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Né entre les rapides

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Tout ce qui a été posté par Né entre les rapides

  1. En effet, de telles mesures sont incontestablement insuffisantes. S'il n'y avait que cela, ça mériterait bien d'être qualifié de pathétique. Mais ce ne sont/seront pas les seules, loin de là. Celles-ci ont toutefois l'avantage d'être applicables immédiatement. Elles contribuent à alléger (un peu) les problèmes de liquidité à court terme. D'autres mesures de soutien de revenu sont prévues, et dans certains cas déjà annoncées, mais elles ne peuvent pas être instanément opérationnelles. Je porterai mon attention sur la rapidité(?) avec laquelle elles le deviendront.
  2. Je ne dis pas qu'il faille fermer (ou pas) les chantiers, mais pourquoi Montréal devrait-elle "suivre" Toronto?
  3. On peut. Mais je note la subtilité du message, qui établit une distinction entre les cas "d'origine locale" et les autres...
  4. Dans ce fil de discussion (comme pour tous les autres portant sur des projets spécifiques), je préfère les messages (et encore plus les photos) qui les concernent directement. Les facteurs extérieurs, par exemple le Covid-19, l'économie, la démographie et les politiques municipales, ont des effets généraux au sens où ils affectent tous les projets, possiblement inégalement toutefois, par exemple en fonction de leur degré d'avancement et aussi (mais c'est plus difficile à établir) en fonction de la solidité financière des promoteurs.
  5. Excellent point, bien connu dans la littérature spécialisée, mais qui mérite d'être encore mieux expliqué. Quand on dit "de mauvaise qualité", c'est qu'on compare avec celle des "véritables" manoirs. En réalité, les McMansions ne sont que des maisons ordinaires (d'une qualité aussi médiocre) qui ne se différencient que par leurs dimensions plus imposantes et leur style prétentieux. Et quand on dit "en banlieue", on réfère à des sites très ordinaires naturellement moins coûteux. En ce sens, bien des sites sur l'Île de Montréal sont aussi "ordinaires". D'autre part, on trouve aussi, à l'extérieur de l'Île de Montréal, un nombre limité de résidences de haute qualité; en général, elles ont été construites avant la prolifération du McMansionism. Heureusement, le McMansionism semble en perte de vitesse dans les régions/pays où il a débuté. Évidemment, le "Mc" fait allusion à une "célèbre" marque de fast food: c'est tout dire ou ça devrait l'être.
  6. L'analyse ci-dessus était valide, mais elle est maintenant désuète. Je ne dis pas que tout tombera à zéro, mais il faudra attendre quelques mois avant de disposer des informations pertinentes pour composer une nouvelle analyse crédible. Le besoin de logements supplémentaires demeure; ce qui est moins évident pour ma part, c'est dans quelle mesure ce "besoin" se traduira en demande effective. La différence entre les deux (besoin et demande) se situe au niveau de la capacité d'exercer cette demande, i.e. en avoir les moyens financiers.
  7. C'est une remarque légitime. Je ne vois pas pourquoi elle se mériterait les sept "dislikes" qui lui sont accordés au moment où j'écrits ces lignes. Ceci dit, si on "aime" les parallèles, je pourrais aussi remarquer que la Banque Royale s'en est quand même bien tirée par la suite jusqu'à nos jours. Mais c'est vrai que les banques sont particulièrement fragiles en ce moment. Si les pertes devenaient colossales et que les banques devenaient insolvables, le gouverment fédéral pourrait protéger certains dépôts (comme il s'y engage par le biais de la SADC), mais le sort des actionnaires semble incertain. Comme (à peu près) tout le monde, je m'attends à mourir un jour. Disons que je ne m'attendais pas à mourir ruiné. Mais il y a encore une possibilité (j'espère que ce n'est pas la seule!) d'éviter ce triste sort: mourir prématurément à cause du virus. Heureusement, on s'attend à ce que la très grande majorité des gens survivent à ce virus Ils se retrouveront dans un "monde nouveau" dans lequel les capacités de production seront pratiquement intactes; la grande différence se manifestera au niveau de la répartition des avoirs et des dettes entre les individus et entre ceux-ci et leur gouvernement et l'étranger (toutes catégories confondues). Ce serait intéressant de survivre, ne serait-ce que pour observer la tournure des événements.😓 Je ne sais pas si c'est l'heure avancée qui m'inspire des pensées aussi désolantes.
