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:confused: Qu'est-ce que le déclin si ce n'est une valeur toute relative qui se doit d'être comparée clairement à quelque chose d'autre pour vouloir dire quelque chose?

Sommes-nous en déclin par rapport à la Révolution tranquille? Par rapport à un pays ou un continent? A un système ou quelque chose d'autre?

 

L'évolution d'une société n'est pas monolithique, elle se fait dans plusieurs directions en même temps et chaque analyse n'est qu'un instantané dans une mouvance presqu'insaisissable. Il y a des temps forts et des temps plus tranquilles. Avec l'arrivée des libéraux nous avons marqué le pas dans plusieurs domaines et les nombreuses attentes de la population peuvent donner cette impression d'une stagnation.

 

La situation économique est sans aucun doute un facteur négatif qui ajoute à cette perception tout autant que l'impasse politique du parti québécois qui n'arrive plus à dynamiser les troupes. Les années fastes sont derrière nous, du moins en apparence, parce qu'il n'y a plus ce besoin urgent de tout changer localement.

 

On marque une pause pour peut-être mieux saisir les prochaines opportunités, mais dans un monde où les problèmes sont devenus supranationaux, aucun pays n'a plus vraiment le contrôle de sa destinée.

 

Chacun semble survivre et tenter de se démarquer en essayant de se déprendre tant bien que mal des mailles contraignantes des multiples ententes économiques, politiques et sociales qui débordent des cadres nationaux rassurants des décennies passées.

 

C'est une sorte de fuite en avant, une course à la recherche et à la performance. innover à tout prix, vendre même quand le client ne peut plus payer. Construire à grand frais des engins ou des systèmes qui seront presqu'immédiatement déclassés.

 

Voilà où nous en sommes, dans une sorte d'insanité qui nous pousse toujours plus loin et plus vite pour ne pas être dépassé par un monde qui change à vitesse grand V.

 

C'est là qu'il est le déclin. Dans un monde qui n'a plus le temps de jouir de son présent et qui courre après son destin de peur de ne plus avoir les moyens d'exister honorablement dans la jouissance simple de la vie.

 

Le Québec n'échappe pas à cette hystérie qui devra bien s'arrêter un jour sinon ce sera le déclin final de notre monde et d'une bonne partie de la planète avec.

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  • 9 mois plus tard...
  • Réponses 26
  • Créé il y a
  • Dernière réponse

Membres prolifiques

Une superbe chronique de Patrick Lagacé!!

 

http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/patrick-lagace/201004/13/01-4269815-y-a-rien-dans-nos-vies.php

 

Y a rien, dans nos vies

 

Patrick Lagacé

La Presse

 

 

Dans le restaurant, il y avait de grands téléviseurs?: Newsworld, RDI, LCN. Sans le son. C'était début février, au centre-ville. La période de l'année, frette et grise, où t'as comme envie de sacrer ton camp. Loin.

 

Je revenais d'Haïti. Et veux, veux pas, pour le travailleur de l'information qui revient de contrées lointaines - sinistrées ou pas - le Québec ressemble toujours à une vieille pantoufle en Phentex.

 

Avec la chum, on a parlé d'Haïti, de nos amours, du travail, d'amis communs. Sans trop d'ardeur, en attendant nos combos soupes-sandwiches.

 

- Robert est passé en ville, pendant que t'étais parti.

 

- Il a lâché l'Asie??

 

- Non, non, juste de passage à Montréal, a fait ma chum.

 

Robert a la bosse des affaires. Ma chum l'a connu dans une autre vie, postuniversité, avant qu'il ne se lance dans l'orbite du business asiatique. Il habite au Cambodge. Ou en Thaïlande, je ne sais plus. Enfin, il fréquente ces coins de l'Asie où tout est à faire.

 

- Pis? Comment il va, le beau Robert?

 

- Il m'a dit quelque chose de drôle. Il m'a dit que toutes les fois qu'il revient à Montréal, ça le frappe toujours de voir à quel point rien ne change, ici.

 

* * *

 

Depuis, cet échange me hante un peu. Je cherche à mettre un peu de chair sur cet os que je ronge en silence. Mais ça donne un peu le vertige, quand même, le vide.

 

Puis, hier, je me suis tapé le Contact que Stéphan Bureau a piloté avec le réalisateur Denys Arcand, un entretien superbe d'une heure, filmé dans ses terres à Deschambault, qui sera diffusé demain à Télé-Québec.

 

Et Arcand a cette réflexion terrible sur le Québec, quand il évoque ses cogitations de cinéaste, juste avant le Déclin, en 1986?:

 

«Ce qu'il faut, c'est faire des films qui soient exactement comme nous, comme notre vie. Qu'est-ce qu'on connaît nous, les Québécois, c'est quoi l'essentiel de notre vie? L'essentiel de notre vie, c'est qu'y a pas de drame, y a pas de grand drame sanglant, y a pas de révolution. Y a rien, dans nos vies. Tout ce qu'il y a, c'est: "J'ai trompé ma femme, hier, j'espère qu'elle ne le découvrira pas." Des choses de cet ordre-là, de l'intime.?»

