payé moins que la moyenne québécoise, on n'améliore pas nécessairement la situation.  Si c'est pour des industries pour le marché local dans des emplois qu'on ne peut pas automatiser ou exporter, c'est défendable.  Si c'est pour faire des produits pour l'exportation ou des produits qu'on peut importer, on s'appauvrit.  Plusieurs entreprises dont le modèle d'affaires est basé sur un marché étranger ou une concurrence de l'extérieurs et qui a besoin de salaires très bas n'ont probablement plus leur place au Québec.  Nous ne sommes plus comme dans le passé ou il fallait constamment créer de l’emploi.  Nous sommes rendu à un autre niveau économique où il faut des emplois plus payants (et donc plus productifs).

 

En gros, il faut moins d'immigrants mais dans des secteurs plus payants.  Les secteurs moins payants devront se moderniser ou disparaitre.  Si leur marché est local, il faudra qu'elles augmentent leurs prix et si la capacité du marché n'est pas capable d'absorber ces coûts, le gouvernement devra décider si sauver ces emplois et ces entreprises mérite des subventions (soit des subventions directes aux entreprises ou bien aux employés à bas salaires).

Tu met l'emphase sur une partie de l'économie la production de bien. Le milieu manufacturier payent plus que le salaire minimum. Le gros du salaire minimum est dans le secteur des services;  restauration et ventes au détail.

Ma mere québecoise de souche travaillait dans la confection de vetement sur chabanel et elle gagnait un bon salaire. 

Ce secteur a par contre presque totalment disparue.

 

Je devrais parler de La Suisse  que Legault cite souvent pour appuyer un controle plus serré de l'immigration .

Ce pays a un taux de natalité plus bas que le Québec. Et sa population a augmenter meme plus qu'ici. 100 000 versus 58 000 au Quebec. 

Je presume que l'immigration y est pour quelque chose. 

On parle de population semblable a 8 700 000 personnes environ. 

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

publicité
Le 2023-03-11 à 11:43, mtlurb a dit :

Il y a eu beaucoup de gens qui ont quittés les villes pour aller en régions éloignés durant la COVID. Donc oui une autre sorte d’immigration 😂

Hahaha watch out l'ethnie montréalaise vient envahir les régions. 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 21 heures, andre md a dit :

Tu met l'emphase sur une partie de l'économie la production de bien. Le milieu manufacturier payent plus que le salaire minimum. Le gros du salaire minimum est dans le secteur des services;  restauration et ventes au détail.

Ma mere québecoise de souche travaillait dans la confection de vetement sur chabanel et elle gagnait un bon salaire. 

Ce secteur a par contre presque totalment disparue.

 

Je devrais parler de La Suisse  que Legault cite souvent pour appuyer un controle plus serré de l'immigration .

Ce pays a un taux de natalité plus bas que le Québec. Et sa population a augmenter meme plus qu'ici. 100 000 versus 58 000 au Quebec. 

Je presume que l'immigration y est pour quelque chose. 

On parle de population semblable a 8 700 000 personnes environ. 

 

J'utilise le secteur manufacturier comme exemple puisque c'est un secteur qui peut plus facilement exporter sa production et pour lequel la production pourrait être plus facilement délocalisée.  De plus, l'automatisation de tâches répétitives est plus facilement automatisable que pour un restaurant par exemple (et pour un restaurant, la production du service peut difficilement être délocalisé).

Je ne connais pas les conditions spécifiques de la Suisse, mais je sais qu'ils ont une réputation d'efficacité.  Si le Québec avait ce même niveau d'efficacité, on connaitrait mieux nos besoins réels en immigration.  Ouvrir les portes trop grandes risque non seulement de nuire à l'intégration des immigrants à l'économie et à la société québécoises, mais elle risque aussi de créer des chômeurs si les emplois facilement automatisables pour lesquels on va chercher des immigrants disparaissent.  

La première étape est d'augmenter le niveau de productivité, ensuite on verra nos besoins en immigration.  Il ne faut pas mettre la charrue devant les bœufs.  Sinon, c'est comme les anti-voitures qui veulent bloquer les automobilistes pour les pousser à prendre les TEC sans qu'on améliore ces derniers.  Il faut commencer par améliorer considérablement les TEC pour que des automobilistes changent leurs habitudes, par la suite on verra comment sont les choses et on avisera.

  • D'accord 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 5 heures, ToxiK a dit :

J'utilise le secteur manufacturier comme exemple puisque c'est un secteur qui peut plus facilement exporter sa production et pour lequel la production pourrait être plus facilement délocalisée.  De plus, l'automatisation de tâches répétitives est plus facilement automatisable que pour un restaurant par exemple (et pour un restaurant, la production du service peut difficilement être délocalisé).

Je ne connais pas les conditions spécifiques de la Suisse, mais je sais qu'ils ont une réputation d'efficacité.  Si le Québec avait ce même niveau d'efficacité, on connaitrait mieux nos besoins réels en immigration.  Ouvrir les portes trop grandes risque non seulement de nuire à l'intégration des immigrants à l'économie et à la société québécoises, mais elle risque aussi de créer des chômeurs si les emplois facilement automatisables pour lesquels on va chercher des immigrants disparaissent.  

La première étape est d'augmenter le niveau de productivité, ensuite on verra nos besoins en immigration.  Il ne faut pas mettre la charrue devant les bœufs.  Sinon, c'est comme les anti-voitures qui veulent bloquer les automobilistes pour les pousser à prendre les TEC sans qu'on améliore ces derniers.  Il faut commencer par améliorer considérablement les TEC pour que des automobilistes changent leurs habitudes, par la suite on verra comment sont les choses et on avisera.