  8. C'est bien, mais on atteint rapidement une limite, parce que les secteurs d'activités ne sont guère interchangeables à court terme, d'abord à cause de la disparité des qualifications requises. Le premier défi est d'ordre sanitaire. Le second réside (mais comment y parvenir?) dans le maintien d'un minimum de flux de revenus des particuliers et des entreprises. Ce qui est certain, c'est que malgré tous les efforts déployés, l'activité économique globale diminuera (on espère temporairement). Dans cette perspective, parler de stimulation prend un sens inhabituel.
  9. Tu as composé un bien joli mais triste conte de fée. 1) Montréal fut la première métropole du Canada, dès avant sa fondation officielle en 1867. Elle le demeura jusqu'en 1975 en termes de nombres d'habitants, bien que sa prépondérance économique et financière avait commencé à s'effriter bien avant. 2) Traditionnellement, le Royaume-Uni (Angleterre etc.) avait été le principal investisseur/source de capital, et Montréal le siège naturel en sol canadien. Or la Première Guerre Mondiale porta un coup très dur au R-U. Après celle-ci, les USA devinrent incontestablement le principal partenaire économique du Canada. Dans ce contexte, le sud de l'Ontario, à proximité du Mid-Ouest américain alors florissant, était mieux situé pour l'expansion industrielle et commerciale. Montréal était encore la métropole, mais le sud de l'Ontario était devenu plus puissant. Toronto en profita pour développer ses propres institutions financières. Quand survint le boom minier, la plupart des compagnies établirent leurs sièges dans cette ville, et le financement de leurs activités se fit à partir de la bourse de Toronto. La Grande Dépression affecta tout le pays. 3) Après la Seconde Guerre Mondiale, la prépondérance des USA fut encore plus forte. La plupart des filiales en sol canadien des entreprises américaines s'établirent en Ontario, y compris Toronto. Celle-ci construisit le premier métro au Canada, ouvert en 1954. L'immigration massive se dirigea bien avantage en Ontario qu'au Québec; ici, la "Revanche des berceaux" tirait à sa fin. La construction de la Voie Maritime du Saint-Laurent fit perdre à Montréal son emprise sur le commerce maritime. En 1961, l'établissement de la ligne Borden porta un coup dur à l'industrie pétrochimique montréalaise. 4) Le début des années 1960 jusqu'à Expo 67 vit l'éclosion de plusieurs projets prestigieux à Montréal, en plus de l'ouverture du métro. Malgré cela, on sentait dans le monde des affaires de Montréal que Toronto était devenue dominante. Immédiatement après Expo 67, et donc avant la Crise d'Octobre de 1968, on sentit déjà un sentiment dépressif. La montée du nationalisme francophone, culminant avec l'élection du PQ en 1976, ne fit qu'accélérer un processus déjà amorcé. Ses effets se firent durement sentir dans le secteur financier, témoin des déménagements des opérations à Toronto. Montréal n'était définitivement plus la métropole du Canada. 5) Parallèlement, l'abaissement des tarifs douaniers pour des produits comme les textiles, la confection de vêtements et la chaussure affecta beaucoup plus Montréal, dont la structure industrielle comprenait une plus grande part de ces secteurs dits "mous". 6) Heureusement, des facteurs positifs commencèrent à émerger: grands progrès dans l'éducation, puis conclusion du premier accord de libre-échange avec les USA. Ce dernier allait permettre au Québec de se libérer sensiblement de sa dépendance envers le marché canadien dans lequel il devait se contenter du rôle de second violon. 7) Dans les dernières années jusqu'à ce jour, le dynamisme retrouvé de l'économie québécoise dorénavant axée sur le "savoir", conjugué avec un redressement spectaculaire de sa performance budgétaire, se manifeste visiblement dans la multiplication des projets immobiliers d'envergure au centre-ville. La très grave crise sanitaire qui affecte le monde entier nous touche aussi. Toutefois, je ne vois pas en quoi ses effets nous feraient perdre nos avantages comparatifs. Dans l'après-crise, nous devrions être encore en bonne position. Il ne s'agit pas de redevenir la métropole du Canada, mais de prospérer.
