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Équinoxe Daniel-Johnson (Laval C) - 16, 16 étages


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Ce matin, j'ai invité mon Martien à faire un survol  des grappes de tours qui ornent le paysage métropolitain.  Naturellement, il a tout de suite remarqué la très nette prééminence du secteur constituant le centre-ville de Montréal  --mais on n'avait pas besoin de lui pour faire cette "découverte".  C'est cependant un autre détail qui a attiré son attention: une différence dans le mouvement des piétons aux abords des bâtiments.   D'une part des foules qui se précipitaient à l'intérieur, de l'autre des individus qui en sortaient sporadiquement.  Puis, portant son regard un peu plus bas, il crut voir des différences dans la physionomie générale des personnes; certaines semblaient plus jeunes, marchaient plus vite, etc.;  étrangement, certains quartiers semblaient contenir une bien plus grande part de ce type de personnes; et dans ces mêmes quartiers, les cyclistes étaient omniprésents. 

Comme bien peu de choses distinguaient les bâtiments autour desquels il apercevait des mouvements si différents,  mon Martien, perplexe,  dut se résoudre à me demander des explications.  Voici en gros ce que je lui ai répondu:

1) Certaines tours renferment exclusivement ou essentiellement des bureaux;  en grande majorité, les travailleurs qui les occupent s'y rendent le matin et les quittent en fin de journée.  Et comme l'espace requis pour chaque travailleur est comparativement restreint, une tour peut en accueillir beaucoup plus (qu'une tour résidentielle de taille équivalente).  "Il" comprend un peu mieux maintenant pourquoi des foules s'y  précipitent le matin. 

2) Il y a des avantages inhérents à la concentration géographique des tours à bureau, et ces avantages ont été renforcés par le développement d'un réseau de métro dont plusieiurs lignes convergent en ce lieu.

3) Les tours à vocation principalement résidentielle répondent à des besoins et à des impératifs différents, qui se déclinent toutefois en quelques modes.  D'abord, ceux parmi les résidents qui sont des travailleurs (ou étudiants) en sortent habituellement le matin, mais comme une tour résidentielle  fournit un espace comparativement grand à chacun,  elle renferme beaucoup moins de personnes que la tour à bureau.  Deuxièmement, tous les résidents ne sont pas des travailleurs (ou étudiants); certains sont retraités, et leurs sorties sont moins régulières. Troisièmement,  la localisation est un facteur important de différenciation:  les résidents qui se rendent quotidiennement à leurs lieux de travail ou d'étude privilégient des modes de déplacement rapides; or, comme une bonne part de ces destinations sont situées au centre-ville, il y a un fort avantage à habiter ou bien tout près (pour des déplacements à pied ou à vélo) ou bien avec un accès facile à une ligne de métro.  Pour les retraités c'est différent: un environnement naturel plus accueillant/plus tranquille est plus important.  Et finalement, pour les travailleurs dont le lieu de travail est plus facilement accessible en automobile,  et qui pour d'autres raisons préfèrent habiter dans une tour plutôt que dans une maison, le prix et l'accès routier sont déterminants.  "Il" acquiesce en souriant, parce qu'il comprend encore un peu mieux.

Mais qu'est-ce que tout cela a à voir avec Laval?  (Mon Martien ne m'a pas posé cette question, mais c'est celle qui intéresse le plus les membres du forum).

- Les projets de tours à Laval sont le reflet d'une demande qui porte principalement sur la fonction résidentielle.  Les emplois qu'on retrouve dans cette ville sont davantage axés sur le commerce, l'industrie et les services personnels, qui occupent le plus souvent des bâtiments de faible hauteur.  Les quelques tours à bureau desservent principalement  le marché local/sous-régional.

- Pour la fonction résidentielle, on distingue: a) les résidences pour personnes retraitées; pour les plus fortunées d'entre elles, les sites en bordure des cours d'eau sont particulièrement attrayants; autrement, la proximité des services personnels et des lieux de consommation sont aussi des atouts;  b) les résidences pour les travailleurs dont le lieu de travail est aussi en banlieue; et c) pour les travailleurs et étudiants se rendant quotidiennement au centre-ville, des résidences à proximité d'une station de métro mais sensiblement moins chères qu'à Montréal.