 

Bang. Ça m'a ramené à ce midi frette et gris de février, quand j'attendais ma soupe, avec mon amie. Y a rien, dans nos vies. Ça m'a rappelé Liza Frulla, sur un des écrans, qui gesticulait en silence, au Club des ex, au-dessus du bar. Et ça m'a un peu donné envie d'être Polonais.

 

Arcand note que c'est Cannes, que c'est Hollywood, que c'est Toronto qui l'ont soutenu, comme réalisateur. Pas le Québec, dit-il à Bureau, ajoutant que Robert Lepage et François Girard montent des opéras à l'étranger. «Hors du Québec.»

 

Arcand semble désabusé, mais d'une implacable lucidité. Dans le cimetière du village de son enfance, il évoque ces artistes qu'il a côtoyés et qui se sont suicidés?: Aquin, Groulx, Jutra. Bureau lui demande alors si, lui-même, a déjà pensé au suicide. Réponse du réalisateur oscarisé pour Les invasions barbares?: «J'ai toujours pensé à ça. Ce n'est pas toujours si agréable que ça, la vie.»

 

* * *

 

Mais je reviens à cette phrase assassine d'Arcand lancée à Bureau. Phrase qui, peut-être, résume tout le Québec de 2010, d'une certaine façon?: Y a rien, dans nos vies.

 

Pas fou, au fond.

 

Notre grand projet collectif?

 

Euh, attendez une seconde. L'échangeur Turcot? Le CHUM? Et quand nous sommes vraiment ambitieux: la laïcité.

 

On peut mettre des oeillères et rire d'Arcand, se moquer d'un vieux cinéaste de bientôt 68 ans qui aimerait qu'on lui élève un monument de son vivant. On peut.

 

Mais regardez notre cinéma, présentement. Oui, l'«industrie» est vibrante, les Québécois regardent leurs films. Oui, nous trippons sur des histoires de flics qui le sont de père en fils, sur des biographies de chanteurs populaires décédés il y a à peine 10 ans, sur les souvenirs d'un kid qui a grandi en 1981.

 

De l'intime.

 

Et si ce n'était pas la faute de notre cinéma? Si c'était la faute, justement, de ce rien qui flotte partout?? Je n'aime pas le mot, il a été piraté par les gens d'affaires, mais si c'était la faute de cet immobilisme tant décrié? Le cinéma n'est que le reflet d'une époque.

 

Or, s'il ne se passe rien, dans l'époque, comment tu veux faire des films comme Les ordres ou Réjeanne Padovani?

 

Tu les fais pas. Tu fais des films où tu parles de tuer ta mère.

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Cet article est le produit d'une société qui vieillit.

 

La jeunesse dans l'âme ne tient jamais un discours pareil. Il y a tant à faire, le monde est en expansion comme jamais auparavant, les opportunités sont là, il y a tant à découvrir, et le Québec est une plateforme extraordinaire qui me permet d'aller partout ou' je veux...

 

Mon conseil: ne lisez pas trop les journaux, ne regardez pas trop les nouvelles, c'est de la bouillie pour déprimés...

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Cet article est le produit d'une société qui vieillit.

 

La jeunesse dans l'âme ne tient jamais un discours pareil. Il y a tant à faire, le monde est en expansion comme jamais auparavant, les opportunités sont là, il y a tant à découvrir, et le Québec est une plateforme extraordinaire qui me permet d'aller partout ou' je veux...

 

Mon conseil: ne lisez pas trop les journaux, ne regardez pas trop les nouvelles, c'est de la bouillie pour déprimés...

 

Très bien dit. Par contre le Québec n'est pas le seul endroit en occident ou la société vieille et ou les valeurs du passé se heurtent au réalisme actuel. Mes amis américains en ont marre d'etre américains, mes amis françâis en ont marre d'etre français, mes amis britanniques en ont plus que marre de vivrent en Angleterre et mes amis Belges n'en ont que pour leurs bières et leurs frites !!!

 

Ce n'est pas unique au Québec, c'est partout en occident. Le Québec partage l'ensemble des valeurs occidentales et le négativisme en est une, surtout arrivé à un certain age. Une sorte de frustration parce que nous n'avons pas réussi nos grands projets collectifs, parce que la société ne va pas dans la direction que l'on souhaite ou parce que notre situation individuelle n'est pas satisfaisante. C'est normal !

 

Heureusement il y a la jeunesse, la vie, le printemps et les nouveaux arrivants pour nous rappeler que notre société, malgré tout, est très bien. Il y a 55 000 immigrants qui arrivent chaque année et des centaines de milliers d'autres qui désirent venir.

 

Le Québec arrive à maturité mes amis......