  10. C'est incontestablement une manifestation d'un profond pessimisme des marchés. Mais il faudra voir dans quelle mesure cela se traduit dans l'économie réelle. Ce qu'on "sait" (normalement), c'est qu'une baisse générale des cours boursiers a un effet destructeur sur la "richesse" perçue (le contraire d'un "wealth effect"). Cela a des conséquences sur la consommation et sur l'investissement (j'examine très sommairement les effets plus loin dans ce message). Autrement, dans l'immédiat, les entreprises cotées en bourse continuent d'exister comme les autres, avec les mêmes défis: vendre la production (y compris les services), s'approvisionner, retenir sa main-d'oeuvre et bien sûr demeurer solvable aux yeux des créanciers et des banquiers. - Effets de la chute du marché boursier sur les investissements: il sera beaucoup plus difficile d'aller chercher du capital par l'émission de nouvelles actions. L'endettement supplémentaire n'est guère possible. Les gouvernements peuvent (dans une certaine mesure, limitée) intervenir par une participation (temporaire) dans le capital. Mais ça ne suffira pas pour maintenir le niveau des investissements des entreprises (sans égard à la nouvelle structure du capital). - Effets sur la consommation globale: négatifs, à cause de la destruction de richesses pour les détenteurs d'actions (indépendamment du fait qu'ils aient vendu ou conservé leurs actions dévaluées). Au-delà des enjeux financiers, c'est la capacité physique de produire (et de distribuer) qui constitue le plus gros point d'interrogation: ce serait la même chose dans un régime "purement communiste" où l'Etat possède et contrôle tous les moyens de production. Dans un autre ordre d'idée, du point de vue de l'investisseur en bourse: devrait-il vendre au plus tôt, de crainte que les cours ne baissent encore davantage? -- Ça dépend: s'il a des emprunts qui ont servi à acquérir ses actions, il ne devrait pas prendre le risque de devoir déclarer faillite s'il est incapable de rembourser ses dettes. Sinon, je suis moins certain: n'oublions pas qu'à une vente correspond un achat (i.e. quelqu'un sur le marché aura acquis vos actions au prix dévalué d'aujourd'hui, parce qu'il s'attend à réaliser un gain plus tard); pourquoi ne serait-ce pas vous? Votre décision (sauf si vous êtes endetté) revient à vous demander si le prix courant (très bas) est une bonne affaire; le fait que vous ayez précédemment payé plus cher n'est pas une considération pertinente. Alternativement, si vous décidez néanmoins de vendre, que ferez-vous avec le produit de la vente (i.e. de la monnaie)? Si vous disposez d'une alternative intéressante, allez-y! Sinon, conserver la somme en liquidité ou quasi-liquidité ne rapportera rien, et a même de très bonne chance de perdre de son pouvoir d'achat. Timing is everything, car le vent de la déflation a beaucoup de points communs avec le vent de l'inflation: les deux peuvent vous ruiner. Pensez seulement que des interventions très musclées des gouvernements impliqueront la création ex nihilo de montagnes de monnaie fiduciaire, annonciatrices d'une future inflation.