D'accord avec toi qui faut pas pousser a fond le bouton en immigration. Faut aller par étape dans toute choses. Un immigrant qui arrive ici ou dans n'importe quel autres pays aura une periode d'adaptation. Il ne va pas occuper un poste avec de haute qualifications tout de suite. Sauf en de rare exceptions. 

Les postes de travail en bas de l'échelle ont quand meme leur utilités.Ca permet de commencer quelques part. Et les statistiques le prouve les immigrants apres quelques années améliore grandement leur situation économique et professionel.

Mon père immigrant a recommencer a zéro en venant ici apres avoir travailler 10 ans en France. Il avait au moins la connaissance de la langue. Il est parti travailler dans les mines a Val d'or car il n'arrivait pas a trouver un boulot qui lui permettait de bien gagner sa vie a Montréal. Il a reussi dans son parcours comne plusieurs autres.

  • Like 2
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 2 mois plus tard...

Le chômage atteint un creux record à Montréal

Première hausse en neuf mois dans l'ensemble du Canada où le taux augmente de 0.2% pour s'établir à 5.2%

Le taux de chômage dans la région de Montréal n'a jamais été aussi bas qu'au mois de mai dernier, atteignant 3,9 %, soit proche du 4 % de celui de la province. 

On enregistre ainsi une hausse de l’emploi de 19 000 (+0,8 %) et un taux chômage qui baisse de 7 % dans la métropole québécoise, selon Statistique Canada. 

Au Québec, l’emploi a peu varié en mai, et ce pour un quatrième mois consécutif, le taux de chômage s’établissant à 4 %, soit tout près de son creux record de 3,9 % enregistré en janvier 2023 et novembre 2022. 

https://www.journaldemontreal.com/2023/06/09/le-taux-de-chomage-setablit-a-4--au-quebec-en-mai

  • Like 2
  • Thanks 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

2 hours ago, mtlurb said:

Des munitions de plus pour les conservateurs au niveau fédéral, inflation, déficits, et maintenant taux de chômage qui augmente.  

2 jours après une hausse de 25bps. 

  • D'accord 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 7 heures, _mtler_ a dit :

2 jours après une hausse de 25bps. 

Selon plusieurs économistes une autre hausse est prévue pour le mois de juillet, ce qui amènera le taux directeur à 5%, et sera suivie d'une pause en septembre.

En attendant il se pourrait bien que cette légère hausse du chômage marque le début d'un ralentissement de l'économie. C'est d'ailleurs le but des hausses de taux de ralentir l'économie suffisamment pour ramener l'inflation à 2%.

Le problème c'est que l'effet des taux prend de 12 à 18 mois avant de commencer à se faire sentir et 24 mois pour en avoir le plein effet. Comme on a commencé à monter en mars 2022 on arrive donc au moment où l'effet devrait commencer à se faire sentir et c'est bien ce qui semble se produire présentement. 

6FzDz-canada-s-overnight-rate-history-2018-to-2023-1.png

  • Thanks 2
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 4 semaines plus tard...

Malgré la hausse du taux de chômage au Canada comme au Québec en juin, le marché du travail reste assez solide pour que la Banque du Canada augmente une nouvelle fois son taux directeur la semaine prochaine.

Malgré le rebond de l’emploi, le taux de chômage est passé de 5,2 % à 5,4 % au Canada, son niveau le plus élevé depuis février 2022. Cette hausse reflète l’augmentation du bassin de travailleurs due à la forte immigration.

Le Québec a pour sa part perdu 8 400 emplois, surtout dans le secteur public, et son taux de chômage a grimpé de 4 % en mai à 4,4 % en juin

 

Montréal, devant Toronto et Vancouver

Le chômage a augmenté dans la région métropolitaine de Montréal en juin. Le taux de chômage est passé de 3,9 % en mai à 4,7 %. Malgré cette augmentation, le taux de chômage à Montréal reste plus bas que dans les autres grandes villes canadiennes. Toronto affiche un taux de chômage de 6,3 %, en baisse de 0,2 %. À Vancouver, le taux de chômage est passé de 4,9 % en mai à 5,7 % en juin.

https://www.lapresse.ca/affaires/economie/2023-07-07/malgre-la-hausse-du-chomage-une-autre-hausse-des-taux-en-vue.php

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Où sont passés les travailleurs ?

D’un point de vue économique, 2023 s’annonce comme la première année « normale » – sans confinement notamment – depuis 2019. Quatre ans plus tard, quelle est la nouvelle normale ?

 

La rareté de la main-d’œuvre est le sujet de l’heure depuis que la vie a repris son cours normal. C’est d’abord et avant tout une préoccupation majeure pour toutes les entreprises, au point où la question se pose. Mais où sont passés les travailleurs ? 

Réponse courte : ils sont au travail, et plus nombreux que jamais à l’être. Au Québec, il y a actuellement 183 000 personnes de plus qui travaillent qu’avant la pandémie.

Lire la suite de cet article ici:

https://www.lapresse.ca/affaires/2023-07-10/la-vie-en-2019/ou-sont-passes-les-travailleurs.php

  • Thanks 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Join the conversation

You can post now and register later. If you have an account, sign in now to post with your account.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Vous avez collé du contenu avec mise en forme.   Supprimer la mise en forme

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   You cannot paste images directly. Upload or insert images from URL.


publicité


×
×
  • Créer...