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Très bien dit. Par contre le Québec n'est pas le seul endroit en occident ou la société vieille et ou les valeurs du passé se heurtent au réalisme actuel. Mes amis américains en ont marre d'etre américains, mes amis françâis en ont marre d'etre français, mes amis britanniques en ont plus que marre de vivrent en Angleterre et mes amis Belges n'en ont que pour leurs bières et leurs frites !!!

 

Ce n'est pas unique au Québec, c'est partout en occident. Le Québec partage l'ensemble des valeurs occidentales et le négativisme en est une, surtout arrivé à un certain age. Une sorte de frustration parce que nous n'avons pas réussi nos grands projets collectifs, parce que la société ne va pas dans la direction que l'on souhaite ou parce que notre situation individuelle n'est pas satisfaisante. C'est normal !

 

Heureusement il y a la jeunesse, la vie, le printemps et les nouveaux arrivants pour nous rappeler que notre société, malgré tout, est très bien. Il y a 55 000 immigrants qui arrivent chaque année et des centaines de milliers d'autres qui désirent venir.

 

Le Québec arrive à maturité mes amis......

 

Ce discours existentialiste que je lis tout le long de ce fil, heureusement rafraichi par quelques participants comme LindbergMtl et Steve_36, est un authentique manifeste à la déprime et à la courte vue.

 

Le fameux déclin dont on parle ici n'appartient pas à une région ou un pays en particulier, mais bien à une civilisation qui a poussé le matérialisme à son paroxisme, dont le Québec fait partie au même titre que les autres.

 

Les Legault, Lagacé et compagnie projettent leur propre questionnement sur la société, puis identifie cette même société, en l'occurence le Québec, à leur propres conclusions négatives et singulières. Les mots clés de cette "civilisation" sont notamment: productivité maximum, compétitivité élevée, enrichissement par tous les moyens, développement accéléré, endettement généralisé, crédit et consommation à outrance.

 

Veux-t-on vraiment sauver ce "monstre" que l'on a créé et nommé ÉCONOMIE et qui pollue par son omniprésence toutes les autres activités humaines? Ce monstre est-il propre au Québec ou sévit-il ailleurs dans le monde?

 

Ce n'est bien sûr pas l'économie comme telle qui dérange mais son ascendant sur tout le reste et l'apparence de prospérité qu'elle engendre par une course en avant.

 

Pourtant la véritable prospérité ne devrait-elle pas s'accompagner d'une authentique amélioration de la qualité de vie, un objectif qui me semble incontournable pour une véritable satisfaction autant personnelle que collective?

 

En lisant les manifestes de ces questionneurs on perçoit de l'ennuie et même pour Lagacé, un presque regret de ne pas vivre, ici, les drames humains si répandus sur la planète. Comme si la souffrance rendait la vie plus réelle, plus tangible en amenant les défis qui semblent nous manquer.

 

Ce déclin est donc à mon avis bienvenu parce que les ressources de notre planète sont limitées et incapables de satisfaire la consommation débridée du monde pour encore longtemps.

 

Je dis alors oui au développement durable dans un esprit de respect humain tout autant qu'écologique. Je dis aussi oui à un retour à des valeurs plus près des besoins de la majorité et à la réparation des dommages qui nuisent à la qualité de vie de populations entières.

 

Le défi est immense et drôlement plus motivant si on décide de privilégier de nouvelles valeurs de partage et de développement qui équilibreraient les inacceptables inéquités trop répandues dans le monde. Un changement de civilisation qui par le déclin de l'actuelle évoluerait vers un monde meilleur où la conscience serait plus grande et la vie plus facile et plus agréable pour l'ensemble de la société, tout territoire confondu.

 

Ce sera bien sûr le défi de la jeunesse qui grandit mais aussi de tous et chacun qui vivent cette époque charnière. Ou bien on remodèle notre système économique sur des valeurs plus durables ou bien on croule sous son poids en gémissant au passage sur la perte de notre rêve américain.

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Cet article est le produit d'une société qui vieillit.

 

La jeunesse dans l'âme ne tient jamais un discours pareil. Il y a tant à faire, le monde est en expansion comme jamais auparavant, les opportunités sont là, il y a tant à découvrir, et le Québec est une plateforme extraordinaire qui me permet d'aller partout ou' je veux...

 

Mon conseil: ne lisez pas trop les journaux, ne regardez pas trop les nouvelles, c'est de la bouillie pour déprimés...

 

:confused: Oui à ton intervention mais non en ce qui a trait aux informations. Pour améliorer un monde il faut savoir reconnaitre les problèmes, et les précieuses informations véhiculées dans les médias sont primordiales pour avoir une idée juste de ce qui se passe vraiment.

 

Ce ne sont pas les problèmes qui dépriment mais l'absence de solution, phénomène vécu par une majorité de gens. C'est là que l'analyse, la critique constructive et la créativité jouent leur vrai rôle soit celui de bien gauger l'information pour pouvoir ensuite mieux réinventer le monde, une étape à la fois.

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