  11. I am intrigued, so please explain. All I can think of is Rodeo Drive in Beverly Hills as opposed to DT L.A.
  12. La situation actuelle comporte des similitudes avec le phénomène de "trappe de liquidité", mais elle recèle suffisamment de différences pour être qualifiée d'inédite, de sorte que l'issue est largement imprévisible (plusieurs scénarios sont vraisemblables). - Similitude principale: les taux d'intérêt sont extrêmement bas (et même négatifs pour les déposants, si on tient compte de l'inflation). Mais ce n'est pas tout-à-fait nouveau. - Différences: a) le véritable taux d'épargne global n'est pas élevé, quand on le met en relation avec la dette globale des gouvernements, des entreprises et des particuliers. b) l'espoir (des détenteurs de liquidité) que les taux d'intérêt remonteront est compromis par le fait que les banques centrales (contrairement à 1929-33) sont maintenant bien disposées à "acheter" des obligations non seulement des gouvernements, mais aussi, indirectement, des entreprises. c) la cause de la crise actuelle n'est pas semblable à celle de 1929-33 (ce n'est pas un dérèglement du système financier qui est en cause, même si le prolongement de la crise actuelle peut provoquer un grave dérèglement). - Issue imprévisible --j'avais commencé à élaborer divers scénarios fondés sur plusieurs hypothèses, mais la tâche s'est avérée trop compliquée/trop hasardeuse pour l'instant, alors j'ai tout effacé! Je reste avec rien d'autre que "imprévisible". Si quelqu'un a une super boule de cristal, c'est le temps de la sortir, mais alors j'espère que son explication sera bien étoffée... Toute ressemblance avec les crises précédentes sera vue avec "suspicion"
  13. Le marché immobilier, à Vancouver comme ailleurs, n'est pas comparable à celui d'un produit, par exemple le pétrole, dont la consommation suit de près la production. Dans le second cas (exemple du pétrole), le prix est presque instantanément fixé en fonction de la relation entre l'offre et la demande au moment précis. L'offre s'ajustera (diminuera) quand le coût marginal pour certains producteurs sera supérieur au prix (diminué) du marché. Le cas spécifique du pétrole alberain tiré des sables bitumineux vaut la peine d'être examiné, parce que sa structure de coûts est atypique: coûts fixes très élevés, qui contribuent à hausser le coût moyen, mais coûts variables pas particulièrement élevés. On continue à produire aussi longtemps que le prix obtenu sur le marché est supérieur au coût variable (on ne tient pas compte du coût fixe). Bien sûr, on n'investira pas dans de nouvelles installations, car à ce niveau de décision, on prend en compte tous les coûts, fixes et variables. Je reviens sur l'immobilier: la demande peut évidemment s'effondrer pour un temps, mais l'offre n'est pas aussi flexible. Celle-ci est constituée en majorité du stock existant (pas les nouveaux projets); les actuels propriétaires (du stock existant), à moins d'être obligés de vendre maintenant, seront pour la plupart réticents à accepter des prix moindres que la somme de leurs apports et des hypothèques courantes. Ainsi, si le niveau de la demande restait bas pour une période prolongée, la glissade des prix se produirait graduellement, pas brusquement.
  14. Excellent point. La mixité se vit à l'extérieur, dans la rue, dans le quartier, dans les établissements publics (parcs) et privés (restaurants, commerces, bureaux) où on a besoins d'employés et de clients. Ça ne doit enlever à personne le droit à des lieux intérieurs privés. En l'absence de mixité sociale dans l'habitation, elle s'exerce néanmoins forcément à l'extérieur, parce que les plus riches ont besoin des services in situ fournis par des personnes moins riches, virtuellement 24 heures par jour. La différence, qui n'est pas anodine, c'est que ces personnes "moins riches" se voient alors contraintes d'habiter à grande distance de leurs lieux de travail Il n'est pas nécessaire que la mixité résidentielle prenne la forme d'un "partage" d'une même tour ni même d'une même rue, mais la proximité des uns et des autres demeure désirable. De plus, d'excellents TEC à prix abordable pour les usagers ont l'effet de "rapprocher" ceux qui sont physiquement séparés. Ceux qui parmi les "plus riches" choisissent d'habiter dans des endroits isolés où ne peut se rendre qu'en automobile après un long trajet se privent de l'abondance de services disponibles au centre bien desservi par le TEC. On ne peut pas avoir une chose et son contraire.
  15. Je suis généralement d'accord avec ton propos, mais j'ai ciblé deux phrases à propos desquelles je suis dubitatif. Si l'argent tombait du ciel, il n'y aurait pas de problème. Mais puisqu'en réalité les fonds qui seront consacrés à ce projet hybride seront des fonds en moins pour d'autres projets plus porteurs, je ne suis pas encore convaincu qu'on doive l'appuyer.