- Pourquoi une prolifération de projets de tours récemment/maintenant?  Quelques facteurs, dont plusieurs sont communs à tout le pays, et d'autres qui sont un peu plus spécifiques à Laval. 

   -Facteurs communs: 1) Le vieillissement de la population, qui s'accompagne cette fois (beaucoup plus que dans le passé) par l'arrivée massive d'une vague (baby-boomers vieillissants), parmi lesquels plusieurs disposent de ressources financières "intéressantes".  2) Une certaine désaffection pour les maisons individuelles, en faveur des condos et des logements locatifs, tant chez les "jeunes" que les "vieux". 3) La raréfaction des terrains constructibles en milieu urbain, ayant causé leur renchérissement, d'où des prix plus élevés pour les maisons. 

   - Facteurs plus spécifiques à Laval (mais pas exclusifs à celle-ci): 1) l'arrivée du métro (trois stations); 2) l'accentuation de la pénurie de logements abordables à Montréal  --des sites à Laval constituent peut-être une des alternatives les plus attrayantes (pour le multi logements de toutes formes), quoique que la venue prochaine du REM à Brossard y fait concurrence.

Et alors?   L'Équinoxe Daniel-Johnson s'inscrit parfaitement dans cette logique.  Si on veut faire des comparaisons avec des projets à Montréal, il faut prendre soin de tenir compte des différences comme le prix et de la localisation.  Une évidence, c'est que les sites sur le territoire de Montréal ne sont pas tous égaux; les meilleurs (tous facteurs confondus) devraient attirer les constructions les plus remarquables (plus chères aussi); les autres tableront sur leurs avantages distincts (par exemple la localisation de Griffintown, la tranquilité de Rosemont, l'ambiance du Mile-Ex)  tout en étant moins exigeants à d'autres égards.  

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Le 2019-08-27 à 16:19, Né entre les rapides a dit :

Ce matin, j'ai invité mon Martien à faire un survol  des grappes de tours qui ornent le paysage métropolitain.  Naturellement, il a tout de suite remarqué la très nette prééminence du secteur constituant le centre-ville de Montréal  --mais on n'avait pas besoin de lui pour faire cette "découverte".  C'est cependant un autre détail qui a attiré son attention: une différence dans le mouvement des piétons aux abords des bâtiments.   D'une part des foules qui se précipitaient à l'intérieur, de l'autre des individus qui en sortaient sporadiquement.  Puis, portant son regard un peu plus bas, il crut voir des différences dans la physionomie générale des personnes; certaines semblaient plus jeunes, marchaient plus vite, etc.;  étrangement, certains quartiers semblaient contenir une bien plus grande part de ce type de personnes; et dans ces mêmes quartiers, les cyclistes étaient omniprésents. 

Comme bien peu de choses distinguaient les bâtiments autour desquels il apercevait des mouvements si différents,  mon Martien, perplexe,  dut se résoudre à me demander des explications.  Voici en gros ce que je lui ai répondu:

1) Certaines tours renferment exclusivement ou essentiellement des bureaux;  en grande majorité, les travailleurs qui les occupent s'y rendent le matin et les quittent en fin de journée.  Et comme l'espace requis pour chaque travailleur est comparativement restreint, une tour peut en accueillir beaucoup plus (qu'une tour résidentielle de taille équivalente).  "Il" comprend un peu mieux maintenant pourquoi des foules s'y  précipitent le matin. 

2) Il y a des avantages inhérents à la concentration géographique des tours à bureau, et ces avantages ont été renforcés par le développement d'un réseau de métro dont plusieiurs lignes convergent en ce lieu.

3) Les tours à vocation principalement résidentielle répondent à des besoins et à des impératifs différents, qui se déclinent toutefois en quelques modes.  D'abord, ceux parmi les résidents qui sont des travailleurs (ou étudiants) en sortent habituellement le matin, mais comme une tour résidentielle  fournit un espace comparativement grand à chacun,  elle renferme beaucoup moins de personnes que la tour à bureau.  Deuxièmement, tous les résidents ne sont pas des travailleurs (ou étudiants); certains sont retraités, et leurs sorties sont moins régulières. Troisièmement,  la localisation est un facteur important de différenciation:  les résidents qui se rendent quotidiennement à leurs lieux de travail ou d'étude privilégient des modes de déplacement rapides; or, comme une bonne part de ces destinations sont situées au centre-ville, il y a un fort avantage à habiter ou bien tout près (pour des déplacements à pied ou à vélo) ou bien avec un accès facile à une ligne de métro.  Pour les retraités c'est différent: un environnement naturel plus accueillant/plus tranquille est plus important.  Et finalement, pour les travailleurs dont le lieu de travail est plus facilement accessible en automobile,  et qui pour d'autres raisons préfèrent habiter dans une tour plutôt que dans une maison, le prix et l'accès routier sont déterminants.  "Il" acquiesce en souriant, parce qu'il comprend encore un peu mieux.

