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La Calgary du Québec

 

LE Devoir, Hélène Buzzetti

Édition du lundi 15 septembre 2008

 

La région de la Vieille Capitale est bleue partout

 

Le premier ministre Stephen Harper a accordé beaucoup d'attention à Québec dans les derniers mois. Il a lancé sa campagne dans la Vieille Capitale, qu'il avait aussi visitée lors du Carnaval.

 

D'une région à l'autre, les batailles seront féroces au Québec entre les principaux partis politiques. D'ici au scrutin du 14 octobre, Le Devoir vous présente un portrait des enjeux et des forces en présence dans plusieurs régions. Aujourd'hui: la ville de Québec et ses environs.

 

Québec -- Bleue. Québec, la ville et sa banlieue, est bleue. D'un bout à l'autre. Parfois pâle, parfois foncé, mais toujours de la couleur du ciel. Rouge? Orange? Vert? Il faudra repasser plus tard. Peut-être. Avec ses mille chantiers et une économie dopée par son 400e anniversaire, cette petite Calgary québécoise semble avoir définitivement tourné le dos au Parti libéral du Canada. Un peu comme l'Alberta.

 

C'est ce qui frappe lorsque l'on sillonne les huit circonscriptions formant la grande région de Québec en ce début de campagne électorale fédérale. On n'y voit que les pancartes électorales du Bloc québécois et du Parti conservateur. Les affiches libérales sont absentes totalement, tout comme celles du NPD et du Parti vert d'ailleurs. La grosse machine libérale n'est pas au rendez-vous cette fois non plus. «On est tout seuls sur le terrain», lance Jacques Chabot, organisateur politique pour le Parti québécois et le Bloc québécois. «On ne voit personne!»

 

En effet, la campagne a bien mal commencé pour le Parti libéral dans la région. Son candidat dans Québec, Simon Bédard, a dû démissionner pour cause de propos incendiaires au sujet des Mohawks de Kanesatake. Le nouveau candidat n'était pas encore choisi hier au moment d'écrire ces lignes. Résultat: la formation de Stéphane Dion a perdu une bonne semaine de campagne.

 

«Il nous a rendu service en réitérant ses propos», explique un organisateur libéral influent de Québec désireux de rester dans l'ombre. «Là, ça devenait clair. On n'avait pas le choix de s'en débarrasser. Au contraire, s'il avait renié ses propos tenus il y a près de 20 ans, ça aurait été plus délicat: il n'y a que les fous qui ne changent pas d'idée.» M. Bédard était animateur de radio lorsqu'il avait suggéré que l'armée rentre dans la réserve pendant la crise d'Oka et nettoie la place, quitte à ce qu'il y ait «50, 100, 125 morts».

 

Le départ de M. Bédard a probablement fait plus mal... à Christiane Gagnon, la bloquiste qui détient la circonscription, la seule à avoir résisté à l'hécatombe de 2006. Dans une ville qui se délecte de la radio-poubelle, Simon Bédard aurait pu ravir des votes à la candidate conservatrice et ainsi rendre la victoire plus facile à Mme Gagnon. Pour les libéraux qui cherchent à accéder au pouvoir, un siège bloquiste est à tout le moins un siège en moins pour Stephen Harper...

 

Loin des micros, cet organisateur libéral l'admet: son parti espère au mieux ravir Louis-Hébert avec son candidat Jean Beaupré. Avocat, M. Beaupré fait partie d'une multitude de conseils d'administration. Pourtant, il n'a pas encore de local électoral... tout comme son collègue de Beauport-Limoilou, Yves Picard. Il faut dire que l'élection partielle provinciale en cours dans Jean-Talon, pour faire entrer le ministre de la Santé Yves Bolduc à l'Assemblée nationale, draine les ressources. Et contrairement à la croyance populaire, tous les organisateurs libéraux provinciaux ne sont pas conservateurs au fédéral.

 

L'objectif du Parti conservateur à Québec est justement de remporter Québec, le seul siège lui ayant échappé en 2006 (puisqu'il a choisi de laisser le champ libre au controversé animateur de radio André Arthur dans Portneuf). Pour cela, ils misent sur Myriam Taschereau, une femme dynamique bien au fait de la joute politique. Elle était jusqu'à avant le déclenchement de l'élection une employée du Parti conservateur, s'occupant de l'organisation électorale du parti dans les régions du Québec. Elle a travaillé à faire élire Maxime Bernier en Beauce et a déjà été attachée politique du député adéquiste Janvier Grondin (Beauce Nord).