  16. Concernant la CAQ, le verdict n'est pas encore prononcé, car les nouveaux projets annoncés ou envisagés ne sont pas encore approuvés, à l'exception vraisemblable du tramway à Québec. Le plus important projet en cours de réalisation est le REM, approuvé et commencé sous le PLQ bien que la majeure partie du financement provincial sera assumé dans des budgets sous la gouverne (l'actuel mandat) de la CAQ. Le prolongement de la ligne bleue avait été approuvé par le PLQ et confirmé par la CAQ, mais la plus grande partie des investissements seront effectués après 2022 et financés par les budgets de ces années à venir, indépendamment du parti alors au pouvoir. Un projet moins coûteux (même en dollars d'aujourd'hui) mais qui demeure selon moi le plus marquant dans l'histoire du développement du TEC au Québec demeure la phase initiale du métro de Montréal, conçu, développé et financé par la Ville. Je n'accorde pas une importance démesurée à la question du parti au pouvoir. Au Canada (notamment mais pas seulement), la part des investissements consacrés au TEC (par rapport à celle dévolue au réseau routier) s'est accrue sensiblement, et on a toutes les raisons de s'attendre à ce que cela continue, nonobstant l'idéologie (ou le biais) du parti au pouvoir. En même temps, les "investissements" pour les routes sont de plus en plus dirigés vers des réparations/reconstructions de structures existantes; si on calculait autrement, en soustrayant la dépréciation du stock existant, on découvrirait que la part consacrée à l'ajout de capacité est bien plus modeste; c'est très certainement le cas pour Montréal. Une manière alternative de comparer l'évolution de l'importance relative du TEC et du réseau routier dédié aux automobilistes consiste à observer leurs parts respectives des déplacements. Le transport des marchandises relève d'une analyse distincte.
  17. Il y a plus d'un jouer de poker à la table, par seulement Stephen Bronfman. Ce serait bien si quelqu'un (un journaliste?) pouvait aussi se mettre dans la peau (ou dans la tête) des autres joueurs, notamment celle de Valérie Plante. En attendant, pour les assister dans leurs cogitations, je pose la question suivante: qui seraient les gagnants et les perdants si Stephen Bronfman abandonnait la partie?
  18. De facto, le nouveau pont Samuel-de-Champlain comporte un élément important de TEC (pour le REM), même si l'attribution comptable de l'investissement (entre route et TEC) n'a pas été un enjeu. Pour l'avenir, la dernière mouture du projet de prolongement de l'A-19 comporte bel et bien un volet de TEC (voies réservées), même s'il n'avait pas été question jusqu'à présent d'en attribuer un partie des coûts. Qu'une pièce d'infrastructure serve deux fonctions à la fois n'est pas foncièrement mauvais en soi (ça peut être plus économique que de construire deux pièces distinctes). Le problème, c'est que ça peut brouiller l'information quant à la part des investissements consacrée au TEC par rapport au réseau routier; or dans la mesure où c'est un enjeu de politique publique, cela constitue un véritable problème. Dans le cas spécifique du projet de "troisième lien" à Québec, on peut se permettre de douter fortement qu'une attribution égale (50-50) serait juste.
  19. Haute densité résidentielle comme à Barcelone et forêt de gratte-ciel comme à Manhattan ne sont pas équivalents quand il s'agit de passer des infrastructures de transport dans le sous-sol. Mais l'axe Jean-Talon à Montréal n'est ni un ni l'autre. Idem pour l'axe de la ligne rose sur la plus grande partie de son tracé à l'extérieur du centre des affaires.
  20. Le gouvernement peut exercer un assez bon contrôle sur la croissance des dépenses (connaissant les paramètres qui les font augmenter indépendamment des décisions discrétionnaires), mais ce n'est pas la même chose du côté de l'évolution des revenus. La poursuite des efforts de réduction de la dette est souhaitable, mais il se peut que cela ne suffise pas à maintenir l'actuel niveau de performance. Cependant, puisqu'il est vraisemblable que les autres provinces canadiennes subissent des contrecoups aussi forts sinon plus, la performance relative du Québec pourrait continuer à briller. En matière de niveau d'endettement, je pense que le comparatif est plus déterminant que l'absolu.