Mais qu'est-ce que tout cela a à voir avec Laval?  (Mon Martien ne m'a pas posé cette question, mais c'est celle qui intéresse le plus les membres du forum).

- Les projets de tours à Laval sont le reflet d'une demande qui porte principalement sur la fonction résidentielle.  Les emplois qu'on retrouve dans cette ville sont davantage axés sur le commerce, l'industrie et les services personnels, qui occupent le plus souvent des bâtiments de faible hauteur.  Les quelques tours à bureau desservent principalement  le marché local/sous-régional.

- Pour la fonction résidentielle, on distingue: a) les résidences pour personnes retraitées; pour les plus fortunées d'entre elles, les sites en bordure des cours d'eau sont particulièrement attrayants; autrement, la proximité des services personnels et des lieux de consommation sont aussi des atouts;  b) les résidences pour les travailleurs dont le lieu de travail est aussi en banlieue; et c) pour les travailleurs et étudiants se rendant quotidiennement au centre-ville, des résidences à proximité d'une station de métro mais sensiblement moins chères qu'à Montréal.

- Pourquoi une prolifération de projets de tours récemment/maintenant?  Quelques facteurs, dont plusieurs sont communs à tout le pays, et d'autres qui sont un peu plus spécifiques à Laval. 

   -Facteurs communs: 1) Le vieillissement de la population, qui s'accompagne cette fois (beaucoup plus que dans le passé) par l'arrivée massive d'une vague (baby-boomers vieillissants), parmi lesquels plusieurs disposent de ressources financières "intéressantes".  2) Une certaine désaffection pour les maisons individuelles, en faveur des condos et des logements locatifs, tant chez les "jeunes" que les "vieux". 3) La raréfaction des terrains constructibles en milieu urbain, ayant causé leur renchérissement, d'où des prix plus élevés pour les maisons. 

   - Facteurs plus spécifiques à Laval (mais pas exclusifs à celle-ci): 1) l'arrivée du métro (trois stations); 2) l'accentuation de la pénurie de logements abordables à Montréal  --des sites à Laval constituent peut-être une des alternatives les plus attrayantes (pour le multi logements de toutes formes), quoique que la venue prochaine du REM à Brossard y fait concurrence.

Et alors?   L'Équinoxe Daniel-Johnson s'inscrit parfaitement dans cette logique.  Si on veut faire des comparaisons avec des projets à Montréal, il faut prendre soin de tenir compte des différences comme le prix et de la localisation.  Une évidence, c'est que les sites sur le territoire de Montréal ne sont pas tous égaux; les meilleurs (tous facteurs confondus) devraient attirer les constructions les plus remarquables (plus chères aussi); les autres tableront sur leurs avantages distincts (par exemple la localisation de Griffintown, la tranquilité de Rosemont, l'ambiance du Mile-Ex)  tout en étant moins exigeants à d'autres égards.  

C'est toujours intéressant d'avoir une opinion de l'extérieur. Donc ton Martien, à défaut d'être impressionné, est-il satisfait de ce qu'il a vu et surtout a-t-il exprimé une préférence de lieu d'habitation? La ville ou la banlieue? Lui as-tu aussi dit qu'on a un besoin criant de maind'oeuvre, surtout en recherche et technologie de pointe, l'aérospatial notamment?

A-t-il aussi remarqué qu'à Laval nous avions une fusée et une soucoupe volante tout près, en cas de panne de sa propre soucoupe? Moyennant quelques ajustements, bien sûr. Quant aux frais encourus, ils pourraient être astronomiques, sinon on accepte les transferts de technologie sans autre formalité.  :rotfl:

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