 

Sûre d'elle, Mme Taschereau s'est attiré quelques railleries en déclarant que l'élection serait «facile». «Je voulais dire que faire la campagne serait facile, pas la gagner», rectifie-t-elle au Devoir. Le parti lui avait déjà demandé d'être candidate dans le passé, mais étant chef d'une famille monoparentale, elle avait refusé. «Lorsqu'on m'a demandé cette fois-ci, j'ai commencé par dire non, par habitude. Mon fils m'a dit: "maman, tu n'as plus aucune raison de dire non. J'entre en 1re secondaire et mon père revient vivre à Québec." [...] C'est une décision que nous avons prise ensemble», dit-elle de son fils de 12 ans.

 

Des conservateurs ont déclaré à la blague à un journaliste de la région, sous le couvert de l'anonymat bien sûr, que la dame, dégourdie et de belle apparence, était une autre Josée Verner: susceptible de faire tourner les têtes avec sa photo sur les affiches. «Elle est jolie, et les médias vont se l'arracher!»

 

Christiane Gagnon entend lui livrer une chaude lutte. Elle en est à sa sixième élection et avait récolté en 2006 une avance confortable de 6000 voix. «J'entends des choses que je n'entendais pas il y a un an. À l'époque, les gens voulaient laisser au nouveau gouvernement le temps de faire ses preuves. Là, les conservateurs ont un bilan, et j'entends les gens dire qu'ils n'ont pas le goût de les suivre. [...] Les députés conservateurs ont été absents, muets dans la région.»

 

De fait, le Parti conservateur n'a pas gagné la partie pour autant à Québec. Si la réélection de Josée Verner (Louis-Saint-Laurent), Jacques Gourde (Lotbinière-Chutes-de-la-Chaudière) et Steven Blaney (Lévis-Bellechasse) paraît assurée tellement leurs majorités de 2006 étaient confortables, il lui faudra se battre pour conserver les trois autres sièges: Beauport-Limoilou (Sylvie Boucher, 820 voix de majorité), Louis-Hébert (Luc Harvey, 231 voix) et dans une moindre mesure Charlesbourg (Daniel Petit, 1372 voix). Sans surprise, ce sont ces trois sièges que lorgne le Bloc québécois.

 

Le parti de Gilles Duceppe mise sur Éléonore Mainguy pour ramener Beauport-Limoilou dans le giron souverainiste. Éléonore Mainguy s'est fait connaître en passant par le plateau de la populaire émission Tout le monde en parle. Auteure de l'ouvrage Les jeux sont faits, confidences d'une ex-croupière, elle y dénonce les casinos d'État devenus des manufactures à dépendance. Elle y décrit la dépendance à laquelle elle assistait -- et participait -- quotidiennement au casino de Charlevoix. Le personnage colle bien à la circonscription: Beauport-Limoilou, une des plus pauvres du Canada, abrite un hippodrome, et la dépendance au jeu y est fréquente.

 

Il y a cependant un hic: Mme Mainguy a accouché... dimanche dernier, le jour du déclenchement des élections. Encore vendredi, son local électoral était vide. Mme Mainguy a été choisie en juin, alors qu'elle était enceinte d'environ six mois. «On s'attendait à ce que l'élection soit en octobre 2009, comme le prévoit la loi, explique un de ses organisateurs, Serge Châteauvert. L'enfant aurait eu un an et demi. On a été surpris.»

 

«Je serai disponible par téléphone», explique en entrevue la jeune mère allaitante. Elle dit compter sur une équipe de 200 bénévoles pour faire le porte-à-porte à sa place. «Ça fait des mois que je rencontre les intervenants du milieu. Les conservateurs n'ont pas encore gagné les coeurs des gens de Beauport-Limoilou.»

 

Son adversaire, la députée Sylvie Boucher, reconnaît qu'elle fait campagne différemment. De son propre aveu, elle avait été la première surprise de gagner en 2006. «On ne fait pas la même campagne qu'en 2006. Là, j'ai une équipe, j'ai des bénévoles.» La dernière fois, elle n'avait pu compter que sur ses deux filles, son ex-mari et sa mère vieillissante...

 

Dans Louis-Hébert, le candidat bloquiste a été choisi mercredi soir, au terme d'une investiture opposant deux jeunes candidats. Pascal-Pierre Paillé l'a emporté par une poignée de votes seulement, laissant beaucoup d'amertume dans le camp adverse. L'expérience politique et la notoriété du jeune Paillé sont limitées. Luc Harvey n'en tire pas de conclusion. «Lorsque je me suis présenté la dernière fois, j'étais à 4 % dans les sondages et j'ai fini député. J'ai appris à me montrer extrêmement respectueux et à ne pas pécher par excès de confiance.»

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please...Quebec City is hardly redneck...in fact Calgary isn't redneck at all. There aren't any true 'nedneck' cities in Canada...you'll find rednecks mostly in rural areas.

 

Calgary, Edmonton, Quebec City and to a lesser extent Ottawa are all 'Blue' cities but that doesn't mean they're redneck.

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