  21. Je cite un titre de LaPresse, et je fais un pas de plus: Citation: "Baseball: Bronfman devra être créatif s'il veut convaince la ville" J'ajoute: Plante devra être créative si elle veut convaincre la Société immobilière du Canada (SIC) de vendre le terrain à un prix d'ami. En clair: à un prix très en deça de la valeur du marché, ce qui aiderait le promoteur à rentabiliser son investissement malgré des concessions quant à la hauteur des bâtiments résidentiels permis et aux déboursés exigés pour le verdissement et d'autres aménagements du quartier . Dans cette hypothèse, je me suis demandé ce qu'en penseraient les investisseurs qui ont payé le plein prix du marché pour ériger leurs condos de l'autre côté du canal dans Griffintown. A première vue, j'ai imaginé deux réactions possibles: 1) Dénoncer une concurrence déloyale; ou 2) Se réjouir du fait que la moindre envergure du volet résidentiel sur le site réduirait l'intensité de la concurrence pour leurs propres projets situés au nord. Pour la Ville de Montréal, un volet résidentiel plus modeste impliquerait de moindres revenus de taxes foncières; par contre, ce manque à gagner se répercuterait sur une longue période, ce qui le rendrait moins "visible", alors que les gains électoraux (présumés) seraient acquis instantanément. Pour le Gouvernement du Canada, via la SIC, le sacrifice (à cause d'une vente à un prix inférieur à la valeur du marché) se manifesterait par une simple écriture comptable virtuellement invisible dans les comptes publics. Si en retour ce gouvernement recevait une dose de sympathie de la part de la mairesse, le calcul en vaudrait peut-être la peine. Finalement, pour les amateurs de baseball, tout ce qui contribuerait à faire avancer le dossier serait bien accueilli. Logiquement, le reste compte peu pour eux.
  22. En (vers) 1980, c'était principalement causé par une hausse brusque des taux d'intérêts par la FED, voulue (i.e. geste volontaire) pour appliquer un frein à l'inflation. En (vers) 1990, c'était seulement "made in Canada", dans une tentative maladroite de contrer l'effet inflationiste de l'introduction de la TPS. Autour de 2000/2001, c'était essentiellement l'éclatement de la "bulle techno". En 2009, c'était la crise de la dette. Cette fois-ci, ce qui est fondamentalement différent, c'est que l'offre peut s'effondrer en même temps que la demande, certes inégalement selon les secteurs, mais suffisamment pour que les effets se renforcent mutuellement. Les gouvernements disposent de moyens pour stimuler la demande globale face à une baisse des revenus privés, mais ils sont moins bien outillés pour combler les insuffisances de l'offre. On ne peut pas remplacer du jour au lendemain la production compromise par la disparition de sources d'approvisionnements essentiels souvent importés directement de la Chine ou comprenant des intrants chinois transformés dans d'autres pays avant d'être exportés au Canada notamment. Aussi longtemps que cette crise durera, une stimulation de l'économie ne pourra avoir d'effets positifs que sur les secteurs qui sont (relativement) à l'abri des fluctuations du commerce international; ça ne se fera pas sans difficulté ni sans douleur, parce que les travailleurs ne sont pas des objets interchangeables, et que la consommation d'un gadget ou d'une paire de chaussures n'est pas remplacée par la consommation d'un bloc de béton ou d'une tranche de fromage. Aussi, les touristes étrangers qui ne pourront plus venir ne peuvent pas tous être remplacés par des touristes québécois qui visiteraient d'autres régions pour la énième fois. On ne peut pas prévoir à ce moment-ci l'ampleur que prendra cette "crise", mais je refuse de l'assimiler à une "récession" au sens d'un événement périodique dans les cycles économiques. Ce sera peut-être même l'occasion d'une autre "Grande Transformation", un titre que j'emprunte à l'économiste Karl Polanyi. Si cela s'avère, les choses ne seront plus comme avant, à la différence de ce qui se produit après une simple récession.
  23. Deux heures de plus par jour, c'est déjà beaucoup trop, quand on l'additionne au temps "de base". Même s'il ne s'agit pas ici d'un métro, l'expression "Métro- boulot- dodo" atteint ici son paroxysme. Pour plusieurs, peut-être la majorité des usagers de cette ligne, ce sera insoutenable. Le fait que cette situation sera temporaire n'y changera rien, aussi longtemps qu'elle durera. Les usagers affectés qui ne trouveront pas d'alternative "soutenable" devront prendre des décisions ayant un effet permanent , par exemple quitter son emploi ou déménager*. D'autres usagers choisiront d'utiliser leur automobile pour effectuer (au moins) une partie du trajet, mais dans ce cas, ils ajouteront à la congestion qui affecte déjà les autres automobilistes qui utilisent les mêmes routes, même quand la destination de plusieurs de ces derniers n'est pas le centre-ville et que le TEC n'est pas une option viable pour eux. D'un point de vue purement académique, il sera instructif d'observer comment s'adapteront les actuels usagers de la ligne DM. On ne disposera probablement pas d'information sur les alternatives choisies, mais il sera facile de comparer le nombre actuel d'usagers avec celui de ceux qui se prévaudront des mesures de mitigation prévues: la différence correspondra au total des alternatives adoptées. * Des options moins drastiques peuvent être envisagées pour quelques-uns: séjourner chez un parent ou un ami durant les jours de semaine; ou faire du télétravail avec le consentement de l'employeur; aussi, celui-ci pourrait procéder à des mutations (temporaires ou permanentes) de personnel entre les différents sites dont il dispose, s'il y a lieu.
  24. Je suis pleinement d'accord. Ma principale crainte se situe au niveau des chaînes d'approvisionnement. Une infinité de biens intermédiaires sont produits majoritairement en Chine pour utilisation dans les entreprises manufacturières étrangères (i.e. non chinoises). Il serait impossible de les remplacer convenablement à court terme. Par ailleurs, une baisse importante de la demande chinoise pour des produits importés, notamment des matières premières, aurait évidemment un impact sévère sur l'économie des pays qui sont très dépendants des exportations vers la Chine. Il n'y a pas de destinations alternatives comparables, d'autant plus que la demande en provenance de ces autres pays serait plutôt à la baisse dans ce contexte. Même des pays (ou des régions, par exemple le Québec) qui exportent relativement peu en Chine seront affectés, d'abord parce que nos principaux partenaires le seront -- c'est ce que tu (Normand) soulignes en parlant d'effet domino. Troisièmement, j'aimerais introduire une discussion (la prochaine fois!) sur les moyens qui peuvent être pris pour (tenter de) contrer certains effets de la crise: 1) Baisse des taux d'intérêts. 2) Baisse des impôts. 3) Accroissement des dépenses publiques. Quelle serait leur efficacité? Et qu'elles en sont les limites? Et finalement, peut-être séparément, on pourrait discuter des implications de la baisse générale des cours boursiers sur l'économie réelle, ce qui est différent d'une discussion sur la direction (probable?, supputée?) que prendront ces cours
  25. Trop facile. Le bonheur en ville ne se trouve pas seulement dans les tours. Et le bonheur à la campagne n'est pas une fatalité (au sens de certitude). Ceci dit, je comprends aussi bien que tout le monde que l'effervescence actuelle de la construction de tours à Montréal puisse être une cause de réjouissance, parce que c'est un signe patent de vitalité économique, et d'une prospérité qui bénéficie à plusieurs. Mais ce n'est tout de même pas une valeur absolue. En citant "Le bonheur est dans le pré" et en inventant "Le bonheur est dans les tours", je n'avais nulle intention de contraster les deux; il s'agissait plutôt de ridiculiser l'idée selon laquelle le bonheur se trouve à un endroit spécifique, que ce soit un pré ou une tour.
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